Vivre avec un corps c’est comme vivre avec un mort
Alors je ferme les yeux quand j’dors et j’attend qu’elle dise encore
La tête elle tourne Bunny, avec toi, elle tourne si vite.
Tu attrapes et la délicatesse, on ne lui laisse pas la moindre place.
Pas un instant on y pense.
Et c’est mieux ainsi.
Ca fait moins peur.
C’est la nuque que tu pourrais briser, si tu tirais trop fort.
Tes mains, elles font surement le double des siennes.
Tes mains, elles font mal.
Tes mains, elles font du bien.
Parce que la douleur tu sais Bunny, c’est tout ce qui compte.
C’est tout ce qui est vrai.
Alors au moindre signe, un peu violent, elle accourt.
Elle s’emporte.
Voit miroiter des horizons sombres ou elle rêverait disparaître
Quand tu tires, quand tu pousses.
Elle rêve que ça craque.
Elle rêve que ça continue. Encore.
Parce que tu sais Bunny. Elle se perd.
Dans les marques que tu laisses, et les directions que tu donnes.
Elle se rassure.
Il n’y a pas à choisir lorsque les autres dictent
Il faut simplement fermer les yeux.
Et devenir ce que l’autre veut.
T’abandonneras pas Bunny ?
Tu crois ?
Il se lasse tous, quand on trouve mieux ailleurs.
Toujours il y a le jouet cassé, abandonné.
Lust ne tape dans la tête qu’un temps.
Un jouet que l’on doit partager, n’a pas la place pour que l’on y plaque un nom.
On ne s’y attarde pas.
A tout le monde. A personne.
Poupée partagé des cours de recrée avec une drôle de limite d’age à dépasser.
Pourtant on s’accroche fort. On ne se murmure pas de mots doux.
Pas de promesses.
Mais les ongles ont de quoi marquer.
Quelque jours, quelque heure.
On reste pamp’.
Celle marqué par Bunny.
Le temps que les sillages rouges disparaissent.
Que l’on oublie l’intimité.
«
Peut être, comment je ferais sans toi Bunny, tes prix sont imbattables. »
Tes prix ne réclament pas grand chose.
Regarde, même la compensation, tu l’envois valser.
Jouer les durs, et propose l’oreiller.
Laisse les frustrations, les destructions promises ronger un coeur abimer.
C’est tes doigts qui quittent ses joues, et le corps entier fait mal.
Tombes la poudre, mais elle ne suffit pas pour devenir celles que l’on jette à nos yeux.
L'incompréhension est certaines.
Pas surprenante pour autant. Et pourtant elle compense la distance que tu met par son propre corps. Rapproche tout les membres comme pour s’y tenir solidement.
«
Je ne vais pas chasser le pauvre Diamond. »
Comme si ca te dérangerait habituellement. Comme si tu t’en soucier sur le moment. Mais le moment n’existe pas. Et sans ça, on se demande ce que l’on fait là. A quoi l’on sert. Ce que l’on attend de nous. Se percute les questions et les impressions de ne pas être assez.
Même pas assez pour ça.
Remet la veste en place dans un geste maladif,cache le corps que l’on sait difforme et que pourtant l’on expose. Comme si l’on avait notifié qu’il était laid.
Elle a rien d’autre Bunny.
Alors a quoi tu joues.
Ne proclame pas la pitié,s’il te plait.
Déraillé le train des pensées. Les accusations de travers.
«
J’te payerais autrement, si t’as trouvé quelqu’un pour combler les désirs. Mais je fais pas encore la manche Bunny…. »
Regroupé dans un coin de la voiture, c’est le corps qui ne prend pas assez de place.
Trop encore pourtant.
On voudrait disparaître.
Totalement.
Plus. Plus encore.
Fautes de voir tes empreintes sur le corps, on y enfonce les siennes.
«
Tu me diras les nouveaux tarifs. »
Tu parlais d’abandon Bunny.
Il faut savoir que c‘est toujours elle qui part la première.
Malhabile, elle se redresse, aligne toute l’assurance qui lui reste.
Tout la dignité qu’elle n’a pas.
Penche le corps vers toi et les lèvres effleurent.
Les dents s’accrochent.
C’est les lèvres que l’on mords, trop doucement.
L'être entier qui cherche à être rattrapé.
«
T’as plus besoin de moi Bunny.... »
C’est un constat. Un échec.
Parce que l’on ne peut appliquer la réciproque.