Premiers pas | [PV Fawn][FB Janvier]

Now all the birds have fled, the hurt just leaves me scared losing everything I've ever known. It's all become too much, maybe I'm not built for love, if I knew that I could reach you I would go

Il a tout prévu. Stratégiquement assis à côté d'elle avant que quiconque ne prenne la place ; il la darde patiemment, attendant quelque chose, il ne sait pas trop quoi. Qu'elle lève les yeux, le regarde aussi, qu'ils échangent un sourire. Se faire sa première amie : c'est l'objectif fixé depuis qu'il s'est perdu ici, traîné par des mains plus grandes que les siennes.

Dans un monde où tout a été balayé par le vent, on se sent d'autant plus seuls quand on n'a aucun souvenir pour nous tenir compagnie.

Elle martèle le papier, et ça l'intrigue ; ce n'est pas la première fois qu'il se laisse hypnotiser par l'acrobatie de ses doigts pigmentés. Lui aussi noirci les feuilles depuis qu'il est là ; il ne sait pas quoi faire d'autre. Il ignore s'il y a pris goût en arrivant, où s'il en a toujours été ainsi.

Il s'agite avec impatience sur sa chaise, impossible de s'installer correctement, à genoux, les pieds sur le dossier, à attendre qu'une amitié lui tombe sous le nez. Lorsqu'il se penche d'un air de vouloir mieux regarder, le pot de crayons entre eux se renverse et les petits bouts de bois colorés s'en vont rouler sur sa feuille. Maladresse ou envie d'attirer son attention, nulle ne le saura.

Quand il est à peu près sûr qu'elle le regarde, à mesure qu'il ramasse les crayons, il s'élance, en un souffle un peu timide :

– C'est quoi ton nom ?

Il la sait sourde mais, il ne sait pas trop comment, il l'a vue comprendre ce que les gens disaient, parfois, alors il nourrit l'espoir qu'elle le comprenne aussi, juste comme ça.

Ce n'est qu'une formalité, pour entamer doucement. Il connait déjà son nom, il a entendu les adultes l'appeler Pumpkin plusieurs fois ; il a cru comprendre qu'en général, lorsque les grandes personnes répètent souvent un nom, ils ont affaire à un enfant turbulent ou un sale caractère. En ça, il se rassure à l'idée de ne pas avoir de nom ; dans sa grande logique, il se voit déjà limiter de possibles futures déceptions.

Prudemment, on tente un sourire ; ils sont compliqués à faire, il n'est pas sûr de bien y arriver et il lutte pour que l'angoisse ne le submerge pas et ruine tous ses efforts. Dans le peu de courage qu'il lui reste, il continue sur sa lancée :

– Tu dessines trop bien. Comment tu fais ?

D'un regard un peu boudeur, il toise sa propre feuille comme si elle l'avait insulté. Le nez sévèrement retroussé, il juge d'un œil critique la toile enfantine ; son chat à lui n'a pas vraiment fier allure, c'est d'autant plus vrai qu'il lui a accidentellement ajouté une cinquième patte. Et puis, il l'a fait en vert. À moins d'avoir oublié, il est à peu près sûr que les chats verts n'existent pas.

(une histoire de "chat peint de noël" lui traverse l'esprit pendant une seconde
comme un souffle qui lui glisse entre les doigts et se dérobe aussitôt)

résumé+hrp:

Premiers pas

Ft. @Fortnite

Les pieds qui se balancent et les doigts sui dansent sur le papier, crayon en main et langue entre les dents comme toujours lorsqu’elle se concentre sur ses créations. Aujourd’hui, c’est à nouveau un chat qui court sous ses traits, une famille de chats même, tous ensemble dans une maison grossière. Et peut-être est-ce inconscient ce qu’elle dessine là, une petite famille de chats qui ressemblent à la sienne, son père et sa mère et son chaton à elle, aujourd’hui tous disparus sans qu’elle n’en ait réellement conscience.

C’est qu’elle vit dans un étrange déni.
La petite Maxime.

Et elle se concentre sur ses dessins, l’une des rares choses qui encore résonne en elle, les crayons et le papier. Et elle ne voit pas ce qui se passe autour d’elle, pas plus qu’elle ne l’entend, bien évidemment. Elle est bien trop occupé, à dessiner de blond l’un de ces petits chats qui s’étale sous ses yeux. Peut-être son père qui lui manque au fond d’elle.

Et elle voit les crayons.
Rouler sous ses yeux.

Elle redresse le regard vers le responsable, moue légèrement agacée sur le visage. Ici encore elle ne parle à personne, ou plutôt personne ne lui parle - elle ne fait pas d’effort non plus il faut dire - parce qu’elle est bien trop bizarre et turbulente alors il est bien rare que l’on tente d’attirer son attention. Donc elle apaise un peu son regard et lit les lèvres qui s’agitent sous ses yeux, se saisit de son ardoise en réponse et de son feutre vert.

- Maxime.

Ici on l’appelle Pumpkin, et c’est bizarre dans son esprit, toutes ces personnes qui parlent de citrouille alors qu’elle est dans les parages, comme quelques mois plus tard il lui semblera étrange tous ces gens qui parlent de faon en sa présence. Puis elle lui signe la question retour, simplement elle le pointe du doigt et plie son index pour signifier l’interrogation.

Et toi ?

Puis elle regarde à nouveau ses lèvres, au petit garçon en face d’elle, il parle de son dessin qui a ses yeux n’est pas le meilleur. La maison est grossière, les chats simplistes mais elle reste une enfant alors même si elle dessine bien dans les critères de son jeune âge, les traits restent simples et le dessin fantaisiste.

- Je dessine.

Réponse toute faite il est vrai. Car mise à part en dessinant à tout bout de champs et en regardant dessins-animés sur dessins-animés, elle a réussi à se perfectionner à sa mesure. Elle n’a jamais appris vraiment à dessiner et parfois cela se ressent lorsqu’elle veut faire plus compliqué. Mais elle jette un regard à son dessin, un chat également - ça l’interpelle les chats - à cinq pattes. Elle sourit, sourire amusé mais pas moqueur, juste elle le trouve amusant.

- Il est marrant ton chat.

Elle écrit sur son ardoise.
Et lui montre ses quelques mots.

Résumé:

Now all the birds have fled, the hurt just leaves me scared losing everything I've ever known. It's all become too much, maybe I'm not built for love, if I knew that I could reach you I would go

Il lui faut un moment pour comprendre ; s'il a un jour eu affaire à des personnes sourdes autour de lui, il ne se souvient de rien aujourd'hui. Dans son index plié, il ne saisit pas vraiment ce qu'elle tente de lui communiquer, il ne sait pas faire de déductions ; et de toute façon, il ne sait pas comment se présenter.

Et puis, il repense aux adultes qui lui ont souri quand il leur a montré ses danses, et les quelques enfants qui se sont exclamés et l'ont parfois imité en clamant le nom de leur jeu préféré.

- Moi c'est... personne personne personne ... Fortnite

Il n'y a que ça qui semble le rattacher à avant.

Il n'est pas particulièrement satisfait par la réponse, "je dessine". Lui aussi, il dessine, il ne fait que ça depuis qu'il est là, car il ne sait pas quoi faire d'autre et qu'il ne sait pas comment se mêler aux autres enfants. Il ne sait plus. Il a essayé de dessiner ses parents dans un cahier. Mais il ne sait plus. Il voulait les montrer aux adultes pour qu'ils l'aident à les retrouver. Mais il ne sait vraiment plus, et à cause de ça, il ne les verra plus jamais.

Il ravale la douleur, comme tous les jours depuis qu'il est là ; il la laissera sortir dans quelques sanglots quand il ira aux toilettes, ou dans l'intimité de ses draps. Parfois, il entend d'autres enfants pleurer de concert avec lui.

Ca lui arrache un sourire innocent qu'elle trouve son chat marrant, ça lui suffit. Il n'est pas beau, mais il est marrant ; il ne lui faut pas beaucoup plus. Alors rapidement, il rattrape son feutre vert et griffonne juste en dessous le nom qu'il vient de trouver pour l'animal, avant de soulever la feuille pour lui montrer fièrement.

- Regarde, il s'appelle Chapin ! puis pointe du doigt la feuille de la jeune fille. Et toi ?

Penché au-dessus de son dessin à elle, ses yeux font des allers retours entre leurs deux feuilles ; son chat à lui est marrant, mais il n'est pas certain de vouloir se contenter de ça au fond, alors il finit par demander avec une pointe de timidité dans le regard :

- Dis, tu m'apprends à dessiner comme toi ?

résumé+hrp:

le bo dessin:

Premiers pas

Ft. @Fortnite

Fortnite.
Un instant durant, elle se demande si c’est là ton vrai prénom - il est bizarre si c’est le cas - alors son regard s’éteint dans ses réflexions, avant de s’illuminer un instant durant lorsqu’elle pense reconnaître l’origine de ce nom. Et elle saisit son ardoise pour y griffonner la suite de ses pensées, rapidement et moins bien écrit, il est vrai.

- Comme le jeu ?

Tu sais, Maxime ne le connaît que de nom, ce jeu-vidéo. Elle n’y a jamais joué, elle n’a jamais vu quelqu’un y jouer, juste des pub qui passaient à la télé entre deux épisodes de son dessin-animé préféré. Tu sais, Maxime n’a jamais vraiment joué à des jeu-vidéo, chez-eux il n’y avait ni console ni ordinateur ou du moins elle n’avait pas le droit d’y aller. Parfois, elle se demande pourquoi, comme elle se demande pourquoi le Père Noël était toujours en retard. Mais elle n’a conscience de rien, pas de suite, pas encore.

Mais voilà que tu lui arraches son feutre vert, celui avec lequel elle écrit ses mots. Un instant seulement, elle lâche un cri d’indignité, surpris également .Sa voix est fluette comme celle d’une enfant, il est bien rare de l’entendre et alors qu’elle s’apprête à te le reprendre, elle te voit écrire sur ton dessin.

Chapin.
C’est marrant Chapin.

Alors elle se marre soudainement avec son rire de dément, ce rire qu’elle ne peut pas entendre. Et elle ne voit pas les quelques regards qui se tourne vers elle alors que sa voix résonne dans la pièce. Mais qu’importe, elle reprend son feutre noir, efface son ardoise de la manche de son pull - son père n’aimait pas qu’elle fasse ça - et recommence à écrire.

- C’est marrant, Chapin. Pis il est trop drôle ton dessin. Pourquoi le chat, il est vert ? Pourquoi il a cinq pattes ?

Des questions d’enfant, des questions toutes faites sur ce qui l’interpelle dans ce qu’elle voit. Mais ta question à nouveau l’arrête dans son rire, elle penche la tête sur le côté en te regardant dans les yeux. Elle a un peu de mal à comprendre ce que tu dis, parfois elle n’arrive pas à lire sur vos lèvres quand vous n’articulez pas bien. Mais elle capte les grandes lignes. C’est suffisant.

Et elle se lève les deux pieds sur sa chaise pour se pencher vers toi - un simple hochement de tête aura valider ta demande, j’espère que tu as vu sinon son geste est juste étrange. Puis elle te prend un crayon, une feuille vierge et encore blanche, un peu blanche. Apparemment, derrière c’était un avis d’imposition. Mais tant pis, les trucs des adultes, elle n’y comprend rien et elle s’en fiche. Et elle commence à dessiner, lentement pour te montrer - elle commence par les yeux, elle commence toujours par les yeux. Tu sais, elle n’a jamais vraiment appris à dessiner.

Résumé:

Now all the birds have fled, the hurt just leaves me scared losing everything I've ever known. It's all become too much, maybe I'm not built for love, if I knew that I could reach you I would go

Comme le jeu ?
Quel jeu ?

Les danses lui étaient venues naturellement peu après son réveil, comme les restes de quelque chose, les résidus d'une enfance éparpillée, des fragments de rires, de cris, d'insultes, de victoire royale, et ses doigts pianotant furieusement à la recherche d'une sensation. La nuit dans ses lambeaux de rêves, il voyait parfois des bribes colorées qui s'infiltraient entre deux cauchemars, une lueur d'espoir dans son esprit éventré.

Sans réfléchir, il hoche la tête, très vite. Oui, comme le jeu, exactement comme le jeu ; il ne sait plus lequel, mais ça n'a plus d'importance pas vrai ? Il n'y a plus rien pour les distraire, à pars les feuilles et les crayons.

Il est pris de court lorsqu'elle se met à rire, le souffle un peu coupé, ça éveille quelque chose en lui qui n'avait pas encore réussi à éclore jusqu'à maintenant. Dans ses angoisses et ses silences, Fortnite n'avait fait que broyer du noir jusqu'à maintenant ; dans certains moments comme celui-ci, il rapiéçait un sourire maladroit au bord de ses lèvres, sans être vraiment sûr de bien savoir si prendre.

Et tout à coup, il rit aussi. Hilarité ou nervosité, la différence est difficile à saisir ; elle ne l'entendra pas, mais à lui aussi son rire est étrange là, maintenant. C'est qu'il n'a pas encore ri depuis qu'il est ici, il voyait bien les éclats des autres enfants, mais lui, il avait peur de ne pas savoir faire, d'avoir oublié.

Aujourd'hui, il a fait rire quelqu'un ; et par mimétisme, il a réussi à rire aussi. Il réapprends, petit à petit.

C'est plus compliqué que ça en a l'air d'être un enfant.

- Il est vert, parce que... je n'avais pas d'autre feutre. Il a avalé une potion qui l'a rendu tout vert. Et sa cinquième patte, c'est... un accident.... Pour avancer plus vite !

Pour illustrer son propos, il ajoute des traits tout autour pour simuler une certaine forme de vitesse.

Elle est aussi au moins étrange que lui, Pumpkin, il ne comprend pas toujours pourquoi elle fait les choses comme elle le fait, c'est différent d'avec les autres enfants. En ça, il trouve une certaine forme de réconfort à ne pas être la seule chose bizarre du coin.

Lui aussi prend une feuille, il l'imite du mieux qu'il peut (il ne fait qu'imiter, depuis qu'il est là ; pour paraître normal). Un feutre entre les doigts, il fait tout comme elle : d'abord les yeux. Le museau, les moustaches, les oreilles, la queue. Il n'oublie rien, normalement. Le chat a bien quatre pattes.

Le résultat lui tire une certaine fierté ; lorsqu'il a fini, il lève la feuille pour bien lui montrer.

- Regarde, regarde ! Il est bien hein ? Je lui ai même fait des rayures !

Il est beaucoup plus joli que son chat vert. Celui là est tout rouge. C'était le premier feutre à lui tomber sous la main.

- T'es une super prof !

Mais si elle lui demande, il lui dira que son chat est tombé dans de la confiture de fraises.

résumé+hrp:

Prenimers pas

Ft. @Fortnite

Oh durant un instant, tu la perds, tu la perds à parler trop vite, aussi vite. Elle sait lire sur les lèvres oui, mais elle est loin d’être aussi rapide que l’éclair, tu sais ? Alors qu’elle fixe tes lèvres lui expliquer le pourquoi du comment, elle plisse les yeux sans comprendre ce que tu dis - elle zappe la potion qui rend vert et la patte qui sert à aller plus vite. Et les traits que tu rajoutes n’ont de fait aucun sens pour elle.

Désolé.
Elle n’a pas suivi pour cette fois.

Mais qu’importe dans le fond, ton dessin reste toujours aussi marrant, ça ne change pas malgré les mots qu’elle n’a pas su capter. Alors elle hoche la tête, on voit bien qu’elle n’a rien compris à ce que tu lui as dit mais dans son esprit, ça fait illusion - Maxime n’a jamais été discrète, tu sais, à toujours marcher sur les branches et à jamais réussir à masquer les sentiments qui l’animent. Alors on prend une feuille et on continue à dessiner, te montrer comment faire les traits. Les yeux d’abord - pourquoi, elle ne sait pas, elle a toujours commencé par les yeux - puis la tête et les oreilles, les moustaches, le corps puis les pattes - les quatre pattes.

Elle regarde alors ton dessin.
Le chat est rouge, c’est marrant.
Elle, elle fait jamais des dessins marrants.

Et elle tend le doigt vers ton nouveau chat, sourire sur les lèvres, avant de saisir de nouveau son ardoise pour y écrire de ses lettres vertes.

- Il est trop bien ton chat. Moi je fais jamais de dessins marrants.

Et elle efface du pli de la manche ses quelques mots après tu les aies lu - son père n’aimait pas ça, qu’elle efface son ardoise avec ses vêtements mais il n’est plus là alors tant pis. Puis elle réécrit quelques mots de plus.

- Tu m’apprends ?

Résumé: