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Hold my hand | Bobtail

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Ven 8 Mai - 22:03

You know you stopped me dead while I was passing by and now I beg to see you dance just one more time
Le regard pendu aux nuages rougissants, Kwak égrainait ses anxiétés le long de quelques accords. L'Habitude lui avait offert une vulgaire ruine pour tout trône et pourtant, chaque crépuscule durant la jeune femme s'évertuait à se hisser là, sur son monticule poussiéreux. Le coude apposé sur sa guitare et un fredonnement à peine osé au bout des lèvres. Quelque part, sans doute, avait-elle finit par se convaincre que ses notes tiendraient à distance les ombres dansantes, plaquée contre les murs lézardés ou sournoisement glissé entre les interstices. Fut un temps pourtant où Kaycee était intrépide, défiant l'obscurité du bout d'un oeil trop téméraire. Aujourd'hui, elle craignait que le monstre tapis sous son lit ne vienne se saisir de ses petits petons et ce, une fois qu'elle se résoudrait à clore ses grands yeux gris. Ce n'était pas faute de le déloger à coup de lampe torche mais le fourbe semblait insaisissable, quand bien même le poids de la peur demeurait palpable. Là, pressé tout contre sa cage thoracique. Et ne parlons pas de cette armoire, terrible géante, qui semblait abriter tout contre son sein d'antiques démons. Il avait fallu la scellé avec une écharpe de supporter afin de s'assurer qu'elle ne déverse pas ses monstres une fois la nuit tombée...
Oui. L'apocalypse avait éveillé ses peurs les plus infantiles, sans doute nourrit à grand renfort de film d'horreur. Tant et si bien à dire vrai qu'un rien parvenait aujourd'hui à la faire sursauter. Les ombres plaquées au mur, les crissements des pas... Un banal portemanteau lui avait même arraché un cri la veille tant elle s'était laissé prendre aux fourberies de l'imaginaire. N'avait-il pas vêtu l'allure d'une effroyable légende urbaine ? Si. L'espace d'une seconde du moins.

Nouvel accord, ses doigts s’emmêlaient sur d'imprécis souvenirs. Pourquoi diable ne parvenait-elle pas à reproduire l'air qui trottait inlassablement dans sa tête ? Ou du moins à chasser cette mélodie de Sinatra qui tentait désespérément de s'imposer à sa guitare ? " I love you baby and if it's quite all right, I need you baby to warm your lonely night... " Dieu que ce refrain s'était inscrit dans sa cervelle depuis le 22 avril. Tenace, amère, sans doute trop cruel pour son petit cœur épuisé. Pour autant l'air avait ce goût des souvenir d'enfance, un aspect rassurant, quand bien même il faisait écho à tout ce qu'elle avait pu perdre en mettant les pieds dans cette ville...
Oxford lui manquait. Les remarques désobligeantes de sa mère également et, maintenant qu'elle était loin de tout ça, l'habitude qu'avait son père à l'entraîner au cœur d'une valse à chaque fois qu'il décelait la mélancolie sur le doux minois de sa progéniture lui faisait, lui aussi, cruellement défaut. Qu'aurait-elle donné pour redevenir l'enfant perché sur les pieds de son père, entraînée dans une dance des plus désuète, le regard pendu à celui de son papa ? Tout, sans conteste.

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Pourtant, ce fut un bien pâle sourire aux lèvres que Kwak se décida finalement à se redresser, époussetant son pull aux couleurs de serdaigle, trop large pour ne pas recouvrir le short qu'il y avait plus bas. Elle n'avait pas besoin du regard paternel pour décemment profiter d'une danse, quand bien même valser toute seule au cœur de quelques gravas était aussi bizarre que pathétique... Et tant pis si la musique lui faisait défaut, elle chanterait de plus belle ! Il lui fallait délier ses muscles et exorciser ses peurs à grand coup de danse. Renouer avec ce catharsis.
D'un mouvement tranquille, l'herboriste s'était étiré, portant doucement son poids sur sa jambe droite comme pour tester la résistance d'une cheville étrangement muette et ce, avant de trouver place parmi les gravas.

« ▬ I love you baby and if it's quite all right, I need you baby to warm your lonely night. I love you baby trust in me when I say... »

Le pas s'étire, l'épaule roule et se dérobe au profit d'un voluptueux mouvement de hanche et, si le chant demeure timide, son allure gagne, elle, en assurance. Kwak n'a plus rien de la dictame Kaycee. Les étoiles ne couronnent plus son gracieux minois et, c'est aujourd'hui des mèches nacrés qui remplace les roses entremêlée à son blond polaire. Ses pas ne sont plus ceux d'une ballerine trop délicate mais bien teintée de disharmonie, marqué par cette irrégulière cadence propre à la boiterie. L’opale si particulier de son regard s'est terni au profit d'odieuse cernes. Non, Kwak n'a plus rien de la princesse disney qu'on lui avait demandé de devenir. Elle a prit l'allure d'un corbeau amaigri, longiligne et tordu.

« ▬ I love you baby trust in me when I say oh pretty baby don't bring me down I pray, Oh pretty baby come on and find you stay and let me love you baby ... Let me love you »

Pour autant il tourne le corbeau, s'élance quand bien même la gravité l'enchaîne férocement au sol, tourne de nouveau et déplore l'absence de jupe patineuses, celles qui volent au vent. Sans doute se laisse t'elle gagné par l'entrain insufflé par la chanson car elle ne voit pas cette ombre qui aurait dû l'alerter. Non, elle se rapproche, tourne encore et encore jusqu'à la manquer de trébucher sur elle. On aura fait plus varié comme entré en scène mais le destin se délectait parfois de quelques clichés. Quand bien même elle ne retomba majestueusement pas sur l'épaule du jeune homme, béni de grâce, mais bel et bien lamentablement au sol. Le cul par terre, un glapissement sonore pendu aux lèvres.

« ▬ Je... » Kwak est confuse, Kwak se blesse dans sa confusion. Charger dans l'inconnu au détour d'une danse était-il le meilleur moyen de se sociabiliser ? Pas sûre. Vite, une excuse ! « Je ne vous ais pas fait mal ? Je suis sincèrement désolé ! Je ne fonce pas aveuglément dans les gens, d'habitude... »
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Bobtail
Hodor,... Hodor ?
Hodor,... Hodor ?
Métier Policier
Avatar Fat Gum, My Hero Academia
Bobtail
Bobtail
Sam 9 Mai - 0:40
Hold my hand

Il y a de ces soirées où j’ai des envies bizarres. Là, par exemple, j’ai envie de retourner sur les lieux de mon appartement, là-bas, vers le centre-ville. Comme c’est pas tout à fait à côté, je prends mon temps. Je ne sais pas si j’ai peur ou bien si je suis plutôt serein à l’idée de traverser la moitié de la ville pour aller faire un tour au milieu des ruines. Je crois qu’au fond, je m’en fiche. Même peut-être que j’espère que les pirates me tombent dessus et me tuent. Ou alors qu’un truc bizarre se passe et que je ne soit plus conscient de rien. Je soupire en traînant mon pas lourd au milieu des décombres. Je n’arrive pas à mesurer à quel point je déteste cette vie. Je n’arrive pas à me prouver à moi-même comment je la hais. Du plus profond de mes tripes. J'exècre ce qu’il m’arrive. Ce qu’il nous arrive. Pire, j’ai le courage de rien. Ni de me foutre en l’air, ni de buter tous les autres abrutis coincés ici. A mes yeux, ça serait la solution la plus simple, mais la plus radicale.

Je frotte mon nez du plat de ma main. Je traîne des pieds. J’avance nonchalamment. J’ai presque envie de crier à la mort de venir me prendre, là, maintenant, j’ai plus rien à perdre, je m’en fout de tout. Je ne me suis jamais senti aussi ridicule. Oui, j’ai été humilié toute ma vie, mais là, c’est pire, mon corps grotesque m’empêche de faire tout ce que les autres peuvent faire. Je suis un boulet. Un gars à qui on a donné une batte histoire de dire. En dehors de ça, je suis une grosse limace qu’on traîne et qu’on essaye d’oublier dans un coin. J’affiche un sourire triste, les larmes ne me viennent même plus, j’ai déjà trop pleuré. Je sue, comme d’habitude sous ce printemps trop présent. Puis je frappe dans une caillasse. Ca me fait mal au pied. Alors je le ramasse et le jette aussi loin que je peux. C’est à dire environ à trois mètres et demi de moi. Je suis faible et inutile.

J’entends soudainement cette musique. Oui ! Papa ! Je me mets à courir, aussi vite que je peux, c’est à dire pas bien vite, je souffle comme un boeuf. Papa ! Mes poumons sont en feu alors que je n’ai pas fait dix mètres. Malgré le manque d’air et mes inspirations rauques, j’entends une voix. Féminine. Maman ? Mon coeur pétille à cette idée. Logique, somme toute, après mon père, ma mère devait forcément venir aussi, hein ? J’arrive finalement plus proche de la voix. C’est pas maman. Je suis déçu. Mais… elle danse. Joliement. Elle chante bien, aussi. Je l’observe, mes grands yeux ronds rivés vers elle. Je me sens poisseux mais qu’importe, ses pas millimétrés m'envoutent. J’en oublie même ma déception de ne pas avoir trouvé mes parents à sa place.

Elle virevolte majestueusement. S’approche dangereusement de ma position. Semble m’apercevoir, mais, emportée dans son élan elle file devant moi, toujours gracieuse. Il lui suffit d’un faux-pas pour se retrouver les fesses par terre, brisant l’instant de grâce dans lequel je me trouvais. Ébahi, je la regarde. Par terre. Alors qu’elle s’excuse, je crois ? Je pose mes mains sur ma bedaine. Elle ne m’a qu’à peine effleuré. Je vais bien, mais elle ? Je reste interdit, ne sachant pas quoi dire alors même qu’elle m’a posé une question. Mon immense sourire est toujours figé. Elle est jolie. Elle dansait bien. Ne voudrait-elle pas se remettre à danser ? Comme j’aimerais être aussi svelte qu’elle.

Je soupire et m’avance vers elle. Je suis peut-être pas capable de vraiment lui répondre mais je lui tends un main qui se veut amicale (en plus d’être poisseuse). En un clin d’oeil, elle sera à nouveau sur pieds et pourra m’enchanter. Je ne désire que ça, mon regard en pétille. Je la supplie presque de mon large sourire. De quoi ai-je l’air, exactement ? D’un géant suant et puant, au regard trop expressif et au sourire indéchiffrable. Ca ne doit pas la faire rêver, comme tableau. Si je parle, ça risque d’être pire. Alors je garde le silence. Je parcours des yeux le chemin qu’elle a effectué, revoyant ses pas légers et ses courbes fluides. Je soupire de contentement. Elle m’a déjà offerte une belle journée, je n’ai pas le droit de lui en demander plus.

Alors je lui souris de plus belle, pour la remercier.

Glass Fragment Quarters, Kwak, 8 Mai 2020




Résumé:
 
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