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in the shadow of His hand ☼ calico (end)

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Ant
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Ant
Ant
Mer 23 Sep - 20:46
Son sac sur le dos et sa ceinture solidement accrochée autour de ses hanches, Ant longe la falaise en direction de la ville. À sa gauche le soleil s'enfonce lentement dans l'océan, peignant le ciel de couleurs chatoyantes et les eaux de reflets iridescents. Ce paysage merveilleux qui hier encore lui aurait réchauffé le cœur la laisse aujourd'hui mitigée, tandis que ses yeux s'égarent un instant sur l'ombre qui s'allonge à ses pieds.
Ant continue sa route sans ralentir, ses pas rythmés par la dague qui frappe son côté.

L’Église nouvellement restaurée vient tout juste d'être ouverte au public, et il y a comme un signe doux-amer à voir dans la concordance de cet événement et de celui, tragique, qui a secoué tout Arcadia Bay. Comme s'Il savait qu'ils auraient besoin d'un endroit où se recueillir.
Pourtant à peine ses portes ouvertes voilà qu'on lui signale déjà quelques planches mal clouées et des croyants anxieux à l'idée que les cieux leurs tombent sur la tête.

Elle aperçoit de loin la place des souvenirs, dont les milles bougies luisent d'une lueur éblouissante dans celle plus douce du soleil couchant. Ses pas la conduisent machinalement jusqu'à la photo de son père et la bougie qui lui est dédiée. Allumée.
Popi ferme les yeux le temps d'une respiration, remerciement profond envers un frère absent et prière muette envers un dieu capricieux, puis reprend sa route.

Elle regarde obstinément devant elle, refuse de tourner les yeux sur sa droite. Ignore l'insigne aux néons criards qui ne s'allument plus, le bout des quilles depuis longtemps brisés par la tempête. L'établissement est plus silencieux que d'habitude, les traces de sang sur les pavés de son entrée faisant rebrousser chemin même aux plus insensibles.
Un survivant qui en tue un autre c'est une chose.
Une ombre, il y a de quoi donner froid dans le dos.

Ant continue d'avancer, de ce pas toujours régulier. À sa gauche, la mer fini par engloutir le soleil et la ville se plonge dans la pénombre.
Réticente à envoyer ses hommes en ville depuis ce qu'il s'est passé, elle préfère s'acquitter seule de cette tâche ; il n'y a qu'un nombre limité d'heures dans la journée et le travail de la fourmi ne s'arrête jamais.

Derrière elle des grattements de pas lui font dresser l'oreille. Il n'y a plus d'ami et d'ennemi désormais que le soleil est couché, toute silhouette est une ombre et toute ombre est meurtrière.
Ant pénètre dans l'église et se tapi dans l'obscurité derrière sa porte, sa main fermement enroulée autour du manche de son arme. La dague jusqu'ici tordue et émoussée est à nouveau droite et tranchante.
Une colère froide adouci les battements de son cœur quand le bruit des pas se fait plus rapproché et c'est une envie de tuer assumée et contrôlée qui anime son bras quand elle s'élance pour frapper.

Arrête la lame à quelques centimètres du cou blanc qu'elle ne connaît que trop bien ; c'est bien une ombre qui marche derrière elle, mais celle-ci vient tout droit de son passé.

« Tu devrais savoir qu'il n'est pas prudent de suivre quelqu'un par les temps qui courent, Cali. Je t'ai prise pour une ombre, j'aurais pu te blesser. »

Une ombre qui lui colle aux basques depuis des semaines et qui commence à la contrarier.
Si Ant s'était attendue à ce que Pony assigne un policier à sa surveillance après les doutes qu'elle avait exprimé suite à l'élection de Phaner, elle ne s'était vraiment pas attendue à ce que cette surveillance dure aussi longtemps.
Encore moins à ce qu'il la choisisse elle pour ce travail.  
résumé:
Calico
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Calico
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Sam 3 Oct - 16:57
In the shadow of His hand
Les ordres sont les ordres. C'est ce que Cali répète sans cesse. Les ordres sont les ordres. Fin de la discussion. Pas d'autres justifications. Pas d'intérêts sous-jacents. Aucun contre-argument.

Mais ils sont étranges. Surveiller Ant. Trouver la saleté qu'elle peut cacher. Tout ce qui peut subvertir dans ses gestes et ses paroles l'unité des Greens. Ça ferait beaucoup trop plaisir à Cali de tomber sur la preuve qu'elle n'a pas sa place ici, qu'elle n'est pas comme eux. Or elle doit avouer qu'elle a du mal à imaginer, malgré tout son mépris pour l'autre femme, en quoi elle pourrait être une véritable menace pour le groupe.

Si Pony le dit, c'est qu'il doit avoir des raisons.

Alors elle s'y applique. Garde toujours un œil de près ou de loin sur la fourmi. Tant qu'elle effectue son boulot pour la communauté, elle la laisse respirer. Mais lorsqu'elle s'éloigne, solitaire, des marges de leur territoire, Cali sait qu'elle ne doit pas échapper à sa vue.

Dans les ombres elle la poursuit non sans se sentir un peu ridicule. Ça lui rappelle trop des scènes de son adolescence. À la différence qu'elle n'est pas là pour faire mal, pour humilier. Ou l'est-elle ? Car elle ne connait que trop bien le langage de la violence pour faire valoir sa volonté.

Mais ce sont les ordres de Pony. Elle obéit, se tait, et la suit.
Ce qu'elle souhaite, l'univers n'en a rien à faire.
(Et elle hait se sentir humiliée)

Les pas de l'autre la mènent à l'église. Un doute la parcourt : est-elle à la rencontre de quelqu'un de suspect là-bas, ou n'est-elle qu'aller se recueillir ? Aussi sincère sa foi est-elle, Cali décide qu'elle ne peut pas prendre de risque. Dieu le lui pardonnera si elle agit dans son intérêt.

Alors elle avance. Mais à peine exécute-t-elle un pas dans le lieu sacré qu'elle est accueillie par une lame. Les battements de son cœur accélèrent tout à coup. Sa main trop tard sur le manche de la matraque, elle est sans défense.

Puis c'est elle qui parle, non pas lui, son fantôme.
Cela la rassure, mais un léger tremblement persiste dans son souffle.
Ressaisis-toi.

« Tu devrais savoir qu'il n'est pas prudent de partir seule par les temps qui courent, Kalliope. »

En expirant, elle repousse la lame du bout de son doigt.
Tu es en contrôle.

« Bien heureuse que je sois là. Tu aurais pu égorger un pauvre chrétien. »

Calme, calme, elle garde son calme, le doit, même si tout dans cet instant la ramène à cette nuit-là ; ne pas répliquer, le pas riposter, ce n'est pas lui, c'est elle, qu'elle, et jamais elle n'osera la tuer – jamais.
AntSeptembre
Église


résumé de la mort qui tue:
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Dim 4 Oct - 16:45
Les sourcils froncés, Ant se veut agacée mais sent son énervement se troubler. Il y a quelque chose d'anormal chez Cali, dans sa respiration tremblante et son regard agité. Une peur qui va au-delà de la surprise de se retrouver nez à nez avec une épée.

Sa répartie se veut confiante, ses gestes assurés. Mais Popi connaît Cali, plus qu'elle ne le voudrait. Il y a des savoirs que même vingt ans d'éloignement ne peuvent effacer.

La dague retrouve son fourreau après un instant de flottement, Ant aux sourcils toujours noués lui répond sans presque la regarder.

« Je sais me défendre. »

Du malaise palpable chez Cali, elle ne dit rien.
Ce n'est pas sa place de s'inquiéter pour Cali, ça ne l'a jamais été.
(Elle lui a fait comprendre il y a longtemps)
Son inquiétude est toute tournée vers sa famille, ses ouvriers, toutes ces personnes dont elle a la charge et la responsabilité. Dont elle refuse de risquer la sécurité pour une simple inspection de chantier dans le centre de la ville ravagée.

Ant tourne les talons et pénètre plus loin dans l'église, jusqu'à son cœur que le début de soirée plonge dans l'obscurité. Quelques fidèles ont laissé des bougies allumées, qui baignent les bancs de fortune et les vitraux cassés d'une aura mystérieuse. Par force de l'habitude, elle trempe ses doigts dans un bénitier improvisé et se signe dans un moment de recueillement.

Elle s'avance dans Sa maison comme dans celle d'un vieil ami, l'un de ceux avec lequel on a souvent été en conflit avant de se réconcilier sans y penser ; avec l'évidence simple de son appartenance au lieu et le poids de Son regard sur ses épaules. Face à elle l'arbre majestueux semble une manifestation physique de Son pouvoir. Pourtant ce n'est ni son ombre imposante ni Sa présence écrasante qui lui brûlent la nuque ce soir.
Ce sont les yeux de Cali.

Popi refuse de se laisser perturber, s'approche à pas décidés d'un des murs rénovés.
Elle ignore ce lien qui se tend entre elles. Cette corde invisible qui vibre à chaque mouvement, lui transmet chaque regard. Vingt ans de silence et il lui semble toujours qu'elle pourrait la retrouver les yeux fermés.

Ant allume une lampe torche, la lumière des bougies étant suffisante pour se déplacer mais trop faible pour éclairer les recoins de la bâtisse. Méticuleusement elle se met à arpenter la pièce, détaillant les murs et la toiture à la recherche du défaut de construction qui lui a été reporté.

« Qu'est ce que tu fais ici, Cali ? »

Toutes deux savent que ce n'était pas par désir d'assurer sa sécurité.
Mentir serait inutile ; elles l'ont trop fait, elles ne s'y laissent plus duper.

Ant continue son inspection en silence, le visage concentré.
L'air est calme mais en profondeur des tourbillons se forment et entraînent ses pensées.
As-tu besoin de te repentir, Cali ?

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Calico
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Calico
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Ven 16 Oct - 2:34
In the shadow of His hand
Inspirer. Expirer. Ne pas lâcher Kalliope des yeux. Feindre jusqu'au bout le contrôle. Elle voit à travers elle, Cali en est sûre. Faire taire la conviction, la peur d'être transparente. Inspirer. Expirer. Il n'y a qu'elle qui puisse entendre les battements effrénés de son cœur. Le reste est illusion.

Lorsqu'Ant lui tourne dos, elle doit se retenir de soupirer trop bruyamment. Loin de son regard, loin de sa lame, elle se sent flancher. Ses jambes ont la force de la supporter sur quelques mètres, juste assez pour se rendre au milieu de l'Église. Là son plafond haut lui donne le vertige. Les vitraux endommagés lui rappellent les éclats de verre dans sa cuisine. Sa main s'accroche de justesse à un banc. Tremblante, elle s'y glisse et s'assoit.

Inspirer. Expirer. Sa présence est si lourde ici, et pourtant le sanctuaire n'a plus rien de Son œuvre. L'impression est encore trop forte. Elle croyait avoir vaincu ses cauchemars, et la voilà comme quelques instants après la tragédie qui a rompu ses chaînes.

Inspirer, expirer, mais son souffle se bloque dans sa gorge et elle sent les larmes monter à ses yeux. Étouffer, elle tente de les étouffer, mais c'est elle qui s'asphyxie.

Alors elle tombe à genoux, joint les mains en prière et cache sa figure entre ses coudes. Mais aucun mot saint ne lui vient en tête pour la consoler. Elle a oublié le nom de son dieu.

Et Ant. Elle a oublié Ant. Mais elle non. Et n'est-ce pas ainsi qu'elles ont vécu depuis ? Un rire cassé dissimule mal sa détresse. Mais pourtant, elle essaie, Cali, elle essaie d'être forte.

« Tu ne vois pas que j'essaie de prier ? »

Inspirer. Expirer. Les larmes perlent sur ses joues en silence sans qu'elle n'y puisse rien. Ça va passer, ça finit toujours par passer. Et comme une statue obstinée, elle refuse de bouger pour essuyer l'eau qui inonde son visage, refuse n'importe quel geste qui pourrait attirer l'attention sur elle.

Et pour la première fois de sa vie, elle souhaiterait être oubliée.
AntSeptembreÉglise


résumé de la mort qui tue:
Ant
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Mar 20 Oct - 22:40
La rebuffade n'est ni surprenante, ni particulièrement blessante contrairement à ce à quoi Cali l'a habituée. Ant s'arrête néanmoins un instant, jette un coup d’œil furtif par dessus son épaule.

C'est une vision édifiante que celle de l'orgueilleuse Sinclair, la nuque baissée et les genoux dans la poussière. Véritable image de la pieuse humilité, femme martyr mais au cœur toujours croyant, auréolée de sainteté par la lumière des chandelles.
Popi sent la bile monter du fond de sa gorge devant ce tableau grotesque.

Une haine adolescente qu'elle pensait avoir enterrée depuis longtemps plante ses serres dans son ventre, fait un tour avec ses entrailles au souvenir de chaque maltraitance que cette femme lui a fait subir. Un spasme agite l’extrémité de ses doigts, des remarques acerbes glissent sur sa langue.
Ant se retourne et reprend son inspection.    

Elle se retourne, parce qu'il y avait un creux dans la voix de Cali.
Elle se retourne, parce qu'une enfant est morte à quelques pas d'ici.
Elle se retourne parce que Cali ne fait plus partie de sa vie, qu'elle les a laissées derrière elle et cette dynamique malsaine.

Elle n'a oublié ni sa question ni ses soupçons, mais elle a tout simplement mieux à faire.
Le faisceau de sa lampe torche caresse les murs alors qu'elle les longe, le bruit de ses bottes comme seule compagnie. Ant a grandi dans cette église et en connaissait par cœur les moindre aspérités avant même d'en avoir contemplé le plan. Elle sait qu'il est impossible qu'elle se soit trompée dans ses calculs et qu'elle y ait cloué une planche mal ajustée. Elle vérifie tout de même, par conscience professionnelle, tout en s'avançant inexorablement vers le seul lieu où elle sait que l'erreur a pu arriver.

Le faisceau de lumière quitte les murs et remonte lentement le tronc de l'arbre gigantesque, jusqu'à s'attarder sur ses branches qui crèvent le ciel.  
Là, un coup de vent a du la déloger.

Ant abandonne son sac à dos sur un banc, vite rejoint par son gilet trop encombrant, et resserre sa ceinture autour de sa taille avant d'y ranger sa lampe. Puis, à gestes précis et sans un regard en arrière, Ant commence à escalader.

On ne devient pas responsable des bâtisseurs à Babylone en ayant le vertige.

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Calico
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Lun 26 Oct - 0:37
In the shadow of His hand
Parvient à ses oreilles le bruit des bottes contre le sol, puis le sac abandonné sur un banc. Cliquetis d'accessoires métalliques que Cali n'a cure d'identifier. Les secondes passent, et son souffle se rétablit, les yeux s'assèchent d'eux-mêmes. C'est fini. Il n'est plus là. Il ne reviendra jamais.
C'est fini.
Rien ne peut l'attendre ici.
L'arbre veille sur elle et accueille sa souffrance,
promesse de renouveau.

Une longue expiration, elle essuie l'eau qui reste sur ses joues. Retour au réel. Elle est là, dans l'église, et Ant n'est certainement pas loin non plus. Une toute petite part d'elle est heureuse qu'elle l'ait laissé tranquille. Toute petite, camouflée derrière une bonne couche de mépris. Le cerveau se remet en marche, et immédiatement elle songe que Kalliope aurait très bien pu profiter de ce moment-là pour la discréditer. Regard prêt à lancer des éclairs, elle tourne la tête vers les bancs voisins. Vides.

Un son discret capte son attention. C'est vers l'autel qu'elle pose ses yeux – et plus haut. Déjà à la moitié du tronc d'arbre se trouve Ant qui joue à l'araignée.

« Mais qu'est-ce que tu fais là ?! »

Le cri est involontaire et inquiet. Cali aura bien du mal à le justifier plus tard, autrement que par un drôle d'instinct maternel mal placé. Avoir un enfant, ça vous change, qu'elle dira. En attendant, elle s'avance à pas rapides jusqu'à l'autel, regardant l'autre grimper comme un singe. Se mêlent dans son cœur battant différents sentiments qu'elle ne saurait exprimer (un relent de la crise ?), mais s'accroche à celui le plus outragé.

« Ça ne se fait pas de monter… comme ça ! »

D'un geste quelconque, elle désigne l'arbre géant.

« Il est vivant et sacré, comment oses-tu ?! »

Et voilà l'ex-femme du pasteur prête à défendre la religion bec et ongles.
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Mar 27 Oct - 0:06
Le masque se fissure. L'espace d'un instant, Cali semble humaine, pleine d'émois et de terreurs. Et puis le masque se remet en place, se soude avec plus de solidité encore. Cali reprend sa place, ce rôle qu'on lui a attribué et dont elle n'a jamais dévié.
Ant continue de grimper.

Il est dangereux de se déconcentrer lorsque l'on escalade un arbre de plusieurs dizaines de mètres sans assurance. Elle le sait mieux que personne ; elle passe son temps à répéter l'importance des mesures de sécurité à ses ouvriers et en a vu plus d'un glisser et ne devoir sa survie qu'au harnais qui le soutenait. Alors Ant bloque les exclamations outragées de Cali hors de ses pensées et continue d'accorder son attention aux prises que ses doigts et ses pieds trouvent sur le tronc noueux et rien qu'à elles.  
Ce n'est pas aujourd'hui que Cali causera sa chute, toujours pas.

Elle atteint la branche coupable et, à gestes mesurés, se glisse jusqu'à la planche qui a été délogée. Une longue vis dans une main, un tournevis dans l'autre, elle commence sa lente réparation. Il n'y a pas grand chose de mieux qu'elle puisse faire en période d'apocalypse ; les précieuses batteries des visseuses électriques se font rares alors que l'huile de coude, elle, ne demande qu'un peu d'effort.

« Je fais mon travail, comme tu le vois. » Ant ne quitte pas la vis et le tournevis des yeux. Une seule fausse manœuvre et ses outils risquent de lui échapper des mains et chuter jusqu'à l'autel en contre bas. Le travail manuel l'ancre, la précision et le roulement des muscles lui permettent de garder un ton calme et posé. Ses lamentations sur le vivant et le sacré la laissent de marbre. Dieu a créé tous les arbres, tous sont vivants, pourquoi pourrait-elle monter à certains mais pas à celui-là ? Inexorablement, elle continue d'enfoncer la vis dans le bois.

« On ne construit pas une église sans marcher sur son toit. »  Une pause, le temps d'un tour de poignet. « Mais tu dois le savoir, étant donné le nombre de mes chantiers que tu as observé. »

Ant serre une dernière fois sa vis, avant de baisser son regard en bas, tout en bas où se trouve la petite silhouette de Cali. Elle a eu son moment et Popi l'a respectée, mais il est passé désormais. Et elle est fatiguée de jouer aux secrets et aux sous-entendus, il y a longtemps qu'elle s'en est lassée.

« Je ne sais pas ce que Pony t'a dit pour te convaincre, mais tu as du te rendre à l'évidence depuis le temps que tout ce que je fais c'est travailler. Alors pourquoi est-ce qu'à chaque fois que je me retourne, je te trouve derrière moi ? »  Comme pour étayer ses dires, Ant sort une nouvelle vis et reprend sa tâche fastidieuse. C'est d'une voix toujours décontractée qui contredit ses propos qu'elle ajoute sans la regarder : « Alors je te le redemande, qu'est-ce que tu fais ici Cali ? Je suis une femme occupée et je commence à en avoir marre de ces conneries. »

Sa main se resserre autour du tournevis avec un peu plus de force que nécessaire.

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Mar 3 Nov - 1:33
In the shadow of His hand
Cali clouée sur place par les mots que Popi lui lance de là-haut. Elle regrette l'impulsion qui l'a fait crier, qui a voulu, quoi, la coincer ? La faire tomber ? Elle méprise son cœur battant encore trop fort, ses nerfs à fleur de peau, et ses yeux qu'elle sent encore trop humide – elle voudrait qu'ils soient désertiques, qu'ils ne laissent rien voir qu'elle ne peut elle-même voir. Tempête de sable sur ses pensées. Et tempête dans sa tête qui ne sait plus où se mettre après cette interpellation.

Elle ne connait pas Popi. Pas celle qui reste calme et qui répond avec flegme. Pas celle qui ose la contredire et la mettre devant les faits. C'est étonnant. C'est frustrant. Elle voudrait qu'elle redescende de son perchoir – voir un peu si elle ferait moins la maligne, yeux dans les yeux. Mais c'est son erreur de l'avoir perdue de vue – d'avoir inondé ses yeux quand elle n'aurait jamais dû la lâcher.

La tête levée vers le toit de l'église, elle échappe un soupir exaspéré. Attaquée dans sa propre maison. Les mots lui manquent, elle qui n'a jamais été avare. Peut-être aurait-elle du faire leur économie. Peut-être que si tout ça ne s'était passé entre elles, elle saurait lui répondre quelque chose de mieux que :

« Ce sont les ordres, Kalliope. Et j'obéis. »

Réalité qu'elle exècre au plus profond d'elle ; mais que pouvait-elle face à Pony ? Et n'a-t-elle pas ultimement consenti ? Les syllabes irritent sa gorge. Ravaler la rancœur de ne pas être celle à la tête, de ne pas être celle
en tête
à Popi.

Bras croisés, elle se forge une armure sur son corps encore trop irrité. Son regard se fixe sur le dos de la bâtisseuse. Elle voudrait la faire tomber de son piédestal. Ramener les choses, comme avant
avant qu'elle ne soit aussi
fragile, Cali.

« Ça ne me plait pas plus qu'à toi, tu sais. Mais comme tu demandes, et bien allons-y, parlons ! Et tu sembles bien en mesure de parler et jouer au singe alors je n'aurai aucun scrupule à voler de ton temps. Alors dis-moi tout, Popi, comment perçois-tu l'organisation actuelle des Greens ? »
AntSeptembreÉglise


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Dim 8 Nov - 19:20
Le soupir est loin, étouffé par la hauteur, mais il lui parvient tout de même.
Ant continue de fixer sa planche avec un calme faussement olympien. Une vis après l'autre, ce n'est pas compliqué. Ne pas se laisser distraire. Prendre son temps pour éviter de déraper, faire attention que la vis soit bien droite. S'ancrer dans le moment plutôt que de laisser son esprit divaguer.

Le silence de Cali, à la fois étrange et satisfaisant.
Est-ce que ça a toujours été aussi facile ? Popi se souvient pourtant d'arguments imparables, de cages faîtes de mots dont elle ne pouvait s'échapper. Des chantages, de manipulations, d'extorsions. Aurait-elle pu y échapper si elle avait tout simplement eu la confiance de la mettre au pied des faits ?
Est-ce elle qui est devenue plus forte ou sa tortionnaire plus faible ?
Est-ce que ça a vraiment de l'importance ?

Au final, Cali a toujours suivi l'ordre naturel.
Elle était en haut de l'échelle et Popi tout en bas ; elle s'en repaissait donc avec délectation. Mais n'oubliait jamais de nager sagement dans le sillage des plus gros poissons. Rien n'a changé.
Alors, pourquoi Popi est-elle si contrariée ?

Ce n'est pas comme si elle pouvait la juger ; n'a-t-elle pas elle-même courbé l'échine devant le conseil des responsables, fait taire ses doutes et donné son vote ? Par peur de faire des vagues, par peur de détonner. De crainte de contrarier la majorité. Non, Ant n'est clairement pas aussi courageuse qu'elle le voudrait. Mais obéir sans même se questionner ?
Son père se retournerait dans sa tombe (où qu'elle soit) à cette idée.

La verve de Cali semble lui revenir avec son énervement (peut être-son chemin de pensée a-t-il suivi le même que le sien, peut-être en apprécie-t-elle que peu les conclusions).
Ses attaques qui dissimulent mal ses défenses. Popi voit tellement plus de choses aujourd'hui, comprends tellement plus de réactions.
Elle termine consciencieusement de fixer sa dernière vis avant de se tourner à nouveau, regard baissé et jambes dans le vide. Son énervement est toujours présent, mais maîtrisé. Elle fixe un instant Cali, jauge sa silhouette presque frêle et sa posture butée. Une envie d'appuyer là où ça fait mal, de lui ouvrir les yeux (de se venger alors qu'elle s'était persuadée de ne jamais s'y abaisser).

D'un mouvement fluide Ant se relève, parcours en équilibre la branche jusqu'à parvenir à son tronc. Avec une agilité venue de l'habitude, passe de branches en branches dans sa redescente vers le sol.

« Je pense que quand on m'a parlé de fonder une nouvelle société, on m'a parlé d'égalité. De faire mieux que la précédente, pas de l'imiter. »

Un passage difficile, des prises plus difficiles à trouver.

« De prendre des décisions ensemble et de ne pas s'en prendre aux plus faibles. »

Dernière branche avant le tronc, Ant se laisse glisser avant de sauter.

« Et de ne pas brusquement changer nos idéaux au milieu de la nuit. »

Elle s'avance vers Cali, la respiration profonde mais à peine essoufflée.
Ses yeux sont encore un peu rouges, elle a du pleurer.
Ant se plante tout de même devant elle, son cœur d'acier.

« Et toi, qu'est ce que tu en penses ? »

Provocation supplémentaire, savoir si elle aura l'audace d'en avoir une ; d'opinion.


poti resumo:
Calico
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Calico
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Ven 13 Nov - 1:58
In the shadow of His hand
Ses yeux suivent le dos de Ant lors de sa descente. Attentive autant à ses gestes qu'à ses paroles. Cali espérait-elle qu'elle perde pied, prenne une mauvaise prise, s'enfarge dans ses mots ? Peut-être, un peu, au fond d'elle pour prouver que l'ordre du monde ne change jamais tout à fait – apocalypse ou pas, renouveau ou non. C'est ça la différence entre elles : Ant espère forger le monde à son image, Cali reconnait que ce pouvoir est hors de sa portée. Alors elle s'adapte. Et se prépare.

La géante face à elle, elle doit lever le menton pour soutenir son regard. Est-ce du mépris qu'elle y lit ? Sourcils froncés, lèvres entrouvertes sur ses dents, elle voudrait arracher cet air à sa figure. Qu'elle arrête trente secondes de mentir, Cali sait qu'elle doit en vouloir à Phaner d'être à la tête du groupe, qu'elle doit regarder leur organisation d'un mauvais œil et qu'elle prépare un coup pour les renverser.

Sinon pourquoi Pony lui aurait-il confié cette tâche ?

« Ce que j'en pense ? »

Son sang bouille, mais elle se maintient. Par respect pour Sa maison. Pour ne pas complètement perdre face devant l'autre. C'est qu'elles ont vieilli. Et on est d'autant moins francs avec l'âge. Ou plus prudents. Les enjeux sont peut-être plus grands.

« J'ai signé et soumis la pétition pour appointer Phaner à la direction générale du groupe. Et je ne regrette rien. »

Les mots sont secs. Comme si elle lui en voulait d'avoir oublié cet événement, ou de douter de sa fidélité au groupe. Ce n'est probablement pas la réponse qui plait à Ant, mais c'est la conviction profonde qui anime, encore et toujours, Calico. Elle a confiance en Phaner. Et chaque nouvelle menace se présentant à Arcadia Bay la rassure un peu plus sur son choix.

Ils sont besoin d'une figure forte pour les diriger.
Pas d'une anarchie bonne enfant.

« Le processus était démocratique et il ne s'est pas fait du jour au lendemain. Il n'y avait rien d'étonnant à cela, Kalliope. C'était dans l'air du temps. »

Elle reprend de l'assurance. Convaincue d'être dans le camp de la raison. Les faits sont, de toute évidence, avec elle. Elle jauge la responsable, penche la tête de côté. Passe à l'attaque.

« Peut-être ne l'as-tu pas senti. Peut-être est-ce toi qui se trouve à contre-courant. C'est dommage tu vois, parce que je suis aussi convaincue que nous devons être unis face à l'adversité. Une société harmonieuse. N'est-ce pas ce dont on rêve tous ? »
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Dim 15 Nov - 17:07
Ant parlait de Pony, de l'attaque de Blackwell décidée en pleine nuit et sans référendum, de l'empiétement green de plus en plus prononcé en territoire chevalier, de cette mentalité grandissante, envahissante, du nous supérieur et du eux au mieux condescendant, au pire haineux.
Ant parlait de plein de choses, mais la réponse de Cali la prend tellement de court qu'elle en oublie ce qu'elle voulait dire.

L'origine de la pétition. Là, devant elle.
Et elle se nomme Calico, comme a-t-elle pu ne pas y penser.

Longtemps Popi s'était posée la question de l'origine de cette fameuse pétition, celle qui avait émergée au meilleur (pire ?) des moments. Quand Phaner rayonnait encore de mérites attribués par Pony, quand l'exaltation de la bataille menée contre les pirates coulaient encore dans toutes les veines et que la haine provoquée par leur enlèvement ignoble était à son summum.
L'enchaînement des événements avait paru trop beau pour être vrai, trop artificiel.
Orchestré.

Pourtant ce qui brûle dans les yeux de Cali ce soir, ce n'est pas de la malice. Il n'y a que de la conviction.

Ant reprend pied dans la réalité et les accusations qui pleuvent sur elle la poussent à se renfrogner, se protéger. Disparus, la maîtrise de soi et le calme inébranlable. Elle voudrait être plus forte, elle voudrait que les mots lui glissent dessus sans la blesser, sans la faire douter et vaciller. En son fort intérieur il y a une part d'elle qui crie son injustice, qui gronde sa colère d'être ainsi brusquée elle qui n'a rien fait.

Mais c'est de Cali Sinclair qu'il s'agit.
Et quand est-ce que Cali a eu besoin d'excuses autres que celles qu'elle se créait pour l'attaquer ?

Sous le flot des paroles Popi ouvre la bouche pour se justifier, la referme avant qu'aucun son n'ait pu en sortir. Un mal-être qu'elle ne connaît que trop bien pétrifie ses muscles et broie sa poitrine. Son opinion maladroite, mal formulée, mal construite, basée sur des instincts plutôt que sur des faits ne fait pas le poids.

Ce savoir que, quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse, elle aura tort. Qu'importe ce qu'elle voulait dire, qu'importe le message qu'elle tente de transmettre, la sonnette d'alarme qu'elle tente de sonner. Sa vision des faits. Ça ne compte pas.
Seule celle que s'imagine de Cali compte.  

Il y a quelque chose de terriblement tordu dans l'argumentaire de Cali. Comme pour cette élection soit-disant démocratique et les actions de Pony soit-disant dans le meilleur intérêt des greens, elle n'a que ce sentiment qui tire dans son ventre et crispe ses épaules. Quelque chose cloche, mais Popi est incapable de formuler quoi.

La frustration qui gonfle, monte, se change en colère. Un scénario mille fois répété dans leur jeunesse, dont elle ne connaît que trop bien les débouchés. Et puis le calme qui revient, la raison qui reprend les rênes. Car elles ont grandi.
Et Popi n'est plus celle qu'elle était il y a toutes ces années.

« Je suis d'accord. » Les mots lui coûtent, mais la surprise qu'elle est sûre de faire naître chez son interlocutrice avec ces quelques mots en vaut la chandelle. « Rester unis est important. C'est pourquoi je ne me suis pas opposée à l'élection de Phaner. »

Ant sait que la réticence dans sa voix s'entend mais elle n'est pas assez bonne comédienne pour la masquer. Elle dépasse Cali, récupère le sac qu'elle avait abandonné sur un banc et y range soigneusement ses affaires avant de le passer sur son épaule. Quand elle se retourne une nouvelle fois vers elle, Popi a retrouvé une partie de la contenance qu'elle avait perdue.
Elle en profite pour frapper.

« Ce n'est pas moi qui fait suivre des membres de ma propre communauté par des personnes que j'ai sous ma responsabilité. Un bel exemple d'unité. »  

Ant laisse courir son regard sur les murs et les bancs qui les entoure, avant de les désigner d'un mouvement du bras.

« Moi je répare des églises, je n'ai aucun pêché à confesser. » Son regard revient sur son interlocutrice, son humeur bondissante et ses yeux rougis. « Et toi, Cali, tu as quelque chose à te reprocher ? »

Une pique mesquine, immature même, à laquelle elle regrettera plus tard sans doute d'avoir cédé mais qui lui fait tant bien sur le moment.
Le savoir que même si ses intentions étaient pures pour élire Phaner et détruire leur façon de fonctionner, même si elle a été manipulée par plus fort sans même réaliser qu'elle servait les intérêts d'un autre.
Elles savent toutes deux que Cali n'est pas la sainte qu'elle prétend être.

:):
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Lun 16 Nov - 2:34
TW Cali utilise des termes dégradants

In the shadow of His hand
La surprise est effective. Sourcils haussés, Cali anticipe la suite. Elle connait la tactique : concéder la victoire seulement pour mieux l'arracher. Elle s'étonne que Popi y ait songé. Peut-être ne devrait-elle pas. Elles ont vieilli, elles sont devenues plus malines, malignes.

Les agneaux sans défense ont aiguisé leurs crocs, se sont changé en loup.
Elle aurait dû savoir.

Le premier coup pince. Son expression s'assombrit. Rester unis et s'opposer à Phaner. De quoi parle-t-elle ? Comment compte-t-elle retourner cette histoire à son avantage ? À la sous-estimer, Cali commet une erreur fondamentale : ce n'est pas parce qu'elle maîtrise mieux le langage et sa rhétorique que Popi est aveugle pour autant – qu'elle n'a pas sa propre vision du monde,
qu'elle n'a pas, elle aussi, un peu raison.
Blessure d'égo.

Le deuxième coup l'attaque plus directement. Il écorche sa peau, met à vif des plaies qu'elle a négligé de panser. Dans la bouche de l'Autre, ces mots suffiraient à l'humilier – lui rappeler qu'elle n'est rien, rien qu'une ombre parmi les lumières, qu'elle n'est bonne qu'à ça, obéir, sourire, et Lui permettre de briller toujours encore plus fort. Les vieux réflexes reviennent : elle voudrait Le défendre, non, défendre sa position, son obéissance aveugle, répéter que Pony doit avoir ses raisons, qu'il ne lui demanderait pas ça si sa tête ne dépassait pas celle des autres, si elle se rangeait, elle aussi, à l'ordre établi.

Mais les mots ne viennent pas. Ils restent coincés dans sa gorge, alors que son souffle se fait plus profond et les souvenirs reviennent, flous. Blessure innommable.

Le dernier coup est le plus cruel. Il abat ses dernières défense, l'attaque droit au cœur. Son corps tremble – de peur, de rage –, ses poings se referment, les ongles marquent sa peau. Sans s'en rendre compte, ses yeux s'inondent. Et dans cette fragilité ultime, l'agneau se remémore qu'elle a été lionne,
et qu'elle sait mordre.

« Comment oses-tu, salope ! »

Sa voix éclate comme le tonnerre dans l'église. Cali Sinclair n'a plus rien à perdre. Sa lutte, sa survie, personne ne peut cracher dessus. Personne n'a le droit de réanimer les fantômes qui la hantent chaque nuit, personne ne peut avoir ce pouvoir sur elle, et encore moins Kalliope.

Dangereusement, elle s'approche d'elle, poing levé, prête à frapper, mais c'est un doigt accusateur qui tombe sur elle.

« Tu ne sais rien, rien de ce que j'ai du supporter pour arriver jusqu'ici. Je t'interdis d'insinuer quoique ce soit à mon propos. Tu ne peux pas savoir, tu ne peux pas savoir… »

La colère se contient à peine dans sa frêle carrure. Elle perd ses moyens. Sa voix faiblit et craque. Et elle s'en veut, s'en veut à pleurer de rage.

Elle n'aurait jamais dû.
Elle n'avait pas le choix.
Elle est descendue en enfer
et n'a jamais fini d'en payer le prix.
AntSeptembreÉglise


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Mar 1 Déc - 1:54
L’explosion qui est aussi brusque que violente. Et peut être que Ant l’a-t-elle mérité, au fond, que Cali l’accable de noms d’oiseaux. Peut être l’a-t-elle cherché, ce poing qu’elle lève pour abattre sur le coin de son visage. Peut-être qu’elle s’est vraiment comportée comme la pire des connes ce soir, à ignorer la douleur évidente de Cali et la frapper continuellement là où elle sait parfaitement que cela fait mal. Elle devrait avoir honte de son comportement, être horrifiée des bassesses auxquelles elle s’est employée. Culpabiliser et se repentir devant la fureur blessée qui distord les traits de Cali.

Mais ici, dans Sa maison et sous Son regard. Popi n’éprouve qu’une colère égale d’avoir été insultée et menacée alors qu’elle ne fait que pointer la vérité. Et quelque part, une cruelle satisfaction.

Car peut être que
Cali le mérite
elle aussi, ce qui lui arrive.

Ant qui carre les épaules, sourcils froncés, prête à attraper la main de Cali si elle ose réellement aller au bout de son geste. Il est passé le temps où elle se laissait battre sans réagir. Mais comme à son habitude ce sont les mots qui chutent, plus que les coups. Cali a toujours fait bien plus de dommages avec les premiers de toute façon.

Et alors qu’elle vocifère et qu’elle accuse, c’est un sourire qui étire les lèvres de Popi. Un sourire moqueur à l’idée de ce que, oh, la pauvre Cali Blackwood a bien pu surmonter comme épreuves. Avec sa belle maison, son joli mobilier.
Sa fille disparue.
Son mari décédé.

Et alors que la voix de Cali se fêle, Ant se rappelle qu’elles ne sont plus au lycée et que la Tempête, dans ses drames, a été aveugle. Et, enfin, son cœur plonge tandis que le regret la balaye. Elle est allée trop loin, elle le sait. Mais il y a quelque chose dans les tremblements de Cali et les larmes qui inondent ses joues. Quelque chose qui lui fait prendre un temps pour la regarder, vraiment. Et qui lui fait dire d’une voix étouffée.

« De quoi tu parles ? »

Les remords relâchent son cœur et se glissent dans son estomac, y grouillent et y macèrent jusqu’à n’y laisser que de la crainte. Une crainte effroyable qui la fait hésiter, comme si elle avait le choix, comme si elle était capable de ne pas demander.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Car elle le connait bien ce regard, Popi. La culpabilité dans les yeux de Cali, elle l’a contemplée plus de fois qu’elle ne saurait le compter.

Mais elle ne sait pas ce qu’elle redoute le plus, comme réponse à cette question qu’elle se devait de poser.
Ce qui a bien pu lui arriver.
Ou ce que Cali a bien pu faire.

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Dim 13 Déc - 21:57
In the shadow of His hand
Calico si petite
et les arches trop hautes pour la contenir.
Ses sanglots tremblent dans l'écho se
noient dans le silence de l'Éternel.
Elle voudrait s'y engloutir.

Le reste est brouillard. Les bancs, le sol, le toit ; tous sur le point de s'évaporer. Ses yeux trempés discernent à peine à la silhouette de la géante à côté d'elle. Toujours là, quelque part, dans sa vision périphérique. Une ombre, menaçante, silencieuse. Pour l'instant.

D'autres démons plus préoccupants absorbent son attention. Tous les efforts de Calico dirigés sur sa respiration qu'elle parvient à peine à contrôler. Comme si elle sentait encore Ses mains serrer sa gorge. La supprimer. Ses doigts touchent son cou – rien, rien que sa pauvre main qui porte encore Sa bague. Il n'est pas là. Il n'est plus là. Il ne reviendra jamais.

Pourquoi continue-t-elle à regarder derrière son épaule, le soir ?
Pourquoi ne supporte-t-elle plus la vue de l'autel sur lequel elle a tant prié ?
Pourquoi pleure-t-elle, encore ?

Et les morts percent l'air. Flous, distants. Cali les entend à peine. Mais c'est assez pour la raccrocher, un peu, au réel. Son corps se tourne vers Kalliope. Un instant, les sanglots semblent se calmer. Ses yeux s'accrochent aux siens, y cherchent l'assurance, les mots qu'elle n'a jamais su prononcer – même à voix basse, pour elle seule – mais à peine l'idée passe à travers son esprit, elle se sent s'effondrer à nouveau.

La main trouve instinctivement le rebord d'un banc pour s'y appuyer. La tête se baisse, les yeux se ferment sur les larmes qui ne cessent de perler.

« C'était lui au moi. J'allais mourir. Il- »

Il a voulu me tuer
encore


Le reste s'étrangle. Comme encore sous son emprise. Il y avait les papiers, pourtant, signe de sa liberté
qu'elle a
brûlée.

C'est pour ça qu'Il la hante,
qu'elle perçoit son ombre partout ;
elle invoque son fantôme
partout où elle passe
elle demeure
Mme Fred Blackwood
et Cali Sinclair est morte dans sa robe blanche.
AntSeptembreÉglise


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Mer 10 Fév - 21:21
La respiration de Cali se fait laborieuse, irrégulière, et Ant est prise d'un terrible sentiment de déjà-vu.

Popi spectatrice voit la dame de fer ployer sous le poids de ses larmes, sa main trop pâle se refermant sur son cou trop blanc. Comme une scène mille fois répétée elle la regarde s'enfoncer dans sa panique, comme un événement inévitable auquel on ne peut rien changer. L'écroulement d'une falaise qu'on aurait prédite mais pas pu empêcher.

Ant observe avec la rigidité des statues et des condamnés. L'acte auquel elle prend part bien malgré elle n'a rien de naturel ; orchestration divine, ultime deus ex machina. Telle la fourmi dont elle porte le nom elle a suivi les miettes laissées par son Créateur, surmonté les obstacles et ignoré les incohérences, tout cela pour se retrouver ici, ce soir. Humble et obéissante, comme toujours, elle se tient là où elle voudrait ne pas être prête à recevoir la vérité qu'elle voudrait ne pas entendre. Mais c'est elle qu'Il a choisi, elles. Et Popi ne peut rien faire d'autre que de tenir son rôle.

Il y a une certitude qui se creuse sa place au fond de sa poitrine, une certitude qu'une chose affreuse s'est passée – va se passer. Sous Son regard, et sous le sien. Et que rien ne sera plus jamais pareil.

« C'était lui ou moi. » Popi voudrait fermer les yeux. Les serrer si fort qu'elle verrait des sons et entendrait des couleurs. « J'allais mourir. » Mais elle ne le fait pas. « Il- » Il n'y a aucun doute quant au sens de ses paroles en son cœur, aucun.

C'est elle qui a posé la question.
Alors pourquoi est-elle si en colère d'avoir obtenu sa réponse.

Popi est furieuse, contre elle-même d'avoir voulu savoir. Contre Dieu, d'avoir mis ces mots dans sa bouche. Elle se sent ballottée par un destin qui lui échappe, marionnette entre des mains dont elle ne comprend pas les intentions.

Mais plus que tout, Popi est furieuse contre Cali pour avoir osé mettre ce nouveau poids sur ses épaules.
Pourquoi elle ?
Pourquoi toujours et encore elle ?

N'a-t-elle pas assez souffert aux mains de Cali Sinclair ?
Faut-il maintenant qu'en plus de sa honte elle partage également sa culpabilité ?

Ant est si en colère. Et en face d'elle, petite silhouette recroquevillée contre un banc d'église, Calico est si pitoyable. Popi sent les tremblements de ses mains, écho de ceux qui agitent les épaules de Cali. Ils s'intensifient, secouent ses bras, jusqu'à ce qu'elle cède.

Sa main de géante entoure avec délicatesse le poignet de Cali. Sa paume trop grande engloutie la bague au reflet macabre alors que sa peau râpeuse réchauffe les doigts glacés.

Popi est furieuse que quiconque ait fait subir cela à Cali.
Cali qu'elle hait et qu'elle déteste presque autant qu'un jour elle l'a aimée.

« Rentrons. Ce n'est pas sûr ici la nuit. »

Elle relâche sa main, croise brièvement son regard avant de se détourner. Elle refuse de la prendre en pitié ; toute victime qu'elle soit, jamais elle ne pourra considérer Cali comme telle.

Une voix insidieuse lui souffle qu'elle a toujours su, au fond, qu'elle avait ça en elle – mais elle la fait taire. Ce n'est ni le lieu. Ni le moment.
Popi en sait déjà trop, bien plus qu'elle ne voudrait savoir.
Tout ce qu'elle veut c'est construire des maisons, pourquoi se retrouve-t-elle toujours à combattre des monstres.

Dans la tête de Ant les questions tournent et s'entrechoquent mais elle refuse de s'y intéresser. Il y a un nouveau poids qui coule dans son ventre, un poids qui fait courber son dos et dresser les cheveux sur sa nuque alors qu'elle se dirige vers l'entrée.

Cali est une criminelle.
Et sans même en connaître tous les détails, Popi a peur d'être devenue sa complice.

en bref:
Calico
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Dim 14 Fév - 20:33
In the shadow of His hand
Chaleur contre sa peau froide. Calico sait Popi là, près d'elle, sans tout à fait enregistrer sa présence non plus. Le contact chasse à peine les souvenirs, les couleurs de cette scène qui rejoue dans sa tête

le gris de la tempête
le noir de ses vêtements
et le rouge sur ses mains
son enfer personnel en tableau.

Et derrière le nuage de ses hantises, elle capte le regard de Kalliope. Une seconde suffit, et elle y lit tant de choses. L'horreur, le mépris, la colère – reflet de sa propre aversion pour elle-même.

Oui, elle a péché
elle le confesse ici dans sa maison
et Ant dépositaire de cet aveu –
peut-elle lui accorder son pardon ?

Non, bien sûr que non, elle le sait au plus profond d'elle-même. Ant ne peut pas faire ça. Et Cali ne le mérite pas non plus. Alors son regard se détourne en même temps, incapable de supporter l'humiliation qu'on lui tourne le dos, qu'on la laisse là.

Elle a été seule, terriblement seule pendant tout ce temps
(même Sabrina était là sans vraiment l'être)
(à qui la faute)
et elle n'est pas prête à ce que ça change de sitôt.

« Je veux prier, » fait-elle d'une voix étouffée.

Vaut mieux ça que de se faire abandonner en cours de route. Ce fardeau, elle a l'habitude de le porter, et ce n'est pas Ant, aussi larges ses épaules soient-elles, qui parviendra à la soulager.

Elle ne la laissera pas.

La tête se cale entre les bras. Les yeux se referment.
Rideaux sur scène.
AntSeptembreÉglise


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Ant
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Jeu 25 Fév - 23:49
Peut être qu’une femme plus forte aurait mieux réagit.

Une femme plus forte se serait retournée en entendant la solitude dans la voix de Cali, aurait comblé la distance entre elles en remarquant la posture voutée de son dos et la honte dans son regard. Elle aurait tendu la main vers elle, comme elle l’a fait tant de fois (dix, trente, cent fois, elle ne compte plus, toujours elle, toujours sa main, jamais l’inverse), l’aurais forcée à se tourner, dresser la nuque, lever la tête, lui faire face. Elle aurait plongé ses yeux dans les siens et lui aurait dit.

Que ce n’était pas sa faute.
Qu’elle n’avait rien fait de mal.
Que sa vie n’avait pas de prix.

Peut-être qu’elle l’aurait prise dans ses bras, peut-être qu’elle aurait eu mal un peu (beaucoup) pour elle. Et pitié aussi, que ça lui soit arrivé à elle. Elle se serait jurée d’être là pour la soutenir, pour l’aider à évacuer sa culpabilité et sa peine.

L’écouter si elle avait envie de parler.
La tenir si elle n’arrivait pas à dormir.
Être deux plutôt que la laisser être seule.

Mais Popi englobe d’un regard la position agenouillée de Cali, la tête perdue au milieu de ses bras suppliants, ses genoux sans doute douloureux sur le sol dur et froid. S’arrête un instant sur les inspirations tremblantes de sa poitrine et reprend sa route vers la porte de l’église.

« D’accord. »

Popi n’est pas forte, pas assez.
Il y a trop de poids sur ses épaules et trop de blessures suintantes sur ses flancs. Dont beaucoup trop portent le nom de Sinclair.

Elle n’a pas la force de faire demi-tour et être ce roc dont Cali à besoin, cette présence bienveillante pour l’accompagner tout au long du chemin. Ça n’a pas toujours été le cas. Mais plus maintenant, non.
Plus maintenant.

Ant sort dans la nuit froide de septembre, lève les yeux vers le ciel plein d’étoiles. Etrange de voir comme malgré le nombre de catastrophes qui tombent sur elle, l’univers reste impassible et inchangé.

La culpabilité accompagne chacun des pas qui l’éloignent un peu plus de la forme misérable qu’elle a abandonné à son sort. Et à Sa main. Elle ne se hâte pas, les ombres ne l’effraient plus ; il y a des monstres dehors et des fantômes dedans, nulle part où se réfugier dans tous les cas. Nul endroit n’est sûr. Nul endroit n’est sain.

Dans le reflet d’une flaque, la lumière qui se déverse des fenêtres du Happy Hour attire son attention. Popi mâche un instant sa répugnance à enjamber le sang de Batman sur son seuil, mais il y a des questions dans sa tête auxquelles elle ne veut pas répondre et un gouffre dans son ventre qui appelle à être comblé.
Ant pousse la porte, la nuque alourdie par la honte et le poids de ses péchés.

Peut-être qu’ainsi elle pourra garder un œil sur Cali quand elle décidera de rentrer à Babylone. Un œil sur sa bière et l’autre sur la fenêtre.
Ou peut-être qu’elle oubliera.

Pitié mon Dieu, faites qu’elle oublie.

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in the shadow of His hand ☼ calico (end)
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