Can you save me now?
When the ground drops out I get lost up in the clouds
Save me now
You were my gravity
"
Non, ça vaut pas."
Si un bref regard avait été échangé avec le pirate qui, un sourire difficilement contenu, demeurait non loin de là, c'était avec une puissance singulière que Léna Rose Miller avait lâché ces quatre mots. Inflexible. Ses minuscules mains refermé autour de deux pile trouvé sous des décombres au petit matin alors que ses sourcils, savamment froncé et maintenu, semblaient défier un pré-adolescent et une offre à peine posé.
Si l'enfant avait toujours été dure en affaire, véritable matrone du trafique de carte pokemon d'Arcadia Bay, elle avait maladroitement aiguisé son sens de la négociation à force d'amasser les bizarreries sur sa route. Il fallait avouer que son amour du troc et les "ne te laisse jamais faire" murmuré par sa maman avait rapidement trouvé écho dans le mode de fonctionnement des pirates. Quand bien même ces derniers n'étaient pas toujours très gentil. Mais bon, depuis qu'elle avait donné un coup de pied dans le tibia à celui qui avait tenté de lui piquer ses colliers, ils faisaient quand même moins les malins.
Léna ne s'était jamais sentie l'âme d'une pirate, et n'avait à dire vrai jamais revendiqué être avec eux - ce n'était pas pour rien qu'elle les observait de loin sans jamais trop approcher-, pourtant elle avait baigné dans leur monde depuis la tempête et l'accident de sa mère. Il faut dire qu'elle s'était accroché de toute ses forces au premier visage aperçu et qu'elle avait par la suite eu du mal à s'en défaire, malgré les grommellements et les "dégage morveuse" qui la menaçait à chaque nouvelle approche. Pourtant, force était d'admettre que plaquer des pansements hello kitty sur leur tronche avait finalement permis de libérer une toute petite place auprès de certain d'entre eux les soirs où, terrifiée par les contes de loup garou et les "Tu sais pourquoi Arthur rapporte chez elle tout les enfants ? C'est parce qu'elle les mange ! Comme Barbe bleu ! " poussaient la petite à se réfugier auprès de ses aînés. En échange, elle avait accepté de chaparder quelques objets, crapahuter ci et là, jouer les messagères ou ramasser le linge sale. Des missions parfois absurdes qu'elle relevait pourtant avec une volonté des plus surprenantes. Jamais elle n'avait pleuré, pas même lorsqu'ils l'avaient envoyé piquer le sac à dos de ce chevalier, kidnappeur d'enfant, et qu'elle avait traversé les ronces à toute allure pour ne pas qu'il la rattrape.
Et pourtant, nombreuses sont les fois où les larmes sont restés suspendu là, au dessus du vide. Immobiles et pourtant brûlantes.
Un peu perdue, soyons honnête, Léna contemple ce nouveau monde depuis presque deux ans. Retrace inlassablement les échanges, les insultes, les gestuelles, qu'elle imprime avec une aisance déconcertante sans pour autant les oser. S'exerce à l'abri des regards à imiter la démarche de Lust et ses yeux de biches, la carrure de Bones, à suivre des inconnus dans les bois, convaincu que ça la mènerait à de grande aventure -oui-, à comprendre les enjeux d'une survie sans pour autant user de ses règles, car Léna le sait ; elle aspire à un monde plus doux que ce que lui tend l'apocalypse.
L'éther au bout du pas et le regard clair, Léna n'a jamais sû étrangler sa bienveillance, ni même réfréner un altruisme qui l'à trop souvent précipité face contre terre. C'est d'ailleurs cette douceur niché au fond de l'oeil qui frappe souvent ses interlocuteur, plus que les bleus sur ses genoux ou ses coiffures improbables. Une tendresse aux allures de plumes qui caresse inlassablement les cœurs brisés, comme pour leur murmurer que tout ira pour le mieux. Bientôt. Et lorsque ses basses promesses ne suffisent pas, c'est avec une application des plus surprenante que l'enfant s'efforce de réaliser l'un de ses fameux gri-gri, supposément magique, et qu'elle offre dans un radieux sourire. Quelle demande aux arbres de veiller sur les voyageurs, aux étoiles de filer, réunir les familles, aux pies penchée au dessus de sa tête de guider ceux qui se sont égaré et, lorsque son coeur se fait trop lourd, ose demander à ce qu'on revienne dans le temps. Qu'on la presse ce jour là, l'empêche de réaliser qu'elle avait oublier sa peluche chez son père, éteigne ses suppliques au demi tour et contraigne sa mère à au contraire accélérer le rythme de la voiture. Qui sait, peut être que ça aurait permis d'échapper à la boucle et à l'accident qui avait projeter sa mère contre le pare-brise...
Hanté par les éclats de verre, le regard révulsé de sa mère et son incapacité d'appeler à l'aide, Léna peine encore à trouver le sommeil ; pétrie par l'horreur et la culpabilité d'avoir condamné ses parents. Après tout, peut être que si elle avait été plus douce, plus gentille, moins capricieuse, elle aurait pu réunir les cris et en faire des effusions de joie ! .. Pas une séparation qui avait condamné papa à rester à Arcadia Bay, et donc prisonnier de la tempête. Lui aussi.
Si Léna s'est toujours persuadé qu'il était encore en vie, elle n'est pourtant jamais parvenu à le retrouver. Ce n'était pas faute d'avoir demander aux arbres et formes étranges qui l'observait, aux vagabond qui la prenait souvent pour une autre, à ce couple détruit et armé jusqu'à l'os qui lui répétait que le choc reçu lors de la tempête lui avait embrouillé l'esprit.
Elle s'appelait Lily, pas Léna, avait neuf ans, et elle était leur fille. La preuve, elle avait le nez de son "papa", non ? Et puis, ne se souvenait-elle pas de ces vacances au Kansas ? De Bidoudou, ce doudou-couverture qu'elle traînait partout à ses trois ans ? Elle avait fait de la danse, oui, et avait prit des cours d'espagnol dès son plus jeune âge car elle était doué, si douée leur petite Lily. Une étincelle qui ne pouvait pas s'éteindre brutalement sans plonger leur monde dans les ténèbres les plus froide...
Ce n'était pas grave si elle ne s'en souvenait plus, car ça lui reviendrait. Car elle était désormais avec sa famille et ne devait plus disparaître des jours durant en quête d'un papa qu'elle avait déjà retrouvé. Tout irait bien maintenant qu'ils étaient réuni, et rien ni personne ne pourrait désormais l'arracher à "sa" famille lui murmure chaque soir Madame Jones, le regard éteint et le sourire vide.
Elle fait de la danse classique et de la gymnastique rythmique depuis qu'elle est toute petite. Frustration d'une mère n'ayant jamais pu danser. ϟ Parle un espagnol maladroit ϟ Elle a volé le peigne de Johnny parce qu'elle est persuadé que ses cheveux sont magiques. ϟ S'en veut énormément depuis et dépose les paquets de gâteau qu'elle trouve sur le palier de sa porte, pour se faire pardonner. ϟ Est ouvertement persuadée que le fantôme de sa maman est caché dans la forêt des murmures et s'y aventure assez souvent. ϟ Son surnom vient du fait que beaucoup de personne la confondent avec une petite soeur ou fille disparue ϟ Il faut dire que sa tendance à apparaître et disparaître sans s'annoncer n'aide pas non plus. ϟ Véritable chat errant, nombreuses sont les personnes qui l'ont prise sous ses ailes avant qu'elle ne disparaisse, déterminé à trouver son papa. ϟ Culpabilise énormément car elle n'est plus certaine de savoir à quoi il ressemble. Il faut dire que les propos insistant de ses deux nouveaux "parents" la font de plus en plus douter, de lui, de maman, même de son prénom. ϟ Invente des mots et des expressions ϟ Collectionne les objets ϟ Glisse des perles et plumes dans ses cheveux pour faire plus aventurière. ϟ Rêve ouvertement d'apercevoir Josiane. ϟ Possède des sachets de graines dans son sac à dos, et récolte un peu tout et n'importe quoi sur son chemin. Si vous voyez des traînés de coquelicot, c'est qu'elle a lancé des graines comme on lance du riz à un mariage. ϟ Confectionne des gri-gri colorés et pourtant légèrement flippant, supposé veiller sur les gens auxquels elle les offres. ϟ Récupère les peluches abandonnés, convaincue qu'elles sont tristes où en colère d'avoir été délaissé. ϟ Du coup oui, ça fait un gros sac à dos.
Ce que tu veux le plus au monde, consciemment ou non, c'est quoi ? Si la Tempête à scellé l'existence de sa mère, Spectre ignore ce qu'est devenu son papa-héro et aimerait pouvoir se nicher dans ses bras, ne serait-ce qu'un instant, pour pouvoir faire une nuit véritablement complète...
En attendant, elle s'est donné pour objectif d'apercevoir Josiane et lui demander de bénir l'un de ses grigri, parce qu'elle le sait, après ça, il sera magique +++ !
Et avant la tempête, c'était quoi, ton vœux le plus cher ? Elle voulait réussir son récital de danse et offrir un 10/10 à son professeur en dicté, lui qui a fait preuve de tant de patience à son égard...
Avoir un poney aussi.