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et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide ⊚ Almace (end)

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Mum
Mère d'une grande famille
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Métier sous-chef + nounou.
Avatar corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Mum
Sam 28 Nov - 12:55



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Il y a des nuits comme ça.
Des nuits qui finissent en matinées trop tôt.
Le sommeil qui s’est hachuré, quand on réfléchit un peu trop, quand on voit les jours qui passent et qui se rapprochent petit à petit de cette date. Qui se rapprochent petit à petit de la première année.
Il ne sait pas quoi faire, Mum.
(Il aimerait arrêter le temps.)

Il ne sait pas quoi faire, Mum.
Il ne peut rien faire. Il n’y a rien à faire, à part regarder le calendrier et s’y préparer (pour ne pas finir comme en juillet). Il n’y a rien à faire, à part sortir des couvertures au lieu de regarder le plafond.
S’il ne sait pas dormir lors de ses rares nuits— alors il sait se rendre utile.
Il y a une liste, si longue, de tâches à faire au château.
En faire une vraie maison, peut-être un peu trop grande.
Assez grande pour vous tous.

Ce ne sont que des réflexes.
Des gestes que l’on peut faire les yeux fermés.
Quand le sommeil n’est pas venu et qu’on est un peu trop fatigué.
Dans les placards, il avait retrouvé les serpillières et les seaux qu’il a rempli d’eau avec un peu de savon. Essayé d’en économiser le plus possible. Mais avec des couloirs aussi grands et aussi longs, c’est compliqué, peut-être.

Il avait allumé des bougies tout le long. Celles à la senteur de vanille.
Elles s’éteignent au fur et à mesure.

Il ne sait pas, Mum, ça fait combien de temps qu’il nettoie. Peut-être trop longtemps— le dos se plaint et les mains sont rouges. Il ne sait pas vraiment et il continue de réfléchir au lieu de se concentrer alors peut-être— peut-être qu’il a sursauté lorsqu’il a entendu les bruits de pas.
Il a relevé la tête.
Sans même savoir où il se trouvait exactement, dans le château.
Un peu trop fatigué pour y penser.

« J’ai lavé, » qu’il dit sans réfléchir, sur ce ton de ne passe par ici, c’est propre, avant de se retourner.

Ah—
Bah…
Almace…
Mum te fixe un instant.
Lève la main pour redresser son bonnet avant de se souvenir qu’il ne le porte pas, fait semblant de recoiffer ses cheveux en bataille. Il fronce des sourcils, épie tes mouvements, le moindre détail inquiétant.
Plus inquiétant que ton visage blessé. Dans la lueur des bougies derrière lui.
Qu’est-ce que tu as fait ?
(Quelle heure est-il ? Où est-il ?
Depuis combien de temps, est-ce qu’il nettoie les couloirs, presque nerveusement ?
)

Il reste immobile, Mum.
(Comme pour protéger ses couloirs propres.)

« Qu’est-ce que tu t’es fait ? » il demande avec un geste en direction de ton visage.

(Quelle excuse vas-tu inventer, Almace ?)


Résumé:
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Sam 28 Nov - 14:28
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Il est quelle heure ?
Je sais pas. Il fait toujours nuit.
Je suis où ?
Comment j’ai atterri ici ?
Je me souviens pas, putain.
Ma tête va exploser.
Ok, le château.
J’y suis.
Je crois que je vais vomir.
Je tiens pas sur mes jambes.
J’ai ma canne ?
Oui, pourtant.
Quelle idée de mettre des escaliers ici.
C’était comme ça, avant ?
Je me souviens de rien.
J’ai mal au crâne.
Ma tête va exploser.
Je vois rien de l’œil droit.
Il s’est passé quoi ?
Je me souviens de rien.
Il est quelle heure ?
Je crois que je vais vomir.
Je crois que je vais vomir.
Je suis fatigué.
Je veux dormir.
Ma tête va exploser.
Il y a trop de lumière.
Ma tête va exploser.


- Tu parles trop fort...

Langue pâteuse, yeux plissés, il se protège d’une main de la faible lumière des bougies, les bruits bourdonnent dans ses oreilles.  Il ne reconnaît rien ou presque. Personne, même pas une voix. Juste un lieu et encore. Il a dû se perdre ici. Confus, perdu. Il se frotte le crâne, tout l’agresse. Il a l’air bien misérable, la gueule en sang, un œil gonflé, lèvre fendue, couvert de terre, couvert de boue. Il a sa canne, il a perdu des affaires. La lampe, peut-être. Restée dans la forêt.

- Je...

Je sais plus.
Il y a eu une lumière.
J’ai mal au crâne.
Je crois que je vais vomir.


- Je me suis pris...

Un coup.
La gamin ? Je crois ?
Je me suis pété le nez ?


Il galère à réfléchir. Ça se voit, il force.
Il a l’air absent, durant un moment.

- Un arbre.

Un arbre, bonne excuse. Ou pas. Dans cette tête, ça l’est en tout cas. Il secoue la tête en bas en haut. Erreur, grimace, grognement. Ma tête va exploser. Mais il répète : Un arbre, oui c’est ça. Il avance, ça tient du miracle à ce stade. Il traîne sa jambe, se tient aux murs, marmonne encore. Il y a trop de lumière. Il trébuche sur ses pieds, se raccroche à une épaule inconnue. Coup de chance, il aurait pu s’écrouler.

- Je...

Je crois que je vais vomir.
Haut-le cœur. Mauvais présage.

- J’ai... Je... Silence. Il cligne son œil valide. Il réfléchit. Je sais plus.

Je sais plus.
Je suis où ?
T’es qui ?


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Sam 28 Nov - 19:42



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Un arbre, hein.

Dis, Almace. Ça n’a pas l’air d’aller très bien.

Ça ne te ressemble pas, ce discours décousu. La boue sur tes habits et le sang sur ton visage. Ça ne te ressemble pas, la façon dont tu te tiens. Comme si tu allais tomber.
Tu vas tomber.
Almace. Tu vas tomber.
Qu’est-ce que tu fais, Almace, tu vas tomber.
Mum a laissé tomber la serpillière.
Le bruit a résonné en écho dans les couloirs,
il a grimacé,
espéré que ça n’a pas réveillé les enfants.
(Il ne sait même pas s’il se trouve près des chambres des enfants.)

Tu t’es rattrapé à lui,
et il t’a rattrapé.
Almace, tu sais, ce n’est pas pour te vexer mais tu es un peu lourd— et Mum est fatigué d’avoir nettoyé les couloirs trop longtemps. Almace, tu sais, ce n’est pas pour te vexer, mais tu n’as pas une belle tête, ce soir ou cette nuit ou ce matin (peu importe l’heure)— il y a comme un instinct.
Peut-être est-ce à force d’avoir côtoyé les enfants qui venaient en classe alors qu’ils étaient malades.
Peut-être qu’il reconnaît les signes sans y faire attention.

Il t’a fait t’asseoir, sur le sol. Pardon, il n’est pas encore tout à fait sec.
Puis il récupère le seau juste à côté, il y a encore de l’eau dedans mais ça devrait aller, non ? Il le pose sur tes genoux, avant d’attraper tes mains qu’il laisse autour du seau, comme pour te montrer qu’il est bien là.
Il garde une main sur ton épaule.
Il te regarde.
⠀⠀Il te fixe.
Almace.
Qui est-ce qui t’a fait ça ?
Qui a osé ?

Ça le réveille un peu.
Parce que.
Personne.
N’a le droit de toucher à ses chevaliers.
C’est interdit, tu vois.

« Almace, » il murmure, doucement, parce qu’il parlait trop fort apparemment.

Les bougies étendent vos ombres contre le mur.

« Comment tu te sens ? »

Question idiote, peut-être.

Almace, je crois,
que ça n’ira pas.

C’est inquiet qu’il t’a de nouveau regardé. À se demander, pendant une seconde, si ce n’est pas à l’hôpital qu’il faudrait aller. Il ne se fait pas de faux espoirs, Mum, il sait qu’il n’aura pas une réponse positive de ta part.
Mais là, tu vois, il ne sait pas.
Il ne sait pas ce que tu as.
Il ne sait pas ce qu’il t’est arrivé.
Parce que ce n’est pas possible que ce soit l’œuvre d’un arbre—

Ça l’inquiète.


Résumé:
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Dim 29 Nov - 14:16
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
T’es qui ?
Je suis où ?
Ok, le château.
Oui, c’est vrai.
Mais toi. T’es qui ?


Nouveau haut-le-cœur, mauvais présage. Il n’a rien dans l’estomac, il n’a rien mangé la veille au soir et peut-être est-il resté plus longtemps qu’il ne l’aurait pensé, dans la forêt. On le fait s’asseoir, bonne idée car il tient à peine sur ses jambes. Sa canne tombe sur le sol, il est peut-être encore un peu mouillé mais il ne s’en préoccupe pas, il n’y arrive pas, il n’a pas la tête à ça. Il souffle. Nouveau haut-le-cœur.

Je crois que je vais vomir.
C’est froid. Le sceau.
Pourquoi le sceau ?


Il souffle, se penche vers le sceau. Haut-le-cœur, nausée, il ne vomit que de la bile et des sucs gastriques, ça lui arrache l’œsophage et ça lui brûle la gorge. Il grogne, ça tape toujours contre ses tempes comme une mauvaise gueule de bois. Il se saisit le crâne, il y a des traces sur ses poignets parce qu’il s’est brûlé quand il a essayé de se libérer. La voix résonne au loin, ça bourdonne toujours dans ses oreilles, il voit flou, sa vue se brouille. Il se force, il se force à rester éveillé.

Pas encore.
Pas encore.
Almace ? C’est qui ?


- Mal.

Il coasse plus qu’il ne parle, il répond pourtant à ce nom qu’il lui est à demi-inconnu. Il pose son front contre le sceau, le frais, le froid sur son œil droit. Ça le soulage, quelques secondes à peine. Mais dès qu’il ferme les yeux, il se sent tourner alors il rouvre les yeux.

Pas encore.
Pas encore.


- Mum ?

Ça y est.
Je me souvient.


- Je me sens pas bien.

L’évidence même. Il marmonne, des mots que lui seul comprend. Il renifle, il a toujours la tête dans le sceau, le froid ne fait déjà plus effet, il veut dormir. Il vomit à nouveau sa bile, et putain ça le fatigue. C’est comme une gueule de bois en pire, pourtant il n’a pas bu une goutte d’alcool, c’est juste un gamin qui lui a mis un coup de barre-à-mine en plein visage. Parfois ça lui revient, parfois il l’oublie à nouveau et ça fait comme un cycle, encore et encore.

Je me sens pas bien.
Ma tête va exploser.
Je veux que ça s’arrête.
Je veux dormir.


- Je veux pas... Langue pâteuse. Il se redresse enfin, pose l’arrière de sa tête contre le mur. Aller à l’hôpital.

Je devrais. Pourtant.
Je veux pas.
J’aime pas l’hôpital.
Ils pourraient savoir. Le découvrir.
Je veux pas.
Hors-de-question.


Il essaye de se relever, sans y parvenir. Il parvient juste à pousser Mum, vaguement. Avant de retomber sur le mur comme une poupée de chiffon. Il n’a plus de force, plus de force dans les bras, dans les mains, dans les jambes. Il a comme un sursaut de conscience, mais toujours un peu ailleurs.

- Je vais le...

Il ne finit pas sa phrase. Il se saisit à nouveau le crâne.

Ma tête va exploser.


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Lun 30 Nov - 16:32



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Il y a quelque chose qui se serre, dans la poitrine, quand il te regarde.
Les sourcils qui se froncent quand il remarque tous les détails qui accompagnent tes mots. Mum ne sait pas pourquoi il t’a posé la question— la réponse était évidente.
C’est écrit partout sur toi.
Bien sûr que tu ne te sens pas bien.
Bien sûr.
Il n’y a rien qui va bien.

Almace.
Tu sais.
Les poings se serrent un peu.
Mum ne comprend pas vraiment. Ou peut-être qu’il fait semblant de ne pas comprendre.
Mais quand il te regarde il a mal
et c’est le souvenir de ce soir d’avril qui lui revient en tête.
Où le même sentiment l’a animé.

Il ne faut pas se concentrer sur ça. Il faut se concentrer sur toi.

« D’accord, on n’ira pas à l’hôpital, » (ça tombe bien, lui non plus, il n’a pas envie d’y aller.)

Pourtant, peut-être que tu devrais y aller.
Mais est-ce qu’on y arrivera, Almace ? Est-ce qu’on arrivera à marcher jusque là-bas ?
Regarde. Tu n’arrives déjà pas à te relever. Mum s’est redressé, les mains sur tes épaules.
Regarde-toi, Almace.

Il s’est assis à côté de toi. Le sol n’est toujours pas sec. « On va rester assis encore un peu, d’accord ? » (inconsciemment, il prend le même ton qu’avec les enfants— pardon, il ne veut pas te prendre pour l’un d’eux. Il est trop fatigué pour y faire attention).

Tu sais, Mum est patient. Il peut rester ici longtemps.
Espérer que ça s’arrange. Mais quand il te regarde— il a peur que ça prenne du temps. Qu’il n’arrange pas ton cas en te laissant ici.
Il ne sait pas vraiment.
Il ne peut que rester.
Écouter.
C’est tout ce qu’il a toujours su faire.

Il a attrapé l’une de tes mains. Retourné la paume. Il a vu les traces sur ton poignet.
Un arbre, hein.
Ça n’ira pas, Almace. Est-ce les pirates qui n’en ont pas eu assez ?
Ou une vengeance ?
Et qu’est-ce que tu faisais dehors à cette heure-ci ?
Peu importe quelle heure il est.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé, pour de vrai ? Tu t’en souviens ? »

Il te regarde dans la lumière vacillante des bougies.
Cherche après d’autres détails qui seraient passés sous son regard fatigué.

Comme si la réponse allait s’écrire sous ses yeux.


Résumé:
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Mar 1 Déc - 14:12
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
J’ai la tête qui tourne.
Urg, je me sens pas bien.
Il s’est passé quoi ?
Je me rappelle pas, putain.


- Oui. Oui, on reste assis.

La tête toujours posée sur le mur, le sceau sur les genoux. Il porte sa main à son œil droit comme pour évaluer les dégâts mais il grogne et gémit à peine ses doigts se posent-ils sur la bosse de son sourcil. La nausée revient, il faudrait bien qu’elle se calme car ça commence à devenir inquiétant, il est vrai. Il retrouve le sceau, plonge à nouveau la tête dedans, c’est encore de la bile. Il commence à avoir soif, mais l’idée même de manger ou boire quelque chose le dégoûte à cet instant.

C’est passé ?
C’est passe.
Je crois. J’ai la tête qui tourne.


Lorsqu’on lui saisit la main pour la tourner et l’observer, c’est un réflexe qui l’anime. Il la dégage immédiatement, avec toute la force qu’il est à cet instant capable de fournir. Bien peu, mais l’intention y était.

- Non.

Non. Me touche pas.
Me touche pas.
Je veux pas.
Ma tête va exploser.
Faut que ça se calme.
Je suis fatigué.
Je veux dormir.


Il se recroqueville sur lui-même, le front sur les genoux et les mains dans les cheveux. Le sceau, il a eu la présence d’esprit de le poser à côté de lui, soudaine éclair de lucidité au milieu du brouillard qui l’enveloppe. Il cherche à dormir, il cherche à s’évanouir ici-même sur le sol, qu’importe. Ça lui ferait du bien. Tellement de bien.

Tellement de bien.

- Je sais pas, je... Il y a eu une lumière et.

Un coup ?
Un arbre ?
Je me souviens plus, putain.


- Je me souviens plus... Je-J’ai. Il souffle un moment. Silence. Quelques secondes. On pourrait penser qu’il s’est enfin endormi, mais il reprend finalement. Je suis resté absent combien de temps ?

Une heure ? Deux ?
Un nuit ?
Ou peut-être des jours ?


- Pas longtemps, j’espère... Sa crainte pour le groupe revient soudainement, au grand galop. Parce que moi, c’est pas important... C’est pas important... Il souffle ces derniers mots. Il s’est rien passé, hein ? Personne n’a attaqué ?

C’est ça le plus important.
Que tout le monde aille bien.
Surtout les enfants.
Moi, c’est pas important.


- Moi, c’est pas important... Moi, je suis déjà mort.


Résumé:
Mum
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Mum
Mum
Mar 1 Déc - 21:32



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Non, tu dis.
D’accord.
Si tu veux, Almace. Il sait, Mum, que ça ne sert à rien d’essayer de te convaincre. Il l’a bien compris— vous vous ressemblez un peu trop parfois.

Beaucoup trop, même.
Il le comprend bien vite dans ses mots que tu prononces.

Almace.
Qu’est-ce que tu racontes.
Qu’est-ce que tu racontes.
Ça fait dissonance. Et le silence qui s’étend. Comme s’il prenait le temps de bien comprendre tes mots.
Comme s’il voulait se convaincre qu’il avait mal entendu.
Mais non.
Tu sais, Almace.
Ce genre de mots.
Il refuse de les entendre.
De ta bouche ou de celle des autres.
Tu n’es pas important— quelle blague.
On peut aller compter,
(il semble apprécier compter, Mum—)
on peut aller compter tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec ce que tu affirmes.
Tu peux déjà compter un.

Mais pourtant.
Pourtant, il se tait.
Si ce n’est qu’un simple—

« N’importe quoi. »

Il se tait, parce qu’il sait.
Que ce sont des débats qui pourront s’étendre des heures durant. Que ce sera bien compliqué de t’en convaincre du contraire. Et tu n’as sans doute pas besoin de ça, ce soir.
Ou bien est-ce peut-être— à cause de ce qui est venu après, que Mum a abandonné.
Tu es déjà mort, tu affirmes.
Tu es pourtant bien vivant, Almace.
Ce sont des mots assez inquiétants, tu ne trouves pas ?
Mum ne sait pas ce qu’ils signifient ou s’il y a quelque chose à y comprendre, ou bien si c’est simplement ton état visible de confusion qui te fait prononcer de tels mots.

Peut-être que tout est faux—
—ou bien tout est trop vrai.
(Il ne veut pas admettre à quel point ça lui fait peur.)

Mais Mum semble comprendre que tu ne cherches pas vraiment à être contredit—
Plutôt être rassuré.
Alors tu vois, il décide peut-être arbitrairement de repousser ces discussions compliquées et têtues pour une autre fois, lorsque tu auras toute ta tête. Mais ne crois pas qu’il va oublier. Il n’oubliera pas.
Tu peux en être sûr.

Il a simplement gardé les yeux posés sur toi. « Je ne sais pas combien de temps tu t’es absenté, mais pas plus d’une nuit, c’est sûr, » il serait incapable de te dire exactement, il ne sait pas quand tu es parti et il ne sait pas quelle heure il est actuellement. « Et le château a été silencieux toute la nuit. »

Les couloirs résonnent, tu sais.
Il aurait entendu le moindre bruit.
Il n’a entendu que le bruit de tes pas.

« La seule personne qui a été attaquée ici, c’est toi. »

Il passe une main dans ses cheveux.
Maintenant qu’il est juste assis ici— il se rend compte à quel point les couloirs sont froids. Il rabaisse les manches de sa chemise, sans réussir à se souvenir où a-t-il laissé son manteau.

« Et après la lumière, il y a eu quoi ? Tu as vu ou entendu quelque chose ? Ou quelqu’un ? »

Et puis, ça sonne comme une évidence, d’un coup.

« C’est arrivé où ? »

C’est vrai ça, tu étais où, Almace ?
Vu la boue sur tes habits, Mum ose espérer que ce n’est pas arrivé entre nos murs.
Mais qu’est-ce que tu faisais dehors, la nuit tombée ?

Il voit bien, Mum, que ça te semble compliqué de te souvenir.
Il ne sait pas quoi faire pour t’aider.
Ça le dérange.


Résumé:
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Mer 2 Déc - 20:28
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
N’importe quoi.
N’importe quoi, tu dis ?
Qu’est-ce que tu en sais ?
Tu ne sais rien.
Et mieux vaut que ça reste comme ça.


Il rigole. Lâche un rire sadique, le rire de celui qui sait, le rire de celui qui se moque de l’ignorance d’autrui. Le rire froid également, le rire jaune aussi, le rire du dégoût, le rire malheureux de celui qui n’a plus aucune chance désormais. Un rire qui au fond n’est pas tant un rire. Un rire qui s’évanouit bien rapidement dans le fond de sa gorge, alors qu’il reste le front posé sur ses genoux.

Je veux pas croiser ton regard.
Désolé Mum.
Je peux pas croiser ton regard.


Alors il ne dit rien. Il ne dit plus rien. Mais tout va bien, n’est-ce pas ? Pas d’attaque, tout va bien, le château est sauf, tout va bien. Il a songé un moment, que ça aurait pu être l’œuvre des Pirates, une vengeance, l’éloigner pour que personne ne soit averti, une nouvelle attaque où cette fois il n’aurait pu mettre personne à l’abri. Personne, aucun enfant, un adulte de moins dans la base. La seule personne qui a été attaquée, c’est lui.

- Tant mieux. Il souffle. Tant mieux...

Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Tu n’as pas compris ?
Je me souviens de rien, putain.


- Une lumière... Et... Je me rappelle pas, je suis désolé.

Ça tape encore sur ses tempes, la lumière l’agresse et ces quelques mots également, qui résonnent et bourdonnent dans ses oreilles. Et ça le fatigue, bordel, ça le fatigue de parler. Je veux dormir, je veux dormir. Qu’importe les rêves et qu’importe les cauchemars. Ce soir, il n’en fera pas, et jamais il n’aurait songé penser ça, car après la tempête plus jamais il n’a fait une nuit correcte.

- Il y avait... Un avion. Je crois. Je crois. Dans la forêt.

La forêt.
Pourquoi la forêt ?
Un avion.
Ça, j’en suis sûr.
Je crois ?


- J’arrivais pas à dormir, alors je suis sorti dehors. On oublie le pléonasme, on est bien trop épuisé pour réfléchir alors on l’oublie. J’arrivais pas à dormir, je voulais pas rester ici, je voulais pas, je voulais pas. Il serre ses poings dans ses cheveux, impossible de rester ici la nuit, à trop réfléchir. Alors il est sorti, s’aérer l’esprit. Je voulais faire une ronde.

Voilà. La voilà l’explication. Il se souvient être sorti, laisser le château derrière lui ne serait-ce que le temps d’une nuit, l’absence de sommeil le ronge petit à petit. Et maintenant, sa fatigue lui retombe soudainement dessus.

- Mum.

Je suis fatigué.
Je suis fatigué.


- Je suis fatigué. Ses épaules se secouent. Une unique fois. Je suis tellement fatigué.


Résumé:
Mum
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Mum
Mum
Ven 4 Déc - 19:06



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Pourquoi est-ce que tu ris, Almace.
Il n’y a rien de drôle. Vraiment rien.
C’est vrai, peut-être qu’avant— Darell était le genre à régler ces situations en rigolant. En plaisantant. Pour dédramatiser. Pour montrer que tout va bien. Qu’il n’y a rien à craindre.
Mais maintenant. Maintenant il ne reste que.
Le vide.
Le froid.
La nuit.
Les inquiétudes silencieuses.
Trop silencieuses.
Et les yeux qui se baissent.


Tu veux la vérité, Almace ?
Il s’en fiche, de ce qu’il s’est passé.


D’autres s’occuperont de faire des rondes autour de château pour en assurer la sécurité, pour s’assurer que ça ne recommencera pas. Ce n’est pas à lui de faire les interrogatoires. Et même si ça le tue de savoir qu’on a levé la main sur toi— peu importe ce qu’il s’est passé,
le résultat est le même.
Mum s’en fiche de la manière dont c’est arrivé.
Il ne voit que toi, là, juste là, blessé, perdu. Il ne voit que toi, là, mais ce n’est pas toi, Almace.
Il ne te reconnaît pas.

Alors, quand tu t’excuses, quand tu n’arrives pas à te souvenir—
Mum hausse simplement les épaules.

« Ce n’est pas grave, » il prononce simplement.

Ce n’est pas grave, Almace.
Ça
ira.

Il les comprend, tu sais, tes envies de fuites. Celles qui prennent aux tripes un peu trop vite. Mum ne les connaît que trop bien, il tente de les réprimer, d’être présent mais parfois elles reviennent. S’il ne s’était pas occupé avec les seaux et la serpillière, peut-être que ce soir aussi, il serait allé prendre l’air, comme toi. Qui sait ?
Tout est devenu si imprévisible.
Pourtant Almace, tu n’avais rien à faire dehors— tout comme lui lorsqu’il sort et dissimule ses fugues derrière des missions factices. Tu n’avais rien à faire dehors mais il ne te le fait pas remarquer, tu le sais déjà sans doute.

Et Almace, tu
l’inquiètes
de plus en plus.

A-t-il été trop borné, ses derniers jours ? Ces dernières semaines ?
À trop penser aux absents pour penser à vous ? À trop chercher les disparus pour rester à vos côtés ? L’aurait-il remarqué, s’il était resté, s’il ne partait pas de trop longues heures ? S’il dormait un peu moins ? Mum doit. Faire de ce château. Un foyer.
Où tout le monde. Se sent bien.
Oui, c’est ça, c’est ce qu’il souhaite faire. Alors pourquoi… pourquoi est-ce qu’il s’absente si souvent, depuis août…
Il n’est pas censé faire ça.
Il n’est pas censé faire ça.
Il n’est pas censé faire ça.
Ce n’est pas son rôle. Et tu vois, Almace, tu lui fais se rendre doucement compte qu’il a manqué à ses propres règles. Celles qu’il s’est lui-même imposées.
C’est drôle, tu ne trouves pas ?
Est-ce ça qui te fait rire ?
Lui aussi, il est fatigué.
Mais il ne s’autorise pas à le prononcer. Il n’a pas le droit.
Il doit être
fort
pour tous les cœurs qui battent ici.

Il y a les clés dans sa poche. Le trousseau des portes que l’on garde fermées. Il les a récupérées en pensant avoir le temps de pouvoir les nettoyer, aussi— peut-être qu’il a le temps, en réalité, il ne sait pas. Les pièces qui sont fermées à clé, qu’on a estimées trop dangereuses pour les enfants, qu’on doit encore aménager ou réparer.
Il regarde les numéros des portes qui ne sont pas loin. C’est compliqué, dans la lueur des bougies et la fatigue qui plombe les yeux, mais il en distingue quelques-unes.
Semble se retrouver dans le château.
Il le connaît par cœur.
Oui ces portes-là sont fermées à clé et il ne se souvient pas de ce qu’elles renferment. Mais Almace, c’est plus simple d’aller ici plutôt que de déambuler dans le château à la recherche de ta chambre, tu ne penses pas ?

Alors, Mum s’est levé.
Il t’a regardé.

« Tu peux te lever ? » le tu as besoin d’aide ? n’est que sous-entendu car il sait que tu vas refuser. « On va aller t’allonger, ça ira mieux. »

Il te tend la main, quand même.
Sans savoir si tu l’accepteras.


Résumé:
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Lun 7 Déc - 22:11
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Fatigué.
Epuisé.
Bien trop.
Pour rester debout.


Ce n’est pas grave, dit-il et c’est pourtant bien le cas, parce qu’il doit rester droit, il doit rester fort pour tous les siens. Lui, ce n’est pas important, c’est ce qu’il répétait plus tôt n’est-ce pas ? Et ça n’a pas changé, il ne doit rien montrer de ses faiblesses car ce n’est pas important. Ce n’est pas important. Alors pourquoi il craque maintenant, d’un simple coup sur le crâne qui rend flou le monde qui l’entoure, pourquoi parle-t-il soudainement de ce qu’il garde habituellement pour lui ?

Pourquoi ?
Suis-je aussi faible ?


Il grogne à ces pensées qui ne lui plaise guère. Il reste dans sa position, toujours recroquevillé sur -lui-même, la tête toujours posé entre ses genoux, le regard rivé vers le sol mais les yeux fermés. Et ça tourne toujours, derrière ses paupières closes, dans son esprit perturbé.

J’ai besoin de repos.
J’ai besoin de...
D’aide.


Voilà enfin qu’il songe à l’évidence. Il a besoin de soin, parce que son cerveau pulse encore dans son crâne, parce que son œil droit le fait souffrir, parce qu’il est devenu momentanément borgne. Alors enfin il pense qu’il a besoin d’aide, de soin. Pas l’hôpital, encore il s’y refuse. Car il ne veut pas parler, ça non. Il en a déjà bien trop dit, et il s’en rend bien compte dans le fond de son esprit. Désormais, Mum en sait bien trop.

Mais ça.
Demain il l’aura oublié.

- L’infirmerie. Il souffle de sa voix rauque de fatigue et d’épuisement. L’infirmerie, je dois aller à l’infirmerie... J’ai, je. Me sens mal.

Nouveau souffle rauque. Inquiétant, intriguant. Il renifle. En vérité, en dehors de ces douleurs, il n’a pas conscience de son apparence, Almace. La boue, la terre et le sang croûté sur le visage. Mum se lève et le voilà qui lui tend la main, la question est à peine sous-entendue. Mais Almace, il est bien trop épuisé pour refuser et encore moins pour s’offusquer. Alors il se contente de hocher la tête, lentement. Pour ne pas aggraver sa céphalée.

Il desserre enfin ses poings de ses cheveux pour saisir le poignée qui lui est tendu. Il tente de ses relever, tout son poids qui à peine tient sur ses jambes, il tremble sur ses membres alors qu’il rouvre enfin les yeux, les pupilles éclatées par la faible lumière des bougies qui éclairent le couloir.

- Ça va aller, qu’il souffle sans même vraiment y croire. Ça va aller.


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Ven 11 Déc - 15:03



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
L’infirmerie, oui.
Il avait pensé à ses salles fermées, Mum, car c’est bien plus près. Tu es presque tombé, un peu plus tôt, tu ne t’en souviens pas ? Mais si tu veux aller à l’infirmerie, Almace, alors c'est là-bas qu'on ira. On fera comme tu veux.
Les lits y sont sûrement plus confortables.
Les nuits plus silencieuses.
Il le sait. Il y a passé trop de temps, lorsqu’il était revenu.
C’est si silencieux, l’infirmerie, Almace, tu es sûr ?

Il t’a aidé à te relever.
Doucement.
Pour s’assurer que tu n’allais pas tomber.
Il y a quelque chose qui se coince dans la gorge.
Qui serre le cœur.
Il n’y pense pas. Il ne veut pas.

Alors Mum a juste hoché la tête. « Ça va aller, » il a répété comme pour se convaincre, lui aussi.

Almace, tu sais— ça n’ira jamais…
On ne parle probablement pas de la même chose.
Mais la manière dont tu parles ne cache rien…
Pourtant, Mum refuse que vous pensiez ainsi.
Comme si seulement lui en avait le droit. Tu ne trouves pas ça injuste, toi ? Il vous souhaite tous tant d’espoir et de sourires, de bienveillance, alors que lui— lui, il est juste tellement
fatigué
⠀⠀fatigué
⠀⠀⠀⠀fatigué.

Mais ça va aller, pas vrai ?
Ça (ne) va (pas) aller.

Il a ramassé ta canne et il te l’a tendue. Il a passé un bras autour de tes épaules.
Il ne sait pas si c’est pour te retenir au cas-où tu tomberais ou bien si ce n’est qu’un geste amical. Il ne sait pas si ça a de l’importance de le savoir. Il ne sait pas et il ne veut pas réfléchir, Mum.
Il a passé toute la nuit à réfléchir. C’est épuisant.
Alors, il t’a juste guidé jusqu’à l’infirmerie. En se fiant aux numéros des portes, il arrive à se souvenir jusqu’où il est allé, avec la serpillière. Il y avait un chemin de bougies, la majorité sont déjà éteintes. Il ne se souvient pas, Mum, si c’est lui qui les a soufflé pour les économiser ou si elles ont fini de se consumer.
Il a laissé les seaux et les dernières bougies derrière lui. Il rangera plus tard.


Tu as peur du noir, toi, Almace ?
Mum a fini par s’y habituer.


C’est sans un mot qu’il a poussé la porte de l’infirmerie. Il t’a laissé t’installer où tu le souhaitais, posant les clés sur le bureau. Il n’y a allumé qu’une seule bougie (à la vanille, encore). Il a rapidement fouillé dans les tiroirs, les étagères, avant de te tendre une serviette humide.
Et il t’a— juste regardé.

« Tu as du sang sur le visage. »

Il aimerait—
te proposer d’aller te chercher des habits propres ou d’essayer de soigner ce qu’il peut soigner ou de te ramener plus de couvertures et d’oreillers pour que tu sois confortable ou de quoi manger ou n’importe quoi pour t’aider. Mais il ne souhaite pas que tu penses qu’il te prend en pitié— ce n’est pas le cas.

Et Mum ne sait pas comment proposer son aide à quelqu’un qui n’en veut pas.

Alors, il t’a juste regardé.


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Dim 13 Déc - 20:33
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
- Ça va aller...

Je ne sais pas.
Ça ne va pas aller.
A qui on va croire ça ?


Il se relève difficilement, Almace, grâce à ce bras qui se tend vers lui, et il tient à peine sur ses jambes, étonnant qu’il puisse encore rester debout. Il se saisit de sa canne, mais c’est qu’il voudrait bien la jeter au loin, sa main tremble autour de la poignée. Mais il ne fait rien, bien trop épuisé et son esprit est vide et infertile actuellement. Il ne parvient qu’à penser à du négatif.

Comme d’habitude.
Ça va aller.
Mais c’est faux.


- C’est loin...?

Il demande parce qu’il ne sait plus, il n’a toujours pas réussi à se repérer dans le château, il ne sait plus où il se trouve, il sait juste qu’il est dans le château des Knights, mais où exactement ? L’entrée, l’avant ou l’arrière, quelle aile de la faculté ? Et il fait à la fois trop sombre pour qu’il puisse voire. Et trop lumineux.

Trop de lumière.
Ma tête va exploser.


Mais on finit par arriver, il s’assoit sur un lit comme une masse et voilà qu’il revient se saisir de son crâne, poser ses yeux sur ses paumes et marmonner quelques mots incompréhensibles. Il souffle encore un moment, l’obscurité lui plaît et lui convient. Mais Mum à nouveau lui parle, et lui tend une serviette humide.

Du sang ? Sur le visage ?
Peut-être.
Probablement même.


Il se saisit du bout de tissu, essuie son nez avec le dos de sa main et pose la serviette sur le gnon qui pousse au-dessus de son œil droit. Tant pis pour son visage et le sang qui commencer à croûter, la fraîcheur du tissu mouillé le soulage légèrement, mais encore il peine à retrouver ses esprits. Et maintenant qu’il est assis sur un lit, il voudrait bien s’y allonger et y dormir, quand bien même on risquerait de l’y retrouver le lendemain matin.

- Je dois avoir l’air bien lamentable... Il regarde toujours le sol, la serviette posé sur son œil. N’est-ce pas ?


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Lun 14 Déc - 21:12



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Il s’est rendu compte, Mum,
à quel point il était fatigué (il l’est toujours, oui— mais ce soir, il n’a pas fermé l’œil aussi longtemps qu’il le souhaitait), alors qu’il s’est installé dans la chaise de bureau.
Les roulettes couinent.
Ce sont des sons qu’il ne supporte plus.

Il t’a regardé.
Tu n’as pas utilisé la serviette comme il l’attendait.
Ce n’est pas grave. Il ne te reprend pas non plus. Tu n’es pas un enfant, Almace, tu fais ce que tu veux mais tu sais— Mum n’arrive pas à se dire que ce ne sont que des gestes à ignorer car visiblement ça ne va pas.
Il ne sait pas vraiment l’expliquer.
Peut-être qu’il a juste peur.
Peur que demain matin, ton cas ne sera pas arrangé.
Que ce sera la même confusion.
Que tu ne sois plus jamais le même.
C’étaient des cas qu’on retrouvait aux faits-divers dans les journaux.

(Il ne veut pas y penser.
Il ne veut pas y penser.
Il ne veut pas y penser.)

Il a comme un vague sourire, dans l’ombre de la bougie. « Tu dis ça à celui qui a dû rester alité une semaine à cause de quelques gamins… »

Est-ce comparable, Almace ?
Doit-il avoir peur que ce soit comparable ?
Tu n’es sûrement pas resté absent aussi longtemps que lui.
Il a même été forcé de rester dans ses lits. Ce n’est pas pareil, c’est vrai— mais tu vois, il veut juste te faire comprendre qu’il n’a
simplement
rien à dire.
Il n’y a pas de quoi rire, Almace,
en voyant ton état.
Ni de quoi t’insulter.

Dis, Almace.
Qu’est-ce qui te réconforterait le plus ?
Que Mum soit d’accord avec toi ou bien qu’il tente de te prouver le contraire ?
Mum ne sait pas.
Il ne veut pas savoir.

« Tu devrais dormir un peu, » il a posé ses coudes sur le bureau, « ça ira mieux. Ou au moins t’allonger. »

N'était-ce pas pour ça que vous êtes venus ici ?
Pour t’allonger ?

« Personne ne saura rien. »

Parce qu’il a bien remarqué, Mum.
Que tu ne sembles pas aimer.
L’aide
et la pitié des autres.
Alors si c’est ce qui t’inquiète— tu sais, Mum vit dans les silences et dans les écrans qui cachent la vérité, il vit dans les ombres sur les murs des couloirs et les visites qui ne laissent aucune trace de son passage.
Il sait être discret.
Il sait garder les secrets.
Si c’est ce qui t’inquiète…


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Ven 18 Déc - 16:48
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Une semaine alité, voilà qu’il se met à y repenser à son absence, à son enlèvement par les Pirates, bien des mois auparavant désormais mais cet évènement encore reste dans les mémoires du groupe. Dans la sienne, à Almace, en tout cas il y reste. Car il s’était senti des plus inutiles, à rester ici au sein du château sans même pouvoir participer aux recherches, car sa jambe folle le faisait bien trop souffrir, comme d’habitude il s’occupait des repas sans rien dire, sans laisser transparaître de sa crainte et de son inquiétude.

Plus jamais.
Je ne souhaite revivre ça.


- Et si jamais ça arrive à nouveau, j’irai moi-même leur péter les genoux.

Il grogne ces mots, la serviette humide toujours sur son œil et le regard qui fixe le sol de infirmerie. Il garde les lèvres pincées et son air déterminé sur les traits, car plus jamais il ne souhaite se retrouver dans un tel sentiment d’impuissance. Et depuis l’attaque du château par les Pirates, son opinion a changé sur eux, ils sont passés de gamins turbulents à éléments potentiellement dangereux.

Alors désormais.
Je n’aurai plus de pitié.


Tu devrais dormir, qu’il dit Mum. Almace approuve lentement, hoche sa tête de bas en haut, lentement pour ne pas aggraver son mal de crâne qui encore résonne derrière ses paupières. Dormir ou t’allonger.

- Oui, maman... marmonne-t-il.

Il préfère ne pas penser au lendemain matin, car on finira bien par le voir ici, avec sa tête de mort-vivant, son œil au beurre noir et sa bosse au-dessus de son sourcil. Il ne préfère pas penser aux questions qui vont forcément fuser à son égare, aux rumeurs qui vont naître et se propager, aux regards en coin auxquels il aura le droit alors qu’il ne saura tout simplement pas répondre. Pas précisément, pas réellement.

- Ce sera difficile, ça... répond-il d’ailleurs lorsque Mum lui assure que tout ceci restera entre eux-deux, car il comprend pas immédiatement qu’il parle de cette soirée et de ces quelques paroles qu’ils ont pu échanger. Je peux pas rester ici jusqu’à ce que ça passe... Faut s’occuper de la bouffe et du jardin et de...

Il grogne, ça recommence à taper derrière ses tempes.

Voilà donc à quoi je ressemblerai ?
Quand je ne pourrai plus rien faire ?


- Putain de merde...


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Dim 20 Déc - 13:40



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Peut-être— qu’il y a un peu d’amusement lorsqu’il entend tes mots.
Vite chassé par le sérieux qui revient alors qu’il te répond.

« Mais ça n’arrivera plus. »

Crois-tu qu’il est naïf lorsqu’il prononce ses mots ?
Crois-tu à une candeur aveugle lorsqu’il espère s’en convaincre ?
A-t-il le droit de l’affirmer, que ça n’arrivera plus, alors que dehors, des gamines meurent dans un claquement de doigt et que les membres de notre si grande famille disparaissent les uns après les autres ? Peut-il oser clamer que plus personne ne touchera à nos enfants alors que le danger est bien réel, là dehors, dans le noir de la nuit ?

Alors que le danger t’a attaqué cette nuit encore ?
Tu parles de lui, Almace,
tu parles de l’attaque d’avril et de ses conséquences.
Mais pourquoi est-ce que tu ne parles pas de toi ?
Ça peut te sembler n’être qu’un détail comme un autre— mais pour Mum, ça ne l’est pas. Pas du tout. Pourquoi est-ce que tu sembles t’attacher si peu d’importance ? Tu sais comme c’est inquiétant. Dis, Almace, si c’était lui qui avait ses mots-là à la bouche, comment réagirais-tu ?
Est-ce que ça te semblerait normal ?
⠀⠀Ou bien comme Mum, tu aurais mal mal mal et les yeux qui se baissent ?

Il s’est levé, finalement.
Fouillé les placards à la recherche de la cachette des bouteilles d’eau. Il n’a pas vraiment le courage— de traverser tout le château pour aller puiser dans les réserves habituelles. Il t’a versé un verre à l’aveugle, dans les ombres dansantes de la bougie, avant de poser le gobelet sur la table de nuit.
Il a eu comme un sourire, Mum.
(Les sourires d’avant.
Taquins.)

« Mais si. Je m’en occuperai, » il hausse les épaules. « Et s’ils posent des questions, je leur dirai que tu t’es juste pris un arbre. »

Après tout, c’est ce qui est arrivé, pas vrai ?

Il a encore le réflexe de vouloir redresser son bonnet— mais ses doigts n’ont attrapé que des mèches de cheveux. « Allez, du repos maintenant. C’est un ordre de ton chef. »

Ordre de ton chef qu’il dit, mais Almace— tu as sûrement bien vite remarqué, depuis le temps, que jamais jamais jamais Mum ne s’est senti supérieur à vous. Jamais il ne parle de lui en tant que chef, jamais il ne vous regarde de haut, jamais il se sent comme un supérieur face à ses employés.
Non, jamais.
Juste un père comme un autre. Dans cette trop grande famille décomposée et recomposée.
Peut-être est-ce étrange alors que tu es plus vieux que lui.
Mais ça ne change rien pour lui.

« Je suis sûr que ça ira mieux dès demain. »

(Il ne sait pas—
s’il doit croire à ses propres mots.
Mais l’espoir suffit parfois, tu ne crois pas ?)


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Mar 22 Déc - 17:43
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Il insulte, il insulte le monde entier, tout le monde, les autres et lui-même. Comme s’ils étaient responsable de son état, comme s’ils auraient pu éviter ça, comme si on aurait pu le prévenir en avance, comme si on aurait dû le savoir. Maudite tempête, maudit corps et maudite maladie qui va le tuer à petit feu en lui retirant peu à peu toutes ses capacités physiques. Alors il se tient la tête entre les mains, encore et toujours, la serviette humide et fraîche contre son œil gonflé, il voit flou, encore la lumière l’agresse et le moindre bruit l’assaille.

Un arbre.
Oui c’est une bonne excuse.

Il l’oublie qu’il l’a lui-même donné quelques minutes plus tôt, et qu’il a eu la même pensée : une bonne excuse alors que ce n’est pas vraiment le cas. Mais ça lui va, que personne d’autre ne soit au courant.

- Ouais... Ouais un arbre, c’est ça...

Du repos, que demande Mum. Bonne idée également, se dit-il car encore il se sait épuisé, comme si ce coup sur la tête avait soudainement débloqué la fatigue de ses nuits d’insomnie. Alors il hoche la tête, doucement de bas en haut afin de ne pas trop souffrir de sa céphalée.

- Oui, maman... répète-t-il doucement, en s’allongeant sur le petit lit de l’infirmerie. Il ne retire même pas ses chaussures, il ne parvient pas à y penser.

Il ne lui faut que quelques secondes à peine, pour sombrer dans un sommeil profond, en laissant la serviette humide sur son front. Il ne fait pas de mauvais rêve, cette nuit-là, juste un nuit complète, peut-être bien trop longue à ses yeux, où il ne voit derrière ses yeux clos que du noir et du vide.

Combien de temps dort-il ?
Il ne le sait pas.

Mais lorsqu’il se réveille enfin, le jour est déjà bien entamé, la lumière faiblarde de la saison filtre à travers les fenêtres. Durant quelques secondes, il se demande où il est puis ce qu’il fait là, tout habillé sur le lit de l’infirmerie. Quelques secondes de blanc et de mutisme, les souvenirs restent encore bien trop flous dans son esprit, comme s’il vivait une gueule de bois et le black-out associé. Il fronce les sourcils, son œil encore le fait légèrement souffrir avec une faible pulsation qui s’acharne derrière sa paupière. Il regarde vaguement autour de lui, il est encore borgne pour le moment. Il regarde l’heure.

Deux heures de l’après-midi.
Et ça ne lui plaît guère.

Il pince les lèvres et se lève, remarque rapidement son reflet dans un miroir, essuie les tâches de sang qui maculent le dessous de son nez - comment il s’est fait ça ? - fixe son œil droit et décide de juste l’ignorer. Mais il ne peut s’empêcher de songer qu’il a meilleure mine maintenant qu’il n’est plus couvert de sang, mais ce n’est pas totalement vrai. Le voilà qui récupère sa canne et s’enfuit de l’infirmerie avant que ne l’y trouve.

Direction les cuisines.


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Sam 26 Déc - 14:29



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Et le silence s’est fait— un peu trop vite, peut-être.
C’est tombé si fort sur ses épaules qu’il— a eu peur, Mum a eu peur, pendant une seconde, parce qu’il s’imagine toujours le pire des scénarios quand la fatigue est bien trop grande et qu’il commence à réfléchir un peu trop.
Mais tu t’es juste endormi.
Il s’en est assuré.
Puis il a soufflé la bougie et il est tout simplement parti.

Il a rangé les seaux. Et la serpillière. Il a ramassé toutes les bougies éparpillées. Les yeux piquent et les paupières se sont faites si lourdes dans l’obscurité—
qu’il s’est tout simplement endormi entre deux marches d’escalier. Comme trop souvent. Et il s’est réveillé encore plus fatigué qu’avant, les douleurs de ses positions trop peu confortables qui l’accompagnent pour la journée. Comme. Trop. Souvent.
Un rayon de soleil dans les yeux.
L’ombre qui s’étend dans les couloirs.

Il avait froid.
(Il a toujours froid.)

Et, tu vois. Il a tenu parole. Il tient toujours parole, Mum.
Il s’est occupé des repas de la matinée. De la vaisselle, aussi. (Les yeux toujours un peu fatigués et pour une fois— pas de peinture sur les mains mais seulement sur le visage qu’il s’empêche de toucher.)

Il ne sait pas quelle heure il est.
C’est le début de l’après-midi, il le sait, ils viennent de réveiller les petits de leur sieste habituelle. Mais Mum se perd encore et encore et encore dans sa notion du temps un peu trop décousue, les minutes qui ne passent jamais à la même vitesse, les nuits qui passent trop vite, les jours dont il se force à en connaître la date.
Ça n’a pas d’importance, pas vrai ?
Toutes les journées se finissent de la même façon.
(C’est faux.)

Il y a la planche à découper.
Les aliments à découper.
Et le couteau pour découper.

Dans sa main. Le manche serré entre les doigts. Mais les mains tremblent un peu et la fatigue pèse trop lourd sur les épaules alors c’est— au ralenti qu’il fonctionne, Mum.

Il a entendu les portes.
Il n’a pas tout de suite réagit. Il s’est même— demandé s’il ne l’avait pas imaginé.
Mais quand il s’est retourné—
—tu étais là.
Almace.

(Tu as vraiment une sale tête.)

Mum t’a observé, un instant. Tu tiens mieux debout qu’hier, c’est sûr, mais les hématomes sur ton visage restent encore assez inquiétant, non ?

Dis, Almace.
Qu’est-ce que tu fais là, exactement.

« Tu as bien dormi ? » il demande simplement, Mum. « Ça va mieux qu’hier ? »

Il s’est concentré à nouveau sur la planche à découper.
(Le soleil d’octobre sur les tables en inox lui fait mal aux yeux.)

« Tu pouvais rester allongé. En fait, tu sais quoi. Tu devrais retourner à l’infirmerie. Et te reposer. Non ? Ça te ferait du bien. »

Almace.
Il n’est pas idiot, tu sais. Il est bien conscient que tu vas refuser.
Mais il s’inquiète, tu vois. Un peu trop, peut-être.
Toujours trop.


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Lun 28 Déc - 18:03
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Il n’est pas seul.
Il y a quelqu’un.
Dans sa cuisine.

Mum qui en silence l’observe un moment. Que peut-il penser de son état ? Pas glorieux, il est vrai, encore son œil gonflé et tuméfié, sa lèvre fendue et son air douloureux sur les traits. Il doit avoir une sale tête, même lui le sait. Mais il ne dit rien, il regarde juste ce que Mum fait. A manger, sans de réelle surprise, couteau dans la main et légumes sous les yeux. Almace plisse les siens un moment, car encore dans sa tête tout a du mal à se mettre à la bonne place.

Tu as bien dormi ? qu’il demande, Mum.
Trop, voudrait-il répliquer. Mais il ne dit rien
Il fixe le couteau dans le creux de sa main.

- Je me souviens pas d’hier, annonce-t-il alors calmement.

Véridique, cette fois-ci. La journée de la veille a presque entièrement disparu de son esprit, il ignore comment il s’est retrouvé dans cet état, alors le visage à moitié empli de sang croûté, un œil gonflé et borgne durant encore un moment. Il ignore comment il a réussi à se traîner à l’infirmerie, un miracle peut-être. Tout ce qu’il craint, c’est qu’on se soit un peu trop inquiété à son propos, proposer d’aller à l’hôpital ou pire, faire une prise de sang. Hors-de-question, encore.

Mais sans se soucier une seconde de ce que Mum lui demande - retourner encore à l’infirmerie ? se reposer ? quelle idée - il s’avance vers lui de son pas claudiquant, en regardant de son unique œil valide ce qui se trame sur les table en inox. La lumière de ce début d’après-midi s’y reflète, et même si c’est là bien moins douloureux que la veille, encore il plisse les paupières, mal à l’aise.

- Pas envie.

Il dit ça comme le dirait un enfant.
Un enfant bien trop têtu pour sa propre santé.

- Tu fais quoi ? Il reprend soudainement la pose du chef qui s’inquiète de ce qui se passe dans sa cuisine, à regarder attentivement ce que Mum prépare entre ses mains, encore son couteau qu’il ne craint pas une seule seconde - tu en serais bien incapable, n’est-ce pas ? - et ce qui s’étale sur la planche à découper.


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Lun 28 Déc - 23:55



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Tu ne te souviens de rien.
Il aurait dû s’en douter, Mum. Tu n’avais pas l’air d’avoir tous tes souvenirs non plus, hier soir.
Mais pourtant—

« Ah… »

Tu vois, c’est d’un ton presque— déçu ? Il ne saurait pas dire, Mum.
Peut-être est-ce plutôt inquiet. Dans quel état étais-tu réellement, hier soir, pour que tu aies tout oublié ? Ou bien, Almace, fais-tu semblant ?
Mum est habitué à faire semblant.

Il hausse juste les épaules, alors.
Il savait que tu allais refuser. Tu lui ressembles un peu trop, parfois, tu sais ? Ça lui rappelle ses fugues, à l’hôpital, des mois en arrière. Alors que maintenant, il donnerait tout pour retourner dans un lit et ne plus jamais y bouger.
À croire qu’en recevoir l’ordre lui donne envie de faire le contraire.
C’est amusant, tu ne trouves pas ?

Ça l’est un peu moins quand notre vie est en jeu.
Mais tu as l’air d’aller mieux.

Tu as l’air.
C’est dans cette incertitude que réside toutes les angoisses dissimulées.

Mum, il regarde les légumes qu’il découpe. Un moment de silence. Tout s’est stoppé.
Il semble réaliser…
que quelque chose cloche.

« Mh… j’étais censé faire le goûter mais je crois que je suis plutôt en train de faire le souper. »

Un peu trop de fatigue sous les paupières. Il réprime l’envie de se frotter les yeux— il a déjà usé trop d’eau pour nettoyer ses mains, assez pour qu’il n’y ait plus de peinture ou de traces de feutre sur les doigts. C’en est presque— inconnu. Comme si ses mains ne lui appartenaient pas.
Trop de fatigue.
Pas assez de sommeil.
C’est rare, cet état-là.
Et Mum ne le supporte pas. Mais il souhaite quand même aider— surtout lorsque tu as une tête pareille, Almace. Tu vois, il est comme toi, il ne se trouve pas important quand il faut donner un coup de main aux autres.
Dis Almace, tu trouves pas ça marrant, toi, au fond ?

Il est juste
tellement fatigué.

« Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé, hier, » il commence, en rassemblant les légumes déjà coupés, « je ne sais pas non plus exactement à quelle heure tu es rentré. Il était tard. Ou bien très tôt ? Mh. Tout le monde dormait. »

Sauf lui.
Ce n’était pas normal, tu sais.

Il reprend, les yeux fixés sur la planche à découper. « Tu n’as pas su me dire ce qu’il s’est passé, exactement. Et puis tu as voulu aller à l’infirmerie, alors je t’y ai amené, » il a un petit silence. « Personne n’est au courant. »

Il sait que ça t’inquiète, alors il prend le temps de te l’indiquer.

Et puis, finalement, les yeux glissent vers toi. « Tu m’as juste dit que tu t’étais pris un arbre. »

Tu peux très bien remarquer, Almace, dans le ton de sa voix, dans son regard, qu’il ne te croit pas une seconde. Qu’il n’y a jamais cru. Bien sûr, c’est idiot, des excuses, il y en a des centaines de bien plus crédibles, pas vrai ?

Il ne te dit pas tout, Mum.
Pas encore.
Pourtant, il souhaiterait en parler.
Tu sais, il s’en fiche un peu, de comment les événements se sont déroulés et de te dresser une liste d’actions réalisées cette nuit— ce n’est pas ça qui l’intéresse. Ce n’est peut-être pas ça qui t’intéresse non plus ? Mum ne veut pas parler de ça. Tu as l’air d’aller déjà mieux, c’est ce qui compte.
Mum, lui, il veut parler, de ses mots que tu as eu.
Ceux plus inquiétants que ton état actuel.

Il ne sait pas comment amener le sujet.
Il ne sait jamais.
Il a peur— de glisser sur ses terrains dangereux.


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Ven 1 Jan - 15:28
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Oh, tu sembles déçu, Mum.
Que je ne me souvienne pas.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Pour que cette expression traverse ton visage ?


Almace ne dit rien, il se contente d’observer, silence inquiétant alors qu’il regarde sa main serrée autour de ce couteau et les légumes sur le plan de travail. Il a l’air d’aller un peu mieux, oui. Son esprit n’est plus aussi confus malgré le manque flagrant des souvenirs de la veille, mais cette fois, il parvient à réfléchir, songer, penser, interpréter. Les seuls restes de la veille sont sur son visage tuméfié et endolori encore maintenant, oh il voudrait bien du frais à poser sur son œil gonflé mais retourner à l’infirmerie l’écœure au plus haut point.

Pourtant il ne sait pas.
C’est lui qui a insisté.
Pour y aller.

- Un goûter ? demande-t-il en haussant un sourcil, petit rire dans le fond de sa voix encore rauque de fatigue. Sauf si tu espère qu’ils vont manger des gougères aux épinards pour le quatre heures, déjà que leur faire manger des épinards est bien assez compliqué comme ça...

Et c’est sans plus de cérémonie qu’il s’assoit à son tour à la table, se saisit d’un couteau laissé là puis de quoi se nettoyer les mains. Les feuilles d’épinards, c’est de saison il le sait, alors il peut être bien compliqué de faire manger certains enfants à cette période de l’année. Mais il s’en saisit d’une paire qu’il commence à hacher, faire en sorte que ça ne ressemble plus à des feuilles de salade séchées pour que les plus réfractaires puissent les avaler.

Il ne dit pas qu’il va aider.
Il le fait, et voilà tout.

Et il l’écoute parler, de la veille et de ce qu’il lui a raconté. C’est flou, peu précis, apparemment il n’était pas dans une forme olympique. Mais tant pis, c’est déjà assez comme ça, se lever à plus de deux heures de l’après-midi très peu pour lui.

- Un arbre, j’ai dit ? Il hausse un sourcil, même lui n’y croit pas et il a bien assez fait de boxe dans sa jeunesse pour savoir qu’il s’est pris une droite en plein visage. Hm, ça doit être ça, oui...

Mentir.
Toujours. Encore.

Et il le fixe, Mum. Tu as l’air épuisé. Encore plus que d’habitude. Alors il se saisit du couteau qu’il a entre ses mains, le lui retire sans rien ne dire. Oh, il s’attend bien à une quelconque forme de résistance mais tant pis. Maintenant il est là, alors ce n’est plus à lui de s’occuper de cela.

- Va te reposer, fait-il, un ordre dans le fond mais c’est d’un ton bien plus doux qu’il a prononcé ces mots, Almace. Tu en as besoin.


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Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
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Ven 1 Jan - 16:15



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
C’est toujours compliqué d’évoquer ses sujets-là, pas vrai ?
Les faiblesses,
⠀⠀les secrets,
⠀⠀⠀ce que l’on cache en espérant qu’on ne verra rien.
Il le voit. Mum le voit.
Aujourd’hui plus que jamais.

Tu mens mal.
Tu mens si mal, Almace.
Que ce soient les histoires d’arbre ou les masques qui dissimulent les vraies couleurs des visages. Il sait, Mum, il en porte, lui aussi, il sait comme c’est simple. C’est vrai, Almace, tu n’es pas d’accord ? C’est si simple de faire semblant.
Et c’est si dur d’apposer des mots sur ce que l’on ressent.

Il te laisse prendre le couteau. Il n’a pas la force de résister.
Peut-être un peu frustré.
Almace, pourquoi le rejettes-tu sans cesse ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui se cache dans tes ombres et de l’autre côté de ton masque pour que tu refuses chaque main qui se tend vers toi ? Pour qu’on parle d’épinards alors qu’il y a visiblement plus important ? Pour que tu sois là à découper les légumes alors que tu devrais te reposer ?
Pourquoi.
Est-ce que.
Tu penses à lui.
Au lieu de penser à toi ?
C’est stupide, Almace.

Va te reposer.
Va te reposer.
Va te reposer.
Mais c’est toi, Almace, qui dois se reposer.
Tu racontes—
n’importe quoi.

« Je n’en ai pas besoin, moi, » mon dieu Almace je dors toute la nuit et toute la journée je n’en ai pas besoin, hier soir était une exception—, « pourquoi toi, tu n'as pas envie de te reposer ? »

Il garde ses yeux posés sur toi.
Ne te laisse pas le temps de répondre—

« Parce que tu n’es pas important ? » regarde-moi Almace. « Ou parce que tu es déjà mort ? »

Pardon, Almace.
Il est désolé, sincèrement.
Il n’aime pas. Il n’apprécie pas vous pousser dans vos retranchements. La vérité est trop cruelle parfois, il n’aime pas la prononcer, il n’aime pas faire mal. Mais parfois,
on est obligé.
On est obligé d’appuyer où ça fait mal pour crever l’abcès et espérer que les choses iront mieux. Elles ne seront jamais parfaites, le soleil ne pourra jamais briller autant qu’avant, mais Almace, tu n’as pas à être seul. Tu n’as pas à rester seul protagoniste de cette histoire.
Il ne veut pas tout laisser couler entre ses doigts et s’en rendre compte qu’une fois trop tard.
Il ne veut pas.

Le ton n’a rien d’un reproche. Rien d’autoritaire. « C’est toi qui me l’as dit, hier. Peut-être que tu as oublié. Moi, non, » il t’étudie, un instant. « Tu ne trouves pas ça inquiétant, toi ? »

Dis, Almace.
Qu’est-ce que tu en penses, toi ? De tes propres mots ?
Qu’est-ce qu’ils voulaient dire exactement ? (Mais au fond, Mum il a peur
si peur de connaître la vérité.
Peur de ne pas pouvoir t’aider. Peur que tu le repousses encore et encore et encore. Mais Mum n’en peut plus de vous voir tous souffrir autant.
S’il te plaît, Almace.)

Il a posé le menton dans la paume de sa main.
La lumière lui fait mal aux yeux. Les paupières sont lourdes. Mais il garde les yeux grands ouverts.

« Réponds-moi sérieusement. Tu vas bien, Almace ? »

Bien sûr que non.
C’est évident. Si évident.


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Dim 3 Jan - 21:31
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Oh il semble...
Vexé. Frustré.

Tant pis, songe-t-il. Il garde son couteau dans sa main, et il reste debout à ses côtés. On entend vaguement son souffle résonner dans la pièce alors qu’un léger silence s’étale entre eux. Vitre brisé ce silence, par ces mots. Comme quoi il n’en a pas besoin alors que c’est écrit sur son visage et dans ses yeux. Almace fronce les sourcils, ou du moins celui qu’il peut encore froncer.

Parce qu’il n’est pas important ?
Ou parce qu’il est déjà mort ?


On voit vaguement que son œil valide s’écarquille, surprise légère qui pulse dans ses veines car soudainement ses propres mots lui reviennent, tant dans sa mémoire qu’en plein visage. Il y a comme quelque chose de désagréable dans cette sensation qui coule le long de son dos. Non, Mum ne doit pas savoir, rien savoir. Personne ne doit savoir. Rien savoir de son cancer, sa leucémie qui le ronge de l’intérieur. Rien savoir qu’il ne lui reste que deux ans à vivre, cinq grand maximum. Hors-de-question qu’ils sachent, il ne veut pas. Voir de la pitié dans leurs yeux. Voir la tristesse dans leurs regards.

Jamais.
Jamais.

- Non, qu’il répond. Tac-au-tac, aucune hésitation. Non, ce n’est pas inquiétant. De toute évidence, je savais pas ce que je racontais, hier soir.

Une demi-vérité, car il est vrai que s’il savait ce qu’il faisait la veille dans le courant de la nuit, jamais oh grand jamais il n’aurait dit ces mots. Bien trop véridiques, ces mots. Il aurait préféré les avaler dans le fond de sa gorge plutôt que de les vomir aux pieds de Mum.

Mais Mum continue.
Encore un peu plus.
Au pied du mur.

S’il va bien ? Mum, tu sais, il ne va jamais bien. Mais il se doute, dans le fond de ses tripes que ce n’est pas là la question qu’il pose. Car de ce fait, Mum est au courant. Bien trop semblables tous-deux, et aucun d’eux ne va bien, la tempête les a ravagés chacun à leur manière. Alors il réplique. Virulent.

- Ce n’est pas ton problème. Il serre le couteau dans son poing, soudainement son ton se durcit. T’occupes pas de moi, occupe-toi plutôt de toi-même ou des enfants.

Oh désolé Mum.
Tellement désolé.
Mais je ne veux pas.
Avouer.
Qu’on me regrette.
Pas de remord.
Pas de tristesse.

Je ne suis personne.
Et je suis déjà mort.

Alors ne me retenez pas.
Et haïssez-moi.


- C’est ton boulot, après tout.


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Lun 4 Jan - 20:49



et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide.
Il comprend vite, Mum. Malgré la fatigue. Malgré les cernes qui plombent le regard.
Il comprend que ce sont des sujets peut-être trop sensibles. Ses choses qu’on ne souhaite pas évoquer, qu’on garde dissimulées, qu’on enferme derrière une porte fermée à double-tour.

Mum a entrouvert cette porte—
mais tu l’as refermée aussitôt, avant même qu’il n’ait eu le temps d’apercevoir quoi que ce soit.
Tu l’as refermée et tu as mis chaque verrou un à un pour être sûr que plus personne n’y entre.

Tu as laissé Mum de l’autre côté.
Et tu es resté
seul
Almace, tu sembles désespérément seul.
Tu t’es enfermé du mauvais côté de la porte.
Celui où il n’y a que toi.
Toi et tes peines.
Et tu ne réponds pas lorsque Mum toque en espérant avoir un signe de ta part.

Il ne veut pas enfoncer la porte.
Il vous blesserait, tous les deux.

Les échardes de bois sont si fines mais une fois bien logées, elles appuient un peu trop fort là où c’est encore douloureux. Et tu as déjà si mal, Almace, ça ne sert à rien d’enfoncer d’avantage d’échardes sous la peau en voulant briser la porte qui vous sépare.
Mum ne souhaite que les retirer, une à une.
Délicatement.
Pour que tu respires un peu mieux.

Tu vois, Almace, tu n’as pas répondu à sa question.
Simplement esquivée.
Détourné l’attention avec les énervements, le ton plus dur. Les provocations.
Tu n’as pas dit oui. Et tu n’as pas dit non. C’est assez, pour que Mum comprenne, qu’il a appuyé là où il ne fallait surtout pas.

Si ce n’était rien,
tu ne t’énerverais pas comme ça.

Mais Mum a juste baissé les yeux— « D’accord. Comme tu veux. »

Tu verrais, Almace, comme on respire mieux quand on décoince les mots de sa gorge. Quand on pleure toute l’eau qui s’est infiltrée dans les poumons.
Tu verrais comme on respire mieux quand on retire le fil de fer qui gratte gratte gratte derrière la langue.

Il est vrai que quelques mots ne te feront pas aller mieux.
En parler sera douloureux.
Et Mum ne connaît pas l’étendue de ta peine, les blessures invisibles laissées par la tempête, les morceaux que tu as perdu et les secrets que tu gardes.
Mais c’est la première étape, Almace.

(Simplement— Mum ne sait pas comment ouvrir la porte.
Pourtant, tu sais, il aura toute la patience du monde pour toi, il t’attendra derrière la porte. Il attendra que tu déverrouilles chaque verrou, il attendra que tu laisses ta main sur la poignée.
Il attendra que tu acceptes, peut-être, de le laisser entrer.

Est-ce que c’est peine perdue, Almace ?)

Dis, Almace.
Tu le penses vraiment, quand tu dis que c’est son boulot ?
Ça n’a rien à voir, tu sais.
Vous n’êtes pas qu’un boulot.

Vous êtes
sa famille
toute sa vie
une raison d’ouvrir les yeux le matin
la raison,
la seule,
de vivre.

(Il a laissé sa main tomber.
Grimacé en voyant que, finalement, il a réussi à mettre des couleurs sur les doigts.
Frotté frotté frotté pour les effacer mais elles ne font que s’étaler—)

Il t’a regardé, une seconde. « Si jamais tu changes d’avis, » changeras-tu d’avis, un jour ? « tu sais où me trouver. »

N’importe où dans le château.
N’importe quand.

Mum s’est levé.
Il est passé derrière toi. La main sur ton épaule.

« Prends soin de toi, Etham. »

Trop de sérieux dans les mots.
Trop lourds de sous-entendus.

Les pas qui déjà s’éloignent de toi.
(Et les yeux qui se baissent, encore.)


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Jeu 7 Jan - 11:15
Rien qu'un peu d'aide
Ft. @Mum
Désolé.
Désolé.

Il n’aime pas le regard qu’il voit, il n’aime pas l’expression qui se teint sur ses traits, il n’aime pas la grimace qui traverse son visage. Oh, ce qu’il n’aime pas ce qu’il voit, ça lui sert le ventre, l’estomac, les tripes. Et pourtant il ne dit rien de plus, ne s’excuse pas, ne s’explique pas. Il se contente de ne pas laisser flancher son regard, rester droit et réprimer les tremblements qui traversent ses doigts.

Haïssez-moi.
Pour ne pas me regretter.


Et il continue, enfonce le clou et appuie là où il pense blessé. Il y a ses doigts qui courent autour de la lame, le couteau dans le creux de la paume. Mum a son boulot et lui a le sien, alors qu’il le laisse à nouveau seul dans son territoire. Qu’il oublie les mots de la veille et les sous-entendus.

Laissez-moi partir.
Sans regret.
Sans peine.


Mais pourquoi ? Pourquoi vous faites tout pour le retenir ? Pour qu’il parle, qu’il se confie ? Laissez-le seul, il ne demande que cette ultime faveur. Et lorsque a main se pose sur son épaule, il ne tourne même pas les yeux vers elle, toujours fixés sur le mur au fond de la cuisine, toujours fixé sur la table et les quelques ustensiles. Il n’ose pas tourner le regard, de peur de ce qui pourrait y être lu au fond.

Mais oui, je sais.
Où aller chercher.


Croit-il vraiment qu’il le fera ?
Et la porte se referme.
Le laissant seul dans son univers.


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et j'suis trop fier pour demander rien qu'un peu d'aide ⊚ Almace (end)
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