dear society (( POE )) (TW ; maltraitances)

Comme une boule de malêtre, un ouragan intérieur qu'il ne laisse jamais sortir, à s'en ronger les ongles jusqu'au sang, à s'en mordre les doigts. Il n'a jamais été bien Silas, dans son corps un peu trop maigre, un peu trop faible. Dans ce monde un peu trop violent, un peu trop bruyant.
Comme un besoin de s'isoler du reste de la terre, juste dans sa bulle, sans distraction, sans perturbation.
Un casque anti bruit sur les oreilles, pour ne pas entendre l'extérieur. Se perdre dans l'imaginaire de ses pensées, se laisser dériver. Un regard un peu toujours rivé sur l'horizon, incapable de regarder les gens vraiment dans le blanc des yeux, ça le démange, ça le gratte, ça le brûle.
Des moments de haine, envers la terre entière, et la violence parfois, qui se glisse un instant pour prendre le contrôle. Violent et le besoin de se hisser hors de l'eau quand ça arrive, hurler à s'en décrocher les poumons, hurler pour exister.
Et le cerveau qui fonctionne toujours à cent à l'heure, dans une autre réalité peut être qu'il aurait été diagnostiqué, tout qui s'additionne trop vite dans ses pensées, les doigts qui bougent sans qu'il n'en ai conscience, résoudre les énigmes pour se permettre d'avancer. Il a une certaine obsession avec les nombres, un des rares moments où il se sent en paix vraiment quand il trouve enfin la solution à un puzzle un peu trop complexe.


01 ; solitaire, sans amis, il compte sur les doigts d'une main les personnes importantes dans sa vie. Le reste ce n'est que du vent, du passage, ça ne veut pas dire grand chose vraiment.

02 ; un père qui s'est barré alors qu'il était même pas encore né, une mère malade sans autre aide que ses propres parents. Trop jeune, à peine 17 ans, elle aurait du avorter, mais c'est contre la volonté du Seigneur à ce qu'il parait. Des grands parents qui au final n'ont pas fait long feu, Silas sans famille, juste sa mère et lui.

03 ; des bleus sur la peau, il marque trop facilement Silas, que ça soit griffures ou coups, que ça soit traces de doigts ou brûlures, éraflures, caresses ou morsures. Que ce soit volontaire ou non, maladie ou juste anomalie, il n'est jamais allé voir le médecin pour ça, trop compliqué d'expliquer, la constellation violacée sur sa peau de gamin.

04 ; punk provocateur, repousser la terre entière avec son physique pour éviter de se retrouver embourbé dans des relations sans intérêt. Cheveux aux couleurs de l'arc-en-ciel (il a aimé le bleu, le rouge et le violet), tatouages sur le torse et puis les bras, piercings un peu trop nombreux (langue, cartilage, lobe, poitrine...). Etre différent des autres. Pas un mouton. Tout sauf un clone.

05 ; des jeux encore et toujours, depuis gamin, à se réfugier dans les consoles, ou bien les puzzles, à en faire des nuits blanches tant qu'il n'a pas trouvé la solution. Obsession maladive, il a finit plusieurs fois à l’hôpital pour avoir oublié de manger pendant trop longtemps, passionné par son écran. Un moyen de s'échapper, de ne plus entendre le reste, d'exister. Un moyen de briller quelque part, de ne pas être le dernier sur le podium.

06 ; le contact qui le rend violent, quand des doigts trainent sur sa peau sans prévenir, les caresses qui deviennent poison, il brise des phalanges pour éviter de se faire toucher. PTSD qui dure bien après la mort de sa mère, animal sauvage qui sort les griffes dès qu'on essaye de l'approcher. Le souvenir de la violence des étreintes maternelles, des bleus sur sa peau, de ses doigt et de ses ongles, enfoncés sur sa peau

07 ; études ratées, il aurait du réussir à l'université s'il ne s'était pas fait virer pour avoir envoyé à l’hôpital deux de ses camarades. Il dira qu'il s'en fout, que de toute façon c'était pas fait pour lui, mais il regrette amèrement d'avoir loupé sa seule possibilité de s'envoler.

08 ; loveless, incapable d'aimer vraiment, il s'est demandé pendant des années s'il n'était pas cassé quelque part. Il y a eu seulement deux exceptions à la règle, et quelques histoires passées sous silence de relations poison.

09 ; lonely boy, qui a toujours cru qu'il ne valait pas grand chose. Juste une rature sur marge de cahier, un échec de plus pour une mère tarée, pas assez important pour compter pour quelqu'un. Lonely boy et toute une tempête au creux de ses os, la tristesse qui sort parfois, le soir quand y a personne pour entendre. Pleurer sous les étoiles, dans un monde cabossé, pour une fois que ça semble juste, il ne va pas s'en priver.

1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? Il y habite depuis toujours, il pensait s'évader avec l'université mais est revenu y vivre la queue entre les jambes quand il s'est fait expulser.

2Tu faisais quoi avant la tempête ? Hacker, bidouilleur informaticien, gamer. Accroché à son ordinateur toute la journée, dans la pénombre de sa chambre, pour ne pas avoir à affronter la réalité.

3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? Silas a vu sa maison être quasiment détruite, sa mère était encore à l'intérieur. Il n'a rien dit. Il a fermé la bouche et a tourné les talons quand il l'a entendu supplier de l'aider. Au final il pleure plus la perte de son ordinateur, mais dans la situation actuelle, ça ne lui aurait pas servit à grand chose.

4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? Pour une fois il était sorti, faire les courses, acheter un paquet de cigarette pour lui et trois bouteille de vodka pour sa mère. Au fond il n'est pas mécontent de s'être bougé pour sortir ce jour là.

5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? [  ] OUI   [x] NON (en hésitation, il ne sait pas vraiment ce qu'il pense de la vie actuelle et de sa vie d'avant. Il pèse le pour et le contre)

6Exerces-tu un métier ou des activités particulières dans ce nouveau monde ? Silas est bidouilleur depuis toujours, aujourd'hui il se vend comme réparateur d'objets cassés, les doigts agiles, il aime l'idée de recoller les morceaux. Il est aussi ramasseurs d'objets, à fouiller dans les décombres pour trouver des trésors, des pièces détachées, des choses à échanger contre des services ou des faveurs.

7Pourquoi n'as-tu pas rejoint une communauté de survivants ? Pas vraiment intégré dans la société avant la Tempête, solitaire, introverti, il n'a pas trouvé de groupe à son gout et s'est senti oppressé rien qu'à l'idée de devoir en intégrer un. Il préfère sa petite liberté de vagabond, vivre à son rythme, ça lui convient très bien.

8Que penses-tu des groupes qui s'organisent ? Il les regarde de loin, si ça leur plait de vivre comme ça, tant mieux pour eux, mais il sait bien que ce n'est pas pour lui. Il espère juste que ça ne finira pas en guerre de clans à la Madmax ou bien ce genre de films post-apocalyptique...En tout cas si ça arrive, il fera tout pour ne pas être pris au milieu.





Parfois tu te surprend, le soir, à lui parler. Personne qui répond, ou juste ton imagination. - Hey mom, tu te souviens ? De la fois où tu m'as fracassé le cendrier sur le crâne, on a du me faire trop de points de sutures, et après tu m'as payé un macdo pour te faire pardonner -. Tes doigts abimés qui caressent l'arrière de ton crâne, le relief de la cicatrice, une parmi tant d'autres. Un corps constellé, comme on écrit une histoire, chaque trainée blanchâtre qui te ramène à un moment, avant tout ça, avant la fin. - Tu te souviens de tes crises de l'après midi ? Quand tu finissais ta bouteille et qu'il n'y en avait plus dans la cuisine, et que t'étais trop bourrée pour aller en acheter toi même ? Tu te souviens ? Dans ces moments là quand tu les explosais par terre avant de m'appeler ? Mes pieds nus sur le sol, le rouge sur le carrelage ? Non. Tu t'en souviens surement pas non. - Toi pourtant tu n'as rien oublié, chaque cri, chaque hurlement, chaque colère qui devient ensuite détresse, le bruit de la voix de ta mère qui se brise, de ses larmes, de ses excuses, de ses caresses. Son amour poison, qui même après tout ce temps continue de courir dans tes veines. Silas, pauvre gamin, t'as la culpabilité vorace quand il fait nuit et qu'il n'y a plus aucun bruit. Juste des étoiles dans un ciel soudain trop silencieux, alors que tu t'allonge devant ta maison, sur l'asphalte cabossé, à parler au fantôme d'une mère qui refuse de te laisser en paix. - Hey mom, tu m'en veux ? Est-ce que tu m'en veux autant que je t'en veux ? Dis moi maman, sois pas timide, je t'écoute, je t'entends - et sa voix dans tes pensées, ses mains fantomatiques autour de ta gorge, le poids de son regard dans ton dos. Même après trois vies ou cent ça sera toujours pareil pas vrai ?

T'es revenu après tout le reste, après la tempête, dans ton appartement bousillé. L'odeur insoutenable d'un cadavre en décomposition, et l'image qui restera à jamais gravée dans ta tête. Tu n'as pas fait appel aux autres pour sortir le corps de ta mère de là. Tu t'es juste contenté de te glisser entre les décombres pour récupérer ce dont t'avais besoin, des vêtements, de la nourriture, des cigarettes, des médicaments, une lampe torche, un sac à dos etc. T'as suffisamment regardé de saison de The Walking Dead pour savoir quelles erreurs ne pas faire, ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Méthodique, consciencieux. t'as seulement vomis trois fois pendant l'heure que t'as passé là dedans. T'es reparti comme t'es entré, le coeur battant, hésitant un instant à foutre le feu définitivement. Mais t'as pas pu. t'as jamais pu. Te libérer de ses doigts autour de ta gorge, des chaines qu'elle a passé à tes pieds. Pour l'éternité t'es à elle, elle a passé 21 ans à te le rappeler, à le marquer sur ta peau, sur ton âme, sur ton coeur atrophié.

Solitaire, tu la vis plutôt bien cette apocalypse. Plus que tu n'aurais cru. Quelques débordements quand certains ont essayé de t'approcher un peu trop près, t'as encore le goût du fer sur la langue de tes échanges musclés avec le reste de la ville. Les mains habiles pour t'occuper, les journées à marcher (( toi qui n'a jamais aimé le sport )), à fouiller les décombres, en évitant le plus possible les affrontements. Bidouilleur, ramasseur, magouilleur, tu n'es pas un maitre encore, mais c'est un peu comme tous les puzzles que tu aime tant : trouver un moyen de faire marcher de nouveau la chose, ou bien lui trouver une nouvelle utilité. Parfois tu vois des têtes que tu connais (( c'est rare )), des souvenirs qui remontent d'avant, de l'université ou bien du lycée. De ceux qui t'ont envoyé à l'infirmerie (( chez lui )), de ceux qui se sont glissés contre toi (( si peux )), de ceux qui ont croisé ton chemin le temps de quelques minutes, quelques mois (( la glace qui fond )). Mais instantanément ça te ramène à elle, les souvenirs qui affluent de nouveau. - T'es partout et nulle part à la fois, tu le sais ça ? Oui. Surement que tu le sais. T'en es même fière, j'en suis certain -.

Zoé, 26 ans depuis pas longtemps (wink wink Lust), j'ai stalké le projet depuis sa création mais j'ai jamais trouvé le temps ni l'inspi pour venir squatter mais me voila. (parait que la fonda elle est un peu bizarre et qu'elle aime trop les chiens mais bon.... je ferais abstraction