You're Rudolph, a freak with a red nose, nobody likes you | ft Bloody Mary [FB]

Little Fang sent des gouttes glacées faire leur chemin à travers les couches pourtant nombreuses de ses vêtements. Il déteste le froid, il déteste la pluie, il déteste beaucoup de choses. Et là tout de suite, il déteste l'hiver. Mais il y a quand même quelques trucs qui l'aident à rester optimiste, comme le repas de noël qu'ils avaient au lycée, et les cadeaux. Surtout que maintenant c'est beaucoup plus facile de voler des trucs sans se faire prendre, il a toujours aimé faire des cadeaux Little Fang mais cette année il a beaucoup trop d'occasions d'en voler et il s'est retrouvé avec une assez grande collection de trucs en tout genre.

Alors il a décidé qu'il allait commencé à distribuer un peu, et son premier stop c'est chez Bloody Mary, malgré la pluie qui essaie de le bully.

(Il s'est fait viré de la voiture aussi) (Tout ça parce qu'il bougeait trop) (Mais ça c'est un détail, c'est principalement pour lui donner son cadeau qu'il va voir Bloom) (Et puis si il peut squatter un peu sa voiture ça sera juste un bonus)

Il se rapproche donc de la voiture rapidement, et s'apprête à ouvrir la portière avant de se reprendre. Peut-être que c'est pas la meilleure idée au monde ça. Il a beau avoir très très très froid ça se fait peut-être pas trop de rentrer dans sa voiture sans rien demander. Il toque donc à la vitre. Plusieurs fois.  


Il attend une demi-seconde le poing en l'air, puis se remet à toquer.


Et il sort fièrement le vernis à ongle de sa poche, l'agite devant la fenêtre. Il a aucune idée de quel jour on est, c'est certainement pas encore le 25 mais il est tombé sur ça pendant qu'il s'amusait à trouver des cadeaux en ville et il s'est dit que la couleur – rose pourpre – lui plairait. Un grand sourire aux lèvres il espère que Bloom voudra bien laisser rentrer le chien mouillé.
 

Le tonnerre gronde derrière Little Fang et il a l'impression que le ciel se déchire, comme si la pluie ne suffisait pas. Il n'a jamais vraiment eu peur de l'orage jusque là, mais les éléments qui se déchaînent ça lui rappelle de sacrés mauvais souvenirs. Alors lorsque Bloom lui ouvre il s'engouffre rapidement dans la voiture, soulagé d'y avoir trouvé refuge. Un rire lui échappe à la mention de son état, effaçant très vite de sa mémoire le soupire qu'il a pourtant bien entendu. Il s'en fout qu'on lui donne des choses par pitié Little Fang, tant qu'il a ce qu'il veut.


Et en baissant sa capuche il secoue ses cheveux dans tout les sens, joue du surnom ressuscité pour l'occasion. Surpris par la couverture qui lui atterrit dessus il se stoppe net – hésite un instant à la mordre pour continuer le jeu – puis s'emmitoufle dedans. Et ça ne l'aide pas à arrêter de trembler, le tonnerre gronde toujours dehors, mais il trouve ça gentil de la part de Bloom.


Et son sourire est doux, sincère pour une fois.
Il est content d'être venu Little Fang, même s'il a dû affronter le froid et la pluie pour ça, et que maintenant il a bien du mal à détacher ses mains de la couverture. Mais il finit par le faire, et sort le vernis pourpre d'un geste triomphant – même s'il tremble. Il pose le flacon devant Bloom, comme on présente une offrande. Et il ne peut pas s'empêcher de stresser, parce que si ça se trouve son cadeau ne lui plaira pas, ou pire, il fera semblant qu'il l'aime mais ne l'utilisera jamais.


Une fois l'offrande donnée il replace son bras dans la couverture et décide de ne plus jamais sortir de son cocon de chaleur. Et bien sûr il est trempé donc la couverture va bientôt absorber l'humidité de ses vêtements et être aussi froide qu'eux, mais pour l'instant il s'en fiche totalement. Pour l'instant il se mord l’intérieur de la joue pour s'empêcher de déballer un peu plus d'idioties, parce qu'il aimerait bien rester un peu plus longtemps. Il s'est déjà fait viré d'une voiture aujourd’hui, ça lui suffit.

Il s'empêche de trop bouger Little Fang ; mais ses yeux eux s'activent, suivent chaque mouvement, chaque changement d'expression. Et comme d'habitude, il n'a aucune idée de ce que Bloom peut bien avoir en tête. Cette pensée le fait sourire. Il a toujours aimé les mystères, même si maintenant qu'il y pense celui qui se trouve devant lui pourrait bien être un peu trop difficile à résoudre.

Parce que lorsque Bloom se rapproche il n'a qu'une envie : passer ses bras autour de son cou pour l'obliger à rester. Un élan qu'il ne cherche pas à comprendre, il se contente de s'imaginer le faire, sans bouger d'un pouce. D'abord parce qu'il est trempé, mais aussi parce qu'il sait que Bloom n'aime pas être touché sans être prévenu (même si lui, il ne l'a pas prévenu).
– c'est bien un Pirate ça, à ne pas respecter ses propres règles.


Et si son ton questionne, il ne va pas jusqu'au point d'interrogation. Même si il aimerait bien savoir si le vernis lui plaît, même s'il se dit que si Bloom ne l'essaye pas c'est qu'il ne l'aime pas, même si ses pensées s'égarent à nouveau jusqu'à créer un nœud d'anxiété bien difficile à délier... Mais il sourit en pensant que Bloom l'a appelé chaton – il se sent plus chiot que chaton Little Fang. Il hausse un sourcil fasse à la question, tandis que ses yeux fixent la clope entre les lèvres de Bloom.


Et il sort ses mains de la couverture, les rapproches l'une de l'autre pour imager son idée. Il en profite pour se redresser, bouger un peu. Il n'est pas trop sûr de la meilleure façon pour attaquer la suite par contre, ne sait pas si ça va être très bien reçu. Bah, Bloom ne lui en voudra pas si ?


Et ses mains s'agitent, racontent plus qu'il ne dit, il tente comme il peut de défendre son cas. Mais ses joues rougissent un peu lorsqu'il parle du déguisement. Ce n'est pas qu'il n'assume pas, c'est qu'en fait – il n'assume pas. Pas trop. Alors il passe une main nerveuse dans ses cheveux. Se demande ce que Bloom peut bien penser de tout ça. Se dit qu'avec un peu de chance il ne devra pas changer sa façon de l'appeler, ça le rendrait un peu triste de devoir l'appeler Bloody Mary.

La tête posée sur ses bras Little Fang écoute l'histoire, attentif. Il a essayé de trouver la morale de l'histoire, comme le lycée lui a apprit, mais s'est finalement laissé bercer par la voix de Bloom. Bloom qui s'en fiche que Noah se déguise, Bloom qui a l'air de s'en moquer que son surnom vienne d'une fée de dessin animé. Quand il raconte son histoire il lui fait un peu pensé à sa maman, elle lui en lisait parfois quand il était encore elle et qu'elle osait les réclamer. Et Little Fang se demande se demande si comme sa maman Bloom change les histoires à sa sauce, il ne compte plus le nombre de fois où il s'est rendu compte à l'école qu'il avait entendu une version fausse – différente, en tout cas. Alors lorsque Bloom marque une pause il a pas mal de questions et se redresse, les sourcils froncés.


Ça a dû lui faire une sacrée surprise à Raimondin de la voir comme ça sa Mélusine. Alors Little Fang reste un peu sur sa faim, il veut savoir si elle s'en est sortie.


Il fixe Bloom un instant en se demandant si il a quelqu'un dans sa vie lui. Bien sûr il connaît les rumeurs qui tournent autour de Bloody Mary, comme quoi il se fait passer pour une femme pour arnaquer les gens, mais il se demande si il y a quelqu'un qu'il aime plus que les autres. Il ne saurait pas expliquer pourquoi mais il a du mal à l'imaginer en couple. Son regard se détourne pour se diriger vers la vitre, la pluie ne s'est pas arrêtée et il a peur d'avoir poser trop de questions. Est-ce qu'il pleuvait quand Mélusine a été obligé de fuir ?


Encore une question, pour combler le silence qui pourrait s'installer. Il ne veut lui laisser aucune chance au silence Little Fang, il l'a toujours détesté.

Little Fang inspecte le petit sac d'un œil intrigué, se demande si Bloom a plus de maquillage que sa maman en avait. Ça lui semble impossible, elle adorait ça, se maquiller. Elle n'aimait pas les hommes non plus, mais elle n'en était pas un elle. Et Little Fang se demande si Bloom se déteste, si comme lui il aurait aimé être une fille (pour faire plaisir à sa mère) pour ne pas être un connard. Il remarque le sourire triste de Bloom, son haussement d'épaule. Alors il sourit Little Fang, se redresse un peu lui aussi.


Mais quand même, c'est dommage de ne pas savoir ce qu'elle est devenue... Bah ! Au moins il peut s'imaginer n'importe quoi. Et dans sa tête Mélusine
s'enfuit et ne revoit plus jamais Raimondin,
ou retourne tout le pays contre lui et règne seule,
ou encore l'étrangle avec son corps de serpent,
ou bien Raimondin la retrouve et elle meurt, mais ça il le repousse très loin dans les possibilités.


Il n'est pas sûr d'aimer Loyal, il a l'air de réfléchir un peu trop tout le temps et ses yeux se posent trop sur les gens. Mais si Bloom l'aime bien alors il veut bien faire semblant de l'aimer aussi, et puis peut-être qu'à force de faire semblant ça sera vrai. Ses yeux se posent sur la trousse de maquillage à nouveau, est-ce que c'est lui qui fait son maquillage avant que Loyal entre en scène ?


tu vas le maquiller lui ?
et moi ?

Il demande tout ça avec un sourire Little Fang, mais même si il essaie de le cacher (il ne le comprend pas) son ton est doux-amère. C'est qu'il aime bien Bloom, et que peut-être qu'il n'avait absolument rien contre Loyal avant que son nom ne sorte de sa bouche. Il ne sait pas vraiment d'où ça sort, et il n'aime pas vraiment ça Noah. Alors il soupire, sort les mains de la couverture – s'empêche d'en passer une dans ses cheveux en les tordants un peu l'une contre l'autre. Il joue quelques instants avant de regarder Bloom à nouveau.


Et ses yeux s'enfuient vers ses mains à nouveau. Pourquoi il a fallut qu'il rajoute en fée ? Comme si lui demander si il allait se maquiller c'était pas déjà assez gênant. Mais il aime le vernis alors ça devrait aller non ? Bloody Mary se maquille pour séduire les gens et leur voler des trucs, ça c'est ce qu'il a entendu. Mais s'il n'aimait pas se maquiller il ne le ferait pas si ?

Les yeux toujours fixés sur ses mains Little Fang répond au rire de Bloom par un sourire. Il reste silencieux un moment, en se disant que quand même Bloody Mary malgré son surnom est toujours plus gentil que ce à quoi il s'attend. Il a quand même du mal à l'imaginer distribuer des cadeaux comme ça, gratuitement. Il relève les yeux, se laisse surprendre par les sourcils froncés de Bloom. Un rire (légèrement nerveux) lui échappe.


Il a beau avoir un sourire sur le visage, ses yeux eux interrogent. Il a comme l'impression d'avoir raté un truc. Et il se dit que si Bloom continue à fouiller sa trousse de maquillage c'est que ça doit avoir un rapport avec ça non ? Il s'avance un peu, inspecte son contenu. Si il veut faire un stand pour toute la semaine ça risque d'être un peu short comme stock, c'est peut-être ça qui lui fait froncer les sourcils.


Persuadé d'avoir trouvé la solution au problème de Bloom il se redresse, son sourire s'agrandit.


Non parce que, y a une explosion prévue ce soir là. Et si il peut ne pas y avoir trop d'enfants à terrifier dans les alentours ça ferait du bien à sa conscience. C'est qu'elle est déjà bien peuplée pour quelqu'un de si jeune. Son sourire se fige un instant, avalé par des souvenirs constamment rejetés. Ses mains (tremblantes) se retrouvent à nouveau sous la couette, tandis qu'il s'oblige à retourner dans le présent. Il sourit à nouveau.


Pas en fée il a bien compris, mais Bloom ne lui a pas donné de réponse au final. Et lui il veut savoir, c'est important.

La caresse le surprend mais Little Fang l'accueille avec joie. Il cache sa perplexité par un sourire, ne comprend pas trop la réponse de Bloom. C'est qu'il pensait avoir trouvé son problème, et une solution, mais pallier à son manque de maquillage pour la fête n'a pas l'air si urgent que ça au final. Emmitouflé dans sa couette il observe le Pirate, il essaie de trouver les mots pour lui dire qu'il pense que ça lui irait bien, si il se maquillait. Mais ils restent coincés dans sa gorge, alors il se contente de le fixer et d'un haussement d'épaule pour répondre à sa question. Il ne dira pas qu'avant la Tempête, parfois, quand il était seul dans l'appartement, il prenait les pinceaux dans la trousse à maquillage de sa mère et les faisait glisser sur sa peau. Ce n'est pas grand chose, vraiment, il ne mettait même pas de couleur, la sensation lui suffisait.

Mais il s'est tellement battu pour faire oublier aux autres ses années en fille qu'utiliser du maquillage sonne comme une trahison envers lui-même – ce lui-même dont il a fabriqué l'image peu à peu. Il y a des choses qu'on ne peut pas avouer, même pas à Bloom, pas encore en tout cas. Heureusement le silence qu'il a provoqué ne dure pas longtemps, tandis que Bloom enchaîne. Il hausse un sourcil, ça lui semble étrange que l’hôpital leur fasse autant confiance, c'est qu'ils pourraient les vendre, ces cadeaux, au lieu de les donner. Mais peut-être que Loyal a plus de contacts que ce qu'il pensait, ou qu'il a une réputation à laquelle il tient. Ses pensées se jettent sur cette distraction et enchaînent les questions –
comment ils se sont rencontrés avec Bloom ?
et puis pourquoi ils distribuent les cadeaux ensemble ?
et Loyal, il lui veut quoi à Bloom ?
est-ce qu'ils vont passer toute la semaine ensemble ?

Mais les questions restent dans ses pensées. Bien à l’abri.


Clin d’œil pour masquer son embarras. La vérité c'est qu'il y a des jours qui lui échappent, des souvenirs qui ressemblent plus à des rêves – cauchemars – qu'à des moments. Il se rend bien compte que ce n'est pas normal, mais vraiment, qui a le temps de se poser des questions ? Si les heures ne font pas de sens et qu'il y a des blancs dans sa mémoire il n'a qu'à écouter les récits des autres pour étouffer ses peurs. Et si personne ne sait où il était un soir – ou deux, ou trois – ce  n'est pas bien grave. Ses yeux se posent sur la trousse à nouveau, il repense aux caresses des pinceaux sur ses paupières, ferme les yeux puis les rouvre doucement.


Il précise, comme pour se rattraper. Est-ce que c'est grave si il aimait ça ? Mais Bloom va maquiller des gens, et puis il a bien dit « j'en sais rien pour l'instant » pour la fête, ça veut dire que c'est une possibilité. Non ? Il hausse les épaules, fait semblant que ce n'est pas grand chose alors que son cœur bat à cent à l'heure. Parce que même si il se dit que s'il y a une personne qui ne peut pas le juger c'est bien celle qui possède une trousse à maquillage, il ne peut pas s'empêcher de craindre que Bloom se moque de lui. Mais il est prêt à être déçu, il ne peut pas vraiment faire machine arrière maintenant de toute façon.


Encore pire.

Si Fang tremble de froid, l'angoisse qui l'envahit ne fait rien pour l'aider. Il hausse un sourcil lorsque les pinceaux sont levés comme des armes et sourit face à la confiance de Bloody Mary, mais le soupir de soulagement qu'il s'apprêtait à libérer se bloque dans sa gorge. Réessayer ? Il a envie de dire oui Little Fang, mais il y a cette voix dans sa tête qui est pleine de questions, pleine de doutes.


Il n'attend pas vraiment de réponse, c'est sa peur qui pose des questions. Là ? Dans sa voiture ? Il jette un coup d’œil aux alentours et s'imagine des ombres, des silhouettes qui se dessinent à travers l'averse. Et si on les voyait ? Il aime penser que l'avis des autres ne l'intéresse pas, mais ce n'est qu'un mensonge que son ego lui raconte pour booster son morale. En réalité, Little Fang aime être du bon côté des gens, il aime les brosser dans le sens du poil, déjà parce que ça lui permet de vivre plus confortablement mais aussi et surtout parce qu'il aime être aimé par les autres. Or, il ne fait pas bon d'être maquillé chez les Pirates. Mais en même temps... ce n'est pas n'importe quel Pirate qu'il a devant lui, c'est Bloom. Et là, tout de suite, c'est de Bloom qu'il veut être aimé.

Son regard s'assombrit quand Bloom lui demande si il lui fait confiance, la réponse vient immédiatement : non. Il vit au crochet des autres, mais ce n'est pas pour autant qu'il est prêt à leur accorder sa confiance, il a apprit que n'importe qui peut changer de comportement en un claquement de doigt. Mais il avale malgré tout ses mots, les empêches de sortir, c'est qu'il l'aime bien Bloom, il peut au moins faire l'effort de réfléchir. Ce n'est pas comme si il lui avait demander de lui confier sa vie, la question est : est-ce qu'il fait confiance à Bloom en matière de maquillage ? Oui, totalement. Il hoche la tête de manière affirmative, donner de la voix à sa confiance serait trop lui demander.

Pour tromper son silence Little Fang occupe ses mains, commence à essayer de sécher ses cheveux avec la couette donnée par Bloom. La couette en question étant à présent bien imbibée d'eau ça ne marche pas vraiment très bien mais c'est mieux que rien, et puis il se dit que s'il va se faire maquiller autant que de l'eau de tombe pas toute les 30 secondes sur son visage. Il se place en face de Bloom, les jambes en tailleur. Il tente comme il peut de faire croire qu'il est sûr de lui mais le tremblement de ses jambes et ses mains qui jouent nerveusement avec la couette le trahissent. Toujours ce doute, cette peur sous la peau. La confiance est contagieuse il paraît, et lui il fait ce qu'il peut pour laisser celle de Bloom l'envahir.


Il se force à fixer son regard dans celui de l'autre, fait un pas dans le vide.

Fang jette un regard interloqué sur l'élastique que Bloom lui tend, puis se rend compte que ses cheveux lui arrivent jusqu'aux épaules. Il sourit en tirant sur l'une de ses mèches, ça fait longtemps qu'il ne les as pas eu aussi longs. En les attachants il se demande si ils ne sont pas plus longs que ceux de Bloom, c'est difficile à dire à cause de ses boucles, alors que lui les as lisses, bien qu'un peu ondulés avec la pluie. Il ne sait pas si ça lui va aussi bien à lui qu'à Bloom les cheveux longs, ça fait longtemps qu'il ne s'est pas bien regardé dans un miroir.

Il passe la serviette sur son visage puis laisse la fée opérer, à défaut de savoir quoi faire pendant que Bloom le maquille, il ne fait qu'écouter. Autant ses directives que ses histoires, auxquelles il sourit quelque fois. Mais contrairement à ses habitudes il n'essaie pas de combler les quelques silences qui s'installent, ne pose pas de questions. Il se dit que Bloom ne lui en voudra pas, ni pour son silence, ni pour ses légers tremblements.

Il a l'habitude d'avoir peur Little Fang, il en a tellement l'habitude qu'il a parfois du mal à savoir de quoi exactement il a peur. Souvent, il a juste peur d'être seul. Aujourd'hui il a plus peur que quelqu'un vienne, qu'on les découvres. Qu'on le découvre lui, en train de se faire maquiller. Et il s'oblige à se dire que c'est de ça dont il a peur. Que ce n'est pas Bloom qui lui fait peur. Bloom qu'il ne fixe jamais dans les yeux très longtemps. Bloom qui est proche, trop proche.

Et si je l'embrassais ?

Concentré sur sa respiration qu'il essaie de faire la plus inexistante possible, il met quelques secondes à se rendre compte que les mains qui se sont éloignées de son visage ne vont pas revenir. Et même si ça le soulage un peu de la tension qui l'envahissait il ne peut pas s'empêcher de déjà les regretter. Il prend le miroir, s'examine dans ses nombreux reflets. Il suit les traits avec ses doigts mais sans toucher, peur de gâcher. Ses doigts remontent jusqu'à l'élastique que lui a prêté Bloom, il le fait glisser pour libérer ses cheveux. Il cligne plusieurs fois des yeux, une expression difficile à lire sur le visage. Il est soudain très triste Little Fang, et après quelques temps à se regarder il rend le miroir, et l'élastique.


Et si je l'embrassais ?

Il ne sait pas trop quoi dire de plus Noah. Bien entendu il sait ce qu'il aimerait lui dire, que c'est magnifique, que lui il tuerait pour voir Bloom avec du maquillage, que vraiment c'est injuste qu'il sente le besoin de se cacher. Mais il a peur de rendre Bloom triste. Et puis c'est enfantin, vraiment. Alors il se contente de sourire, un peu tristement, mais avec beaucoup de joie au fond.


C'est dit comme s'il demandait un croissant à la boulangerie, avec la confiance nerveuse de quelqu'un qui a préparé sa phrase avant d'arriver devant le comptoir. Sûr de la phrase, mais nerveux de l'interaction plutôt que de la réaction. En réalité, il ne sait pas quelle réponse il veut avoir.

La main de Bloom vient remettre de l'ordre dans ses cheveux, et Little Fang sait déjà quelle sera sa réponse. Ses doigts jouent nerveusement avec la couette. Et maintenant ? Merde c'est si embarrassant. Il s'y attendait au fond, mais ça n'empêche pas que ça craint. Il hausse un sourcil face à la phrase de Bloom, ce qu'il considère comme une fausse excuse.


Commencée sur le ton de la blague, sa phrase se finit avec un sourire pas très sûr de lui, un regard qui se baisse. Il ne veut pas agir comme un enfant Little Fang, il fait ce qu'il peut pour ne pas avoir l'air blessé, pour avoir l'air de quelqu'un qui a  bien prit ce rejet. Et en réalité ça le rassure un peu que Bloom lui donne cette raison, parce que c'est une raison qu'il peut comprendre à défaut d'y croire. Il y a toujours cette peur qu'on le rejette parce que c'est un mec. Si ça avait été sa raison, là ça aurait été plus compliqué, il n'aurait pas compris. Après tout Bloom se maquille, c'est obvious qu'il est gay.


Il a bien fait, apparemment. Mais il ne sait pas trop quelle est la marche à suivre maintenant, il aurait peut-être dû y penser avant de poser sa question. Il ne veut pas rendre les choses bizarres entre eux. Les yeux fermés le temps d'une respiration il les rouvres avec un sourire et une main tendue.


Si il fait semblant d'être mature peut-être que son cerveau pensera que c'est vrai, peut-être que son envie de l'embrasser partira toute seule. Il l'espère en tout cas. Parce que si la raison de Bloom c'est que leur écart d'âge est trop grand ça ne risque pas de s'arranger... Il fait donc semblant Little Fang, et c'est un bon acteur quand il veut. Un ton taquin dans la voix, on en oublierait presque son air de chien battu une minute plus tôt.


Un clin d’œil plein de vent pour les convaincre tout les deux que c'est le cas, il se sent poussé des ailes et donne des conseils aux questions qu'il n'osait pas poser tout à l'heure.


Ils savent tout les deux pourquoi Bloom ne se maquille pas chez les Pirates, et Little Fang n'a pas encore d'ailes assez grandes pour lui demander ça. Mais au moins pour le Nouvel An. Et peut-être, peut-être que ça pourrait lui montrer l'exemple. Pour le moment, lorsque le jeune Pirate entend des voix à l'extérieur et qu'il se rend compte que les autres sortent de leurs voitures son premier réflexe est de baisser un peu la tête pour l'éloigner de la fenêtre.