1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? elle y est née, y à vécue jusqu'à ses 16 ans puis s'est barrée depuis maintenant presque 6 ans. son père vivait toujours ici, elle était de passage. enfin, c'est ce qu'elle croyait puisque maintenant elle est bloquée et elle a grave le seum.
2Tu faisais quoi avant la tempête ? elle était assistante chez un garagiste à beaverton. enfin, officiellement. officieusement, elle traînait la nuit dans les rues avec ses fréquentations peu recommandables, à faire des conneries pour se sentir libre.
3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? elle a perdu son père mais c'est peut-être plus un cadeau qu'un dégât. sinon elle est coincée sans rien dans cette fichue ville qu'elle déteste et ça la saoule profondément. la dépression ça va parce que c'était déjà nul avant donc elle voit pas trop trop la différence. physiquement par contre, elle se retrouve avec une grosse balafre sur la parte gauche du visage, en dessous de son oeil. ça la complexe énormément, déjà qu'elle ne se trouve pas vraiment jolie. du coup elle cache ça sous ses cheveux et devient absolument sauvage et renfermée si on s'en approche trop près.
4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? elle rentrait des courses et rangeait les bouteilles de bière de son père au réfrigérateur. puis tout s'est effondré. genre, littéralement.
5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? joker ? elle ne s'est jamais posé la question, elle est pas du tout du genre à vivre dans le regret. puis avant c'était nul aussi, donc au final qu'est-ce que ça change ? c'est juste des nouvelles règles, on fait avec. on oublie et on avance.
6Exerces-tu un métier ou des activités particulières dans ce nouveau monde ? un métier, non. des activités, oui. tout ce qui est possible et imaginable pour survivre. elle vole, à plus faible qu'elle, s'associe à qui elle peut pour avoir un peu de revenus ou de ressources en échanges, parfois elle met ses compétences de mécanos aux services d'elle même ou des autres, mais n'a pas assez de volonté pour monter sa propre boutique. du coup, elle fait ce qui lui tombe sous la main parce que c'est plus facile de pas trop se poser de question. elle se laisse un peu porter, en somme.
7Pourquoi n'as-tu pas rejoint une communauté de survivants ? elle est bien trop allergique à l'autorité pour ça. elle se sait trop solitaire pour avoir envie de faire l'effort de vivre au sein d'une communauté. elle n'aime pas trop les responsabilités et préfère être seule. donc vagabonde, ça lui va bien.
8Que penses-tu des groupes qui s'organisent ? les chevaliers... ça l'agace, leur côté héroïque à être trop gentils et à vouloir aider les gens. du coup, elle les méprise et n'hésite pas à les rabaisser en leur renvoyant dans la figure que le monde est pas aussi simple et beau que de toute façon, ce qu'ils font ne sert à rien. mais au fond d'elle... elle les admire beaucoup. peut-être parce qu'elle aimerait avoir autant d'espoir et de volonté qu'eux, pour se racheter et faire quelque chose de positif de sa vie ? peut-être qu'elle est simplement jalouse de leur solidarité et qu'elle aimerait, elle aussi, se faire aider. alors elle se contente de les observer de loin, et de parfois faire affaire avec eux quand elle a besoin d'un truc.
les pirates, c'est pareil. elle ne comprends pas non plus leur volonté de foutre autant la merde et de vouloir tout contrôler. l'ambition et le pouvoir, ça n'a jamais été son truc. pour autant, elle doit reconnaître que le côté libre et chaotique des pirates lui plaît. mais elle n'est absolument pas en adéquation avec les idéaux de bones, et préfère donc garder ses distances, ou bien se battre avec eux parce qu'ils lui rappellent les petites guerres de rue de beaverton, ça dépends de son humeur.
les greens, elle s'en méfie. elle comprends leur motivation parce qu'elle doit ben reconnaître que la nature reprends ses droits et qu'il va falloir s'adapter à ces nouvelles règles. pour autant, d'instinct, elle a du mal avec ses membres et leur organisation qu'elle trouve trop stricte. et ça la dérange, sans trop savoir pourquoi.
elle est née à arcadia bay, d’un père alcoolique et violent, et d’une mère probablement tout aussi alcoolique et qui a disparu quand elle était petite. on ne lui a jamais vraiment expliqué pourquoi, mais au fond d’elle, elle sait ce qu’il s’est réellement passé. pour autant, elle s’est toujours convaincu du contraire, cherchant absolument à ne jamais plus y penser. à enfouir en elle les derniers souvenirs de ses parents ensembles; les cris, les bruits, les bouteilles qui se brisent, la colère et la peur dans leur voix respective.
mécanisme de défense ou déni très puissant, elle a toujours préféré se voiler la face, et prétendre ne rien savoir. quitte à se mentir à elle même. parce que c’est toujours plus facile que d’accepter la vérité.
gamine à problème. soumise à l’autorité de son père, elizabeth compensait à l’école en se révoltant contre la moindre forme d’autorité pour se sentir un peu exister. le résultat était le même: punition, engueulade ou coups; par les professeurs ou les autres élèves. mais dans les faits, comme c'était elle qui provoquait, et elle y trouvait une certaine forme de liberté.
persuadée d’être stupide et bonne à rien, sa scolarité fut difficile. entre son absence total de travail et son comportement, les enseignants n’en pouvaient plus, ne savaient pas quoi faire. mais ils finirent par remarquer que s’ils la laissaient tranquille, elle ne faisait pas de vague en salle de classe, et restait dans son silence. seule.
elizabeth avait la décence d’attendre d’être dans la cours de récréation ou dans la rue pour aller provoquer les autres et se (faire) battre.
à 16 ans, puisque l’école n’était plus obligatoire, elle décida de fuguer loin. enfin loin… elle n’a même pas réussi à atteindre portland. elle finit à beaverton, traînant et vivant dans la rue; seule ou accompagnée par d’autres jeunes miséreux. elle enchaînait les petits boulots pour essayer de garder la tête hors de l’eau, mais son mauvais caractère ne facilitait pas vraiment ses rapports professionnels.
mais elizabeth avait toujours été débrouillarde et manuelle. comme elle cassait beaucoup de chose dans sa vie, pour compenser elle s’était prise d’une passion pour réparer et bricoler. alors, elle réussit à se faire employer par un garagiste un peu rustre et sévère, mais finalement plutôt affectueux. il lui apprit le métier, mais surtout le sérieux et la rigueur professionnel. la calmant de sa crise d'adolescence colérique et lui permettant de mûrir (un peu).
elle vécu cinq ans là-bas, elle y apprit la vie, la vraie, au côté de ce qui était devenue sa nouvelle figure paternelle. mais comme on ne change pas une équipe qui gagne (qui perd), elle continuait ses fréquentations un peu dangereuses et ses activités nocturnes: entre soirée trop arrosée, squat illégal, réglage de comptes ou trafic illicite. mais beaucoup moins d'avant. en cinq ans, le chaos de sa vie avait eu le temps de s'atténuer.
son père lui, bossait toujours à arcadia bay, et elle retournait le voir de temps en temps, entre une et trois fois par an. elle ne savait pas trop ce qui la poussait à toujours revenir dans cette ville qu’elle détestait. elle ne savait pas trop pourquoi elle continuait de voir celui qui, finalement, ne lui avait fait que du mal tout au long de sa vie.
peut-être parce que c’est dur de se défaire de ses chaînes, et que finalement se battre pour changer les choses ça lui faisait trop peur. (lâche)
au moins, il n’était plus capable de la rouer de coups et de passer ses nerfs sur elle, comme il le faisait quand elle était gamine. elizabeth avait grandi, elle était plus forte, plus calme, et elle savait se défendre. c’était toujours toxique, mais beaucoup plus insidieux. les mots, les regards, le mépris… et pourtant. elle ne parvenait pas à totalement détester son géniteur, comme si elle se rattachait encore et encore à l’espoir vain d’une famille normale.
et puis, la tempête.
elle était sur place, lorsque le vent se leva et emporta tout sur son passage. elle rentrait chez elle, des courses, puisque son abruti de père n’était pas capable de faire autre chose que de rester le cul vissé dans son canapé à regarder la télé et à picoler. et puis parce qu’en temps que femme, c’était bien à elle de s’occuper des tâches ménagère.
tout se passa vite. le sol qui tremble, le bruit du vent, les tuiles qui s’envolent et qui se heurtent aux autres bâtiments. les murs qui s’effondrent, la panique chez les habitants, les toits qui se font balayer.
et son père.
son père paniqué. son père toujours en colère. son père qui hurle.
si misérable.
son père qui la pousse sous les décombres pour pouvoir s’enfuir.
son père qui l'abandonne pour sa propre survie alors qu’elle venait pour l’aider à se tirer de là.
les débris de verres qui lui tombent dessus et lui lacèrent le visage.
la panique, la poussière qui s’infiltre dans ses poumons.
la douleur sur son dos des meubles et des briques qui lui tombent dessus.
le silence.
la douleur encore.
et la lumière, les bruits sourds, les acouphènes. l’incompréhension, le temps d’adaptation quand elle a reprit ses esprits. les pas autour d’elle, la voix des gens qui cherchaient les survivants et essayer d’aider ceux prit sous les décombres. futurs chevaliers. sa vision floue, qui petit à petit revenait à la normal pour découvrir une ville ravagée par la tempête. la douleur et le sang sur son visage, la sensation de longues entailles sous ses doigts quand elle toucha sa joue gauche.
une pensée pour son père, soudain.
mêlée entre inquiétude pour lui, et haine profonde de cet énième abandon.
rire nerveux devant l’ironie du sort, lorsqu’elle découvrit son corps sous les gravats.
et soulagement de se savoir enfin libérée de son joug. entremêlée à un peu (beaucoup) de culpabilité.
après la tempête, de nouveau coincée dans cette foutue ville, elizabeth décida de faire cavalière seule. un peu plus libre qu’avant, mais aussi un peu plus vide.
bien décidée à reprendre sa vie en main, mais paradoxalement peu disposée à y faire le moindre efforts. trop lasse, encore.
elle traîne dans la rue, la nuit. vole et récupère des trucs un peu partout pour survivre. se bat avec les pirates ou les autres vagabonds pour se sentir un peu vivante et parce qu'elle ne sait pas comment faire autrement qu'en se prenant des coups.
sur le coup, elle ne su pas trop comment s’appeler. n’a jamais été douée pour se définir elle même. n’en a jamais eu grand chose à faire de l’image qu’elle pouvait renvoyer.
elle a hésité, ceci dit. boulon, vis, écrou, vapeur… ça lui semblait trop ridicule; même si c’était les seules choses qu’elle maîtrisait à peu prêt et qui lui rappelait beaverton.
maxwell, watt, murray, newton… des noms qu’elle a souvent entendu, en cours ou dans son boulot, entre mécanique et électronique. mais c’est des noms trop lourds, trop pesants. des hommes exceptionnels, des hommes intelligents. bien trop loin de ce qu’elle est , elle. trop bête. pas assez instruite. définitivement pas digne.
elle avait pensé à verre, miroir, brisant, glass, brèche, balafre; à cause de ce qu’il s’était passé pendant la tempête et qui lui avait marqué l’oeil gauche. mais ça l’emmerde d’y repenser encore et encore, déjà qu’elle voit son foutu reflet chaque jour dans la glace.
elle avait donc opté, sans réelle conviction, pour le pseudo qui la suivait depuis des années. ce qu’elle mettait quand elle voulait être anonyme, dans la rue à beaverton, ou sur internet pendant son adolescence. parce qu'elle avait toujours préféré la nuit au jour. que ce soit pour ses activités ou juste pour s'évader un peu de la réalité. et parce que maintenant, on ne peut la voir presque que le soir.
night.
c’est basique. un peu vide. un peu nul mais passable.
comme elle, finalement.
alors elle hausse les épaules.
ça ira.