Rumeurs • Phaner's office

Rumeurs

Délation & Dérive

Il y avait comme un combat entre les piles et le plafond, injustement c’était une course qui continuait sans se soucier du temps qui passe. Il y avait le but à l’opposé de l’autre, celui d’atteindre le sommet, celui de voir la pile enfin s’effondrer sous son poids et fondre comme neige au soleil, et l’éternel duel reprenait chaque matin, chaque fois qu’un nouvel arrivage frais de papier bien ou mal plié finissait sa course sur le bureau pourtant si bien rangé habituellement. Il y avait dans ces notes aux rangs serrés d’encre tant de choses à voir, tant de confidences qu’on aurait presque cru soufflées doucement dans une oreille attentive tandis que d’autres, certaines, se disputaient les hauts cris et les dénonciations les plus scandaleuses.

Dans la pile qui veut atteindre le plafond il faut faire le tri, ça serait si facile de deviner ce qu’il faut éliminer d’un seul coup d'œil, ce qui n’intéresse pas. Mais dans cette pile pourtant on ne sait pas, il y a tout, tout ce que vous décidez d’envoyer, tout ce qui pour vous mérite d’être dit, il y a aussi tout ce qui vous passe par la tête, tout ce que vous voulez exprimer sans savoir, sans vraiment connaître et être au courant que vos mots, vos écrits et vos ressentis les plus intimes couchés sur le papier sont destinées aux yeux de Phaner.

Il n’y a que lui et vous, lui et la pile et lui et vos mots. Il n’y a que Phaner qui les lit, qui réduit la colonne de papier, qui s’éloigne chaque fois un peu plus du plafond. Dans vos mots se forme sa conviction et ses doutes, sous votre plume il y a tout et rien et dans votre encre imprimée il n’y a plus que ce que vous lui offrez, de ce que vous savez, ce que vous avez vu ou ce que vous croyez avoir entendu.

• Vous aurez dès à présent l'incroyable possibilité d'être encore une plus grosse poucave que d'habitude, promis un jour on fera un concours de la balance qui pèse le plus sur KS.
• Donc si vous souhaitez dénoncer quelqu'un (ou vous-mêmes hein on ne juge pas) vous pouvez poster à la suite et inrp ça arrivera comme des doux petits mots adressés à notre vieille branche de Phaner.
• Vous pouvez tout à fait aussi choisir de rester anonymes et afin que ça le soit jusqu'au bout vous pouvez envoyer un MP au nouveau compte @Murmures qui se chargera de poster à votre place.
• Il vous est également possible d'envoyer des conneries ou de l'intox (c'est déconseillé mais vivement encouragé), sachez juste qu'il n'est pas certain que la piste ne puisse être remontée et que vous deviez assumer vos conneries.
• Ce n'est pas la boîte aux lettres personnelle de Phaner, c'est à dire que vous pouvez lui adresser le plus joli dessin de votre dernière brouette, il ne vous répondra probablement pas, pour une relation épistolaire aussi bien torride qu'épique essayez d'écrire à @Bambi vous aurez plus de chances que ça soit fructueux.

D'une jolie écriture, un peu désuète

Cher Monsieur Phaner,
Les roses sont rouges,
Les violettes sont bleues,
Mais je me souviens de cette heure !
Où pour la première fois, bienheureux,
Vous êtes apparus sous mes yeux.
Et mon âme, dans un mouvement, bouge,
Frissonne et tressaille, le coeur résonne encor,
De ce baiser volé, ne laissant que des fleurs
A votre doux souvenir, j'espère, oh pauvre hère
Que je suis depuis, que mon souvenir erre,
En vous, comme un baiser volé par le vent,
Comme une tempête dans vos plus violents sentiments.
Oh Phaner... ne tenez point rancune à ma jeunesse,
Puisque pour vous, mon coeur s'est rempli de l'ivresse.
Vous savez ?
Celle qu'on appelle l'amour.

Signé :
Votre ange à la couronne de fleurs.

Le papier était soigneusement plié, l'écriture est claire et soignée.

Monsieur Phaner,

Bien que je ne sois pas l'un de vos fidèles, je me suis rendu à votre discours et je l'ai attentivement écouté. Je ne suis cependant pas d'accord avec vous sur de nombreux points mais je n'en parlerai que d'un seul, dans cette lettre. Pensez-vous, réellement, pouvoir anéantir le surnaturel d'Arcadia Bay ? Cela ne reviendrait-il pas à anéantir la ville toute entière et ses habitants ? Vous vous faites le garant de la vérité, le garant de notre protection, mais avez-vous remarqué les incohérences de votre discours ?

Monsieur, c'est la fin du monde. Qu'avons-nous pu faire, face à cette tempête ? Rien. Que pouvons-nous faire de plus ? Êtes-vous réellement du côté de la vérité ou bien n'était-ce qu'une manœuvre pour récupérer d'avantage de membres sous vos ordres et asseoir votre autorité sur cette ville ? Pensez bien que la plupart d'entre nous ont remarqué que votre fête si généreuse n'était qu'une manière de démontrer déjà votre si grande puissance face à nous autres. Des excuses il est vrai, mais le règne par la terreur est-il mieux ?

Je n'ai qu'une simple question pour vous, Monsieur. Quel choix ferez-vous, lorsque la personne la plus importante à vos yeux - qu'elle soit un ami, un proche, un membre de votre famille ou bien vous-même - se retrouvera être l'origine de l'un de ses événements irrationnels dont vous parlez ? Aurez-vous des remords à l'exterminer ? Peut-on réellement vous faire confiance, à vouloir se confier à vous, à vouloir vous rejoindre, lorsque vous souhaitez anéantir ce qui, maintenant, réside en chacun de nous ?

Cette ville est la nôtre, en effet. Mais je préfère que ce soit Arcadia Bay qui me manipule, plutôt que vous.

À bon entendeur.

D'une écriture désuète et délicate.

Mon cher Monsieur.
Pourquoi les violettes sont-elles bleues ?
C'est une question que je me pose, depuis notre rencontre.
Votre visage ne se dissipe point de mes rêves, quelle honte !
Il est là, partout, ailleurs et nulle part, il me hante.
Il est de ces fantômes dont la présence s'affirme, un peu plus.
Tous les jours.

Signé :
votre Ange Blond.

L'écriture est brouillonne, agacée.

Vous savez ce que je trouve drôle, Monsieur ?

Tu parles d'Ombres et de meurtres, tu parles de menaces et tu veux ramener les gens à toi.
Tu parles de solidarité.
Tu sais ce que je trouve drôle, Monsieur ?

C'est que les gens comme toi, et ta troupe de moutons ne sont jamais là quand il le faut. Vous aimez vivre dans des ~~cages~~ cases parfaitement rangées, vous parlez de solidarité quand vous représentez un danger plus grand que les ombres.

Je vais te dire un secret, le vieux.
Je n'ai pas peur des ombres, je n'ai pas peur du surnaturel de cette ville.

J'ai peur des hommes comme toi.

Tu vois, le vieux, j'ai toujours vécu dans la terreur constante de me faire buter pour ce que je suis. J'ai le malheur de pas correspondre dans tes jolies petites cases. Je rentre pas dedans, je suis jamais rentré dedans. Je ne compte plus les insultes, les coups, les agressions, le rejet que les types comme toi on fait.

Alors franchement, pourquoi je devrais avoir peur de l'Ombre ?

Elle est moins horrible que les cons dans ton genre.
Elle ne me tuera pas parce qu'elle croira que mon existence est une anomalie.
Elle me tuera parce que je serais au mauvais endroit au mauvais moment.

Les gens comme moi, tu vas les mettre de côté ? Tu les protégeras aussi ? Ou tu me diras que c'est parce que je me suis détourné du chemin de Dieu ? Est-ce qu'un jour dans ta putain de vie, tu remettras en cause ce que tu fais ?

Ta fausse gentillesse, je te la fous bien profondément où je pense.

Monsieur Phaner,

J'ai beaucoup hésité avant de me décider à vous écrire cette lettre, mais après mûre réflexion, je pense que vous avez raison.
Nous avons le droit de savoir ce qu'il se passe dans notre ville, et nous avons le devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre notre environnement aussi sécuritaire que possible, malgré les conditions dans lesquelles nous vivons.
J'ai beaucoup hésité également par peur que les répercussions soient trop pénalisantes, mais j'ai pris le temps de découvrir vos installations et me renseigner. Je pense que, si besoin est, vous pourrez prendre le relai.

Voici donc ce qui m'inquiète : l'hôpital.
Je m'y suis rendu maintes fois, et plusieurs fois tout récemment afin d'être sûr de mes dires.
Il y a quelque chose d'étrange avec ce bâtiment. Les portes ne nous envoient pas dans les bonnes pièces, et je suis certain que les couloirs se répètent parfois, bien trop longtemps.
A ma dernière visite, j'ai monté les escaliers pour atteindre le couloir du premier étage ; mais, lorsque j'ai regardé par la fenêtre, je peux vous assurer que la vue était bien plus élevée.

Je m'en remet donc à vous, monsieur, pour être fidèle à vos paroles et vos promesses. L'hôpital ne semble peut être pas particulièrement dangereux, mais nous avons le droit de savoir ce qu'il s'y passe. Si nous pouvons y accorder notre confiance.
Et si nous pouvons vous accorder notre confiance.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

L'écriture est en patte de mouche, avec des ratures à plusieurs endroits, signe de l'hésitation de l'auteur.ice

Monsieur Phaner,

Je vous ai écouté et j'ai peur.
Je ne sais pas de quoi j'ai le plus peur : de vous, ou de moi ?
Il y a des choses qui se passent. Sur ma peau, sous ma peau, entre mes doigts et chez les autres. C'est partout, je crois. C'est surtout chez moi.
Je n'en ai rien demandé. C'est apparu du jour au lendemain, et souvent ça m'a fait du bien. Pas un bien facile comme de ceux qu'on estampille du nom de Lucifer, non. D'un bien qui vient de loin, et qui demande à ce que l'on y réfléchisse, à ce que l'on y prie. Je me questionne beaucoup dessus. Est-ce un cadeau du ciel ? Un signe ? N'ai-je pas trop d'égo à m'imaginer nouveau Moïse ? Ah, ne vous inquiétez pas, ce n'est rien de si impressionnant : je ne sais diviser les océans en deux. Mais je crois que, parfois, j'aide les cœurs.
Êtes-vous encore croyant ? Si oui, y voyez-vous les bénédictions de notre Père à tous, ou bien les actes du Diable ?
Je dois vous avouer que j'ai péché dans le passé. Je me détourne de Lui depuis la tempête, trop assailli de pensées noirâtres. Pensez-vous que tout peut venir de là ? Et alors, que serait cette anomalie en moi ? Une chance de rédemption, au vu de la torpeur dont elle m'a tirée ? Mais ! ne serait-il pas insensé, insensible, que de punir ceux à qui Le Plus Haut offre une chance ?
Monsieur Phaner, je suis confus. Je ne sais pas ce qu'il y a en moi, ni quelle flamme guide votre âme. Il semblerait que je ne sois, de par ma nature, dans vos grâces, et j'en suis désolé. Pourriez-vous m'éclairer ?

Que Dieu vous bénisse,
O.