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genèse † gotchanel (no)(fb)

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Ven 3 Avr - 5:26
genèse † gotchanel
carcasse macabre se traîne au bout de la nuit, première lueur au loin comme éthérée on avait cru que le jour ne viendrait jamais. le corps ankylosé drapé de lambeaux et d'ecchymoses, c'est un morceau de lui c'est tout ce qu'il reste comme souvent lorsqu'il laisse Aaron mordre il a l'impression qu'on l'a rongé jusqu'à l'os. les heures qui suivent sont lourdes à ramper hors des marécages, aussi accidentées que les cauchemars il les traverse. franchit les quartiers avec une lenteur terrible alors qu'il était en retard mais c'est qu'il a laissé ses repères et toutes les pensées saines sur la table de nuit, on a oublié quelles étaient les trajectoires adolescentes. et puis
il avait rêvé d'apocalypse.

s'était dit ça y est, je deviens fou, le vent s'est levé pour de bon. des rafales tout le soir et les lampadaires se couchaient comme de la bruyère, des éclats de verre partout. il ne se souvient plus du moment où les plombs ont sauté et qu'on s'est retrouvé dans le noir tout à coup, simplement qu'après les courants d'air terrible qui s'engouffraient là où il s'était abrité vint le moment où le vacarme s'était arrêté. un gout de cendres dans la bouche et le silence adipeux au point de coller au palais, on avait recraché l'agonie elle était rouge. pas bien loin, c'était chez lui, il suffisait de marcher encore un peu, tâtonner dans l'ombre et ce serait fini d'être un adulte pour aujourd'hui, ce serait fini d'avoir mal, alors on se réveillera

et la lumière fut.

le soleil s'était levé sur le foyer éventré, tranché en deux par le vieil arbre déraciné, celui au sommet duquel on aimait tant monter ; il était tombé sur le toit comme une guillotine. et dessous
il ne veut pas avoir, alors
il avait couvert ses yeux
(fait demi-tour).

il était en retard, mais il est venu quand même. pilote automatique, jusqu'à ce que l'on discerne au loin les devantures asiatiques. tu sais bien que c'est son genre ; débarquer lorsque la fête est finie. danser sur des ruines d'euphorie, c'est tout lui. ah, cette fois on n'aura pas la force, c'est tout juste si l'on parvient à grimper les escaliers de la rue au premier, jusqu'au pallier menant au restaurant de tes parents. la porte entrouverte, il y pose la main, laisse une empreinte cruor sur le bois et entre. c'est un miracle que l'on tienne encore debout là, au cœur du chaos de l'endroit chaleureux autrefois.

et tu es là,
toi au moins tu es là.
comme si c'était hier.
bon anniversaire gosha.
c'était hier.
02.11.2019
Mésange
hello kitty gangster
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Mésange
Mésange
Ven 3 Avr - 17:44


Where have you been (all my night)
Cause this party isn't started til' you arrive
compte à rebours hurle neuf huit sept
bat la chamade au cœur de la fête et brandit comme des trophées les gobelets rouges typiques des soirées. dehors c'est un concours à qui criera le plus fort - la jeunesse ou bien l'orage, frappe à la fenêtre à coup de rafales comme pour dire laissez-moi rentrer.
et ils l'avaient tous ignorés, le cataclysme
laisse des appels manqués.

insiste mais c'est qu'on arrive à six cinq quatre
secondes encore avant la majorité internationale et ça à Gosha ça lui parle. extase générale il est euphorique d'avoir enfin son âge à lui tandis que la famille est loin et qu'il n'est pas chez soi. les clés du restaurant laissées dans un coin rien à foutre - on fera des affaires plus tard, ils peuvent bien attendre demain, les crevards, pour manger des gyozas.

déboule la Tempête comme un invité exécrable, indésirable elle fait  voler la baie vitrée en éclats scandalisée hystérique qu'on ne l'ait pas convié c'est elle
qui avait scandé haut et fort
trois deux un

éteint toutes les lumières
on n'avait pas soufflé les bougies encore
ni attendu demain.

les exclamations insouciantes changées en plaintes paniquées, extatique cède à la panique mouvement de foule comme des vagues, engloutit tous les rires, métamorphose les sourires en grimaces cauchemardesques - il fallait fuir le paradis rendu enfer,
vérifier, si l'on avait toujours quelque part où retourner
Gosha avait quitté le premier
son propre anniversaire.

ah - il n'aurait pas du faire ce vœux stupide il s'en est mordu les doigts de le voir exaucé cette nuit-là. vingt années qu'il tranche la ganache le premier à souhaiter que ces lieux fades soient balayés par quelque chose, n'importe quoi. aujourd'hui le gâteau était resté intact et pourtant -
tables et chaises renversées vitres brisées tentures en lambeaux et toute la vaisselle qu'on était sensée faire on n'avait plus besoin
arrive le petit matin
fin du décompte

zéro
il ne restait plus rien.

quelle heure est-il ? est-on encore hier ? notion du temps battue par le vent la psyché comme rouée de coups, il était resté assis là ce qui lui avait semblé une éternité, sur une chaise remise sur pied et campée aux fenêtres. l'interdiction de fumer levée, cigarette du bout des doigts au bout des lèvres, à guetter les premiers rayons de soleil. et c'était toi qui les ramenait,
ramenait Gosha à la vie,
il avait passé la nuit
à se demander
si l'on vivait encore.

bon anniversaire Gosha.

lève un regard cerné de noir par l'atroce nuit blanche, le teint assorti à celle ci, ton visage comme un mirage brouillé par l'agonie. fixe, craignant que tu te volatilises, comme tout le reste. et voyant que tes contours restent nets, Gosha se lève. se tenir debout fait mal et il s'appuie sur le dossier de la chaise, porte une dernière fois le filtre à sa bouche. et puis laisse s'échouer à ses pieds, il écrase le mégot.
car plus personne ne peut le réprimander.
t'es pire qu'à la bourre.
mais on te connait, à force. pour ça que c'est toi qu'on invite aux festivités et non ton frère ainé, même si on l'a connu le premier.

chassant des bris de verre du bout du pied, Gosha renifle désinvolte, du sang séché sous le nez, met les mains dans ses poches tandis qu'il se détourne des vitres pour passer derrière le comptoir. l'aurore fébrile encore, on n'a pas réalisé.
ramasse un tabouret et pose ton cul, j'vais faire du café.
pas digéré, qu'on était demain -
alors oui, comme si c'était hier,
Gosha est là.
mimo
Invité
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Ven 3 Avr - 23:23
genèse † gotchanel
tu sais Gosha, il avait tant attendu ce jour lui aussi
celui où l'on vous ouvrirait enfin les grilles,
tomberaient les chaînes entourant la cage
ce serait fini d'être un enfant
on déploierait grand les ailes.

Stanislas, tout comme toi, avait prié des cieux auxquels on ne croyait pas pour qu'on renverse la dictature adulte. à bat les couvre-feux, ainsi il pourrait rentrer chez lui à l'heure qu'il voulait, ne plus compter les verres, parler à tous les inconnus qu'il croisait et les suivre même jusqu'à l'autre bout du monde ; faire tout ce qu'on faisait déjà, mais plus fort, sans craindre les représailles responsables. pieds et poings liés hier encore, brisés par l'orage. il était libre.
il était libre ?
est-ce normal qu'il se sente étouffer
lorsque tu remarques qu'on est en retard ?
il se rappelle pourquoi
et sent comme un cadenas là quelque part
sous les vêtements crasseux
sous les poumons vaseux
enserre le cœur
et la clé
elle était encore là-bas
elle était toujours chez lui
(sûrement enfouie sous les décombres désormais).

était-on vraiment libre.

on verra ça demain. on fait comme hier
et tous les jours d'avant ; comme si tout allait bien.

comme si ce n'était pas éprouvant de traverser la salle du restaurant sans dessus dessous, les doigts se referment sur le premier tabouret couché qu'on trouve pour le traîner à sa suite, jusqu'au comptoir devant lequel on le pose à quatre pieds. et Stan' s'installe, comme il le faisait souvent quand l'endroit était bondé le midi et qu'il avait le ventre creux à force d'avoir dansé toute la nuit. il aime bien quand c'est toi qui le sert, Gosha.
avec deux sucres.
même si tu sais déjà.
et Stan' croise les bras sur le zinc, y pose le menton. d'habitude après le café tu l'obliges à manger quelque chose, souvent des buchimgae quand c'est ta mère en cuisine et puis sinon des œufs brouillés. Gosha, où est-elle d'ailleurs ? où sont-ils, tous ?
tout à coup les premiers rayons qui se reflètent sur la surface réfléchissante des plans de travail ondulent en double, en triple.
... j'ai cru qu'cette putain d'nuit finirait jamais.
et sans un bruit, le ciel est clair, sur les joues un peu de pluie,
alors il ferme les yeux ; c'est hier qu'on pleure
car quoi qu'on dise Gosha,
on est aujourd'hui.
02.11.2019
Mésange
hello kitty gangster
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Avatar haesoo ✚ jimin
Mésange
Mésange
Lun 6 Avr - 4:37


Where have you been (all my night)
Cause this party isn't started til' you arrive
zéro. en levant les yeux vers l'horloge murale surplombant la salle du restaurant on remarque que les aiguilles s'étaient arrêtées à minuit. pas une minute de plus ni de moins.
zéro, encore une fois
on était l'heure de la nuit sans fin.

et pourtant, lorsque Gosha ose les voltes-faces une fois qu'il parvient à extirper le vieux réchaud de secours et une cafetière à moka des placards, il voit. le temps reprendre son cour et voilà l'aurore - elle traverse timide les carreaux brisés pour venir embrasser les deux joues trempées du garçon au comptoir.

les images tristes de Stanislas, elles rendent les lendemains si amers tout à coup. font réaliser trop violemment qu'on était bien aujourd'hui, et Gosha n'a jamais su ni sécher les larmes ni annuler les peines
alors il fait comme il a dit,
s'occupe de faire du café
et tourne le dos au présent.
ouais... t'imagines. bloqué à vie en soirée. ok ça aurait été marrant au début mais après laisse tomber, même moi ça m'aurait saoulé.
c'était tenter de revenir rien qu'un peu en arrière que de faire comme si de rien n'était. clac clac clac de la bouteille de gaz qui attend l'étincelle, il reprend son briquet toujours dans sa poche pour provoquer les départs de feu, allumer le réchaud posé sur un plan de travail. ça ravive un peu le terne de l'atmosphère que d'y faire naître une flamme. et quand il a tassé du café et rempli d'eau la macchinetta il met le tout à chauffer. revient au comptoir pour poser deux tasses entre Stan' et lui
il y croise les bras à son tour.

silence
encore et toujours du silence
il ne reste plus que ça
depuis que le vent est tombé.
alors c'est en silence qu'on fait.

qu'on vient passer les doigts dans les cheveux sombres du garçon, ils sont plein de poussière et Gosha les ébouriffe comme il avait l'habitude de faire, quand il voulait s'amuser de le voir s'agacer.
allez vas-y, j'déconnais, j'm'en fous que tu sois arrivé en r'tard. au contraire, c'est si t'avais été à l'heure que j'me serais fait du soucis.
les fragments de gravats que l'on chasse,
ce sont des morceaux de chez toi, Stanislas ?
Gosha se demande, tandis qu'il les laisse tranquille et constate qu'il a du plâtre au bout des doigts. il les pose sur le comptoir après ça, et puis le poing se ferme sur les restes d'avant, se serre, tout comme les dents. la mâchoire crispée on abaisse les regards, craignant qu'ils se troublent à trop avoir la peine de l'autre sous les yeux.
on ose tout de même demander
... où t'étais passé ?
comme pour si c'était possible que tu aies vécu quelque part une meilleure nuit que lui.
mimo
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