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[13/07] ces calandres à contresens × (eight)

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Ven 2 Oct - 14:10
quand on aura plus nos cages
on s’en lavera les mains
sous un ciel sans orage
sans regret aucun
Les temps sont capricieux. Dans le flou de toutes choses, leur flot se distord et s’inverse au gré d’une volonté facétieuse, entremêlant ce qui a été et ce qui sera.

Rien ne présageait que ce matin-là serait différent des autres. Et pourtant, elle s’était éveillée avec une sensation inhabituelle, d’abord difficile à situer, à nommer, aussi peu tangible que les sables du temps qui en étaient responsables ; avant que finalement la conscience ne s’éclaircisse, que le passage vers la compréhension s’opère et réalise que tout reposait sur une pléiade de ressentis qui ne devraient pas être, toute faite de silhouette moins haute, de dos moins tendu, de cheveux plus longs, et de peau plus lisse.

Les apparences ont vraisemblablement effectué un saut vers l’arrière, et la psyché semble les avoir suivies à demi : les souvenirs s’entrechoquent, difficiles à saisir comme à démêler. Ce qui est et ce qui pourrait être se superposent, alléguant une confusion des plus désagréables. L’esprit cartésien n’accepte pas ce qu’il voit, car il repose sur ses certitudes, et parmi elles en figure une arguant qu’aucun corps ne chemine à rebours de la sorte. Impossible. La cause est forcément mentale, forcément issue d’un trouble quelconque centré sur la régression. Aucune autre explication n’est valable.

Au cœur de ses pensées qui se contredisent, Pellinor décide de conserver celles qui lui paraissent constituer les plus grandes certitudes. Elle a à faire aujourd’hui, notamment à l’hôpital de la ville ; de cela elle est sûre.

La silhouette adolescente se vêt donc de chemise à grands revers et de pantalon aux jambes retroussées, les seuls attirails qu’elle a trouvés. Bien que peu difficile à effectuer, le trajet est une énième perturbation sur son esprit embrouillé : à croire que deux temporalités s’entrecroisent, deux raisons, deux rais de souvenirs, l’un dévasté par les décombres qui parsèment la ville, l’autre insensible au tableau, comme habitué à le fouler.

En passant le seuil de la bâtisse, une nouvelle certitude émerge de l’entrelacs de ressentis qui lui floue l’esprit : la première personne qu’elle est censée croiser en entrant n’a, normalement, rien de l’adulte qui lui fait face. Comme la silhouette juvénile qu’elle arbore aujourd’hui ne devrait pas être la sienne.

Non, toi aussi ?!

L’exclamation lui échappe en guise de salutations, et met à mal les théories qu’elle avait dressées jusqu’ici.

Merde. Dans sa bouche adolescente, le juron n’a plus rien de surprenant. Moi qui croyais que c’était psychotique.

Le regard se fait songeur, peut-être plus perdu qu’il ne l’était déjà. La raison, elle, n’accepte pas qu’aucune explication ne vienne endiguer ce phénomène, qui plus est aucune explication rationnelle, qui ne ferait pas la part belle à ce fantasme du paranormal qui semble désormais légion au sein de la ville.

Raconte-moi. Je veux tout savoir.

Je veux tout comprendre.


Résumé :
 
[13/07] ces calandres à contresens × (eight)
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