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Réveil • BM

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Noel
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Noel
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Mar 8 Juin - 16:07
Réveil
Le temps lentement s’écoule et le froid doucement l’enserre, s’infiltre jusque dans sa chair et ses os. Ah, depuis combien de temps est-il ici ? Allongé à même le sol, le crâne contre la pierre dure, un courant d’air qui le réveille. Il a la voix enrouée, bien trop enrouée encore pour parler, discuter, causer, souffler, crier. Comme des années qu’il n’avait pas parlé. Comme si crier l’avait complètement détruit. Il reste ici, encore un moment. A fixer les abords de la bulle, encore et toujours. Celle contre celle il a crié, hurlé à s’en péter la voix et l’esprit. Toujours dans le creux de sa main se trouve la petite pierre. Celle qu’il a balancé contre la bulle, espérant qu’elle ne revienne plus dans sa main. Il cligne des yeux, juste à rester là. Sans plus rien dire. Sans plus rien faire. Rester là, sans bouger. Se laisser partir et il referme les yeux, frisonne le long de sa colonne, se recroqueville lentement sur lui-même. Un souffle dans le creux des lèvres.

Combien de temps reste-t-il ici ?
Il n’en sait rien.

Une truffe vient s’aplatir contre sa joue, des couinements dans ses oreilles. Il entrouvre le regard, pour le poser sur le pelage roux de sa chienne. Elle l’a suivi jusque ici. Elle ressent se tristesse. Il ressent sa peur. Alors il la prend par le cou, passe sa main dessus son dos. Se colle à ses côtés, profite de sa chaleur. Et les voilà qui restent allongés ainsi, tous les deux. A attendre que passe le temps.

Le jour se lève lentement lorsque la chienne redresse sa truffe. Elle te fixe un instant, avant de le réveiller lui qui n’est pas vraiment endormi par terre. Il inspire profondément - preuve ici qu’il n’est pas tout à fait mort. Ouvre le yeux, ne bouge pas. Pas encore. Il reste juste là, à écouter tes pas. Il ne veut pas bouger. Pas encore. Malgré son chien qui s’agitent dans ses bras, malgré sa gueule qui se presse contre sa joue. Il la resserre, juste à lâcher un hmm coincé dans le fond de sa gorge. Lorsque tes pas s’arrête, il finit enfin par bouger.

Légèrement. Un peu.

Juste tourner son regard vers toi. Regard encore vide, et ailleurs. Ah, depuis combien de temps ne t’a-t-il pas vu ? Longtemps n’est-ce pas ? Trop longtemps. Depuis combien de temps a-t-il oublié ? Tout ce qu’il se passe autour ?

- ... On est... quel jour ?

On l’entend à peine. La voix faible et enroué.
Il ne sait pas combien de temps s’est passé.
Depuis qu’il s’est endormi.


Résumé:
Bloody Mary
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Bloody Mary
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Mar 8 Juin - 21:20
Réveil «I rambled with the worst of them
Fell in love with a harlequin
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And I saw myself starin' back again
And I saw myself starin' back again »

( The Silent Comedy → Bartolemew )

Il faut tenir, encore un peu.
Il faut tenir, toujours.
Il faut tenir, un jour.
Il faut tenir une nuit.
Il faut tenir, toute la vie.

Encore un peu.

Tout finira par rentrer dans l'ordre. Et c'est un ordre qu'il se donne pour ne pas faire désordre dans ses pensées. Tiens bon, prend sur toi. Les choses ne changeront jamais, mais croient que si. Sinon tu perdras la tête, et tu sentiras la douleur déchirer chacun de tes nerfs. Tu en as rêvé, non ? Pouvoir modeler ton corps à ta guise, comme lorsque tu portais des soutifs sur scène. Tu en as rêvé, non ? Changer comme ton esprit change, toujours fluctuant, en mouvement.

Et la main n'a pas bougé. Combien de semaines se sont écoulées ? Il n'y a pas que la main, il y a les lignes dans le dos. Et le reste. S'il appuie trop fort, parfois ses os semblent ramollir. Perpétuelle angoisse d'un pouvoir que le chaos ne comprend pas. Ah ! Pour une fois, le chaos déroge à sa règle principale ; il est chaos non pas que par destruction, mais qu'avant tout, il est adaptation.

Putain, ça fait chier.

Combien de temps, il faudra pour qu'ils s'en aperçoivent.
Ca fait des mois, non ? Qu'elle est prisonnière de la soie.

Alors Bloody Mary réfléchit, mais les pensées sont délirantes. Jamais assez tenaces pour résister aux moments d'apathie. Alors on continue de faire semblant, on encaisse en silence, et on fait de la peine une joie falsifiée. Le drame est taillé au bout de ses longs cils roux, et il papillonne à la recherche de calme.

Peut-être qu'il était là pour la même raison,
S'échapper d'ici, franchir cet univers limité.
Partir, le tout en chanson ?
Ah... ne serait-ce pas un exemple de vanité ?

Mais voilà qu'aux abords de la bulle, à l'horizon de cette fin du monde, il voit le corps étendu au sol et le chien. Alors Bloody Mary se rapprocha, il songe d'abord à un cadavre - et elle n'aura pas de culpabilité à voler. Mais voilà, elle connait le corps endormi. Froncement de sourcils, sa gigantesque silhouette s'arrêta au-dessus de Leon. Les boucles rousses tombent en cascade à travers son visage.

« Salut. »

C'est tout ce qu'il trouve à dire, ses yeux vont du chien à Leon. Il voit tout l'effort qu'il faut pour dire ces mots, la fatigue, et le poing serré. Alors Bloody Mary alla s'asseoir à côté.

« J'en sais rien, j'oublierais même mon anniversaire, tu sais. »

Iel haussa les épaules. Iel attrapa la dernière clope de son paquet, et il l'alluma. Iel n'a pas besoin de réfléchir longtemps, iel pense simplement que la plupart des gens ont abandonné. Venir ici et hurler sur la bulle, comme si elle pourrait se retirer, ah...

Leon devait savoir que c'était vain.
Ah... peut-être qu'il est déjà passé,
Son anniversaire.
Qu'importe, personne ne le sait.
Personne ne le saura jamais.
Ce n'est qu'un autre secret.

Bloody Mary la lui tendit, la cigarette.

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Noel
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Noel
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Ven 11 Juin - 16:03
Réveil
Salut. Salut.

Il cligne des yeux, il avait presque oublié ce que ça faisait. Que d’entendre les autres lui parler, que de s’en rendre compte. C’est comme s’il n’y avait plus rien. Est-ce que les autres lui parlaient ? Ou est-ce qu’il était désespérément seul ? Pourtant, il ne répond pas à ces mots. Ni même qu’il n’arrive à s’étonner de ton impassibilité. Il a juste la tête de son chien entre les bras. Et le regard perdu sur ton visage.

La date ? Tu ne t’en souviens pas non plus.
Ah, ça ne l’arrange pas.
Il aurait bien aimé -savoir.

Mais il hoche la tête, une fois de bas en haut. Toujours sans un mot. Il regarde la bulle, il te regarde toi. Il regard Ginger, il regarde la bulle. Puis sa main serrée, les ongles enfoncés dans sa paume jusqu’à y laisser des traces. Et la pierre. Petite pierre grise. Il a les ongles écorchés, arrachés. Des restes de croûtes séchées, des cicatrices encore visibles. Il s’est lentement détruit les mains, durant ce temps d’absence. Il remarque que la température ne semble plus aussi froide qu’avant. Le soleil plus haut, les matins plus tôt.

Il cligne des yeux.
Perdu, perdu.

Et il te fixe, venir s’asseoir à ses côtés. Simplement et sans commentaire. Allumer ta clope, la dernière. La dernière qu’il regarde, avec un peu trop d’insistance. Cette envie animale qui lui malaxe le fond du bide. Alors qu’il resserre sa pierre dans le creux de sa paume. Et qu’il regarde, regarde toujours plus ta cigarette. Tu la lui tends, enfin. Alors il la prend, doigts tremblants et en sang, pour la porter à ses lèvres. Tirer un coup, trop vite, trop fort. Comme un accro en manque - mais n’est-il pas un accro en manque ? Et se délecter du goût du tabac, âcre et goudronneux. Il n’avait jamais autant apprécier, se détruire les poumons.

- M... mmm-...

Et il arrête là. Secoue la tête sans rien dire de plus.
Garde la clope pour lui, précieusement pour lui.

Nouvelle taffe, nouvelle sensation de bienvenue. Il regarde la bulle. Encore et toujours, comme s’il espérait qu’elle ne se détruise sous ses yeux. Qu’elle ne s’envole, se désagrège. Comme si elle n’avait jamais existé. Et enfin, il se pose les questions : qu’est-ce que tu fais là ? Nouvel effort pour faire sortir des mots de ses lèvres. Sans succès. Alors il garde sa question pour lui.

Et il te rend ta clope, fumée à moitié en quelques minutes à peine. Il n’a pas réussi à prendre le temps de la savourer..


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Sam 12 Juin - 11:51
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( The Silent Comedy → Bartolemew )

En vérité, son anniversaire était déjà passé.

Un jour, un simulacre de son passé.
Et iel se demandait, ce que ça fait d'oublier.
Et d'être oublié.
Peut-être que c'était ce qui était arrivé.
Sans doute n'avait-il été qu'un présent avorté,

Encore, et toujours.

Ses pensées sont calmes, et de nouveau, Terrence encaisse le silence de Leon. Ce n'est pas de leur faute, il ne lui en voudra pas de ne pas parler. Et il ne peut pas s'empêcher de songer à Loyal. Les genoux qui claquent contre le sol, la nuit étendant ses ombres à chaque recoin de la fête foraine. L'immobilité et le choc. La douleur. Et Terrence, avec sa froideur, mettant ses émotions sur le côté. Agir et réagir. Ne pas se laisser ressentir. C'est un peu ce qu'il fait là.

Bloody Mary, il pressent :
Ils vont rester longtemps.

Alors il remua les épaules, et il reprit la cigarette. Il ne dit rien, il se contente d'en avaler une bouffée, la fumée envahit ses poumons. Le temps passe, les secondes trépassent, et il ne se rend compte que maintenant des semaines qu'ils ont passé, éloigné. Ses épaules s'affaissent.

Fredda était de bons conseils,
Et il les applique toujours,
Il fait ce qu'elle a fait, autrefois.
Parler, bourdonner comme une abeille,
Emplir le silence, ramener à soi.

Bloody Mary avale sa salive, et il cherche, l'histoire à conter. Ses yeux se fixent sur la bulle, et il n'y voit qu'une énième prison. En Irlande, ou en France, ici ou ailleurs, c'était toujours la même chose. On se croit libre, on cligne des yeux, et voilà qu'on est enchaîné.

Au moins, il sait qu'avec Leon, il peut parler de tout sans craindre d'être jugé. Alors quand Terrence prend la parole, sa voix est grave, elle vibre dans sa gorge.

« On était trois enfants, dans ma famille, peut-être quatre, il ne le saura jamais et au fond, il espère que sa mère n'ait pas perdu le dernier. Il se demande toujours, si c'était une petite fille, une vraie. Hormis ma mère, on était tous roux. Mon père, mes frères, et moi. Quand j'étais au lycée, et qu'on me voyait avec mon grand frère, on n'arrêtait pas de nous appeler les Weasley. Et il roule des yeux, on voit encore l'agacement, il ne s'est pas tari, même dix ans après. Alors qu'en Irlande, ce n'est pas hors-du-commun les roux, mais bon... Ma première copine m'a sorti la même chose, elle s'amusait à deviner qui était qui dans notre famille. Elle avait décidé que mon frère aîné, c'était Ron. Pause, il expira la fumée de cigarette par les narines. Moi, je crois qu'elle avait décidé que j'étais Percy, il se penche vers Leon et hausse un sourcil. Je sais pas si tu vois la tronche de l'acteur, mais sérieux, on dirait un petit con coincé et arrogant. »

De nouveau, il lui tend la cigarette.



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Noel
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Noel
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Lun 14 Juin - 11:53
Réveil
Il t’écoute, il t’écoute parler. Parfois, ça fait du bien, de juste écouter. De ne pas avoir à répondre - ou du moins essayer. De ne pas avoir à se justifier. Sur son mutisme, son apathie étrange. Alors ça fait du bien de t’écouter parler - de toi, de ta famille, de tes frères. Des sobriquets que l’on te donnait, oh il en a eu lui-aussi. Beaucoup. Beaucoup trop. Il était un peu trop foncé de peau aux yeux de certains, de sa voisine qu’il aimait emmerder en roulant en vélo dans ses bégonias. Il était un peu trop gay aux yeux des autres. Pour certains, il cumulait deux tares.

Leon, il est gay en plus d’être black.
Rien pour lui, cet enfant.


Il renifle. Il n’aime pas repenser à tout ceci. Alors que l’on ait pu t’appeler les Weasley - le pire qui plus est - ça lui fait de la peine. Un peu, quelque part dans le ventre. Il n’a pas perdu toutes ses capacités empathiques. Juste, on ne les voit plus aussi bien qu’avant. Et tu sais, il aimerait rebondir sur tes mots. Sincèrement, il aimerait. Mais il n’y parvient juste pas. Les paroles encore coincées dans le fond de sa gorge. Paroles qui peu à peu se débloquent. Lentement. Lentement. Mais là, rien ne vient. Alors il prend une petite branche d’arbre et de ses mains tremblantes, il dessine.

Des bonhommes bâtons.
Il n’a jamais su dessine que cela.

Il dessine, deux bonhommes un peu grands, un peu clichés - deux longs cheveux de chaque côté de la tête pour sa mère, trois traits sur le haut du crâne pour son père. Puis deux autres filles, plus petites, ses deux grandes sœurs. Et puis il se dessine lui, petit dernier de la famille et surtout. Surtout entièrement il colorie l’intérieur de son visage. Le seul à être ainsi, enfant adopté, il n’a jamais regretté. Mais tôt, il s’est questionné. Tôt, trop tôt, il a compris. A sept ans, on lui avait déjà trop de fois dit, qu’il n’était pas d’ici.

- ... “je sais”.

Il cligne un peu des yeux sur son dessin enfantin.
Qui comprendrait, à part lui ?

- ... c’est ce que je leur ai dit... quand ils m’ont dit que j’étais adopté.

Il pointe les deux grands.
Qu’est-ce que ça change ?
Rien du tout.


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Lun 14 Juin - 23:20
Réveil «I rambled with the worst of them
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( The Silent Comedy → Bartolemew )

Les mots de Leon sont difficiles,
Ah... ce n'est pas risible.
C'est juste que Bloody Mary,
Il doit tendre l'oreille,
Faire taire le bourdonnement des abeilles.
Redevenir un instant Terry.

(Il n'aime pas ce surnom)
(Il préfère le vrai prénom)

Alors il penche la tête sur le côté, il observe les dessins en forme de bâtons, ou les bâtons en forme de dessin — il ne sait pas vraiment. Il remarque le visage qu'on tente de colorier, il fronce les sourcils, mais il ne sait pas quoi dire face à ça. Il se doute simplement que ce n'était pas facile. Et Leon, le confirme, un peu malgré lui. Alors Terrence hoche la tête, en silence. Il tire sur sa cigarette, et il fixe leur prison. Elle est là, tout autour d'eux ; une cage dorée avec son propre soleil — c'est ce qu'iel se dit.

« Alors je ressemble vraiment à un petit con coincé ? »

Bloody Mary haussa un sourcil, le sourire est à peine caché, et le regard pétille. Il y a peu de choses capables de réellement le vexer. Il fait ce qu'il peut ; l'aider à s'ancrer un peu plus dans la réalité. Il observe le chien, puis Leon. La paume de ses mains se recouvre un peu de terre, ses doigts s'étendent au sol comme des pattes d'araignées blanches.

Qu'est-ce qu'elle disait, déjà ?
Dans ces moments-là ?
Elle avait toujours le bon mot, Fredda.
Terrence en était amoureux.
Une adoration.

Alors Bloody Mary soupira, il coinça la clope entre ses dents et posa les mains derrière ses épaules. Iel leva la tête, et iel observe le ciel au-dessus d'eux. Un absolu à toujours jugé ce qui se déroule sous ses yeux.

« J'aurais bien aimé avoir une petite soeur. »

Bloody Mary hausse les épaules, et il passa sa cigarette à Leon. Il se racle la gorge, il pense à tout ce que Terrence a un jour été, et ce qu'iel n'est plus. Les réflexions vont et viennes, comme le remous des vagues. Bloody Mary attrapa une boucle, et il la tira pour la dérouler au maximum. Il fit la moue, puis il demanda la chose la plus superficielle dont iel était capable :

« Tu crois que je devrais couper ? »

Parce que parler du passé, c'est remuer le cadavre qu'il est. Il sait, Bloody Mary ; les mots restent collés dans les parois de la gorge. On ne veut pas trop se confier, on ne sait pas ce qu'il faut dire. Alors autant parler de tout et de rien, de bonhommes bâtons, de noeud papillon, des Weasley ou des bouclettes.

Iel est maigre, Bloody Mary.
C'est à peine un os à ronger.
Mais si on savait, tout enfermé,
Ce que cette carcasse légère a gardé.
Le mal à l'intérieur de Terry.
Qui grandit, et grandit.

« En vrai, Ron, ça collait bien à mon grand frère. Un peu niais, et assez moche, iel fit la moue. C'est moi qui ait tout amassé dans notre patrimoine génétique. »

Un autre sourire.



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Noel
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Noel
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Sam 19 Juin - 17:51
Réveil
Alors je ressemble vraiment à un petit con coincé ?
Leon cligne des yeux, sur son dessin d’enfant. Il est le petit, au visage à demi-arraché par les coups de bâtons. Il a bien vécu, dans cette famille qui n’a jamais été totalement la sienne. Mais elle le fut plus que l’autre. Des souvenirs de ses géniteurs, il n’en a aucun. Et jamais ça ne lui a vraiment manqué. Quelques questions parfois, sans plus.

Il secoue la tête.
Une fois, de gauche à droite.

- ... pas petit.

Et de nouveau, ses mots se -bloquent.

Et il regarde son dessin, inspire un moment. Comme si c’était là, la meilleur photo de sa famille. Alors il passe un doigt sous ses lunettes, bruyamment renifle. Et sa chienne qui se colle à lui, la tête sur l’épaule. Une embrassade improvisée et la voilà qui s’endort comme une pierre. Tu aurais bien voulu avoir une petit sœur ? Il sourit un peu à ses mots. Il a été le cadet de la famille, martyrisé par ses sœurs lorsqu’elles sont rentrées dans la pré-adolescence.

Il leur a volé du maquillage un jour.
Elles ont été rapporté.
Une escalade de vengeance qui a fini avec une araignée dans un lit - le sien. Dommage pour elles qu’il les ait toujours adoré. Et il se demande parfois, comment ces souvenirs avaient pu s’envoler de sa tête. Qu’est-ce qu’elles diraient ? Qu’est-ce qu’ils diraient tous. Il se sent coupable. Coupable d’avoir oublié.

Tu crois que je devrais couper ?
Il secoue la tête.

Il a toujours aimé les roux. Sa femme est rousse. Un roux moins vif que le tien, un roux cuivré. Mais un roux tout de même. Elle est sublime, en vérité. Elle a une sœur plus jeune, elle-aussi. De sa famille, c’est elle qui a amassé tous le patrimoine génétique mais ça, Leon ne l’a jamais dit.

- ... le roux, j’aime bien... Il serre un peu plus son chien entre ses bras. Gingerbread. Ginger...

Et il l’embrasse sur le front.


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Bloody Mary
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Bloody Mary
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Mar 22 Juin - 22:45
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Pas petit.

« Ah bah merci. »

Lâcha Bloody Mary en faisant la moue. Mais iel ne lui en tenait pas tellement rigueur, et iel n'avait pas besoin que Leon s'épuise à faire la conversation. Quoique Terrence parvenait à lui tirer quelques mots, par-ci et par-là, ce n'était pas si mal. C'était ce qu'elle faisait, Fredda, dans ce genre de situation. Iel s'en rappelle très bien, sa voix emplit l'air, bientôt elle occupe tout son cerveau. Et elle s'y accroche, tout doucement ; d'abord le lien est fragile, mais il se renforce peu à peu sans même qu'elle ne s'en rende compte.

Le sang a séché sur sa figure.
Le sol est froid, ou c'est la fissure ?
Celle dans son coeur, qui finira par grandir.
Et maintenant, lae voilà à pourrir,
Depuis l'intérieur.

Bloody Mary gonfla la poitrine, et il bloqua sa respiration dans ses poumons. Ça ne dure qu'un instant, là où les pensées l'ont emmené. C'est quand le chien revient vers Leon qu'il s'encre dans ce moment. Il observe le duo, puis il entend enfin le nom de l'animal.

« Attends, quoi ? »

Ginger ? Et on voit, dans son regard, toute la fatigue qui soudain lui tombe dans les épaules. Il manque le « t'es sérieux ? », alors pendu à ses lèvres. Iel fini se masser entre les sourcils avec l'index, alors que la fumée de cigarette continue de voler. Ah... C'est toujours pareil.

« J'espère pour elle que tu n'as pas oublié de l'embrasser le douze janvier. »

Bloody Mary fixa la bulle, il songe à cet univers limité. Toujours trop limité. Nulle part où s'enfuir.
Nulle part où se réfugier.

« C'est le kiss a ginger day, je ne vais pas te faire un dessin, mais c'est pour se faire pardonner de discriminer les roux, et Bloody Mary fait les guillemets avec ses doigts avant de fumer. J'utilisais cette excuse plus jeune, quand je draguais en boîte. Ça marchait bien. Même un peu trop, tout le monde n'a pas une hygiène dentaire irréprochable. Heureusement que je n'ai pas fait ça chez les Pirates, ils m'auraient refilé leurs caris. »

Et iel ricane, hausse encore les épaules. Les Pirates...

Bloody Mary se redressa, iel ramena les genoux un peu vers sa poitrine, sans garder son langage corporel trop fermé. Et iel leva la tête vers le ciel, iel se demande si le monde extérieur connaissait les mêmes intempéries que leurs prisons. Ou si Arcadia Bay subissait sa propre météo.
Iel repensa aux chroniques, Loyal et de ce qu'iel avait dit à propos de Leon dedans. Il n'y avait pas son nom, juste une indication.

« On m'a dit qu'il y avait genre, dix millions de personnes rousses avec des yeux bleus dans le monde. »

C'était Bellamy qui lui avait dit ça, sous le ton de la drague. Une remarque un peu tendre, mais qui lui avait rappelé encore, toujours, qu'iel n'avait pas sa place.

Tu sais ce que ça fait, hein, Leon ?

« C'est quoi déjà ? Les digimons ? Je suis un digimon rare, si on veut. »

Digimons et pokemons, c'est pareil.
Il y a le même mot dedans.



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Mer 23 Juin - 12:19
Réveil
Quoi ? Il est très bien, le nom de son animal. Ginger, Gingerbread. Gingembre, Pain d’épice. A ses animaux, Leon a toujours donné des noms de plat, de repas, d’aliment. Alors il ne comprend pas. Ta réaction, tes mots. Pourquoi tu sembles t’insurger contre ce nom pourtant si parfait. Et sans un mot, juste un regarde en coin, il caresse la tête de son chien. De sa chienne qui dort doucement dans ses bas.

Le douze janvier ?
Qu’est-ce qu’il faisait le douze janvier ?
Aucune idée, il ne sait plus.

Mais il sait qu’elle était encore si -petite. Et qu’elle a grandi soudainement, pendant ce temps d’absence. Combien de temps, encore ? Il se pose la question, une nouvelle fois. Combien de temps a passé depuis qu’il a récupéré son téléphone ? Mais probablement lui avait-il embrassé le front, le douze janvier. Probablement, parce qu’il le fait tous les jours - ou presque. Et pour prouver sa bonne foi, il lui en refait un. Sur le haut du front. Et elle se réveille en douceur, quelques secondes à peine. Le temps de lui lécher le visage, puis de se rendormir.

- ... rousse, yeux verts... ma...

Les mots se bloquent.
Alors il reprend son bâton et dessin de nouveau.

Lui, sa compagne. Deux bonhommes bâtons, avec un cœur grossier au-dessus d’eux. Il est amoureux, Leon. Terriblement amoureux. Encore. Toujours. Il ne dessine pas son enfant - ses enfants. Ça lui fait encore trop mal d’y penser. Mais il fixe son dessin, la gorge serrée, les larmes aux yeux.

- ... je veux la revoir. Je veux les revoir.

Et puis il -craque.


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Jeu 24 Juin - 10:14
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Les mots tombent au compte-goutte.
Et Bloody Mary prête son écoute,
Iel les attrape au vol,
Avant qu'ils ne s'écrasent au sol.

Il se lécha les lèvres, tout en jouant avec sa cigarette qu'il fait rouler le long de ses phalanges. La fumée continue de s'élever, monter au ciel, jusqu'à disparaître ; Bloody Mary ne dit rien. Son silence est long, mais tranquille, respectueux du deuil de Leon. Lui aussi, des gens lui manquaient. Mais bien avant Arcadia Bay, iel y avait mis un terme ; tirer un trait sur le passé sans se poser de questions, sans regarder en arrière. Pourtant, elle y était ramenée, couramment. Quand Hummingbird avait pris l'apparence de Fredda, quand Loyal avait vu une partie de ses secrets en plein coeur de la fête foraine. Et Terrencfe a oublié.

« Je pense que beaucoup de gens sont dans le même cas que toi. »

Est-ce que cela signifie qu'iel ne se sent pas concerné·e ? Peut-être. Mary est ainsi : il se dévoile que trop peu. Les gens ne voient pas entre les mots, ils s'arrêtent à leur violence, ou se laissent charmer par sa beauté, ses chansons, sa délicatesse. Mais on voit rarement au-delà de ce qu'iel démontre.

Bloody Mary remua les épaules, pensif.
Et maintenant ? Pour Leon ?
De quoi a-t-il besoin ?
Sa famille.

Alors iel grimace, iel tira sur sa clope encore une fois. Ses yeux vont du chien au maître, dans un nouveau silence presque religieux. Iel passe les doigts dans ses boucles de feu, fatigué un peu.

« C'est joli les yeux verts. »

Lâcha-t-il doucement, avec un petit haussement d'épaules. On avale la salive, la rancoeur, on admire la bulle et l'univers délimité. Au final, Bloody Mary demanda :

« Tu veux te relever ? Tu devrais rentrer. »

Le chien. Bloody Mary ne les aime pas particulièrement, en vérité iel préfère les chats. Et son animal préféré ? Le serpent, pour tout un tas de raison ; c'est en partie pour cela qu'iel l'a tatoué sur l'intérieur de sa cuisse. Le serpent symbolise la fertilité, mais il est là surtout pour cacher. Encore l'un de ses (trop) nombreux secrets.

« Tu as un chien depuis quand ? »

La poussière s'accroche à ses vieilles bottines, la semelle a presque changé de couleur, et le temps l'a érodé. Loin de la scène, Bloody Mary a perdu de sa superbe ; la voilà à retrouver les guenilles que son (faux) prince charmant lui avait fait quitter. Une vie de luxe, voilà ce à quoi iel continuait d'inspirer.

Et iel se dit, en regardant Leon,
Que lui aussi, il est seul.
À presque ne rien ressentir au sol.
Ils sont seuls, ensemble.
Un peu, ils se ressemblent.

Bloody Mary se massa la tempe, encore, la fatigue écrase ses épaules et lui, il déteste toujours l'immobilité. Au bout d'un moment, il ressent le besoin de bouger. Alors il se relève, et jette un oeil sur Leon. Il se doute que lui, il veut rester. Ici.

À espérer.



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Mer 30 Juin - 10:26
Réveil
Il est secoué de ses sanglots silencieux. Car c’est ce qu’il est, c’est qu’il fait, depuis ces longues semaines. Le silence désormais l’accompagne où qu’il aille. Ils ne sont plus là, le rire de sa fille, ses pleurs parfois, la voix de sa compagne, les cris d’un nouveau-né qu’il ne peut qu’imaginer. Alors il les pleure comme s’il pouvait les faire revenir, comme s’il pouvait les retrouver.

Car selon lui, il n’y a pas pire.
Que d’être animé de cet espoir malsain.
A trop y songer. A toujours y penser.

Beaucoup sont dans le même cas. Oui, il est vrai. Mais étrangement, ça ne parvient pas à le réconforter. Juste à le déprimer encore un peu plus, un peu plus profondément. Ensemble certes. Mais ensemble dans la détresse dont on ne parvient pas à se défaire. Alors il ne parvient qu’à évacuer. Tout ce qu’il avait accumulé, durant son amnésie. Les pertes, le deuil qu’il n’avait jamais pu faire. Et il est fatigué un peu. D’avoir hurlé. D’avoir pleuré. Il a la voix qui déraille, comme s’il l’avait utilisé trop violemment après ces mois de mutisme. Et il voudrait rester toute sa vie ici. A regarder la bulle, à espérer la voir dépérir.

Comme lui.

Et il s’arrête de pleurer, une fois qu’il est trop épuisé pour continuer. Quelques secondes passent. Et ce silence, encore et toujours et encore. Il souffle l’air de ses poumons, et regarde le sol. Les verres maculés et les joues humides.

Se relever ? Rentrer ?
Il redresse la tête sans un mot, et fixe de nouveau la bulle. Secoue la tête, une fois de droite à gauche. Il ne veut pas rentrer. Pas encore, pas de suite. Comme s’il avait besoin encore de faire son deuil dans le silence des abords de leur prison. Puis il cligne des yeux, alors que doucement se remet en marche son cerveau, ses pensées. Encore ralenties, mais bien présentes.

- ... je crois que je suis resté là... toute la nuit.

Il regarde Ginger.
Elle l’avait rejoint, après la tempête.

- Ils s’inquiètent, à la poste ?

Il te demande. Comme si tu pouvais le savoir.


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Bloody Mary
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Jeu 1 Juil - 22:44
Réveil «I rambled with the worst of them
Fell in love with a harlequin
Saw the darkest hearts of men
And I saw myself starin' back again
And I saw myself starin' back again »

( The Silent Comedy → Bartolemew )

Bloody Mary a toujours envié,
Les gens qui savent pleurer.
Ah, il faut lui pardonner !
C'est que les larmes jamais ne sont tombées.
Peut-être une fois, il n'en est plus certain,
De ce jour de septembre, où les fleurs
Avaient scellé leur destin.
Deux jumelles, deux soeurs.

Mais là aussi, il y avait eu des pleurs — pas les siens —, brefs, enlevés d'un coup de main. Alors Bloody Mary, iel attend sans rien dire. Il sait que les mots seront superflus, et que parfois, il vaut mieux laisser le ressentiment éclater plutôt que de toujours contrôler. Ah ! Lui, il admire. Lui, les mots restent coincés dans sa gorge, en éclats de verre qu'iel ne peut que ravaler. Lui, il ne sait pas exprimer ses angoisses, et ses doutes. Et quand iel essaye, ce n'est pas auprès des bonnes personnes. Alors le sanglot sonne, glas épuisé, à son oreille. Et Terrence admire, longtemps, la bulle. Parfois, iel regarde Leon et le chien.

Et enfin, le père sans famille,
Se reconnecte à Bloody Mary.
La voix est éteinte, elle vient de si loin,
Il lui faut prêter le peu de coeur en son sein,
Si ténu, si délicat, existe-t-il bien ?
Ce coeur amoché, en train de pourrir,
Que Bloody Mary ne veut plus offrir.

La question est difficile, et d'abord Bloody Mary pense : qu'est-ce que j'en sais s'ils sont inquiets ? Sa bouche avorte les paroles d'un baiser sur la cigarette, et iel inspire en silence. Terrence le sait, il sait ce qu'il doit faire. Alors il choisit de mentir ! Oh... un si petit mensonge, aussi délicat qu'une mésange. Mais qui osera prétendre le contraire ? Ce n'est pas un mensonge, s'iel sait que c'est vrai ?

« Oui, ils s'inquiètent. »

Ils doivent s'inquiéter, voilà ce qu'iel a songé. Mais la formulation est importante, elle rappelle à Leon que là-bas, il a sa place. Ce n'est pas tout à fait une famille de substitution, mais ce sont des gens qui l'aiment, malgré ses noeuds papillon douteux et ses lunettes cassées. N'est-ce pas ce que tu voulais entendre, Leon ? Qu'on te rappelle que tu n'es pas tout à fait seul.

« C'est pour ça qu'il faut que tu rentres. »

Et Bloody Mary se redresse, sa gigantesque et mince silhouette se déplie. Debout, iel sent plus grand encore, plus maigre qu'en octobre. Et il sourit à Leon, en lui présentant la main.

« Si tu veux, je fais le chemin avec toi. »

Un petit bout de route ensemble, et à la fin, tous les deux se sépareront. Est-ce que son départ sera une déchirure ? Bloody Mary ne pense pas ; il n'est pas si important. Juste un visage un peu connu que Leon a croisé, une personne qui lui rappelle sa femme pour le roux des cheveux.

Et sa main est là,
Si blanche qu'on dirait l'aile d'une hirondelle.
C'est qu'il est si délicat,
Que l'on entend les os qui craquèlent.
Ah ce n'est qu'une illusion.
Le monstre semble humain, soudain.



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Lun 5 Juil - 11:15
Réveil
Oui, ils s’inquiètent.
Voilà ce que tu lui réponds, alors il hoche la tête. Lentement. Une fois. Les yeux rougies qui fixent la bulle. Oui, ils s’inquiètent et soudainement, il s’en veut. D’être parti sans rien dire. D’être resté tout ce temps sans parler, sans bouger. Sans vivre. A se demander comment il a survécu. Tout ce temps parti, au fond de son esprit. Il voudrait tant, revenir en arrière. Ne jamais prendre cet avion. Rester avec sa femme - enceinte. Garder auprès de lui, sa vie, sa famille. Tout ceci qui a aujourd’hui volé en mille morceaux. Et du bout de ses doigts, il fait ses derniers dessins - sa fille Emily, et un enfant à naître déjà né si ses calculs sont exacts. Déjà né depuis presque une année maintenant. Et il les regarde sans un mot aucun. Les faire pour lui, non pas pour toi. Quelques secondes durant, à fixer ses dessins informes.

Et il attrape ta main, laisse derrière lui ses petits dessins.

Il faut faire sans.
Avancer.

Il n’en est pas capable, il le sait.

- J’ai pas mon téléphone...

Il dit ces mots pour lui. Car voilà qu’il remarque seulement qu’il l’avait laissé sur son lit. Et ça le crispe - un peu trop soudainement, d’être séparé de cet objet trop indispensable. C’est à travers lui qu’il a vécu. Tout ce temps. A ne plus se souvenir comment il était avant. Avant qu’il ne le retrouve. Avant que sa mémoire ne lui fasse plus défaut.

Et le chien qui le suit.
Les pattes traînantes derrière lui.

La voie de chemin de fer l’accueille.
Et le bouffe. En direction de cet enfer.


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Mar 6 Juil - 21:10
Réveil «I rambled with the worst of them
Fell in love with a harlequin
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And I saw myself starin' back again
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( The Silent Comedy → Bartolemew )

Bloody Mary ne l'entendit pas,
Leon, et le téléphone qui n'est pas là.
Le vent siffle dans les oreilles et les boucles,
Alors iel regarde leurs deux mains.
Il se forme, ce lien.
Délicatement.
Doucement.

Et c'est avec prévenance que Terrence tire Leon à lui, d'un geste souple. Une fois que Leon est debout, ses doigts se séparent des siens ; ah iel ne sait pas si Leon a besoin de plus. Mais iel n'est pas capable de donner davantage, les gestes intimes ne sont jamais volages. Iel ne les accorde plus vraiment, du moins... Son regard se perd, un instant, penser à la fleur, penser au premier Novembre, et se rappeler du trente-et-un décembre. Un mot, qui revient, un nom qu'on porte en adjectif. Bloody Mary le sait que c'est un peu faux, les choses sont en train de changer et d'évoluer. Iel est plein d'incertitudes, et c'était dans cette solitude qu'il était venu chercher ses mauvaises habitudes.
(Se défendre avant qu'on ne l'attaque)

Alors sans un mot, Bloody Mary tourna les talons. Le silence revient, presque religieux. Il fait bon, juge-t-il. Mais voilà, il est presque mort, Leon ; l'on dirait une carcasse qui reprend vie, peu à peu. Et iel décide de l'aider, encore, comme lui l'avait aidé quelques mois auparavant. La mésange se remet à chanter, sa voix n'est pas claire, elle est rauque. Ses mains frappent en rythme avec la chanson qu'iel a choisi, et parfois, iel s'arrête et se retourne vers Leon. Il n'y a rien autour d'eux, pourtant la poussière devient sa scène, et Leon son spectateur.

" Oh my God
Please help me, knee deep in the river tryin' to get clean
He says wash your hands, get out the stains
But you best believe, boy, there's hell to pay
Yeah you best believe, boy, there's hell to pay, sayin'
Come on "


Ses bras s'élancent vers le ciel, ses jambes sont souples, toute sa silhouette se meut. Parfois, ses semelles claquent contre la terre en même temps que les paumes de ses mains. Plus la chanson s'élance, plus sa voix se fait forte, et plus l'énergie habite son corps mince.


" I rambled with the worst of them
Fell in love with a harlequin
Saw the darkest hearts of men
And I saw myself starin' back again
And I saw myself starin' back again "

On tourne sur soi-même, on étend ses longs membres d'araignée, on anime un peu de vie. Comme autrefois, on vend les illusions de Chantalle à Dublin, on offre ses mensonges. Mais il n'y a ni maquillage et ni beaux habits pour habiter le monde. L'on est aussi blanc que l'on est mort, au fond.

" Ate the bread that once was stone
Fell from a cliff, never broke a bone
Bowed down to get the kings overthrown
And I'm all alone and the fire grows
And I'm all alone and the fire grows
"

On saute sur place, sans tomber. Dans la danse, il y a un peu de rage, un cri étiré dans ce vide. Un hurlement de vie. C'est son grand numéro, faire croire qu'iel existe sans vraiment vivre, chanter quand il n'y a que le silence dans ses émotions.

Est-ce que tu le vois, Leon ?

Le chaos et le diable qui forment un tout.



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Dim 11 Juil - 22:48
Réveil
Et il y a les rails qui s’étendent.
Et il y a la chanson qui hurle.

Et il y a lui qui regarde le sol, avance à petits pas. Sans détourner les yeux, sans tourner la tête vers l’arrière. Ne plus regarder, ne plus regarder en arrière. Sinon, il ne parviendra plus à avancer. Et il y a toi qui chantes, il y a toi qui danses devant ses yeux à demi-éteints et les souvenirs de ces soirées qu’ils passaient à danser et chanter en hurlant leurs rires entre les murs fins de l’appartement où ils vivaient alors. Mais il manque les percussions et la guitare, et alors que la chanson s’envole et que tes pieds frappent le sol et que tes mains cognent l’une contre l’autre, il y a enfin ses yeux qui se redressent et qui se relèvent vers toi et qui s’illuminent légèrement dans le fond de l’iris et qui se plissent d’amusement sans que l’on puisse le remarquer.

Les quelques rides du lion qui s’accentuent sur le bord des paupières. Les quelques rides du sourire qui apparaissent sur la commissure des lèvres. Rien que quelques signes qui disent qu’il est toujours -en vie.

Swing sweet charity take what's left of me
A new beginning or is this the end
Swing sweet Seraphim take me back again
or watch me make the messes of men


Chanter du bout des lèvres.
Avant qu’à nouveau, sa voix ne s’éteigne.

Là où les rails enfin se terminent, et les yeux de nouveau rivé sur le sol, s’approche doucement la Poste et le lieu de repos. Et soudainement il ressent sur ses épaules tout l’inquiétude qu’il a dû leur causer, d’un regard jeté sur la devanture, à vouloir faire demi-tour pour ne pas avoir à affronter leurs visages et leurs expressions. Alors il a un spasme dans les bras et le torse, haut-le-cœur comme s’il allait vomir le repas qu’il n’a pas mangé la veille, la trouille dans le bide et il se retourne vers toi, lentement comme un automate où l’on entendrait presque les rouages grincer sous sa carcasse rouillée.

- ... Tu veux venir ? Tu veux rentrer ?

Pour ne pas avoir à les affronter seul.


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Lun 12 Juil - 14:02
Réveil «I rambled with the worst of them
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( The Silent Comedy → Bartolemew )

Tu crois que Bloody Mary ne le voit pas ?
S'il y a bien une personne ici,
Capable de percevoir l'indicible,
Dans les émotions que l'on cache par-ci
Par là.
C'est Bloody Mary.
Terrence, il la voit, l'étincelle fragile,
Qui s'allume au fond des pupilles.

Peut-être ne perçoit-il pas la voix, cachée par la sienne plus grave et plus forte - un cri du coeur, il vient du fond de ses entrailles -, mais ce n'est pas important. Parce que Leon, c'est bien le chaos que tu vois exploser dans un millier de couleurs. Les boucles sautent, on dirait des flammes qui crépitent, et son corps s'élance comme le feu dans l'âtre. Il donne toujours une impression de chaleur et de virulence, Terrence. Parfois calme, le chaos est sauvage, mais ah ! Si vous saviez.

Quel est

ce froid

que l'on sent en toi

Repoussé tant de fois, par tes chants et tes faux-semblants - c'est qu'il faut sembler, plutôt que d'être vraiment. Faut faire semblant. Jouer la comédie, porter le nom de Bloody Mary comme un étendard, sans courtoisie. Aucune. La vulgarité est la cape rouge qui habille sa mince carcasse. Et la comédie, elle dure tout le chemin durant. Animé de la scène, Leon passe de spectateur a acteur. Parfois, Terry se retourne vers lui, et sourit, les cheveux claquent contre sa bouche. Et son (sous) rire se répercute dans le silence. C'est qu'aux abords de la poste, on peut l'entendre Bloody Mary.
Quand le chaos est en ville,

Iel le fait savoir.

Ce n'est peut-être parce que veut Leon, du bruit jusqu'à devenir sourd. De l'attention jusqu'à étouffer. Il l'entend, la petite voix, qui n'ose pas dire

S'il-te-plait
Ne m'abandonne pas


Et il sait, Terrence, qu'il a déjà fait ce qu'il fallait. Alors peut-être

Qu'il peut continuer

Un peu.

Il hoche la tête, il prend une profonde inspiration et il passe devant Leon. Quand Bloody Mary rentre dans la poste, c'est avec énergie et fracas ; le même qu'on lui connait, le même dont il s'était doté en demandant où était Nugget pour l'embarquer dans une folle aventure

(Distribuer des cadeaux)
(Mais surtout)
(La maquiller)
(La coiffer)
(Un don de)

bonté

Le silence se fait, un instant. Et Bloody Mary rit plus fort, iel tire sa révérence et il leur présente Leon. Le spectacle dédramatise son retour, il ne veut pas de larmes dans les yeux de son ami. Il ne veut pas cette tristesse qui le porte au bout du monde.

Alors iel lui offre

Le sentiment

D'être aimé
Reconnu

De ceux et celles qui se sont inquiétés
Le soulagement de le revoir retrouvé

Et aussitôt que Leon est pris en charge, la cacophonie du nom de Bloody Mary s'atténue. C'est comme une chanson : le moment de tension s'est terminé, et tout doucement, on baisse le volume. On ne l'entend presque plus, iel se range dans un coin avec les mains liées dans son dos. Et il attend, et il contemple : Leon entouré par ses proches. Le soulagement. Il sait qu'ils ont eu peur

D'apprendre que l'Ombre l'aurait emporté.

Bloody Mary n'a pas besoin de le (sa)voir.
C'est dans leurs voix.

C'est dans la façon dont iels vont vers Leon, comment iels le regardent, et témoignent de toute leur inquiétude. Et quand on l'a assez oublié, quand le feu s'éteint après avoir tenu une cadence trop élevée, c'est le signe qu'il prend pour s'en aller. Sans un mot, sans un son, le diable roux se glisse vers la porte. Avant de partir, iel jette un regard au photographe.

Il ne sait pas trop si Leon fait attention.
Dans le doute, il lui offre un dernier (sous)rire.
Un geste de la main.
Je suis là
Mais tu sais Leon, Terrence déteste ça.

(être là ?)
(Non)
C'est un sentiment inconfortable, celui de savoir qu'on offre sans rien attendre en retour.

Il ne veut rien.

Tu es en sécurité à présent.

Il a cessé de veiller sur toi.

Il passe le relais à d'autres.

Ils seront mieux que lui, ils te connaissent mieux que Bloody Mary

(Ou bien en a-t-il appris plus sur toi que quiconque ce jour-là)

Dans tous les cas, iel s'en va.
Disparait.
N'est plus

Qu'un vague souvenir de chanson et de cacophonie qu'on clame le long de la route
Parce qu'en enfer, iel est la meilleure des compagnies.
Et qu'il te laisse dans la lumière chaleureuse de la poste, où les lettres froissées
Sont tachées parfois de café.

Tu es de retour à la maison, Leon.

Et de Bloody Mary, soudain, il ne reste qu'un vain souvenir.
Le feu s'est éteint, à bout de force.

Ne le remercie pas.

Jamais.


Surtout

ne fais jamais

ça

parce que

Iel préfère être habillé·e d'injure que d'importance

Pour personne

ne le remercie pas

ça serait
fatal

Parce que ce tu sais, au fond, Terrence

est affreux

sale
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Ven 16 Juil - 13:30
Réveil
Et enfin la porte s’ouvre dans un fracas qui pourrait presque lui ressembler - les temps normaux sont partis depuis un moment désormais - puis le fracas laisse place au silence des gens de la poste, et il se cache discrètement derrière toi car ce n’est pas si difficile après tout. Ah c’est difficile, bien plus difficile lorsque tu te décales pour le présenter, lorsqu’il doit faire face à ces visages inquiets de sa disparition et de celle de son chien alors qu’il regarde le sol sans dire mot, juste de ses yeux écarquillés de ce trop-plein d’inquiétude qui se déverse en lui et qui s’envole soudainement sans un bruit. Alors que son nom résonne et que peu à peu tu t’effaces dans un coin de la pièce, il se rend compte de la mâchoire qui tremble et des dents qui claquent les unes contre les autres et des larmes qui embuent ses yeux, encore une fois sans qu’il ne le veuille.

- Je suis désolé...

Oh il finit bien par souffler quelques mots, qu’il répète comme un automate sans qu’on ne l’écoute réellement, à laisser enfin couler ses larmes sur le bord de ses joues, et à vainement tenter de les essuyer d’une main maladroite passer sous les verres pétés de ses lunettes en ruine.

- Je suis désolé je suis désolé je suis désolé...

Qu’il répète et répète encore et encore en espérant que tout finisse par s’effacer de son esprit malade, que tout finisse par ne plus exister, pardonner et oublier à la fois ce qui s’est passé près de la bulle. Pardonner son départ, pardonner son mutisme, pardonner son état. Tout, tout, tout.

Et il ne remarque pas lorsque tu t’en vas, reste juste là à claquer des dents les unes contre les autres. Il y a juste Ginger qui te regarde passer le pas de la porte, et qui te suit de quelques mètres à l’extérieur. Queue secouée et langue pendue. Et elle aboie vers toi, une dernière fois.


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