Nourrir les passions - Bambi - Aout

Moon a demandé à ne pas être seule pour cette nuit… Elle a invité son « ami », un compagnon qui partage quelques grandes passions dans sa vie. Juliet n’avouera pas que c’est parce qu’elle craint la présence d’agresseurs, mais jouera plutôt que c’est pour ajouter à sa soirée un peu de valeur, pour qu’elle paraisse durer quelques minutes au lieu de quelques heures. Elle omet toujours de préciser les choses qui blessent, jusqu’à ce qu’elle irritent la peau à la moindre caresse. Eux d’eux partagent les conversation nocturnes sur divers sujets, ils se laisseront certainement bercer par quelque chose de plus délicat que leur offre cette cité abîmée.

Lors de cette soirée, ils n’ont rien à faire que de surveiller le feu qui dansera devant eux jusqu’à la levée du jour. Devant les passions ardentes de ce dernier, ils n’ont qu’à continuer à jouer comme ils l’ont commencé depuis quelques temps, en s’offrant quelques tours. Ils ne partagent pas forcément ces ardeurs, mais se contentent d’alimenter quelque chose de nouveau qui amuse la lune, sans pour autant y mettre de mot, sans que cela rime avec toujours. Tandis que la source de chaleur des pirates continue de se consumer et jusqu’au sommet du plafond céleste fume. Sur ce territoire à la consonance notoire pour certaines personnes, Juliet n’y voit qu’un lieu charmant à partager ce soir.

Bambi est quelqu’un qu’elle semble apprécier, du moins elle n’a pas vraiment creuser son histoire à ses côtés. Elle n’a pas l’habitude de parler de son passé, de se venter de ses mauvaises actions. Moon a tendance à croire que quand ça arrivera, elle sera obligée d’oublier le fait qu’elle est une ratée, qu’elle n’a pas toujours bien agit, qu’elle pourrait être laissée pour compte, pour une dépravée. Eviter les détails tragiques de cette vieille réalité pour se plonger dans un monde meilleur à ses côtés. Elle n’aura pas besoin de consommer pour s’ancrer dans la nouveauté qui la fait mimer des mots comme une sur peinture animée, comme dans un de ces romans de tendres paroles blasphémés.

Dans cette parcelle de terrain, il n’y a ni brume, ni embrun. Les crépitements du feu se font entendre tandis que que le brasier est nourrit par la jeune femme. Alimenté, nourrit avec des vieux morceaux de bois laissés comme offrandes par la mer, souvent synonyme du passé. Des panneaux, des arbres morts, ou quelques branches abandonnées. Posée au bord du feu, elle attend celui qu’elle éclaire comme un portrait précieux et se satisfait du spectacle, des flammes qui grimpent de plus en plus haut vers les cieux.

L’homme qu’elle attend est enfin arrivée.
Il est encore accompagné de son petit animal et Moon sent un sourire se graver sur les lèvres.  Elle est heureuse de le retrouver mais ne lui dira pas directement : il serait trop facile d’avouer la vérité. Le mensonge est une œuvre qui se construit avec une grande simplicité, mais il est clair qu’il faut en comprendre les nuances et subtilités. Il y a des détails à ne pas manquer, des failles à cacher pour que la vérité se borde d’une douceur qu’on n’oserait retirer. Si le mensonge est un masque qu’elle apprécie porter, elle n’arrive qu’à peindre sur son visage l’envie de passer la soirée à ses cotés.

L’envie de Moon de plagier cette toile qu’ils ont commencé à former ne vient pas à Juliet,
Elle prend les choses à cœur, avec des pincettes.

Les œillades de Moon se dirige sur les objets qu’il a ramené, il effacera l’inconfort.
Tandis que ce qu’elle a apporté effarera sûrement les pudeurs, une source de nouveaux apports.
Ils se complètent dans leurs vocations, dans leurs idées,
Tout en étant tout deux brûlants pour de mêmes intérêts,

- Je n’aurai pas invité n’importe qui pour me tenir compagnie.

Un sourire est aussi adressé au petit animal à ses côtés. Elle est toujours aussi mignonne.
Puis elle fait quelques pas vers Bambi afin de venir s’assoier à ses côtés. Le feu lui continue seul de crépiter dans une passion ardente non partagée. Moon lui adresse un dernier regard avant de venir s’installer à côté de Bambi. Elle passe ses deux bras autour de ses genoux tandis que sur ses derniers de dépose l’une de ses joues. La tête tournée vers l’homme, elle lui murmure comme pour ne pas éveiller ceux qui dorment sous leur pieds, mais il n’y a potentiellement que des coquillages ou les crustacés… Ou peut-être est ce l’envie de partager un peu plus de douceur, d’intimité ?

- Je vais bien.
Et toi, comment tu te sens ? ((Avec moi.))

Recroquevillée à ses côtés, elle se délecte du moment, du visage qu’elle aimerait détaillé, dessiné, étalé sur une toile ou sur du papier.

Le sourire sincère entrave les lèvres de Moon qui se laisse séduire par l’instant présent. Elle est à la fois ici, et ailleurs. Elle est à la, immobile, et à en même temps l’impression que tout va à cent kilomètres heures. Pourtant, ce n’est pas un véhicule pirate qu’elle conduit, mais bien un hymne à des sentiments qu’elle ne s’avoue totalement :
elle ne les nie pas,
elle ne les dit juste pas.

Il n’y a pas besoin de mettre des mots sur ça.
Sur lui, Sur eux,
Sur la raison pour laquelle son minois ne le lâche pas.

Ce serait mentir que de trouver des mots pour décrire l’impossible. La question semble bien futile, mais comment pourrait-elle décrire avec des phrases ce qu’il lui semble irréel ? Même si elle le voulait, la vérité ne sortirait pas de ses lèvres. Il n’y pas de mots, pour le décrire lui, pour exprimer comment elle se sent détendue là.

Un soupir, qui s’accompagne d’un tendre sourire.

- Je me disais juste que j’aimerais bien te peindre un jour… Je ne te force à rien bien sûr. ((Mais j’aimerais vraiment à travers mes coups de pinceaux exprimer ce que je ressens quand je te regarde))

Peut-être que ce serait plus simple de montrer comment elle le voit, à sa manière de le peindre, à sa manière de dessiner ses contours puisqu’une peinture n'existe que s'il y a des yeux pour l'embrasser.

Ses doigts tâchés de pansements attrapent la couverture qui se situe sous son corps tandis que ses yeux finissent par dériver sur les flammes qui continuent de danser, de bouillir. Le brasier continue de survivre dans ses crépitements, dans son tourbillon de flamme. Il danse comme une belle jeune femme.

Sur son minois est plaqué un air rêveur, innocent, tandis que ses œillades se figent dans cet océan brûlant.

- Un dessin ne suffirait pas à dire ce que tu as sur le visage... Il est plus complexe que ça. ((Pour moi))

Moon sent ses deux yeux venir caresser son visage, tandis qu’elle fixe l’écume s’accumuler au loin, le long du rivage. Elle ne lui cède pas encore son regard, d’une certaine prudence elle se parre. Ses lèvres enjouées par la relation qui est en train de se dessiner, elle s’enchante déjà de ses réactions : tout cela est-il vraiment approprié ?

- Bien sûr… (( Douterais-tu de moi ? ))

Il est vrai qu’elle est changeante, qu’il est facile de la faire varier quant à ses avis, quant à ses projets. Et pourtant, la jeune femme se réjouit d’avance de le voir si impliqué. Elle a déjà envie de commencer… Mais sous ses doigts, sous ses mains, elle n’a rien, même pas un carnet, même pas un croquis qu’elle pourrait s’amuser à déformer. Non, elle n’a rien que ses deux yeux qui de nouveau s’installent dans ceux de son compagnon. Maintenant face à lui, elle se permet de badiner, et rit. Son envie croit aussi, face à cet engouement soudain, face à cet homme qui n’a plus l’air de posséder de frein.

- Maintenant, là, tout de suite ?… Ça risque d’être un peu compliqué… Mais si tu m’accordes une prochaine fois, on pourrait très bien organiser ça.

La rousse se met à rire face aux mouvements de tête du plus âgé, mais elle n’a pas les bons outils. Alors, elle accorde un regard à la lune, la dame de la nuit. La source de la lumière fait fière allure tandis qu’avec ses doigts fins, elle vient délicatement saisir la mâchoire du libraire… Elle la tourne doucement, jusqu’à trouver l’angle recherché, Juliet insiste doucement, puis revient sur ce qu’elle avait déjà pensé.

- Comme ça… Si on garde le même éclairage, ça sera parfait.

Ses sourcils viennent de se hausser tandis que ses doigts s’accrochent un peu à sa peau quelques secondes avant de le dé-livrer. Puis maintenant qu’il est un peu plus à proximité, une certaine intimité se forme si bien que son ton descend, dans les graves, un peu plus murmuré.

- Combien de temps pourrais-tu poser ? Tu as l’air bien déchaîné… ((Ne te presse pas trop avec moi))