AccueilMembresGroupesDernières imagesTimelineCarteConnexionS'enregistrerFAQRechercherCalendrier
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

the ghost of us ❀ (diesel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Partagez
Invité
Invité
Invité
avatar
Jeu 2 Juil - 2:43


the ghost of us

ft. DIESEL — MAY 2020


Il y avait comme un voile qui venait troubler son regard tandis qu’elle observait, presque lasse, l’aiguille de la balance indiquer le poids qu’elle avait pris ces dernières semaines. Elle écoutait d’une oreille distraite les remarques de l’infirmière qui s’occupait d’elle –progression normale, quoiqu’un peu faiblarde, mais vu les circonstances c’était déjà encourageant– et se rhabilla tandis qu’elle couchait les informations sur un carnet de note déjà bien rempli.
La vérité, c’était que ces soit-disants tests semblaient bien futiles aux yeux de Meera. Elle n’était pas aveugle et constatait le manque de moyens ; à part prendre son poids, sa température, palper ses nouvelles courbes et lui poser des questions, le personnel de l’hôpital ne pouvait pas faire grand chose pour elle tant qu’elle n’était pas en danger immédiat –ou sur le point d’accoucher.
Mais quelque part, ça l’arrangeait. C’était une énième porte ouverte dans son esprit pour fuir un tant soit peu la réalité et oublier par moment le petit être qui grandissait en son sein.
Ce n’était pas que Meera n’en voulait pas ; mais tout était arrivé si vite qu’elle ne réalisait toujours pas complètement ce qui lui arrivait, et il y avait dans le déni un confort certain pour le moment.
Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était survivre, et faire attention pour deux ; la suite elle avisera.

Elle prit congé de la jeune femme, mais ne prit pas tout de suite la direction de la sortie car il lui fallait récupérer des médicaments pour les enfants car les stocks s’étaient amenuisés récemment et il valait mieux être prévoyant. En attendant qu’on lui ramène ce qu’elle avait demandé, Meera s’installa dans un des sièges de fortune qu’on avait placé à l’accueil pour faire patienter les blessés –et redonner au lieu un semblant d’air d’hôpital en état de marche certainement.
Les secondes s’égrenèrent, se firent minutes longues, et celui censé lui apporter ce dont elle avait besoin ne revenait toujours pas. Alors, profitant du fait qu’elle n’avait pas souvent droit à un peu de calme pour elle toute seule, Meera sorti son téléphone fraîchement rechargé.
L’écran fêlé rayait de part et d’autres le regard vert et chaleureux de Saul sur le fond d’écran d’accueil mais son sourire idiot restait suffisamment distinguable pour systématiquement en tirer un identique à la jeune femme. Elle y brancha ses écouteurs, lança une playlist au pif, et coupée du monde audible, elle laissa sa tête aller en arrière pour se perdre dans une fascination contemplative pour les craquelures du plafond
—l’esprit vide et les deux mains posées sur un ventre plein.


code - misha
Invité
Invité
Invité
avatar
Jeu 2 Juil - 3:30

❝ — the ghost of us.
(angel • pour que tu me regardes trembler)
Silence presque paisible des couloirs cent fois trop familiers – les fissures s'étirent le long des murs et je connais déjà leurs accrocs par cœur pour les avoir frôlés du regard trop souvent. Les secondes suspendues, l'attente interminable, et dans cette allée-là Romeo n'est pas là pour distraire les instants perdus – croisé chaque fois trop brièvement et des stupeurs d'il n'y a pas si longtemps on n'a pas eu l'audace d'en reparler (mieux vaut laisser l'eau couler, mieux vaut faire semblant d'oublier).

Je lève les yeux et c'est un morceau de ciel bleu là où le plafond s'est effondré – et parce qu'on est moins regardants dans ces parcelles gâchées du bâtiment délabré je tire une bouffée nicotinée sur ma clope déjà bien entamée. L'inspiration poison réflexe pour passer le temps et faire les comptes – je me demande chaque fois s'il y en aura assez, si l'on me donnera tout ou si j'entendrais enfin la sentence glaçante qui viendra balayer l'esquisse d'équilibre à peine retrouvé.
combien de temps encore, avant que les provisions viennent à manquer ?

Soupir enfumé et j'écrase mon mégot contre un rebord de plâtre écaillé offert aux intempéries – trace par automatisme les détours jusqu'aux couloirs épargnés qui rapprochent de la pitance et de l'extérieur. Coup d’œil sur l'écran du portable tiré de la poche et c'est le bip bip singulier qui trahit le vide critique de la batterie – les sursauts de la centrale toujours trop aléatoires pour prévoir les branchements nécessaires à ce semblant de normalité absurde au milieu des décombres.

Je balaie l'écran et relève les yeux – dans l'instant bruit de plastique sourd éclaté sur le linoléum déchiré ; le portable m'a échappé et s'en est allé glissé plus avant, loin devant,
entre nos deux ombres grossièrement ébauchées dans les contre-jours,

entre elle (toi)
et moi
(nous).

Que...

C'est le cœur qui s'emballe et les inspirations plus lourdes, les mains qui tremblent et tout l'être qui chavire ; un pas de côté un recul léger c'est comme prendre un coup en plein ventre et tituber et
(je cherche les grésillements d'une radio traîtresse j'accuse Arcadia Bay de se jouer encore des mémoires et des rêves intangibles
ça ressemble si fort à la dernière fois ça ressemble trop à ce matin gris à l'aube déchirante et aux êtres aimés qui nous bousculaient de leur absence de leur présence factice de leurs rires mimés de leur parfum fabulé mais
rien
qu'un silence assourdissant)
et pour deux pas en arrière rien qu'un seul en avant – et c'est si près du bord c'est comme marcher sur le fil et
au premier tremblement ce serait tomber

(douceur jolie ma belle mon amour pourquoi)

Meera ?

(soleil printemps sublime mon cœur ma reine dis-moi)

Et si tu ne m'entends pas – majesté de mes ivresses esseulées ;
peut-être illusion de mes tourments manipulés – qu'importe je
j'admirerai (contemplerai)
les joyaux (de ta peau, de ton cou, de tes mains) qui n'ont pas changé

jusqu'à ce que mon regard soit assez
(pour que tu me regardes trembler).
Invité
Invité
Invité
avatar
Jeu 2 Juil - 22:22


the ghost of us

ft. DIESEL — MAY 2020


Un chanson, puis deux, puis trois ; elle n’écoutait qu’à moitié le son qui battait à ses tympans alors elle n’aurait vraiment su dire combien de temps s’était écoulé depuis qu’elle avait mis ses écouteurs. La léthargie floue dans laquelle sa conscience s’était réfugiée avait des bras aussi réconfortants qu’impalpables ; comme une pause de rien au milieu du trop de tout.
Mais une série d’accords la tirèrent en un rien de temps de son palais trouble.
Puis une voix qu’elle connaissait par cœur termina de la ramener au milieu du commun des mortels.

Meera jeta un regard presque courroucé à l’écran de son téléphone. Courroucé oui, car elle était fatiguée de sentir son cœur se pincer chaque fois que les souvenirs d’antan s’invitaient d’eux-même dans son esprit, et elle maudirait presque la lecture aléatoire du téléphone de lui faire revivre ces peines là si il n’y avait pas cette mélancolie nostalgique qui la poussa à ne pas presser le bouton de pause.
Ça n’était que trois petites minutes ; moins que Frank Sinatra. Et quand elle fermait les yeux elle pouvait se revoir sur la scène de l’Échappatoire, aux côté d’Olympe, Allen, Leo et de Romeo. C’était flou, sa mémoire n’était pas la plus tenace face aux dégâts du temps et de la maladie, mais c’était presque mieux ainsi.
Au moins ne risquait elle pas de se perdre dans des illusions trop belles pour être vraies.

Quand la chanson toucha sa fin, Meera rouvrit les paupières, et ne se sentit plus l’envie d’écouter quoique ce soit –indigestion auditive ; ces mélodies là étaient si lourdes pour elle aujourd’hui que c’était de la musique toute entière qu’elle voulait se distancer l’espace d’un instant après chaque écoute. Alors elle éteignit le portable, le rangea dans ses poches avec les écouteurs, et quand elle releva les yeux sur les gens qui allaient et venait devant elle, son cœur manqua un battement mais son visage n’en montra rien.
Arcadia Bay semblait terriblement bien décidée à faire perdre la tête à ses survivants avec ses foutus fantômes et visions d’autrefois, et l’ébauche d’un rictus amer naquit au coin de ses lippes alors que Meera se mettait à voir le visage de Romeo sur celui d’un inconnu plus loin devant elle.

Peut-être même que ce n’était pas un nouveau tour de cette ville mystérieuse d’ailleurs
après tout
elle avait cherché ses traits chez tous les hommes qui avaient partagé son lit depuis qu’elle était partie.

À force d’être hantée par les souvenirs, Meera ne savait plus faire grand chose que leur ricaner au nez, moqueuse et amère contre le destin, et surtout contre ses propres désillusions. Mais alors que les secondes défilaient, le mirage ne se dissipa pas, et surtout son regard n’eut de cesse de se faire plus intense encore,
et puis il tremblait.
Vision ou réalité, Meera ne pouvait sourire quand Romeo se faisait fébrile sous ses yeux ; elle perdit son rictus, presque au ralenti, alors que dans son esprit venait germer l’idée absurde que, oui, peut-être
au milieu du chaos
c’était lui
Romeo.

« Rom— »

Elle articula mais sa voix s’étrangla dans sa gorge. Le souffle et les jambes coupées, elle ne pu faire autre chose que rester assise et l’observer, envahie d’émotions contradictoires qui l’empêchaient de penser.
Meera s’était promis qu’on ne la prendrait jamais à supplier par deux fois quelqu’un de rester à ses côtés ; elle avait trop longtemps sacrifié sa dignité à l’autel des élus de son cœur pour qu’ils ne l’abandonnent jamais, et même ça n’avait pas marché.

Mais Romeo, si c’est vrai, si c’est toi
au diable la raison, la fierté
et la façade de l’adulte que je suis devenue
et par pitié prends-moi dans tes bras.



code - misha
Invité
Invité
Invité
avatar
Lun 27 Juil - 23:15

❝ — the ghost of us.
(angel • pour que tu me regardes trembler)
Silhouettes floues qui me contournent et nous frôlent, âmes pressées esprits hagards qui ne s'attardent jamais – une main me tend mon portable et je m'en saisis sans un regard sans remercier, j'entends soupirer mais c'est loin, si loin, c'est si trouble et si peu réel ;
il n'y a que les battements de mon cœur et mes inspirations fébriles, aux idées on repeat une supplique muette qui manque s'imprimer sur mes lèvres un millier de fois faites que le ciel ne mente pas et
immobile j'observe comme le rictus s'étire sur tes lèvres et puis comme il disparaît et j'entends je tremble comme ta voix résonne sur la syllabe solitaire que la surprise te vole et
rom ça suffit – rom ça me ressemble depuis que t'es partie (tronqué, amputé, à jamais incomplet)
rom c'est assez pour me ranimer – manquer bousculer quelqu'un mais qui s'interpose j'ai trop laissé les autres s'immiscer entre nous cette fois plus personne, distance rompue et mes doigts sur tes joues ton visage entre mes mains
(les frôlers qui hésitent mais l'illusion est tangible)
les touchers qui s'éparpillent comme pour redessiner les lignes qu'ils connaissent par cœur et que le cœur n'a pas oubliées.

Putain– Putain, Mee, Meera, Meera qu'est-ce que tu fous là...

Les genoux ploient et les bras enlacent – la raison perd le fil mais tout le reste implore au diable nos haines d'antan nos fiels acides nos mémoires amères
au diable nos histoires turbulentes nos blessures adolescentes – au diable nos agonies je noie la brûlure de mes yeux dans l'ombre de mes paupières et j'inspire ton parfum comme aux derniers jours (de nos nuits encore belles) et il n'a pas tout à fait changé
toujours le soleil et l'été
les dorures des éclaircies les heures ensoleillées
(que même les années n'ont pas ternies).

J'ai cru que j'te reverrais jamais.

J'ai cru que c'était terminé – qu'il ne resterait de nous que des souvenirs gris et des phrases inachevées, des promesses envolées, des un jour dérobés
j'ai cru que je mourrais ici de folie ou d'ennui sans t'avoir jamais serrée dans mes bras une dernière fois ni dis combien... (quelle importance aujourd'hui ?)
j'ai cru t'avoir perdue et avec toi mon salut
je me suis cru condamné à oublier tes yeux, ta voix et leurs méandres dissipées dans les mémoires que les addictions et la maladie n'ont pas épargnées – j'ai cru...

Putain dis-moi que c'est bien toi dis-moi que j'deviens pas fou Meera...

Les mains s'accrochent et c'est plus fort que moi – la brûlure est vive quand j'inspire mais c'est comme si je respirais pour la première fois depuis novembre.

Dis-moi qu't'es pas un mirage d'Arcadia Bay...

Dis-moi que la ville ne ment pas.

(Il ne remarque pas encore, tout entier qu'il est subjugué par l'apparition qui ne s'effrite pas entre ses doigts, qu'elle n'est plus tout à fait la même ; qu'il y a quelque chose de différent en elle et qu'ils sont un peu plus que tous les deux, cette fois).
Invité
Invité
Invité
avatar
Sam 1 Aoû - 0:37


the ghost of us

ft. DIESEL — MAY 2020


On se croirait presque dans un de ces films à l’eau de rose où le temps ralentit lors des retrouvailles —il ne manquait plus que la pluie, le clair de lune et la jolie musique de fond pour parfaire le tableau ridicule.
Le temps d’un battement de cil, Romeo qui s’était montré aussi immobile qu’elle s’anima d’un seul coup et fendit l’espace qui les séparait ; un instant plus tard, il était là, à portée de main, et Meera ne savait plus quoi faire de sa tête comme de son cœur qui s’emballaient tour à tour sans lui laisser un instant de répit.
Les mains froides sur ses joues la firent frissonner mais ce n’était pas suffisant pour la tirer hors du mutisme que le choc venait de lui provoquer. Meera, silencieuse, le souffle pendu au bord de ses lèvres entrouvertes, n’arrivait qu’à se perdre dans ce regard qu’elle avait déjà admiré des heures durant il y a de cela longtemps –presque une autre vie. La voix de Romeo s’échoua au creux de ses oreilles et c’est le fracas du cœur en dedans, elle serait sûrement déjà en larmes si seulement elle était fichue de sortir de sa léthargie muette et de réaliser que pour cette fois, il n’y avait aucune illusion à blâmer pour la douleur dans sa poitrine.
C’était trop lourd tout ça ; le poids de ce passé meurtri à deux. Et quand une part d’elle hurlait à l’amour et aux embrassades, une autre restait de marbre au souvenir amer de toutes les crasses qui s’étaient jouées entre eux –qu’elle avait subies, la plupart du temps– tandis qu’une dernière n’avait de cesse de se demander comment diable pouvait-il se trouver là
lui
de tous ceux qui avait un jour croisé sa vie.
Au creux des bras de Romeo, Meera restait tiède et désœuvrée, à la merci de son esprit instable et de son cœur serré.

Dis-moi qu't'es pas un mirage d'Arcadia Bay…
Pour une raison qui lui échappa –les aléas de la mémoire et ses couloirs tortueux– le nom de la ville raviva en elle le souvenir oublié d’une conversation banale au téléphone avec Olympe, le genre où l’on prend des nouvelles après plusieurs mois d’absence à cause d’un emploi du temps trop chargé. Un sourire aussi vague que narquois s’esquissa sur les lèvres de Meera qui n’avait toujours pas bougé, et elle leva les yeux au ciel, presque dépitée.

«  Putain, Acardia Bay..., elle soupira presque, le souffle trop court pour hausser la voix,  Olympe m’avait dit que tu vivais là mais j’avais oublié… »

C’était il y a longtemps, et certains bouts de sa mémoire avaient eu vite faits d’être ensevelis sous le surmenage, les lignes blanches et les prescriptions du médecin.
Doucement, Meera s’extirpa de l’étreinte, juste assez pour pouvoir le regarder en face et elle posa à son tour les mains sur son visage ; du bout des doigts, elle suivait les lignes de sa figure et retraçait les chemins que ses caresses d’antan avaient emprunté, le long de sa mâchoire, de ses joues, de ses lèvres. Elle n’aurait su dire combien de temps elle était restée ainsi –pas si longtemps que ça, certainement, mais les secondes paraissaient suspendues et l’espace distordu pour ne laisser plus que lui dans son monde, en cet instant précis.
Et finalement, dans le regard de Meera, la lumière s’alluma et chassa l’éclat terne et vague qui s’y était installé. Une grande inspiration secoua ses épaules, et le marbre se fissura ; Meera respirait comme si c’était la première fois.

«  Romeo ! fit-elle d’une voix tremblante alors que ses mains s’agrippèrent un peu plus fort à son visage.  Romeo, je— »

La gorge se noua de nouveau tandis que les larmes roulèrent enfin sur les joues.
Elle alla poser son front contre le sien.

«  C’est moi... elle parvint seulement à articuler entre deux sanglots. Je suis là... »

Je suis là –elle n'était plus Angel aux airs flottants et éthérés quand elle se trouvait dans ses bras.
C'était elle, Meera, et au milieu du bruit et du désordre, elle était .

— Sous le choc des retrouvailles, Angel est un peu à l'ouest et distante pendant que Diesel la prend dans ses bras.
— Elle finit néanmoins par se ranimer au bout d'un moment et se met à pleurer en prenant son visage entre ses mains.


code - misha
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
 
the ghost of us ❀ (diesel)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: