[24/09][solo] Mimi Cracra l'eau elle aime ça

Les pluies providentielles ; Ashton les savoure dignement.

Nu, au fond des bois.

Dans le coin le plus reculé de la forêt, il a aligné soigneusement chacun de ses habits par terre pour les laisser se gorger d'eau. Lui, debout planté là, savourant d'un air satisfait la sensation des gouttes martelant sa peau nue ; c'est froid, et c'est un miracle s'il n'attrape pas le rhume de sa vie dans les prochains jours.

Ashton s'est adapté, comme il a toujours su le faire. Il s'est habitué à l'absence d'eau chaude lorsque papa et maman ne payaient plus les factures. Habitué à porter les mêmes vêtements pendant des jours, des années du moment qu'il rentrait dedans. Ceux des autres, quand il fallait en changer, car le neuf coûtait trop cher.

D'un geste un peu trop visceral, il vient frotter ses bras avec insistance, pour y enlever les résidus de crasse semble-t-il. Rétrospectivement, Ashton songe que se laver à l'eau de pluie n'est pas si terrible ; il est à peu près convaincu qu'il n'a pas à se plaindre.

Le soir, il s'endort sous un arbre avec l'esprit embrumé d'un vague souvenir ; celui du matelas dans sa chambre, et la douloureuse sensation des ressorts qui s'enfonçaient toujours dans le creux son dos.

Ashton n'est pas botaniste.

Mais il lui semble pourtant assez clair, en cet instant (la bouche pâteuse, les yeux bouffis, la tête dans le coaltar et un simple caleçon humide sur lui), qu'un champs de fleur qui pousse en une nuit, ça n'est pas franchement normal.

Mais Ashton a ce défaut bien embêtant d'apprécier les choses anormales ; aussi lui semble-t-il naturel de devoir les regarder de plus près, dans l'espoir peut-être un peu simple d'en cueillir une ou deux. L'important, c'est de garder un souvenir de toutes ces choses bizarres qu'il croise,
alors il tend le bras,
vers
celle
là.

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