Chico // With Gotcha

La tâche préférée de Wolf dans ses journées pour échapper aux contraintes de son poste, c'était de partir en vadrouille dans Arcadia pour y chercher des éventuels animaux disparus. Une partie de la section a été chargée de chercher dans les forêt du territoire des Greens tandis que l'autre se disperse dans Glass Fragment et les ruines pour y chercher des éventuels indices ou des informations en parlant aux résidents. Mais pourquoi Wolf prenait-il un chemin si différent des autres?

Lito, calme toi on y sera pas plus vite si tu tires sur ta laisse!

Dans un rire, Wolf regarde le bébé Samoyède se promener joyeusement dans les rues, comme s'il savaient qu'ils rendaient visite à de vieux amis alors qu'ils ne les avaient jamais racontés. Le Green avait recueilli le canidé il y a peu de temps, mais on dirait parfois qu'il était plus intelligent qu'il en avait l'air...ou il pouvait simplement voir que son maître était beaucoup plus guilleret que d'habitude et l'était lui aussi tout simplement.

Je suis aussi content que toi, mais c'est pas une raison.

De légères remontrances tandis que les pensées de Wolf se perdent dans les souvenirs. Les occasions où il pouvait rendre visite à Mum et aux autres petits chevaliers étaient rares et le chasseur avait dit à ses collègues qu'il chercherait des traces des animaux le territoire des chevaliers en plus de ce qu'il avait prévu de faire sur sa route. Il allait chercher hein, mais ça pourrait faire une mission à faire avec les futurs chevaliers pour égayer leur journée. Vraiment un bon programme en vue. Programme qui serait sans doute chamboulé alors que les deux compères passaient à côté d'un mec de l'âge de Wolf, sûrement un des vagabonds, au sol avec un air un peu ébranlé au visage. Visage qui ne disait rien au Green, mais ce n'était pas quelqu'un à abandonner quelqu'un dans le besoin, que ce soit un ami ou un inconnu.

Ça va mec? T'as l'air d'avoir un soucis ça vas?

Tandis que Lito se donne la mission de renifler les pieds de l'inconnu, comme pour essayer de voir si c'était un allié ou un ennemi.

Dans ta tête ça tourne pas rond Tes pensées sont des ellipses
Le système te permet de voler Mais c'est pas des ailes, c'est des hélices

Gotcha chaparde et s'il s'écoutait l'entièreté d'Arcadia se retrouverait au clou. visualise déjà le projet fou, prendrait tout l'immeuble plutôt que l'étage où se trouvait le restaurant reconverti en échoppe de prêteur sur gage, et puis, celui du dessus où il y avait encore l'appartement où l'on avait grandit. jusqu'au toit qu'on s'étendrait, et si ce n'était pas suffisant on s'approprierait le bâtiment d'à coté. ainsi de suite, et il vivrait au sommet. orgueilleuse ambition, elle est affamée même si c'est un monde post-apocalyptique qui lui reste à dévorer.

ah - en attendant on bosse. l'échine courbée s'encombre de responsabilités avec un sourire commercial pour accomplir tous les souhaits, même les plus fous. fait son beurre sur les caprices des désespérés, la misère rentable. aujourd'hui un pirate lui avait confié des trésors pour qu'en échange on lui ramène quelques pièces détachées.

quelqu'un qui voit les choses en aussi grand, c'est ça qui le fait vibrer Gotcha, alors ça ne le dérange pas de se salir un peu les mains. de se trainer jusqu'aux parkings aériens, dont on avait gravit tous les niveaux pour se servir à même les carcasses des véhicules comme on dissèquerait des entrailles sans attendre pour un don d'organe urgent.

alors le sac à dos chargé de ferraille, il redescend. descend quatre à quatre les escaliers des sorties de secours, il y pleut des grains de plâtre à chaque fois qu'on y pose les pieds - c'était toujours comme si le monde entier s'effritait où qu'on aille et il a l'habitude, Gotcha, de deviner où marcher. omet un détail ce jour-là - il ne fait pas son poids seulement
mais également celui des morceaux de métaux
et arrivé au premier le coin de pallier
fragilisé par la Tempête
cède sans prévenir.

percute le rez-de-chaussée dans un vacarme de gravats, pas bien haut mais c'est que des lambeaux de béton accompagnent la chute, font mal atterrir sur les pieds et finir de tomber sur le dos - les vilebrequins dans son sac manquent de lui percer les côtes, coupent le souffle. et la poussière est retombée depuis de longues minutes lorsque Gotcha parvient à se tourner sur le ventre, recouvre encore un peu ses esprits avant de se risquer à émerger des débris. sa cheville le lance lorsqu'il se relève et les glapissements ricochent dans l'écho du parking.

on s'était traîné dehors tant bien que mal, avant de s'adosser à la première devanture une fois à l'air libre, contre lequel le dos glisse jusqu'à ce que l'on finisse assis à même le sol. débarrassé du sac, il gît désormais à coté de lui et Gotcha pose la tête contre le rideau de fer, ferme les yeux et inspire, expire. fracassé, l'idée du chemin du retour l'épuise - comment faire
et Chanel qui n'est jamais là quand on en a besoin.

un inconnu se tient devant lui lorsque Gotcha rouvre les yeux, des traits tirés d'inquiétude qu'on n'avait jamais vu auparavant - ça fait longtemps que plus personne ne se fait du soucis pour qui que ce soit, ça le surprend. demande si ça va - on a l'air d'aller bien ? Gotcha répond désabusé, la voix éraillée.

super, j'prends l'air, faut bien tant qu'il fait beau, demain il pleut askip.

toujours un peu méfiant quand on a affaire à des membres de faction qui n'ont jamais été client, Gotcha blablate comme si ils existaient encore, les bulletins météo. et en remarquant la bestiole qui renifle à ses pieds, il se redresse un peu, les épaules plaquées au mur il récupère son sac lourd d'objets importants pour le tenir contre lui.

il a quoi ton clebs il check si j'ai pas de came ni de bombe sur moi ? j'ai rien hin, dis-lui d'rester chill.

sous les grands airs mesquins, il est inoffensif Gotcha
même s'il cherche toujours à prouver le contraire.

mimo

C'était de l'ironie non? Wolf n'était pas vraiment sûr, car l'inconnu semblait quand même sérieux, mais comment en être sûr...

C'est vrai, les oiseaux on l'air de voler plus bas que d'habitude en ce moment donc peut-être qu'il pourrait y avoir un orage bientôt...

Il avait l'air méfiant, comme s'il essayait de voir s'il pouvait parler en toute sécurité ou quelque chose du genre. Wolf se savait pas très intimidant pour le nombre de fois où on lui avait fait des commentaires sur son âge qu'il ne faisait pas ou son surnom que tous semblaient prendre un malin plaisir à déformer pour en prendre tout le sérieux.

Scuse, il est curieux avec les inconnus, il veut pas être méchant. Aux pied Lito!

Déjà bien dressé, la boule de poils blanche saute dans le bras de son maître qui s'était baissé pour se mettre à la bonne hauteur pour lui parler, après tout prendre les gens de haut c'était pas très poli, surtout pour une première impression.

De toute façon que t'ai dla came ou quelque chose d'autre je suis qui pour te faire chier là-dessus?

Même s'il le voulait, Wolf n'avait aucune autorité sur ceux extérieurs aux Greens donc autant ne pas être aussi revêche que les policiers du groupe. Par contre, on dirait qu'il avait l'air d'avoir un soucis quand même non?

C'était toi le bruit avant non? T'es sûr que t'as rien de cassé?

Wolf ne bouge pas, ne s'avance pas avant d'avoir eu la confirmation qu'il pouvait le faire, car la gentillesse n'était pas très courante depuis la tempête et beaucoup avaient perdu foi envers la bonne volonté des autres. Si le jeune chasseur pouvait faire ne serait-ce qu'un petit geste pour aider quelqu'un, alors pourquoi pas?

J'ai pas grand-chose à faire, donc si t'as besoin d'un coup de main hésite pas, en plus c'est gratuit aujourd'hui vu qu'il fait beau.

Profitons du soleil pendant qu'on le peut et regarde le mignon petit chiot et ses yeux de biche avec ceux bienveillants de son maître, comment refuser?.

Dans ta tête ça tourne pas rond Tes pensées sont des ellipses
Le système te permet de voler Mais c'est pas des ailes, c'est des hélices

curieux avec les inconnus mais pas méchant - Gotcha ne peut pas s'empêcher de le prendre perso' tant il a l'impression que ça s'applique à lui aussi à l'instant. la prise des doigts sur la toile du sac se détend tandis qu'il observe la bestiole retourner sagement dans les bras de son propriétaire - c'est la même chose en dedans et il a l'estomac moins noué tout à coup. c'est qu'on aime le travail bien fait et qu'on n'avait pas calé dans le planning un potentiel braquage par un inconnu. les temps sont durs.

j'te rassure t'as pas une tête de flic, et j'crois qu'en c'moment plus personne craint d'finir en garde-à-vue.

mais justement - le concept du bien et du mal rendu flou par les événements, on appréhende toujours les passants. des réflexes d'animal blessé qui montre les crocs, faut pas en vouloir à Gotcha qui sent pas bien ses jambes. il les ramène un peu vers lui pour se redresser légèrement, remonte les omoplates contre le rideau de fer, ça lui fait serrer les dents et fermer fort les yeux une seconde.

le temps de ravaler le mal en dedans. rien de cassé - on se plaindrait sinon - mais un bus lui serait passé dessus qu'il se sentirait aussi bien. le remue-ménage dans le parking aérien pas très discret, mais il fait comme si tout roulait lorsqu'il relève les regards, crispe même le coin des lèvres pour forcer un sourire.

c'est pas moi j'ai rien vu m'sieur l'agent.

les fragments de plâtre dans les cheveux sombres disent le contraire. et à être celui qui tend la main d'habitude - pour serrer celle de l'autre ou déposséder de ce à quoi l'on tient - il est désemparé par l'inversion des rôles tout à coup.

le cœur dit "jamais d'la vie"
le corps "arrête tes conneries"
et Gotcha pousse un soupire éreinté, la nuque dodelinante tandis qu'il regarde au loin quelques secondes. compte, une deux trois, quatre cinq six, sept centaines de mètres jusqu'à chez lui. en rampant il en a pour la nuit.
alors va pour le coup de main - même s'il se méfie de tout ce qui est gratuit.

... si tu t'ennuies tu peux m'aider à m'relever.

pour commencer - on avisera une fois debout,
pas bien sûr que les deux pieds soient en état.

mimo

Wolf avait envie de rire quand il a entendu le mot agent sortir des lèvres de celui au sol. Le green avait aucun problème à remettre les idées en place aux fauteur de troubles, mais ce n'était pas sa fonction première.

Faut prendre la fuite alors si on veut pas être suspectés!

Tout content que son aide ait été acceptée, le jeune homme se relève, plein d'entrain pour voir le meilleur moyen de l'aider.

Tu vas devoirs lâcher ça et me donner tes mains si tu veux que je t'aides, sinon ça va être trop compliqué!

Laissant le temps qu'y faut à l'autre de se faire à l'idée qu'il devrait se défaire de son paquet avant que les mimines rejoignent les siennes pour que Wolf puisse le hisser sur ses pieds.

Voilà ça c'est fait...

Avançant d'un pas pour prendre le sac et le transporter à la place du peut-être blessé, Oliver se tourne vers l'inconnu.

Moi c'est Wolf, je dois t'emmener où?

Aucun malice dans la voix, rien que de la bonne volonté et un chiot qui essaie de grimper à sa jambe.

Dans ta tête ça tourne pas rond Tes pensées sont des ellipses
Le système te permet de voler Mais c'est pas des ailes, c'est des hélices

la gravité molestée à coup d'gravats, elle chancèle un peu lorsqu'on l'extirpe de la poussière - lorsque l'inconnu relève Gotcha ça manque de ployer et s'effondrer comme le putain de monde entier. mais hé, à la manière des immeubles qui tiennent encore post-apocalypse, lui aussi parvient à rester debout contre toute attente.

et les muscles sont trop courbaturés pour qu'on aie des réflexes de petite frappe, Gotcha laisse le tout juste dénommé Wolf s'emparer de ses affaires.

j't'ai pas demandé d'jouer l'coursier mais - ok vas-y si ça t'fait plaisir.

soupir - déjà qu'on va galérer à marcher, ce serait inutile de protester contre l'initiative. bien plus simple de se convaincre qu'il reste un peu de bon cœur à certain dans cet univers de chiens. courbé, à tout de même prendre le temps de s'épousseter, Gotcha s'applique au geste inutile quelques secondes avant de désigner l'horizon à sa gauche.

pas bien loin Wolf, j'le jure. rien que quelques pâtés d'maison et on y s'ra, j't'épargnerai les escaliers.

direction le soleil, c'était comme proposer d'aller le chasser car c'était généralement derrière les bâtiments de son quartier qu'on le voyait disparaître en fin de journée. il se redresse alors, non sans serrer les dents pour taire une plainte douloureuse. entame le trajet le pas boitillant lorsque c'est le pied sur lequel on était tombé qu'on pose - tant pis pour la fierté, le temps c'est d'l'argent.

mémorise les tournants qu'on prend hin, parce que j'veux bien te faire un thé en arrivant mais tu m'excuseras faudra pas compter sur moi pour t'raccompagner.

les mains dans les poches pour tenir les bras contre les côtes froissées
et lorsqu'on jette un regard pour vérifier si tu suis bien
on souffle finalement, l'air de rien.

et j'suis Gotcha, enchanté.

pour de vrai, on t'assure, même si c'est difficile à déchiffrer sur ses traits.

mimo

Mec à voir ton pied pas question que jte laisse monter le moindre escalier, encore moins vu l'état de la plupart des escaliers.

Il n'entendrait aucune protestation et ne sera jamais convaincu du contraire, trop un parangon pour son propre bien, car il fallait faire le bien à tout prix selon lui. Il continue de sourire, mais le ton léger est teinté d'intransigeance.

Et puis de toute façon jvais devoir me rappeler du chemin si je veux revenir voir si tu vas mieux, Gotcha.

Pas question d'ignorer un autre humain potentiellement en détresse, surtout dans cette situation. Go marchait bien pour l'instant, mais qui sait ce qui pourrait arriver plus tard? Ne voulant pas se laisser distacer, Wolf fait en sorte de revenir à sa hauteur.

Les médecins voudront jamais aller aussi loin, donc autant que je fasse le suivis si tu veux pas finir boiteux à cause d'une mauvaise guérison.

Surtout qu'avec les cascades que Gotcha semblait risquer quotidiennement, c'était mieux qu'il se remette aussi bien que possible et sans trop de séquelles, sinon peut-être que les affaires seront pas aussi bonnes.

C'est bien ces escaliers-là?

Ils s'étaient arrêtés et visiblement Gotcha était sur le point de commencer à monter, mais Wolf ne le laisserait pas faire. Coinçant sa charge sous le bras, il s'avance...

Gotcha, fais-moi confiance.

Et les pieds du Vagabond quittèrent la terre, maintenant dans les bras de Wolf qui le transportait comme la princesse qu'il était. Peu importe les protestation ou les coups, il ne le lâcherait pas.

Nous fait pas tomber, sinon on risque de se casser le cou.

Lentement, l'ascension commence.