Le temps fuit et nous entraîne avec lui

Crow était éreinté de sa journée, à s’être promené bien trop loin pour récolter des informations et des localisations bénéfique aux greens. Il avait prit le temps de se poser pour souffler un moment. Récupérer quelques instants. Il s’était adossé contre la structure branlante.
Il soupirait comme pour retirer ce trop pleins de la journée.
Se débarrasser de tout.
Il aurait pu fermer les yeux et s’endormir mais il ne voulait pas d’une nuit de sommeil bien trop courte. Il était là à lutter avec la fatigue qui s’installait doucement. Il reposait sa tête contre ses genoux qu’il avait ramenés tout contre lui. Crow contemplait le vide et se perdait sur un point imaginaire. Il s’évadait loin de tout, il se perdait dans ses pensées, dans ses rêves éveillés. Il n’aurait pas dit non à une petite soirée au coin du feu avec ces quelques personnes qui avaient prit une place importante. C’était un programme qui lui faisait bien envie. Un sourire se dessinait sur ses lippes à cette idée.
De loin il voyait quelque chose qui lui attirait le regard. Qui le tirait hors de ses pensées.

Quelque chose lui semblait étrange à ce moment là, c’était cette silhouette qui lui semblait inconnue des greens. Surtout une couleur bien trop criarde qu’il ne reconnaissait pas de leurs rang. Pourtant elle lui semblait familière sur certains points.
Il la connaissait bien.
Peut-être même un peu trop bien.
C’était une couleur rose qu’il avait bien connue fut un temps. Un temps qu’il pensait appartenir au passé, un passé qu’il n’aurait jamais cru revoir ici. Parce que parti à l’autre bout du pays. C’est ce qu’il pensait, du moins. "Berryl ?" Son nom avait l'air de s'étouffer dans le fond de sa gorge, comme s'il s'étranglait en essayant de l'appeler.
Il avait l’impression de faire face à un fantôme.
Mais celui là était bel et bien en vie. Comme revenu d’entre les morts.
Il se rapprochait doucement, gardant une certaine distance. Convenable. Pour s’assurer qu’il était bien face à lui. Après de longs mois sans nouvelles. Il lui avait espéré le mieux et de ne pas se retrouver ici. Mais il était là, juste devant lui. Crow n’arrivait pas à réaliser, il cherchait à comprendre quand il avait pu revenir ici. Sa voix se faisait hésitante. L’air blafard. “Je pensais que tu étais encore à l’internat. Il s’est passé quoi Berryl ?”
Il avait un petit pincement au cœur, cette appréhension à attendre les réponses. Il n’était pas vraiment prêt à savoir ce qui s’était passé. Alors qu’il lui avait tendu la main pour le faire remonter, il ne pensait pas le revoir comme ça. Son estomac se tordait, se nouait. Il en avait si mal.

Feat Lust

awful

Résumé:

LE TEMPS FUIT

et nous entraîne et avec lui

Crywank - I am shit

Tu te régale, Beryll.
Et c'est tout le stock de gâteaux des Greens qui va y passer.
Même si ce n'est pas la meilleure chose à laquelle tu aies goûté - il y a ce goût un peu trop bio qui te repousse assez - tu ne peux cracher sur un peu de sucre après la journée mouvementée que tu as eu.
Jackpot t'a encore traîné à travers la ville pour s'amuser du coté du Grow Up, et accessoirement manquer de vous tuer quelques fois, alors que tu avais le ventre vide depuis la veille. C'est donc tout naturellement que tu as fini par te faufiler sur le territoire des Greens pour aller gentiment piller leur garde-manger.
Ça a été plus facile que ce à quoi tu t'attendais, de t’introduire chez eux.
Et encore plus simple de localiser leur zone nourricière.
Alors tu t'en donne à cœur joie.
Tu regarde, renifle, repère, et t'attaque à tout ce qui semble contenir un tant soit peu de sucre, naturel ou non. Tu goûte à tout, fourre dans tes poches ce que tu aimes le plus, dans ton sac ce que tu aimes le moins - ramener des vivres pour le groupe ça fait gagner des points, même si les vivres en question sont dégueulasses. Et alors que tu pense t'en être bien sorti, le ventre plein et les mains sur la fermeture de son sac, prêt à repartir, une voix te coupe dans ton élan.

"Berryl ?"

C'est familier.
Trop familier.
Et ça dit ton prénom.
Le vrai prénom.
Le sursaut que ça t'arrache fait tomber ton sac sur le sol, et ce sont tous tes muscles qui se crispent alors que tu commence doucement à deviner qui est le porteur de cette voix.
Comment l'oublier ?
Mais tu es incapable de bouger.
Incapable de parler.
Incapable de te retourner pour lui faire face, de le regarder dans les yeux.
Ton cœur se serre fort, dans ta poitrine. Ton cœur tambourine. Et toi, tu aimerais disparaître. Tu ne veux pas te retourner, tu ne veux pas l'affronter.
Fantôme de ton passé pourtant bien vivant.
Tu n'as jamais cherché à le retrouver. Mieux valait penser qu'il était mort, comme tout ce qui avait pu un jour appartenir à cette autre vie. C'est en tremblant que tu fais volte-face, les yeux rivés sur le sol, lorsqu'il te questionne. Tu peux sentir son regard lourd d'émotion posé sur toi autant que la boule d'angoisse qui se forme dans ta gorge, mais c'est le poids de ta culpabilité qui finit de t'achever.
Il t'écrase.
Impossible de dire un mot.
Comment veux-tu lui expliquer, sale gosse, que t'as échoué ? Que malgré tous les espoirs qu'il a pu placer en toi, il avait toujours eu faux, depuis le départ ? Qu'au final, t'es juste une cause perdue, un cas désespéré ? Que t'es de ceux qui se laissent détruire par leur chaos, pas de ceux qui le dominent et réussissent à s'en sortir.
Comment veux-tu prononcer une seule phrase ?
Tu t'étouffes intérieurement.
Et lorsque tu ouvres finalement la bouche, tentes d'articuler son prénom, tu te confonds en sons étranglés.

"De... Dewitt.."

Ton regard fuit toujours. Il cherche en vain une porte de sortie, une échappatoire, aussi petite soit-elle. Mais la confrontation est inévitable. Et la perte de confiance en soi, implacable.
Impossible pour toi de jouer les durs.
Impossible de faire le fier.
C'est toute ta défense qui s'écroule en quelques secondes, et le temps semble pourtant vouloir continuer de s'étirer tandis que ton cerveau tourne à pleine vitesse comme pour tout te remettre en mémoire.
C'est tout ton corps qui tremble et se crispe sans relâche, et ton énergie semble pourtant intérieurement te quitter tandis que tes émotions surgissent comme pour te noyer.
C'est trop violent, tout ça. C'est trop soudain.
Tu sais plus comment réagir, gamin.
T'es plus qu'un animal apeuré.

résumé:

› CROW
› 38
› TOO NICE DAD

› LOLLIPOP
› 18
› CRAZY SON

dato 1 › dato 2 › dato 3

☾

Le temps fuit et nous entraîne avec lui

C’était doux amer, ça faisait quelque chose d’étrange dans son cœur à ce moment là. La joie de le retrouver indemne sans doute, ou le désarroi de le savoir bloqué ici, peut-être l’appréhension de savoir qu’il était sans doute un pirate. Parce qu’il se doutait bien qu’il y avait quelque chose de nouveau depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus.
Tant de mois s’étaient écoulés.
Tant de temps qui avait glissé entre leurs doigts, il n’avait pas eu le temps de l’attraper qu’il s’était enfuit.
A toute vitesse.
Il voyait sur son visage que quelque chose n’allait pas, qu’il était dérouté, confus, perdu. Comme si tout son nouveau monde, construit depuis la tempête, s’écroulait sous ses yeux. Là. En l’espace d’un instant.
Il comprenait tout à fait ce qu’il pouvait ressentir, tant de questions, tant de réponses à avoir. Crow se rapprochait encore une fois, juste assez près pour poser sa main sur son épaule. “Lui-même, en chair et en os.” Un sourire se dessinait sur ses lippes, un peu bête, sans doute niais.
Mais il était content de retrouver une de ces figures du passé.
Même si son chemin avait été hasardeux. Même s’il semblait s’être perdu sur un chemin que Crow lui semblait révolu. Même s’il réalisait maintenant qu’il avait pu avoir faux, il n’était pas là pour les réprimandes. Il était juste content.

D’un coup d’oeil, il balayait les environs, surveillait qu’aucun green ne soit bien trop proche. Doucement, il lui soufflait “Suis moi.” Il ramassait le contenu du sac avant de s’aventurer plus loin, qu’ils ne soient plus visibles aux yeux des autres. “Ici on sera un peu plus tranquille. Que personne ne te vois dans le camp.”Après tous les événements du mois d'avril, il ne valait mieux pas qu'il soit aperçu ici. Il gardait fermement le sac dans les mains, juste pour le moment. Juste le temps de faire le point, de le retrouver, d’échanger.
Parce qu’il se connaissait par cœur.
Il se savait déjà incapable de lui confisquer.
Un peu comme les parents bien trop bonne pâte, il aurait pas su lui refuser ça. Parce que ce n’était pas son père, parce qu’il avait jamais vraiment su être une de ces personnes qui refusaient tout. Il savait que ça pouvait le mener à sa perte, il ne le savait que trop bien. Mais ce n’est pas aujourd’hui qu’il allait changer.
Son expression changeait, alors qu’il se recroquevillait légèrement sur lui même. Un de ses doigt caressait l’arête de son nez et une ride se creusait entre ses sourcils, bien plus voyante qu’elle ne l’était déjà. C’était quand il était inquiet, qu’il avait des choses à clarifier, bien d’interrogations en tête pour si peu de réponses. Il voulait lui demander pourquoi, pourquoi il était ici, pourquoi il était revenu. Mais il n’y arrivait pas. Ça restait là. Ça ne sortait pas.

Feat Lollipop

awful

Résumé:

HRP:

LE TEMPS FUIT

et nous entraîne et avec lui

Crywank - Memento Mori

Regarde-toi, sale gosse.
Tu ressembles à un chiot errant qui aurait retrouvé son maitre.
Toujours marqué par la rue.
Toujours effrayé à l'idée du contact humain.
Et tu sursautes lorsqu'il pose une main rassurante sur ton épaule.
Risques un regard vers le haut lorsqu'il te réponds.
Retiens avec difficulté les larmes qui perlent soudainement à tes yeux, à la vue de son sourire.
C'est trop.
Beaucoup trop à supporter pour un seul humain.
Ça sent la poudre d'émotions, et tu attends l'étincelle qui fera exploser ton esprit.
Déphasé.
Car rien en face ne semble avoir changé. C'est le même visage que trois ans plus tôt, les mêmes expressions qui avaient quitté ta mémoire, la même voix qui revient et te gifle à chaque mot prononcé. Tout semble identique.
En plus triste.
C'est comme un filtre grisonnant posé sur une vieille photo d'enfance.
Ça résonne dans les regards.
Comme si la tempête avait emporté l'insouciance, et que la niaiserie restée sur les visages n'avait plus grand chose d'authentique.
Ou bien c'est simplement toi, qui es plus triste.
Simplement tes yeux, qui sont devenus gris pour faire écho à ta solitude.
Sonné.
Et quand il ramasse ton sac et son contenu étalé sur le sol pour t'entrainer dans un coin plus tranquille, tu le suis sans broncher, sans véritablement comprendre ce qui est en train de t'arriver. Il te faut quelques minutes pour revenir à toi – ou peut-être s'agit-il de secondes ?
Le temps s'étire.
Mais vous semblez à présent seuls et loin de tout intrus potentiel.
Il tient fermement ton sac.
Peut-être a-t'il peur que tu partes en courant s'il te le rend.
Peut-être est-ce une peur fondée.
Car l'envie de prendre tes jambes à ton cou te démange.
Mais celles-ci menacent déjà de se dérober sous toi, et tu te ravises en prenant une inspiration profonde.
Meubler le silence.
Mais par où commencer ?
Tant de choses à rattraper. Mais as-tu réellement envie de les rattraper ?
La peur dévore ton estomac comme une araignée qui liquéfie sa proie de l'intérieur pour mieux n'en faire qu'une bouchée.

"Alors... Tu fais partie des survivants."

Ta voix casse au début de ta phrase. Un peu trop tordue par l'émotion, un peu trop broyée par la gêne pour que ce soit naturel.

"C'est... Le territoire des Greens, ici, c'est ça ? T'es avec eux ? J'ai pas voulu rejoindre de groupe organisé. Obéir à un chef, c'est toujours pas mon truc."

C'est plus fort que toi.
Tu dois fuir.
Fuir cette réalité aussi terrifiante que pittoresque.
Fuir ce passé qui s'accroche à ta jambe.
Fuir ce présent si chaotique qui prouve ton échec.
Coincé entre les deux.
Entre deux dimensions parallèles qui, poussées par une anomalie du destin, rentrent finalement en collision et se confondent.
Et comme toute les collisions, celle-ci fait mal.

résumé:

› CROW
› 38
› TOO NICE DAD

› LOLLIPOP
› 18
› CRAZY SON

dato 1 › dato 2 › dato 3

☾