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homochromie — ft. bobtail

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Mer 17 Fév - 19:22

ft. bobtail

homochromie


Spiza se réveillait parfois avec les lèvres pincées, comme s'il n'avait pas compris que le rêve n'avait été qu'une illusion. Son corps, tendu. Ses poings, fermés. Il errait dans sa chambre ensuite, âme en peine, le rêve alourdissant son esprit et son corps comme un boulet à la cheville. Récemment, les rêves désagréables revenaient en boucle, toujours différents, mais accompagnés d'une amertume familière. Il lui fallait parfois quelques heures pour réussir à s'ébrouer de son humeur désagréable —et parfois, même un tour complet d'une grande aiguille sur l'horloge ne suffisait pas. La vision de sa psychologue revenait alors à son esprit ; ses cheveux bruns attachés en une queue de cheval haute, ses sourcils qui lui donnaient un air triste permanent, le rouge à lèvre qui dépassait toujours un peu de sa lèvre supérieure. Elle lui avait préparé plusieurs exercices pour l'aider à matérialiser ses pensées et à les extérioriser, lui qui s'était toujours habitué à tout enfouir jusqu'à oublier lui-même ce qu'il avait planté dans le jardin de ses pensées.

Trouver sa bulle de solitude n'était pas toujours des plus aisés à Arcadia Bay, malgré la désertion forcée des lieux. Il sembla au polonais que quelqu’un se trouvait toujours sa route au moment même où il espérait être seul —et il ne trouvait jamais personne au moment où il espérait trouver du réconfort auprès d’une compagnie, peu importe son nom ou son visage.
Ses pas l’avaient finalement guidé vers le lac Stymphale.
S’il ne prenait habituellement pas le temps d’admirer ou d’observer d’un oeil artistique les paysages qu’il traversait au cours de ses explorations, il se laissa un instant pour tordre sa nuque et observer les couleurs du ciel. Le soleil descendait bas dans le ciel, colorant l’horizon. Une âme artistique aurait probablement imaginer une métaphore percutante, émouvante pour décrire le ciel. Spiza n’était pas artistique et jugea simplement que le ciel ressemblait à un de ces t-shirt tie’n’dye que Daria portait beaucoup, à l’époque.

La pensée noua à nouveau sa gorge. S’il avait parfois des jours, des semaines, où il se sentait libéré de son passé et soulagé de pouvoir reconstruire quelque chose ici —ce qui n’était pas encore tout à fait concluant—, il se réveillait certains matins avec l’impression qu’il ne parviendrait jamais à se détacher de ses souvenirs.
Février couvrait le lac d'un voile de brume. Le dos écrasé contre le tronc d’un arbre, les genoux remontés contre son torse, Spiza ferma les yeux comme pour se couper du monde, ce pour quoi il était plutôt doué. Ses doigts se refermèrent sur un bâton qu’il tritura dans tous les sens. Quiconque se serait assis en face du blond aurait pu deviner ses pupilles se mouver frénétiquement sous ses paupières, à la recherche des mots qu’il souhaitait extirper de son esprit.

Ses yeux s’ouvrirent. Il posa son regard sur l’eau du lac, resserra sa poigne sur le bâton.
— C’est du passé.
Sa voix avait été faible, presque un murmure, comme si lui-même n’était pas convaincu. Il ne l’était pas totalement. Son bras se leva avec une lenteur telle qu’on aurait pu penser qu’un oiseau avait réussi à attacher un fil à son bras et peinait à le lever du sommet de l’arbre.
— J’ai plus besoin de penser à ça. C’est du passé, des conneries. Je les reverrai plus jamais. Fini, les gens qui m’invitent que pour allonger la liste de leurs invités.
Le bâton projeté suite à ces mots fini dans l’eau du lac avec un « splash » si faible que le polonais lui-même douta de l’avoir entendu. Il n’était pas certain que l’exercice de sa psychologue résonne en lui, mais il se pencha cette fois pour attraper un caillou.
— Fini, les gens qui ne me regardent que quand ils ont besoin.

Un nom, deux noms se présentèrent à son esprit et sa mâchoire se contracta. Le caillou tomba dans l’eau, il tenta de visualiser les mots, les pensées, les noms alors qu’ils coulèrent avec.

— C’est pas parce que ma voix porte pas que mes propos ont pas de poids.

Il jugea que la phrase était joliment dite et ses lèvres s’étirèrent en un petit sourire satisfait alors qu’il jeta un nouveau bâtonnet —il était si léger qu’il n’atteint pas l’eau, s’échoua lamentablement sur la rive du lac.

— J’ai pas besoin des autres pour vivre.

Cette fois, il n’était pas satisfait. Ni convaincu. Il ne trouva même pas la force de lancer le caillou qu’il venait de récupérer, les coins tranchants de la roche lui rappelant douloureusement la vérité alors qu’il le serra un peu plus fort dans sa paume. Le caillou retrouva sa place à ses pieds. Un moment, un silence de réflexion, et il reprit la pierre pour la jeter plus loin que ses précédents projectiles.

— Je suis pas invisible.

Les mots étaient ciblés, plus durs, plus solides que les phrases précédentes. Sa voix, qui n'apparaissait probablement pas virile à quiconque pourrait l'entendre, paru prendre un peu d'assurance. Il parlait aux fantômes de son passé, à ceux qui occupaient son esprit toutes les nuits. Ses rêves lui rappelait continuellement ses propres insécurités, comme si son inconscient était trop contaminé par son manque de confiance en lui pour réussir à imaginer quoi que ce soit de positif. Ses joues se gonflèrent alors qu’il expulsa un long soupire. L’exercice semblait presque vain, les pensées qui parasitaient son esprit revenaient toujours trop rapidement à son goût.


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Sam 20 Fév - 9:12
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La journée de travail n’est malheureusement pas terminée à cause d’une épine dans le pied du nom de Gamma. Ma petite chienne d’à peine quatre mois a encore dû se perdre dans la forêt avoisinante. C’est systématique avec elle, elle veut sortir, n’aime pas jouer avec moi mais adore explorer, partir à l’aventure. Le seul problème, c’est qu’à chaque fois, elle se perd et est incapable de rentrer à la maison. Alors, qui est-ce qui doit se mettre à sa recherche presque tous les jours… son idiot de maître qui ne veut pas l’attacher, moi, en l’occurrence.

Je soupire et remonte ma capuche sur le sommet de mon crâne. Il est malheureusement difficile d'imaginer par où Gamma a pu se faire la malle, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, j’espère juste tomber dessus, comme la toute première fois. Cette image me fait toujours sourire et cela me redonne la motivation pour avancer. Définitivement, un an après le passage de cet ouragan, j’ai moins de kilos à transporter. C’est encore loin d’être idéal mais, petit à petit, petit Hulk devient le vrai Hulk. Les Pirates n’ont qu’à bien se tenir.

J’étire mes bras au-dessus de ma tête et me mets en route, un peu au hasard. De toute façon, Gamma a aussi bien pu partir à gauche, qu’à droite. Par contre, elle n’a pas dû beaucoup s’éloigner, elle est tête en l’air mais trop petite pour que ses patounes la mènent trop loin. Une chance, pour moi, elle n’a pas dû quitter le territoire Green. De mes longues enjambées, je mets le cap sur le lac, certains qu’il recèle d’odeurs qui pourraient attirer une chienne curieuse. L’air est frisquet, j’aurais peut-être dû enfiler ma doudoune en plus de mon pull à capuche effiloché qui n’a plus que l’avantage d’être un souvenir de l’ancien temps.

La forêt est silencieuse, la chape de l'hiver la recouvre toute entière. Aucun oiseau pour piailler et, les cervidés qui doivent se promener sont plus discrets que moi. L'oeil grand ouvert et tous mes sens en alerte, j'essaye de repérer la moindre trace de Gamma, quelques bruissements de feuilles me parviennent et, en tendant l'oreille, une sorte de clapotis régulier. Clairement, ça fait des 'ploufs' et je me mets à espérer que ce ne soit pas Gamma en pleine baignade en accélérant le pas.

Les bruits aquatiques sont de plus en plus distincts, même s'il m'est toujours difficile de dire si c'est un chien dans l'eau ou un idiot qui fait des ricochets. J'arrive à grands pas sur la berge, je me rends rapidement à l'évidence, si un chien est passé par ici, il est parti il y a longtemps. Pourtant, les bruits ne cessent pas et sont désormais accompagnés de paroles. Des sortes de phrases désespérées lancées dans le lac des vœux.

Cela me ramène immédiatement à ma propre expérience et me voici en train de marcher dans sa direction sans plus d'explication. Plus je m'approche, plus ses plaintes sont audibles, comme si le Lac Stymphale était devenu une sorte de purgatoire merveilleux

Il est là, assis, une mèche blonde et folle, armé de brindilles et de cailloux à balancer ses peines qui terminent par 'invisible'. Je ressens comme une décharge électrique de compassion pour ce garçon entraperçu quelques fois chez les Greens.

Instinctivement, je m'approche et envahis l'autre côté du tronc avec mon immense dos. C'est troublant car, j'ai moi-même l'envie de me prêter au jeu.

“ _ Je ne suis pas nul. J'écoute, par peur de réaction puis, je reprends mon souffle. Ni complètement empoté, enfin, je crois. Je prête oreille au moindre mouvement et je lâche dans un dernier souffle. Je ne suis pas un monstre…

Je ferme les yeux et m'appuie sur l'arbre jusqu'à avoir peur de le déraciner et j'enfonce rageusement mes mains dans la terre froide.


Grow up - Lac Stymphale - Spiza - 14 février 2021




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Sam 20 Fév - 12:42

ft. bobtail

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Spiza savait oublier les autres autant qu'on savait l'oublier —mais cet oubli ne durait jamais très longtemps pour lui, il finissait par se souvenir du besoin viscéral d'avoir le regard d'un être aimé sur lui. Aussi, il oublia Arcadia Bay, l'espace d'un instant. Il n'y avait que lui, le lac, le caillou qu'il venait de lancer, le bâton qu'il s'apprêtait à lancer, l'oiseau qui s'était envolé suite à un nouveau splash. Les talons de ses bottes de combat enfoncés dans la terre encore un peu humide. Le soupire qui menace de grimper le long de sa gorge, mais qui s'évanouit finalement, comme s'il venait de se vider de toutes ses forces et que l'acte de respirer lui-même devenait trop éreintant.

Un bruit provoqua un frisson le long de sa colone vertébrale. Comme une proie qui s'abreuve au lac, il sursauta, tourna la tête si fort vers l'origine du bruit que sa joue manqua de rentrer contre l'écorce de l'arbre où il était adossé. Un silence, plein d'attente. Mais le Green, qu'il avait déjà aperçu de nombreuses fois, ne lui demanda aucune aide, aucun service. Pendant un instant, Spiza cru qu'il ne l'eut pas vu et la pensée ne l'étonna pas. Les mots qui s'échappent du dos de son interlocuteur l'étonnèrent bien plus. Il se tourna à nouveau vers le Green, dont la carrure permettait à ses épaules de dépasser du tronc de manière visible. Ce n'était pas le cas pour le corps de Spiza, qui se dissimulait derrière le tronc comme un apeuré.

Un moment passé, où les pensées de Spiza tentèrent de se démêler. La situation était plus qu'étrangère pour Spiza, et s'il avait pu raisonner convenablement, il aurait probablement pu constater immédiatement qu'on essayait de lui apporter du soutien. La conclusion s'imposa enfin à son esprit et il reposa son dos contre le tronc, réalisant tardivement que ses sourcils s'étaient froncés dans le même temps que sa mâchoire s'était contractée. Le soupire qui s'était évaporé plus tôt revint à la vie et se libéra cette fois, comme pour extirper la tension qui venait de s'accumuler dans le corps du polonais. Les mots du Green le taraudaient mais il décida que le silence devenait trop pesant et sa bouche laissa enfin exister les sons :
— Il y a des monstres sympas. Genre, ceux qui sauvent les humains sans chercher la gloire derrière, ou des trucs comme ça. il murmurait presque, les mots hachurés par son accent polonais. Comme une suite logique, il attrapa la dernière petite pierre qu'il trouva à porter et la laissa s'abattre contre la surface aquatique.
— J'ai pas besoin de la présence des autres pour vivre.
Il se répéta, sans avoir conscience que cette répétition ne fit que mettre en lumière son besoin de reconnaissance insatisfait. Malgré les tentatives désespérées de balayer ces pensées, le besoin revenait toujours, rampant, silencieux, prêt à survivre même si l'on tentait de l'annihiler, décidé à se faire oublier jusqu'au moment où il aurait envie de surgire. Et je suis pas moins important qu'eux.
La phrase ne trouva pas écho en lui.

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Mer 24 Fév - 10:38
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Mon arrivée semble le dérouter un peu. Après tout, je m'incruste alors qu'il était en train de broyer du noir, qui n'aurait pas été surpris de la même manière. Malgré la surprise, il m'accepte, il accepte également de partager son arbre et son drôle d'exercice. Lorsque je lance au vent mes propres peurs, il prend même le temps de me répondre.

Tous les monstres ne sont pas méchants ou vicieux.

La phrase n'a pas vraiment le temps de trouver un raisonnement en moi, il reprend tout aussitôt et répète qu'il n'a pas besoin des autres pour vivre, qu'il n'est pas non plus moins important qu'eux.

Je laisse les paroles couler. Je réfléchis en appuyant ma tignasse blonde contre l'écorce. Le silence nous enveloppe un moment, quelques clapotis dans l'eau, de rares oiseaux nous font profiter de leur piaillements avant que la nuit ne nous engouffre.

“ _ Tu as raison… Charles Xavier fait de ceux qu'on appelle des monstres de vigoureux combattants pour la justice. Les X-Men souffrent de la non-reconnaissance de la population qui les perçoit comme des monstres dérangés. Le cas de Bruce Banner est un peu plus délicat. Lui, il a vraiment un monstre dans son corps et toute sa problématique est de réussir à le maîtriser. Mais, Hulk est aussi doué de sentiments. A partir de là, est-ce vraiment un monstre ?

Je m'arrête là, ma propre réflexion me fait remettre certaines perspectives en question. Je repense à la rouquine qui m'a insulté de monstre. Pourquoi en serais-je un plus que Bruce Banner ? Et n'est-ce pas la perspective des gens qui me fait penser que je pourrais être un monstre ?

“ _ Les gens sont généralement idiots. Pire, la tempête les a rendu fous. Certains peuvent être dignes de confiance. Phaner cherche créer une cohésion saine pendant que les autres groupes s'échinent à s'écharper. Je suis d'accord, il y a des cons. Mais, en ce moment, pour survivre, on a besoin des uns des autres, qu'ils soient importants ou non. Tu ne penses pas ?

Je tourne la tête vers l'arbre qui me cache mon interlocuteur, c'est plus facile ainsi. J'ai l'impression d'avoir fait glisser la conversation vers autre chose. Une chose qui appartient plus aux convictions profondes qu'à un soi-disant exercice thérapeutique. Impossible de savoir si mes paroles vont être bien accueillies ou au contraire complètement rejetées.

“ _ Pardon… j'aimerais être doué en conversations.

Je ferme les yeux, espérant ne pas avoir brisé ce moment étonnant.
Grow up - Lac Stymphale - Spiza - 14 février 2021


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Jeu 25 Fév - 9:14

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La réponse du Green tarda à venir, comme s'il hésitait à lancer de nouvelles phrases. À la surprise de Spiza, l'homme à la houpette ne lança pas une nouvelle phrase qui ferait partie de l'exercice. Après tout, le polonais était le seul à avoir recours à ce genre d'exercice thérapeutique, tandis que son interlocuteur, cheveu sur la soupe, s'était posé près de lui en, ce qui parut être pour Spiza, une tentative de lui offrir un peu de compagnie.
L'homme s'épencha sur un questionnement personnel. Il y ajouta des comparaisons à des super héros dont Spiza avait déjà entendu parler, bien entendu, sans s'y connaître plus que de manière superficielle. L'explorateur resta silencieux, les yeux baissés vers un insecte qui grimpe le long d'une feuille morte. Malgré cette distraction apparente, ses pensées s'étaient activées alors qu'il tentait de réfléchir sincèrement à la question. Pour lui, l'existence d'un monstre se décidait résolument sur les actes de l'individu, et non sur son physique. Mais ses lèvres restent scellées, de peur de dire quelque chose qui briserait la paix du moment. L'occasion de réagir s'envola rapidement ; le Green débita un nouveau flot de mots portés sur la réflexion. De toute évidence, il réfléchissait bien plus que Spiza. Il se questionnait sur des choses, des contextes et situations, que le polonais enterrait au fond de ses pensées. C'était bien trop difficile de prendre position lorsque on préférait faire plaisir à tout le monde.

L'homme à la houpette lui servit l'opportunité de s'exprimer. La phrase « tu ne penses pas ? » paraitrait triviale, inoffensive pour n'importe qui. Pour Lucjusz, elle était vague qui bouscule, qui engloutit. Il se retrouvait dans l'oeil d'un cyclone de mots qu'il parvenait difficilement à organiser. Parfois même, c'était tout le contraire : les pensées se taisaient, ne lui offraient que des onomatopées inintelligible qui le rendaient ridicules. Cette fois, et comme à chaque fois qu'on l'interrogeait sur le régime Phaner, il se trouva face à un néant de vocabulaire et d'idées. Son interlocuteur était probablement plus avisé que lui pour répondre à la question et il se glissa, presque à quatre pattes, pour faire face au blond. Timidement, il s'installa face à lui, profita de l'occasion pour jeter un regard à son visage qu'il avait déjà aperçu plusieurs fois sans pouvoir y mettre un nom.
— Dis, sa voix se terra au fond d'un terrier imaginaire, farouche, on l'entendait à peine, tu penses que Phaner a de bonnes intentions, alors ? Pourquoi est-ce qu'il y a tant de gens qui sont pas d'accord, t'en penses quoi ? Son ton reprit un peu d'assurance. Il lui était bien plus facile de demander l'avis de quelqu'un que de donner le sien, aussi il eut recours à sa méthode préférée : la fuite, et l'interrogation boomerang. Ses mots furent suivis d'un petit sourire, timide mais chaleureux, comme pour l'inviter à donner son avis. Il se fit une note mentale de discuter plus de héros et de monstres plus tard, mais leurs deux sujets de conversation lui parurent trop distincts l'un de l'autre pour pouvoir coexister.

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Jeu 22 Avr - 10:42
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Un nouveau silence s’étire. Encore et encore. Une seconde de plus. Voir même quelques minutes. C’est le bruissement des feuilles qui m’assure que l’autre Green ne s’est pas carapaté sans demander son reste. Il s’installe en face de moi, un peu timidement, mais surtout avec un intérêt dont je n’ai pas l’habitude d’être la cible. Je rougis, je détourne le regard et me mords la lèvre inférieure. Je préférais quand il était de l’autre côté de l’arbre, c’était bien plus facile à gérer et bien plus simple psychologiquement.

Il s’installe et impose en une phrase sa curiosité, des gouttes de sueur dégoulinent le long de ma nuque pour couler jusqu’à mon pantalon. Je perds mes moyens, je le sens, alors que le sujet m’intéresse au plus haut point mais il est entré un peu trop brusquement dans ma zone de confort. Je me plaque un peu plus contre l’arbre, je souris de manière contrite et je laisse mes bras collés contre le long de mon corps.

Le regard toujours détourné, je ferme les yeux pour rassembler mes pensées. Phaner… Phaner… je déglutis difficilement et prends une longue inspiration. Je suis un peu en nage mais mon pull orange à l’avantage de cacher mon malaise. Les mains moites, je les croise devant mes genoux pour prendre le moins de place possible. Je laisse à mon interlocuteur s'immiscer de ce côté de l’arbre.

« _ Je… euh… enfin. » Mes yeux paniquent et bougent dans tous les sens. Ils s’arrêtent soudainement sur une feuille et cette vision m’empêche de paniquer encore plus. « Tu vois, je… » Je décide de ne pas me laisser marcher dessus plus longtemps. Phaner ne veut pas de faible parmi les siens, alors, je plante mon regard dans celui du blond. C’est tout le courage dont je suis capable et ça me semble déjà énorme. « Phaner a de bonnes intentions. Il a fondé les Greens, et tout ça ! » Mes bras se lèvent et englobent la forêt, les constructions et tout ce qui fait les Greens. « Il nous nourrit depuis plus d’un an, je n’ai jamais eu aussi faim que les Chevaliers, jamais eu aussi froid que les Pirates et je ne me suis jamais senti seul comme les Vagabonds ! » Faux, faux et faux. J’ai crevé la dalle des jours durant, perdu des kilos entiers et volé de la nourriture en espérant survivre. Je cru mourir de froid pendant des tours de garde interminables, sans aucun vêtement chaud. Et, je ne me suis jamais senti aussi seul que depuis la tempête.

Pourtant, j’y crois, dur comme fer.

« Ceux qui ne croient pas en Phaner sont ceux qui n’ont pas encore compris. Je ne leur en veut pas… mais ils finiront par comprendre… On ne peut pas vivre sereinement tous ensemble si on ne sacrifie pas tous un peu de nos libertés, si on accepte pas de tous participer. » Mon regard est intense, je suis transcendé par mes propres propos. « Je… vraiment, je n’aurais jamais pensé dire ça à voix haute… mais… je pense qu’il est guidé par une force supérieure… »

Je laisse tomber cette dernière phrase. Je n’ai juste pas d’autre explication. Phaner cherche à ce que tout concorde, à ce que les groupes parviennent à s'entendre au mieux. Il a une force de caractère que je n’ai jamais vu tout en étant proche de chacun d’entre nous. Et puis, j’ai vu une tempête démentielle, je suis désormais bloqué dans une bulle temporelle, pourquoi une forme de dieu ne pourrait-elle pas exister ? Je ne suis pas croyant, mais mes convictions sont capables de me guider.

Un nouveau silence se crée, je lâche le Green du regard et je passe une main dans mes cheveux pour me donner un peu de confiance.

Grow up - Lac Stymphale - Spiza - 14 février 2021


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