Il ne lui en faut pas beaucoup à Fang pour attiser sa curiosité, mais alors là, la fille qui débarque en courant comme si elle allait mourir et qui sort un truc caché de sous sa veste c'est presque trop beau pour être vrai. Beaucoup plus amusant que la bouteille en plastique qui l'avait vicieusement attirée dans cet arbre grâce à un reflet brillant, illusion d'un trésor imaginaire. Perché en équilibre sur sa branche il tente d'apercevoir l'objet secret. Il devine un magazine mais ses pages lui restent bloquées par la chevelure de la fille qui semble elle inspecter chaque page consciencieusement. Ou alors elle est juste lente, difficile à dire vu qu'elle est de dos et qu'il a beau se pencher il n'arrive toujours pas à voir... Peut-être qu'en se penchant un tout petit peu plus... ?
C'est ses doigts qui lâchent, et les réflexes qui sauvent quand il se raccroche de justesse à la branche. Le soulagement de ne pas être tombé fait vite place à l'impression d'avoir été pris la main dans le sac et il prend quelques secondes pour se remettre en place avant d'oser se retourner. C'est en la voyant qu'il se fait deux remarques. Déjà, cette fille il l'a connaît. Enfin connaît, c'est un bien grand mot mais les cheveux roses et l'air effrayé ne trompent pas. Il est sûr de l'avoir déjà croisée. Chez les chevaliers. Pendant qu'il créait une diversion avec son groupe pour kidnapper Arthur. La deuxième remarque retentit plus comme une alarme dans sa tête : si elle se souvient de lui il est dans la merde.
« Salut... »
Il est un peu gêné le Fang, il laisse traîner ses mots en même temps que ses yeux sur le sol et une main dans ses cheveux. Et la main se stoppe, un sourire amusé apparaît sur son visage à la vue du fameux magazine maintenant bien visible. Il reprend confiance, pensant avoir découvert un point faible vu l'air interdit de la fille. Son regard se reporte sur elle tandis qu'il descend d'un bond en bas de l'arbre - rip ses chevilles - et attrape le magazine. Il recule de quelques pas pour être sûr qu'elle n'essayera pas de le lui reprendre puis tourne quelques pages le tenant bien ouvert en face d'elle pour qu'elle puisse le voir. Il reprend, le ton beaucoup plus assuré.
« C'est pas un livre d'image pour enfants ça dis moi ! T'es sûre que t'as l'âge requis pour regarder ce genre de choses ? »