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pockets full of stones

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Luciérnaga
no glasses who dis
no glasses who dis
Métier ferrailleur
Avatar lance (voltron, par asterein / dee-woo (art), séraphin, anakin uwwwu)
Luciérnaga
Luciérnaga
Jeu 30 Juil - 22:48
the overflow
j'ai des rêves qui prennent vie et je crois qu'on appelle ça des cauchemars mais j'ai peur de mettre des mots dessus parce que ça les rend réels et oh tu vois d'habitude je ne pense pas si vite je prends mon temps je respire j'ai de quoi reprendre mon souffle mais aujourd'hui pas aujourd'hui ! je n'ai que des pensées renversées et un cerveau balancé dans un lavomatic ça tourne ça tourne et peut-être qu'à un moment vont-elles se purger ces idées mal placées ces souvenirs qui ne veulent pas se laver oh laissez-moi par pitié je ne veux que dormir balayer les cernes sous mes yeux enlever le cafard de ma peau la laisser sécher au soleil et la reprendre quand elle sentira bon la vie et entre temps j'essaie de dormir mais j'ai des rêves qui prennent vie et je crois qu'on appelle ça des cauchemars
oh si vous saviez
il n'y a que l'effroi qui arrive à me calmer
quand je revois du bout de mon crayon
des yeux laiteux et des peaux grisées
des draps en-dessous de ce que je n'ai pas besoin de voir
des formes inhabituelles pour un corps humain
l'interdiction que j'impose à mon imagination mais
j'ai trop d'affect oh je me laisse aspirer à chaque fois quand je les vois c'est plus fort que moi je ne peux pas m'empêcher de me demander qui es-tu d'où viens-tu où allais-tu quels étaient tes rêves de quoi as-tu été fier qui aimais-tu et qui t'aimais comment t'as fini ici sur cette table aussi froide que toi comment ton cœur s'est arrêté comme est-ce que je peux empêcher le mien de se déverser
je revois tous les visages
dans mes rêves
ils prennent vie mais ils sont morts
alors quand je croise ton regard
tes pommettes saillantes ton nez droit tes oreilles rougies tes cheveux poivre et sel ces sillons sur ta peau les sourcils broussailleux le cou large et les épaules imposante oh je revois
le drap
blanc
et sang
tu bouges
tu respires
(inspire, expire)
ce n'est pas possible
c'est mon esprit qui refuse parce que je me rappelle exactement très exactement je peux te le dire oh tout ce que j'ai vu les moindres détails et tu sais comment je sais ? je sais parce que j'étais à côté de toi pendant des heures pour bien tirer ton portrait ah tu sais, tu sais j'ai recommencé parce que je voulais mettre un peu de vie alors je t'ai imaginé en train de sourire j'ai vu dans mon esprit ce que ça pouvait faire mais dans mes rêves (tu sais tu sais ceux qui prennent vie) tu ne fais que mourir
et pourtant

ici
devant moi
je ne comprends pas
et probablement toi non plus quand je me plante là que je te vois que mes yeux laissent entrapercevoir la folie derrière eux quand ma respiration se fait sifflante et qu'elle commence à vaciller c'est pas sa faute c'est ma matière grise elle est trop occupée à tout réfuter plutôt qu'à tout faire fonctionner alors j'ai envie de crier et j'ai la bouche qui s'ouvre mais il n'y a rien qui n'en sort, même pas un souffle, même si j'ai mis une virgule dans mes pensées oh si tu savais
ma poigne sur ton épaule à saisir tout ce qui peut bien t'habiller et je sens la chaleur sous le vêtement
tu étais
si froid
glacé oh je dois bien avouer je n'ai pas pu résister j'ai doucement caressé ton visage j'ai prié j'ai tellement prié j'ai tout fait pour te rassurer te dire que ça allait aller
j'ai pleuré
je pleure
cassé
j'arrive plus à penser




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Dim 2 Aoû - 22:43
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Doucement la neige tombe. La neige de mi-janvier, celle qui crisse sous les semelles des chaussures et dans laquelle on laisse des traces de pas. Et dans laquelle il glisse, Almace. Dans laquelle il glisse avec la jambe boiteuse sur laquelle il se traîne depuis son réveil et son arrivée parmi ce groupe. Voilà à peine plus d’un mois qu’il s’est réveillé, un mois qu’il se plonge dans le travail afin de ne pas trop réfléchir, afin de ne pas trop penser. Penser à tout ce qui se passe ici, tout ce qu’il ne comprend pas.

Penser à lui.

Lui son double parfait, des heures à agoniser sous ses yeux. Tout ceci lui semble encore n’être qu’un lointain cauchemar, un rêve, un évènement qui ne s’est pas réellement déroulé. Et pourtant, il l’aura cherché parmi les décombres, parmi les ruines, parmi les autres groupes, les autres personnes. Jusqu’à ce que ses recherches le mènent à l’hôpital, à voir ce portrait de lui en compagnie de tant d’autres inconnus sans prénom. Celui de sa belle-sœur en faisait également partie. Les voilà désormais tous-deux nommés et identifiés, les numéros sur leurs tombes ont été effacés et remplacés. Almace y a déposé une petite pierre plus tôt dans la journée, la première de ce qui deviendra par la suite un petit tas de cailloux. Il n’aime pas les fleurs sur les tombes, Almace, c’est bien trop vivant.

Il ne croit plus en Dieu.
Ni au Paradis.

Il rentre du cimetière, il est resté des heures devant cette croix. Il a fixé la bulle main tendue vers elle, désormais sa seule famille se trouve à l’extérieur. Il n’a pas réussi à traverser, alors il est parti. Sa jambe le fait souffrir, mais c’est toujours bien moins pire que le reste. Pourtant il garde sur son visage son air neutre et détaché, bien plus détaché qu’il ne l’est réellement. A-t-il envie que les autres sachent ? Qu’ils sachent qu’il vient tout juste de retrouver celui qu’il cherchait depuis son réveil ? Qu’ils sachent que les doutes qui grandissaient en lui se sont brusquement confirmés aujourd’hui même ? Non. Ne rien laisser paraître. Ils n’ont pas besoin de ça, ils ont déjà tous bien assez de problèmes à gérer.

Le château enfin apparaît dans son champs de vision. Et un enfant qui le fixe d’une manière étrange. Un enfant qui n’est peut-être - sûrement - plus si jeune mais il semble être un enfant dans les yeux d’Almace. C’est qu’il n’a pas l’âge de son neveu, songe-t-il une pointe au cœur alors qu’une main s’agrippe violemment à son épaule. Un sursaut soudain d’une réaction imprévisible, il pleure cet enfant en proie à une véritable crise de panique.

- Hey petit ? demande-t-il de la voix rauque typique de ceux qui ne parlent que rarement. Il l’appelle petit parce qu’il est infiniment plus jeune que lui, un enfant, un gamin comme ceux pour qui il prépare les repas entre les murs du château. Il pose sa main libre sur la sienne qui serre son épaule, qui s’enfonce dans ses chairs, qui commence doucement à lui faire mal. Tu vas bien ?


Résumé:
Luciérnaga
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Métier ferrailleur
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Luciérnaga
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Jeu 6 Aoû - 20:01
what the wather gave me
j'arrive plus à penser
c'est comme si c'était un peu cassé ; et alors j'arrive plus à respirer et alors j'arrive plus à compter et alors j'arrive plus à phraser et alors j'arrive plus à imaginer et alors j'arrive plus à nier
je ne sais même pas si c'est du déni mais tu sais
j'ai l'impression de regarder le monde depuis le dessous des vagues
il est flou
et surtout
très lourd
et la pression sur ma poitrine inspire expire au rythme d'une lune en forme d'étoile (lointaine, mystique, étrangère, peut-être déjà morte au moment où j'en vois les couleurs oh malheurs) on dirait le rythme de la nature de l'absolu et moi je me laisse ballotter oh si tu savais combien de fois j'ai voulu arrêter
sans jamais y arriver
on n'est pas braves
c'est pas vrai
il faut arrêter de mentir
de tout sacraliser dès que ça fait mal d'en parler
c'est juste triste et moche et horrible oh si terrible
la pandémie d'une vénération
les symptômes d'une génération
le faute de la prolifération
et de ne plus comprendre le but des choses.
pourquoi t'es là ?
tes deux jambes solides et ton épaule pas déboîtée oh pas comme avant quand elle glissait sans cesse de la table tu sais au début je prenais le drap pour remettre ton bras avec le reste mais au fur et à mesure ça tombait comme un pendu et j'ai pas pu
je sais que c'était la gravité mais à chaque fois ça me faisait sursauter oh j'ai envie de croire au miracle même si ça me détruirait (la preuve) mais non c'était juste la terre qui te rappelait à la terre et je crois que quand tu commençais trop à pourrir on t'a mis au feu comme tous les autres
j'aurais voulu y mettre mes dessins
insuffler du cadré dans la vie sauvage du bûcher
laisser des traces de tout ce que vous étiez
encore prêt à refuser que vous étiez
que vous êtes
mort
s
et pourtant si incapable de le faire
et pourtant si capable de le dire
concept étrange de celui de la non-existence
et je me recoupe dans mes concepts mathématiques parce que
c'est plus facile de parler d'hypothèses nulles rejetées avec un risque alpha
que de dire que, vraiment, il n'est plus là
il y a des tempêtes qui me hurlent
comment peux-tu faire ça ?
accuser un fantôme de son propre trépas
je n'y arrive pas
ma compassion s'est déversée en fontaine, en rivière, le long de mes quinquets
j'arrive plus à penser




Spoiler:
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Sam 8 Aoû - 15:02
Pockets full of stones
Ft. @Luci
C’est une question stupide, voilà la réflexion qu’il se fait après coup, à peine une dixième de seconde après que les mots ne soient sortis d’entre ses lèvres. Le garçon panique, pleure, hyperventile. Il les connaît bien ces crises de panique désormais, il n’est plus si rare que l’un des enfants ne finissent par craquer dans l’enceinte du château. Les réveils en sursaut, les cauchemars, les cris et les pleurs. Tous ces bruits qui animent aujourd’hui la nuit, il ne les connaît que trop bien. Lui-même cauchemarde dès lors qu’il parvient à fermer les yeux et à trouver le sommeil.

Vous êtes mort et si seulement, aurait-il bien envie de répondre mais il parvient à arrêter les paroles sur le bord de ses lèvres, il mord l’intérieur de sa joue pour ne rien dire, ne pas faire savoir, ne pas montrer ses pensées et ses faiblesses. Mais sa main soudainement se secoue en un spasme trop peu contrôlé alors que ces mots résonnent dans son esprit.

Si seulement.
Moi.
Pas lui.


- Je ne suis pas mort, se contente-t-il d’annoncer avec un ton trop serein, trop calme. Trop artificiel. Regarde.

Il détache sa main de la sienne, la sienne qui continue à enserrer son épaule. Mais il ne dit rien à ce propos, malgré les doigts qui doucement s’enfoncent dans son articulation. Il reste devant lui quelques secondes, debout et respirant. Son cœur bat encore, son sang coule encore dans ses veines, il sent d’ailleurs ses pulsation résonner dans sa tête et dans son cou. Il voudrait détourner les yeux et s’enfuir loin de ce mensonge.

Pourtant c’est à son tour de venir lui saisir l’épaule.
Doucement, presque tendrement.

- Regarde. Je suis en vie.

S’enfuir loin de ce mensonge. Il soupire un court moment en fixant cet enfant secoué de tremblements et de pleurs, qui peine toujours à récupérer son souffle.

- Assieds-toi, lui enjoint-il dans un murmure, la prise autour de son épaule momentanément raffermie le temps qu’il le force à s’asseoir sur le muret qui les sépare encore de l’ancienne faculté. Qu’importe la neige et qu’importe le froid, il ne faudrait pas que ce garçon ne s’écroule dans la glace.


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Luciérnaga
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Luciérnaga
Luciérnaga
Mar 11 Aoû - 23:16
what the water gave me
j'arrive plus à penser
qu'est-ce qui prouve qu'on est plus là ?
c'est déjà le chaos tout partout alors
j'aurais aimé dire que la mort ça ressemble à une pierre tombale avec un nom qu'on comprend aux deux premières lettres
j'aurais aimé dire que la mort c'est s’asseoir dans le salon et se rendre compte que la radio n'est pas allumée comme d'habitude et sentir le silence balayer ses veines
j'aurais aimé dire que la mort c'est lire une phrase, penser à quelqu'un et oublier des détails sur le visage quand il revient dans la mémoire
j'aurais aimé dire que la mort c'est ne pas savoir quoi dire quand ça nous arrive
et ça c'est un peu vrai oui, mais ici, je vous le dit
la mort c'est un registre avec des noms qu'on inscrit
la mort c'est quelqu'un de moins à nourrir à sauver à guérir
la mort c'est quelque chose qui parasite ça se passe comme ça d'un corps à l'autre je te jure c'est la mort qui va me faire mourir parce qu'elle reste au fond de ma tête et au-dessus de mon sommeil et au-delà de mes espoirs elle encercle tout
jusqu'à ma vue mon odorat mon toucher
on dirait qu'elle n'en a jamais assez ; on disait que bientôt on aurait été immortel à avoir nos esprit dans des clés usb et j'ai toujours été contre mais vraiment,
maintenant,
je me demande.
bien sûr qu'un fantôme ne sait pas qu'il en est un,
surtout quand on lui parle quand on lui tient l'épaule quand on a tant d'émotions à lui donner
tu mens
tu mens parce que sinon ma logique ne fonctionne plus et ce n'est pas possible laisse-moi encore le reste de sanité qui s'accumule si peu au fond de ma cage thoracique oh laisse-moi encore me dire qu'il y a des choses immuables qu'on ne changera pas le monde des morts et des vivants comme on a déplacé les baleines de l'eau à l'air
je crois que je m’assois je ne sais pas vraiment je crois que l'atmosphère n'a plus de quoi me porter j'ai trop de fardeaux qui s'amoncellent et j'ai l'impression que tout ce que je pensais
tout ce que je craignais
tout ce que je désirais
est vrai.
la mort, c'est tout sauf ce qu'on croit que c'est.
vous êtes morts.
je le sais parce que j'ai tenu ton poignet comme si je pensais que le pouls pouvait redémarrer soudainement je sais parce que ton visage n'a pas bougé pendant tout le temps qu'il me fallait pour dessiner ton portrait je sais parce que ton numéro a été ajouté au registre à côté de mon dessin je sais parce que tu reviens chaque fois dans mes rêves et souvent je me dis que c'est parce que je veux que tu existes encore quelque part
tu es mort
mais qu'est-ce que ça veut dire ?
moi je sais plus parce que tu vois,
je croyais que la mort c'est s’asseoir dans le salon et se rendre compte que la radio n'est pas allumée comme d'habitude et sentir le silence balayer ses veines
je croyais que la mort c'est lire une phrase, penser à quelqu'un et oublier des détails sur le visage quand il revient dans la mémoire
je croyais que la mort c'est ne pas savoir quoi dire quand ça nous arrive
mais non,
non.
parce que ça arrive toujours aux autres.




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Mar 18 Aoû - 14:53
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Qu’il peut être difficile de vivre une crise de panique. Il le sait, Almace, et il le voit auprès de ces enfants qui désormais vivent dans ce château. Il le vit lui-même les nuits de cauchemars, c’est pour cette raison qu’il dort aujourd’hui bien peu. Il n’est pas rare que les pleurs de ces âmes perdues résonnent entre les murs et dans les couloirs qu’il arpente seul une fois le soleil depuis longtemps couché.

Il le sait alors c’est un regard triste qu’il lance à ce jeune homme. Il voit bien qu’il ne parvient ni à le comprendre, ni à se calmer quand bien même il s’assoit avec docilité et conciliance. Et il panique, pleure, tremble. Et il répète, une nouvelle fois comme si Almace ne faisait que lui mentir à travers ses gestes et ses mots. Vous êtes mort. Mais ce n’est toujours pas le cas, malheureusement. Alors il lui serre un peu plus l’épaule, Almace, avec peut-être l’espoir au fond de lui que ce geste simple pourra le ramener sur terre. Par un quelconque miracle.

- Eh, regarde-moi, lui enjoint-il doucement. Regarde-moi. Je ne suis pas mort.

Contrairement à bien d’autres.
Collègues et amis, frères et sœurs, père et mère, fils et filles.
Mais pas lui. Lui, il est bien vivant. Lui, il essaye de se rendre utile comme il le peut pour venir en aide aux enfants tels que lui, qui pleurent et qui paniquent depuis le passage de la tempête.

- Qu’est-ce ce qui te fait dire que je ne le suis pas ? en vie.

C’est qu’on n’est que bien peu de choses, désormais. Mais en vie, ça il peut affirmer qu’il l’est, contrairement à ce qu’il souhaiterait. Ce qu’il souhaiterait, être à la place de son frère car si l’un d’eux devait rester en vie, ça aurait dû être lui. Lui qui avait une famille, lui qui avait un fils en dehors et lui qui avait une vie qui n’était pas déjà sur le fil.

Tout ça, envolé.
En quelques secondes à peine.
Lorsqu’il a vu la lueur de vie s’éteindre.
Dans le fond de ses yeux si semblables aux siens.

- Je ne suis pas mort, répète-t-il donc. Bien des gens ne sont plus, mais je ne suis pas mort.


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Luciérnaga
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Luciérnaga
Luciérnaga
Lun 24 Aoû - 20:36
corner of my minds
est-ce qu'on s'en souvient ? de ce qu'il y avait avant ? quand on passe les portes, quand on se dirige vers le tunnel de lumière, quand on plonge dans l'eau ?
si oui, alors peut-être qu'on y est vraiment déjà
dans cet entre monde
cet entre deux
à l'interface entre la surface et l'ailleurs ; qu'est-ce qu'on peut
bien en faire ?
l'oxygène si proche et pourtant impossible à respirer
si t'es de retour, est-ce que ça veut dire qu'il y a eu une erreur ?
d'adresse de livraison de termination
est-ce qu'ils ne savent pas quoi faire de toi ? dis-moi quels sont tes tord tes miracles tes joies tes bonheurs tes tristesses ; qu'est-ce que tu détestes en ton âme et qu'est-ce qui te rend fier d'être toi
qu'est-ce que t'as fait pour les autres qu'est-ce que tu voulais faire hier et qu'est-ce que tu fera demain ?
chevalier, hein
l'humanisation des anges, s'il on devait en tirer le portrait
une épée à la main, à chaque fois différente, pour des rois aux biens jolies tables
la main est un davier
elle va, à défaut du fond de ma bouche, jusqu'à toucher mes os
c'est froid
d'en extraire la vérité
je t'ai vu parti d'ici
loin -je ne sais pas où tu es allé, ne me demande pas
je n'aurais que des mensonges et mes espoirs à te donner
à la morgue pendant des heures à fixer la moindre de tes ridules
à imaginer les sourires qui les ont creusées
les années qui les ont doucement ciselées
comme des sculpteurs transparents, invisibles, oubliés
le temps est un artiste
tu n'avais pas de nom.
pas d'identité sauf celle que j'ai gravé dans le papier
pas de famille assez réveillée pour venir te chercher
pas d'amis assez déterminés pour venir regarder
je les comprends, tu sais
moi aussi, je ne voulais pas être sûrs que c'était réel
et pourtant, je sais que j'ai vu
le mur trembler
les pierres s'effondrer
ma mère crier
(je ne l'ai jamais entendue)




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Invité
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Jeu 27 Aoû - 11:40
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Que la vie peut être étrange.
La mort aussi. Sûrement.
Mais cela, Almace n’en sait rien.

Il a des souvenirs, à la fois flous et précis. Il revoit encore les yeux de son frère s’éteindre lentement après des heures d’agonie lorsqu’il ferme les paupières. Il entend encore ses râles et ses soupires lorsque le silence de la nuit l’oppresse. Il entend encore le vent souffler au-dessus d’eux, la pluie battre le bois et les tuiles, le froid s’insinuer dans ses vêtements et sous sa peau. Le reste, il l’a oublié. Il a oublié sa propre douleur, sa jambe écrasée, ses cris, ses pleurs, sa peur, son stress, la suite, la fin. Il ne s’est réveillé que cinq semaines plus tard, comme un retour à la vie miraculeux là où il aurait préféré rester mort. Et c’est encore une question qui plane au-dessus de sa tête : comment a-t-il fait pour survivre ?

- Tu m’as vu...? questionne-t-il, sourcils froncés et sans comprendre. Pas maintenant. Pas encore. A la morgue...?

Il répète car la logique n’a pas encore traversé son esprit, il lui faudra encore quelques secondes - peut-être deux ou peut-être cinq - pour qu’enfin la connexion se fasse. Il n’avait pas de nom. Mais désormais, Almace peut lui en donner un. Il peut donner un nom à cet enfant. Une explication. Car il n’est toujours pas mort, Almace. Ce n’est pas lui l’homme sans nom qu’il a vu à la morgue. C’est Wilhelm.

Il déglutit en y songeant, car lui n’a pas pu le voir à la morgue. Enterré probablement des semaines avant son réveil, car on ne pouvait décemment pas le laisser là. Enterré aux côtés de sa femme, car s’ils ont été retrouvés dans la même maison c’est qu’ils devaient avoir un lien, n’est-ce pas ? Il revoit leurs tombes, Almace, situées au milieu de tant d’autres.

Et il s’accroupit difficilement.
A hauteur de son visage.

- Eh, eh... il accentue légèrement sa prise autour de son épaule, comme pour essayer comme il le peut d’attirer son attention. Eh, ce n’était pas moi. Ce n’était pas moi, qu’il répète doucement. C’était mon frère. Mon frère jumeau.

La voix qui brusquement se brise à ses mots. Car encore jamais il ne les avait prononcé, à la recherche de sa moitié d’âme tout ce temps, encore dans le déni malgré cette certitude au fond de lui. Mais désormais, il sait, il connaît cette réalité qu’il a longtemps voulu fuir. Alors sa voix se brise et sa boule dans le fond de sa gorge grossit. Il inspire longuement, quelques secondes de silence.

- Il s’appelait Wilhelm, souffle-t-il.

Un murmure. Un souffle.
Et le passé.


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Luciérnaga
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Luciérnaga
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Sam 5 Sep - 0:04
crossing over each other
ça s'est passé en une seconde
tous ceux qui disent que ça dure une éternité c'est
faux et vrai
parce que le temps reste le temps et il faut à un mur qu'un peu de quatrième dimension pour s'effondrer
et parce que l'esprit utilise trop la mémoire et que certaines images s'impriment comme de vieux polaroïdes
un peu floutés
incertains
dépassés
peut-être est-ce pour le mieux je
ne sais pas si j'aurais réussi à dormir avec
une impression écran de haute définition
je commence à douter de son visage
j'ai vu trop d'hématomes pour ne pas les imaginer sur ses joues
à la place, j'ai des ecchymoses sur mes tempes, comme des bouquets d'hommage
comme un miroir à travers les dimensions et je me dis
si tu n'es pas ici
c'est que tu es allée au paradis.
je crois que c'est le seul genre de pensées qui me fait encore tenir debout et
toi, là, devant moi
revenu d'ailleurs
j'arrive pas à me concentrer
à refuser toutes ces émotions désemballées, désemparées
qu'importe tes mains qui me serrent et les yeux qui me cherchent
je ne vois que les siens
elle savait et
c'est passé si vite
je n'espère qu'une seule chose :
qu'elle n'a rien (res)senti
pas de douleur
pas de tristesse
pas de remords
et toi ? qu'est-ce que tu lui souhaites, à ton frère ?
est-ce que tu crois qu'il est au paradis ? peut-on louer les enfers pour son sang ?
dois-tu veiller après ses enfants ? après ses possessions ? après ses rêves ?
est-ce que sa mémoire t'oblige à
ne pas devenir fou ?
est-ce que tu as l'impression
d'échouer
de le décevoir
de l'abandonner
à force de trop le manquer ?
et moi je pleure
beaucoup
il y en a partout oh mes yeux rouges mon nez coulant
c'est la pire beauté et le meilleur cauchemar, de celui d'avoir de sentiments si puissants
si on avait été ailleurs - dans une autre vie ?
j'aurais dit des choses sensées, des choses prêtes à réparer ton cœur doré
mais je n'ai que mes sanglots, et un peu de peine à partager
tout ce qu'il me reste je l'ai entre mes doigts (de l'air)
je viens le comprimer entre nous, le faire fuir pour qu'il ne puisse plus nous séparer
pour qu'on réussisse à se parler




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Jeu 10 Sep - 11:29
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Comment peut-on penser que l’on serait mieux de l’autre côté ? C’est bien ce qu’il craint d’entendre si jamais il fait part aux autres de ses pensées, de ses sentiments et de ses sensations. Car qui de lui ou de Wilhem aurait dû survivre ? Qui ? Le raté sans famille, avec un poste sur le fil et atteint d’une leucémie qui doucement l’empoisonne à mesure que passe le temps ? Ou celui qui avait femme, enfant et encore toute sa vie devant lui ? Il se reproche encore de ne pas être celui qu’ont épargné les décombres, d’être celui qui miraculeusement a survécu à la catastrophe. Souvent il pense à Charly, son neveu à Portland, aujourd’hui seul et orphelin sans peut-être qu’il ne le sache. Souvent il pense qu’il devrait retourner sur les ruines de la maison de son frère, y récupérer les souvenirs et les photographies.

Mais il n’ose pas, Almace.
Retourner sur ce lieu qui a vu mourir son frère.

Alors il reste ici dans ce château, errant comme un fantôme parmi d’autre, d’autres que l’on repère désormais en un regard comme s’il était aujourd’hui plus facile de se comprendre sans les mots. Et c’est ainsi qu’il le voit ce garçon. Un autre garçon qui a regardé la mort droit dans les yeux, qui l’a vu faucher et s’enfuir en compagnie de proches, d’amis, de familles. Qui donc a-t-il vu s’éteindre sous ses yeux ? Il se pose peut-être la question, Almace, mais il n’irait pas la formuler à haute-voix. Car peut-être est-ce là une chose qu’il souhaiterait garder pour lui seul, peut-être est-ce là un souvenir qu’il ne faudrait pas trop raviver. Trop tôt, trop fort.

Déjà ravivé ?

Il ne lui rend son geste qu’après peut-être quelques secondes de surprise, toujours accroupi douloureusement sur sa jambe blessée, une main crispée autour du manche de cette canne qu’il utilise désormais. Mais son second bras s’enroule autour de ses épaules, en un geste paternel, alors qu’il ferme les yeux et crispe sa mâchoire. Peut-être s’écoule-t-il quelques minutes ou à peine quelques secondes, resté dans cette position à inspirer pour essayer de se calmer, à sentir quelques larmes couler le long de ses joues dans un silence seulement briser par le bruit du vent dans les feuilles des arbres.

Quelques secondes.
Ou quelques minutes.

- Viens... lui souffle-t-il. Viens, on rentre à l’intérieur.


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Luciérnaga
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Luciérnaga
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Sam 19 Sep - 15:27
so long and lost
pour qu'on réussisse à se porter
l'un l'autre
j'ai toujours dit qu'on s'en sortira mais tu sais, parfois
juste un peu
j'ai envie de m'asseoir
puis de m'allonger
de fermer les yeux
de m'endormir
pour, moi non plus, ne pas me réveiller.
à chaque fois je me sens oh, si égoïste
parce que quoi ? moi, j'infligerais ce chagrin à d'autres ?
je crois que c'est pour ça que je suis parti
loin de mon frère, de mes amis
je crois que c'est pour ça que j'ai refusé d'intégrer tous ces groupes ces gens qui s'entraident qui deviennent une famille
j'ai trop peur d'en reperdre une autre
ou de la laisser derrière moi.
je ne sais pas ce qui serait pire mais je sais que ça arrivera un jour ou l'autre
tôt ou tard
bien ou mal
tragiquement ou simplement.
je n'ai pas envie de te lâcher mais je laisse tout doucement retomber face à tes mots
ton invitation
douce
paternelle
(je ne sais pas où est mon père)
même mes pupilles sont tombées
là, sur le sol, incapable de garder un regard droit
j'essuie mes yeux comme si ça pouvait faire partir la peine
avec mes ongles sales mes doigts tordus mes joints bleuis
je m'en fiche de pleurer
c'est les aiguilles derrière que je veux retirer
ils reviennent pas, hein ?
c'est un enfant qui demande
à ce qu'il espère être un de ces adultes qui sait tout
mais qui sera probablement qu'un autre gosse caché derrière les cheveux gris
c'est pas grave
je sais que personne ne sait tout
et j'aimerais juste qu'on me le rappelle
que tu continues de me tenir l'épaule et de me dire qu'on est pas seuls.




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Mer 23 Sep - 13:22
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Quelques minutes peut-être, enlacés sans un bruit et sans un mot, à seulement écouter leurs respirations lentes, à seulement fixer la neige qui tombe à petits flocons, à seulement penser à l’avant et à l’après. C’est finalement sa proposition qui brise ce silence, les bras du jeune homme tombent lentement vers le sol alors qu’il le lâche. Almace continue à lui tenir doucement l’épaule comme s’il risquait de s’effondrer si jamais sa main s’en détachait.

A moins que ce ne soit lui qui risque s’effondrer.

Il respire l’air frais alentours, se redresse lentement grimaçant sur sa canne et sa jambe douloureuse d’être restée trop longtemps dans cette position accroupie. Il le mène alors à l’intérieur du château ancienne université et ancien lieu de travail pour lui, à l’abri de l’hiver, de la neige et du froid de l’extérieur. L’air n’est pas franchement bien plus chaud ici, seule l’isolation fait son travail, le chauffage n’est plus ou peut-être plus loin, au sein des lieux de vie du groupe. Ici ce n’est que l’entrée, on reconnaît encore la faculté à travers les murs, les fenêtres ou les couloirs sombres. Peut-être étudiait-il ici, ce garçon ? Almace n’en sait rien, c’est qu’il ne reconnaît que très rarement les étudiants qu’il a eu sous les yeux, au milieu de centaines d’autres jeunes qui emplissaient alors les classes et les amphithéâtres.

Aujourd’hui les couloirs sont vierges d’étudiants, ici ce sont retrouvés une partie de ceux qui ont survécu et qui essayent encore de survivre au milieu de la tempête. On pourrait encore entendre résonner des voix dans les murs comme si ces enfants perdus étaient toujours là, et c’est pourtant bien la voix du jeune homme qui fait écho à cet instant.

Ils reviennent pas, hein ?

Il est un peu comme idiot face à cette question, car que pourrait-il bien répondre à cela ? Il aimerait tant répondre que c’est possible, ne serait-ce que pour tenter d’y croire lui-même, pour tenter de croire qu’il pourra un jour revoir son jumeau. Pourtant ces mots se bloquent dans le fond de sa gorge. Il n’y croit pas, Almace. Il n’y croit plus. Il a perdu toute forme de foi depuis ce jour-là. Il ne croit plus au Paradis. Il ne croit plus en Dieu. Alors il secoue le visage de droite à gauche, les yeux baissés vers le sol encore par endroit fissuré.

- Je ne sais pas... souffle-t-il doucement. Juste un souffle, ces mots, ce n’est ni un véritable son ni sa véritable voix. Juste un souffle qui s’éteint tout aussi rapidement qu’il sera apparue. Je me plais à penser que tant que l’on pensera encore à eux, ils seront encore avec nous. Ne serait-ce qu’un petit peu...

Une bien belle philosophie.


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Sam 26 Sep - 14:09
all the words you say it got me numb
c'est une question difficile
à vrai dire, est-ce une question ?
c'est de moi que c'est sorti mais je ne sais pas pourquoi
je ne sais pas ce que j'attends, ou quelle curiosité l'a dénichée
je ne sais pas pourquoi j'ai demandé si je ne veux entendre aucune réponse
ou peut-être est-ce vraiment, fatalement, finalement, juste pour ça.
je n'en ai parlé à personne. des cauchemars, des illusions, des attachements.
je t'ai inventé une vie, lorsque tu étais /// il était allongé sur cette table
promis juré je l'ai rendu heureux
vraiment
il était utile et aimant et il n'a jamais reculé devant les difficultés et il a toujours su apprendre ce qui lui faisait défaut et maintenant
je crois que j'ai peur que tu nies tout sans faire exprès
et que je n'ai d'autres choix que de délaisser mes espoirs pour la réalité
je sais que c'est une idée terrible mais j'ai l'impression de l'avoir connu dans la mort
ses mains lisses, sa barbe de trois jours, ses cheveux poivre et sel, les restes de ses vêtements
mais toi, là, t'étais pas dans le tableau
et je ne sais quoi faire de cette information
j'ai pas envie de me dire que tout ce que je comprends, tout ce que je dis, tout ce à quoi je m'accroche n'a aucun sens.
et quand tu dis peut-être mais que ta tête dit non, c'est comme une métaphore de mon esprit.
je n'aime pas ce château
les pierres forment comme un tombeau.
moi j'arrive pas à penser à eux
est-ce que ça veut dire que je les tue une deuxième fois ?
non. je peux pas. laisse-moi avec mes restes de paix.
c'est pas grave. on les reverra plus tard.
j'ai la gorge sèche du mensonge que je viens de dire
qui exactement crois-je tromper ?
ça n'aura d'effet ni sur moi ni sur lui et pourtant
ils sont lâchés, ces mots sauvages
pourquoi est-ce que c'est si difficile ?
j'ai
je le jure, j'ai essayé tant de choses mais ma foi elle s'échappe elle s'en va elle s'écrase parce que je n'arrive pas à
me faire à la violence de la punition
et si Dieu existe, alors ne sommes-nous pas aux portes de l'enfer ? alors jamais nous n'irons au paradis
et si Dieux n'existe pas, alors ne sommes-nous pas que des hommes ? alors jamais nous n'irons au paradis
mes poumons se referment
leurs humanités diminuées oh ils ne veulent plus vraiment fonctionner
des hoquets remontent ah ces grands poids qui viennent libérer un nouveau barrage
je pleure
encore
c'est pas fait exprès
c'est juste
trop
pour moi.
p-pardon
entre deux choses silencieuses
les mains sur les yeux
je crois que je viens de mentir
je n'en suis pas
certain.

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Lun 28 Sep - 17:08
Pockets full of stones
Ft. @Luci
Etham a grandi entouré de religion, on n’a eu cesse de lui inculquer une foi chrétienne qu’importe qu’elle soit catholique ou protestante car il porte en lui ces deux branches d’une même croyance - un père catholique et une mère protestante. Il a longtemps dormi sur ses deux oreilles d’imaginer qu’un après les attendait, un paradis où peut-être il n’avait pas forcément sa place mais une place que d’autres pouvaient prétendre et espérer. Une sorte foi bien pratique dans laquelle il se complaisait sans pouvoir autant la questionner ni même la mettre en doute, dans laquelle il avait son petit confort et ses petites habitudes. On n’allait ni au temple ni à l’église sauf à Noël et à Pâques afin peut-être de faire bonne figure auprès de ses paires, parfois on donnait quelques sous aux associations humanitaires afin de se donner bonne conscience et on vivait de la sorte enroulé dans l’insouciance des enfants.

Mais cette insouciance a explosé.
En même temps que sa foi.

Car il a la certitude qu’Il s’est trompé, qu’entre les deux jumeaux Il aura fait le mauvais choix. S’Il existait et qu’Il n’était que bonté comme on le lui appris toutes ces années, comment aurait-Il pu sacrifier le frère aîné au profit du plus jeune et rendre orphelin un enfant innocent ? Alors il a décidé ne plus y croire, Almace, et il a laissé sa foi vacillante s’éteindre comme la flamme d’une bougie.

Alors peut-être claque-t-il des dents, peut-être sent-il un mal-être s’insinuer dans ses veines à l’idée qu’un autre puisse encore y croire, puisse encore en faire la part-belle. Il n’ose penser à l’endroit où se trouve son frère tant est soi peu qu’il soit bien quelque part désormais, il n’ose penser à l’endroit où lui-même ira le jour où il trépassera - dans bien peu de temps probablement. Mais il ne dit rien et il souffle doucement, peut-être n’a-t-il pas envie de briser des illusions tout comme il n’a pas envie que l’on remette en doute celles qui sont désormais les siennes. Car c’est bien un non qu’il a répondu de ce signe de la tête.

Un non.

- Ne sois pas désolé, soupire-t-il sans vraiment savoir la raison pour laquelle il lui souffle ces quelques mots. Peut-être tente-t-il de le rassurer ? Peut-être tente-t-il de se rassurer ? Il resserre sa prise autour de son épaule, légèrement et sans y mettre une réelle pression, il ignore les larmes qui coulent à nouveau sur son visage, il le laisse juste évacuer. Viens... On va boire quelque chose de chaud.


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Dim 4 Oct - 20:39
when i'm falling in faster than i breathe
j'ai envie que tu me dises un simple oui, un simple non
j'ai envie que tu m'enlèves le doute, une opération à cœur ouvert, qu'importe si rien n'est désinfecté qu'importe s'il n'y a pas d'anti-douleurs en stock qu'importe si tu n'as que des ongles pour tout ôter
ah, regarde-moi
comme je suis injuste
incapable de choisir, dans cet entre deux vertigineux, sur le fil (funambule les yeux fermés, somnambule, qu'importe du côté duquel je tombe ça sera d'une finalité qui m'angoisse si fort si fort si fort et la chute elle sera
éternelle
ou elle semblera l'être, jusqu'à ce que mes ailes apparaissent mais
je n'en aurais jamais.)
mais ton non il vient pas pulvériser mes idées bien ancrées, mes plus et mes moins, mes paragraphes justifiés mes oublis dissociés
tu me dis comment me sentir mais pas comment penser et
c'est hypocrite.
qui a dit que j'étais désolé ? j'ai demandé pardon
j'ai demandé d'effacer mon erreur, mes non-choix, mes mots que je ne pensais pas, mais jamais je n'ai dit que je versais des larmes jusqu'à perdre toute l'eau de mon corps
je ne suis pas désolé
comment pourrais-je l'être ?
s'il y a une chose dont je suis coupable et dont je souhaite m'excuser, c'est d'aspirer ce temps à tes côtés de t'occuper de t'enlever à ce qui importe vraiment aux choses que tu voudrais faire plutôt que de laisser les minutes filer entre mes doigts, incapables de retenir le sable qui s'écoule s'écoule s'écroule
les épaules rentrées
j'acquiesce
et dès qu'il aura le dos tourné, je m'en irais

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Ven 9 Oct - 11:11
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Ft. @Luci
Une boisson chaude.
Un thé très probablement.

Car dans son esprit, à Almace, la boisson chaude est la réponse à tous les problèmes, à toutes les peurs et à toutes les angoisses. A quel point cette manière de penser est-elle idiote ? Il n’en sait foutre rien mais il songe là qu’il y a une part de vérité, quelque chose de juste et de réconfortant dans une boisson chaude. A l’idée que l’on ne soit finalement pas si seul dans le fond de ce trou, dans cette galère. On est tous là, tous ici et l’important désormais c’est de ne pas oublier, de ses serrer les coudes. Voilà pourquoi il est revenu ici, voilà comment il se sent parmi ce groupe. Redevable envers ce gamin qui fut peut-être l’une des dernières personnes à voir son frère.

Alors une boisson chaude.
Un thé très probablement.

Il n’y a plus de chocolat désormais. Ni même de café, une bien triste perte à ses yeux par ailleurs. Alors ce sera un thé, il reste encore des sachets voire même des feuilles à faire sécher. Ce ne sera sûrement pas le meilleur thé que la Terre aura porté mais il sera là. Et c’est l’important désormais.

Alors lorsqu’il acquiesce silencieusement, Almace s’en détourne, part dedans de son pas claudiquant à travers les couloirs assombris de l’ancienne université. Au-dehors la luminosité baisse déjà alors qu’il n’est pas si tard, mais l’hiver est encore bien avancé et la nuit tombe encore bien trop tôt. Il part devant, quelques pas dans ces couloirs qu’il connaît par cœur et finalement il ne lui faut pas bien longtemps pour s’arrêter devant la porte des cuisines, pièces où il passe maintenant bien trop de temps.

Derrière lui, tout est silencieux.
Il souffle, soupire et doucement se retourne.
Il est seul.


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