1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? J'habite à Arcadia Bay, depuis une dizaine d'années déjà.
2Tu faisais quoi avant la tempête ? J'ai été armurier dans l'US Army, puis vagabond, puis de nouveau armurier.
3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? La tempête a emporté mon petit ami, Callisto, ainsi que la possibilité de ravitailler mon business, ce qui l'a à son tour condamné. Donc j'ai pratiquement tout perdu à cause de la tempête.
4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? Je crois que j'étais en train de nettoyer et entretenir Piper, mon M4. Peu avant que la tempête ne s'abatte sur Arcadia Bay, j'étais au téléphone avec Callisto, il venait d'arriver en Californie pour des offres d'emploi.
5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? OUI. Perdre tour à tour mon homme et mon business ne m'a pas fait du bien, et même si on finit toujours par se relever, je sacrifierais ce que j'ai là pour revenir à ce que j'avais avant.
6Exerces-tu un métier ou des activités particulières dans ce nouveau monde ? Je suis toujours officiellement armurier, mais comme je me débrouille pas mal de mes mains et comme j'ai lu sur pas mal de sujet, je peux offrir mes capacités sur pas mal de domaines manuels
7Pourquoi n'as-tu pas rejoint une communauté de survivants ? J'suis pas très sex, drugs and rock'n'roll, donc les Pirates sont pas vraiment pour moi. Enfin si, un peu, mais pas dans la même mesure qu'eux. Les Greens... Me rappellent un peu trop le côté hyper réglementé de l'armée, et après Fort Polk, c'était non. Et les Knights... J'suis pas chaud pour rejoindre un groupe, surtout quand il est plein d'enfants. Mais s'ils ont besoin de mes services, je suis sûr qu'il y a moyen qu'ils viennent me voir.
8Que penses-tu des groupes qui s'organisent ? Les Greens aussi bien que les Knights ont un projet intéressant, mais j'ai absolument aucune envie de devoir réintégrer un groupe. Je préfère faire un peu cavalier seul pour le moment. Cela dit, s'ils veulent un... Partenariat, disons-nous, y a moyen de moyenner. Les Pirates, par contre, disons que... Tant qu'ils viennent pas me chercher de problèmes, on n'aura pas de problèmes. Sinon, j'ai du .308, du .223 et du 12-gauge qui les attend.
Mon nom est Bray Mulligan, mais on m'appelle aussi Blackjack. Je suis né en 1983 dans une petite ville du Nevada dont vous avez probablement entendu parler : Fabulous Las Vegas. Je suis le fils de Harry et Lenore Mulligan. D'après eux, j'étais un enfant relativement passe-partout, pas particulièrement fauteur de troubles, mais pas non plus sage comme une image.
J'ai fait une bonne partie de mon éducation dans le système privé, où j'ai pu être abreuvé de la doctrine chrétienne des professeurs. Créationnisme, avis rétrogrades sur l'homosexualité et tout le tralala, j'ai tout entendu. En fonction des intervenants qu'il pouvait y avoir, j'ai même pu entendre un peu de prêches apocalyptico-fondamentalistes, le genre à répéter que nous étions tous tâchés par le péché, et que uniquement par notre soumission à Dieu nous serions capables de nous sauver de la Sainte Colère de Dieu. Je me souviens, d'ailleurs, en avoir parlé à mon père, après un de ces sermons infernaux, et il m'avait toujours dit de faire attention à ces prêcheurs, et qu'ils ne colportaient qu'une vision extrêmement dangereuse du christianisme.
Fort heureusement, à la maison, les choses se passaient beaucoup mieux. Mon père, qui était un bon tireur, m'a amené au stand de tir avec lui depuis mes 10 ans environ. J'ai donc pu tirer avec beaucoup d'armes différentes et me former au nettoyage de certaines d'entre elles. Aussi, une fois mon lycée terminé et mes 18 ans atteints, il fallait encore que je décide ce que je comptais faire après. Et l'US Army s'est imposée à moi. J'me suis enrôlé en 2001, peu après le 11 Septembre. Après les camps d'entraînement, j'ai été envoyé dans une base en Louisiane, Fort Polk. Autant dire le trou du cul du monde. J'ai été stationné deux ans là-bas, pendant lesquels mon goût pour les jeux de cartes (blame Vegas) m'ont valu le surnom de Blackjack. Mon travail là-bas était armurier. En d'autres termes, si vous aviez une couille avec votre M4, votre M9 ou n'importe quelle autre arme en vigueur, vous pouviez venir me voir et je la réparais. J'ai réparé jusqu'à des canons automatiques de véhicules blindés. En 2003, j'ai été déployé en Irak, suite à une décision d'un certain président d'envahir le pays. J'y suis resté jusqu'en 2006, quand j'ai été rappelé au pays, puis j'ai été rendu à la vie civile.
J'ai relativement peu de bons souvenirs de ma période dans l'US Army, mais il y en a qui me marquera toujours, et c'est le jour où j'ai eu une
challenge coin, des espèces de médailles commémoratives d'une unité bien précise. À Fort Polk, il y a une unité, le 509e Régiment d'Infanterie, qui est chargé d'être les Forces Opposées dans toutes les simulations de bataille. En gros, si y a des gens qui sont là pour faire chier les officiers de Polk, c'est bien eux. Les mecs sont qualifiés pour être parachutistes, j'ai énormément de respect pour eux. Et un matin, pendant que j'étais au travail, un de leurs sous-officiers vient me voir dans mon atelier et me dit "Hey, on a un exercice de tir dans pas longtemps, et on a de l'ordre de 500 M4 qui ont besoin d'être contrôlés, y a moyen que vous vous en occupiez?" et il se ramène avec des caddies entiers remplis de M4, à contrôler. J'aurais pu lui dire d'aller voir en Colombie si j'y étais et, comme il n'étaientt pas dans les unités que je devais gérer, il aurait rien pu faire. Mais, par respect pour l'unité, je l'ai fait en quelques heures. Quelques jours plus tard, le Lieutenant-Colonel en charge du régiment est passé me voir et m'a remis la challenge coin du régiment. De fait, j'ai eu cette challenge coin pour avoir aidé l'ennemi!Après mon service, j'ai eu un peu du mal à savoir ce que je voulais faire. J'ai un peu passé un creux dans ma vie, et après en avoir parlé avec mes parents, j'ai acheté un van et j'ai parcouru les États-Unis, voyageant quelques jours, puis travaillant sur place pour avoir assez d'argent pour aller jusqu'à ma prochaine étape. J'ai pu voir le Texas, la Floride, la Nouvelle-Orléans (très jolie ville, et la nourriture y est délicieuse), la Pennsylvanie, je suis même un peu monté au Canada, dans la très belle ville de Québec. J'ai pu goûter la poutine et... C'est intéressant, ce qu'ils vendent.
La dernière étape de mon voyage, même si elle n'était pas prévue comme telle, c'était Arcadia Bay. Je suis arrivé en ville, j'ai loué un endroit vite fait, ne pensant pas rester très longtemps. J'ai pris un petit emploi dans un magasin du coin... Et quelques jours après, mes yeux croisèrent ceux du beau Callisto, le barman du bar. J'ai pas envie de dire que le coup de foudre a été instantané, mais on en est pas loin. On a rapidement commencé à se tourner autour, et on peut dire que ça a plutôt bien marché. On se voyait très souvent, presque quotidiennement, lui et moi, et le temps s'arrêtait presque quand on se voyait. Je me souviens d'avoir passé des journées entières, surtout l'été, juste dans ses bras, à regarder le temps passer sans rien faire, juste à profiter l'un de l'autre.
Quelques mois après notre décision de solidifier notre relation, j'ai trouvé un armurier qui cherchait un repreneur. Sentant que ça me permettrait de vivre avec lui, j'ai racheté l'armurerie, et nous avons emménagé ensemble au-dessus. Nous avons assez rapidement eu dans nos projets de nous marier, et pour cela, nous comptions quitter l'Oregon et partir vers la Californie ou le Nevada. Puis la tempête a frappé.
Callisto était parti en Californie pour quelques jours quand la tempête a frappé. Nous étions en train de chercher à bien concrétiser nos plans pour déménager, et il était justement parti pour des interviews pour un emploi sur Los Angeles, et nous avons été séparés. Le choc et la réalisation de son absence a été dur pendant les premières semaines, il ne se passait pas un jour où je ne pleurais pas le soir à cause de son absence. Même aujourd'hui, ça me fait un petit pincement au coeur de me lever le matin et de me coucher le soir sans qu'il soit dans le lit. Mais je garde toujours, près de moi, dans mon portefeuille, une image de mon bel homme et moi. Peut-être qu'il m'attend en Californie, peut-être qu'il a refait sa vie avec quelqu'un d'autre... Pour lui, je continue, je me lève, je travaille, je donne le meilleur de moi-même. Et peut-être qu'un jour, nous nous reverrons. Je m'accroche toujours à mon espoir de le retrouver, si ténu soit-il. Mais je me dis que si jamais ce fil ne me ramène pas à lui, je pourrai toujours me pendre avec.