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what do you do at the end of the world? ⊚ Crow (fb) (end)

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Mère d'une grande famille
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Ven 8 Mai - 20:23

what do you do at the end of the world?
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Quel jour est-on ?
Le soleil a-t-il achevé sa rotation plus d’une fois ou n’a-t-il dormi qu’une petite demie-heure ?

Ce n’est pas assez.

C’est jamais assez. La douleur finit toujours par revenir, écrasante, grattant derrière ses côtes, laissant un goût amer dans la gorge, l’empêchant de respirer. Darell referme les yeux, il ne veut pas se réveiller, il ne veut plus se réveiller, il ne veut plus être accueilli par ce ciel trop beau pour être un ciel de novembre, trop beau pour être un ciel qui était si noir il y a encore une nuit, trop beau pour être un ciel qui surplombe cette ville éventrée.
(La position du soleil dans le ciel indique que c’est le matin, proche de midi.)

Si les murs ne s’étaient pas écroulés, si le toit ne s’était pas écrasé, s’il n’avait pas perdu tout ce qu’il avait, Darell aurait fait un peu de jardinage, aujourd’hui. Planter les carottes et les buissons de framboises. Profiter du soleil. Mettre la table dehors et manger à l’ombre de la terrasse.
Mais il n’y a plus de jardin. Plus de table. Plus de terrasse.
Plus personne avec qui manger.

Plus personne à aimer.

Darell veut se rendormir.
Se rendormir et ne pas se réveiller.
Mais il ne peut pas. Pas encore—
Il a des choses à faire. Des gens dont il faut s’occuper. Ne pas les laisser tomber.
Puisque c’est tout ce qu’il arrive encore à faire.

Alors, il se lève par automatisme. Il grimace lorsque le corps ne veut pas coopérer, rechignant d’avoir dormi sur des gravats, les marques de la même couleur que le ciel qui parsèment la peau jusqu’au coin des yeux. Le sang qui a séché. Quelques pansements qui se retirent déjà.
Il sort de son abris de fortune, entre deux ruines, son manteau comme couverture et son bras comme oreiller. Ce n’est pas chez lui. Il n’aurait pas pu dormir chez lui. Il n’aurait pas pu se tenir chez lui. Pas à côté d’elles.

Il ne réfléchit pas.
Il ne faut surtout pas réfléchir. Surtout pas, surtout pas, surtout pas, surtout pas—

Quand on ne réfléchit pas, on oublie.
Parce qu’on ne fait pas attention. Darell ne fait pas attention. Il fouille sans faire attention. Il récupère sans faire attention. Son sac en plastique troué se remplit sans faire attention. Il oublie où il a trouvé tout ça, il oublie quelles maisons il a fouillées, il oublie le temps qui passe.

Il oublie comment il s’est retrouvé devant cette maison. Délabrée, comme les autres.


Dewitt est au même endroit qu’hier soir, quand il l’a laissé.
C’est rassurant.
Sa poitrine se soulève toujours.
C’est rassurant.
Il est là, à l’abri, loin d’un toit qui pourrait lui tomber dessus, loin de se faire écraser.
C’est rassurant.


Darell pousse quelques gravats du bout du pied, il se rapproche de lui, faisant un peu trop de bruit malgré lui, le sac en plastique qui tombe au sol marque finalement le silence.
Il grimace en voyant la main de Dewitt. Ç’aurait pu être pire.
C’est ce qu’on se répète. Ç’aurait pu être pire.
On l’utilise comme un bouclier, pour se protéger, pour s’empêcher de réfléchir. Ç’aurait pu être pire.
Ç’aurait pu être pire.
Ç’aurait pu être pire.
Ç’aurait pu être pire—

Darell s’assied à côté de lui. Soupire.
Arrête de réfléchir. « Désolé. Je t’ai réveillé, » et être réveillé, c’est avoir mal. Autant dormir, le plus longtemps possible, le plus profondément possible, jusqu’à ne plus distinguer les rêves de la réalité. Darell n’en est plus très loin, il espère.

(Mais en même temps. Il s’est réveillé.
C’est rassurant—)

Sans un mot de plus, il fouille dans le sac, en sort une bouteille d’eau en plastique qu’il tend à Dewitt après l'avoir ouverte.
En la voyant, il se rend compte d’à quel point il a soif. D’à quel point sa gorge est sèche.
Le goût du sang, métallique, grattant à l’intérieur.
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Sam 9 Mai - 2:15
what do you do at the end of the world? ⊚ Crow (fb) (end) QaRP1fh

what do you do at the end of the world ?


Enfermé dans le royaume des songes, quelle douce chaleur, quelle douce illusion dans laquelle il était bercé alors qu’il était si bien dans les bras de Morphée. Qui n’a pas daigné à ouvrir les paupières ce matin là, pour rester ne serait-ce qu’un peu plus dans cette journée du 1 novembre. Il aurait pu y rester, il aurait surtout voulu y rester, ne pas se réveiller. Non, ne surtout pas ouvrir les yeux parce que ce qui était arrivé la veille ne pouvait être qu’un mauvais rêve. Ceux où on a un sentiment affreux le matin au réveil.
Qu’il se réconforte comme il le peut Dewitt, mais ça ne changera rien.
Rien ne changera ce qui s’est passé la veille.

Le silence pesant de l’après tempête à Arcadia Bay était interrompu au bruit des gravats environnant, des pieds qui traînaient et d’un sac en plastique tombant au sol. Il grommelle Dewitt, parce que ça le tire de sa torpeur. Il doit ouvrir les yeux et voir que son petit monde a bien changé. C’est se souvenir de ce qui est arrivé hier, c’est revoir encore une fois la tempête se lever.
Il aurait voulu dormir plus longtemps. Peut-être pour l’éternité.
Mais Dewitt n’a jamais sû vivre dans le mensonge.
Il ouvre les yeux avec peine. Et la douleur revient, elle lance dans le bras, dans les jambes, elle lui retourne les tripes et lui donnerait envie de vomir. Il a mal mais il ne se plaint pas, il sait que la tempête a réservé des sorts bien plus cruels.
Dewitt il se dit qu’il a eu de la chance dans sa malchance. Qu’on lui a sourit dans la misère.
Un sourire bien discret mais présent se dessine sur ses lippes. “Ça ne fait rien. Il était temps que j’ouvre les yeux je pense.”

Dans l’instant présent, après la tempête, le monde s’était comme arrêté. Les bruits qui hier apportaient encore de la vie, n’étaient plus là aujourd’hui. Juste Darell, lui et le silence si pesant. Il avait pas la force de pleurer, il était juste fatigué, épuisé de réaliser que c’était vrai. Que la réalité avait changé, c’était bien plus fort que tous les coups qu’il avait pu prendre jusque là.
Mais dans cette réalité, il était bien heureux de ne pas être seul.
La gorge serrée, ses paupières vacillaient comme s’il retenait ces larmes qui ne viendraient jamais. Le regard posé sur la bouteille que Darell venait tout juste d’ouvrir, il en buvait quelques gorgées mais n’osait finir. Il reposait la bouteille proche de son ami.
“Merci d’avoir été là hier soir.” La boule au ventre et les mots s’étouffaient alors qu’ils s’échappaient à peine de ses lèvres, parce qu’il savait, il savait que Darell avait tout perdu.
Feat Mum bro, le sang de la veine
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Sam 9 Mai - 21:00

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Merci d’avoir été là, hier soir.
Est-ce grave ?
Est-ce grave si Darell aurait préféré le contraire ?
Est-ce grave si Darell aurait préféré s’asphyxier sous son propre toit ?
Est-ce grave si Darell aurait préféré ne jamais avoir ni connu ni vécu ce soir-là ?
Est-ce grave ?
Est-ce grave ?

Il l’a déjà oublié, hier soir.
Tout rayé de sa mémoire. Enfermé au plus loin. Écrasé et sauvegardé au-dessus. Les souvenirs déjà bouffés par un sommeil détraqué, qui le laisse avec la tête qui tourne ; les souvenirs déjà bouffés par des rêves qui se sont mêlées avec la réalité. Il n’y a plus rien, d’hier soir, juste des voix paniquées, des cris, de la souffrance et la douleur qui ne s’est toujours pas arrêtée. Juste le toit. Juste le sourire qu’il ne reverra plus jamais. Juste les ruines. Juste—


Stop.


On arrête de réfléchir.
C’est ce qu’on avait dit, n’est-ce pas ? Si on ne réfléchit pas, on ne peut pas avoir mal ?
Alors, on arrête.

Et Darell hausse simplement les épaules en guise de réponse. Je n’allais pas te laisser là, seul, il a envie de dire. Je n’allais pas te laisser là, peut-être mourant, il a envie de dire. Au moins, j’ai pu te sauver toi, il a envie de dire.
Mais il ne peut pas le dire. Ça coince, dans sa gorge, sous sa langue. Parce que, s’il en parle, il va s’en souvenir. Il va s’en souvenir et c’est tout ce qu’il souhaite éviter. Il ne peut pas s’en souvenir, il ne peut pas, il ne peut pas—

Mais, tout, ici, lui hurle ce qu’il ne veut pas savoir. Tout. Les murs fissurés, les branches d’arbre au milieu du salon, le verre et la porcelaine brisés, Dewitt, le sang sur ses habits, les bandages qu’on a fait comme on pouvait. Ses propres mains, à Darell, recouvertes d’écorchures et de bleus, du sang séché sous les ongles. (Est-ce le sien ou celui d’un autre ?)
Ça toque, dans sa tête. Ça toque et ça le prévient qu’il ne pourra pas l’ignorer éternellement.


Il a toujours été faible et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.
Loin de là.


Il rapproche ses genoux de sa poitrine, comme pour se protéger. Comme un animal blessé. Il désigne le sac en plastique d’un coup de tête. « J’ai trouvé des anti-douleurs, » parce que la douleur physique est la seule chose qu’on pourra effacer. Autant en profiter. Et Dewitt en a bien plus besoin que lui. « Et de quoi manger. Si tu as faim. » (Mais plus personne n’a faim.)

(Il gratte une griffure juste en dessous de son oreille.
Qui n’a même pas le temps de guérir.
Du sang frais sous les ongles, qui couvre celui séché, moche, marron, qui craquelle.)

« Rien d’anormal ? » (parce que ce serait idiot de lui demander s’il va bien. S’il a mal. S’il est capable de se lever. C’est idiot et Darell le sait très bien.) « Pas de fièvre ? Ou quelque chose dans le genre. »

S’il l’a sauvé, autant le maintenir en vie. Aussi longtemps que possible.
Même si ça fait mal. Même si on ne souhaite que disparaître. Même s’il ne sait même pas pourquoi il fait ça.
Juste pour s’occuper de quelqu’un. Juste pour s’occuper l’esprit. Juste pour ne pas devenir fou.
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Dim 10 Mai - 21:58
what do you do at the end of the world? ⊚ Crow (fb) (end) QaRP1fh

what do you do at the end of the world ?


Il phase un peu, il dissocie de la réalité quelques instants. Les yeux figés dans le vide, sur ce point imaginaire au sol. Dewitt il imagine que cette bise c’est celle qu’il aurait senti en amenant Tess faire un tour dans les bois après avoir mangé des pancakes biens dorés. Il imagine que les rayons du soleil qui lui mordent la peau c’est ceux qu’il aurait senti au travers de la vitre de sa petite voiture.
Et puis il cligne des yeux.
Il revient à la réalité.
Là au milieu des gravats, des restes d’un passé encore bien proche. Envolé en si peu de temps. Il ressent un vide soudain, il a perdu la seule chose qu’il avait à perdre. Son seul point d’ancrage alors qu’il commençait à reconstruire une vie ici.
Il inspire, ses paupières tressautaient en cherchant où poser le regard.
Parce qu’il ne voulait pas affronter le présent.

Il les voit les épaules de Darell se soulever en guise de réponse. Il sait. Il sait très bien. Le silence est présent mais il parle bien plus que des mots. Il sait. Il se refuse de le secouer, de le forcer à revoir ce qui s’est passé.
Alors il reste dans le silence lui aussi.
Il n’y a pas besoin de plus à cet instant.
Dewitt posait doucement sa main sur son avant-bras, le sourire triste mais il se voulait rassurant. Il essayait comme il pouvait.
Essayer de le tirer de ses pensées qui devaient le hanter, qui devait lui tourner en tête encore et encore. Qui devait crier que rien n’allait et tout ce qu’il avait pu perdre. Il voulait le tenir loin de ces pensées intrusives qui devaient le dévorer de l’intérieur. Du moins, Dewitt essayait.

La douleur dans ses jambes le lançait sans cesse, était-ce à cause de la tempête ou d’une mauvaise nuit de sommeil ? Peut-être bien les deux. Il ne saurait réellement dire d’où cela pouvait venir. Mais l’idée de devoir marcher à un moment lui était insupportable. Il préférerait rester allonger bien longtemps. Atténuer la douleur, attendre qu’elle disparaisse.
Ou apprendre à vivre avec. Peut-être que c’était ça son futur.
Dewitt ne se faisait pas prier pour en avaler un, si au moins cela pouvait étouffer l’une de ses peines, alors il le prenait sans rien demander.
Une légère grimace déformait son visage alors qu'il avait la notion de nourriture, rien que l'idée d'avaler quelque chose autre que de l'eau lui donnait envie de vomir. “On va garder ça pour plus tard.” Ou peut-être ne jamais le manger. Qui aurait de l’appétit après tout ça ? A se morfondre, pleurer les morts, personne ne pourrait manger pour cette journée du 02 novembre. Il n’avait pas vraiment faim, à vrai dire il ne savait pas lui-même s’il retrouverait l’appétit de si vite.

Doucement, du bout de ses doigts il tapotait sur le bras de Darell, qu’il cesse de gratter ses plaies. Qu’il n’essaye pas de détruire ce qu’il restait de lui ici. Qu’il ne s’inflige rien. “Si tu as de quoi faire dans le sac, je vais soigner ça.”
Qui n’aurait pas ces envies auto destructrices parce qu’on se sent coupable d’être ici, parce qu’on aurait préféré que ce soit ceux qu’on aime qui restent ici à notre place.
Ne pas se laisser dépérir.
Ne pas se faire du mal.

A ses questions il secouait la tête. Il ne se sentait pas vraiment s’il avait quelque chose de plus, sans doute parce que sous tout ce qu’il ressentait, il ne se rendait compte de rien. Il ne savait pas vraiment dire. Il se trouvait face à un mur pour la première fois quand il s’agissait de dire s’il allait bien ou non.
Il ne savait plus trop à ce stade. “Je serais fixé quand les anti douleur feront effet.”
Il avait tant à dire mais si peu lui venait, parce qu’il ne voulait pas que ce soit inapproprié, il ne voulait pas blesser d’avantage ou heurter ses sentiments. Cette fois-ci, sa main se posait sur un de ses genou. “On va le faire, toi et moi. On va y arriver.” Son emprise se resserrait légèrement. “Toi et moi jusqu’au bout Darell.”
Parce qu’il voulait pas se laisser descendre.
Il voulait montrer à Arcadia Bay qu’elle n’aurait pas sa peau de si tôt.
Il voulait y croire. S'auto persuader qu'ils allaient y arriver.
Feat Mum bro, le sang de la veine


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Lun 11 Mai - 16:02

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La présence de Dewitt l’aide à s’ancrer dans la réalité.
Ses doigts contre son bras. Sa voix. Ses sourires. Ça l’empêche de divaguer, ça l’empêche de se laisser bouffer, ça l’empêche de s’enfermer dans des souvenirs déchiquetés, dans des sentiments meurtriers. Ça l’empêche de réfléchir. Ils sont juste là, juste là, nulle part ailleurs, pas sous un toit effondré ni dans un feu qui ravage les arbres. Ils sont juste là, dans l’œil du cyclone. Ils sont juste là, en vie, en chair et en os, blessés mais en vie. Même si c’est douloureux. Même si on espérait le contraire.
En vie.
(Est-ce réellement le cas ? La douleur l’aide à comprendre que c’est la réalité mais elle a un goût étrange, insipide, un goût qui n’a pas sa place ici. Ils n’ont pas leur place ici.)

Darell a un sourire désolé. Il croise ses mains ensemble, pour s’en empêcher. Il y a de quoi faire, dans le sac, oui, mais ce n’est pas pour lui. « Ce n’est pas moi qu’il faut soigner, » c’est toi. C’est Dewitt. Un simple coup d’œil suffit à faire un choix rapide, à savoir qui en a plus besoin que l’autre. Darell n’est vraiment pas à plaindre, il a eu de la chance. Beaucoup de chance. Trop de chance, peut-être.
Contrairement à… d’autres.
Contrairement à Dewitt.

Ç’aurait pu être pire, il se le répète encore.
Ç’aurait pu être pire, c’est ce que la main sur son genou lui murmure.
Ç’aurait pu être pire, il se le répète encore et encore et encore.
Ç’aurait pu être pire, c’est ce qu’il entend dans les mots de Dewitt.

Ç’aurait pu être pire.
Ç’aurait pu être pire, ils auraient pu mourir.
Mais ils ne sont pas morts. Et, et, et—


C’est.
Tout.
Ce.
Qui.
Compte.


(Mais c’est faux. C’est faux, n’est-ce pas ?
Darell a envie de hurler jusqu’à ne plus sentir le grattement dans sa gorge. Les sentiments contradictoires s’entrechoquent, font des étincelles, s’écrasent dans ses poumons, si vite, si vite qu’il n’a pas le temps de les comprendre—
Bien sûr qu’il est rassuré, soulagé, que Dewitt soit ici avec lui. Vivant. Épargné. Mais, Darell, ce n’est pas ce qu’il veut. Ce n’est pas ce qu’il veut. Ils ne devraient pas être ici. Ils ne devraient pas être au milieu de ruines. Ils ne devraient pas être qu’à deux, seuls, juste eux deux, personne d’autre. Ils ne devraient pas être ici, ils ne devraient pas être ici.
Et il sait. Darell sait qu’il devrait se réjouir d’être en vie. D’avoir quelqu’un sur qui compter. Il le sait et il est juste égoïste—)

Sa main passe dans sa nuque. Puis sous son oreille. Et sur son visage. Pour finalement se poser devant ses yeux, pour ne plus rien voir, pour ignorer la vérité déposée là à ses pieds. « Jusqu’au bout, » il répète et les mots sonnent mal. Faux. Étranges, « jusqu’au bout. »

Jusqu’au bout.
Mais pourquoi déjà penser à la fin alors que ce n’est que le début ? Darell retire sa main de devant ses yeux, pose son regard sur son ami, un sourire sur les lèvres pour s’empêcher de pleurer. Un sourire sur les lèvres pour s’empêcher de réfléchir.
Mais c’est déjà trop tard.

« Mais il y a quoi, au bout, Dewitt ? » le néant. « Il n’y a plus rien, pour nous, ici. »

Il n’y a plus rien. Rien du tout. Juste des ruines. Juste des corps froids. Des traces de sang. Des souvenirs brisés. La douleur fantôme dans le cœur. Une réalité qu’on ne peut pas accepter.
Son sourire se transforme en grimace.

« À quoi bon ? »

À quoi bon, Dewitt ?
Dis-le moi.
À quoi bon ?
À quoi bon ?
Que va-t-il rester de nous ?


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Sam 16 Mai - 19:43
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what do you do at the end of the world ?


Qu’il était doux amer ce sourire sur ses lèvres alors que la réaction créée chez Darell n’était pas des plus surprenantes. Il était vrai qu’il avait besoin d’être soigné. On avait pas besoin de lui répéter qu’il en avait besoin. Tout lui rappelait depuis qu’il avait ouvert les yeux. Le fait de revoir le sang, d’apercevoir bien trop rapidement sa main qui ne sera jamais plus comme avant, les nerfs dans ses jambes qui s’affolaient sous la douleur.
Oh oui il savait tout ça.
Mais il n’était pas question d’oublier son ami. Les blessures ne sont pas toujours physiques, parfois elles sont là, dans un recoin des têtes, elles font parfois bien plus mal que ce que l’on pourrait croire. Elles sont destructrices, elles sont horribles ces blessures. Elles font parfois bien plus mal.
Il le sait ça.
Il veut juste, l’occuper. Le tirer loin de ses pensées, ne pas laisser chuter, couler et ne pas remonter. Il ne veut pas le laisser à ce sort. Reste ici avec moi, qu’il voudrait lui dire, qu’il aimerait faire entendre. Mais il n’y arrive pas.
Dewitt il ne veut pas sonner égoïste. Qui ne serait pas déboussolé après une telle catastrophe ? Qui n’aurait pas l’esprit qui divague ? Qui ne dissocierait pas de la réalité pour cope avec ses sentiments et cette culpabilité d’être encore ici.
Dewitt il se tait quelques instant. Il a le regard triste.
Dewitt il ne dit rien.

D’un vague signe de la tête, il désignait sa main, ses jambes, ce qu’il restait de lui. “On soignera ça aussi. Ça va aller.” Non. Non. Bien sûr que ça n’allait pas. Que rien n’allait bien se passer.
Il savait qu’il se mentait à lui-même, qu’il embellissait la vérité, qui ne voulait pas qu’elle soit plus attrayante.
Tout ce qu’il pouvait se dire, c’est qu’il avait eu de la chance dans sa malchance, qu’il était encore ici. Qu’il pouvait encore avoir de quoi faire, qu’il en avait à revendre pour toutes ces  personnes qui étaient tombées, pour toutes ces personnes qui ne sont plus.
Mais dans un moment de doute…
Il se demandait s’il n’avait finalement pas eu de la malchance dans sa chance, parce que rien n’allait être comme avant. Rien. Parce qu’il ne savait pas ce qui allait arriver.
Ce que le futur allait réserver.

Son regard ne le quittait pas. Il suivait ses mains avant de se reposer sur son visage. Dewitt ne savait pas comment interpréter son sourire, il faisait mal quelque part. Parce qu’il n’était là que pour masquer sa peine. Pour cacher la tristesse.
Mais les paroles elles trahissaient ce qu’il montrait. Ils faisaient mal ses mots, aussi aiguisés que certaines lames. C’est là que ça faisait sans doute le plus mal.
A quoi bon ?
Il ne savait pas lui-même. Il était perdu, il n’avait plus vraiment de repère ici bas. Il ne restait que Darell à ses côtés. “Je veux croire que l’avenir nous sera meilleur. Que tout va repartir dans le droit chemin.”
Mais il se mentait encore à lui-même, Dewitt. Il fermait les yeux sur ce qui pouvait arriver. Il fermait les yeux parce qu’il avait peur de cet avenir, il en était effrayé. Il ne savait pas dans quoi se projeter.
Légèrement, sa tête se baissait et ses yeux suivaient, posés sur un point imaginaire. Il voulait tant de choses, il voulait tout. Il voulait simplement reprendre sa vie comme avant. “On va le faire pour ceux qu’on a perdus. Tu penses vraiment que tout ce qu’on a perdus souhaiteraient que l’on stagne ?” Parce qu’il ne voulait pas entacher la mémoire de ces personnes. “On va se relever pour eux. On va avancer pour eux.” Soufflait-il, ses mots comme délicatement posés, en serrant faiblement la main de son voisin, son ami, de Darell. Il voulait y croire.
Feat Mum bro, le sang de la veine


résumé + poti hrp:
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Lun 18 Mai - 18:13

what do you do at the end of the world?
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À quoi bon ?
Ces mots qui n’ont plus aucun sens. Ils ne veulent plus rien dire, sur la langue, ils tombent comme s’ils avaient réponse à tout mais ils n’ont plus aucune signification.
Comme tout le reste. Comme hier soir. Comme aujourd’hui.

Ça va aller.
Ces mots, aussi, n’ont plus aucun sens.
Il n’y croit déjà plus, étant pourtant le premier à les prononcer à la moindre occasion avant la tempête. Étant pourtant le premier à y croire dur comme fer, courage dans ses yeux lorsqu’il les prononce, cœur qui palpite car il sait que ces mots seront la réponse. Étant pourtant le premier à les utiliser pour lui-même, dans les moments de doute, dans les moments qu’on sait incertains, dans les moments qu’on attend avec un mélange d’appréhension et d’impatience. Dans ces moments où il faut se soutenir.


Pour la première fois de sa vie, Darell a peur de l’avenir—


Peur de ne plus jamais pouvoir sourire.
Peur de ce que cette ville peut encore leur réserver.
Peur de perdre encore plus, perdre le peu qu’il lui reste, se perdre lui-même. Perdre Dewitt. Perdre les souvenirs auxquels il se raccroche. Perdre tout. (Mais y a-t-il toujours quelque chose à perdre ? Darell le sait, il le sait même s’il pense le contraire, il sait qu’il n’a pas tout perdu mais il a perdu le plus important et le reste l’importe peu—)

Et les mots de Dewitt font mal. Ils font mal parce que Darell aurait pu les prononcer aussi, et y croire encore moins. Ils font mal parce qu’il sait, qu’au fond, c’est la vérité même si on ne veut pas l’entendre. Ils font mal parce que Darell ne veut pas avancer, il ne veut pas les oublier, il ne veut pas vivre comme s’il ne s’était rien passé, il ne veut pas vivre sans elles, il ne peut pas vivre sans elles.
Sa vie n’a plus aucun sens sans elles.

Il ferme les yeux un instant, serrant la main de son ami. Comme pour s’assurer qu’il restera à ses côtés. Comme pour s’assurer qu’il ne va pas disparaître sous les débris. « Mais nous ne sommes plus rien, sans eux. Sans elles. »

Une respiration tremblante.

« Elles étaient tout ce que j’avais. Plus précieuses que tout. Plus importantes que moi. »

Il n’aurait pas hésité, Darell.
Il n’aurait pas hésité une seule seconde à échanger leur place.

La main de nouveau devant ses yeux. « Et maintenant, » les paupières qui se ferment encore, « maintenant… » la lèvre qui tremble, les mots qui se coincent. Il a tant à dire mais si peu en même temps. Ça brûle derrière les paupières. « Maintenant… » une première larme roule avant qu’il n’ait le temps de réagir. Rapidement suivies d’autres qu’il tente d’essuyer, qu’il tente de maîtriser. Mais c’est voué à l’échec, il le sait très bien. « Maintenant, il n’y a plus rien… »

Il lâche la main de Dewitt pour cacher son visage derrière ses doigts.
Épaules qui tressautent. Sel sur le bout de la langue. Ça pique sur les blessures.
Darell tente d’étouffer le sanglot qui écrase sa gorge.

« Tu sais, » il respire, « tu sais, je les ai abandonnées… je les ai… je les ai laissées mourir… »

Plus un souffle dans les poumons depuis déjà trop longtemps quand il s’est réveillé, après la tempête. Des doigts déjà froids à tenir, à secouer, la peau trop pâle, trop rougie de sang, trop immobile. Les débris du toit trop lourds pour les soulever. Plus de pouls. Plus d’oxygène. Silence radio. (On aurait simplement dit qu’elles dormaient.)
Alors, il avait fuit.
Il avait couru—
Loin.
Loin.
Loin.
Jusqu’à tomber sur toi, Dewitt.


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Mer 3 Juin - 22:11
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what do you do at the end of the world ?


C’est là qu’il regrettait ce qu’il avait pu dire, qu’il se sentait davantage stupide sur ce qui pouvait sortir de sa bouche sans vraiment réfléchir à l’impact que cela pouvait avoir derrière. Il voulait ravaler ses paroles en voyant son expression déformée mais il voulait aussi le voir changer. Il essayait de garder un semblant de positivité, un semblant de sanité. Essayer d’avoir toute sa tête.
Mais était-ce vraiment possible ?
Qui pouvait sincèrement espérer garder sa tête après ça.
Dewitt n’avait pas la réponse. Il ne la cherchait pas vraiment, trop préoccupé à se dire que ses mots étaient aussi aiguisés que des lames et qu’il aurait sans doute préféré ne pas les prononcer aussi vite.
Il s’en voulait un peu Dewitt. Son expression change, elle se durcit un peu, ses lèvres se pinçaient alors qu’il se murait dans le silence.
Il voulait essayer si fort.
Si fort.
Mais il avait l’impression de l’avoir poignardé en pleins coeur au lieu d’avoir essayé de le soulager d’un poids important.

Peut-être que dans le fond, Darell avait raison. Peut-être bien que ses propos étaient sages. Qu’est-ce qu’il y aurait au final, au bout de tout ça ? De quoi était fait demain ?
Il n’en savait trop rien Dewitt. Ça pouvait l’effrayer, lui sembler si grand. Le grand inconnu, le vide. Le rien.
Un tout composé de tant de peurs.
Peut-être qu’il devait écouter Darell. Peut-être qu’il n’y avait plus rien pour eux ici.
Non. Non.
Il n’était pas temps d’abandonner si facilement.
Non.
Pas tout de suite.
Il n’en n’était pas question.

Alors que la main de son ami se resserrait dans la sienne, il attendait. Il ne disait rien Dewitt. Il restait muré dans le silence. Il ne voulait pas couper une fois de plus avec des mots qui faisaient bien trop mal. Il déglutissait en attendant.
Ce qui faisait mal, c’était l’entendre répondre après tout ça. Mais il ne se voilait pas la face, il savait que ça aurait pu s’échapper de ses lèvres et qu’il n’aurait rien fait pour retenir ces mots là, parce qu’il les pensait. Quelque part au fond de lui.
Ils avaient tant perdu. Il n’y avait plus rien à gagner, plus rien à retrouver sous les décombres.
Ses yeux restaient fixés sur ce point imaginaire, quelque part sur le sol. Quelque part dans ces décombres qui faisaient peine à voir. “Je sais Darell. Je sais combien elles comptaient pour toi.” Habitué à les voir si heureux, c’est tout ce qu’il leur avait souhaité depuis son petit coin. Tout ça s’était envolé bien trop vite. Personne n’avait demandé ça. Personne n’était prêt. “Je sais ce qu’elles représentaient.”
Il aurait pu ressentir la déchirure de la séparation, le trou béant que cela avait fait dans sa poitrine. La perte si soudaine qui causait tellement, elle devait semer le chaos dans sa tête, le tourmenter sans fin. Il l’entendait dans sa voix, le ressentait dans ses gestes. Pas besoin d’être empathe pour ressentir sa douleur. Il l’exprimait si bien.
Il se sentait coupable de ne rien avoir perdu. De savoir Tess loin de tout ça, qu’elle était bien où elle était. Il se sentait coupable d’être encore là et d’avoir été si peu atteint. Il se sentait illégitime du soulagement ressenti, de savoir qu’il n’avait pas eu le temps de la ramener à Arcadia Bay pour le week-end.
Dewitt se mord la lèvre inférieure, il se la mord à sang, par frustration. Parce qu’il se sent impuissant, parce qu’il n’a pas la force de faire quoique ce soit. Parce qu’il ne peut rien réparer. “J’aurais aimé pouvoir t’aider. Être utile et pas juste ici à pourrir sur place.”
Les yeux humides.
Il s’en voulait d’être ici. D’avoir eu de la chance.
“J’aurais voulu être là avec toi pour ça.” Dewitt le savait que c’était pourtant impossible au vu de son état pitoyable. Qu’il n’aurait rien pu faire pour lui être utile, il n’aurait même pas pu retarder l'inévitable. Peut-être même les aurait-il mit d’avantage en danger.
Les yeux remplit de larmes et le cœur gros, bien trop lourd pour son corps qui était encore en état de choc, bien trop faible après une dure nuit de sommeil. “Je veux t’aider Darell, je.”
Une pause marqué d’une respiration profonde pour essayer de chasser les larmes qui montaient. Les ravaler.
“Je veux pas rester les bras croisés ou allongé.” Il voulait avancer. Essayer de se battre contre cet avenir flou et incertain. “Je ferais ce qu’il faudra pour t’aider Darell.” Il comptait appliquer au mieux ses paroles, qu'elles ne soient pas pas que du vent.

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Sam 6 Juin - 21:12

what do you do at the end of the world?
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Pleurer, c’est tout ce qu’on peut faire, maintenant.
On aura beau hurler, frapper, tout foutre en l’air, ça ne changera rien. Ça ne fera que nous briser un peu de plus, briser le peu qu’il reste, briser ce qu’on n’a même pas commencé à reconstruire. Ça ne sert à rien. Ça ne servira jamais à rien.
Pleurer ne servira à rien, non plus. Darell le sait. Rien de ce qu’ils feront ne servira à quelque chose. Il le sait. (Ou il fait semblant. Parce que c’est plus simple. C’est plus simple de baisser les bras que d’affronter la réalité.)

Pleurer, c’est tout ce qu’il a.
Dewitt, c’est tout ce qu’il lui reste.

Alors, a-t-il vraiment le droit ? Le droit de tout laisser tomber ? Regarde le mal que tu fais, Darell. Regarde. A-t-il le droit de le laisser tomber ? Alors que Dewitt ne veut que l’aider ? Regarde. Tu vas finir par en emporter un autre. Par en tuer un autre. Il n’a pas le droit, il le sait.
Il n’a pas le droit.
Il n’a pas le droit—

Et tu sais, Dewitt, il veut. Il a envie. Au fond de lui, même si en même temps il ne souhaite que le contraire, il a envie. D’essayer. Au moins un peu, même juste un tout petit peu, il a envie. Peut-être pas envie d’oublier, peut-être pas envie de fermer les yeux et faire comme si ce n’était pas arrivé. Mais envie d’avancer, faire un premier pas.
Mais en même temps, c’est si dur et ses jambes n’ont plus le courage de le tenir. Il n’a pas le courage de le faire, ce premier pas, parce qu’en face de lui, il ne voit que le vide qui s’étend jusqu’à l’horizon. Il ne voit que le vide.
Et toi, tu le tiens par la main. Alors que tu te tiens au même endroit que lui. Et toi, tu l’incites à sauter. Alors que tu es toi aussi si proche du vide. Et toi, tu lui assures que tout ira bien. Alors que, toi non plus, tu ne sais pas quand arrivera la chute.
Et toi, Dewitt, tu es là, pour lui. Juste pour lui.

Et Darell a trop peur.
Même si Dewitt est à ses côtés. Même si le soleil brille à nouveau.
Rien n’est à sa place. Le désordre règne partout. Les larmes ne s’arrêtent pas.

Il passe sa manche sur ses joues. Secoue la tête. « Arrête. Arrête. Tu as déjà tant fait, » ce n’est pas de ta faute, Dewitt, s’il n’arrive pas à avancer. Alors, arrête. « Nous… nous sommes deux. Tous les deux. Et, et tu n’es pas tout seul, » il prend une respiration tremblante, avant de répéter : « tu as déjà tant fait. »

Ce n’est de la faute de personne.
Même si Darell pense le contraire.
Même si Dewitt pense le contraire.
Ce n’est de la faute de personne.

(Il cligne des paupières pour tenter de stopper les larmes.) « On va s’aider, à deux. Ensemble. C’est dur, et je… je… » il veut vraiment le rassurer, lui dire qu’ils vont y arriver. Pour qu’il arrête. Mais Darell ne peut pas lui mentir. Il ne peut pas lui mentir alors qu’il pense tout le contraire. Il ne peut pas lui mentir, « mais on va… on… »

Il ne peut pas lui mentir.
Il ne peut pas faire semblant. Il ne peut pas faire semblant de le croire et de penser que tout ira mieux. Parce que ça ne pourra jamais être le cas. Il y aura toujours quelque chose qui manque. Il ne peut pas faire semblant de le croire et penser qu’il pourra aller de l’avant. Parce qu’il a déjà baissé les bras.
Darell ne peut qu’être là.
Juste là—
(Peut-être que c’est déjà assez.)

« Tu as raison, » tu as raison, on va y arriver, mais il ne peut pas mentir, « je suis désolé. J’ai du mal à y croire parce que je… j’ai…, » j’ai tout perdu. Silence qui s’allonge et puis, « mais tu as raison. Tu as raison, » il le répète, pour s’en convaincre. Parce qu’il en a besoin, de s’en convaincre. Il doit se convaincre qu’ils vont y arriver. Même si la pensée ne veut pas s’inscrire.
Même s’il ne veut que penser le contraire.

C’est son bras qui l’entoure finalement. Sa tête qui se pose sur son épaule. Sa main libre qui retrouve la sienne et qui serre à nouveau. Comme pour dire je suis là. Comme pour dire que, malgré tout, il ne partira pas. Qu’il essayera quand même. Peut-être pas aujourd’hui. Peut-être pas demain. Mais peut-être un jour.
Et que lui aussi, il veut aider.

« Et je ne t’abandonnerai pas, Dewitt. Je te promets que je ne t’abandonnerai pas. »

Jamais.
Jamais—


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Mar 16 Juin - 2:11
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what do you do at the end of the world ?


Le plus dur, c’était de le voir lutter contre les larmes, de les ravaler, de presque s’étouffer avec. De le voir se détruire de l’intérieur alors qu’hier son sourire était des plus radieux. C’était ce qui faisait le plus mal. Il n’avait pas pu imaginer son sourire se décomposer hier, et pourtant ils étaient là aujourd’hui. Au milieu des décombres. A pleurer les morts, parce que c’est tout ce qu’ils pouvaient faire.
Rien de plus.
Mais il n’arrivait pas aujourd’hui.
Comme épuisé, comme s’il était fatigué à s’être battu avec lui-même. A avoir lutté pour rester en vie, à avoir lutté pour ne pas se laisser emporter. Parce qu’il avait encore tant à perdre. Même si elle n’était pas là. Il ne fallait pas se laisser morfondre, essayer de ne pas broyer du noir. Ce n’est pas ce qu’ils voudraient, n’est ce pas ? Il savait mais les esprits sont dans le flou. Dans un brouillard total, sans repères à l’horizon.
Rien. Le vide total.
Le néant.

Le regard triste, Dewitt posait ses yeux sur son ami.
Non. Non. Non Darell, il ne faut pas le croire. Il savait pertinemment qu’il n’avait pas la science infuse, qu’il n’avait pas raison partout mais il ne pouvait s’empêcher d’essayer de voir le côté positif des choses. Ou peut-être se mentir à lui-même, parce que c’est bien plus facile pour essayer de s’évader de la réalité. C’est toujours plus facile de mentir à soi-même pour s’éviter des peines et essayer de voir que ce qui pourrait être beau à la fin du tunnel. “On va essayer d'y arriver.”
Il n’arrivait pas à sortir de ce cercle vicieux dans lequel il sombrait lentement, mais voulait-il vraiment s’en échapper ? Quitte à se voiler la face tout le temps. N'était-ce pas mieux ainsi ? Se mettre en sécurité d’une certaine façon. “Même si on sait pas encore ce qui nous attend.” Il y avait cet arrière goût amer, teinté de ses émotions qu’il n’arrivait pas à comprendre. Teinté de ses doutes et de ses peurs.
Le lendemain, personne ne savait de quoi il était fait.
Personne. Pas même lui.
Il voulait y voir un avenir radieux et de la joie en venir, mais ça ne serait qu’embellir la vérité pour se mettre du baume au cœur. Ça ne pouvait être comme ça. Il le savait mais il fermait les yeux si fort. Il refusait de les ouvrir, il préférait les white lies parce que ça rassurait, ça apportait un semblant d’espoir.
La chute ne pouvait être que douloureuse lorsqu’il allait réaliser.
Mais ça n’était pas pour tout de suite.

Doucement il laissait sa joue se reposer sur la tête de Darell, comme il avait l’habitude de faire avec sa fille, des réflexes qui restent. Inconsciemment ces contacts pour signifier qu’on prêt à protéger, ces petits gestes anodins qu’il avait prit l’habitude et qu’il n’était pas prêt d’arrêter de suite.
Avec raisons.
Et il serrait sa main comme pour lui répondre, pour acquiescer à ce qu’il avait pu dire. “Je te laisserais pas tomber Darell. Quoi qu’il arrive, je serais là.” Le monde était bien trop sans dessus dessous pour faire des paroles en l’air. Il n’avait pas le temps pour faire des promesses qu’il ne pouvait pas tenir. C’était bien plus fort dans la misère, bien plus important dans les décombres et après avoir pleuré toutes les larmes que l’on pouvait.
Il levait les yeux vers le ciel, bien trop clair après une telle tempête qui avait noirci le ciel la veille. Tout était bien trop bleu dans les cieux en ce deux novembre qui lui était bien noir.
Une boule dans le ventre.
Les tripes qui faisaient mal.
Il restait ainsi pendant un moment. Dewitt ne voulait pas bouger. Pas maintenant. “Il faudra qu’on voit s’il y a d’autres personnes comme nous.” Il gardait espoir qu’ils n’étaient pas les deux uniques survivants. Mais il n’avait pu apercevoir personne d’autre à part lui. Pas un bruit à part le vent et leurs respirations encore difficiles.
Tout semblait si mort.
Mais il espérait encore.
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Lun 22 Juin - 14:33

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Il ne faut plus abandonner personne.
Plus personne.
Il ne faut plus fuir. Plus tourner le dos. Plus courir jusqu’à ce que les jambes ne puissent plus porter.
Il faut tout affronter, maintenant, pas vrai ? On ne laisse personne derrière. (Pas même soi-même. D’accord, Darell ?) On ne. Laisse. Personne. Derrière. Même si c’est dur. Même si ça fait mal.
Darell ne recommencera pas la même erreur. Pas deux fois. Pas avec Dewitt. Il peut le promettre, le jurer, tout ce qu’il veut. Jamais. Jamais. C’est tout ce qu’il reste. (C’est tout ce qu’il peut encore perdre.)

On va essayer, Dewitt.
Essayer. Ce n’est pas grave si on n’y arrive pas, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ?
Essayer. Il faut essayer. D’accord. Il essayera. Mais ça, juste ça, il ne pourra pas te le promettre. Il ne peut pas. Pas pour l’instant.
Et tu as raison, Dewitt, on ne sait pas ce qui nous attend. Qui sait ce qu’il se passera demain ? Peut-être qu’on se réveillera et que tout ça n’était qu’un mauvais rêve ? Peut-être que la réalité sera d’autant plus douloureuse ? Qui sait ? Il faut vivre pour le savoir. (Mais a-t-on réellement envie de le savoir ? De connaître la suite ? De savoir de quoi demain sera fait ? Ou bien, faut-il rester coincé dans ce passé qui n’est plus ? Continuer à le ressasser en espérant, vainement, qu’il revienne ?)

(Il ferme les yeux.) « D’accord, » c’est murmuré si bas qu’il ne sait même pas si on l’a entendu. Et il ne se répète pas. D’accord, d’accord, d’accord— mais est-ce vraiment le cas ?

Et on se fait des promesses. Va-t-on savoir les tenir, Dewitt ?
Soudés. Ensemble. Eux deux contre cette ville en ruines. Va-t-on savoir s’en sortir, juste tous les deux ? Parce qu’il y a tout le reste. Toutes ses choses auxquelles on ne pense pas. L’eau, la nourriture. Que va-t-il se passer lorsqu’on n’aura plus rien ?
(Lorsqu’on deviendra fou ?)
Darell ne veut pas les réponses. Il ne veut plus de réponses. Il ne veut plus réfléchir. C’est trop fatigant, tout est devenu si fatigant. Trop lourd à porter. Et ce n’est que le début, juste le début de la chute. À quand l’impact ?

Il a peur, Darell.
Juste peur.

Il serre un peu plus Dewitt. Non, non, ne le laisse pas. Ne le laisse pas. Restons là, Dewitt, où rien ne peut nous atteindre, où on peut se reposer un peu, où la vérité est plus silencieuse que dans les rues dévastées. Restons encore un peu là, où on peut fermer les yeux et respirer.
Parce que chercher après les vivants, ça veut aussi dire trouver les autres. Ceux qui ne le sont plus. Et ça, il ne pourra pas le voir. Impossible.
Darell a compris l’intention. Mais restons là. Encore. Juste un peu. S’il te plaît, Dewitt.
Il n’est pas prêt à affronter toutes les facettes de cette nouvelle réalité.

Alors, ne le laisse pas. « Il faudrait, oui… » il respire, un peu. « Mais, mais pas maintenant. Plus tard, d’accord ? » Plus tard, plus tard, peut-être jamais, peut-être demain.

De toute manière, Dewitt, tes jambes peuvent-elles te porter ? Assez longtemps pour faire le tour des maisons ? Restons ici, le temps que la douleur se calme. Car, si vous devez sortir, c’est tous les deux. Pas Darell seul. Il ne te laissera pas seul ici.
Juste pour être sûr.
Plus tard.
Plus tard.
Plus tard.
Espérer que ça n’arrivera jamais. Il ne veut plus mettre un pied dehors.
Plus tard.

« Plus tard. »

Plus tard.
S’il te plaît, Dewitt.
Plus tard.

« Rien ne presse. »

Rien ne presse.
S’il te plaît, Dewitt.

« Restons ici encore un peu. »

S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît—
Restons ici, aussi longtemps qu’il le faut. Aussi longtemps qu’on le veut. Tu sais, personne ne bougera d’ici, on aura tout le temps qu’il nous faut pour les trouver. Pour nous faire aider. Alors, restons ici.

Restons ici.
Tous les deux.
Dewitt.


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