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va dans l'métro satanas ϟ angantýr

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Pissenlit
i kissed a fairy and i liked it
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Métier sale mioche
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Pissenlit
Pissenlit
Mar 28 Avr - 3:06
Il fait trop beau pour un mois d'avril.
Du moins, c'est ce que disent les adultes. Tu n'as jamais passé le printemps en extérieur jusqu'ici Pissenlit, alors les températures de saison, tu ne les connais pas vraiment.
C'est vrai que le soleil est souvent là et ses rayons te brûlent la peau, la brunissent partout où ils l'a touchent.

Les enfants se régalent de cette météo clémente, jouant plus souvent dehors qu'ils ne l'ont fait en toute une vie.
Pas toi Pissenlit, toi tu regardes le ciel et tu fronces les sourcils.

Tu attends la bonne occasion pour t'éclipser.
Tu sais les repérer désormais et c'est sans mal que tu t'éloignes du château à l'abri des regards. Tu sais qu'ils te gronderont s'ils s'en rendent compte, mais tu n'as pas prévu de partir assez longtemps pour cela. D'habitude, c'est par quête d'attention que tu t'enfuies.
Aujourd'hui, ta quête est toute autre.

Tu avances à pas prudents dans les habitations, rasant les murs l'oreille tendue.
Tu n'as pas peur, tu te répètes en boucle.
Tu n'as pas peur, mais ici tu n'es pas le plus gros poisson de la mare.
Ici, tu as déjà vu des adultes se battre jusqu'à ce que le sang éclabousse le sol.
Ici, tu as déjà vu des spectres fouiller les maisons à la recherche de cadavres.

Tu avances néanmoins Pissenlit, tu navigues entre les murs écroulés et les voitures retournées avec la force de l'habitude.
Tu es une petite ombre parmi les ombres et personne ne te remarque.
Tu passes rapidement les dernières habitations et t'éloignes vers la bordure de la ville.

Ce n'est qu'en apercevant le petit portail de fer que tu te détends. Il ne ferme plus grand chose, le reste de la clôture ayant été emporté par la tempête.
Le toit du premier étage semble comme avoir été emporté d'un grand revers et le mur du salon s'est effondré, mais malgré son apparente décrépitude c'est le seul endroit où tu te sens bien.

Les adultes t'ont parfois proposé d'aller te recueillir sur la tombe de ta grand-mère. Ils t'en ont expliqué le sens, la symbolique. Tu n'as jamais compris à quoi ça pouvait bien te servir de parler à la pierre surplombant son cadavre. Son esprit n'est pas là.
Il est dans les fleurs qui poussent au milieu débris.
Et sa mémoire, elle, est ici.

Tu pousses le petit portail par habitude et jette un œil circonspect au jardin de ta mamie.
Les feuilles penaudes des plantes te disent que tu as bien faire de venir.

Ta mamie a toujours aimé son jardin. Tu as sorti de l'arrosoir de la réserve écroulée il y a quelques mois de cela et tu le trouves dans les buissons où tu l'avais laissé. Il est encombrant mais tu le prends dans tes bras pour l'emmener jusqu'à la cuisine, seul endroit où le robinet semble encore marcher correctement.

La porte ouverte ne te met pas sur tes gardes. Tu es trop concentrée sur ton arrosoir trop grand qui cogne contre l'encadrement trop étroit. Tu jures quand tu te prends les pieds dans le tapis poussiéreux et tu relèves la tête quand tu passes la porte de la cuisine.
Tu lèves la tête et ton monde s'arrête.

Il est là.

Tes mains lâchent l'arrosoir.
Tes bras tremblent et tes genoux s'entrechoquent.
Tu sens la terreur qui te noue l'estomac en même temps que les larmes te montent aux yeux.

Il est là.

Pâle comme la mort, il va de maison en maison pour trouver de quoi maintenir son existence. Tu l'as déjà vu, errant dans les décombres, cherchant un restant de vie à voler pour l’insuffler à sa dépouille blafarde. Tu ne t'es jamais approchée, trop terrifiée d'être sa prochaine victime.

Et maintenant il est là, dans la cuisine de ta mamie, le fantôme d'Arcadia Bay.

Tu ne sais pas ce qui lui est arrivé de son vivant pour l'abîmer de la sorte et tu espères ne jamais le savoir.
Il se tourne vers toi et tu sens ton corps qui t'intime de fuir, mais tes pieds refusent de t'obéir. Il se tourne un peu plus et quand ses yeux morts croisent les tiens, tu sens qu'il aspire ton âme.

Tu hurles, Pissenlit. Tu hurles, et tu détales.
Tu remontes le couloir en courant, tu passes la porte que tu fais claquer derrière toi, tu remontes le jardin jusqu'au portail et-
Si tu laisses le fantôme ici, qu'est-ce que tu trouveras la prochaine fois que tu reviendras ?
C'est la maison de ta mamie. Est-ce qu'il va se nourrir de ses souvenirs pour en faire juste une ruine abandonnée comme les autres ?

Cette idée t'es insupportable.
Mais celle de retourner dedans l'es tout autant.
La lutte te déchire, mais tu sais que tu n'as pas le choix.
À tous petits pas, tu fais demi-tour.

Tu sens ton cœur battre dans ta gorge alors que tu tournes la poignée sans un bruit et tes mains sont trempées de sueur quand tu les refermes sur un vieux parapluie pour t'en faire une arme.
Tes larmes te brouillent la vue, mais tu es décidée.
Tu te campes dans l'entrée dans la cuisine et tu cries de ta voix la plus menaçante.

    - Disparais ! Il n'y a rien à manger pour toi ici !

Du coin de l’œil, tu repères une salière.
Il paraît que les fantômes n'aiment pas ça.
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Mar 5 Mai - 16:33
le long des remords
des lendemains glacés
tous les jours il consomme
les jardins du passé
L’on dit que c’est la faim qui fait sortir l’animal du bois : voilà le genre de vérité qui, aujourd’hui encore, ne manque pas de se vérifier. Il y a également de la curiosité là-dedans, pour qu’Angantýr aille s’aventurer au-delà des zones qu’il a l’habitude de fouler, et ce au risque de se perdre. Un bien grand risque au demeurant, compte tenu de sa connaissance limitée des reliefs de cette cité ravagée ; mais les décombres qu’il a désormais l’habitude de retourner n’auront pas éternellement quelque chose à offrir, et il le sait.

Alors il s’en est allé en direction des pourtours de la ville, porté au hasard de ses pas, sans réelle direction en tête, jusqu’à apercevoir des habitations certes accidentées mais néanmoins fermement cramponnées à ce qu’elles ont été – on devine sans trop de difficulté leurs contours passés, au triste inverse de celles qui composent désormais la mer de gravats que chacun a appris à traverser.

Angantýr serait bien incapable de dire ce qu’il l’a poussé à se diriger vers une maison abîmée plutôt qu’une autre. Il compte bien toutes les explorer, de toute façon. Celle-ci est bordée de fleurs auxquelles il ne prête aucune attention, ayant bien plus à cœur de vérifier si la porte est toujours en état de fonctionner ou bien si c’est par une fenêtre cassée qu’il lui faudra se glisser pour entrer.

C’est, après bien peu de résistance, une pièce de vie tristement désolée qui s’offre à lui, pleine de poussière et de mobilier endommagé. Il entreprend de faire le tour des lieux avec la force de l’habitude, repérant d’ores et déjà quelques objets suffisamment peu amochés pour valoir la peine d’être ramenés et, espérons-le, troqués. Les denrées essentielles lui sont aussi rares que la moindre once de remord à piller les possessions des morts.

À force d’ouvrir tout ce que les lieux comptent de tiroirs et de placards, il finit par découvrir des restes de nourriture sèche qui semblent intacts. L’hésitation ne dure pas : les occasions de manger sont trop rares pour se montrer exigeant, et son estomac crie depuis déjà un temps.

Tout juste a-t-il commencé à attaquer un paquet de biscuits que lui parviennent des signes de vie – des pas ténus, étrangement légers, qui ne cessent de se rapprocher, si rapidement qu’il n’a pas le temps de s’interroger, juste de se figer lorsqu’une petite silhouette vient trouer la lueur du jour qui se déverse par l’encadrement de la porte. Il pivote avec lenteur, saisi non seulement d’avoir été surpris ici, mais surtout de l’être par une enfant dont, apparemment, l’étonnement tient davantage de l’horreur, à en juger par le hurlement qui a résonné avant qu’elle ne se mette à détaler. Angantýr fixe l’endroit où elle se tenait il y a quelques secondes, et déglutit son morceau de biscuit avec dépit. Une réaction prévisible, s’il en est, mais pas spécialement gratifiante. Faire pleurer les enfants ne figurait pas encore à son palmarès.

Il n’a pas réellement le temps de se demander où la petite a pu s’échapper qu’elle refait irruption dans la pièce, vaillante malgré sa terreur toute apparente. Un tressaillement le prend, apportant avec lui un sentiment de pure incompréhension face à la violence de cette réaction. D’un air se voulant moins circonspect qu’il ne l’est, il se passe le dos de la main contre les lippes pour en ôter une ou deux miettes, sans rien dire, et se contente de montrer son paquet de biscuits entamé en guise de réponse, avec un flegme assez peu approprié à la situation. Il esquisse un pas vers la gamine tremblante avant de s’interrompre, réalisant un peu tardivement quelle mauvaise idée ce serait, et choisit plutôt de poser le paquet au sol pour le faire glisser vers elle d’un revers du pied.

Tiens. Je te les donne, si c'est que ça.

Et il la considère un instant, avec ses cils humides et sa mâchoire serrée, avec son arme de fortune et ses petites épaules qui rougeoient d’une tension féroce. Tout ça ne fait qu’alimenter la contrition qui s’était déjà installée, et il se sent soudainement plus maladroit que jamais.

Je te fais peur à ce point ? il demande d'un air qui se veut conciliant. Je vais rien te faire, je cherchais juste de quoi manger, c’est tout.

Ce n'est qu'en le disant qu'il réalise son mauvais choix de mots. De phrase. De ton (de tout). C'est précisément ce qui semble la déranger, qu'on vienne dérober de la nourriture dans cette maison – alors il s'empresse de se rattraper comme il peut.

Non, je veux dire- enfin si mais ... j'ai bien compris qu'il n'y avait rien ici, finit-il par articuler dans l'espoir que ça puisse la calmer.
Pissenlit
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Métier sale mioche
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Pissenlit
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Sam 9 Mai - 19:07
Devant ton attaque, le fantôme te fixe. Il a des yeux rougis, des yeux morts qui te transpercent de part en part. Tu ignores de ton mieux ton propre tremblement.

Tu n’avais pas remarqué le paquet de biscuits dans sa main et quand il la lève pour te les montrer ta conviction s’en trouve étrangement confirmée ; il est là pour se nourrir ! Pour récupérer de la substance à ajouter à son enveloppe si frêle. Maintenant que tu t’es montrée à lui, qu’est-ce qui te dit que tu ne seras pas également au menu Pissenlit ?

Tu lèves un peu plus ton parapluie quand il fait mine de s’avancer, et tu dois l’intimider car il s’arrête. Quand il fait glisser la nourriture vers toi, tu fais plusieurs pas précipités sur le côté pour l’éviter. Est-ce qu’il cherche à t’empoisonner ?
Sa voix est étrangement humaine et envoie un frisson dans ta colonne vertébrale. Le fantôme a été quelqu’un autrefois (tu peux encore apercevoir des parcelles de son identité sur son visage émacié), il a sans doute ri et chanté avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Cette pensée ne te rassure pas.

Il te regarde, te parle, et tu rentres la tête dans tes épaules devant ces yeux qui creusent en toi. Il essaye de t’amadouer, te menace à mots voilés, avoue l’appétit qui le ronge alors que son regard sur toi se fait plus pesant, plus insistant. Tu t’éloignes toujours à tout petits pas, le parapluie tendu, lentement tu te rapproches de ta cible.
    - Tu me fais pas peur ! tu cries, dans le vain espoir de vous convaincre lui comme toi.
Tu ne te laisseras pas embobiner par ses paroles rassurantes Pissenlit ; tu as vu les films, joué aux jeux-vidéos, tu sais les esprits mentent. Ils mentent pour que les héros baissent leur garde, prennent l’air inoffensif pour que tu aies pitié d’eux. Mais ça ne marchera pas avec toi.
Tu sais. Tu sais que cette maison n’est pas vide.
Tu vois encore les souvenirs de ta mamie qui y virevoltent ; le parfum de ses gâteaux dans l’air, les bruits de ses programmes télé ringards en écho entre les murs.
Tu ne le laisseras pas les avoir.
    - Arrête de mentir ! tu cries encore. Je sais que tu es là pour elle ! Mais tu ne l’auras pas ! Je t’en empêcherai !
Et d’un bond tu te précipites sur la salière restée sur le plan de travail où ta grand-mère l’avait abandonnée, il y a maintenant une éternité. Tu la saisis et la jette de toutes tes forces vers le fantôme, répandant sel et céramique aux quatre coins de la pièce.
Tu la jettes puis, dans un mouvement que tu veux théâtral, que tu veux imposant tu essuies sur ta manche la morve qui t’a coulée sur la lèvre et tu entonnes les paroles magiques qui protègent des esprits.
    - Va dans l’métro satanas ! Disparais !

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Dim 17 Mai - 15:36
le long des remords
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les jardins du passé
Angantýr s’était rarement senti aussi démuni, et il fallait bien l’avouer, aussi stupide. Rien de ce que sa triste existence compte d'occurrences gardées sous silence ne l’a préparé, de près ou de loin, à raisonner une gamine en pleurs. D’autant que la moindre tentative d’apaiser au moins un peu de la colère contenue dans ce petit corps entraîne l’effet parfaitement inverse, ce qui lui fait adopter le parti de rester silencieux un moment pour cesser d’aggraver son cas. Quelque chose au fond de lui préférerait cent fois être en train de tabasser un autre chevalier boiteux que de se trouver là.

Il arque un sourcil interloqué sous le coup des nouvelles accusations, sans toutefois pouvoir s’attarder sur la grandissante incompréhension que tout cela lui inspire. L’attaque le prend au dépourvu, lui arrachant un hoquet de surprise quasiment inaudible alors qu’il esquisse un vif mouvement de recul pour tirer son visage hors de la trajectoire du projectile. Celui-ci lui heurte finalement le flanc avant de s’écraser au sol, y répandant ce qu’il finit par identifier, en clignant des yeux écarquillés, comme étant ... du sel.

Dans d’autres circonstances, l’invraisemblabilité de ce qu’il vient de se passer et l’usage erroné de la formule consacrée auraient (presque) pu l’amuser – mais ne font qu’ajouter à la frustration naissante de ne rien saisir à ce qu’il se passe.

Mais de quoi tu parles ?! qu’il s’écrie en regrettant presque aussitôt son ton vif devant les yeux rougis de la petite. Il baisse la voix, s’efforçant de ne pas paraître agacé, mais simplement ce qu’il est : complètement perdu. Tu veux que je sois là pour qui ? Y a personne d’autre ici.

C’est qu’elle en arriverait à lui mettre le doute tant elle lui semble sérieuse, avec ses cris et ses larmes. Il en viendrait presque à craindre de voir débouler quelqu’un dans la pièce, alors que le tour des lieux effectué en arrivant lui a pourtant garanti qu’il n’y avait absolument rien de vivant déjà présent.

Et puis ça le frappe, quelque peu tardivement.

C’était chez toi ? il s’exclame, incrédule.

Il se sent bête de n’y avoir pas pensé avant. Ça expliquerait énormément. Même si le dépit émerge en réalisant que ce qui était à la base un pillage plutôt prolifique semble de plus en plus avorté, il pense concevoir quel malaise cela représente pour une enfant de surprendre un inconnu entre les murs qui l’ont abritée.

Si tu veux que je m’en aille, lance-t-il prudemment en espérant enfin réussir à la calmer, il faudrait déjà me laisser passer.

D’un geste, il désigne la porte grande ouverte près de laquelle elle se tient, brandissant toujours son parapluie – qu’il apprécierait définitivement de ne pas voir s’approcher trop près. La salière a suffi.


Résumé :
Pissenlit
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Métier sale mioche
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Pissenlit
Pissenlit
Mer 20 Mai - 19:27
La salière rebondi sur la silhouette dépenaillée et l'espace d'un terrible instant, le doute t’envahi Pissenlit. Si c'est bien un fantôme, pourquoi est-ce qu'elle ne lui est pas simplement passée à travers ?
Et puis tu te rappelles que c'est du sel dedans et qu'il n'y aurait aucun sens à ce que le sel traverse les fantômes – non vraiment aucun – puisqu'ils le craignent. Il doit forcément les toucher, forcément les frapper. Ça serait absurde autrement.

L'énervement qui anime soudain le spectre te conforte dans ta théorie mais te plonge également dans la crainte ; tu as jeté le sel et dis les mots, tu as fait tout ce qu'il fallait, mais il est encore là.
Il souffre, ton attaque a donc été efficace. Mais tu es trop petite, trop faible. Incapable d'exorciser un monstre aussi puissant.
Tu lui as fait mal et maintenant il va vouloir se venger.

Tu recules précipitamment contre un mur quand il fait mine de t'attaquer, réalisant à peine les sanglots et les tremblements qui agitent ton corps. Mais c'est une attaque plus mesquine qui te frappe de plein fouet, des mots d'une douceur feinte qui te coupent le souffle.
Il n'y a personne d'autre ici.

La colère et la peur se mélangent en toi.
Quand le fantôme demande si c'était ta maison ici tu aimerais lui répondre que ça le regarde pas, qu'il aille se faire voir, mais à la place tu hoches lentement la tête et cette simple affirmation te redonne du courage. Tu fronces les sourcils avec détermination.
Ses mots tournent dans ta tête.
C'est ta maison ici, ce n'est pas une coquille vide qu'on profane et que l'on pille.

Ta poigne se resserre un peu sur le manche de ton parapluie et la pointe en tremble un peu moins quand tu la dresses vers l'intrus.
Quand il te demande de te décaler, tu le dévisages avec méfiance.
    - Pourquoi ? tu demandes avec une incompréhension non-feinte. Passe par le mur, ça ira plus vite.
Tu ne sais pas vraiment quoi penser de sa soudaine bonne volonté – un piège ? à moins que ton exorcisme ait marché après tout ? – et il est hors de question que tu le laisses t'approcher même de loin.
Mais ta victoire, même petite, te galvanise et les mots qui te tiraillent depuis qu'il les a prononcés te semblent soudain des insultes, des mensonges que tu ne peux laisser passer. Une vérité que tu dois rectifier tant que tu en as la possiblité.
    - Et puis d'abord, c'est pas vide ici ! tu cries.
Tu fais un pas en avant sans t'en rendre compte, Pissenlit. Énervée, provocatrice. Désemparée.
    - Ça c'est sa place pour faire ses mots-croisés. Et ça c'est sa tasse préférée, ça c'est sa chaise à elle et ça c'est le torchon auquel j'ai mis le feu sans faire exprès et elle m'a grondée, et ça c'est les biscuits qu'elle gardait tout le temps pour le goûter et qu'elle mettait exprès en haut dans le placard pour pas que je les attrape.
Ton doigt pointe dans toutes les directions, pour finalement s'immobiliser sur le paquet toujours au sol. De toutes tes émotions, il n'y a que la colère que tu sens encore brûler dans tes veines. Les autres sont trop dangereuses, trop compliquées pour toi à comprendre.
    - Tu n'as pas le droit de manger ses souvenirs, tu t'exclames enfin. C'est pas un endroit pour les fantômes ici.



poti récap':
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Dim 7 Juin - 0:19
le long des remords
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Un inconfortable sentiment de mauvais trip commence à suinter des murs de la bâtisse, destiné à lui et à lui seul, se faisant lentement plus grand, plus dérangeant, plus collant à la peau à mesure que les choses lui échappent et que les larmes juvéniles continuent de perler. C’est qu’elle n’a rien de plaisant, cette espèce de perdition qui croît dans des mots dont le sens lui échappe, comme entre les grains de poussière tournoyant dans une pièce qui, cela commence à lui apparaître de plus en plus clairement, est encore pleine de souvenirs pour la fillette. L’envie de s’en arracher se dessine, mais trop faiblement pour couvrir les questions et les suppositions qui s’entrechoquent, pareilles à un chœur trop entrelacé pour pouvoir déterminer quelle voix est celle à écouter parmi l’agacement, la compassion, l’abandon.

Et puis il y a cette amère impression, diffuse mais persistante, de n’être absolument pas à sa place – une certitude coupable que n’importe qui d’autre que lui saurait aider la petite à se calmer, saurait trouver les mots pour l’apaiser, et surtout, saurait comprendre ce qui la bouleverse à ce point.

Il s’enferme dans son malaise, se réfugie dans un silence qui, il l’espère, n'aggravera pas la situation, ne faisant que suivre du regard les endroits qu’elle pointe sans intervenir. Et lorsque tout commence à s’emboîter, une énumération après l’autre, un frisson d’effroi lui parcourt l’échine en comprenant ce qu’elle voulait dire depuis le début – en se comprenant intrus d’un moment de recueillement, et visiblement, spectre errant. Il s’étouffe même à moitié en suivant l’instinct stupide de répéter les mots si sérieusement prononcés.

Un endroit pour les f–

Et de s’interrompre aussitôt, de peur que la stupéfaction soit perçue sous les traits de la moquerie. Il est vrai qu’il aurait pu en rire, il y a quelques années de cela, quand il n’était encore question ni d’existence parjure ni de veines impures : le quiproquo l’aurait fait éclater de rire, et ça se serait répandu tout légèrement dans les lieux, contre les fenêtres voilées et les murs abîmés, comme des excuses. Mais il n’en est plus capable aujourd’hui, c’est bien l’une des multiples choses que son alliée lui a pris.

Écoute, commence-t-il prudemment, la mine sincèrement contrite, je suis désolé pour ta maman. Ta tante. Ta mamie ? Je sais pas trop. Et je suis désolé que tu m’aies trouvé chez toi. Mais je viens pas pour … “manger” les souvenirs de qui que ce soit. Je suis pas un fantôme.

Du moins pas encore. Un désagréable sursaut le secoue en songeant à la rapidité avec laquelle tout cela pourrait changer. Il s’attarde un instant sur cette petite silhouette tremblante mais suffisamment vaillante pour affronter l’ennemi qu’il représente, avant d’ajouter tristement :

Je suis une personne, comme toi. Moi aussi j’avais une famille et une maison, avant.


Résumé :
Pissenlit
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Pissenlit
Jeu 10 Sep - 22:20
Il suit tes gestes, son regard mort sur ta main, sur les objets que tu pointes.
Tu te sens brûler d'une colère justifiée, un peu plus ardente à chaque mot que tu prononces. En réaction tu le vois devenir blanc, encore plus blanc qu'avant. Cette vision t'électrise, t'assure que tu es dans ton bon droit et c'est avec toute ta hauteur que tu assènes ta dernière insulte.

Fantôme, le mot est lâché. Tu as osé le dire, désormais il sait que tu sais.
Tu devrais en éprouver de la satisfaction mais tu ne se ressens que de la fatigue, une fatigue lourde et agitée. En face de toi il est blanc, si blanc.
Tu t'attends à ce qu'à tout moment il devienne translucide et disparaisse sans une trace.

Mais tu le vois vaciller, s'altérer puis se redresser. Tu détestes le regard plein de sollicitude qu'il pose sur toi Pissenlit, tu hais même la lueur de pitié que tu crois y apercevoir. Tes émotions t'ont vidées de tes forces mais ta rage reste ton fuel le plus puissant, et il ne faudrait pas trop te provoquer pour que tu repartes aussitôt. Pourtant les mots qu'ils prononcent te clouent sur place.

Je suis pas un fantôme.

Sa déclaration te transperce comme une flèche, te privant à la fois de ton souffle et de ton équilibre. Tu ne penses même plus à brandir ton parapluie dans ta surprise.
Comment peut-il penser t'avoir avec un mensonge aussi aberrant ? Comment pourrais-tu te tromper sur une chose aussi évidente ?
Alimentée par ton outrage et ta peur d'avoir tort, ta colère se regonfle et t'emporte comme une voile.
    - Tu fais que mentir ! C'est vraiment n'importe qu...
Tu ne termines pas ta phrase. Tu te dégonfles aussi vite que tu t'étais emportée, le doute ayant déjà resserré son emprise sur ton toi.
Tu repenses à l'incantation qui a échoué, à la salière qui ne l'a pas traversé.
Au paquet de biscuits à tes pieds.

Tes dents sont serrées à t'en faire mal à la mâchoire.
Mais plus que la honte cuisante d'avoir eu tort, c'est le malaise que cette révélation entraîne0 qui te glace les entrailles. Tu regardes les yeux rouges, la beau blafarde, la silhouette décharnée et tu frissonnes. Tes sourcils toujours froncés sans même que tu le réalises, tu fais un pas. En arrière cette fois-ci.
    - Qu'est ce qui t'es arrivé pour que tu sois comme ça ?
L'impolitesse de ta question ne t'effleure même pas tant elle te vient spontanément. On t'a toujours répété que la vie était une chose difficile et parfois sans merci. Tu pensais avoir compris ce que les adultes voulaient dire par là. Après la tempête tu pensais avoir été témoin de tous les désastres qu'une existence peut endurer. Tu réalises pourtant maintenant que sa cruauté est plus vaste que tu ne pouvais l'imaginer.
Tu sens à nouveau la peur s'entortiller dans ton ventre Pissenlit, mais une peur différente de la précédente.

Réalisant que tu le fixes sans rien dire depuis un moment, tu te reprends et bombe la poitrine avec provocation. Il est hors de question que tu lui laisses voir que tu as peur. Qu'il soit vivant ou mort, il reste toujours un intrus dans ton domaine, une menace pour l'enfant que tu es ; tu n'es toujours pas tirée d'affaire.
    - F-fantôme ou pas je m'en fiche ! Dégage de chez ma mamie!
Tu t'écartes du passage vers la porte de la cuisine, ton parapluie à nouveau bien dressé en protection devant toi. Un coup d’œil aux alentours te faire hésiter, et tu te lèches brièvement les lèvres avant d'ajouter avec agacement :
    - Et prends tes biscuits avec toi, j'en veux plus de toute façon.
Pas après avoir vu cet air affamé sur son visage. Quelque chose te dit qu'il en aura plus besoin que toi.

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