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l'essence d'un briquet qui se fait rare (et l'intérieur écorché de mon estomac) ⊚ Almace (end)

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Mum
Mère d'une grande famille
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Métier sous-chef + nounou.
Avatar corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
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Ven 24 Juil - 14:04

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Le pas est lourd. Silencieux.
On se guide dans le château endormi, plongé dans le noir. On a appris à en connaître les moindres recoins même lorsque la nuit est tombée depuis si longtemps. Pourtant, c’est rare, de s’y promener lorsque les bougies ont été soufflées. Un peu moins, récemment.
On n’y pense pas.

Mum était déjà dans la chambre des enfants lorsqu’on l’a réveillé. Il s’était endormi là-bas, la nuque endolorie d’avoir simplement laissé la tête sur le matelas, une couverture qu’il ne se souvient pas avoir prise sur les épaules.
On avait ouvert les yeux, tenu les petites mains jusqu’au lit, chassé la peur et les larmes, resté là jusqu’à calmer les angoisses. Accompagné dans le sommeil. C’est une routine.

Parfois, il se rendort juste après.
Parfois, il pense aux autres. Il pense à ceux qui ne dorment pas. Qui ne dorment jamais. Il les remarque, malgré ses propres nuits trop longues, malgré ce qu’il ne peut remarquer dans le noir. Il les remarque et il t’a remarqué toi aussi, Almace.
Il a remarqué ses détails qui te composent.
Tu as le même visage qu’Arthur. Le visage de ceux qui ne trouvent plus le chemin du sommeil.
Parfois, il pense aux autres. Il pense à toi.
(À défaut de penser à lui-même.)

Parfois, c’est le jeu de savoir qui se trouve dans la pièce allumée.
Il n’est pas étonné lorsque c’est toi, Almace. Il n’est plus étonné de vous trouver, âmes errantes, ailleurs que dans les lits lorsque la nuit a élu domicile. (Il n’est plus étonné mais il n’a jamais cessé de s’en inquiéter.)

« Almace. »

Il annonce simplement sa présence. Il ne restera pas longtemps, il ne reste jamais longtemps, la fatigue est bien trop grande et ça fait longtemps qu’il a cessé de se débattre contre le sommeil. C’est plutôt le contraire. Alors, peut-être que toi, tu remarques que sa présence n’est pas habituelle.

Il ne te demande pas si tu vas bien.
Il ne te demande pas ce que tu fais là.
Il ne te demande pas pourquoi tu es encore debout.
Mum sait que ces questions sont inutiles. Si inutiles. Peut-être qu’on a peur des réponses, peut-être qu’on les connaît déjà. Il ne veut pas y réfléchir. Le voile laissé par le sommeil l’en empêche, de toute manière.

« Tu peux me préparer quelque chose ? N’importe quoi fera l’affaire. »

C’est une chaise qu’il tire pour s’y installer. Un bâillement. Redresse le bonnet qui penchait un peu. Pose les coudes sur la table. Se rend compte qu’il ne sait même pas quelle heure il est.
On ne parle pas des allergies ou des goûts. Ce n’est pas pour lui.
Alors, n’importe quoi fera l’affaire.
(On a su se faire moins difficile depuis que les denrées se font rares, de toute manière.)


Résumé:
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Dim 26 Juil - 20:05
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
Il n’est pas rare de le voir errer la nuit dans le château, lorsque les cauchemars le réveillent et lorsque sa jambe le fait souffrir, lorsqu’il ne supporte plus de tourner incessamment dans son lit. Alors il se lève afin de fuir ses trop nombreuses insomnies, afin de partir s’occuper l’esprit ailleurs que dans sa chambre. Il connaît désormais par cœur les couloirs sombres de ce château qu’il parcourt même lorsque la lumière du jour ne les éclaire, et c’est souvent qu’il croise d’autres comme lui, d’autres que le sommeil fuit, d’autres dont la fatigue marque le visage et les traits. Il n’y a pas besoin de mots pour les décrire ou les interpeler, seuls suffisent quelques regards ou un simple hochement de tête.

C’est dans les cuisines qu’il a cette nuit élu domicile. Il est seul dans cette pièce à peine éclairée, tout est encore relativement silencieux. Seul à ouvrir et fermer les placards, papiers et crayons en main, à faire l’inventaire qui normalement aurait dû être fait le lendemain après-midi. Prendre de l’avance, compter et recompter les ustensiles et accessoires, la vaisselle et les couverts, les denrées encore restantes.

Il entends bien les pas résonner dans le couloir, sans pour autant s’en étonner. Le château est loin, bien loin d’être silencieux la nuit. Il y a toujours les pas qui résonnent, les chuchotements qui percent l’obscurité, les paroles de ceux qui rêvent et les cris de ceux qui cauchemardent. Il a appris à les entendre et à les reconnaître, peut-être même fait-il partie de ceux-ci lorsque enfin le sommeil le gagne et que son corps le lâche. C’est pourtant bien un regard étonné qui traverse furtivement ses traits lorsqu’il reconnaît celui qui entre dans la pièce. Présence inhabituelle à cette heure de la nuit, il ne peut d’ailleurs s’empêcher de regarder rapidement sa montre dans la crainte que déjà le jour ne se soit levé. Pourtant, il n’est bien que deux heures du matin.

- Mum, répond-il tout aussi sobrement dans un hochement de tête.

Il repart un court instant dans son inventaire, les questions ne sont pas vraiment utiles. C’est qu’il a bien remarqué. Cet air constamment fatigué malgré les nombreuses heures de sommeil. Ce manque d’appétit malgré les assiettes qu’il remplit un peu trop dans l’espoir de le voir manger plus qu’à son accoutumé, comportement hypocrite lorsque l’on sait que lui-même mange bien trop peu. Il n’y a pas de questions, juste des suppositions. Des suppositions probablement vraies tant il a parfois l’impression de se voir dans un miroir. L’idée qu’il vienne pour avaler un morceau le rassure en un sens.

- Carottes rappées ? demande-t-il alors qu’il en sorte déjà une sans attendre de réponse. Voilà déjà quelques mois que les carottes sont au menu, récoltées comme nombre de denrées alimentaires depuis le potager.

Il se déplace d’un pas légèrement boiteux, sa canne où sont encore visibles quelques dessins d’enfants laissée à un bout de la cuisine. Il s’assoit à la table à ses côtés, réprimant le souffle de soulagement d’avoir à nouveau sa jambe au repos, avant de commencer à éplucher l’une des deux carottes qu’il a choisies dans la réserve.

- Il est tard, fait-il remarquer, c’est qu’il est bien exceptionnel de le voir levé à une telle heure, Mum. Qu’est-ce qu’il se passe ?


Résume:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
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Ven 31 Juil - 20:50

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Fouille un instant dans les poches du manteau.
En sort le petit carnet qui l’accompagne souvent et un crayon mal taillé. Feuillette les pages avant de tomber sur celles qui l’intéressent. Celles sur les enfants. Noter les cauchemars, calculer les fréquences, établir un seuil à partir duquel il faudra s’inquiéter s’il venait à être dépassé.
Il a appris à noter, Mum. Il ne fait plus confiance à sa mémoire.
(Ne répond qu’un « mh » à la proposition d’Almace qu’il a à peine écoutée.)
Son sommeil trop long n’aide pas à se souvenir de tout, correctement.
(Tu ne lui en voudras pas, n’est-ce pas ? C’est un peu dur de faire deux choses à la fois lorsque la fatigue est si grande…)
Souvent, les rêves se mélangent aux souvenirs d’hier et on se demande trop souvent était-ce la réalité ?

Il est trop fatigué pour y réfléchir.
Feuillette encore. S’arrête sur quelques pages qu’il ne faut pas oublier.
Frotte ses yeux jusqu’à voir des étoiles sous les paupières, réprime un nouveau bâillement, masse sa nuque.

Mum relève finalement la tête de ses notes lorsque tu poses une question. Oui, il est tard, en effet, sûrement au vu du noir qu’il fait dehors. Mum n’en est pas réellement sûr et il n’arrive pas à distinguer les aiguilles et les chiffres sur ta montre. L’heure n’a plus vraiment d’importance pour lui, tout comme les jours.
Alors, il referme le carnet et le cache dans sa poche, comme d’habitude.

Il hausse les épaules. « Juste un enfant qui a fait un cauchemar, » il détourne le regard, un instant, « c’est devenu courant. »

C’est devenu courant.
À quel point ses mots sont-ils devenus horribles ?
C’est si douloureux de les prononcer. Mais c’est la réalité, maintenant, et pour les enfants, il refuse de fuir. Peu importe à quel point ça peut faire mal, parfois.

Il ne te retourne pas la question.
Pas par impolitesse, loin de là. Il sait juste que pour toi, finalement, n’est-ce pas normal d’être debout si tard ? On avance le travail de demain, on s’occupe l’esprit et les mains, on ne cherche plus après le sommeil qui nous a quitté. Si tu savais, comme il le voyait déjà, ça.
Il t’a tout de suite remarqué.
Et il sait, aussi, les questions à éviter. Il ne veut pas te mettre mal à l’aise.

Alors finalement, il se lève. (La chaise racle contre le sol.) Se lave les mains comme on peut maintenant. (On a su apprendre à se débrouiller avec trois fois rien, depuis le temps.) Attrape un couteau dans les tiroirs et vole l’une des carottes sur la table.

« Je vais t’aider. »

Ce n’est pas une question. Tu n’as pas le choix parce que, déjà, il commence lui aussi à éplucher.
Parce qu’il sait que s’il ne s’occupe pas les mains, il finira par s’endormir sur la table. Pas que tu sois ennuyeux, Almace, loin de là, mais lorsque le sommeil l’appelle fort, si fort, ça en devient compliqué pour lui de résister.
Il ne tient jamais longtemps, comme ça, le soir, à ses heures qu’il ne voit que rarement.

Et puis, s’il peut se rendre un peu plus utile ce soir.


Résumé & HRP:
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Jeu 6 Aoû - 14:19
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
Le silence s’étale, au travers des questions non-posées et des phrases non-dites. En dehors des cuisines résonnent encore quelques bruits de chuchotis, et ici seul résonne le son régulier de l’économe. Il se concentre sur les bruits, Almace, c’est qu’il n’apprécie pas franchement le silence. Le silence pousse à réfléchir, à penser et c’est bien là ce qu’il fuit lorsqu’il se relève les nuits d’insomnie. Alors il se concentre sur l’économe et les pages qui volent et qui se tournent, sur ce simple hm qui sort de ses lèvres comme une approbation muette.

Mais il finit par le briser, le silence, lorsque enfin il commence à trop l’oppresser. D’une simple question dont il se doute déjà de la réponse, mais l’entendre réellement lui fait toujours un coup au cœur.

- Hm... C’est devenu courant, confirme-t-il dans un long soupire.

A quel moment ces mots ont-ils pu devenir normaux ? Habituels ? Ordinaires ? Des enfants qui désormais vivent en proie aux cauchemars car malgré tous leurs efforts, jamais rien ne redeviendra comme avant. Resteront les traumatismes, les souvenirs et les mauvais rêves, bien plus terrifiants que le monstre sous le lit ou dans le placard.

Il soupire une nouvelle fois, renifle et secoue doucement la tête de droite à gauche, avant d’à nouveau se concentrer sur la carotte qu’il met bien trop de temps à éplucher. Le bruit de la chaise fait relever ses yeux de sa tâche et sans le vouloir, il laisse une large tâche orangée sur la feuille qui servait à son inventaire. Il lâche un juron dans un français parfait, un putain... qui sort de ses lèvres comme par réflexe, avant qu’il ne se décide enfin à éloigner les feuilles de son espace de travail. Et il regarde Mum s’éloigner quelques instants, le temps de se laver les mains et de revenir, le temps d’une affirmation qui fait s’entendre un souffle amusé, contrastant avec son visage vierge d’expression.

- Comme tu veux, répond-il en un haussement d’épaule d’apparence peu intéressé.

Et à nouveau le silence, celui qui le force à penser et à réfléchir. Il se force bien à se concentrer sur sa tâche, voilà par ailleurs la carotte entièrement épluchée. Il finit donc par se relever, grimaçant de sa jambe douloureuse, pour aller chercher la râpe qu’il avait eu la bonne idée de laisser au loin. Pour également récupérer sa canne du bout des doigts, un air amer sur la face d’être obligé de marcher avec, même en pleine nuit lorsque les douleurs se font d’autant plus ressentir.

Il revient s’asseoir à ses côtés, les jointures de ses doigts blanchies de s’agripper bien trop fermement à la poignée, et il souffle cette fois-ci, bien légèrement mais tout de même. Avant de se remettre au travail, poser la canne à ses pieds et de commencer à râper la carotte doucement. Éviter de se râper les doigts en prime.

- Il a réussi à se rendormir ? demande-t-il soudainement, les yeux toujours rivés sur sa râpe et sur ses mains calleuses à force de fouilles. L’enfant ?


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mar 11 Aoû - 15:49

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Geste mécanique.
Pensée automatique.
Combien de fois on a répété le même geste ? Avant et maintenant ?
On pourrait le faire les yeux fermés. (Mais ce n’est pas une très bonne idée de manipuler un couteau sans regarder ce qu’on fait.) Pourtant, on s’y applique quand même, comme si c’était la tâche la plus compliquée au monde.

Occuper l’esprit.
S’empêcher de retomber dans cette facilité trop évidente.
On peut bien rester debout encore dix petites minutes…

(Ça lui fait toujours un peu mal, de voir les blessures laissées par la tempête. De voir ta main qui se crispe autour de ta canne, comme si tu portais des chaînes autour de ta cheville.
Ça lui fait encore plus mal de remarquer celles qui sont invisibles. Celles qu’on tente de cacher, lui le premier. Mum ne sait pas comment composer avec ça. Il ne sait pas en parler.
Il se doute que toi non plus.
Pourtant, le silence ne vous convient pas.

Peut-être devrions-nous faire semblant ?)

Il relève les yeux vers toi, une seconde. « Oui, il s’est vite rendormi. C’est un garçon fort courageux, » un petit sourire se dessine, « et ce n’était rien qu’un gros câlin ne peut soigner. »

Tu sais, il a l’habitude des enfants qui ne veulent pas dormir.
Ceux qui ont peur de l’obscurité et du basculement dans le vide.

« Il suffit juste de montrer qu’il n’y a aucun monstre sous le lit… »

Il a l’habitude. Surtout avant, lors de l’heure de la sieste pour les petites classes.
Les petits caprices. Ceux qui sont effrayés car leurs parents ne sont pas là. Ceux qui ont encore peur du noir. Ce n’est pas si différent, aujourd’hui, finalement.
On a appris à composer avec des techniques et des manières différentes pour aider les petits yeux à se fermer sans angoisse, sans appréhender le réveil.

(Lui qui en a fait son refuge, il semble s’y connaître que trop bien en sommeil.)

« Tu sais, on m’a dit une fois, il y a longtemps, » tellement longtemps, Almace, que les chevaliers n’existaient pas encore réellement, « que les enfants ont plus de force que certains d’entre nous » (ce n’était pas exactement ça, mais l’idée est la même). « Je me dis que ce n’est pas forcément faux. »

Surtout après tout ce qu’il s’est passé.
Surtout après tout ce qu’ils ont vécu.
(Son sourire se fait un peu plus peiné.)
Peut-être qu’il n’y a qu’eux, qui méritent réellement le titre de chevaliers.

Il dépose la carotte épluchée à côté de toi. Pose le couteau. Retire son bonnet le temps de passer sa main dans ses cheveux puis dans sa nuque. Un peu de statique dans les doigts.
Lui aussi, il ne va pas tarder à se guider à nouveau dans l’obscurité, suivre les petites respirations, fermer les yeux et attendre que le jour se termine.
Comme chaque soir.
Comme chaque jour.


Résumé:
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Ven 14 Aoû - 19:54
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
léger sourire - rare chez lui, tellement rare - se dessine sur ses traits et sur ses lèvres lorsqu’on lui assure qu’il s’est rendormi, cet enfant. Lorsqu’on lui assure qu’il est courageux. Il n’en doute pas une seule seconde, Almace. Alors c’est une bonne chose, qu’il ait pu retrouver son sommeil pour la fin de la nuit. Qu’il ne finisse pas comme lui, rongé par les cauchemars si bien qu’il a fini par craindre ce qu’il pourrait pourrait voir derrière ses paupières si jamais il les fermait.

- C’est une bonne chose, assure-t-il dans un murmure, son léger sourire toujours sur ses lèvres. Quelques secondes à peine, avant qu’il ne s’efface et qu’il ne retrouve son air apathique habituel.

Il se concentre à nouveau sur sa carotte, qu’il râpe de gestes lents et précautionneux. Automatiques, désormais. Il n’a jamais été cuisinier, Almace, bien qu’il ait mis cette compétence à profit lorsqu’il est arrivé. C’est qu’il a dû s’adapter. Mais aujourd’hui, tout est automatique. Les gestes. Les paroles. Les pensées. On fait comme si. Comme si tout allait bien, on n’ose montrer aux autres ses faiblesses et ses pensées, c’est qu’ils ont bien d’autres choses à penser ou sur lesquels se concentrer.

Tout va bien, n’est-ce pas ?

Mais à ces mots que prononcent Mum. Peut-être sont-ils vrais, probablement même. Les enfants ne craignent pas le sommeil à cause des cauchemars ou des mauvais rêves, eux. Ils sont bien plus forts que nous. Ils sont bien plus forts que lui, en tout cas.

- Oui, c’est vrai... souffle-t-il d’un ton où perce une pointe d’amusement.

Mais l’amusement se change en peine, de savoir que ces enfants ont enduré des épreuves que jamais ils n’auraient dû endurer. Plus jamais ils n’auront le droit à cette enfance normale qui leur été promise avant la tempête. Et combien ont été tout simplement fauchés par cette dernière ? La dernière lueur d’amusement dans le fond de ses yeux s’éteint à cette pensée.

- [color:1184=95b3d7]Merci, fait-il à Mum lorsqu’il aperçoit la seconde carotte épluchée sous son regard.

La sienne n’est qu’à moitié râpée. Ses gestes sont lents, bien trop lents. Doucement la fatigue finit par s’insinuer jusque dans ses membres et derrière ses paupières. Avec un peu de chance - ou peut-être pas selon lui - il parviendra à fermer les yeux une heure ou deux. Peut-être moins. Il ne sait pas, c’est toujours aléatoire.

Il finit sa première carotte et saisit la seconde. Et il recommence ses mouvements lents et réguliers, toujours les mêmes. Automatiques. Comme tout, désormais. Mais il continue, ça fait du bien de se rendre utile pour les autres. Il le regarde du coin de l’œil, rapidement et sans rien dire, lui et sa fatigue aujourd’hui chronique. Un soupire sort de ses lèvres, car malgré ses insomnies il ne peut pas dire qu’il l’envie. Ce n’est là qu’une autre forme, un autre traumatisme.
Encore une fois, il reste muet à ce sujet-là.

- J’espère que ça t’ira, dit-il lorsqu’il finit d’éplucher la seconde carotte. Bien que ça lui semble comme toujours un peu faible, il y a là plus qu’assez pour nourrir une personne. Et à nouveau il se lève, direction les cuisines, pour aller chercher de quoi assaisonner, huile et sel probablement. S’il en reste encore.


Résumé:
Mum
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Mum
Mum
Lun 17 Aoû - 1:47

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Parfois, tu sais, il suffit de fermer les yeux un peu trop longtemps pour sombrer sans même s’en rendre compte. Combien de fois ça lui est déjà arrivé, à Mum ?
De ne se rendre compte qu’il dormait seulement lorsqu’il se réveille en ayant oublié où il s’était endormi ?
Seulement lorsque Arthur doit le réveiller encore une fois au milieu de la nuit, quand il s’endort ailleurs que dans son lit ?
Peu importe l’endroit. Tout devient trop confortable lorsque le sommeil l’appelle un peu trop fort. Peu importe l’endroit, même juste ici, sur la table, il en serait capable. (Peut-être parce que c’est déjà arrivé.)

Alors, il doit faire attention. Garder les yeux grands ouverts.
Sans rien pour s’occuper les mains, ça devient compliqué de résister.
Il se concentre sur tes mains à toi qui continuent de s’activer doucement.

(Des souvenirs derrière la tête. Une nostalgie qui ne semble pas si lointaine.)

Et puis—
Tu espères que ça lui ira.
Mais Almace.
Son regard alterne entre les carottes et toi qui te lèves. Il te fixe un instant.
Les sourcils se froncent une seconde alors que le regard se repose sur les carottes.
Alors qu’on se rend compte.
Qu’on a peut-être.
Oublié.
De te faire part.
D’un certain détail.

Tu espères que ça lui ira.
Mais Almace.
Tu n’as pas compris.
Ce n’est pas pour lui. (En même temps, il ne te l’a pas expliqué.)
Ce n’est pas pour lui. Ce n’est jamais pour lui—
C’est pour toi, Almace.

Il attend sagement que tu reviennes des cuisines. Que tu assaisonnes si tu en as l’envie. Que tu termines. Puis Mum remet son bonnet en place, pousse l’assiette vers toi. « En fait. C’est pour toi, » il esquisse un sourire fatigué.

C’est pour toi, Almace.
Bien sûr que c’est pour toi. Pourquoi Mum viendrait-il manger, au beau milieu de la nuit, lorsque l’appétit a définitivement décidé de le quitter ? Lorsqu’il a à peine le temps de se réveiller qu’il doit déjà retourner dormir ?

Il range sa chaise, Mum. Nettoie le couteau avant de le ranger également.
Ne laisse aucune trace de son passage.


« Bon appétit. »


(Tu as intérêt à manger, Almace.
Le gâchis de nourriture n’est plus très apprécié, de ces temps-ci. Mais il ne doute pas que tu en es le premier concerné. N’est-ce pas ?)

C’est la marche qu’on reprend. Au même rythme qu’on est arrivé. La fatigue inscrite dans chaque pas.
On se dirige vers la porte tandis qu’on hésite déjà sur la prochaine destination. On hésite entre retourner dans la chambre des enfants ou passer par la table ronde.

Et on aura le temps de s’inquiéter à nouveau demain—


Résumé:
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Ven 21 Aoû - 11:50
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
Poivre, sel, huile d’olive. Assaisonnement sommaire mais suffisant pour un plat aussi simple, car c’est qu’il apprécie faire les choses bien, Almace. Ne serait-ce que pour un plat de carottes râpées, il est vrai. Peut-être est-ce là de la coquetterie en cette période, là où il voit ses bouteilles d’huile et de vinaigre descendre à vu d’œil et sa réserve de sel, de poivre ou d’herbe en tout genre diminuer dangereusement. On pourrait se demander pourquoi il ne se contente pas du plus simple, de manger pour manger ou pour survivre. C’est idiot, mais il sait, Almace. Il connaît bien le réconfort que peut procurer au monde un repas en groupe, un repas bien fait, un repas agréable. Alors c’est de la sorte qu’il a décidé d’apporter son aide aux siens.

A travers de simples repas.
Ce n’est que bien peu de choses, selon lui.
Mais c’est le mieux qu’il puisse apporter.

Retour auprès de Mum, un filet d’huile d’olive, quelques pincées de sel et un peu de poivre. Il se rassoit désormais à ses côtés, reporte son attention sur ses feuilles d’inventaire - denrée rare les feuilles. Et voilà Mum qui à son tour se lève, sous le regard froncé d’Almace qui ne comprend pas. C’est pour toi, dit-il en commençant à partir et il soupire, Almace. Parce qu’il aurait dû s’en douter, peut-être même s’en doutait-il déjà au fond de lui.

Ils sont pareils.
Est-ce donc si étonnant ?
Pas vraiment à ses yeux.

Et pourtant, il le retient d’une interjection lancée par hasard, sans même savoir s’il s’arrêtera ou fera demi-tour. Un Hey ! ni agressif ni injonctif tandis qu’il est toujours assis. Normalement c’est d’une main sur l’épaule qu’il arrête les gens, en un geste plus paternel et amical. Mais, Mum est déjà bien trop loin, et Almace ne peut plus lui courir après. A nouveau debout et d’un simple coup de fourchette, il sépare l’assiette en deux. Et il la pointe. Du bout de la fourchette.

- Une moitié chacun, explique-t-il succinctement. Bien peu bavard, avare en mots et en paroles mais il arrive tout de même à toujours se faire comprendre. Deal ?

Parce qu’il sait d’avance que ni l’un ni l’autre ne pourrait entièrement manger cette assiette, surtout lorsque tous deux souhaitent voir leur camarade se nourrir. Mais du gâchis ? Hors de question.


Résumé:
Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Sam 22 Aoû - 22:11

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Les pensées rapidement interrompues.
Il s’en doutait, Mum, que tu n’allais pas le laisser partir comme ça.
On se connaît peut-être plus qu’on ne le pense, Almace. Peut-être que ça ne se serait pas passé comme ça si dès le début on avait chassé les malentendus.
Et alors, il pose son regard sur toi.
Sur cette assiette que tu sépares. Sur la proposition que tu prononces.
Pendant une seconde, c’est l’hésitation dont il s’empare. Il ne sait pas quoi te donner comme réponse.

« Je suis vraiment… » je suis vraiment fatigué, il allait prononcer. C’est la vérité, tu sais. Mais il comprend bien vite que s’il part, Almace, tu ne vas pas manger. Pas vrai ?

Alors, Mum, il capitule.
Baisse les bras.
Dépose tout aux pieds. Il n’y a pas à prendre un peu de recul.
Il n’y a pas à réfléchir. Il n’y a pas à poser le pour et le contre. C’est évident. C’est pour toi.

C’est pour toi.
C’est pour vous.

« D’accord. Deal, » alors qu’il revient sur ses pas, qu’il passe par les tiroirs pour attraper une fourchette et qu’il reprend sa place autour de la table.

Il n’a vraiment pas faim. Peu importe à quel point ça a l’air appétissant, peu importe à quel point il sait qu’il ne se nourrit probablement pas assez. Il fait semblant de ne pas voir tout le poids qu’il a perdu depuis ce mois de novembre qui semble si lointain. Pourtant c’est juste devant son nez.
Tu sais, Mum, il a appris à faire semblant. Il a appris à se forcer.
Sans réfléchir, parfois d’un air nonchalant. Il a appris à faire comme si ça allait.


(Tu dois connaître ça, Almace, pas vrai ?)


Les bouchées sont petites.
Lentes. Brouillées. Réduites.
À l’image de la fatigue qui l’anime encore on ne sait trop comment à cette heure-ci.

Et peut-être que Mum se rend compte que le silence n’est pas un bon ami. « Tu faisais déjà ça, avant ? Cuisinier, je veux dire, » il se doute, Mum, qu’il n’y a pas besoin d’être chef renommé pour faire des carottes râpées. Et la plupart des gens qui peuplent ce château ont depuis longtemps abandonné leur fonction passée. Alors, au fond, il se doute que la réponse sera négative.

Et il ne sait pas réellement s’il a le droit de poser cette question.
La vérité, Almace, c’est que ce n’est qu’une diversion.
Une diversion pour que, lorsque tu ne regardes pas, il pousse quelques carottes dans ta moitié de l’assiette. Pas tant pour moins manger— mais plutôt pour que toi, tu manges un peu plus.
La vérité, Almace, c’est que ça fait longtemps que Mum n’est plus sûr de savoir faire les petites conversations. Surtout lorsque la fatigue se fait si grande que même la fourchette semble si lourde.

La vérité, Almace, c’est peut-être qu’au fond, on souhaite en savoir un peu plus sur toi.
Un peu maladroitement, sans doute. Tu dois savoir, comme c’est compliqué, n’est-ce pas ?


Résumé & HRP:
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Lun 24 Aoû - 22:15
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
Il tapote l’assiette lorsqu’il commence à entendre un début de réponse négative, un début de fuite. Lèvres pincées et sourcils froncés, car si Mum s’enfuit, il ne va pas manger, Almace. Il va juste laisser ces carottes râpées sur le côté, il va les laisser pour les ressortir demain à midi pour les enfants ou les adultes, car il n’est pas du genre à gâcher. D’autant plus en cette période où la disette guette tous les jours, dès qu’une intempérie arrive avec la crainte qu’un jour le potager arrête de produire. Il a peur de l’hiver, Almace, si jamais ils ne parviennent à trouver des graines de légumes hivernaux.

Alors oui. Il met un coup sec sur l’assiette lorsqu’il le voit partir. De la manière dont - et il le remarquera bien plus tard - son frère appelait son fils lorsque ce dernier ne voulait pas manger étant enfant. Deal, finit-il par accepter alors qu’il revient à table.

Il s’assoit en face de lui, Almace. La fourchette tenue du bout des doigts, avec nonchalance et un manque évident d’envie. En vérité, il déteste faire à manger pour lui-même, il met bien plus d’ardeur à faire à manger pour les autres, pour les siens. C’est qu’il apprécie les voir dans ce reste de cantine, voir les groupes se former autour des plats et des assiettes. Peut-être que s’il était seul, Almace, peut-être ne mangerait-il tout bonnement pas. Et il fait mine. Il fait mine que tout va pour le mieux, il fait mine d’être en parfaite santé alors qu’il sait que la maladie le ronge lentement mais sûrement, sans qu’il ne le sente encore, alors qu’il sait qu’il mange trop peu, qu’il dort trop peu, qu’il se repose trop peu. Alors qu’il sait que rien ne va.

Mais peut-être qu’à force de se le répéter, lui-même finira-t-il par le croire ?

- Non, j’étais pas cuisinier, confirme-t-il après une première bouchée, lente et longuement mastiquée, comme s’il ne voulait pas réellement l’avaler.

Il a la tête ailleurs, Almace, alors il ne voit pas vraiment que Mum pousse vers lui quelques unes de ses morceaux de carottes. Il a les yeux qui commencent à piquer, les paupières qui doucement s’alourdissent. Il inspire longuement alors qu’il joue à moitié avec le contenu de sa moitié d’assiette qu’il avale bien trop lentement.

- Mais je suis sûr... commence-t-il en poussant quelques carotte du bout de la fourchette. Je suis sûr que si on fouille un peu le château, on pourrait retrouver mon nom... Ou mon ancien bureau.

Et peut-être d’autres informations mais ça, il se garde bien de le dire. Il hausse les épaules, pas peu fier du petit effet mystérieux qu’il donne là. D’ailleurs, il en profite pour vaguement pointer derrière Mum, comme s’il lui montrait justement son ancien bureau. Et dès que son regard se tourne, Almace pousse vers sa moitié d’assiette une petite partie de ses carottes râpée, sans savoir que Mum a fait exactement la même chose quelques secondes plus tôt. Et c’est qu’il serait presque content de lui, de cette petite manœuvre, de savoir - ou pas - qu’il va plus manger.

- Et toi ? fait-il, retournant alors la question. Tu faisais ça avant ? Nounou ?


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Mum
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Mer 26 Aoû - 20:51

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Tu sais, Mum il ne connaît certains chevaliers du château que dans les détails. Dans les comportements. Dans les manies. Dans ces traits que l’on pense cachés, dissimulés derrière les personnalités, derrière les mots vides nous transportant.
Mum est plus observateur que bavard. Mum ne s’arrête pas aux mots qui ne sont pas aussi sincères qu’on tente de faire croire. Mum ne s’y arrête pas, jamais. Il remarque.
Il remarque tous ses détails.
Il les note dans un coin de sa tête ou bien c’est sur les pages illisibles de son carnet qu’il les marque.
Tu fais partie de ses chevaliers-là, Almace. Ces personnes dont il ne saurait réellement dépeindre toute la personnalité mais pourtant il pourrait te décrire dans ses petits détails qui semblent si insignifiants, mais si tu savais comme ils sont importants.

Alors, tu vois, il est attentif quand tu parles de toi. Il écoute le moindre de tes mots, il s’intéresse, tu piques sa curiosité.
Peut-être par simple envie de connaître davantage de ses détails pour être moins maladroit à l’avenir ou bien par réelle envie d’en savoir plus sur toi. Peut-être bien un peu des deux.
Mais pourtant, tu donnes si peu.
Il ne sait pas, Mum, si c’est une manière de faire comprendre que tu ne souhaites pas en parler. Il ne sait pas, Mum, si au contraire, il doit insister.

Il sait que le passé peut être douloureux.
Il a ce goût-là dans la bouche chaque matin.
Il sait…
Pourtant, si tu savais comme il veut en savoir plus. Sur toi. Sur vous. Sur eux.

« Ah… ? » il suit la direction que tu pointes sans rien trouver derrière lui. Il fronce les sourcils, Mum, il n’est pas sûr d’avoir compris.

Et trop vite, c’est maintenant vers lui que tu diriges la discussion.
(Il joue avec ses carottes, dans sa moitié de l’assiette, tu sais, il a du mal quand c’est lui le sujet de la conversation.)

Il cherche après ton regard, dévie encore ton attention de ton assiette. « Pas vraiment. J’étais enseignant en maternelle. Je suppose que ça y ressemble un peu, » (il recommence à pousser les carottes dans ta moitié). « C’est comme ça que certains des enfants d'ici, je les connaissais déjà… »

Il y en a tant.
Certains qui sont maintenant adultes et d’autres qui ont quitté sa classe l’an dernier.
(Et d’autres encore qui ne sont plus que des noms ou des descriptions sur un registre trop épais.
Mais Mum ne veut pas aller sur ce chemin bien trop glissant.
Pas devant toi.)

« Tu travaillais à l’académie, alors ? Tu faisais quoi ? »

(Arrête-le, surtout, si tu ne veux pas en parler.
C’est juste que, lui, il ne sait pas parler de lui, sans s’engager dans des scènes auxquelles il vaut mieux ne pas penser.)
C’est avec une nouvelle bouchée qu’il se tait.
Il est si fatigué, tu sais.
Il aimerait se rendormir mais tu le tiens comme en otage, comme ça.
Il se dit, Mum, que s’il se force à manger plus vite, il pourra repartir rapidement – mais rien ne lui prouvera que toi aussi, tu auras terminé ton plat.

Pour une fois, il peut bien faire l’effort de chasser au loin ses envies de sommeil.
(Il remarque bien, que ta façon de manger est la même que la sienne. Au fond, tu sais, vous êtes pareils.)

Détourne encore l’attention. « Tu veux que je fasse le petit avion pour t’aider à finir ton assiette ? »

On perd un peu de son sérieux.
Peut-être que finalement, on se réveille un peu.
Et si tu lui demandes, Mum te répondra sûrement
ne fais pas attention c’est la fatigue ou
je ne sais pas ce que je raconte ou
je ne sais pas fonctionner correctement à ces heures de la nuit ou quoi d’autre encore.

On se dit, si c’est pour.
Avoir du mal.
Ensemble.
Alors autant.
En profiter pour retrouver.
Ce sourire tant oublié.

Et rendre la nuit moins compliquée pour vous deux.


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Ven 28 Aoû - 21:41
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
C’est qu’il est rassurant de constater qu’il a réussi. Réussi son petit jeu, son petit manège. Mum n’a rien remarqué, il semble même avoir capté son attention avec son air mystérieux et son vague mouvement de main. Il ne laisse rien paraître, Almace, pas même un sourire d’amusement, pas même un sourire satisfait. Il continue de faire comme si, comme s’il n’avait rien fait. Il continue de manger lentement sa moitié d’assiette, assez lentement avec derrière la tête l’idée de continuer à lui en donner en cachette.

- Enseignant ? répète-t-il comme un perroquet, les yeux rivés sur ses lèvres car il n’aime pas regarder les gens dans les yeux lors de ce genre de conversation. Et il en profite, il profite d’avoir son attention pour pousser des carottes de l’autre côté de l’assiette. Sans même se rendre compte qu’il fait exactement la même chose, Mum. Ça explique bien des choses...

Sa relation de confiance avec les enfants, le fait qu’il semble déjà les connaître. Et il se questionne soudainement, une question qui lui paraît stupide dès lors qu’elle apparaît dans son esprit.

- Est-ce que...? commence-t-il avant de se raviser. Hm non, tu es trop jeune...

Est-ce que tu as connu Charly Barthelemy ?
Mais non, Mum est bien trop jeune pour avoir eu en classe son neveu.

Almace se demande aussi parfois si quelques uns de ses élèves sont toujours là, mais il n’a pour l’instant pas eu de réponse. Il craint d’ailleurs que cette réponse soit négative, que ces jeunes ne soient plus là. Ces jeunes bien trop jeunes pour cela, eux qui avaient encore toute la vie devant eux. Peut-être leurs noms noircissent-ils encore les registres de l’université - et ceux de la morgue. Il déglutit. Il n’aime pas ces pensées.

- J’étais professeur, répond-il, ravalant son “moi-aussi” et jouant toujours avec ses carottes. Il lui en reste désormais bien peu dans son assiette. Dans le département archéologie et histoire de l’art.

Haussement d’épaule et nouvelle bouchée. Content de remarquer qu’il aura réussi à faire en sorte qu’il mange un peu plus, Mum, ne serait-ce que pour quelques carottes. Du moins, c’est ce qu’il croit et autant le laisser avec cette conviction, il ne pourra que mieux en dormir cette nuit. Il lâche tout de même un petit sourire à la fois amusé à la fois satisfait lorsque la remarque parvient jusqu’à lui. Il est bien rare de le voir sourire, encore plus de le voir sourire d’amusement.

- Si je dis oui, tu le feras ? demande-t-il donc d’un ton plaisantin, rentrant ainsi dans son jeu. Je pensais que j’avais passé l’âge pour ce genre de chose.

Il pouffe une dernière fois avant de mettre un dernier coup de fourchette dans son assiette, ayant déjà bien trop mangé à ses yeux.


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Mer 2 Sep - 19:43

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Il se demande, Mum, ce que tu souhaitais lui demander.
Il est trop jeune, Mum, mais pourquoi ? Est-ce qu’il aurait pu connaître d’autres détails de toi ?
Peut-être des visages qui auraient pu passer dans sa classe ses dernières années ?
Mum mentirait s’il disait qu’il se souvenait de tous les enfants qu’il a croisé. Il y en a certains qu’il a oublié, d’autres qui l’ont bien plus marqué. Mais parfois, il suffit juste d’un nom pour se remémorer.

Mum, il n’a pas insisté.
Il n’insiste jamais.

Il s’amuse un peu de vos anciennes fonctions similaires mais pourtant si éloignées dans les années à éduquer. Tu évoques des sujets qui peuvent, pour certains, sembler si ennuyant mais Mum tu sais si tu lui en parlais, il pourrait s’y intéresser pendant des heures sans s’en lasser.
Il sait écouter.
Si tu as envie, un jour ou une nuit, n’importe quelle heure, si tu veux discuter.

Et puis, c’est finalement un sourire qui s’est dessiné.
C’est absurde, il le sait.
Mais ces mots, les taquineries, elles tombaient tant des lèvres par le passé. Maintenant, c’est comme oublié. C’est comme se redécouvrir dans les heures couvertes d’obscurité.

« Qui sait ? »

On n’est jamais trop vieux pour être des enfants.
(C’est ce qu’il répétait, à chaque fois qu’on lui disait qu’il était trop gamin, qu’il était lourd, qu’il ne se comportait pas comme un adulte, c’est ce qu’il répétait il y a déjà longtemps. Pourtant, tu vois, depuis novembre, il s’est fait trop sérieux finalement, Mum, il s’est fait trop adulte, il a perdu les sourires enfantins et les rires insouciants.)

Et, Almace, finalement, la victoire ce soir, ce n’est pas tant d’avoir su te faire manger une moitié d’assiette mais c’est plutôt le sourire qui s’éclaire sur ton visage si souvent fermé.
C’est tout ce qui compte pour lui, tu sais.
C’est tout ce qui a toujours compté—

Il y a les dernières bouchées.
Et la fourchette qu’on pose sur l’assiette maintenant vidée. La main qu’on passe sur le visage.
Et Mum, tu sais, il est si fatigué, épuisé, éreinté et il est resté debout bien plus longtemps que les autres nuits alors finalement, l’idée de devoir se lever et traverser le château et remonter les escaliers jusqu’aux chambres, ça le fatigue davantage.
(Le sable dans les yeux et la statique dans les doigts, les épaules qui ne savent plus rester droites et la nuque douloureuse, les pensées qui se font trop silencieuses et tu sais quand on est fatigué si fatigué n’importe quel endroit devient si confortable.
Même une simple table.
)

Alors, tu vois, Mum il avait déjà croisé ses bras sur le bois. « Tu me laisses dormir ici, un peu, juste une petite heure, si je te promets que je ferai la vaisselle demain ? Ou pendant une semaine, c’est toi qui vois… »

Il n’attend pas ta réponse que c’est déjà la tête qui se cache entre les tissus du manteau et le bois de la table. La nuque qui rechigne encore mais l’idée de s’endormir est bien plus agréable.
(Et tu apprendras, Almace, qu’il n’y a pas besoin de le laisser dormir sur la table pour qu’il fasse la vaisselle sans que tu lui demandes. Il le fait déjà, après tout.)


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Dim 6 Sep - 14:41
L'essence d'un briquet qui se fait rare
Ft. @Mum
Qui sait ? Il pouffe, mais il s’agit plus là d’un souffle qui s’échappe de ses narines, d’un simple mouvement d’épaules qui les fait se soulever en un geste compulsif. Et d’un sourire. L’un de ses si rares sourires. On retrouve là un peu de son lui d’avant, d’avant la tempête. Cet Etham qui parfois semblait rester coincé dans l’adolescence, en compagnie de son jumeau tout aussi taquin. Cet Etham qui a plus de cinquante s’amusait encore à se faire passer pour son frère. Cet Etham qui avait le rire bien plus facile et communicatif qu’aujourd’hui. Cet Etham qui est mort sous les ruines du toit qui lui ai tombé sur la tête. Etham n’est plus. Ne reste qu’Almace.

- Qui sait ? répète-t-il donc à demi amusé.

Il pique une dernière son assiette, les quelques carottes qui restent là. Le plat est désormais totalement vide, il aura mangé mais Mum aussi, alors ça lui suffit. Il pose sa fourchette et regarde son assiette puis ses feuilles d’inventaire. La fatigue qui doucement l’accable et sa vue qui baisse, le voilà qui ne parvient plus à y lire correctement. Peut-être devrait-il aller dormir, ne serait-ce qu’une heure ou deux ?

Mum semble bien parti, par ailleurs. C’est ce qu’il comprend rapidement lorsqu’il le voit s’allonger à même la table comme pourrait le faire un étudiant le vendredi matin qui n’a pas encore pu récupérer de sa nuit du jeudi, ou un étudiant qui se contente de faire acte de présence. Il souffle un peu, Almace, non pas du comportement mais de l’idée qu’il pourrait si aisément se coincer le dos de la sorte. C’est bien là ce qui lui arriverait s’il restait dans cette position des heures durant - des heures oui, car il ne croit pas un mot de Mum lorsqu’il lui dit qu’il va se reposer les yeux à peine soixante minutes. Peut-être est-il un peu jaloux, parce qu’il se doute que Mum n’est pas encore sujet à ce genre de douleurs.

- Tu veux que je vienne te border pour t’aider à t’endormir ? qu’il demande sur un ton bien trop sérieux. Seul la similitude entre cette phrase et celle prononcée plus tôt par Mum aide à comprendre la moquerie sous-jacente.

Il récupère l’assiette et les couverts, sans vraiment prendre en compte les dernières paroles de Mum, celles qui lui assuraient qu’il la ferait, cette vaisselle rapide. Il le sait de toute façon, Almace, que Mum n’a pas vraiment besoin de son aval pour qu’il la fasse. Mais cette fois, il dépose l’assiette et les couverts dans un bac rempli d’eau grasse avant de repartir vers la table pour y prendre ses feuilles d’inventaire. Il soupire en le voyant déjà à moitié endormi et il n’est plus un enfant, Mum, il n’est plus assez petit et léger pour qu’il puisse le porter jusque dans son lit. Comme il le fait parfois pour ces enfants qui se relèvent ici la nuit. Comme il le faisait pour son neveu lorsqu’il était encore enfant et qu’il s’endormait devant la télévision.

Il soupire à nouveau de le voir dormir dans cette position.

- Sûr qu’un lit ne serait pas plus confortable ? lui souffle-t-il, alors dans l’encadrement de la porte sur le point de lui-aussi quitter la salle et remettre son inventaire au lendemain. Qu’importe... Bonne nuit, Mum.

Et le voilà qui s’engage dans les couloirs sombres du château.
Jusqu’au lendemain, où il se réveillera une nouvelle fois trop tôt.


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Mar 8 Sep - 21:18

La ville parée de lumières fortes et colorées Le froid de l'éther halogéné Deux heures du mat' mais je ne m'endors toujours pas Tout change si vite autour de moi L'essence d'un briquet qui se fait rare Et l'intérieur écorché de mon estomac
Il sait, Mum, il sait très bien qu’il va regretter. Quand il va se réveiller.
Comme toutes ses fois où il s’endort dans ses endroits qui ne sont pas faits pour dormir.
Dans les escaliers ou les couloirs ou les buissons dehors et parfois les placards à balais— quand il y pense il pourrait en rire. Mais ce n’est que le corps engourdi et douloureux qui l’accueille chaque fois que les yeux, il doit les rouvrir.

Il sait que ce sera la même histoire ce soir.
Almace, tu ne devrais pas le laisser dormir ici, mais si tu lui dis de bouger, Mum ne va pas vouloir.
Il se fait un peu trop têtu lorsqu’il a cette trop forte envie de se laisser appeler par le noir.

Mais pourtant, tu sais, c’est un sourire caché derrière les bras qui s’est dessiné. « Si je dis oui, tu le feras ? » (tu vois, lui aussi, il sait t’imiter.)

Et il a déjà fermé les yeux, se laisse bercer par les derniers bruits. Tu sais, Mum, il sait autant dormir dans la lumière que dans les sons et parfois ça l’aide à s’éteindre plus vite la nuit. Alors, il ne sait pas s’il a réellement entendu tes mots plus tard ou s’il les a imaginé, déjà à moitié en train de rêver— mais il a été incapable de te prononcer la moindre parole, agitant la main dans un signe de négation, simplement.
Un mmh étouffé pour te souhaiter une bonne nuit à toi également.

Et il.
S’est.
Laissé tomber.
Une nouvelle fois.
Dans cette facilité.
Dormir.
Dormir.
Dormir.
Comme s’il n’avait.
Plus le temps.
D’être réveillé.
(Alors qu’en vérité—
⠀⠀⠀il n’a plus le temps de dormir.)

Plus tard dans le noir, il n’a pas reconnu la silhouette qui l’a doucement secoué.
Pourtant il a bien reconnu la voix qui l’a réveillé. Demandé de bouger. D’aller se trouver un endroit plus confortable. Plus confortable d’une simple table.
Alors, c’est ce qu’il a fait.
Avec pour toi, Almace, une dernière pensée.
En espérant que tu as su fermer les yeux, après.

Il espère, Mum, qu’il a su rendre ta nuit moins compliquée.
C’est tout ce qu’il souhaite ici— votre bien-être, à tous, peu importe derrière quel surnom on cache la vérité.

Peu importe qui on est.
Peu importe qui on était.
C’est.
Tout ce.
Qu’il souhaite…


Résumé & HRP:
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