À gauche, ils baratinent À droite, ils ont plus d'cœur [ft. Cursed]

Ce n'était pas Halloween, ni le premier Avril... Seulement un jour de l'année ou il était temps de résister de se moquer. Ceux qui voulaient contrôler s'était bien fait pigeonner avec leurs chaumières à moitié brûlées à piéger la jeunesse dans le travail forcé. Phaner avait poussé les chevaliers à accepter leurs présences sur leurs territoires pour mieux les contrôler, mais certains n'allaient pas se laisser faire sans y répondre, parce que bien que maladroits, ils en avaient la capacité. Il ne faut pas les sous estimés, les corps athlétiques, les têtes matraquées par leur rythme imposés.

Au fond, Jupiter en avait marre de la tête des verts. Entre la femme qui se prenait malheureusement pour une mauvaise mère, qui lui a fait revivre ses enfers 

Entre l'ancien nerd qui l'a humiliée, qui lui a montré qu'elle ne valait rien, qu'elle n'était pas assez bien,
Entre le docteur aux airs angéliques qui lui a confirmé que les hommes ne sont que des pourritures, qu'ils finiront tous par l'abandonner,

et Entre Phaner, maître des boomers, agissant pour blesser : Jupiter avait de quoi montrer qu'elle n'était pas ok.

Avec le maudit, Cursed, ils allèrent vers le cœur de la population, leurs habitations. Déjà brûlées, il n'avait pas grand chose à faire, seulement en rajouter, ils étaient là uniquement pour les humilier. Ce n'était pas une vraie attaque à proprement parler, seulement un moyen de montrer qu'eux non plus ils pouvaient pas tout contrôler. Contrôler, Jupiter devait avouer qu'elle n'y arrivait plus vraiment, mais ce n'était qu'une question de temps. Le pouvoir reviendrait entre ses doigts, elle a encore de la force où on ne l'attend pas.

Les deux chevaliers étaient armés pour l'infortune de leurs ennemis. L'épée de Damoclès dressée depuis un moment sur le sommet de leurs têtes allait enfin pouvoir s’abattre aujourd'hui. Il fallait bien se moquer de ses incapables, leur rappeler que malgré toutes leurs exigences il n'avait pas le droit de trop s'imposer.

Alors le sac remplis de blagues diverses et variées et les cheveux attachés. Jupiter avançait avec l'homme plus petit, mais bien plus musclé. Chaque greens qui passaient sous yeux elle dévisageait. Ses deux mains étaient dans ses poches, depuis la dernière fois qu'elle était venue ici, elle les avait vidé. Les petits animaux en papier avait distribué pour ne laisser que le vide et le sentiment de rejet. Cependant Jupiter, elle arrive à un peu mieux s'orienter... Grâce à l'autre, elle sait à peu près où se diriger. Puis elle n'est pas seule Jupiter, elle sait que son allié est de qualité, elle sait qu'il ne va pas l'abandonner. Cet homme à ses côtés, elle lui fait confiance, il est qualifié. Ensemble, ils ont prévu plusieurs activités pour montrer à quel point les greens peuvent être désarmés, qu'au lieu de renforcer le territoire des chevaliers, c'est le leur qu'ils devraient protéger.

Une fois positionné devant les divers logements, Jupiter pose des œillades tout autour. Elle fait craquer ses doigts, oubliant la marque noire sur son poignet. C'est avec les aigreurs dans la gorge qu'elle demande avec une fois assurée :

- On commence par quoi ? Par taguer une petite blague ? Ou simplement par ridiculiser leurs habitations ? Il y a tellement de choses à faire pour les faire paniquer. En plus, c'est pas comme si c'était bien méchant. Un rien les ferait criser.

Elle se lèche la lèvre supérieure avant même d'ajouter.

- Puis après ils iront prier le seigneur de nous pardonner pour nos viles actions. Comme si faire quelques boutades allait détruire encore leurs petites maisons.

Jupiter n'avait pas de responsabilité à porter. Simplement parce qu'elle approchait la vingtaine alors elle se moquait bien des répercussions. Elle était loin de l'âge de la sagesse et des bonnes résolutions. Jupiter est la planète du respect des règles, mais du côté sombre de celle-ci c'est l'opposé. C'est le total irrespect, la susceptibilité de tout détruire en seulement un geste, une fraction de seconde. Oh Jessie sait par avance, les autres chevaliers n'auraient pas voulu un tel sort pour les voisins verts, mais l'occupation laissait dans sa gorge un goût trop amer. Trop passifs, ils n'ont jamais l'air d'avoir de rancœurs, alors qu'elle vit dans la colère.

C'est un comble pour un chevalier de ne pas lutter,
On est censé se battre, écraser les autres à la guerre.
Au lieu de ça, entre la dépression et la passivité,
On est loin d'avoir un vrai cadre militaire,
Y a que la jeunesse pour résister,
Y  que la jeunesse pour militer,
Juste pour les tourmenter,
Sans pour autant violenter.

Jupiter aime les soirées où il y a de la drogue à consommer, où on doit enfreindre le règlement. Cela fait gagner en réputation, tout simplement. Combien de personnes allez les acclamer dans leurs dos pour leurs actes prémédités ? Jessie n'en a aucune idée, mais elle est fière de représenter la jeunesse qui en a marre, la jeunesse en révolte contre la politique en place.

Quand Cursed parle d'enfer, avise sa situation Jupiter.

- J'imagine que je ne serai pas pardonnée par notre seigneur pour le début de mes méfaits. Alors autant vivre le moment présent, sans m'en préoccuper.

Relativiser pour se rassurer, parce qu'elle ne sait pas ce qui leur attend après. Autant ne pas penser, autant seulement profiter, autant seulement se lâcher. Jupiter est un petit démon parfait. Elle sait qu'après le harcèlement, les moqueries, le chantage, la perte de sa virginité, le nombre de garçon avec qui elle a couché, Dieu n'a plus grand espoir à ce qu'elle tente de changer. Autant être la peste, celle qu'on déteste, celle qu'on craint, avoir le pouvoir.

Jupiter écoute les histoires de Cursed, c'est l'exemple parfait de la rébellion qu'elle tend à admirer. Bien qu'il soit petit, elle adore entendre les exploits qu'il lui raconte, ça lui donne de nouvelles idées. Bien qu'il n'a pas envie qu'elle reproduise ses anciennes actions, il tente peut-être de la protéger.

- Ouais... Je vois. Il faut qu'ils regrettent leurs actions. L'emplacement va déterminer l'embêtement et le temps qu'ils vont consacrer à le relire dans la continuité.

C'est l'admiration qui accable Jessie. Oh qu'est ce qu'elle aurait aimé qu'il y ait plus de garçon comme lui. Du moins, qu'elle les connaisse. Un sourire en coin fend son visage en deux. Dans ses yeux sombres brille une étincelle. Il est le seul qui a décidé de l’accompagner, il est le seul à résister avec elle, aujourd'hui. Alors, elle se contente de faire exécuter le plan, elle a les idées, les slogans qu'on pourrait crier sur les stades pour enivrer le public et lui, sait comment faire pour au mieux tout appliquer.

Quand il lui demande son avis, elle passe sa main pâle sur son menton et réfléchit. Elle repense à ce qu'elle a vu quand elle est passée, quand elle a pu observer les habitations. Qu'elle idée fabuleuse que de choisir une habitation surélevée et difficile d'accès avec un mur qui offre sur le vide pour les piéger... Alors elle conte son idée, une future et potentielle épopée.

- Il faudrait peut-être le faire sur le mur d'une habitation... Qui offre sur le vide. Ils ne pourront pas l'enlever facilement comme ça. Et puis, dès qu'ils lèveront les yeux pour prier d'atteindre les cieux, ils tomberont sur cet phrase, EN GROS PLAN.

La bouche de Jupiter grimace, cependant suite aux explications, elle ne se permet pas opposition. Cursed a raison. Ils seraient tellement maladroit qu'ils pourraient mettre un incapable comme Hawk et il finirait par glisser tout en bas. Ensuite, ils mettraient toutes les accusations sur les chevaliers, et particulièrement sur leurs bras. Jessie ne veut pas revoir la mort, elle ne leur souhaite pas un si mauvais sort. Elle se contente de hocher la tête et sourit face à la boutade sur leurs responsabilités.

- Tu as raison. J'en connais qu'ils pourraient mettre là, et crois moi, ils finiraient facilement par glisser. J'ai pas tendance à les apprécier, mais justement, j'ai pas envie qu'on vienne pleurer un défunt sur mon épaule. On pourra pas les ramener.

Jessie est le danger, il est vrai qu'elle manque de respect. Cependant elle peut tout aussi bien accepter. Elle ne va pas s'amuser à tout refuser quand la logique brille aux côtés de son allié, parce qu'elle n'est plus seule pour avancer. Ils sont deux à se battre, à se dresser face à l'adversité, c'est ce dont elle a besoin pour exister. Alors, elle n'a pas intérêt à tout gâcher.

- C'est sûr. Ça me rend dingue, ils feraient mieux de couvrir leurs arrières, parce que certains ont tendance à leur mettre le feu au cul.

Jupiter sourit face à sa propre blague. Jupiter suit Cursed, elle jette des coups d’œils autour, elle surveille car elle n'a pas envie de tomber sur quiconque pourrait les déranger, elle n'a pas envie de revoir aussi ceux qui ont tendance à s'opposer à son objectif. Elle en a assez marre d'avoir les nerfs à vif.  Elle a seulement une vengeance, une blague à assouvir.

- Aucune idée. Quand je suis venue j'ai croisé un gars qui m'a menée vers leur sorte de cantine ou réfectoire. Pour plusieurs garçons il avaient le même logement, sans que la pièce ne soit séparée par des compartiments. J'imagine que pour ceux qui dirige les groupes, voir le groupe entier, c'est différent. J'ai pas pu en savoir plus malheureusement.

Malheureusement, elle s'est laissée distraire. Elle regrette un peu Jupiter. Elle aurait du continuer son chemin sans reculer, sans faire de détour, mais cette fois, elle y croit. Ils peuvent y arriver, il suffit de trouver la logique que les greens ont tenté de se suggérer. Cependant, il est plus simple de regretter que d'avancer et d'accepter. Alors ses pensées dérivent à s’accuser, si une personne de son âge l'avait fait, elle l'aurait insulter. C'est seulement sur elle qu'elle peut crier, qu'elle ne peut s'empêcher de faire remarquer qu'elle a été d'une trop grande incapacité.

- Je n'en ai aucune idée. Je n'en connais qu'une, et crois moi on a pas envie de la croiser. Parce qu'elle est loin d'être idiote contrairement à beaucoup d'entre eux... Et là dernière fois, il s'est passé un truc trop étrange, mais c'est pas l'endroit pour en parler. J'espère qu'ils sont trop occupés sur notre camps pour aller vadrouiller ici.

Cursed était plus droit, était plus que carré dans sa mentalité parce qu'il était un stratège. Tandis qu'il était déjà noircit par le passé, Jupiter comparé à lui était d'un doux beige. Elle sort de sa poche le poignet noircit pour s'attacher les cheveux et faire une queue de cheval, ses cheveux noirs se suspendent dans le vide. Les choses allaient devenir plus sérieuses. Sa langue roule sur la lèvre inférieure tandis qu'elle fait craquer ses doigts dans chacun de ses points. C'est machinal. Elle ne doit pas le décevoir, elle ne doit pas se décevoir.

- Le temps de trouver un plan concret, on peut se mettre à l'abri. Derrière un gros bâtiment o personne ne passe, ça serait parfait. Du style, comme cette cantine là. Personne ne doit bien allé derrière j'imagine. En tout cas, t'as l'air d'avoir fait ça toute ta vie...»

Jupiter est prête, elle sourit.

La même expression utilisée et la lumière dans les yeux de jupiter apparaît. C'était ce qu'elle lui avait dit. Seulement, elle n'est même pas sûre qu'il a compris. Qu'est ce qu'il a compris ? Jeu de main, jeu d'origami. C'est tout, ça reste comme ça, pas de jeu, pas de plaisir, restons amis. Jupiter a des difficultés à les garder : parce qu'elle n'est bonne qu'à tout saboter.

- Ouais... Vraiment... Mais j'vais pas te dire les détails. Ce gars-là ne comprend vraiment rien dans de nombreux domaines. Il est brave, mais c'est tout tu vois...

Oh non, Jessie ne va rien dire. Avouer à un adulte qu'elle considère de sa famille qu'elle avait la débauche collée à son ombre. Parler de ça avec Cursed, c'est sûrement bien trop sombre. Il ne faut pas que les masques tombent, il ne faut pas que parlent les murs, bien que gardent les souvenirs les tombent. Oh, Jessie sait garder les choses pour elle, sans état d'âme, sans aucun zèle.

L'homme a trouvé une idée. La brune plisse les yeux pour le suivre du regard. Oh, qu'est ce qu'il lui donne de l'espoir. Quand il arrive à la calmer, c'est lui qui se retrouve déchaîné. Quand elle doit rester responsable, c'est lui qui perd pieds. Peut-être que c’est mieux ainsi : Jupiter énervée et Cursed enragé ne feraient pas mon ménage sur les terres peuplées des petits religieux fermes et coincés.

Le chevalier imite l’autre et se baisse. Pénible ? Jupiter se mord la lèvre inférieure pour retenir un rire, un souffle. Oh ce qu’elle aurait aimé commenter, elle imagine déjà les greens une main sur le ventre se ruer à la file d’attente des premières toilettes à proximité. Jupiter a toujours l’imagination fertile, mais faut-il trouver un moyen de planifier le coup sans se faire chopper. Quand Cursed parle de centre médical Jupiter annonce :

- Il faudra faire attention, je crois que je connais un green qui bosse là-bas. Je te dis pas comme le type était influençable… S’ils sont tous comme ça, ça ne devrait pas poser problème, mais ça serait trop facile.

Jupiter songe à Némo, puis aux autres. Finalement, toutes ses dernières interactions avec groupe énervant avait du bon. Ils allaient tous servir à quelque chose, chacun un petit pion. Hawk serait un chevalier a avancer bizarrement, de manière plus décalée si bien que la jeune fille a du mal à l’envisager, à prévoir ces mouvements. Se rapprocher pour caresser les papier au lieu des courbes et de la peau claire et échaudée. Némo serait une tour, puisque il va droite au but, il est honnête et ne passe jamais par plusieurs chemins pour atteindre son but. Parler en toute honnêteté, conserver la vérité et laisser libre aux autres d'agir pour leurs bienfaits. Enfin, il reste Calico qui pour Jupiter lui fait penser très certainement à la dame parce qu’elle a réussit à l’atteindre où Jupiter ne l’attendait pas. Tenir tête, lutter, percer les failles facilement pour gagner. Cursed était le joueur qui réfléchissait où placer les pions tandis que Jupiter lui donner les rôles de chacun, les emplacements et les les potentielles failles possibles face aux positions. C’était un grand jeu familial entre celui qu’elle considérait comme un fraternel et ceux rêvant de l'utopie éternelle.

Quand il lui pose la question : Jupiter n’a pas le choix, de son âge il n’y a que lui et potentiellement ses camarades de chambres. Si la jeune fille veut oublier, elle n’a qu’à le faire accuser. C’est cruel, mais les chances pour qu’il remonte jusqu’à elle sont limitées tant qu’ils arrivent à rester organiser.

- Quand je suis venue la dernière fois, j’étais toujours avec le même gars. On est allé dans sa chambre et c’était clairement une chambre de jeunes de mon âge environ… Je ne vois pas d’autres personnes qui pourraient porter l’épée de Damoclès que les garçons de cette chambre là, bien que je n’en connaisse qu’un. De toute façon, il est tellement passif... Que ça l'obligera peut-être à s'énerver cette fois ?

Le ton de Jupiter restait bas, mais elle ne culpabilise pas. Ce n’est pas une forme de vengeance ou quoi que ce soit. C’est elle qui disait qu’il y avait un fossé entre elle et lui, c’est elle qui l’a traitée de tous les noms la première fois : pourquoi elle céderait cette fois ? De toute façon, ils se rejetteront sans cesse, c’est leur petite loi.

Jupiter se redresse alors et se met à le suivre tranquillement. Au pire, elle était une amie cette fois. Ils pouvaient seulement dire qu’ils rendraient visite à Fawn ou quelque chose comme ça. Ses yeux filtraient les alentours de temps à autres, tandis qu’elle imitait simplement son allié.

- T’as l’air habitué, c’est fascinant. Une vraie source d’inspiration pour la jeunesse…

- J’en suis sûre.

Non, elle ne doit pas douter, il le lui rappel avec son air ferme et serré. Un coup de pression qui fit un peu se raidir le dos de la jeune fille. Oh l’autorité n’a jamais été quelque chose qu’elle a tendance à respecter. Même sa mère avec qui elle a été assez proche et fusionnelle n’a pas pu la forcer. Les règles ne sont pas faites pour qu’on les suive à la lettre, puisque chacun arrive à en avoir son interprétation, parce que chacun n’arrive pas toujours à s’affranchir de ce qu’elles peuvent compter. Les cours ont été séché, les devoirs ont été falsifiés, et les drogues et l’alcool ont foulé les mains de la jeunesse dans le passé.

Elle continue de le suivre et se demanda ce qu’il avait bien pu faire. Cependant, pas le temps de se creuser la tête et de se poser des questions sur ces vieilles affaires. Jupiter de toute façon n’a pas envie de lui dire ce qu’elle avait fait de son côté: harcèlement, chantage, affront, insulte, et pousser les autres à bout jusqu’à ce qu’ils se blessent. Oui, Jupiter n’avait pas l’envie de montrer qu’elle était du bully la déesse.

- Une autre fois, je crois.
Ou jamais, c’est mieux comme ça.

En le suivant, elle reste aux aguets et lui demande quel sera son plan.

-Dis moi tout.

De nouveau, elle se baisse, et écoute son plan pour en retenir les étapes avec minutie. Jupiter était de nouveau une sorte de bully, ou du moins, elle ne savait juger ce qu’ils allaient faire. Oui, c’était mal de pousser tous les greens à se déverser au même moment, mais depuis qu’ils gênent les chevaliers, ça fait un moment… Ce n’est qu’une vengeance, un grand jeu d’enfant.

Elle prend note de la mission, hoche la tête et commence à se diriger vers l’infirmerie, mais elle ne passe par le même chemin, comme si elle n’avait pas le même destin. La pression foule son échine, mais elle adore ça. Il y a du grabuge, il y a de l’action. Alors elle se glisse après lui, tandis qu’il attire l’attention et entre vers l’infirmerie discrètement. Dans tous ce qu’il y a pendu aux armoires. Jupiter commence à chercher dans toute la mine de produits entassés. Elle tire les tiroirs vers elle pour chercher, avant de trouver le rayon digestion. Elle fait ce que lui a dit Cursed, elle évite de toucher à ce dont elle n’a pas besoin, pour ne pas créer un mauvais dessein.

Bingo. Elle a de la chance : elle en trouve en grande quantité, et la localisation n’était pas la plus complexe à dénicher. Alors ses mains pioches deux boîtes, une dans chaque poche pour ressortir tranquillement. Jupiter a de la chance de ne pas avoir rencontré de problèmes sur sa route, alors elle file derrière le réfectoire et ce coûte que coûte. A la sortie de l’infirmerie, elle ne croise personne et reprend son chemin, sans vouloir les faire tomber dans le pétrin. Si une personne l’a vue passée, elle dira qu’elle cherchait conseil sur la pilule, sur ses règles, ou qu’elle a des problèmes féminins qui nécessite une intervention, et qu’elle n’a pas eu le temps de demander à un médecin. Que son copain n’a pas dénier se protéger, ou bien même que la capote à craqué. Bref, de quoi faire peur ou gêner la plus part de ces petits coincés. Qui irait vérifier ce qu’elle a dans ses poches tant elle n’a rien avoir l’air de se reprocher ? A moins simplement à voir Némo ; il y a tellement de moyens de s’en tirer, de jouer avec facilité avec les mots.

Jupiter finit par arriver au réfectoire. Elle reste à l’arrière pour ne pas se faire repérer, tandis que ses doigts frôlent le carton des boîtes. Ses yeux eux préférent vagabonder, tandis que dans son corps les sensations sont montées. Elle est ivre d’adrénaline, sa joie à l’intérieur ne reste pas si mutine. Dans ses pensées, elle les imagine déjà ramper, faire la queue et finir torturés par l’envie d’aller se délecter des mêmes wc déjà souillés par ceux qui sont déjà passé et ne veulent les quitter. Ça lui fait penser, aux toilettes et aux wc, où elle se moquait des filles qui n’osaient plus la croiser de peur de faire réprimander, ou celles qui tentaient de cacher leurs rondeurs, les honteuses du lycée. Qu’est ce que ça aurait été de lutter contre les anciennes capitaines ? Qu’est ce que ça aurait été de les empoisonner tantôt à les pousser à ce qu’il ne fallait pas ? Est ce que ça aurait été jouissif de faire céder au chantage Maria ? Est ce que c'est aussi abusif que de voir tomber Charlie au sol quand elle se ventait de voltiger depuis des mois ?

Jupiter le voyant arriver lui rend son clin d’œil, complice de la vilaine supercherie. Son dos se redresse, elle quitte ses pensées pour retourner brutalement à la réalité. Cependant, le plan n’est pas finit.

- Ouais, c’était pas bien compliqué. Ils sont bien organisés. A part les faire courir et nous divertir devant leurs wc je vois pas lesquels... Il n’y avait que des cachets. On va devoir les éclater et regrouper la poudre dans un même récipient. J’ai deux boites en plastiques qui contiennent tous les cachets. On commence par ça pour en faire de la poudre ?

De ses poches, elle sort les deux boîtes pour les montrer à son allié. On peut entendre le bruit des petites pastilles sur la paroi se cogner.

Jupiter hoche la tête. L’homme avait déjà pensé à tout. Il était plus malicieux qu’elle ne l’aurait imaginé surtout. Parmi les chevaliers, au lycée et peut-être un peu plus jeune il aurait fait un rivale parfait, ou peut-être un interdit à explorer. Quelqu’un avec se droguer et sécher les cours du lycée. Cependant, il n’était plus l’heure du lycée, tout était terminé, bien que Jupiter n’avait pas encore digérer, qu’elle n’était pas totalement passé à côté. Peut-être que dans quelques mois, elle aura compris que malgré ses efforts, le monde d’avant ne sera jamais ce qu’il était. Elle ne retrouvera jamais ce monde où elle avait pu dominer. Il est mort dans le passé et elle doit l’accepter.


- Personne ne vérifie jamais ce qu’il y a dans l’eau. Donc ils vont boire sans s’en douter…

Jupiter avait vu des choses étranges dans les cafetières au collège. Elle se souvient des serviettes imbibées d’eau, du sucre ou du sel, des sorcelleries que pouvaient faire les jeunes adolescents, ceux qui restent encore de grands enfants.

Elle fait quelques pas, et passe ses doigts et ses ongles sur son menton à la recherche d’une solution. Ses sourcils se froncent, elle se pose de nombreuses questions. Ils ne peuvent pas se faire passer pour des greens, mais peuvent mentir quand à leurs intentions. Encore une fois, il faudra utiliser des contrefaçons.

- Je pense qu’il faut encore mentir sur nos intentions... Quand j’y pense, faut vraiment éviter de se faire repérer près des points d’eau. Sinon, on va se faire cramer… Il faut que l’un d’entre nous y aille pour remplir les carafes de manière équitable. Pendant ce temps, l’autre ne doit pas attirer l’attention. Sinon, ça nous retombera aussi dessus. Faut vraiment être le plus propre possible...


Jupiter se met à sourire, et jette un coup d’oeil à Cursed. Pour une première, elle ne fonce pas à tout à allure. Elle essaie de limiter les dégâts. Parce que l’important n’est pas cette fois de se faire repérer, parce que l’important cette fois n’est pas de provoquer, de gagner en privilège. Il n’est pas aisé de piéger pour piéger, quand il y a beaucoup de risques, quand on a l’habitude de massacrer publiquement, quand on a l’habitude d’afficher ses trophées.

- Tu penses qu’il est possible que j’aille chercher à manger pour quelqu’un en passant par les cuisines ? On pourrait dire que c’est pour Fawn que l’on vient visité ?

Jupiter ne fit rien. Mêler les autres à ses affaires, elle n'en avait rien à faire. La gamine était douée, et jamais on ne l'aurait accusée. Les enfants sont trop pures pour la justice les blâme, les punissent. De plus, elle s'imagine très bien le visage de la gamine enjoué à l'idée de l'aider, chose que Cursed ne partage pas dans sa manière de visualiser les faits. Elle n'est pas confiance face à cette idée, car au plus elle écoute Cursed qui réfute ses idées, au plus elle prend conscience tout est trop délicat, trop compliqué, que jamais ils ne passeront le pas. Ca ne lui pait pas... Elle plisse ses lèvres, mais elle n'a plus le choix. Elle préfère agir que de faire comme les autres chevaliers, résister à une petite échelle avec des blagues de mauvais goûts plutôt que de rester totalement muet.

Alors que Jupiter le suit, elle ne se doute pas du tout de la présence qui ne va tarder. Le territoire a l'air plutôt conquis, et elle se sent presque trop confiante et rassurée. Elle suit sa direction et lui laisse la place face au mur, tout paraît si proche, si sûr.

- Ça marche !

Pendant qu'il fait le chemin dans la cuisine pour récupérer le mortier, elle observe autour, mais ne voit rien de particulier. Son regard dévisage quelque peu les environs. Rien n'y personne ne semble cogner à leurs juridictions.  Il revient rapidement et commence à causer de la santé, alors la jeune commence à continuer la discussion, comme s'ils ne faisaient rien de mal, comme si ça l’intéressait.

- Il n'y a rien de plus important que la santé... Sans ça nous ne saurions avancer.

Quand il lui parle de sa veste, elle ne peut pas lui dire qu'où elle vient, simplement parce que dans sa gorge les mots restent bloqués. Alors elle hésita pendant quelques secondes, ne souhaitant dévoiler la vérité, la source de son mal-être. Elle n'eut le temps de rien, l'épée de Damoclès tomba sur sa tête.

Phaner, le boomer, en personne. C'est que Jupiter était honorée de le rencontrer en personne, en particulier. Son sourire s'élargit, de long, en large. Ses idées et ses plans pour l'instant resteraient donc en marge.

- Arthur n'a rien à voir avec ça. Les choix politiques peuvent-être individuels, vous ne pensez pas ?... Et Peut-être que si vous vous mêliez de votre cul, on en viendrait pas là ?  

Jupiter parle au nom des enquêteurs du surnaturel, de ceux qui possèdent des pouvoirs. Son dos est droit, et sa voix porte jusqu'à ce dernier. Il n'entendra pas toutes les paroles qu'elle n'a pu lui écrire, il ne pourra certainement pas entendre tout ce qu'elle a à lui dire. Cependant, il est en train de faire une lourde erreur : supprimer le surnaturel et contrôler le territoire chevalier ne ramènera en rien la paix. Les petites têtes isolées commencent à discuter, à se monter la tête pour se rebeller. Elle lui jette à la figure quelques mots, refermant ses points sur eux même.

- Arrêtez de penser à ce qu'est le bien à la place des autres. Au lieu de vouloir nous épier, occupez vous de votre population, si elle est si mal en point ! Je commence à en avoir marre de me battre contre un aliéné comme vous...

Jupiter à partir de ce moment là décide de dévisager le plus âgé. Oh non, elle n'a pas envie de porter du respect pour ses aînés, et depuis le début de la mission elle a du temps se contenir. Qu'elle se récompense à sa manière : Phaner est son défouloir. Son majeur se redresse pour lui faire honneur.

Jessie commence à perdre espoir, mais il reste le premier avril, il reste un événement important qui pour elle n'a rien de futile. Jessie rage doucement, son sourire a quitté ses fonctions. Il n'a rien d'innocent... Cette intervention n'est même pas une leçon. Elle a envie de recommencer, encore et encore, jusqu'à finisse par s'écrouler. Cependant, bien que la rage est là, c'est la tristesse qui prend principalement le pas. En dehors de leur territoire, elle se doute que le retour chez les chevaliers ne va pas être de toute beauté. Les mains dans les poches, elle n'a pas directement l'envie de rentrer, l'alcool lui fera sûrement miroiter les idées.

Je le déteste ! Vraiment. Il nous envoie ces pauvres larbins sur le cul au lieu de s'occuper de ses petits pions, et il tente de nous contrôler sans qu'on ose se révolter ? J'en ai marre de l'occupation... Et dans tous ça, les chevaliers acceptent pour beaucoup sans rechigner. Je suis pas là pour qu'on me fasse taire !

Jessie aimerait juste rentrer à la maison... Elle soupire longuement.

Qu'est ce qui est plus bête que d'attendre et se laisser faire ? Non, la garce est peut-être toujours un peu vener, mais elle se laissera pas marcher dessus, Jupiter. Elle est trop grande, trop haute pour ça, elle regarde les gens de haut, et dégainer les mots à l'écrit n'a plus de sens si ce n'est pas assez provoquant, non, faut que les actions aient encore plus de mordant. Elles doivent avoir assez d'intérêts, elles doivent pouvoir lier la foule et l'influencer, ou l'offusquer. Il faut de la réaction, bonne au mauvaise, peu importe, faut que ça cogne, qu'ou non ça plaise.

Les deux n'étaient pas les vrais voyous d'Arcadia, ils voulaient seulement faire chier un peu les coincés. Jessie n'est capable de viser que des individus seuls, en particulier, mais une population entière n'est pas vraiment la proie qu'elle a l'habitude de rechercher. Les pirates ? Les greens ? Les vagabonds ? Ils étaient comme les chevaliers, parfois tous un peu cons. La baston, comme l'appelle les voyous, elle en est capable, mais c'est le second recours après l'engueulade à la mi-able. Non, elle ne veut pas vraiment faire mal pour blesser, elle veut seulement se faire remarquer, laisser des plaies, et écraser les autres pour monter l'estime de soi. Cependant, ces derniers temps, toutes ces conneries marchent pas. Il est loin le temps du lycée, ou elle arrivait à se faire respecter. Maintenant les vieux surgissent de nul part, y a pas temps de foncer dans le lard, y a tout les plans qui foirent.

Jupiter n'est pas très chaleureuse, le dédain la pèse, il se creuse. Ses yeux défoncent le paysage. Il n'y pas a plus évident que sa rage. Combien dedans encore survivra t-elle dedans à la nage ? Faudrait peut-être tourner la page et laisser couler. Abandonner, c'est encore trop compliquer. Se noyer dans les autres émotions, c'est pas encore acceptable, c'est à rejeter. Encore une fois, elle passe à côté, l'idée lui vint à l'esprit, mais elle est poussée derrière les années de gagne. Combien de temps ça fait ? La brune se voit si loin de la Cocagne.

- J'ai dit ce que j'avais à lui dire. J'ai pas besoin de lui répéter.

C'était bien vrai, à y penser, y a peut-être plus intelligent que taguer toutes les rues, que cet espèce de m'as tu vu. Maintenant qu'elle sera surveillé, il sera plus chiant d'agir. Peut-être que Cursed a raison, mais elle n'arrive pas encore à faire vraiment la liaison. Tout ce qu'elle veut maintenant, c'est se laisser aller un peu plus au grès des saisons. Oublier cette ville de merde, et pas repenser aux bienfaits de la maison. Les chevaliers vont leur remonter les bretelles, et son erreur, elle a pas besoin que l'on lui rappelle.

- De mon côté, je pense pas de suite que je vais rentrer. J'ai envie de m’aérer. Je sais pas si j'y retournerai, en tout cas pas de suite. Cursed, je te laisse. On se reverra sûrement au château, j'ai pas envie de me faire sermonner dès mon arrivée.

Que va faire Jupiter ? Ce que les gens font pour oublier. Ce que les gens font quand ils ont le seum, quand ils sont frustrés. Elle va tenter de s'amuser, sachant que ça risque de dégénérer, à se fondre dans les sensations. Peu importe l'état dans lequel elle reviendra, s'amuser est synonyme de dégénérer. Avec elle au sommet, le chaos ne fait que mieux se rependre à ses côtés.

Alors la jeunesse salue le tatouée pour s'extirper. Elle va chercher un groupe avec qui se défouler, un faible avec qui elle peut gagner, ou bien quelqu'un qui saura la rassurer, peut-être simplement une personne avec qui se perdre et oublier dans une fougue inégalée. S'il y a de l'alcool ou de la drogue, ça aura encore plus d'effet. Au moins, ça aura le mérite d'être un peu plus risqué, d'être un peu plus fort que cette vie qu'ils ont tenté de recréer.

Jupiter reviendra pour les faire chier, ou pour simplement les occuper, si d'ici là quelque chose ne l'a pas faite changée...