1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? lui ne vit plus ici, mais ses parents oui. il était rentré à arcadia bay pour le weekend quand la tempête a frappé la ville. s'il avait su, il serait resté dans sa chambre étudiante.
2Tu faisais quoi avant la tempête ? il faisait des études de sciences à la fac de portland, avec un major en biologie. il voulait devenir vétérinaire. il bossait dur, pour une fois dans sa vie, et il s'était même fait quelques ami-es de son âge (les seul-es qui parvenaient à supporter son mauvais caractère). en somme, il vivait une vie d'étudiant presque normale et assez aisée considérant les revenus de ses parents.
3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? la tempête a tout emportée avec elle : son avenir, ses rêves, ses espoirs, et la maison avec tout ce qu'elle contenait, y compris monsieur et madame jackson. c'est peut-être pour ça que depuis, il s'accroche désespérément à la vie—parce que c'est tout ce qu'il lui reste.
4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? il était sorti prendre l'air après une dispute avec sa mère. la maison a été balayée par la tempête sous ses yeux, et il est resté planté là, comme figé, incapable de bouger alors que son instinct de survie lui criait de s'enfuir. un débris a fini par lui tomber dessus et l'assommer. lorsqu'il s'est réveillé, il avait le pire mal de crâne de sa vie, et autour de lui, tout était détruit.
5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? [X] OUI, sans hésiter. la tempête ne lui a rien apporté de bon.
6Exerces-tu un métier ou des activités particulières dans ce nouveau monde ? non ; il se contente de rester en vie, c'est déjà bien, et pas forcément une tâche facile avec ses problèmes de santé.
7Pourquoi n'as-tu pas rejoint une communauté de survivants ? quand il a vu les groupes apparaître, il a pensé à en rejoindre un pour le confort et la sécurité qu'ils pouvaient lui apporter. en fin de compte, aucun n'était à son goût. il a bien tenté de passer l'entretien des greens, mais il s'est rétracté au dernier moment. il n'aime pas l'idée de de se plier à une philosophie qui ne lui correspond pas, et encore moins celle de devoir faire confiance à des inconnu-es. la vie en communauté n'est, très clairement, pas faite pour lui.
8Que penses-tu des groupes qui s'organisent ? les pirates lui font peur ; il juge l'état d'esprit bon enfant des knights naïf, tout en jalousant leur joie de vivre et leur bonne entente ; et si les ressources des greens lui font de l'oeil, il se méfie d'eux, de leurs règles et de leurs doctrines, qui lui rappelle un peu trop le carcan religieux dans lequel il a grandi.
— comment te sens-tu aujourd'hui ?
— (il hausse les épaules) je sais pas.
— d'accord. ce n'est pas grave. est-ce que tu dors mieux, ces temps-ci ?
— euh... ouais, j'imagine.
— tu n'as pas l'air très sûr de toi.
— je sais pas.
— tu fais encore des cauchemars ?
— nan, pas depuis la dernière fois.
— hm. c'est bon signe, ça peut vouloir dire les anxiolytiques fonctionnent. et avec tes parents, comment ça se passe ?
— (rire amer) ça se passe pas.
— qu'est-ce que tu veux dire par là ?
— je veux dire qu'on se parle pas. je les évite.
— pourquoi ?
— c'est évident, non ? (silence) j'en ai marre qu'ils essaient de contrôler toute ma vie. je veux juste avoir dix-huit ans et me barrer d'ici.
— mh. et si tu t'en vas, où aimerais-tu aller ?
— je sais pas. portland, peut-être. il y a une fac qui a l'air pas mal là-bas.
— et tu crois que tes parents seront d'accord pour te laisser y aller ?
— oh, non. ils veulent que je fasse mes études ici. mais je vais pas leur laisser le choix. j'ai trouvé un petit boulot. je vais économiser, et s'ils refusent de me laisser partir, je me débrouillerai.
— quel genre de boulot ?
— euh, un truc de soutien scolaire.
— je croyais que tu n'aimais pas les enfants.
— (il fronce les sourcils) ouais, pas trop, mais il a treize ans, c'est pas un gosse non plus. et puis, je dois juste l'aider à faire ses devoirs. ça peut pas être bien compliqué.
— d'accord. (pause) il y a autre chose dont tu voudrais me parler ?
— comme quoi ?
— ce que tu veux. je suis là pour t'écouter.
— ouais, 'fin, mes parents vous payent pour ça. c'est pas comme si vous en aviez quelque chose à foutre de moi... quoi ? me regardez pas comme ça, c'est vrai.
— je me soucie sincèrement de ton bien-être, evan.
— parce que c'est votre job.
— si c'est ce que tu préfères penser, je ne peux pas t'en empêcher.
— (rire) ouais, on va dire ça. de toute façon, vous les adultes, vous aimez trop nous mentir sous prétexte de nous protéger.
— tu dis ça pour une raison en particulier ?
— nan... juste, c'est vrai. mes parents font tout le temps ça.
— est-ce que tu pourrais me donner un exemple ?
— je sais pas... (il réfléchit un moment) vous savez que j'avais un chien quand j'étais petit ?
— non, tu ne m'en avais jamais parlé.
— ouais, j'en parle pas trop. je l'ai eu quand j'avais six ans, parce que mes parents m'avaient enlevé de l'école et je m'ennuyais tout seul à la maison.
— pourquoi t'avaient-ils enlevés de l'école ?
— à cause de mon asthme. j'arrêtais pas de tomber malade, et ils avaient peur que ma santé empire, j'imagine.
— je vois. donc ils t'ont acheté un chien pour que tu t'ennuies moins ?
— c'est ça. enfin, au début c'était un chiot. (il sourit) il était tout petit... (son expression s'assombrit) et puis il a grandi. à la fin, il était quasiment aussi grand que moi. faut dire que j'étais pas très grand pour mon âge. et un jour, il m'a fait mal en jouant. il a pas fait exprès, bien sûr, mais ça a fait flipper mes parents. je les avais jamais vus dans un tel état. quelques jours plus tard, mon chien a disparu. mes parents m'ont dit qu'il avait eu un accident. j'étais inconsolable. (pause) ils m'avaient menti, évidemment. et le pire, vous savez, c'est que j'ai mis des années à découvrir la vérité. j'étais trop naïf. je pensais que tout ce qu'ils me disaient était vrai. (rire) je me referai pas avoir, c'est clair.
— je suis déso-
— oh, fermez-là. épargnez-moi vos excuses à deux balles. c'est pas comme si c'était votre faute, de toute façon.
— comme tu voudras, evan. merci de m'avoir raconté ça. ça a dû être très difficile pour toi.
— pff. j'ai plus douze ans, vous savez. pas besoin de me parler comme à un gamin.
— j'essaie simplement de ne pas blesser tes sentiments.
— ouais, bah, ça me soûle. je peux me barrer ?
— il reste dix minutes...
— ok, je me tire. salut.
— evan-
— (il fait un signe de la main) à la semaine prochaine, docteur.