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[FB août 2021] Comme chien et chat | Feat. Kitten

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Dagonet
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Dagonet
Dagonet
Dim 12 Déc - 21:22
L'un des rares désagréments à vivre dans une ville coincée dans un paradoxe temporel post apocalyptique où l'accès à la technologie, la communication, les moyens de production, la connaissance, la culture ou encore, bien plus grave, les influenceurs était proche du néant, c'était quand même l'absence de divertissements (chacun ses priorités). Fort heureusement, Arcadia Bay avait reçu la « bénédiction » de toujours être pourvue de l'Happy Hour. Il était évident que le Bowling-restaurant austère aux patrons à la commodité toute relative n'était pas la panacée lorsque l'on se sentait l'envie d'épancher sa soif ou son besoin thérapeutique de sociabilisation mais que voulez-vous, « on fait avec ce qu'on a » comme disait l'autre.

C'est ainsi que Dagonet s'était retrouvé avec quelques compagnons Knights, une assiette de frites grasses trônant avec majestuosité juste devant lui sur la table et une pinte dans la main, au beau milieu du restaurant -qui n'avait d'heureux que le nom au vu des mines déconfites des clients. L'atmosphère était loin d'être au beau fixe et la morosité ambiante commençait doucement mais sûrement à irriter le chevalier de la table ronde qui fixait le comptoir, évitant soigneusement le regard du patron -qui était doté de cette étrange aptitude à toujours paraître courroucé. La porte de l'un des placards derrière le bonhomme était ouverte, rompant ainsi l'harmonie du mobilier, ce qui ajoutait une touche à l'agacement global du garçon aux yeux noisettes, source de ce désagréable picotement dans la nuque qu'il ne connaissait que trop bien.

Il avait bien essayé de détendre l'atmosphère en lançant des sujets de conversation qui lui semblaient anodins, mais ses tentatives s'étaient toutes soldées par un lamentable échec, aucun de ses camarades ne semblant disposé à faire le moindre effort pour rallier sa cause de la bonne ambiance. Certes, ils avaient de bonnes raisons de tirer la tronche ; les découvertes de cadavres semblaient ne jamais en finir -une bonne partie d'entre eux avait perdu au moins un proche dans la catastrophe, les projets de reconstruction et de réorganisation prenaient du temps et de l'énergie et ils se retrouvaient à devoir gérer les orphelins de la ville avec pas ou peu de ressources à leur disposition. La plupart des Knights n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient, et la situation n'allait pas en s'améliorant. Cependant, si le tableau dépeint était plutôt sombre, tout n'était pas non plus catastrophique. Par exemple... Eh bien, par exemple l'été apportait son lot de soleil et de chaleur. C'était l'un des arguments qu'avait avancés Dagonet pour les convaincre de cette virée (« Allez venez, il fait doux on va pouvoir en profiter ! », « Vous viendrez pas vous plaindre en hiver quand il fera moche ! » et consort) -idée qu'il commençait à regretter amèrement.

Sa main gauche s'aventura machinalement dans une poche, pour y trouver son nécessaire à rouler. Après un dernier regard désespéré à ses acolytes d'un soir et un soupir de lassitude, le journaliste glissa de sa chaise et se dirigea d'un pas las vers la sortie, son verre à la main. Une fois à l'extérieur, il commença à rouler avec application ce qui ressemblait vaguement à un cône. Peu de tabac. La ressource se faisait rare. Dagonet songea avec amertume qu'il allait devoir se trouver un nouveau fournisseur. Beaucoup plus d'herbe. Étrangement accessible ici. Ça calmait ses migraines. Migraines causées par son hypermétropie, revenues en force maintenant qu'il n'avait plus de lunettes à sa vue. Prenant une gorgée de bière, le journaliste s'adossa au mur du restaurant, alluma le bout du cône et inspira une grande bouffée. Il laissa une seconde s'écouler tandis que l'insidieux poison parvenait à ses poumons, fermant les yeux comme pour profiter de l'instant, avant de laisser échapper un nuage de fumée.

-Eh bah putain, ça fait du bien. Lâcha-t-il en Français, profitant d'être seul pour se laisser aller à sa langue maternelle.


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Lun 13 Déc - 18:31
ft. Dagonet
[FB été 2020] Comme chien et chat



Le soleil avait déjà entamé sa descente dans le ciel quand Kitten partit de la décharge à pied, son sac sur le dos.

Comme à son habitude, elle avait cherché des traces de Black Mamba avant de partir, mais elle-même ne savait pas à quel point le territoire du chat noir était grand; c'était peine perdu de le chercher quand il dormait dans un coin, de toutes manières.
Son sac aurait été bien léger sans la bouteille d'alcool d'une qualité douteuse qui alourdissait ce dernier, mais elle ne tenait pas spécialement à ce que l'on sache ce qu'elle avait en tête en partant seule.

La tête pleine de pensées noires, elle avait grand besoin de bouger pour se changer les idées et si ça n'était pas suffisant, elle avait pris de quoi se détendre un peu avec elle.

Après avoir déambulé pendant plusieurs heures, Kitten avait craqué et avait porté la bouteille à ses lèvres, prenant une grande gorgée avant d'être prise d'une soudaine quinte de toux.

"PUTAIN mais c'est dégueulasse…"

Les yeux écarquillés par la surprise, elle étudia la bouteille l'air ahuri. Elle ne s'attendait pas à un bon rhum, mais là on battait vraiment des records. Elle soupira d'exaspération et décida de garder la bouteille avec elle, ne serait-ce que pour en balancer le contenu à celui qui la lui avait vendue.

Bon et maintenant quoi ?"

La jeune femme regarda autour d'elle, essayant de se rappeler dans quel coin de la baie elle se trouvait actuellement. Proche de l'Happy Hour… elle y avait très rarement mis les pieds, pas vraiment la meilleure des ambiances ou des boissons… mais avec un peu de chance il y aurait quelque chose de moins immonde à boire.

Elle arriva rapidement à destination. Dans le pire des cas, elle prendra juste un coup à boire et partira immédiatement. Elle n'avait pas d'ennemis à proprement parler mais le courant avait tendance à passer avec les Greens et les Knights, quand on lui demandait, elle se disait souvent Vagabonde, ça évitait les emmerdes.

Elle s'apprêtait à rentrer et donner son speech habituel lorsqu'une voix lui fit arrêter sa progression près de l'entrée.

Non, ce n'était pas la voix qui l'avait interloquée, c'était la langue qui avait été utilisée.
Elle tourna la tête et aperçut un homme, probablement quoi… 25 ? 30 ans ? Samia se rapprocha et l'interpella, un air intrigué sur le visage.

"Hey, tu es… Canadien ? Québécois peut-être ?"

Si c'était le cas, il n'avait aucun accent qui l'indiquait.
Elle attendit avec une main sur sa hanche, un sourire en coin sur ses lèvres peintes de noir. La jeune femme l’observa de haut en bas, essayant de cerner le personnage plus facilement, l’accoutrement avait tendance à en dire long.

Peut-être qu'elle dérangeait mais ça ne l'inquiétait pas plus que ça, la jeune Pirate était à l'aise avec à peu près n'importe quel étranger, même du haut de son mètre 54.




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Dagonet
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Dagonet
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Lun 13 Déc - 23:36
Toujours en appui sur le mur peu amène du restaurant, Titouan profitait de son moment de calme, alternant tout à tour entre son verre et sa fumette, savourant chaque goulée à sa juste valeur -celle d'un plaisir désormais beaucoup plus rare qu'il ne l'aurait souhaité. Son regard hélène noisette s'égara un instant vers la voûte céleste, qui s'était fortement assombrie avec l'arrivée -certes tardive en cette période- de la nuit. Le jeune homme n'avait pour ainsi dire aucune envie de retourner à l'intérieur, si ce n'était pour aller s'enfiler une autre pinte -ou plusieurs- pour tenter de se soustraire à l'ambiance de déprime généralisée qui régnait en maîtresse au sein de son groupe. Au sein de l'ensemble de la ville aurait peut-être été une formulation plus appropriée, d'ailleurs. Dagonet laissa échapper un nouveau soupir à cette pensée.

Un sourire sans joie éclaira brièvement son visage. On le taxait souvent d'être un irresponsable qui prenait tout à la légère et se complaisait dans sa constante bonne humeur enfantine, presque naïve. Et c'était en partie vrai. Titouan aimait à amuser la galerie et à passer pour le guignol de service -ce qui lui avait d'ailleurs valu un surnom qui lui allait comme un gant. Mais, parfois, à la lumière des étoiles lorsqu'il était seul, le journaliste se laissait aller à sa mélancolie, qu'il se gardait bien de partager au reste du monde. Pourquoi le ferait-il ? Pour dévoiler ses failles, exposer ses faiblesses ? Thanks, but no thanks. Les personnes qui connaissaient ses doutes à Arcadia Bay se comptaient à l'heure actuelle sur les doigts d'une main, et c'était très bien comme ça.

Dagonet fut soudainement tiré de ses pensées moroses par une voix à quelques mètres de lui. Son regard redescendit du ciel pour venir se poser sur la jeune femme qui s'adressait très clairement à lui. Et la descente fut vertigineuse, car la nouvelle arrivante avait peu ou prou la taille d'un hobbit dont la croissance n'avait pas encore tout à fait atteint son terme. Une main sur la hanche, elle le fixait d'un air malicieux qui eut le mérite de raviver la flamme de sa curiosité. Et si la perturbatrice se révélait finalement être une nouvelle distraction, cadeau du ciel pour sauver sa soirée toute pourrave ? A l'écoute de sa question, le garçon arqua de façon très exagérée un sourcil en prenant un air faussement contrarié dont le jeu d'acteur aurait fait pâlir de jalousie n'importe quel élève de 6ème A lors de sa représentation de fin d'année de Roméo & Juliette.

-Pardon ? Oh... Je ne crois pas t'avoir insultée, moi.

Absolument incapable de retenir un sourire narquois, le chevalier de la table ronde s'apprêtait à reporter instantanément son attention sur sa bière lorsqu'un détail l'intrigua. La petite taille, le style gothique... Tout ceci avait quelque chose d'étrangement familier. S'accordant tout de même une nouvelle -et dernière, puisque son verre en sortait bien tristement vide- gorgée, Dagonet fronça les sourcils et se mit à dévisager la jeune femme avec insistance, inclinant la tête sur le côté dans une expression d'intense réflexion qui, soyons honnêtes, ne lui rendait pas franchement grâce. Fidèle à lui-même, le journaliste laissa s'écouler plusieurs longues secondes d'un silence que beaucoup percevraient comme affreusement gênant avant de reprendre la parole.

-On se connaît ? J'ai l'impression de t'avoir déjà vue quelque part...

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Mar 14 Déc - 17:10
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Kitten fronça les sourcils, une moue se dessinant sur son visage alors qu'elle hésitait à mettre la remarque de cet homme sur le compte de l'alcool (et autres substances) ou bien de son comportement habituel. S'il essayait de marquer des points socialement c'était clairement raté.

"Okay, j'ai affaire à un comique je vois. Tu es français, juste chiant (ou les deux)...* moi qui était contente de tomber sur quelqu'un qui parle la langue…"

Elle allait s'apprêter à repartir en voyant le sourire narquois de son interlocuteur, jusqu'à ce qu'elle voie ce dernier la dévisager avec insistance, comme s'il essayait de fouiller sa mémoire intensément dans l'espoir d'y trouver un souvenir profondément enfoui.

Qui que soit ce gars, il semblait bien différent des gens qu'elle avait l'habitude de côtoyer. Être enfermé dans une bulle sans aucune idée de ce quoi demain va être fait avait tout de même élargi ses horizons sur certains points. Faire de nouvelles connaissances était toujours intéressant et trouver de nouveaux moyens de tuer l'ennui était un luxe non négligeable.
Sam se demandait où cette "conversation" allait se diriger. Si elle tournait au conflit, ça ne serait pas forcément une mauvaise chose; il n'avait pas l'air bien balèze, surtout avec son air épuisé. Mis à part sa capacité à épuiser la Pirate mentalement, il ne devrait pas être bien dangereux.

La jeune femme remplaça distraitement une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, scrutant le visage de l'homme appuyé contre le mur.
Il avait dû la voir les rares fois où elle en livrait, c'était assez fréquent que les gens la reconnaissent avec son style vestimentaire et sa profession.

Tiens, elle avait envie de fumer maintenant.
Elle ouvrit son sac et se mit à rouler un joint de ses doigts experts, relevant les yeux de temps à autre alors qu'elle donnait sa réponse.

"Peut-être, je livre des marchandises un peu partout. Tu me dis absolument rien par contre, c'est quoi ton nom ? Si je te dis que je m'appelle Kitten, ça aide à rafraîchir ta mémoire ?"

Achevant son œuvre, elle se mit à chercher son briquet, espérant ne pas l'avoir oublié dans la voiture qui lui servait de maison.

*en français




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Mer 15 Déc - 0:35
Sa petite plaisanterie sur leurs camarades d'outre Atlantique eut un effet relativement mitigé. D'un côté, elle lui permit de découvrir que sa toute nouvelle interlocutrice parlait la langue de Molière -et paraissait versée dans l'art de l'insulte dans celle-ci-. D'un autre, elle sembla exaspérer cette dernière, qui lui répondit d'un ton acerbe, lui faisant "poliment" comprendre que son humour n'était pas vraiment à son goût. Le truc avec Titouan, c'était qu'on ne pouvait jamais vraiment être sûr du véritable but de ses interventions, qu'il qualifiait de « traits d'esprit » bien que l'appellation ne fasse clairement pas consensus chez les Knights. Certains s'accordaient même à dire qu'il n'y avait d'autre explication possible que l'effet escompté soit justement l'exaspération. D'autres, plus pragmatiques, pensaient qu'il lui manquait simplement une case. Il était fort probable que personne n'ait jamais le fin mot de cette histoire.

-Erf... Hélas, on dit les deux de moi en effet. Son visage se fendit d'une fausse grimace déconfite. C'est vrai que les adeptes de Français ne sont pas légion dans le coin, et ça fait plaisir d'en entendre un peu. T'as pas l'air d'avoir un accent d'ici non plus, tu viens d'où ?

Titouan faillit ajouter une nouvelle moquerie sur les Américains et leur incapacité à apprendre des langues étrangères mais se retint de justesse -fait suffisamment rare pour être souligné. Une culture insultée dans la soirée était probablement déjà suffisant, d'autant plus au vu de la réaction de la jeune femme à sa première plaisanterie. Le journaliste se concentra alors sur son autre mission : déterminer d'où il la connaissait. L'étrange sensation de déjà vu persistait et il commençait à ressentir un léger picotement plutôt désagréable dans la nuque. Il écouta ses explications en tirant distraitement sur son joint, les sourcils toujours froncés en signe d'intense réflexion -réflexion dont l'efficacité s'amenuisait au fil des minutes sous l'effet des psychotropes. Une livreuse ? Oui, c'était possible que son vague souvenir provienne de là. Pourtant, son nom ne lui évoquait quant à lui rien du tout.

-Non, pas vraiment. Bon, tant pis, ça me reviendra peut-être plus tard. Je suis Dagonet.

Le garçon laissa involontairement échapper un petit rire. Cela faisait maintenant un moment qu'il avait été rebaptisé. Pourtant, il éprouvait encore des difficultés à s'identifier pleinement à ce sobriquet et se présenter de la sorte lui procurait toujours une étrange sensation. Avoir de la sorte un surnom -qui plus est issu de contes et légendes- lui donnait l'impression d'être le protagoniste d'un film de héros de série B. Cela aurait pu être amusant s'il avait eu la moindre certitude que ce nom d'emprunt était temporaire... Tandis que Titouan s'égarait dans les méandres de son esprit dispersé, la dénommée Kitten s'était tranquillement roulé à son tour un pétard, et semblait désormais à la recherche de quoi l'allumer. Le chevalier quitta enfin son dossier de fortune pour faire un pas dans sa direction et lui tendit le sien avec un sourire.

-Alors dis-moi, tu es aussi venue noyer ton chagrin dans de la mauvaise bière en mauvaise compagnie ? En parlant de compagnie... Tu es seule ?

Dagonet songea que se balader seule dans les rues d'Arcadia Bay à cette heure-ci n'était pas forcément une décision très avisée. Sa dernière phrase rappela à son esprit son verre désormais désespéramment vide et il hésita un instant à rentrer à l'intérieur pour pallier ce problème de taille. Considérant la chose, son regard se posa à nouveau sur la jeune femme aux cheveux noir de jais qu'il fixa une fois de plus en silence pendant plusieurs secondes, ne pouvant retenir un sourire amusé alors qu'il décidait finalement de repousser le moment de remplir sa pinte de quelques minutes pour poursuivre cette conversation. Si le petit chat n'était pas des plus sympathiques, elle avait au moins le mérite d'avoir un peu plus de répondant que ses camarades à moitié morts de l'intérieur, à l'intérieur. Et puisqu'elle avait l'air de partir au quart de tour, Titouan aurait peut-être au moins l'opportunité de se divertir un peu en la faisant tourner en bourrique...

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Mer 15 Déc - 16:56
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Kitten continua de tâter ses poches tour en répondant à sa question.

"J'ai habité à la frontière franco-allemande pendant un bon moment, c'était pas une ville très intéressante, vraiment, j'ai bougé à Berlin, puis aux USA récemment."

Dagonet? Ça ne lui disait rien… et ça n'était pas un nom de Green, elle avait sûrement affaire à un Knight, c'était pas forcément mieux.
Elle se doutait bien qu'ils n'étaient pas tous méchants et du moment qu'il n'essayait pas de jouer au condé, tout devrait bien se passer. Ça et il faudrait faire attention au taux d'alcool de ce gars; elle ne le connaissait pas suffisamment pour se sentir à l'aise, bien qu'elle ne le laisse rien transparaître de ce sentiment.

La jeune femme accepta le briquet avec un signe de tête et alluma son joint avant d'en prendre une taffe, faisant passer le dit briquet entre ses doigts.
Seule ? Oui c'était effectivement le mot assez récurrent qui résonnait dans sa tête ces derniers temps. L'arrêt de ses recherches l'avait engagée sur une pente descendante qui la rendait de moins en moins à même de fréquenter d'autres personnes. Elle se demandait pourquoi, parfois. Par honte du jugement qu'ils auraient sur elle ? Elle avait tendance à s'en foutre royalement, mais elle ne tenait pas plus que ça à se plaindre aux rares personnes qu'elle estimait dans la baie en ce moment.
Si ça doit arriver ça sera plus facile avec des inconnus en tous cas.

Son regard se fixe quelques instants sur l'entrée du bâtiment alors que ses doigts font lentement passer le briquet d'une main à l'autre. Son rictus resurgit rapidement, ses yeux lavande brillant d'une lueur espiègle alors qu'elle repose son sac sur son dos.

"J’avais pas prévu d’avoir de la compagnie, mais allez, je suis sûre que tu as de meilleures blagues que ça en stock."

Elle ignore volontairement le reste de sa phrase alors qu'elle regarde le verre vide de Dagonet. Son rictus se change en large sourire et elle éteint puis pose son joint dans un coin avant de revenir vers lui.

"Heureusement pour toi je vais rester un peu si tu fais un effort, ça devrait égayer ta soirée. Amène-toi."

Sans attendre de réponse, elle entre dans le bar et se dirige vers le comptoir tout en observant l'intérieur sur son chemin.

Pas aussi moche que dans ses quelques souvenirs de l'endroit, une musique pop générique passait en fond alors qu'elle se rapprochait de sa destination.
Elle comprit à la mine déconfite des autres visiteurs que l'ambiance n'était pas au haut point. Peu importe, Samia ne se découvrit pas de son grand sourire et salua d'un geste de tête ou de la main les quelques visages qui se tournèrent sur son chemin (même les plus insistants).
Elle avait cru comprendre que le patron savait facilement mater toute envie de se battre sur sa propriété, ça lui donnait un peu envie de faire la maligne mais c'était peut-être une meilleure idée de ne pas se faire blacklister de ce genre d'établissements.

Elle salue poliment le maître des lieux avant de commander une boisson plus buvable que ce qu'elle possédait actuellement dans son sac. Elle attend au comptoir, tapant du bout des doigts au rythme de la musique ambiante tout en balayant la salle des yeux. Elle n'était visiblement pas là seule à passer une sale soirée, mais elle n'allait pas se laisser aller à la morosité si facilement.

Kitten remercie le tenancier et paie pour sa consommation avant de se tourner dans la direction de Dagonet. Elle n'avait même pas vérifié qu'il l'avait bien suivie mais il voudra sans doute récupérer son briquet un de ces quatre.




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Dim 19 Déc - 14:15
« Les ennemis de mes ennemis sont mes amis » disait le dicton. Lorsque l’ennemi en question était en l’occurrence l’ennui, cela pouvait donner lieu à des associations improbables, comme celle entre une pirate et un chevalier qui exécrait ces derniers. Bien qu’il ignorât encore son appartenance audit groupe de fieffés forbans, Dagonet n’avait eu aucun mal à remarquer que les deux personnes ne semblaient pas avoir beaucoup en commun. La dénommée Kitten s’empressa de contredire cette pensée en lui confiant qu’elle avait vécu en France pendant un moment, ce qui valut au chevalier de hausser un sourcil surpris tandis que sa bouche s’ouvrait en un élégant « Ô » d’agréable surprise intéressée.

-Oh bah on va pouvoir parler en Français alors.

« Enfin ! », songea-t-il. Le briquet changea de main une première fois. La deuxième sembla se faire attendre, provoquant un regard insistant du chevalier dans la direction de l’objet, regard que la jeune femme ignora royalement. Bien. Il ne connaissait que trop bien le coup du briquet qui disparaît pendant une soirée -il l’avait lui-même pratiqué des années durant- et se promit de réclamer son dû avant que la brunette ne mette les voiles avec. Celle-ci semblait se faire à la présence agaçante du chevalier puisqu’elle lui proposa même de retourner à l’intérieur, lui assurant que sa présence à elle égayerait sa soirée -ce dont il ne doutait pas une seule seconde. Son sourire s’élargissant encore un peu, Titouan prit le temps de finir son joint avant de lui emboîter le pas.

-Tu me surestimes grandement. J’étais vraiment à fond.

Faisant voler son mégot d’une pichenette, Dagonet s’engouffra dans le bar à la suite de la petite silhouette. Ils slalomèrent quelques secondes entre les clients, le journaliste prenant bien garde de ne pas croiser le regard des Knights avec qui il était venu initialement. L’ambiance à l’intérieur n’avait pratiquement pas changé, à ceci près que le degré d’ébriété était monté d’un cran, causant notamment une élévation du niveau sonore et de l’intensité avec laquelle les gens parlaient. Les deux compères d’infortune arrivèrent finalement au comptoir -légèrement en décalé, Kitten avait eu le temps de commander un verre avant qu’il n’arrive, visiblement trop assoiffée pour l’attendre, et Dagonet se hâta de demander une nouvelle pinte. Se retournant pour faire face à l’assemblée, il vint s’adosser au comptoir et tendit une main vers la livreuse, un petit sourire amusé aux coins des lèvres.

-A moins que tu ne veuilles ressortir finir ta fumette tout de suite, je veux bien récupérer mon briquet eheh.

Et le chevalier de la table ronde de s’empresser de laisser s’installer l’un de ces longs silences gênants dont il avait le secret, son regard noisette parcourant la salle principale, une vague lueur pensive au fond des yeux. A moins que ce ne soit que la dilatation causée par la consommation de stupéfiants. Une fois encore, le mystère restait entier. Devant le triste tableau qui était offert à sa vue, il ressentit une foule de sentiments chaotiques, eux-mêmes peu joyeux. Mais, comme toujours à la hauteur de sa réputation, Titouan ne laissa rien transparaître de ses émotions. Ses prunelles vinrent à nouveau se poser sur sa compagnie d’un soir, un sourire espiègle et agaçant illuminant son visage.

-Alors, miss Allemagne, livreuse c’est ça ? Tu livres de tout ? Tu prends les commandes ? Tu as toujours fait ça ? Ça a pas dû être folichon niveau demande après la tempête, si ?

La nature a horreur du vide. Et si Dagonet pouvait faire exception à la règle, il lui arrivait également parfois de se lancer dans une avalanche de remarques ou de questions n’ayant ni queue ni tête. Déformation professionnelle ? Peut-être. Plaisir à déstabiliser et ennuyer les gens ? Sans doute. Le journaliste marqua une courte pause, le temps de se réhydrater le gosier à grands renforts de houblon -qui semblait étrangement avoir meilleur goût que la première pinte- avant de conclure.

-… Tu veux faire un bowling ?


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Mar 21 Déc - 17:22
ft. Dagonet
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Sam refit passer le briquet entre ses doigts alors qu'elle boit une large gorgée de bière. Pas exactement de la meilleure qualité mais elle avait bu bien pire par le passé. Au moins avec le temps, on ne pouvait que faire mieux en terme d'alcool, c'était déjà pas mal.
Tiens, il s'était rendu compte de son tour de passe-passe, il n'était peut-être pas aussi débile qu'il en avait l'air. Elle lui rend son dû avec un sourire en coin.

"Je te le retaxerai plus tard!"

Kitten hausse les sourcils alors que son (visiblement) compagnon de soirée décide de passer du silence à une avalanche de questions. Vraiment bizarre ce gars-là.

"Ça dépend, t'as besoin de quoi ? On peut te livrer à peu près n'importe quoi du moment que tu y mets le prix."

Est-ce qu'elle devrait lui servir le bullshit habituel ? Elle pouvait toujours essayer.


☼☼☼


Difficile de décrire pourquoi, mais lorsqu'elle commence à sortir son histoire "habituelle", elle sent immédiatement qu'elle n'allait pas être crédible. Elle a un instant d'hésitation, probablement un peu trop long pour quelqu'un qui essaye d'être transparent.
Fais chier.
Sûrement le manque de sommeil. Elle décide de passer au français.

"J'étais à droite à gauche pendant plusieurs jours avant de rejoindre mon groupe. Avant ça il y a eu un creux de plusieurs mois, j'ai aucune putain d'idée d'où j'étais, y'a encore des trucs que je pigé pas."*

Une, deux, trois gorgées de plus.
Elle avait clairement pas assez bu pour tout lui déballer, c’est certain. Elle se lève de sa chaise, verre à la main alors qu'elle jauge son interlocuteur; elle n'aime pas ne pas avoir l'ascendant sur des gens qu'elle connait à peine. Il allait falloir rectifier ça.

"Bowling ? Allez, comme ça je te mettrai la misère."*

La jeune femme réserva un emplacement avant de s'y rendre, oubliant presque de repasser à l'anglais alors qu'elle s'adressait au responsable.

Jusque-là, elle avait eu très peu d'interactions avec des Chevaliers. Après une dizaine de mois ici, il était peut-être temps de confirmer ou infirmer quelques clichés… Elle n’était peut-être pas tombée sur le plus sympa ou le plus intéressant d’entre eux, mais elle pouvait bien essayer de le supporter une petite soirée.
C’est pas comme si elle était obligée de rester s’il la gavait de toute façon… Jusque-là, ça lui avait occupé l’esprit et il avait l’air d’avoir une grande résistance aux moqueries, ça serait dommage de s’en priver.
Elle fit un geste de la main de haut en bas vers Dagonet, le désignant d'un air un peu théâtral.

"Et toi, tu fais quoi dans ton groupe ? Tu dois faire chier les enfants vu ton humour et t'as pas l'air de faire partie de la sécurité du coin. Je vois pas ce que vous faites d'autre de vos journées honnêtement."*

Elle le regarda avec un sourire narquois en buvant du contenu de son verre. Voilà qui devrait l'interpeller un peu.

☼☼☼ : Lancé de dé (88)
* : en français




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