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overwhelmed ((poemo))

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Mer 2 Sep - 11:17


I get overwhelmed so easily
My anxiety creeps inside of me

@nemo

Si tu me touche encore une fois je t'arrache le doigt
T'as la voix calme, posée, un grondement qui vient du fond de la gorge. Animal. La tête qui tourne encore un peu trop, le goût du sang sur la langue, l'intérieur de ta joue, t'as du te mordre le tout pendant l'impact. Lentement tu te redresse sur le lit, tu palpe ton visage, le rouge sur tes doigts quand tu les regardes.fuck. La mémoire encore floue, tu ne te souviens pas de grand chose, si ce n'est de la douleur au moment du choc, le moment où tu t'es dit ah, ça y est, c'est finit.
J'ai dit ne me touche pas, t'es sourd ou quoi ?
De nouveau t'écarte une main qui essaye de t'ausculter, sifflement lorsque tu fait le mouvement, quelque part dans tes côtes quelque chose se coince et ça t'arrache un grognement de douleur. Ta vision qui se noircit pendant un instant, tu te sens partir en arrière, chuter encore une fois, mais cette fois ci tu t'accroche, tu te retiens, pas question de te laisser dériver alors qu'ils sont autour de toi, alors que t'es vulnérable.
Si tu nous empêche de te toucher on ne pourra pas te soigner
Rien a foutre, j'ai pas besoin de vous
Menteur, mais t'es trop obstiné pour l'avouer, tout ce que tu vois actuellement c'est des inconnus autour de toi, et tu te sens oppressé, comme un animal blessé renversé par une voiture. Un chat bousillé par la vie, tu feule, tu montre les crocs, et ça t'épuise un peu plus. Ils ne comprennent pas. Ils ne comprendront pas. Jamais. Jamais. Ils ne savent pas.
Le dégout de leurs mains sur ta peau.
Ils s'y mettent à plusieurs pour te maintenir.
Leur force contre la tienne ((inexistante en cet instant)).
Tu te débat.
Tu te noie.
L'absence d'air.
La panique.
La peur
merde merde merde, LACHEZ MOI PUTAIN
Un cri de détresse plus que de colère, épuiser ton énergie dans un combat que tu ne pourras pas gagner, ton coeur qui bat si fort, si vite, et dans tes yeux la rage de l'impuissance. Ca te ramène dans des endroits que tu déteste. Dans tes souvenirs effacés, enfoncés. Non. Non. Non. Tu veux pas, tu veux pas, tu veux pas.
Mais ils te maintiennent au matelas. Juste assez de force pour mordre la main qui se trouve à ta hauteur. Tu sens dans ton corps des blessures qui se réveillent, et le sang qui recommence à goutter sur ton visage. Le rouge.
Le rouge.
Le rouge.
Trop de rouge.
Rouge comme ses lèvres.
Rouge comme ses ongles.
Rouge comme ses mots.
Pardon Silas, je t'aime tu sais, je fais ça pour ton bien.
Rouge, rouge, rouge.
Rouge poison.
et tu hurles.
Nemo
(Clown) Fish & Chips
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Nemo
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Mer 2 Sep - 12:49



Maman est morte.
Tu avais senti son souffle à travers le grésillement du combiné. Tu ne sentais même plus les passages incessants des brancards dans ton dos, la main faiblement accrochée à la boîte métallique collée au mur. A l’autre bout du fil, c’est silence radio. Et plus les secondes passaient, plus la colère faisait trembler tes doigts. Il s’est éclairci la gorge, sa voix rauque a fait saigner tes oreilles. L’enterrement est pour quand ? Pas d’inquiétude, pas de curiosité, pas de larmes, rien que la stabilité déconcertante de ton père. Comme si elle n’était rien, comme s’il ne l’avait jamais aimé, comme si tu ne l’avais pas vu pleurer des centaines de fois à cause d’elle. Comme si tu n’étais rien, comme si tu n’étais que son fils à elle et pas le sien, comme si tu ne comptais pas.
T’as qu’à appeler son agent.

Le souvenir tourne en boucle comme un disque rayé. Ca coince, ça t’obsède, ça t’agace. La tempête était censée effacer tout, effacer le chaos dans ta tête, le chaos dans ta vie, extérioriser tout ce qui n’allait pas pour ne plus y penser. Mais il fallait croire que certaines choses étaient faites pour durer. ((Poison Infaillible.)). L’odeur des cadavres ne semble même plus affecter ton système, comme une sale habitude, parfum de la mort qui vous côtoie tous les jours. Les draps blancs se soulèvent, un par un, les descriptions ne collent jamais parfaitement. Car même avec les visages défigurés, même avec des membres en moins, des cicatrices en plus, tu le sais. ((Ce n’est pas ton père.))

Les sorties hors du territoire des Greens avaient tendance à t’angoisser. L’impression d’être en danger, la vue déplaisante des ruines, de la poussière, de la crasse, rien qui n’est à sa place, tout est à l’envers. Il n’y a que dans ta coquille que tu arrives à respirer.
((Respirer.)).

Le soupire au bout des lèvres, la sacoche accrochée à ton épaule, tu es près à partir loin d’ici, retourner dans ton nid, nager loin des requins et retrouver ton anémone de paix. ((Ce serait trop facile.)). Les yeux se tournent, les têtes se redressent, le mouvement s’agitent, froussard que tu es, tu marches plus vite. Mais la voix qui résonne dans les couloirs te fige sur place. « LACHEZ MOI PUTAIN. ». Et d’un coup, ça te fait reculer, ça te ramène en arrière, ça te fait voyager dans le temps, à une époque que t’avais essayé d’oublier, une époque où tu avais effacé dans l’empressement les bons souvenirs avec les mauvais. C’est ta main qui se pose délicatement sur un membre du personnel de l’hôpital, le sourire faux qui fait briller ton visage de gentil garçon. « Laissez-moi faire. Je le connais. ». Et voilà que t’as un mauvais goût de nostalgie dans la bouche.

« Silas. ». Le timbre de ta voix caresse l’atmosphère dans un mouvement léger, doux. Il a pas vraiment changé, mais un peu quand même. Il a l’air plus adulte, mais l’enfant continue de pleurer au fond de ses iris. Tu montres tes paumes, pas d’armes entres tes phalanges, le masque tombe, l’habitude revient. « Personne ne te fera de mal, je suis là, maintenant. ». Pas d’approches soudaines, tout dans le calme, jusqu’au bout de ta langue. « Est-ce que tu veux bien que je regarde ta blessure ? Tu serais d’accord avec ça ? ».
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Mer 2 Sep - 16:22


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@nemo
Laissez-moi faire. Je le connais.
Une voix. Dans l'océan de panique. Une voix. Et des souvenirs. Tu ne sais pas encore exactement comment, pourquoi, qui, quand. C'est flou encore. Tellement flou. Et la douleur dans ton corps qui n'aide pas. Pourtant tu te raccroche à ça, au fait que les autres écoutent la voix, que soudain la pression sur tes épaules n'est plus. Libre. Comme une envie de te lever et de partir en courant, pourtant dès que t'essaye d'esquisser un geste tout ton corps tremble de douleur. Fragile.
Silas
Ton prénom.
Avant Poe.
Avant Poe il y avait Silas.
Silas Silas Silas.
Vérité effacée, identité écrasée, laissée dans un coin d'appartement oublié.
Tu cligne des yeux, t'en oublie même de respirer. Juste un instant. Silas. Ton prénom sur ses lèvres. Ah. C'est douloureux.
Personne ne te fera de mal, je suis là, maintenant
Menteur
Ton regard qui se fracasse au sien, toute la colère et la déception imprimé dans tes pupilles, l'impression d'avoir été abandonné alors qu'il ne t'a jamais rien promis. Juste toi et ton cerveau mal adapté qui a cru pendant un instant, qu'il pourrait peut être te sauver.
En arrière.
Au lycée.
Tu te souviens presque de l'odeur de l'infirmerie, de la lumière qui filtre à travers les rideaux, du va-et-viens permanent des étudiants cabossés ou qui essayaient de sécher. Allongé sur un matelas abimé, la couette tirée sur ton visage pour te cacher du reste du monde, à écouter le piannotement des doigts de Berlioz sur le clavier de l'ordinateur comme une berceuse.
Est-ce que tu veux bien que je regarde ta blessure ? Tu serais d’accord avec ça ?
Sa voix qui te ramène à la réalité, au présent, alors que tu secoue la tête légèrement comme pour essayer de te réveiller complètement. Pendant un instant tu le dévisage, comme pour essayer de comprendre où est le piège, comment éviter de tomber dedans. La main tendue, vers lui, ses boucles brunes qui encadrent son visage. Il a vieillit. Un peu. Légèrement. Des cernes sous les yeux qui lui donnent un air peut être un peu moins patient pour ceux qui savent l'observer.
Ton coeur qui manque un battement.
T'es ridicule Silas. Comme un enfant qui boude alors qu'il n'a aucune raison de le faire. Tes lèvres closes alors que les instants passent, et Berlioz qui attend surement toujours ta permission pour essayer de te soigner.
Ça va, c'est rien, juste un mauvais choc sur la tête
Et les habitudes qui reviennent trop vite, alors que tu mens sur tes blessures, sur ta douleur au creux des côtes, alors que le rouge vient teinter ta vision, arcade sourcilière explosée, t’essuie machinalement le tout du revers de ta manche.
Ils veulent pas me laisser partir.
Alors que t'as qu'une envie c'est de te casser, de disparaitre, de fuir cet endroit et de le fuir lui. Ton coeur, t'as mal. C'est encore trop récent. Rancunier comme jamais, même dans dix ans tu lui en voudras surement, de ne pas avoir su te regarder vraiment.

Nemo
(Clown) Fish & Chips
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Nemo
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Mer 2 Sep - 18:22





« Menteur. ».
Il avait raison, Silas. T’étais un menteur. Tu mentais à tout le monde. Avec tes sourires en carton. Tes attentions teintées d’intérêt égoïste. Tes phrases toutes faites. C’était facile de jouer les bons samaritains. Les gens se laissaient facilement berner, t’avais la gueule de l’emplois, ça les rassurait. Mais les ado’, ils se laissent pas tous berner, tu l’as bien compris avec Silas. Alors, quelque part, ça te fait sourire, mais tu dis rien. Tu nies pas. Parce que Silas le savait, tu le savais aussi. T’étais un putain de menteur.

Pourtant, tu bouges pas. Tu comptes pas bouger. T’es là, tu pars pas, et dans tes yeux, on peut le lire aisément. Alors tu prends tes aises, tu saisies un vieux siège usé qui traîne par là, comme si c’était ta petit infirmerie au bout du couloir. Autour de vous, ça se calme, ça se disperse, ça hausse les épaules et ça s’en va. Mais toi, t’es toujours là.

Voir le visage de Silas, ça te fait souffrir, quelque part. Ça te ramène loin, ça te ramène là-bas, à cette époque où tu avançais dans le noir en fermant les yeux, les mains qui tâtonnent le sol en espérant trouver la sortie. Voir le visage de Silas, ça te rappelle ton impuissance, gosse en blouse blanche, tu valais pas mieux que ces mioches qui se cachaient au fond de ton office. Voir le visage de Silas, ça te rappelle qu’un jour, t’as touché le fond, qu’un jour, t’as pensé aux autres sans penser à toi et que même avec ça, t’es tombé dans le panneau de la Vie. ((Cette Chieuse.)). Silas, t’aurais voulu l’aider, t’aurai voulu être son héros, son grand chevalier, mais t’avais pas les épaules pour ça, toi aussi, t’avais besoin qu’on te tende la main pour remonter. ((Trop Faible.))

« Ça va, c'est rien, juste un mauvais choc sur la tête. ». Pas un geste, juste le regard qui le transperce dans une douce confiance, le sourire qui chatouille la commissure de tes lèvres. « Tu ne peux pas savoir que c’est rien si tu ne me laisses pas vérifier, Silas. ». Tes yeux félins dévorent son visage, suivent calmement l’écoulement du sang sur son front, mais tu bouges pas. ((Il ne faut pas l’effrayer.)). « Ça saigne beaucoup pour un “rien”, tu ne trouves pas ? ». T’as presque l’air de te moquer mais Silas, s’il te connaît, il sait. Il sait que c’est ta façon de t’inquiéter. ((Ta façon de le regarder.))

Les secondes passent, toi, t’as toute la journée, tu peux rester immobile des heures, ça te fait pas peur. Mais Silas, il est pressé, il est oppressé, il veut s’en aller. « Ils veulent pas me laisser partir. ». Tu hausses les épaules. « Si tu veux partir, tu peux aussi me laisser t’ausculter. J’ai tout mon temps. ». Un peu plus, et on pourra croire que ça t’amuse. Et ta voix, elle baisse d’un ton, tout bas, juste pour qu’il entende, l’animal craintif. « Je ne ferais rien sans ton accord, Silas. ».




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Jeu 3 Sep - 23:16


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@nemo

Après l'apocalypse tu n'aurais jamais pensé retrouver un jour la première personne à t'avoir brisé le coeur en milles morceaux. Tu n'as plus vraiment eu le temps de penser à lui ces derniers mois, tu ne t'es même pas demandé s'il avait survécut, ou si comme la majorité de la population il avait finit écrasé par un immeuble effondré ou bien emporté par le vent.
Pourtant il est là Berlioz. En face de toi.
Il est là Berlioz, avec son sourire plaqué sur le visage, son foutu sourire qui t'agresse comme une lame en plein abdomen.
Il est là Berlioz, et t'es soudain renvoyé en arrière, au lycée, trop jeune encore (( c'était y a pas si longtemps pourtant ?)). Votre dynamique ridicule, juste un étudiant parmi tous les autres, pas bien différent, à essayer de fuir la réalité sur un lit d'infirmerie.
C'est rien qu'un mauvais choc.
Tes mots qui s'emmêlent dans ta bouche pâteuse alors que tu voudrais disparaitre. Un mélange de sentiments, entre panique, nostalgie et colère, surement un peu beaucoup de confusion aussi.
Tu ne peux pas savoir que c’est rien si tu ne me laisses pas vérifier, Silas.
Encore une fois, ton prénom, ton prénom entre ses lèvres. Ton prénom et puis ses mots, d'autres pourraient y lire de la gentillesse et une inquiétude réelle, quand toi tu connais la vérité. Du moins plus ou moins.
Ça saigne beaucoup pour un “rien”, tu ne trouves pas ?
Les yeux plissés, alors que t'essaye d'empêcher ta blessure de saigner un peu plus, comme si y poser ta paume dessus ça pourrait changer quelque chose, appuyer maladroitement, réveiller la douleur de la peau à vif, la chaire à nue. Tu grimace, mais tu refuse de te laisser vaincu. T'as connu pire pourtant. Et ton regard plongé dans le sien, tu redresse ton menton, un peu trop fier, comme pour le défier de dire le contraire.
Il sait à quel point t'es résistant.
Pire qu'un cafard.
Il a déjà vu l'étendue du cauchemar Berlioz.
Il a déjà soulevé le rideau pour voir de l'autre côté. Affronter la réalité.

si tu veux partir, tu peux aussi me laisser t’ausculter. J’ai tout mon temps.
Pas moi, je suis pressé.
Menteur. Tu érige tes défenses, tu montre les dents. Tu t'invente un emploi du temps de ministre pour échapper aux doigts trop fins de l'infirmer. (( Tu ne sais pas si tu pourrais y survivre )).
Je ne ferais rien sans ton accord, Silas
Poe. C'est Poe maintenant.
Puisque apparemment dans cette nouvelle existence on laisse le passé derrière, puisqu'il faut effacer tout le reste, recommencer de nouveau. Au fond c'est pas plus mal, oublier Silas, oublier sa voix à elle associé à ce prénom maudit. Ne plus l'entendre dans un écho quand on te parle, te soulager un peu. Tu soupire.
Fais vite. Juste la tête. Si tu touche autre chose j'en ai rien à faire qu'on se connaisse...
Parce qu'il est trop prêt, parce que t'étouffe, parce que t'es qu'un gamin de mauvaise fois, et que ta vengeance est mesquine. Tout ça pour ça. Pour ces fois où il ne t'a pas vu. Pour ces fois où t'as cru. Pour ces fois où il n'a pas compris que tu pourrais être là pour lui, s'il voulait bien être là pour toi. T'es si rancunier Silas, un vrai gamin coincé dans un corps d'adulte.
J'hésiterais pas.
menteur, menteur, menteur. Mais dans tes yeux brûle une flamme, le défiant de te contredire. Menteur, menteur, menteur. Jamais pourtant tu ne pourras lui nuire. (( T'as le coeur trop doux pour ça. ))

Nemo
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Nemo
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Ven 4 Sep - 1:58




« Poe. C'est Poe maintenant. ».
Poe. C’est joli, c’est simple, ça fait claquer les lèvres, ça fait pétiller les yeux. Et ton sourire te quitte pas, rictus taillé dans le marbre de ta mâchoire, les cordes vocales qui vibrent dans ta gorge. « Enchanté, Poe. Moi, c’est Nemo. ».

Dans cette nouvelle ère, tu étais ce poisson perdu dans un océan vaste et inconnu. La nageoire défectueuse, la trajectoire qui vrille, qui tangue, ça t’empêche pas d’avancer sans te retourner, avec l’ambition d’un requin et la force d’un orque. Hors des eaux tranquilles, tu nages à contre courant dans ce bassin trouble. Poe, il est comme un point de ralliement, une anémone tranquille, chargée d'électricité, seule refuge pour le poisson clown que tu es. ((Cirque Marin, Comédie Sans Fin.))

« Fais vite. Juste la tête. Si tu touche autre chose j'en ai rien à faire qu'on se connaisse... ».
Silas. ((Poe.)). Il grogne plus qu’il ne mord. Tu le sais, même s’il n’est plus totalement le même, tu le sens. Craintif, cet animal, quelque part, tu te reconnaissais dans cette distance, quelque part, tu te perdais dans vos différences. Coup d’oeil sur le matériel mis à disposition, y’avait pas grand chose, mais ça devrait suffire. Comme on retient son souffle, tu t’approches, juste assez pour que tes doigts fins dégagent délicatement les mèches folles de la bête nerveuse. « Ne t’inquiète pas ... ». Ça montre de nouveau les crocs. « J'hésiterais pas. ». Mais tu n’est qu’un simple poisson aux écailles trop lisses. « … Je sais. ». C’est comme une sale habitude, cette scène qui se répète en boucle sauf que le nom des personnages a changé.
Silas et Berlioz.
Poe et Nemo.

La compresse imbibée qui nettoie l’hémoglobine étalée sur son front, tes mots murmurés qui s’écrasent sur sa joue dans un souffle chaud. « Attention, ça risque de piquer un peu. ». Nemo, derrière ses mèches plus longues et son visage plus osseux, ses gestes étaient restés les mêmes. Mécanique enregistrée dans le rouage de ses muscles, tout en douceur, comme s’il maniait de la soie. ((Il est précieux aussi, Poe.)). Mais ça t’arrache un sourire, ça t’amuse même. « Je suis sûre que tu vas rien sentir, au final. ». Ça pique dans ton coeur à toi. Comme un rappel indésirable. ((Il faut désinfecter.)). Et dans le processus, t’as le regard qui devis, discrètement, à pas de loup, sur son visage, et tu peux pas t’en empêcher, c’est plus fort que toi, ça t’échappe dans un sourire plein de malice. « Je suis content de te voir. Poe. ». Et ça, c’est pas un mensonge.


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Dim 6 Sep - 21:48


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@nemo

Enchanté, Poe. Moi, c'est Nemo
Ca te ramène en arrière, un peu trop loin, dans un passé que tu pensais révolu. Moi c'est Berlioz, l'infirmier du lycée, plus jeune que l'ancien, moins con aussi, du moins à priori. Berlioz, Berlioz, Berlioz. Non. Nemo. Tu pourrais faire une blague foireuse sur son surnom, lui demander où son ses rayures, son nez de clown. Mais tu ne dis rien. Juste un léger hochement de tête, pour lui montrer que t'as entendu. Il fait parti des Green, en soit, ça ne t'étonne même pas. Surement qu'ailleurs il aurait été malheureux. Ou paumé. Pas un loup solitaire comme toi, trop solaire, trop brillant, à attirer tous les insectes du lycée autour de lui. Même les plus nauséabonds. T'y pense encore parfois à cet homme et à tes poings contre son visage.

Ne t'inquiète pas...Je sais.
Les mots de l'infirmier qui se veulent rassurants alors qu'il franchit la distance entre vous, t'appréhende le contact de ses doigts sur ta peau, ce que ça pourrait provoquer, ce que ça pourrait réveiller. T'es à deux doigts de le repousser de nouveau pour te lever et te barrer en courant, fuir d'ici , fuir encore et toujours (( mais pour allez où ? )). Mais tu ne fais rien.
T'inspire juste.
une fois.
deux fois.
T'expire.
Le coeur qui bat.
Attention, ça risque de piquer un peu
Comme si ça pouvait importer, il est trop prêt. Trop prêt.
Tu sens même pas la piqûre du désinfectant sur ta blessure.
Juste lui. Tellement prêt.
Je suis sûre que tu vas rien sentir, au final
Ses mots qui te tire un peu de ta stupeur, alors que t'essaye de reprendre ton souffle, de retrouver une certaine contenance. Ton regard qui dérive pour rencontrer le sien. ses boucles brunes qui encadrent son visage, combien de fois t'as rêvé d'y glisser tes doigts. Rien qu'un instant. Juste un instant.
Et la grimace sur ton visage.
Faire passer ça sur le compte de la douleur.
Je suis content de te voir. Poe.
Hm.
Marmonné tout bas, alors que tu détourne enfin tes yeux pour fixer tes mains, poings serrés, t'as les ongles qui s'enfoncent dans la paume de tes mains. t'as l'impression d'avoir 15 ans de nouveau, et tu te sens terriblement ridicule. Stupide. Naïf.
J'te pensais pas du genre à avoir survécut
C'est violent, tu t'en rends compte une fois les mots sortis de tes lèvres.
Non j'veux dire....Tellement de personnes sont mortes, j'ai même pas cherché ) savoir qui était vivant dans mes connaissances.
Pas grand monde, presque personne. En même temps t'as jamais vraiment eu d'amis. Alors c'est pas vraiment compliqué.
Je suis content aussi. Que tu sois pas. Mort.
Taciturne, un peu trop, c'est déjà plus de mots prononcés que dans une semaine normale. T'es déjà épuisé, en plus de la douleur de la blessure qui commence à se réveiller.
Nemo
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Lun 7 Sep - 0:34





Entre tes doigts délicats, Poe, il a presque l’air de fondre, de t’échapper comme une traînée de sable fin. Insaisissable, chaud aux creux de tes paumes, il se déploie en des millions de grains scintillants et finit simplement par s’envoler au premier coup de vent. Alors tu le manies avec précaution, pour qu’il ne t’échappe pas, pour qu’il ne déborde pas, pour qu’il ne s’infiltre pas n’importe où et bousille tout. ((Qu’il ne te bousille pas, toi.))

Y’a cette légende populaire qui raconte que quand deux amoureux se regardent dans les yeux, les pulsations de leurs coeurs se synchronisent. Et quand les billes perçantes de Poe rencontrent les tiennes, y’a un bug dans la matrice. Les calculs ont changés, les chiffres se sont emmêlés entre eux, les données sont plus les mêmes et ça te saute aux yeux, sans prévenir, ça te traverse l’esprit comme la lueur d’une ampoule défectueuse. ((Il est beau, Poe.)). C’est étrange, d’un coup, tu te sens presque gêné, t’as l’impression d’avoir découvert une vérité nouvelle, cachée dans un vieux bouquin poussiéreux retrouvé sous des décombres et ça te fait bizarre.

Le contact, aussi bref soit-il, s’est rompu en battement de cils, t’as balayé les pensées parasite en quelques caresses de compresses, mais ton sourire s’est formé tout seul sur tes lèvres, l’esprit encore ailleurs. « J'te pensais pas du genre à avoir survécut. ». Silence, ta main s’est figée l’espace d’une micro-seconde, ta mâchoire s’est raidie brusquement, le masque s’est remis en place dans un effort considérable. Tes yeux vitreux reviennent examiner son visage, tu entends l’embarras au bout de sa langue. « Non j'veux dire....Tellement de personnes sont mortes, j'ai même pas cherché à savoir qui était vivant dans mes connaissances. ». Tu les entends encore. Les cris de ces ado’. Tu sens leur peur, leur panique, leur résignation face à la mort, ils torturent ton esprit toutes les nuits depuis cette fameuse tempête. ((T’es fatigué.))

« Je suis content aussi. Que tu sois pas. Mort. ».

Le craquement du sparadrap a fait trembler tes phalanges, tu ne le regardes plus. Tu es ailleurs, tu es là-bas, tu es sous les décombres avec les cadavres d’enfants et les poussières de ta vie passée. Et bien en évidence, plaqué contre tes lèvres, ce sourire en carton qui cache tout ce que tu n’arrives pas à assumer. ((La Culpabilité.)). « Ça fait au moins un de nous deux. ». Ça t’a échappé, une fissure dans la façade, le goût du sang qui a inondé ta bouche.
((Le sable t’a détraqué.))


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Sam 26 Sep - 21:29


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@nemo

Il te touche. Délicatement. Du bout des doigts comme si tu étais fait de nuages, éphémère, prêt à t'envoler au moindre coup de vent un peu trop présent. Il te touche. Soigneusement. Et dans ta tête c'est un mélange de pensées qui se bousculent, tu ne sais pas la quelle prioriser. Il te touche, véritable contact humain, combien de temps depuis la dernière fois que quelqu'un a ne serait-ce que frôlé ton corps ? Combien de temps depuis que t'as laissé quelqu'un entrer dans ta bulle de sécurité ? Tu ne sais plus. Tu as oublié. Comme tellement d'autres choses.
La douleur du désinfectant sur ta ((tes)) plaie(s). L'odeur dans l'air, qui t'agresse les narines. Depuis la tempête t'as appris à te réparer tout seul avec ce que tu trouve, des cicatrices dégueulasses sur ton corps soudain trop endurci par les épreuves de la vie de tous les jours. Ca te fais si drôle.
Alors t'as les mots qui sortent.
ta voix un peu rouillée, à force d'être délaissée. Tu préfère les silences au bruit humain. Encore plus depuis que le monde a pris fin.
Et puis tes mots qui fourchent, l'insolence qui te colle à la peau depuis trop d'année, la violence de tes propos aussi. Mais c'est la vérité. Combien de gens qui ont finit écrasé sous des gravas, des morts à pleurer, surement que Berlioz aurait pu être dans le tas.
Mais non. Non.
Il est là. En face de toi.
Je suis contente que tu ne sois pas mort.
Une vérité avouée à demi mot du bout des lèvres alors que tu regarde tes mains abimées, la peau éraflée, du sang qu'a séché le temps qu'on te ramène à l'hopital, quelques bandages un peu vieux qui se font la malle. Tu n'ose pas relever la tête. Tu n'ose pas le dévisager. Tu n'ose pas. Tu n'ose pas.
T'as 16 ans à nouveau alors qu'il se tient devant toi.

Ca fait au moins un de nous deux
Sa voix qui remplit la pièce, qui couvre le reste des bruits extérieurs. Sa voix. Sa vérité. Une douleur dans ta poitrine qui te fais redresser la tête un peu trop vite, alors que t'attrape son poignet, serrer un peu trop fort (( tu ne t'en rend pas compte ))
Dis pas ça.
Dans tes iris il y a un brin de colère, parce que tu comprends les sous-entendus de sa réponse, et que ça te fait quelque chose. Tu ne sais pas encore quoi. Mais ça te fais quelque chose.
Heureusement que t'es là tu vois
T'es maladroit dans tes propos, tu l'as toujours été, sans vraiment savoir comment formuler les choses. Ton regard qui dérive sur ta main, la sienne, tu le relâche en marmonnant une excuse avant de te laisser retomber sur le lit. Soudain peut être un peu trop fatigué.
Les gens comme toi sont précieux maintenant. Alors dis pas ça s'il te plait.
Des gens capable de réparer les blessés. Les gens capable de s'occuper des autres. Altruistes. Le contraire de toi. Tout ce que tu ne seras jamais.
Promet moi de ne plus dire ça.
Et t'es soudain trop impliqué. Juste comme ça. Il t'auras suffit de quelques minutes avec un fantôme du passé pour te retrouvé tout chamboulé, pour envoyer valdinguer tes principes, pour dire merde à tes barrières. Il a toujours été doué pour ça Berlioz. Toujours. Et une part de toi voudrait le détester pour ça.
Mais tu ne peux pas.
Même après toutes ces années.
Tu ne peux pas.
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Dim 27 Sep - 18:45




Les yeux perdus dans l’obscurité de tes songes, tu repensais à ta mère. A son sourire, à ses grands yeux pétillants, à sa voix trop aiguë, à ses doigts fins abîmés par le temps. Mais aussi à ses journées passées à soupirer au fond de son lit, à ses rires trop bruyants, à ses pilules qui prenaient la poussière sur sa table de chevet, à toute cette folie qui faisait qu’elle était elle sans vraiment l’être non plus. Et plus tu penses à elle, plus tu sens les quatre parois de son cercueil t’enfermer dans ton deuil infini. Le début de l’hypocrisie, des faux-semblants, les masques d’argile qui lévitent autour de toi, qui construisent petit à petit celui qui t’étouffe. Et tu te mets à penser que si personne n’a pleuré pour son enterrement, pourquoi pleurerait-on pour le tien ? ((Juste un cadavre parmi d’autres.)).

Tu aurais voulu compter pour quelqu’un d’autre que toi-même. Pas Nemo, le soigneur de la verdure, brave gaillard qu’on ne connait pas vraiment. Pas Monsieur Hargreeves, le jeune infirmier du lycée au sourire d’enfant. Pas l’intello de la promo qui toise secrètement les autres avec mépris, celui avec qui on traîne parce qu’il a l’air abordable. Juste toi. ((Berlioz.)). Et dans ses yeux, tu l’entends presque hurler. ((Berlioz.)). Sa main sèche autour de ton poignet. ((Berlioz.)). Ses yeux fatigués qui dévorent ton visage. ((BERLIOZ.)). « Dis pas ça. ». Il t’a brusqué, Poe. Si bien que tu aurais presque pu en rougir, pas habitué à ce qu’on te bouscule comme il venait de le faire. Alors tu le dévisages, l’air surpris. Et tes yeux murmurent en silence. ((Silas.))

Puis il s’échappe, il se réfugie derrière ses mèches chaotiques, ses excuses sont piétinées par le reste de ses paroles. « Heureusement que t'es là tu vois. ». Ta langue est restée coincée au fond de ta gorge, il continue. « Les gens comme toi sont précieux maintenant. Alors dis pas ça s'il te plait. ». Les gens comme toi sont précieux. Ca te saisit au cou, la poigne meurtrière de ton ego endormi. Poe, il s’en rend pas compte, mais il continue de souffler sur des braises sans savoir que l’incendie est proche. Tu veux qu’il continue de te dire que tu es important. Tu veux qu’il continue de te regarder comme si tu étais la seule personne dans la pièce, tu veux qu’il continue, encore, et encore, et encore. Sans jamais s’arrêter.

« Promet moi de ne plus dire ça. ». Ses mots t’écrasent, d’un coup, les rôles changent. Tu as l’impression d’être un enfant que l’on gronde parce qu’il a dit un mot grossier. Alors tu le regardes sans rien dire, avec tes grands yeux, tu ne peux plus l’ignorer : Silas est devenu un homme alors que tu es resté un gosse. Cette pensée, ça te fait sourire, ça pourrait même te faire hurler de rire mais tu te contentes d’un petit rictus avant de te pencher vers lui. Ta voix vibre enfin et ta présence s’est juste incrusté dans cette bulle sombre. « Alors comme ça, je suis précieux pour toi ? ». L’envie était trop forte, la taquinerie a glissé sur tes lèvres et l’espère d’un court instant, tu n’avais plus de masque, plus de manières, plus de sourires courtois. C’était juste toi.

Et tu t’écartes en ricanant, les roulettes du tabouret grincent alors que tu te lèves pour ranger le matériel. « C’est promis. ». Ta main a plané au dessus de sa tête, désireuse de goûter à la douceur de ses mèches mais tu t’es retenu. Le contact, il aimait pas ça, Silas. Et tu te doutes bien après cette rencontre que Poe non plus. « Et voilà. Tu voies, c’était pas si terrible. ». Petit coup d’oeil dans les environs, tu reviens vite à son visage. « Je pensais que tu étais pressé ? ». Tu ajustes ta sacoche sur ton épaule avant de répliquer, plus doucement; « Sinon, on peut toujours rattraper le temps perdu, hum ? ». Nemo, tu joues à un jeu dangereux. ((Tu vas te brûler les nageoires.)). « Qu’est-ce que t’en dis … Poe ? ».


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overwhelmed ((poemo))
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