La forêt sait, et la forêt parlait. Quand le vent soufflait, c'était son soupir qui se couchait dans sa nuque. Lorsque les animaux chantaient, c'était des conseils qu'ils murmuraient. Forsaken n'en devenait pas fou pour autant ; le temps, surtout, lui avait permis de s'habituer à leurs voix. Au contraire, il se sentait mieux ici qu'à travers la ville. C'était un rappel courant, une accroche. Au final, dès qu'il n'était pas dans les parages, il sentait une pointe dans la poitrine. Forsaken revenait toujours à cet endroit, aux abords de la forêt des murmures pour veiller sur la forêt.
Et Forsaken en appréciait les couleurs de l'automne. Les feuilles orangées, brunies, recouvrant la terre. Cela lui rappelait son enfance, quand son père l'abandonnait au coeur de la forêt, avec un seul couteau pour survivre et une nuit de solitude à affronter. Survivre. Toujours. Un jour de plus. Il n'était pas devenu garde-chasse pour rien, et malgré la tempête, il continuait de suivre ce rôle. Veiller sur la nature, se renfermer un peu plus, et venir à détester les interactions humaines.
Ne jamais parler de lui, ni de leur reprocher leur ingratitude.
Forsaken avait une routine bien définie, il continuait de s'entrainer. La tempête était passée, mais cela ne voulait pas dire qu'il était à l'abri du danger. Il avait récupéré des restes de bouts de bois dans les décombres des maisons, des oreillers qu'il avait rembourrés pour les rendre durs. Il s'était construit un mannequin d'entrainement, et depuis peu, il s'était mis à fabriquer un arc. Pourtant, il frappait son adversaire avec ses poings. Ses phalanges en devenaient rouges, la sueur rendait ses cheveux gras sur son front. Il était en débardeur, en plein coeur de l'automne, à donner ses coups comme s'il était soumis au rythme d'une chanson endiablé. Un pas pour reculer, le dos qui se contracte, et élancé son pied en plein milieu de la tête.
Forsaken était sale de transpiration et de terre. Il sentait la cendre et le bois. Il avait la lèvre enflée, et son regard sombre, dissimulé sous ses mèches noires emplissait son visage peu avenant. Les cicatrices luisaient sous la pellicule de sueur, et Forsaken frappa de toutes ses forces la poitrine de son ennemi. Quand il sentit ses phalanges crisser sous la douleur, il s'arrêta net. Les murmures s'étaient calmés, soudain. Le non-bruit lui permettait de ne jamais se faire surprendre, et dans ce non-bruit, il perçut le grondement d'un moteur.
Voilà qui était inhabituel.
Méfiant, l'ancien garde-chasse attrapa sa carabine. Le souffle court, les muscles rigides, il se dirigea vers la source de ce son ; c'était une incohérence dans sa ballade douce, ça sonnait faux. Alors quand il émergea depuis les fourrées, le pantalon crasseux, les cicatrices visibles à tous, il ressemblait à un animal sauvage. Il exposait à la vue de tous, la balafre au visage, la marque dans son avant-bras ; elle était particulièrement laide. Il ne s'arrêta que quand il vit la voiture, et aussitôt, il attrapa sa carabine.
Forsaken la pointa en direction de l'anomalie.
La voiture puait le luxe, malgré le temps qui l'avait érodé. Sa carrosserie ruisselait, et ça lui donna la mauvaise impression qu'on venait salir son territoire.
« Sortez du véhicule. »
La voix était rauque, le ton était le même qu'il employait autrefois, quand il interpellait des ados en plein coeur de la forêt.
Forsaken s'entraîne tranquillement. Il entend une VOITURE ??? Du coup, bah il va voir et tombe sur Sweetie qu'il accoste en mode interpellation.
Holiday
Agent double dose de Love
infirmier
dick grayson (DC) + finn wittrock
Holiday
Lun 29 Nov - 1:57
BESOIN
Bon, seconde édition avec une arme pointée sur lui, il est franchement pas rassuré et demande à Ken si c'est possible de la baisser et qu'il reste juste un peu pour un peu d'aide. Mais on sait très bien que ça sera plus longtemps que prévu, voyons :)
La pellicule se rembobine brutalement lorsqu’il est, de nouveau, les yeux face à une carabine. Mais il n’agit pas de la même manière. Lentement se fait sa sortie de son véhicule, les mains en l’air pour prouver toute innocence. Quand bien même, il a eu le temps de faire un tour de passe-passe avec ses clés pour qu’on ne lui subtilise pas la voiture. Dans ce monde — pourtant pas si nouveau mais qu’on regarde avec un tout autre regard — Lukas se montre bien plus prudent et exécute.
L’individu qui le met en joue est sale, tout droit sorti de la boue, sans doute. Si on s’approche, peut-être qu’il empeste. Mais plus particulièrement, il arbore, au visage, un signe distinctif peu attrayant mais dont on fait facilement la description. On lui a dit de trouver l’homme au visage tatoué d’une lune. Lukas semble l’avoir trouvé.
Pardon de vous déranger. Je cherche une personne qu’on appelle « Forsaken » et, je pense que c’est vous, si je me fie à ce qu’on m’a dit.
Jusque-là, la description a l’air entièrement fidèle au personnage devant lui. Forsaken se révèle être quelqu’un de particulièrement méfiant pour, effectivement, toujours pointer froidement son fusil vers lui. Lukas voudrait pouvoir lui parler mais la pomme d’Adam glissante, c’est évident qu’il n’est pas non plus à l’aise avec l’idée de rencontrer à nouveau une arme à feu. Au moins, il se rend compte de ce qu’il a pu faire traverser à d’autres personnes comme Luci et l’exprime dans un soupir de mansuétude mais également en un fin sourire qui essaye de prouver un peu de bienveillance.
Est-ce que vous pouvez abaisser votre arme ? Si vous n’êtes pas rassuré, je ne resterai pas longtemps. J’ai besoin de renseignements. Et... Peut-être d’un peu d’aide aussi.
Les derniers mots sont difficiles à avouer pour qu’il en soupire, encore une fois. C’est un abaissement de soi, à ses yeux, et pas encore de la modestie qu’il a dû mal à cerner et à employer. Il est obligé de minimiser l'effort qu'il demande à cet inconnu alors que l'aide dont il requiert est plus essentielle qu'il ne le laisse croire.
Lukas a besoin de survivre, dans ce nouveau monde, finalement pas si actuel. Il vient d'ouvrir les yeux. Lukas a besoin d'un toit.
Forsaken
Emo des bois
Protecteur des commerçants
Aphelios de LoL
Forsaken
Lun 29 Nov - 20:28
Rencontre avec Tarzan
L'autre s'exécuta, les mains en l'air.
Forsaken se détendit - imperceptible -, en songeant que si l'inconnu aurait voulu lui tirer dessus, il aurait ouvert les hostilités. Néanmoins, il garda sa position ; les pieds bien ancrés dans le sol. La jambe avant fléchie et l'autre tendu, au cas où. Il savait que le sol jouait en dans sa défaveur, si le comblait devait s'engager.
Pour l'instant, cela ne semblait pas faire partie du plan.
Alors l'ancien garde-chasse plissa les yeux sur l'inconnu. Un blanc-bec. Il puait le parfum de luxe, et sa voiture avait pour seule fonction de grogner très fort, afin de démontrer qu'il en avait une grosse. Il se serait entendu avec Allan. Mais voilà, il balança toutes ces considérations quand le blanc-bec lui annonça qu'il avait besoin d'aide. Alors l'ancien garde-chasse rabaissa son arme, il le fixa dans son silence. Le mensonge était dans le verbe.
Pourtant, si on lui avait donné son nom [Tyler n'existe plus], c'était pour une bonne raison.
Forsaken se demanda si l'autre le jugeait à cause de l'arme, ou bien pour sa couleur de peau. Il n'y avait pas eu de remarques - les attitudes de sauvages, une vaine plaisanterie sur son tatouage et la chasse à la baleine. Pour l'instant. Il rangea sa carabine, dans son dos et il vérifia la sangle. Elle lui sciait l'épaule, et à force, il en avait gagné une marque qu'il ne soignait pas. Là, Forsaken se contenta de hocher la tête, confirmant que c'était bien lui, sans fioritures inutiles.
Il fit signe à Holiday.
« Pas de voiture, vous faites peur aux animaux. »
La raison principale de son agacement, et de son attitude austère. Pourquoi ne faisaient-ils jamais attention à ces détails ? Pour Forsaken, les animaux avaient plus de valeurs que le blanc-bec. Alors il se détourna, sans inviter Holiday à le suivre. Dans sa tête, c'était gravé dans le marbre que c'était la marche à suivre.
Et il marchait d'un pas militaire, malgré la boue qui s'accrochait à ses semelles. Parfois, il jetait un coup d'oeil derrière lui pour s'assurer qu'on le suivait bien. De toute façon, Forsaken n'allait pas bien loin ; on voyait la route qu'il empruntait tous les jours dans la terre. Des traces de pas non effacées, parfois mélangées à celles des animaux. Il se dirigea vers son campement.
C'était un amas de tôle et de bois, surélevé pour éviter que la boue s'infiltre à l'intérieur. Il n'y avait pas grand-chose, aucune fioriture. Un autre abri se situait derrière, où Forsaken emmagasinait tous les vivres qu'il trouvait. Près de son feu, il restait une boîte de conserve ouverte proprement, avec un fond de haricots. Il attrapa son sac à dos, il l'ouvrit tout en fixant l'inconnu. Il prit des bandages, de quoi s'occuper de ses phalanges rougit par sa séance d'entraînement.
Forsaken baisse donc son arme, signale à Holiday que sa voiture fait peur aux animaux puis l'emmène vers son camps.
Holiday
Agent double dose de Love
infirmier
dick grayson (DC) + finn wittrock
Holiday
Sam 4 Déc - 18:40
BONBON
Clairement, Luke juge le campement de Ken et se demande si réellement, c'est l'homme qui va bien pouvoir l'aider. Mais il propose tout de même son aide en échange.
Avancer parmi les arbres autrement qu’à pied serait stupide. À se demander si on ne l’a justement pas conduit vers quelqu’un de stupide. Un instant, Lukas croit à un canular et ça ne serait pas étonnant vu que peu de personnes l’apprécie pour le prendre réellement au sérieux. Non, en fait, c’est même plus qu’un instant lorsqu’il réalise où l’autre idiot l’emmène. Pourquoi s’enfoncer dans un endroit aussi boueux alors qu’il lui a dit signalé que la conversation ne serait pas longue ? De toute façon, il n’y a que des gens stupides pour pointer, sans réfléchir un seul instant, leur fusil. Cursed est stupide. Forsaken l’est probablement.
Croire que la faune est la priorité des hommes aujourd’hui, il faut bien être un green pour penser de la sorte. Hormis son nom et sa fonction, il ne sait rien de cette personne alors c’est simplement avec le chemin qu’il trace qu’on se permet de faire un avis qui n’est, de toute façon, jamais mélioratif.
Les détails ? Il s’en fiche bien quand ça ne le concerne pas. Alors les traces de pas dans la terre humide, invisibles, ne l’aident pas à se dire si cet étranger participe aussi à l’entourloupe. C’est un comble de devoir demander comment survivre à quelqu’un qui mène, visiblement, une vie rudimentaire si on en croit le reste de haricots dans la boîte et les braises cendrées.
Et vous vous occupez vraiment des commerçants alors que vous êtes si loin d’eux ? Ça doit en faire, des kilomètres, le matin, si une attaque pirate surgit.
Mais c’est toujours sous le ton de la rigolade qu’on projette les doutes, de manière à les minimiser. Puisque quand bien même ce qu’on voudra lui faire apprendre, il cherchera inévitablement à faire bonne impression ; que cet homme soit le meilleur idiot ou le pire secours. Lukas est Sweetie. C'est un bonbon. Son paquet enjolive les choses mais il est plus qu'acidulé et beaucoup ne l'aiment pas aussi piquant une fois en bouche. Sa langue manque de tact.
En réalité, je ne sais pas si vous serez en mesure de m’aider, Forsaken. Je cherche un logement. Enfin bien sûr, je reconnais que ça ne sera pas gratuit et je suis prêt à faire quelque chose. Même beaucoup. Mais si vous avez de quoi m’aider…
Difficile d'esquiver un examen sur ce qui s'apparente davantage à des décombres qu'un campement. Même les pirates font mieux. Même avec le peu de ressources dont il dispose, il pense pouvoir rendre l’endroit un tant soit peu chaleureux donc si c’est de l’aide retour dont il a besoin, Lukas pourra l’apporter.
Forsaken
Emo des bois
Protecteur des commerçants
Aphelios de LoL
Forsaken
Ven 10 Déc - 9:15
Rencontre avec Tarzan
Forsaken plissa les yeux sur l'inconnu. Il venait de remettre en cause son utilité, et même s'il ne parlait pas, cela ne signifiait pas qu'il ne savait pas reconnaître les sous-entendus. Il se redressa légèrement, il termina de bander ses mains, avant de répondre :
« Les pirates ne sont pas le vrai danger. »
Forsaken regarda les arbres autour de lui, il écouta le souffle du vent murmurer dans les feuilles, et faire craquer les branches. Une musique que l'autre était venu polluer de sa voiture. S'il restait ici, c'était parce qu'il en avait besoin. Si la plupart des gens étaient inconfortables et s'aventuraient peu par ici, ce n'était pas son cas. Au contraire, il était seul, et cette existence d'ermite lui convenait bien. Peut-être irait-il construire une cabane dans les arbres pour l'année prochaine, ce serait bien, oui.
Et puis, un meurtrier ne revenait-il pas vers le lieu du crime ?
Forsaken redirigea son attention sur l'inconnu, qu'il jugeait à son tour sans rien dire ou rien démontrer. Il établissait une longue liste de préjugés, en considérant son allure, sa façon de s'exprimer, ou même sa voiture. C'était peut-être moins visible. Il avait l'habitude du mépris d'autrui, des remarques racistes, ou de la violence de leurs mots sur sa façon d'être. Ils étaient ingrats.
Un logement ?
Forsaken fronça les sourcils, il observa les alentours, plutôt surpris qu'on ait encouragé le jeune homme à venir le voir. On lui reprochait ce mode de vie difficile, et il concevait que ce n'était pas pour tout le monde. Ils étaient faibles, il ne l'était pas. Forsaken constata :
« Vous avez votre voiture. »
Mais peut-être que ce n'était pas suffisant pour un petit blanc-bec. Il ajouta alors :
« Vous avez l'hôtel ou la poste, mais il faut travailler. »
Remarque inconsciente, qui sous-entendait la paresse d'un fils à papa. Forsaken fixa alors l'inconnu, un long moment, avant de décider que c'était trop louche.
« Ce n'est pas que pour ça que vous êtes là. Votre nom ? »
Forsaken braqua ses deux pupilles sombres sur le jeune homme, comme s'il s'agissait d'une arme. Il n'attendait rien en retour. Rarement. Seulement du café — s'il en trouvait —, un peu de vivres pour ne pas mourir de faim. La plupart des ressources qu'il utilisait, il les trouvait lui-même. Dans son campement se trouvait son sac à dos. Il y emmagasinait tout ce qu'il trouvât d'utile, et qu'il pouvait donner à l'hôpital. Il gratta pensivement la cicatrice à son bras, alors que ses yeux quittaient parfois l'inconnu pour se diriger vers les profondeurs de la forêt. Le non-bruit lui permettait de ne jamais être surpris ; sans la cacophonie de pollution humaine, il discernait le moindre bruissement de feuilles.
Il était une anomalie dans ce tableau harmonieux, considéra Forsaken. Un élément perturbateur dans ce calme qui habitait cet endroit.
Holiday se présente, bonjour. Sous son nouveau surnom, oui. Il ne cherche pas à contredire Forsaken sur les options mais les esquive avec brio, peut-être ?
Non. Il est surtout venu avec la nécessité de trouver un logement. Pour des raisons épineuses, il ne peut pas réfuter les arguments logiques de son vis-à-vis. Il a envisagé ces options mais il ne peut plus les tolérer. Ça fait mal. L'hôtel équivalent au commencement et la voiture à la continuité de sa misère.
Oui. Il a peut-être besoin d'une chose mais ça se traduit par un logement. Alors s'il ne transcrit pas ses mots, le brun lui délivre ses vœux bruts.
Comme c'est pas possible de partir. Je veux juste repartir de zéro. Donc j'ai besoin de quoi me loger. De quoi travailler aussi.
Parce qu'avant, il y a des ratés. Sweetie est une vie qu'il n'aurait pas voulu connaître alors il ne peut certainement pas lui parler davantage des pirates. Il ne peut pas non plus se présenter comme tel. Les prénoms ne font pas société non plus à cette époque. Et il ne peut plus être Lukas. Il n'est plus la même personne.
Vous pouvez m'appeler Holiday. Ironique pour quelqu'un qui cherche du travail, hein ?
Mais les vacances, c'est optimiste. C'est aussi heureux que le sourire ou la main qu'il vous tend et qui n'attend que d'être embrassé. C'est la dernière lueur. Les vacances viennent un jour et il espère les prendre avec vous. Et même travailler, ça serait une forme de congé pour lui pour se sortir de la peine.
Forsaken
Emo des bois
Protecteur des commerçants
Aphelios de LoL
Forsaken
Ven 24 Déc - 12:31
Rencontre avec Tarzan
Croire que Forsaken était mal à l'aise dans les interactions sociales était une erreur.
Il ne parlait qu'en extrême nécessité, et il ne se dévoilait pas. Être sociable ne signifiait pas qu'il ne comprenait pas. Au contraire. Il restait distant, jugeant silencieusement ses pairs. Il savait lire entre les lignes, et il se contentait de ne pas y répondre. Il se faisait une idée du jeune homme face à lui, il pensait voir clair dans son jeu ; il avait face à lui un joli animal de compagnie, habitué à être brossé dans le sens du poil, et à se donner en spectacle dans le grand cirque social.
Au moins, l'autre témoigna une certaine franchise.
Forsaken n'aimait pas faire semblant, il n'appréciait pas « faire comme si ». Alors il se fichait que son attitude puisse être une forme de torture pour les autres. La remarque de Holiday — vraiment ? — ne lui tira rien, pas même un froncement de sourcils. C'était une façon de chercher appui chez lui ? Du soutien ? Face à un inconnu qui ne vivait avec presque rien, et qui était heureux de la tempête. Pourtant, Forsaken accepta de répondre... Ah. De sa voix douce, placide, mais d'une remarque aussi violente qu'un coup de couteau dans les côtes :
« Vous avez choisi d'accepter d'être appelé ainsi. »
Et Forsaken ne donnait que peu de valeurs aux noms. Ils étaient des mots, naturellement faux. Il termina de panser ses mains, puis il scruta Holiday dans un autre silence pesant. Il appréciait le travail. Il appréciait cette volonté.
Mais il ne l'en croyait pas capable.
Pourquoi prendrait-il la peine de croire en autrui, quand autrui lui rappelait depuis tout petit qu'il serait un bon à rien ? Non.
Ce dont Forsaken avait besoin, c'était des preuves.
Vérifier si cet inconnu était fiable. Non pas pour lui, mais pour les autres.
Désintéressé, comme lui, il l'était.
Forsaken se redressa. Il s'en retourna dans son camp pour rattraper un pull troué et sale qu'il enfila. Dissimulé les marques sur ses bras, sa nuque, ses mains. Avant de se retourner vers Holiday, Forsaken inspecta ses chaussures, la forêt autour d'eux.
Il mourrait ici, seul, et ça lui convenait très bien.
Ou bien, il se rendrait — quand ils n'auront plus besoin de lui —, et il avouerait.
Ses semelles couinèrent quand il se retourna, il fixa Holiday droit dans les yeux.
« Qu'est-ce que vous savez faire qui serait utile aux autres ? »
Forsaken attrapa sa carabine, il la rangea dans son dos. Puis il attrapa son sac qu'il jeta sur une épaule. Il avorta un mouvement — partir, s'occuper des autres —, mais là, il fronça les sourcils — seule expression faciale. Il jaugea Holiday, puis il conclut :
« Je jugerais moi-même de votre fiabilité. »
Holiday était mis à l'épreuve. Et Forsaken ne serait pas doux, ni tolérant avec lui. Il serait dur, rigide, comme toujours.
Pourtant, c'était bien une chance qu'il venait de lui donner.
Holiday ne sait pas se vendre. Il balance avec flou qu'il fera tout ce qu'on lui demande après réflexion (oui osef de sa sécurité, visiblement). Il provoque gentiment Ken en lui demandant de directement le tester plutôt que tourner autour du pot avec des questions. J'ai même hésité à glisser un instant bro de la part de Holiday pour détendre l'atmosphère. Il l'a pas fait mais c'est border.
Double remerciement à son attention. La poignée de main non rendue, au moins la prolifération de la crasse ne s'étend pas. Mais surtout, Forsaken accepte le surnom. Aucun sous-entendu n'émane. C'est neutre et étrangement, ça convient à Holiday qui double son sourire.
Voire, il le triple en un sourire très crispé à la vue d'une guenille portée en guise de pull. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'Holiday se retrouve être gravement embarrassé - quoiqu'il lui aurait appris à dénicher d'autres pièces d'une collection plus fringante.
Si Holiday est ici, c'est plus pour être aidé qu'aider. Bien sûr qu'il est volontaire et il répondrait en réalité à presque n'importe quoi pour le prouver. Il est prêt à presque n'importe quoi, oui, pour justement trouver ce qui lui convient mieux mais aussi ce en quoi il peut être le plus utile.
La question est plutôt qu'est-ce que je suis prêt à faire, non ? Tout. Enfin peut-être éviter ce qui est susceptible de beaucoup me… salir. Oh et puis peu importe, même ça je peux le faire.
Sachant qu'apparemment sa mise en danger semble ridiculement moins poser de soucis, c'est d'un entrain intrépide que l'éternel immature bondit devant Forsaken. Volontairement et pas trop en même temps, Lukas ne répond pas à la question pourtant simple et ciblée de son vis-à-vis. Autant Lukas sait vendre grâce à une énergie, justement à revendre. Autant il se positionne comme un vendeur qui n'a strictement rien à vendre.
Toute sa vie, il s'est comporté comme un produit outrageusement hors de prix pour finalement ne plus arriver à distinguer pourquoi la marque est devenue égérie. Des Louboutin qui ne valent plus rien et qu'on a jeté. Même Bloody Mary n’en veut plus.
Maintenant, Lukas ou même Sweetie n'ont plus aucune valeur alors les diplômes, l'argent, l'apparence, tout le monde s'en fiche. Et surtout pour le plus stoïque des personnages
Et si vous voulez voir si je suis fiable, pourquoi ne pas me tester directement ?
D'un rictus narquois, Lukas reste une bonne plaisanterie. Il n'a rien et demande à ce qu'on trouve quelque chose par soi-même, alors qu'il devrait bien se chercher lui-même d'abord avant de se la jouer aussi malin avec cette provocation complice.
Mais c'est en les autres qu'il se trouve. Ce sont les autres qui ont de la ressource et qui en font, ce truc inestimable. Ce sont les autres qui trouvent de l'intérêt en lui. Alors passer à autre chose, c'est bien difficile.
Forsaken
Emo des bois
Protecteur des commerçants
Aphelios de LoL
Forsaken
Mar 18 Jan - 9:13
Rencontre avec Tarzan
Forsaken fixa Holiday.
Aucune expression, toujours. Mais il jugeait les paroles que l'autre venait de souffler : ce que je suis prêt à faire. Cela, il s'en fichait bien ; il ne mettait pas d'émotivité dans ses actes. Il se contenta alors de son habituel silence. Il était vrai qu'en comparaison, Forsaken était sale. Ses vêtements étaient abîmés, ses phalanges encore rouges, et sa dernière douche remontait à deux jours. Il puait la sueur, mais surtout le feu de bois, la terre. Ses bottes étaient pleines de boue, des morceaux séchés aux chevilles et sous les semelles. Aucune fière allure.
Tant qu'il tenait encore debout, tout cela n'avait aucune espèce d'importance.
Forsaken retourna son attention sur Holiday. Celui-ci semblait piqué par ses paroles, et il lui suggérait de le défier. Peut-être aurait-il ri s'il se l'autorisait parfois, peut-être aurait-il balancé une remarque acérée. Pas de sourire, juste un souffle depuis le nez. Libre à Holiday de le prendre comme il le voulait.
Devait-il répondre à cet élan égocentrique ? Devait-il jouer à son tour le mâle alpha ? Mais là était la rupture : Forsaken s'en fichait.
Il se contenta de répondre :
« Ne vous mettez pas en danger pour un concours d'ego. »
Blanc-bec, pensa-t-il sans le dire. Holiday restait un civil à ses yeux, et sa vie était précieuse — comme celle de tout le monde. Forsaken recula d'un pas, il attrapa sa carabine, puis il fronça les sourcils.
« Je ne vous demande pas de me prouver que vous êtes fiable, je vous demande de l'être. »
Il savait, Forsaken, que le poids des mots, c'était le mensonge. Douloureux. Beau dans ses habits blancs, mais d'une noirceur pleine de crasse sous les voiles. Il passa l'ongle de son pouce sous son jumeau, décolla des bouts de terre agglutinés, frotta ensuite ses doigts les uns contre les autres.
« Mon travail est de les protéger. Survivez une nuit, sans votre voiture ici. »
Forsaken coula un regard sur Holiday. Il ne serait pas loin. Il savait qu'il pouvait intervenir si Holiday arpentait la forêt. Tant qu'il n'allait pas trop loin. Ah. Peut-être qu'il y répliquait, finalement, à l'aigreur des égos blessés par un défi que lui seul pouvait surmonter.
Du moins, sans pleurer, sans crever de froid.
Forsaken lui demandait de se soumettre à sa façon de vivre. Loin de tout, avec si peu de possessions qu'il portait les mêmes vêtements depuis près d'un an. Il savait repriser des pantalons, des pulls, donner une seconde vie à ses bottes. Il testait la détermination de Holiday, s'assurait que ce n'était pas que des paroles. Le coupait de toutes ses aspirations matérielles — la voiture.
Et comme pour lui démontrer que c'était bien un défi, Forsaken éteignit le feu. Il coupait le seul point de chaleur de leur conversation, il étouffait les bruits ; dans le non-son, il ne pouvait plus être surpris. La première étape ? C'était prendre sur soi, ne pas répliquer face à sa rigidité.
Forsaken met donc Holi au défi de... survivre une nuit dans la forêt, sans rien
Holiday
Agent double dose de Love
infirmier
dick grayson (DC) + finn wittrock
Holiday
Lun 31 Jan - 0:05
SURPASSER
Holiday ne comprend pas en quoi l'épreuve que lui donne Forsaken va vraiment l'aider à prouver qu'il est fiable ou être d'une quelconque aide à quelqu'un. Il ne lui dit pas mais essaye de désamorcer ce qu'il prend, limite, pour une supercherie grâce à son mignon chienchien Oswald (Oz pour les intimes) qui va juste tout défoncer dans les prochaines réponses mais tout va bien. Ah et Holi se met à parler à Ken comme si c'était son pote aussi sans permission. Tout va bien.
Dérangé : c'est ça, plutôt, le mot le plus approprié pour définir ce crasseux. Bon, ça en fait deux. Mais ses propos et propositions n'ont aucun sens. Comment peut-il être fiable s'il ne prouve rien ? La réputation d'un certain menteur né ne peut pas avoir atteint ses oreilles au vu du recul que ce type a pris avec la ville. Et, de manière générale, comment peut-il même être au courant de quoi que ce soit ?
Tant de recul pour ne pas plus appréhender les besoins des commerçants qu'il protège. Franchement, laisser quelqu'un une nuit dans les bois survivre par ses propres moyens, en quoi est-ce que c'est rendre un service ? Holiday ne saisit pas du tout l'utilité et ne se prive pas pour montrer une grosse once de mépris en roulant des yeux, pour finalement pousser un rire qui suit ce soufflement de nez.
Tout ça, c'est une plaisanterie. Avoir vécu chez les pirates l'a habitué aux farces. Clairement, ne rien miser, c'est la mauvaise option. Ça peut être un mauvais tour mais, dans les faits, Holiday se fiche d'être en danger.
Deal. Mais je pense que tu me sous-estimes juste un peu.
Parce que tout ce que peut avoir le dénommé protecteur des commerçants, Lukas est convaincu pouvoir le surmonter. Autant le défi que la supercherie. Plus que surpasser, il échappe surtout à tout, à commencer par les principes pour devenir subitement moins formel avec son interlocuteur. Les règles en font partie pour déjà déroger aux consignes énoncées. D'un doigt, il se permet de mettre en pause son attitude si hardie et se précipiter à sa décapotable.
Quand bien même Holiday finit par revenir rapidement, il poursuit et persiste à surpasser le respect. Clairement, il se fout de ce défi en carton. Il peut le relever haut la main. Alors il se fout aussi de celui qui a instauré en perturbant le protocole grâce à l'arrivée d'un intrus tenu en laisse.
Par contre, ça c'était dans la voiture et je peux vraiment pas le laisser tout seul, tu comprends… C'est pas comme si j'allais tricher avec.
Oswald est même un sacré handicap et risque de lui causer de sérieux problèmes. Mais, actuellement, le husky ne pouvait pas être une variable anticipée par Forsaken. Et d'un sourire faussement désolé, Holiday espère que ça dérange tous les plans pour que l'autre les révise.
Non mais franchement, son idée de dormir à la belle étoile, c'est complètement stupide ; il aurait pu trouver mieux comme canular.
Forsaken
Emo des bois
Protecteur des commerçants
Aphelios de LoL
Forsaken
Mer 9 Mar - 11:56
Rencontre avec Tarzan
Forsaken savait ce que l'autre pensait.
Qu'il se moquait de lui, ou qu'il était fou. Mais l'autre n'avait pas conscience de combien il était rude. Une nuit, ce n’était rien. Plusieurs, c'était une autre paire de manche. Il s'essuya la bouche, puis il se releva lentement. Ses chaussures étaient pleines de boue. Forsaken fixa Holiday, ne répondit pas quand il l'accusa de le sous-estimer. Il ne le cachait pas. C'était un fait : il sous-estimait tout le monde. Les sensibles, les blancs-becs et plus particulièrement les femmes.
Sa carabine dans son dos, présence rassurante. Chargée de six balles dont il ne se servirait jamais. Il frappait avec la crosse en cas de besoin. Et il la gardait au cas où la situation l'exigerait. Il n'avait plus peur de tirer, maintenant. Il n'hésiterait plus comme ce jour-là où la fusillade avait bouleversé sa vie.
Forsaken suivit Holiday. Il écoutait d'une oreille distraite la pluie tomber sur les feuilles, et il se surprenait à voir cet endroit comme son dernier foyer. Il resterait ici. Il détestait être avec les gens. Alors son attention se reporta sur Holiday, le visage toujours aussi dur. L'autre se cherchait des excuses pour garder sa voiture. Il crut d'abord qu'il mentionnait des affaires.
Mais il ne s'attendait pas à voir un chien. Il s'était arrêté quand l'autre lui avait intimé l'ordre muet. Ses yeux se fixèrent dans ceux de Holiday, avant de glisser sur son animal. Un chien.
Forsaken aurait pu sourire dans d'autres circonstances. Là, il était agacé par le maître. Ce n'était pas la faute du chien d'être dressé par un blanc-bec. Il se baissa vers Oswald, il lui présenta ses mains pour le laisser l'inspecter. Il portait sur lui des odeurs différentes ; celle de sa sueur, du bois brûlé, du charbon. Mais aussi de l'humidité et des plantes. Un univers sensoriel agglutiné aux pores de sa peau. Un épiderme froid, rendu moite par son entrainement.
Et la cicatrice, toujours en travers de son visage. Dissimulé sous son tatouage. L'oeil qui se redressa sur Holiday. Puis son corps qui suivit.
« Je le garderai. »
Lâcha l'homme. D'une voix sans émotion. Mais son geste, discret pour Oswald trahissait son affection des animaux. Voilà pourquoi, il ne voulait pas que Holiday vienne en forêt avec sa voiture. Les oiseaux avaient été effrayés. Il leur avait fallu du temps pour accepter sa propre présence. Il était parvenu à se faire une place ici, des abris pour eux, des graines ramassées et dispersées dans leurs cabanes. Veiller sur la nature. Plus que sur les hommes pour le reste de ses jours, voilà une vie qui lui conviendrait.
Toutefois, Forsaken avait un crime à avouer.
Il fixa Holiday. Il l'inspecta à au moins un mètre de distance. Son intuition s'exprimait par la méfiance, mais il acceptait de lui donner une chance. C'était quelque chose dont il pouvait au moins se vanter ; Forsaken accordait peu de chance aux autres.