when galaxies collide ▬ crybaby {no}

diamond brille par son exubérance, ses mots, ses sourires, puisque c'est ainsi qu'il désire être perçu.
la simple idée d'afficher une once de vulnérabilité le révolte, absolument terrifié à l'idée d'être vu pour qui il est réellement ; juste un gamin perdu en manque de tendresse qui n'arrive pas à s'attacher correctement aux autres et qui n'était sincère qu'avec une partie de sa famille.
c'était de sa faute, après tout. c'est lui qui était venu seul à arcadia bay, qui ne leur donnait pas de nouvelles sur une base régulière, qui les avait pris pour acquis et la tempête avait fait ses ravages.


alors on rigole, on fête, on boit et on oublie la douleur. il avait enfin réussi à l'atténuer, à la reléguer dans le fin fond de son esprit et à apprendre à vivre malgré tout ce qui s'était passé.
et quand il s'était présenté à l'échoppe de son prêteur sur gage préféré, histoire de lui refiler ce qu'il avait pu récupérer dans les décombres en échange de ce qui lui faisait envie sur le moment, il ne s'attendait pas à l'agonie qui lui serre maintenant le coeur.
il ne suffit que d'un mouvement capté dans la périphérie de sa vision pour lui faire lever la tête, pour que son expression se fige sous la coup de la surprise.
stupéfaction se muant en indifférence et après avoir marmonné ce qu'il espère être de plates excuses, diamond attrape son sac, avant de tourner les talons pour s'enfuir sans demander son reste.

il réussit à conserver son masque d'apathie jusqu'à ce qu'il tourne brusquement à l'intersection la plus proche. les fissures sont de plus en plus difficiles à dissimuler, ça le fait renifler rageusement,
(oliver oliver oliver)
les yeux brûlants et la respiration saccadée,
(il était en vie)
il refuse de craquer en public.

y'a des pas qui résonnent derrière lui, une voix qu'il ne connaît que trop bien qui l'appelle.
andy, pas diamond, pas le nom que son groupe de ragtags lui a attribué, mais andy.
il se déteste d'être aussi faible, de se retourner avec son visage barbouillé de larmes et de s'élancer vers l'autre. il le percute sans délicatesse, s'accroche désespérément à lui, cherchant le réconfort qu'il n'aurait jamais cru retrouver un jour.
et pour la première fois depuis longtemps, il s'autorise à pleurer, à se laisser ravager par les sanglots, répétant le nom de son cousin en boucle entre chacun d'entre eux.
ils sont en vie et c'est tout ce qui compte.

quand il sent les bras d'oliver se refermer autour de lui, y'a ses sanglots qui redoublent d'ardeur — il enfouit son visage dans le creux de son épaule, ses doigts fermement agrippés au tissu de son haut.
il déteste les larmes qui roulent sur ses joues, la sensation de brûlure qui lui pique les yeux alors qu'il tente vainement de s'arrêter de pleurer, se sentir vulnérable. mais malgré tous ses efforts, il n'y arrive pas.
après tout, il l'avait cru mort.
n'arrivant pas à le retrouver après la tempête, sans nouvelles pendant des semaines, andy s'était fait à l'idée ; le seul semblant de famille qu'il avait n'était plus en vie.
sauf il est bel et bien là, à le rassurer maladroitement comme s'il n'était encore qu'un gamin timide terrifié à l'idée d'être seul dans le vaste monde.
au fond, c'est ce qu'il est toujours, en dépit du masque, en dépit de diamond.

ça ne dure probablement que quelques minutes,
à rester immobile contre lui, mais pour lui, ça semble être une éternité — à se familiariser avec le fait qu'il était vivant, qu'il n'était plus un visage qu'il s'efforçait d'oublier pour fake son semblant de bonheur avant de devenir complètement fou.
andy fini par se détacher, lentement, le visage humide, mais avec un sourire tremblants aux lèvres.

— de toute façon, j'te laisserais plus partir.
ça s'extirpe de sa gorge enrouée comme une promesse.
et ça lui arrache un rire léger, parce que ça en était bien une, faites à lui-même.
au diable ses peurs de s'attacher, c'est son cousin et il préférerait crever que de le perdre une seconde fois.
glissant une main dans ses cheveux, andy inspire pour calmer les battements de son coeur qui semble bien déterminé à sortir de sa poitrine.

— tu- tu m'as manqué.
y'a de nouvelles larmes qui perlent à ses cils, lui fait baisser le bras pour rageusement les essuyer avec sa manche.
il est si heureux que ça en devient douloureux — partagé entre l'envie de sourire et pleurer, finissant par faire les deux à la fois quand il se laisse retomber contre oliver.
ce n'est plus le désespoir qui l'habite, mais un soulagement tout aussi éprouvant.

ses pieds quittent le sol et un hoquet de surprise lui échappe entre deux sanglots bienheureux.
andy doit s'aggripper à ses épaules pour ne pas glisser, et s'il sourit à s'en faire mal aux joues, c'est de la faute de son cousin et de sa promesse.
ça lui réchauffe le coeur — bien plus que le bonheur éphémère qu'il arrive à grappiller ici et là dans l'espoir d'être complet de nouveau, parce que dans ses bras, il effleure l'espoir de l'être de nouveau.

— j'y arrivais av- il se racle la gorge, tente de reprendre une voix stable, avant. j'pense pouvoir me débrouiller maintenant, j'ai de la pratique pour filer en douce.
mais il ne le ferait pas, pas quand ça le concernait lui.
il venait de le retrouver, et il ne comptait pas s'effacer de son existence de si tôt.
remuant pour se libérer de son étreinte, il retrouve le plancher des vaches — y'a ses doigts qui restent accrochés à sa manche, comme s'il avait besoin d'être sûr qu'il n'allait pas disparaître et que tout ça n'était pas qu'une vaste blague.

y'a les émotions qui redescendent, qui lui font aligner plus que deux pensées cohérentes et surtout, mille et une questions.

— tu vis où ? avec gotcha et chanel ? tu fais quoi d'ailleurs- est-ce que tu vis correctement ? est-ce qu'il te manque quelque chose-
ça sort dans un débit de parole qui s'accélère à chacun de ses mots, au point où il en vient à s'essouffler avant d'avoir pu énumérer toutes ses interrogations.
parce qu'après la joie de le revoir, vient l'inquiétude de le savoir en mauvaise posture.