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Place des grands hommes [Flashback 22/04]

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Bimbo blond girl
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Métier Lieutenant Gestionnaire des stocks ─ Petite bitch qui regarde la Terre tourner sur elle-même
Avatar Originaux par Re°
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Mer 15 Juil - 21:44
.001
Bon voyage imbécile
Mes hommages du bout du fil
ft. Le calendrier
Sous ses paupières closes roulent des milliers de vagues qui emportent plus qu’elles ne déposent, le sel s’accumule aux coins, encombrent la vision encore noire d’un sommeil qu’on repousse comme un cauchemar qu’on boude. La mélodie s’enfonce au creux de ses rêves, au creux de ses os, au fond de ce qu’il est et qu’il refoule. En son cœur bat un rythme inégalé qu’il ne comprend que trop peu encore, il n’entend que le mouvement de balancier de l’écume qui vient lécher ses cils d’une amertume au goût d’écume, et alors en lui explosent des  lumières qu’il enfouit sous ses sourcils qui se froncent, front humide contre la banquette de mauvais plastique noir d’une banquette abimée par ses vents contraires.

Il aurait tant voulu continuer de s’abandonner sur ses îles, celles si loin qu’on en oublie qui on est, peut-être que pour certains c’est une fuite, peut-être que pour d’autres c’est un déni, lui n’y voit qu’un océan infini et du sable fin dont les grains s’insinuent au plus profond de lui sans combler le vide immense qui s’y creuse. Homme de sel qui s’érode il ne lutte pas contre la houle de souvenirs qui prend le pas sur ses rêves, bercées et accentuées par une mélodie lointaine qui lui semble si familière.

Et alors d’une voix douce l’angélus tombe et la nuit se lève, le sable continue de couler dans le sablier du temps perdu entre le rêve et la réalité, ses yeux se perdent, se voilent, s’embuent. Les paupières ouvrent la porte sur un monde hostile qui ne sait pas comment l’accueillir et lui, lui au fond de lui même se recroqueville et s’entortille sous l’assaut de douleur, face à la nausée et le vertige qui le saisit. Heureusement toujours allongé sur la banquette, il serre les dents presque pour oublier la douleur de tout le reste, l’immense océan de rancœur qui l’emporte, il refoule les images, il ferme les yeux à s’en fendre les paupières de trop vouloir s’enfuir.

Et les vagues d’oxygène trop vite inspirées pour oublier comme on respire l’étouffent et là, il voudrait s’effacer. Parce qu’il en crève de cette envie, de cette douleur, de cette jalousie, de ce manque qui le précipite droit vers les enfers. Le hoquet arrive bientôt presque pour masquer le grondement du sanglot qui gonfle dans la poitrine, il roule et gronde tandis que les images affluent. Il n’y a rien de doux et rien de tendre, il ne regrette rien pourtant, pourtant en lui tout est en train de mourir à cet instant. Les images deviennent ternes et les couleurs fanent, pieds nus sur la voie lactée la chute n’en devient que plus difficile tandis que devant lui, il n’y a plus qu’elle.

Elle. Elle, elle. Et même dans ses rêves il n’y a que sa froideur, son visage tiré et les sourires qu’elle n’offre qu’aux autres, qu’à ceux qui ne sont pas lui. Même dans ce qu’il sait être une illusion il s’écorche sur à quel point il aurait aimé la voir une fois, rien qu’une fois le regarder avec de la lumière au fond des yeux. Mais la valse se fait toute seule et il reste comme il a toujours été à la manger, l’avaler de ses yeux trop grands. Jamais il n’y aura de miracle pour lui, il n’y aura pas d’exception.

Alors vient la nausée qui pousse le gémissement, le force à sortir alors que la digue tient toujours bon. Invisible guerrier qui ne sait pas tenir un fusil et se contente d’une fleur à la baillonette, en fond il y a toujours la radio qui crache son hymne, son requiem qui tombe mal ou peut être trop juste. Et alors les ombres s’étendent sur les larmes qui s’accumulent dans l’orage de ses yeux, dans le séisme de son cœur. Il n’y a plus rien qu’elle et lui, alors que la banquette semble l’avaler tellement il se fait petit, tellement il aimerait disparaître pour redevenir cet enfant qu’il avait un jour été et qu’elle avait un jour regardé.

Alors une longue plainte déchirante et rauque se fraie un chemin hors de sa poitrine meurtrie, il en crève vraiment, de ce regard qu’elle a posé partout sauf sur lui, pourtant lui il ne voit qu’elle, elle et son sourire, elle et son odeur, elle et sa chaleur qu’elle offre à tous ceux qui passent et ne lui ressemblent pas. Il veut l’appeler et il veut la monopoliser, il veut être unique alors que pourtant il sait, il la voit déjà disparaître devant ses yeux.

Alors son hoquet se fait violent et sa douleur explose dans une larme qui roule si vite, si loin. Son nom résonne, et il n’y a plus qu’elle, n’existe plus qu’elle, il l’appelle comme le perdu qu’il est, l’absent qu’il était, le perdu qu’il serait toujours, l’enfant qu’il n’avait jamais été. Il hurle de toutes ses forces, de toute son âme alors que tout semble se briser et la chanson prend fin, la mélodie sonne le glas. Au bout de son monde résonne son nom, celui qu’il lui a toujours donné, il l’appelle et elle ne l’entend pas.

Maman.

 
Place des grands hommes [Flashback 22/04]
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