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C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages - 23/09/20/Terminé [PV : Jupiter]

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Dim 27 Sep - 13:26






c'est l'amour à la plage, et mes yeux dans tes yeux, baisers et coquillages

hawk et jupiter

sex education préface


Deux corps jeunes à la portée l'un de l'autre, mais que les flemmes de la pudeur cassent et gênent, ils ne feraient rien. Rien, aujourd'hui sûrement rien demain.
Jupiter levait les yeux en sentant progressivement son corps se réanimer, revivre à nouveau comme le phœnix. Les cendres de son corps gelés par le froid se rependaient pour qu'elle redevienne ce qu'elle avait toujours été. Maintenant qu'elle n'avait plus froid, elle se méfiait simplement, comme aujourd'hui, comme dans le temps. Jessie avait toujours été obligée d'écraser les autres pour réussir, d'avoir de la place pour grandir, mais ce soir, elle n'était plus qu'une simple jeune fille, renfermée sur elle même, à la cherche de chaleur, dans l'incompréhension, un vrai crève cœur.

Je ne pensais pas à la chair, je me concentrais uniquement sur la chaleur dans mon dos. Mes yeux était clos. Mes mains renfermées sur mon corps, j'étais comme momifiée. J'attendais l'autre rive, que l'énergie vienne me retrouver. Les garçons, comme lui, ne pouvaient pas tenter quoi que cela soit, et il le répétait... Encore et encore. Qu'il ne voulait pas de mon corps, qu'il ne me voulait pas, moi. Pas comme ci, pas comme ça. Il me repoussait. Toujours plus, toujours plus fort. Je vins soupirer, en ouvrant les yeux pour observer les entailles de la grotte qui respirait avec nous.

- T'as intérêt. Mais, franchement, je suis si pas à ton goût que ça ? Ou t'es en couple... Ou homosexuel ? Quelque chose comme ça ? En général, les garçons, vous êtes tous plutôt des voyeurs, ça vous obsède. Mais tu vas vraiment me dire que pas toi ?

Je ne comprenais pas, pourquoi... Alors je demandais pour m'assurer de la réalité. J'avais besoin de mettre des mots, des phrases. Il répondrait encore une fois, certainement à côté, comme il le faisait, pourtant je n'avais pas peur de rentrer dedans, d'appuyer. Je n'avais pas à grand chose à cacher de mon côté, si ce n'était le vide qui me bouffait. Un énorme trou noir dans mon cœur qui s'était formé, qui ne demandait qu'attention, amour, gestes tendres à m'apporter.

Il me parlait finalement de madame Blackwood. Une policière chez Green... Je me demandais, ce que moi je ferais plus tard, si jamais je changerai de poste, si jamais je retrouvais une vie normale. Est ce que j'irai rétablir l'ordre ? Certainement pas... Je n'aimais pas ça, j'aimais le mystère, les challenges, analyser dans la largeur, découvrir de nouvelles choses. J'avais la curiosité de voir le monde, d'aller vouloir aller plus loin que les horizons, d'aller toujours largement au delà des choses. Je n'aimerais pas être enfermée, dans les menottes d'un policier, à punir les autres pour leurs méfaits. Pas parce que je n'en aurai pas la force, mais simplement que mon envie serait ailleurs... Toujours ailleurs, toujours plus grande, toujours plus forte...

Puis il parlait de son père au passé... Il était certainement disparu, ou mort, à l'heure qu'il est.

- Je vois... Tu l'aimes bien, Calico ?


Il reniflait, et je me mis à soupirer. J’espérais vraiment qu'il n'était pas en train de pleurer...

- J'en sais rien. Focus et moi, c'est compliqué. Les cheerleader, ne sommes pas tendres entre nous, comme avec les autres. C'est une question de principe. Imagine, une seconde fille comme moi, avec moi... Sans totalement les mêmes intérets. Tu n'imagines pas à quel point c'est compliqué de travailler ensemble. Pourtant, nous avons l'esprit d'équipe qui nous aide à avancer. Mais clairement, c'est comme un politique, c'est trop compliqué, agressif.

Puis il me demandait, si je me sentais bien. Alors je hochais la tête en affirmant.

- Ça va. Il fait moins froid déjà. C'est agréable, le feu, après tout ce froid. Pourquoi tu me demandes ça ?

Ma gorge commençait à piquer, doucement mais sûrement. Il y avait une légère gêne, alors une de mes mains vint rejoindre mon cou, pour augmenter la température. Je ne lui rendais pas la question en retour, je me doutais que quoi que je demande, il sourirait. Alors j'abandonnais, déjà même l'idée avant de vraiment y songer. C'est le genre de punching-ball ball qui ne sait qu'encaisser, prendre mes crasses et les garder, sans jamais répondre. Il avalait et gardait pour lui ce qu'on lui faisait, ce qu'on lui disait.

♥


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Dim 27 Sep - 14:31

C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages

Jupiter & Hawk

C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages - 23/09/20/Terminé [PV : Jupiter] - Page 2 Giphy


[InRêt. Franment.]

Hawk remua, afin de présenter indirectement son oreille gauche, et choper, au vol, les mots. Qui flottent, un instant, dans la fumée. Il remua les lèvres, répétant en silence les paroles de Jupiter. Lorsqu'il les eut assez mâchés, consommer, il comprit la phrase.

« Euuuuuuuuuuh... »

Jupiter n'avait pas joué des doubles-sens, elle avait été directe. Quelque part, Hawk pouvait l'en remercier. Néanmoins, c'était délicat de se retrouver face aux confrontations, qui lui nouaient l'estomac. L'idée qu'il puisse être en couple, il trouvait que ça sortait de nulle part. Elle avait oublié de le regarder, ou pas ? Il se passa la main dans les cheveux, puis il reformula mentalement ce qu'elle avait soufflé. Homosexuel. Ah. Homosexuel, les garçons qui aiment les autres garçons. Hawk pensa à Mac.

Non.

[Tu ne dois pas penser aux gens de cette façon.]
[Tu ne dois pas aimer les garçons.]
[Ce n'est pas ce qu'il voudrait.]

Hawk était trop mal pour apporter une réponse concrétée. Il refusait toujours les sentiments qu'il avait nourris envers Ashton, pendant une année entière. Ashton avait été gentil avec lui, Ashton était grand et musclé, cool ; tout ce que Hawk n'était pas. Ses sentiments envers son ancien camarade de classe étaient confus, un pelle-melle d'adoration et d'amour platonique. Il préférait faire comme si le sexe ne l'intéressait pas.

« Je... ne... sais pas ? Avoua Hawk, après avoir cherché la bonne réponse ; celle qui était socialement acceptable. Mais... euh... »

[Hé, MacKenzy, tu ne serais pas un peu gay ?]
[Après tout, t'aimes avaler, il parait.]
[Gay. Gay. Gay. Gay. Gay. Gai.]

Hawk inspira, il bloqua sa respiration dans sa poitrine, puis il releva la tête vers la paroi devant lui. L'humidité pénétrait son épiderme, et ne cherchait pas à s'enfuir. Le feu dans son dos laissait une brûlure cuisante dans sa chair, alors que ses mains restaient glacées. Au final, Hawk d'une voix rêveuse souffla ces mots :

« Je ne te trouve pas spécialement attirante, et même si c'était le cas... bah... euh... je sais me tenir ? Je ne veux pas que tu te sentes en danger, c'est tout. Je... je veux dire, tu es jolie, mais... comment dire ? Soupira Liam, il garda le silence avant de reprendre : je me fais peut-être des idées, mais j'ai toujours l'impression que les autres voient les femmes comme des bouts de viande ? Quand... quand je vois comment... l'équipe de foot parlait de... »

D'Arsène. Liam ravala ce prénom.

« Des filles... c'est... pas respectueux du tout, c'est mal. Si j'étais une fille, je... je n'aimerais pas me sentir comme une proie, si je suis seul avec un garçon. C'est tout. Je sais que je ne peux rien changer à ça, et que l'appréciation du danger que je peux représenter, c'est toi qui le ressens, pas moi. Mais... voilà... je suppose que c'est niais, de voir les choses comme ça. Mais tant pis ? Et je ne suis pas homosexuel, pas du tout, du tout ! »

Hawk se pinça la lèvre inférieure ; Jupiter allait encore le juger. Toutefois, il avait parlé avec sincérité, sans dissimuler ses intentions - elles étaient proches du néant. Il écouta la suite, puis il fit la moue. Hawk rapporta ce que Jupiter connaissait : les jeux vidéos. Lorqu'on joue le Soigneur d'un groupe, ce n'est pas aisé ; notamment parce que c'est un rôle ingrat. Si des idiots se jettent dans un pack d'ennemis hors de sa portée, la faute lui serait rejetée. Il soupira, sans détailler ; il croyait que Jupiter n'y verrait aucun intérêt. Il frotta ses bras, de ses paumes abîmées et effilochées. Puis, il se pinça la lèvre inférieure, et face à sa question, il se contenta :

« Parce que je m'inquiète, c'est tout. »

D'un mélancolique, toujours. Liam ne prenait pas la peine de sourire, Jupiter ne verrait pas la différence, même dans sa voix, n'est-ce pas ? Hawk jeta un coup d'oeil sur son ombre, il la vit remuer, et il rajouta encore :

« Mon sweat est sec, tu peux le prendre. »

Et parce que son bassin l'élançait, il appuya la main au creux de ses reins en faisant craquer l'ensemble de ses os. Au final, il s'allongea sur le côté, épuisé moralement et physiquement. Le coude sous la tête, il cala l'autre main entre ses cuisses en espérant la réchauffer.


         

   


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Dim 27 Sep - 15:36






c'est l'amour à la plage, et mes yeux dans tes yeux, baisers et coquillages

hawk et jupiter

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Il ne parlait plus vraiment le garçon, comme s'il se mettait à vraiment réfléchir à songer à sa réponse. Il répondit gentiment qu'il ne savait pas une première fois. Une première fois. Hawk avait l'air un peu perdu, je ne pouvais voir son visage, mais ça s'entendait. Puis d'un coup, il ne savait pas, il ne savait plus. Jusqu'à ce que ça fasse mal, dans ma poitrine. Comme si tout à coup, il fallait endormir la douleur, le vide à l'endorphine. Je ne plaisais pas. Ce que j'avais conscience, c'était le fait que personne ne pouvait plaire à tout le monde, que nous étions deux atomes fait pour vivre séparément. J'étais l'eau, il était l'huile... Alors, je ne saisissais pourquoi, pourquoi à chaque fois que quelqu'un prononçait ce genre de mot là, ma gorge se serrait, ma poitrine me lançait. Je n'arrivais à accepter, de ne pas être assez bien, de ne pas plaire, de pas être assez grande pour voir les autres tourner autour de moi. Je n'étais pas le soleil, je n'étais que Jupiter, je n'avais que mes 79 lunes, et quelques satellites. Ce n'était jamais assez, jamais assez grand, assez gros, assez lumineux. J'enviais le soleil, qui n'avait besoin de tout cela pour être encore plus gros, plus fort, et plus heureux.

Le soleil attendu pour réchauffer les hommes,
Le soleil autour duquel tout le monde tourbillonne,
Le soleil qui ne dépend de personne,
Le soleil maître autour de ces différents atomes.

Les mots s'enchaînaient, et le poids restaient collé au fond de ma gorge, comme une gêne, comme un tarre que je n'arrivais pas à retirer. Mes sourcils froncés inspiraient le manque de négociation, j'avais pris un revers dans ma grande estimation. Mon estime de moi, ne devait pas baisser pour un simple boutonneux, aux mots étranges... Ce n'était pas la norme. La norme. Ma respiration s'emballait subitement, pour que je souffle plus fort, marquant dans la caverne mon inconfort.

Jolie ? Jolie... Une honte pour elle, qui se surestime,
Adjectif donné en général à la gente féminine,
Mais jolie, ce n'est pas assez beau, ce n'est pas assez bien,
Ca creuse encore plus la faim, ce n'est jamais la fin.
Son égo se meurt, dans un lourd chagrin.


D'un autre côté, il me parlait des garçons de l'équipe de foot, et j'avais les mêmes, mais j'avais l'habitude, je l'acceptais. Je n'avais pas le choix de les côtoyer, pour la popularité, pour l'estime, parce que la hiérarchie sociale m'interdisait d'aller voir ailleurs...

- Je vois. Je vois... T'es bizarre toi... Pour un garçon pas homo'...


Je n'avais rien contre les rapports sexuels, contre les garçons, en soi. Je savais que je leur plaisais, quand ils parlaient mal de moi, comme d'une chienne, comme d'un objet, j'étais simplement un désir, un fantasme qu'ils voulaient réaliser. J'avais seulement peur, que des fois, ça déborde, alors que je ne voulais pas. Je ne le connaissais pas. Quant aux filles, je n'y faisais attention, puisque moi aussi, je les rabaissais. Je ne m'occupais pas de ce qu'elles faisaient au lit, sauf si c'était humiliant, sauf si pour elle, c'était risqué, c'était secret. Les traînées, les autres filles, les prudes, je n'en avais rien à faire, moi. Moi, les filles, je l'ai laissée se disputer avec moi, parce que j'étais souvent ce qu'elles enviaient, ce qu'elles redoutaient : une garce prête à les bouffer.

Les mots de ma bouche, ne sortaient étrangement pas. Inconsciemment, je me préparais à me venger, à piquer quand l'occasion se prêterait. Je rendais ce qu'on m'offrait, simplement, je jouais au miroir. L'occasion était bonne, pour se venger, tandis qu'avec mes bras je réveillais mes muscles, je venais longuement m'étirer, faisant claquer quelques nerfs un peu enroulés.

- Arrête de t'inquiéter pour moi. Je te l'ai déjà dit ? T'es con ou quoi ? Même pas foutu d'écouter ce que je dis déjà depuis des heures... Et ton sweat, j'le porterai pas, même si c'était le dernier vêtement qui traînait. T'as qu'à le porter toi. J'ai mes vêtements à moi.


Je passais mes doigts sur mes vêtements, sans me retourner, renfermée, directe, implacable. Ils n'étaient pas encore tous totalement sec, mais le crop top, si doux, si fin, était totalement chaud et sec. Alors bien que je n'aurai rien dessous, je m'en moquais. Mes bras vinrent s'ouvrir pour le mettre, et la chaleur venait se plaquer contre moi. Elle épousait doucement, tendrement mes formes, comme un corps à la dérive, comme la luxure, comme quelques chauds baisers. Je fermais les yeux me sentant totalement apaisée par la chaleur qui de nouveau me submergeait.



♥


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Dim 27 Sep - 16:50

C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages

Jupiter & Hawk

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Arrêter... Arrêter... Si c'était aussi simple que ça. Hawk haussa une épaule, alors qu'il sentait sa peau fusionner avec le sol froid et humide de la caverne. Les flammes dans son dos réchauffent son épiderme, ses doigts picotent toujours, mais il ressent, le sang qui circule dans ses veines, son coeur qui se calme. La fatigue le gagne, vraiment. Il a mal à la gorge, le froid persiste, mais le feu de camp le tempère un peu. Liam pense à Jupiter, seule avec lui, qu'il perçoit vaguement bouger ; tant qu'elle ne lui dira pas de se retourner, il ne le fera pas. Il est comme ça, Liam. Se retrouver allongé, ça endort la douleur dans ses bassins, son dos est un peu déformé. À cause du choc, d'être resté sous la charpente avec le cadavre de son père.

Le silence revient, dans une douce caresse. Liam inspire, il expire, le froid l'enlace, la chaleur se lasse.

Sa respiration est sifflante, il n'a plus envie de faire un mouvement. Le vent continue de souffler, l'orage le berce au loin. Les éclairs tombent et fracassent, les nuages avancent.

« Oui. »

Oui, Hawk est stupide, c'est tout ce que tout le monde dit.
Mais jamais,
Son père ne lui a dit.

Et Liam, il est persuadé que Marshall l'a pensé, si fort, férocement : à quel point ce fils est con ? Il est persuadé qu'il... qu'il... aurait souhaité un autre garçon. Quelqu'un comme Ano, lumineux et débrouillard. Un autre, comme César, fort et brutal. Crétin, idiot, débile, simplet, benêt. Autant de mots pour faire de la gentillesse une faiblesse.

Si Liam songe à lui, les envies de mourir reviennent.

Jamais une larme, il renifle, et s'essuie le nez. Qui se bouche un peu. Merde, Cali le tuerait vraiment.

« Et je suppose que je l'aime bien, Madame Blackwood. On dirait qu'elle est plus épanouie depuis que le révérend est mort. On dirait qu'elle est enfin devenue quelqu'un d'à part entière. »

Si Hawk savait. S'il savait à quel point Cali avait souffert. Peut-être qu'il serait moins rude avec elle. C'est comme avec Ant, elle a beau l'avoir sauvé, il lui en veut. Il n'y a que les enfants pour croire que leurs parents sont parfaits. Liam se gratta la nuque, le bruit des vagues dans l'horizon, c'est une prison monotone. Le bruissement du vent sur la mer, c'est les pas d'un gardien hostile.

« Je... suis... désolé... Jupiter, reprit Hawk, alors que le délire pénètre son cerveau, on dirait que je suis bon à te blesser. »

Et sur ces paroles, qui s'envolent et se perdent dans les flammes, Hawk s'endort. L'explorateur a le cours en langueur, son dos se couvre de sueur. Et il lui faut quelques minutes pour se faire emporter, dans un demi-rêve. Hawk resta assoupi, dix minutes, avant de se redresser brusquement. Il attrapa son t-shirt, et il l'enfila ; il ne se laisse pas le droit au repos. Il dissimula ce corps immonde à ses yeux sous un tissu usé et jauni. Sans se retourner, il dit :

« Pardon. »

Enc
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corps.

         

   


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Dim 27 Sep - 18:04






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Il n'y avait qu'un pas qui me séparait de la chaleur, du froid, j'étais entre les deux, penchant, mordant impunément à la mauvaise foi. Dans un premier temps, je me sentais bien mieux, si bien que je sentais progressivement la fatigue me punir, comme si mon corps était rassuré, comme si mon corps me demandait d'accepter, d'enfin me laisser aller. Il acceptait, il l'a fermée. Il comprenait de son côté, je n'avais besoin d'insister, je n'avais besoin de crier, de forcer la voix. Je n'avais plus la force, de toute façon, de faire quoi que cela soit.

Ultime nuance, vue de l'intérieur. Je ne pouvais plus tenir mon dos droit. Mon ventre se mettait à crier, il était aux aboies. Je ne comptais plus le temps, je ne comptais plus les heures. En plus du froid, du manque de la chaleur, la fatigue me prenait, je n'avais plus à rien à digérer. Mon corps immobile, sans action, sans mouvement, sans sociabilité crevait pour la journée. Je n'avais pas eu ce qu'il fallait, pour m'épanouir, je ne faisais que détruire. Je n'avais personne à séduire, je n'avais pas besoin de me faire passer pour un ange, je n'avais pas besoin de faire comme les autres pour que tout en moi change. Je n'avais pas besoin de trouver de tendance à suivre pour être glamour, je n'avais besoin de chercher un moyen de recevoir de l'amour. Je n'avais plus rien à faire, plus d'actions à lancer, plus de plans à monter, plus d'hypothèses à poster. Pas de secrets à grailler, juste à rabaisser seul un pauvre garçon, mou, moche, et moins que médiocre. Pas de manière de faire respirer cet ego qui se mettait à saturer. J'avais besoin de sociabilité, mon quota d’introversion était atteint, j'avais besoin des autres parce que j'étais vide.

- Pourquoi à ton avis ? Elle n'était pas heureuse avec lui ? Peut-être que d'une manière ou d'une autre, elle n'était pas épanouie avec lui, qu'il était un frein. Dis comme ça, on dirait qu'il était un poids pour cette femme. Tu devrais faire attention à tes mots, tu sais c'est vite interprété.

Il s'excusait. Encore, encore une fois. Il ne s'arrêtait pas. Il m'énervait. Encore une fois, je me mettais à soupirer.

- Arrête de t'excuser. Crétin...

Puis le silence, pendant quelques secondes, quelques minutes, quelques temps. Je ne le savais, j'étais comme perdue, nous n'avions pas de montre, d'horloges, il n'y avait que la lune pour m'aider. Pourtant, celle-ci ne voulait m'aiguillait, car je n'avais les connaissances pour me convaincre.

- Qu'est ce que j't'ai dit Hawk ? Arrête de t'excuser. Tu faisais quoi d'ailleurs ? Tu t'endors ?... Tu peux te retourner, si t'es habillé. Et dormir. Je n'en ai pas envie... Quant à moi, je veux juste partir d'ici, mais je pense que cela ne sera possible qu'à l'aube.

Mes doigts fins venaient passer sous mes yeux, proches des cernes qui s'étaient dessinées. Elles étaient larges, et le sommeil voulait m'emporter. Pourtant, je n'avais pas l'envie de vraiment dormir, je ne voulais que quitter ces lieux, repartir, retrouver les mains qui m'avaient accueillies, retrouver le foyer qui m'avait acceptée, comme un vautour, comme un monstre, comme une harpie. Sans le savoir, sans voir que j'avais un cœur aussi froid, aussi vide, aussi noir.



♥


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Dim 27 Sep - 19:22

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Hawk haussa les épaules, il se massa la nuque. Il se rapprocha au final de feu, en espérant se réchauffer davantage. Il jeta un coup d'oeil vers Jupiter, enfin. Il remarqua qu'elle portait de nouveau son haut, puis il coula un oeil vers ses vêtements. Ah. HA. Il contracta la mâchoire, il se mit à rougir, et il préféra se tourner de trois quarts plutôt que de laisser son regard traîner, s'aventurer. Blanc avec de la dentelle. Heureusement que son haut n'était pas si transparent. Hawk resta en tailleur, puis il fit pianoter ses doigts sur ses baskets. Au final, il les enleva, ses chaussettes étaient trempées ; il espérait qu'il n'allait pas se choper des mycoses à cause de ça. Ses cheveux avaient séché, ses boucles brunes étaient déformées, asséchées, et encadraient son visage de jeune adulte. Il avait de l'acné dans le cou, sur la mâchoire, et les lèvres asséchées. Il colla son coude sur sa cuisse, le visage dans la main, il se mit à fixer l'entrée de la grotte.

« Tu ne vas pas bien, Jupiter, remarqua-t-il. Depuis tout à l'heure, tu es silencieuse. Difficile à croire que tu es... enfin... la fille tyrannique qui m'ait poussé dans le sable. »

Hawk haussa les épaules, c'était peut-être un peu mesquin. Il n'en savait rien, la fatigue délie sa langue, sa franchise lui revient. Liam soupire, il savoure ces minutes de silence, cette danse dans les flammes. Le vent continue de se lever, et se s'écraser contre la falaise. La faim ? Il ne la sent pas trop. Trop claqué pour ressentir quelque chose. Au final, il remit son sweat, et il frissonna à cause de la différence de température. De temps en temps, Liam alimente les flammes. Ses yeux sont rouges de fatigue, et ses tempes battent la mesure. Enfin, il fixa Jupiter. Elle était amorphe, sans vie, une véritable poupée vide, qui ne fait que répéter les choses, comme on lui a sans doute appris ; ça lui fait de la peine. Il fixe son ventre, ses lèvres ; si elle fait sa tête de mule, elle risque de ne pas supporter la nuit. Hawk propose alors, las :

« Tu devrais venir contre moi. À deux, on se réchauffera mieux, et si tu veux, je garde les mains derrière le dos. Je ne te force pas, Jupiter, mais arrête de faire la fière. »

Hawk sait déjà qu'elle va refuser. Malgré tout, son ton est doux, quoique ferme et pragmatique. Il s'allongea sur le dos, les mains sur le ventre. Il lui jette un coup d'oeil, inquiet, il ne veut pas la voir dépérir, se faner, se détruire pour une question de fierté mal placée.

« Et oui, les mots ont de l'impact, reprit-il, tu peux croire qu'un garçon comme moi rêverait d'une fille comme toi, mais ce n'est pas le cas, je t'assure. »

Liam dit n'importe quoi, les mots fuitent, entre ses dents, entre les bagues. Il fait toujours attention à ne pas laisser deviner la présence de l'appareil dentaire.

« On peut les interpréter, toujours, continua-t-il en se laissant porter par le remous des vagues dehors, et comment interpréter une piqure de rappel ? Moi, ça me donne juste l'impression que les mots sont dans une aiguille, et qu'on va me la mettre dans la veine. »

Premier degré, c'est toujours délicat de démêler les mots, les doubles-sens. Hawk inspira, et il soupira. Il se demanda ce qu'il se serait passé, s'il n'avait pas croisé Jupiter. Que serait-elle devenue ? Dans ce froid ? Peut-être qu'elle aurait été frappée par la foudre.

« Alors oui, peut-être que ma survie ne sert à rien, et que quelqu'un d'autre méritait ma place. »

Hawk haussa les épaules.

[Souris mon garçon, c'est tout ce que tu peux faire quand on est un
faux
con]

         

   


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Dim 27 Sep - 21:00






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Tu ne vas pas bien.
Qu'est ce qu'il en savait, si j'allai bien ou pas ? Alors que la mer en moi était calme et reposée. Chacun de ses mots à la suite, de nouveau la réveillaient. Les vagues voguaient, virevoltaient, fracassaient les bateaux des souvenirs brutaux, des mal être généraux. Qui était-il pour juger ? Qui était-il lui ? A part ce garçon boutonneux qui se noyait dans les excuses, dans un état médiocre, dans une laideur que je ne saurai nommée. Non, clairement, il n'avait rien à me dire, puisque s'il fallait recommencer, pour le punir, je l'aurai fait.

- Je suis fatiguée. Si tu veux on peut recommencer. Demain je peux même t'en faire avaler.

Un large sourire se dessinait sur mon visage, et mes paupières se plissaient. S'il tentait de sympathiser, c'était raté. Il m'avait plus énervée qu'autre chose, moi qui depuis un moment m'était calmée, qui était vide, qui ne pouvait exister. Il était temps de réveiller de nouveau harcèlement qu'il quémandait. Je plissais mon visage qui n'avait pas supporté, je plissais les émotions que je ressentais. Alors je ne bougeais, je le fixais, avec dédain, avec mépris, puisqu'il cherchait vraiment à revoir cette partie.

Soudain, il me demandait de venir contre lui. Et je me mis à cracher :

- Ah tu crois vraiment que j'ai envie de venir contre toi ? Ca va pas ? Je ne fais pas la fière. Je n'ai pas envie de contact, pas avec toi. Je ne te connais pas. Je n'ai pas besoin de sentir ça. Ca t'as pas suffit quand je suis tombée sur toi ? Ca aussi on peut recommencer si tu veux. Ou peut-être que ma main dans la figure suffirait certainement à te réchauffer, à raviver ta mémoire. Qu'est ce qu'il te faut Hawk pour comprendre ?

Allumée, j'étais comme le feu. Le phœnix, la colère, de mes propres blessures je me protégeais.  Fusiller l'autre de violence, de négligence, de colère. J'étais un pyromane en liberté qui a la moindre parcelle de verdure, se mettait à tout brûler. Incendier l'incendie, il avait balancé l'huile et j'avais pris feu. Une bombe à retardement que la fatigue avait fait percuté avant qu'il ne soit longtemps.

De mon côté, je laissais mon corps au sol sur la veste. Je pris mon sac et posa ma tête sur ce dernier pour m'en faire un pseudo oreiller. Bien que je ne comptais dormir avec l'enervement qui montait, voir l'autre gentiment se tenir allongé me donner l'envie de faire de même pour me reposer.

- Tu sais quoi, Hawk ferme la franchement...


Un garçon comme toi rêverait d'une fille comme toi, mais ce n'est pas le cas.
Pas le cas. Pas vouloir.  Pas de rêve. Pas désirée. Pas de regard ni d'attention à apporter.
Ma cage thoracique s'emballait, mon cœur aussi, et je voulais exploser. Je ne voulais pas continuer. Il fallait qu'il la ferme, pendant un moment pendant quelques secondes, parce que chaque phrase qui s'additionnaient ne m'aider à me détendre, à oublier.

- Qu'est ce que ça peut me foutre ? Tu crois que tu la mérites pas, ta piqûre de rappel ? Tu joues à quoi là ? T'en  veux encore ?  C'est ça ? J'ai l'impression que tu en demandes toujours plus. La journée t'as pas suffi... Qu'est ce que tu cherches là ? Oh et puis tu sais quoi... T'as raison. Quelqu'un d'autre mériterait ta place. Va te faire foutre.

La jeune fille s'était tournée, dos au feu, dos à lui. Elle ne regardait plus que le noir, en face d'elle et laissait la colère qu'elle ne pouvait trop encaisser laisser émaner les mots qui naturellement sortaient. C'était ce qu'elle aurait pu dire à son petit frère trop agité, trop collant, trop tout. C'est aussi ce qu'elle aurait pu dire parce qu'elle ne pouvait plus encaisser ce que l'autre disait, qu'elle n'avait pas l'énergie pour se lancer dans la violence. Elle soufflait fort, Jupiter, tout à terre. Chevalier, ou mort combattant de guerre. Un vide à terre, un ventre ouvert, les les cheveux tombant en arrière. Elle se retenait Jupiter, de continuer, de pas faire trop machine arrière. Elle venait mordre ses lèvres, avec ce goût mièvre, ce silence, qu'elle laissait plonger, ses flammes qui derrière elle, comme sa colère, la consumaient.

♥


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C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages - 23/09/20/Terminé [PV : Jupiter] - Page 2 Giphy


[Tu es con. MacKenzy.]
[Tu fais exprès pour ne pas comprendre ?]
[MacKenzy, il n'a vraiment pas la lumière à tous les étages. Vous savez ? À mon premier cours, il s'est pointé, en retard. Je lui ai demandé de prendre une chaise, et qu'est-ce qu'il a fait ? Il a pris la chaise. Littéralement.]
[Faudrait lui faire un test de Q.I, je suis sûr qu'il est à moins de quatre-vingt-dix points.]
[Il n'est pas un peu débile, genre... cliniquement débile ?]
[Et son père ? Toujours absent.]
[Sa mère ? Elle a fini par abandonner. Moi aussi... si j'avais eu un gamin pareil, j'aurais regretté de ne pas avoir avorté.]
[Souris, mon garçon, c'est tout ce qu'on faire, quand on est con.]

Le coeur en cendre. Cesser de s'aimer, cesser les câlins. Englober le monde d'un battement de cil. Abandonner. Regretter. S'en aller. Faire le faux-con.

Les mots volent, et s'envolent, s'évaporent dans la fumée, dans les flammes. Brûlent, et s'illuminent, avant de se transformer en braises rougeoyantes. Les mots sont incandescents, et blessants. Les mêmes insultes reviennent, un refrain pour se protéger, sans doute. Hawk soupira, au final, il pensait ressentir encore quelque chose, mais c'est comme les coups. C'est le premier qui fait mal, il est trop sonné pour réagir aux autres.

[Salut Papa. Ouais, ça va à l'école.]
[Tu prends le prochain vol ?]

[S'il te plait, reviens en vie.]

Incandescants, sont les mots, un peu faux, dans l'oreille d'un sourd sot. Ses yeux sont autant de sceaux pour cette ville. Arcadia Bay, la Madonne dépouillée. Où il en temps, les mots incandescants

Un

cancre

descent.

Faire semblant, se leurrer. Hawk soupira encore, son visage est fermé, le sourire a disparu. Plus la force de faire semblant, trop épuisé pour se nourrir de faux-semblant. Son père ne reviendra pas.

« Les personnes comme toi m'épuisent. »

Et Liam n'en dit pas plus, il se mure dans son silence. Il se redresse, il referme son sweat. Sans un mot, il va en direction de la sortie. Ses pas sont silencieux, autant que les sons pour son oreille usée. Il y avait eu un bruit de détonation, puis plus rien. Il s'était réveillé avec un poids sur le corps, qui ne partirait jamais. Une unique étreinte paternelle, écrasante et étouffante. Pourquoi les gens méchants ont survécu ?

Et luia-t-il seulement sur-vécu ?

Vaincu par la mollesse, et la douleur. Liam, il a vu les éclairs, bien avant qu'ils n'arrivent. Il a vu qu'un truc clochait, avant que la tempête n'éclate.

[Ce soir-là, Papa revenait de permission, plus vite que prévu.]
[Liam, il est un peu sur les nerfs, ça le stress les départs de son père.]
[Il a peur qu'il meure, à son insu.]
[Apprendre sa mort, au téléphone. Devenir brusquement pupille de la nation.]
[Ce soir-là, Aaron était plus violent que d'habitude, mais ce soir-là, il ne lui a rien fait au visage.]
[Liam a pu avaler. Juste avaler. Jusqu'à sortir sa gorge gonfler, ses lèvres se serrer.]
[Avaler sa haine, absorber sa peine. Avaler la rancoeur.]
[Se dire que ça passe plus vite que d'habitude.]
[Mais ça fait mal, au fond.]

« Tu as raison, Jupiter, il aurait mieux fallu que je crève. »

Liam oublie d'être poli. De se polir un sourire, qui rend, ses émotions, impénétrables.

Lorsque Hawk fixa Jupiter, son regard est glacé. Le masque est tombé. Combien de temps cette fille se cramponnera au sien ?

« Mais tu sais quoi ? Si je n’avais pas été là, tu aurais grimpé, tu n'aurais pas remarqué que la marée monterait si haut, tu aurais fini coincée, tu serais morte sous l'eau, ou de froid. Et ça doit te brûler le ventre de savoir que c'est un garçon comme moi qui ait sauvé une fille comme toi . Et qu'est-ce que tu as de plus que moi, qui donnerait un sens à ta survie ? Juste ta méchanceté. Au fond, je suis bien plus riche que toi, Jupiter. »

Liam ne sait pas d'où viennent les mots, ils sortent tous seuls de sa bouche, ils franchissent ses lèvres. Il pousse un autre soupir, à aucun moment, il n'a dévié ses yeux des siens, à aucun moment il n'a bégayé, de même qu'il n'a pas zozoté. Ses paroles, elles ne viennent pas de lui. Du moins, Liam se rappelle brusquement.

De son père.
De sa mère.
De l'éclat de leurs voix, qui tambourinent ses oreilles, de la rage qu'il voit au fond des prunelles.

Liam est fatigué.

Harassé de faire toujours comme si de rien n'était. Alors que son âme agonise, depuis des années ; la tempête, ce n'est qu'un leurre. Depuis un moment, Liam, il a ce crève-coeur qui croit, et croit dans sa poitrine, gangrène jusqu'au bout. Et du garçon gentil, qui préfère sourire plutôt que de se plaindre, bientôt, il ne restera bientôt plus rien.

Comme Jupiter, Hawk est vide.

Hawk ouvre la bouche, il va pour mettre un dernier clou sur le cercueil. Ce « à quoi ça sert de prétendre qu'on est si belle, si au fond on est si laide ? » lui brûle la gorge. Il avala sa salive, il rangea les mains dans ses poches, puis il se dirigea vers la sortie de la grotte. Là, il s'assit en tailleur, il fixa, la nuit qui avait englouti l'océan. Le ciel et la mer, au loin, on dirait qu'ils ne font qu'un ; une ligne dans l'horizon nébuleux.

Il pense : et si en dehors de cette bulle, il n'y avait rien ? Si le monde se résumait à cette ville ?


         

   


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Les muscles dans le dos de la jeune fille s’attellent. Les nerfs se mettent à craquer autour de la musculature travaillée. Elle est tendue, elle va sûrement craquer. Laisse tomber, laisse tomber, elle te le fera payer. Elle n'avait pas la conscience pour oublier. Personne pour la consoler, personne à qui parler. Ça commence à peser. Personne pour l'élever, personne pour la supporter. La brune commence à se ronger, à ronger son gros ego, trop lourd pour elle. Il pèse sur ses épaules, il pèse sur son corps, et malgré l'esthète qu'elle s'est taillée, Jupiter ne plus peu plus le porter, ne plus supporter. Alors elle avale les mots, les phrases, les faits. Elle ne le regarde pas, pas même une fois, sinon elle aurait des envies meurtrières.

Je n'avais plus la force, plus les mots. Je n'avais juste plus l'envie de rester ici. Je n'avais plus la mentalité pour accepter, sans vouloir lui arracher son visage qui avait déjà morflé. Alors, je n'avais qu'une chose à faire, l'abandonner. Je le pensais : je ne suis d'aucune utilité dans cette aventure, autant le laisser. Nous n'étions pas même du même monde, alors autant me laisser à mon sort, puisqu'il le sous entendait. Je me moquais bien de ce qu'il pouvait potentiellement m'arriver à présent. La détermination m'aiderait à avancer.

Je vais exploser.

Jessie Reid, la capitaine de l'équipe de Cheerleader a encore menacé des filles de l'équipe.
Mademoiselle Reid a défié ses camarades dans un jeu absurde pour ensuite les dénoncer.
Reid ne promet rien, Reid écrase sur son chemin. Reid ne fait pas demi-tour.

Se faire abandonner, Jupiter a toujours su ce que ça faisait. Se faire abandonner, était difficile. Et pourtant, elle avait toujours eu des facilités à jeter, à laisser tomber derrière elle. Si l'obstacle ne pouvait être détruit, si le chemin ne s'ouvrait pas, c'est que la solution n'était pas là... Sans un mot, sans un regard. La jeune fille aux cheveux noirs reprit son sac, ainsi que ses affaires. Sur son visage, plus rien, pas même une once de fierté, plus que le vide, elle n'avait pas même la volonté de le chercher, de se nourrir de quoi que cela soit. S'en était trop, si bien qu'elle était déchaînée, et quand les blessures sont trop éparses, Jupiter, la grande ne peut s'empêcher. Elle doit bouger, et malgré sa fatigue, la colère, comme un mort-vivant la fait se lever. Elle avance, Jupiter, elle en a fait tournoyer des êtres à ses côtés. Alors, elle se dit simplement, qu'elle doit partir, d'ici, de cette caverne, d'Arcadia. Jupiter, sait marcher, sait se tuer, sait être déterminée. Quand elle commence quelque chose, difficile de l'arrêter. Levée, dressée, comme un piquet. Elle sent ses épaules tirer, par la fatigue, par la nervosité. Aucune fois, elle ne se retournera et juste laisse le bon de ses pas. Laisse le son de son avancée. Elle s'enfonce dans la noirceur, oubliée.

[Encore des jours, des jours à virer, à suivre les frontière de cette ville. Je ne pouvais partir, enfermée, je ne pouvais partir, piégée. Et pourtant, je continuais, je continuais. Je le voulais, voir le soleil à Seattle, voir ma mère qui pour moi comptait... Plus de force, plus de quoi manger, je voulais juste m'évader, malgré les cris, malgré la fatigue, malgré les mêmes cadavres que je croisais sur mon chemin. Je me tuais, je m'achevais, ma charge mentale baissait, ma santé mentale suivait. Les doigts dans les cheveux, j'avais l'envie de me les arracher, jusqu'à tomber au sol, je cédais à la rage, à la pression, à ce carnage.]

Des pas vaguement désarticulés. Elle laissait ses doigts sur les parois la diriger. Peu importe la noirceur, peu importe le froid. Bouger. C'est tout ce qu'il y avait. Exagération, fugues et liberté. Elle avait besoin d'oublier, le mal, par le mal, de consommer, de se faire consumer. D'avaler, quelque chose, une découverte, une avancée. Elle avait besoin, si bien qu'elle ne pensait plus qu'à marcher.

un garçon comme moi qui ait sauvé une fille comme toi 

au fond, je suis bien plus riche que toi, Jupiter


Vide. Vide. Vide. Le vide rongeait ma gorge, me donnait l'envie de vomir, de gerber. Je passais la main sur ma gorge irritée qui se mettait à me serrer. Je n'étais pas à ma place, j'avais besoin de reconnaissance, de puissance. J'avais perdu le contrôle, mais je m'en moquais. Je ne pensais pas à cet attardé, seulement ces mots piqués, taillés dans ma poitrine une sensation inadaptée. Faire front, je ne devais pas tomber, je ne devais pas glisser, je sentais que le sol était de plus en plus flaqueux, mouillé. Le bruit de mes pas dans l'eau raisonnait. Il n'y avait plus que ça, et moi. Seule, comme quand le bus s'est fait écrasé, comme dans les autres se sont fait oubliés. J'étais seule, l'unique lumière qui pouvait encore compter.

Je baissais les yeux, mais rien ne venait, aucune émotions, que les murmures de mon crâne qui me disaient que ce n'était pas grave. Qu'il ne voyait pas ma valeur, que moi aussi j'avais droit aux honneurs, à la chaleur. Pourtant, une autre partie ne savait plus quoi faire, qui écouter. Je n'en avais pas conscience, mais je n'avais aucune personnalité, je ne savais ce dont j'avais envie à partir d'ici. Je serrais la mâchoire, je serrais les dents. Mes poings avaient l'envie de frapper contre les paroies, mais cela ne ferait rien à part me blesser. J'avais envie de faire payer. Je n'attendais plus d'excuse, je ne les croirais pas. J'étais devenu la partie la plus sombre de moi, la face sombre de Jupiter. L'impulsive, la colérique, celle qui exagère, qui part au quart de tour, qui fait des mauvaises manières. Celle qui prend et qui jette bêtement, celle qui n'arrive pas à exprimer une once de sentiment. J'étais devenu un être inconscient capable de me saouler, capable de prendre ce qui passerait sous la main, à avaler pour me sentir exister. Ce n'était plus de la faim, mais de la gourmandise, de la voracité, de l'envie, de la frustration à combler. Tout était trop. Trop. Grand à ma portée.

Hawk n'était qu'un météore, je pensais qu'il s'écraserait en se désintégrant avant d'arriver à ma portée, cependant il m'a touchée. Et la fatigue m'a emportée, ma santé mentale a suivit avec le vent, tout se met à s'envoler.

Mais t'es hors de mon cœur, hors de ma vue. Je me laisse tomber au sol, à genoux. Les mains dans ma chevelure me rassurent un peu, et je respire. Fort, encore. Encore une fois. Comme ce jour là. Cependant, je sais qu'aucun Knight ne viendrait m'aider cette fois.

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Hawk s'attendait à ce qu'elle lève, qu'elle l'attrape par les cheveux pour le frapper. Cogner son visage plein d'acné, cracher sa rage. Mais il n'en est rien. Il reste immobile, dans le tumulte du vent, dans la rage de l'orage. Les éclairs frappent au loin, et pour autant, il règne un silence lointain dans son crâne. Hawk s'en veut. Il n'a pas l'habitude d'exprimer ce qu'il ressent ; habitué et désabusé à ce qu'on use ses limites, jusqu'à les effacer. Quand il s'agit des autres, il ne sait pas déterminer jusqu'où il peut aller. Il croit naïvement que ses mots font moins mal.

Que les coups.
Les insultes.
Le harcèlement quotidien.

[Tiens... Liam, tu n'es plus sur Fakebook ?]

Livre hypocrite, aux visages affreux. Hawk n'a pas besoin d'amis.
Juste de son père.

Jupiter, ce n'est rien d'autre qu'une peste. Des comme elles, le monde en fabrique par centaines ; c'est ce qu'il croit. Et des Liam, combien en a-t-il ? Pas assez, puisqu'il n'en a jamais trouvé. Des garçons, qui voient le monde avec ses yeux, appréhende l'univers avec le premier degré, expérimentent le papier froissé. Il a besoin de faire quelque chose. Dans le fond de sa poche, il persiste un petit bout de papier, un peu froissé, un peu sali.

Et naturellement, ses doigts tracent des lignes, ils épousent subtilement les formes. Les corps des femmes, Liam, il s'en moque.

À quoi bon les toucher, quand il peut explorer le papier ?

Mais dans les cris de l'orage, le papier qui se plie, se froisse, le vent lutte contre ses doigts. Hawk tenait bon, concentré. Maintenant, il trouve que c'est stupide de se disputer comme ça. Liam, il ne se dispute jamais, il subit, mais il ne pardonne pas.

Il fait semblant.

Lorsque la figure de papier se déplia dans la main, Hawk se sentit plus serein. Il sourit en coin, détendu. Lorsqu'il se relève, il la range dans sa poche. Il retourne près du feu.

Mais près de feu, Jupiter n'est plus.

Hawk écarquilla ses deux orbites, d'un regard, il observa la caverne. Il remarqua les chemins possibles, son cerveau oublia la peur. Mais elle était là et bien là. La peur. Qui serre. Serre ses entrailles. Qui lui broie la gorge, et lui rompt le cou. Hawk enfonça les ongles dans la paume de sa main, il souffla un :

« Jupiter ? »

Que sa voix lui renvoya. Bon sang. Et si quelque chose était arrivé ?

Hawk. Il repense.
À son père étendu sur lui. Le dos sous la charpente.
Hawk, il a soudain envie de pleurer. Mais Hawk ne pleure jamais.
Hawk, il pense à Batman.
À l'Ombre.

Aux dangers de cette ville, à ces horreurs qui se produisent au coin de la rue. Hawk commence à baliser. Les images vont et viennent dans son esprit, il y a un son aigu qui sonne dans son crâne, en continu. Il n'arrête pas de pester des merde merde merde , alors il finit par s'élancer au fond de la caverne. Il hausse la voix, elle brûle dans sa gorge :

« Jupiter ! Jupiter ! Je suis désolé... d'accord ? »

Liam se met alors à courir, aussi vite qu'il le peut, aussi vite que ses jambes lui permettent. Ses chaussures couinent sur le sol glissant, il a oublié de prendre une torche. Il court juste, puis lorsqu'il voit une forme dans un coin, il s'arrête brusquement. Mais ses semelles ne sont pas de cet avis ; il glisse au sol. Sur le dos, son bassin heurte la terre humide, il pousse un cri, ses coudes se mangent les cailloux. Il s'étala près de Jupiter, puis lorsqu'il renoue la réalité à la douleur, il pousse un soupir de soulagement. Il se redressa, cabossé de partout, son bassin lui fait atrocement mal.

« Jupiter ! Bon sang ! »

Liam s'arrêta devant elle, il alla poser les mains sur ses épaules, mais il laissa son geste en suspens. Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas quoi dire. Il voit juste quelqu'un qui va mal, et ça lui perce le coeur. Hawk se frotta le visage.

« Ne me fais... plus peur comme ça, tu avais dit que tu ne partirais pas, et tu es partit ! »

Sa voix tremble, sa voix déraille ; Liam a un trop-plein d'émotions qui le submergent. Il s'agenouille devant elle, les mains vers ses épaules.

« Je suis désolé, désolé... je... je ne voulais pas dire ça... excuse moi, Jupiter, vraiment désolé... désolé... je suis désolé... Je... je ne sais pas ce qui m'a pris. Pardon... pardon... je suis un idiot, je sais... je... et inutile, je sais, pardon... je n'aurais jamais dû dire des trucs pareils. »

Les mots butent parfois. Son élan d'audace est bien las, soudain. Hawk s'écarta un peu, afin de ne pas être trop envahissant. Il en oubliait de parler sur le côté, de ne pas montrer ses dents affreuses.

« Je... tu peux me frapper, si tu veux, m'insulter, je m'en fiche... Mais reste pas là, d'accord ? Je... je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit... je vais te ramener au feu de camp, d'accord ? »

Hawk, son coeur bat tellement vite, qu'il ne sait pas si Jupiter lui répond, il ne s'entend pas lui-même. Il a mal dans la poitrine. Il la fixa, puis il osa demander :

« Est-ce que tu veux un câlin ? »


         

   


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Lun 28 Sep - 8:57






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Jupiter ne tient pas de promesse.
Jupiter n’est pas du genre à s’attacher aux mots, aux phrases, aux sens.
Elle est bourrée de mauvaises manières, de maladresse.
Quand elle parle, il y a des chances pour qu’elle oublie, pour qu’elle change d’avis.
Alors oui, si elle était partie, c’est qu’elle n’avait plus envie.
Plus envie de cette fausse chaleur, de ces faux semblants.
Son égo piqué de tous les côtés, c’était bien moins marrant.
Quand la fatigue la pointe du vas, elle n’a su quoi faire,
A part quitter les lieu, pour s’abattre à terre.

Il n’y avait pas de bruit, pas de voix, pas de fracas. Il n’y avait rien d’autre que ce long chemin de croix, que je m’infligeais. Je crois qu’ici, j’étais bien. Il faisait froid, mais il n’y avait que la seule personne qui me méritait. Moi. La seule personne qui aujourd’hui me connaissait un minimum pour savoir qu’après tout, je faisais tout pour la popularité, tout pour la gloire, sans avoir regardé quel enfant souffrant était à la source de ma personnalité. Cependant, maintenant que j’étais seule, je revoyais mon père, et ma mère, et mon frère, et puis moi. Jessie Reid, la jeune fille qui n’a pas manqué de quoi que ce soit, à part de l’amour d’un père, à part de la considération d’une mère, à part la complicité d’un frère. Peut-être que c’était le fait de chercher de l’attention, qui m’avait poussée avancer vers la quête du pouvoir. Peut-être simplement que c’était là où j’avais plongé mon espoir. Pourtant, sur le moment même, je n’entravais rien. Je restais là, placide pour quelques temps dans la pénombre, sans me soucier de quoi que se soit.

Ma chérie, tu sais bien que papa est parti avec une autre famille… Il nous pait ce qu’il faut, c’est déjà ça.

C’était ma vie d’avant, se faire entretenir par quelqu’un qui ne me parlait plus, qui ne m’aimait pas, qui faisait comme si je n’existais pas.

Un fantôme hantait ma vie, aujourd’hui, je me demandais s’il se souciait bien de savoir si oui ou non j’étais en vie…

Puis il y avait les gens comme Hawk, qui jugeait, qui ne savait rien, qui ne comprenait rien. Qui n’avait rien vu à part la souffrance et les coups. Je n’avais pas à me laisser juger, je le savais. J’aurai peut-être du directement riposter, mais je me suis emportée. Je ne regrettais pas mon coup d’état, j’étais bien là. Pendant quelques instant, avec le vide que j’avais créé.

Le noir, uniquement le noir.

Tout autour était noir, sale, froid.

Je ne voyais que moi et m’enfermais dans ma large veste, comme pour me réchauffer. Je cherchais seulement le confort.

Je n’étais pas son amie, je n’étais rien. Pourtant, j’entendais des bruits de pas dans mon dos, et je savais qu’il serait déjà là. Encore et encore. Il se plongeait dans les excuses, mais je les prenais pas. Je m’en moquais, je ne parlais pas. Le son raisonnait dans la gorge de la caverne, humide et délabrée.

Désolée. Je ne l’étais pas moi même. Je n’avais rien à faire de ce garçon.
Il m’avait peut-être aidé, mais il m’avait négligée, moi.
Je ne savais pas quelles étaient toutes les règles qui régissaient Arcadia, mais je n’en voulais pas.
Je préférais la facilité, les règles établies aux lycée, qui me plaçait en haut des échelons.
Jessie Reid faisait peur.
Jupiter a mal au cœur.

Mal, il s’était fait mal. Je n’avais plus besoin de violence puis se punissait. J’étais en quelques sortes soulagée, qu’il se fracasse contre le sol. Et je ne parlais pas. Pas une seule fois, un mot ne sortait de mes lèvres. Est ce que je tenais à le faire culpabiliser ? Certainement, mais je n’en avais aucune conscience, si jamais c’était le cas. Je ne tenais pas mes promesses, pas avec une personne qui au sérieux ne me prenait pas...

Il ne voulait pas, mais il l’a fait. Moi j’aimais dire les choses, mais aucun mot ne sortait. Je ne bougeais plus, je ne parlais plus. J’étais comme mon père. J’hantais les lieux, sans rien dire, sans nouvelle, sans rien faire… Ses mots partaient de ma mémoire et serait certainement rapidement oublié, parce qu’il nétait rien, à côté de moi. Qui avait réussit ? Aujourd’hui, à Arcadia, pas moi. Cependant, une chose est sûre, je ne prenais toujours ma revanche.

Pas de mot.
Pas de réponse.
Juste son brouhaha.
Plus de Jupiter, plus de moi.


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Lun 28 Sep - 12:55

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Si le but de Jupiter était de faire culpabiliser Liam d'avoir été en colère, cela fonctionnait bien. Le garçon ne savait pas quoi faire, et au-delà du silence qu'elle lui collait, il se demandait s'il n'y avait pas quelque chose de plus grave. Elle restait terrée dans son mutisme, elle ne bougeait pas, et Hawk, avec toute sa naïveté, il se faisait un millier de films. Et si Jupiter ne pouvait simplement pas répondre ? Et si pendant les quelques minutes, où ils n'avaient pas été proches de l'autre, un truc était arrivé ? Hawk gardait les mains proches de ses épaules, il continuait de formuler ses excuses, la voix tremblante et fatiguée, il bafouillait.

« Je suis désolé... je... c'est... c'est pas dans mes habitudes, promis. »

Et au fond, Hawk croyait avoir cassé Jupiter. Comment fait-on pour réparer les gens ?
On met du scotch sur les blessures, et on prétend que ça va.
C'était ainsi que le garçon fonctionnait.

Voyant que ses excuses étaient ignorées, Hawk soupira. Il se laissa tomber en tailleurs devant Jupiter, il l'observa longuement, son coeur lui faisait mal dans sa poitrine, et sa respiration devenait de plus en plus sifflante. Dans son bassin, il avait l'impression qu'on enfonçait un million d'aiguilles, et que la douleur cuisante se propageait dans ses omoplates. Il n'était pas sûr de se relever, et il songeait qu'au pire il ferait croire qu'il était paresseux, mollasson, lui aussi, il savait jouer de la comédie.

[MacKenzy, il ne sait même pas rattraper une balle qu'on lui lance. ]
[En cours de sport, il tombe, parce qu'il rêvasse.]
[Il n'a vraiment rien pour lui.]
[Maman n'a jamais su refermer tes blessures, Papa, jamais. Elle en a créé de nouvelles. Pourquoi n'a-t-on plus aucune photo d'elle ?]

[J'ai récupéré celle dans la poubelle, elle me manque, même si je prétends le contraire.]

Hawk a les mains qui tremblent, le sang a bruni sur ses paumes, les blessures sont à vif. Il avale sa salive, il finit par soupirer. Il ramène les genoux contre sa poitrine, puis il observe les alentours. Il se frotte l'oreille, puis il sort la figure de papier. Il la dépose devant Jupiter ; il s'agit d'un chat, à peine plus grand que son index. Un chat filiforme, qui s'érige fièrement dans la grotte. Il rougit, Hawk ne  les offre jamais pour rien ; il faut se marquer dans son esprit, s'encrer dans son coeur.

« Je... j'ai... j'ai fait un chat... les filles... ça aime bien les chats... non ? »

Hawk renifle, il essuya son nez avec ses doigts, avant de les frotter sur son pantalon. Il laisse le silence revenir, il fait froid et humide, mais il est brûlant. Il reprend alors :

« Jupiter... tu boudes ? D'accord... Tu as le... le droit de bouder... mais s'il te plait... viens bouder auprès du feu... sinon... je... tu vas tomber malade. Euh... et si tu boudes... »

Hawk se racle la gorge, il rapproche sa main, mais il la laisse en suspens. Il sait que c'est comme toucher une panthère de mauvaise humeur ; il va perdre plus qu'un doigt s'il le fait. Pourtant, Hawk déploya sa dernière carte, rouge, en fixant un point sur le côté :

« Si tu ne bouges pas... je vais te... port... non. Mieux : je vais te faire un câlin. Pire ! Je t'enfile... mon... mon sweat tout moche. »

Puisque Hawk dégoûte Jupiter au plus haut point. Elle le lui a dit : il est affreux, laid, dégoûtant. À l'extérieur, comme à l'intérieur. Il gratte, l'une des plaies dans le creux de ses mains, il arrache, minutieux, les bouts de de chair. Un par an, le sang perle un peu, encore.

« Si tu réagis pas, je compte... compte... jus... jusqu'à cinq... et je te prends dans mes bras. »

Hawk se rapprocha, il grince des dents, puis il commence à compter : un... deux... trois... quatre... Mais Jupiter, on dirait qu'elle ne prend pas la menace très au sérieux.

« Quatre... répète Hawk, quatre et un quarts... quatre et demie... quatre et trois quarts... cinq... ? »

Quelle tête de mule.

Hawk se pinça la lèvre inférieure, puis il s'avança encore vers elle. Il se débarrassa de son sweat ; il le déposa délicatement sur les épaules de Jupiter. Il lui dégagea les cheveux, toujours avec cette infime douceur, comme s'il ne voulait pas froisser la jeune fille. Ses gestes délicats ont la légèreté d'une caresse de papillon.

« C'est... t-t-t-toi... qui l'aura... v-v-voulu. »

Il en bégaie.
Hawk n'a jamais tenu une fille dans ses bras, si ce n'est...

Hawk, il a peur de briser Jupiter, plus forte et musclée que lui. Il craint que son contact brûlant lui fasse davantage mal. Pourtant, ses gestes restent affables ; on sent qu'il sait plier le papier, sans le déchirer. Le seul contact dont il a soif, c'est celui des feuilles. Les humains, ça ne l'intéresse pas. C'est ce qu'il croit.

Enfin, ses mains se posent sur les épaules de Jupiter. Elles sont chaudes, moites, non pas à cause de l'anxiété, mais parce qu'il est brûlant. Délicatement, il redresse Jupiter, sans forcer, s'il sent de la raideur, il arrête. Si elle se laisse faire, c'est contre lui qu'il l'attire. Ses bras se referment autour de son corps, tendre et protecteur. Son coeur bat à la chamade, Hawk se demande si elle aussi, elle l'entend. Battre dans ses tempes, s'écraser contre sa poitrine avec virulence. Il se dit naïvement qu'à défaut de lui réchauffer le coeur, il lui partagera sa chaleur à son corps harassé.


         

   


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Lun 28 Sep - 15:13






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Plus de Jupiter,
Juste un ventre à Terre.
Pas de retour en arrière.
Fumait le feu et le fer.
Brûlaient les bonnes manières.

Paroles, paroles, paroles. Que des mots. Que des phrases. Je ne crois pas en les autres. Ils sont instables, comme lui, comme moi. Ils cherchent à tout détruire, à tout réduire. Non, il n’y a rien. Rien d’autre de pire que les humains. Ils changent, en fonction du cours du vent, de la foudre, du soleil, du temps. Lui, il avait changé sa façon de penser en quelques secondes, la fatigue l’avait libéré, mais j’avais encore des choses que lui ne pouvaient imaginer. J’avais rien que la force, la force d’agir tandis que lui à la moindre de mes actions suivait. Bêtement, simplement. Facile à mener par le bout du nez. Un petit animal, si facilement dressé. Un chien, comme j’aimais l’appeler.

J’avais décidé, de ne pas répondre.

Encore et encore.

Pas de réponse.


La même danse de mots, dans le silence.

Le garçon, me déposait un de ses congénères, un animal en papier. Un chat. Je ne comprenais pas ce que je devais faire de ça. Une partie de mon esprit me disait de le jeter, l’autre de le détruire, et la dernière me soufflait de ne rien faire, de continué cette forme d’agressivité bien plus violente pour lui que je ne l’aurai imagé. Le passif agressif, a réutilisé. Bien que je n’avais pas trop conscience de ce que je faisais. Je me laissais simplement aller…

Pas de réponse.


Il reniflait.

Pas de réponse. Pas de chaleur, pas de feu. Juste le noir. Nous étions mieux, dans le noir. De plus, je ne boudais pas. Je nous testais, lui et moi. J’essayais de nouvelles choses, en m’adaptant aux petites raclures de la société.  

Il me menaçait ensuite de faire tout ce que je ne voulais pas. Me donner son sweat, me prendre dans ses bras. Je ne bougeais pas. Je me disais, qu’il respecterait mes consignes. Pourtant, il continua. Il continua jusqu’à le faire. Jusqu’à déposer son vêtement contre moi, jusqu’à toucher mes cheveux, jusqu’à me coller contre lui. Il savait que je ne le voulais pas, que je n’aimerais pas ça. Alors je n’avais pas d’autre choix, puisqu’il n’y avait que la violence qui entrait dans son crâne.

Il était chaud. Il avait chaud. Je ne savais pas. Je me contentais de ne pas lui exploser ma main dans la figure, tandis que sa respiration s’emballait. Il faisait chaud. Trop chaud pour que je ne reste piégée, trop chaud pour que j’enferme entre des bras. Trop chaud, pour que je le laisse faire bêtement tout ça, alors que lui et moi, ne nous connaissions pas. Qu’il avait osé jouer les minables pour mieux m’affubler.

Ses bras se mettent à bouger. Dans le plus grand des silences, ils viennent prendre le sweat pour le faire tomber. Juste un silence, puis un soupir avant que la jeune fille ne saisisses ses poignets. Deux mains fermement accrochées, elle était venue l’écraser au sol. Le plaquer. Hawk était devenue une vulgaire proie qu’elle venait d’immobiliser. Un animal sans défense, dont le corps ne pouvait subsister. Tout à l’heure, c’est  ce qu’il avait demandé. Alors étrangement, elle ne se gênait plus. Elle avait refusé plusieurs fois, il n’avait pas écouté. Elle se contentait seulement de venir sur lui, au dessus. Ses yeux dans le noir ne pouvaient pas vraiment distinguer toutes les atrocités de son visage. Le bassin de Jupiter, venait écraser le sien. L’obstacle, elle se mettait à le détruire, parce si tout ce qu’il avait dit sur les filles avant été vrai, il n’oserait plus rien faire, serait dans défense, et resterait immobile. Puis ce fut au tour de son souffle de venir écraser son visage, de venir encore une fois écraser ce qu’il restait de lui. Avant de laisser tomber, une goûte. De l’eau salée. Ce n’était pas la caverne qui récupérait l’eau de mer, mais bien l’œil de Jupiter qui la trahissait sans qu’elle ne le veuille. Elle vint se mordre les lèvres, sans arrêter d’imposer ses yeux froids, sans le lâcher, sans arrêter de serrer ses avant bras.  

Elle ne bougeait plus.

Pas de réponse.

♥


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Lun 28 Sep - 16:32

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TW : mention de suicide.
Et ça fait BIM BAM BOUM.

Liam se retrouva au sol, encore. Décidément, son dos fait plus souvent l'amour à la terre que lui à une fille. Sa tête claqua contre la roche, son bassin lui signala un autre poids. Quelque part, il s'y attendait, mais la fièvre l'emporte sur ses réflexes. Il voulait être juste gentil ; il ne s'est pas rendu compte combien il a été oppressant.

Son coeur fit un bond dans sa cage thoracique, Jupiter au moins réagit. Au moins. Elle le maîtrise, mais il ne fait rien pour contester. Et ça fait BIM BAM BOUM, ses os s'entrechoquent, son coeur cogne, et son bassin hurle. Celui de Jupiter se colle à lui, Hawk est écrasé sous le poids de la jeune fille. Et ça fait un mal de chien. Il n'ose rien dire, mais tous ses muscles se raidissent, ses nerfs crissent, tandis que c'est la douleur qui le paralyse. Dans le noir, il voit ses cheveux tomber en cascade sur son visage, il sent son souffle chaud s'écraser contre sa bouche. Ses doigts s'enfoncent dans sa chair, et Hawk pousse un soupir.

Dans le noir, tout le poids de Jupiter se colle à lui. Le silence revient, si ce n'était leurs souffles qui se mélangent, se fonde l'un dans l'autre. Dans le noir, Hawk sent une larme glacée tomber dans son cou. Ce fut à cet instant qu'il osa la regarder, en se rappelant qu'elle n'a pas remis son soutien-gorge.

[T'es vraiment une sous-merde, Liam, pour penser à ça dans un moment pareil.]
[Va crever.]
[Regarde ce que tu as fait. Tu es fier de toi ? Va crever. CRÈVE. CRÈVE. CRÈVE. CRÈVE.]

Son estomac se serre, la pensée volatile s'évanouit dans le flot de noirceur qui le submerge, et l'étouffe, l'asphyxie. Son oeil est calme, indifférent. De nouveau, son esprit se dissocie de son corps ; il sait que de sa faute. Mais putain. Pourquoi Jupiter ne veut-elle pas prendre soin d'elle, un peu ?

Ses doigts sur ses poignets, c'est de l'acide qui s'enfonce dans son épiderme. Liam, il est tactile, mais il n'aime pas le contact.

Hawkweird est juste un adolescent mal dans sa peau. Jupiter, une fille qui a perdu l'univers pour lequel elle s'est tant battue. Hawk tourna la tête sur le côté, il a jugé, trop vite, mais pourquoi doit-il se laisser juger sans réagir ? Il a voulu se secouer, et ça n'a pas marché. Il a tellement intériorisé le harcèlement que les petites manigances de Jupiter lui semblent logiques. Il mérite d'être puni.

Il mérite de...

[Crève. Crève. Crève. Crève.]

Il a fait pleurer Jupiter.
Il est le pire.

Hawk avala sa salive, il doit s'excuser ; c'est ce qu'il doit faire. S'excuser de tout, même de ce qui n'est pas de sa faute. Il doit se faire pardonner d'être là. S'excuser d'avoir été sauvé. Ant aurait dû l'ignorer, passer devant sa maison, sans s'attarder.

Jupiter, c'est une fille qui se croit forte.

Qu'il doit protéger. Parce que c'est ce qu'unhomme doit faire, mais lui, il est juste un faux-con. Un niais.

« Jupiter. »

Sa voix est sourde, Hawk est à bout de force. Il sait que le souvenir va revenir, il aura beau l'enterrer, il lui reviendra.

[CREVECREVECREVECREVECREVECREVECREVECREVE]


Hawk n'opposait aucune résistance. Il se contenta de souffler :

« Peux-tu te lever s'il te plait ? »

Bassin en miette, audition à la ramasse. Il lui reste juste ses yeux et ses doigts. Sa mémoire. Hawk fantasme, parfois, sur le fait de s'éclater la tempe avec un tournevis. Il tente de se justifier :

« Je n'aime pas avoir quelqu'un sur moi, tu peux me laisser là, si tu veux. Tu devrais retourner auprès du feu te réchauffer. Si tu préfères, je resterais là, en attendant que la marée se calme. »

Parce que Hawk, il sait qu'il ne pourra pas se redresser. Ses muscles étaient tendus, ses jambes tremblaient sous Jupiter, il pouvait compter, les secondes, avant que l'angoisse ne remonte. Déjà, le bruit de détonation éclate dans son crâne, en boucle. À chaque explosion, il s'amplifie, diffuse un son aigu de plus en plus long dans son oreille. Bientôt, ce n'est plus les bras nébuleux de la grotte qu'il verra au-dessus de lui, ni les cheveux noirs de Jupiter.

Ce sera la grisaille du mois de novembre.
Le chaos à l'horizon.
Liam, c'est une bombe ; le compte à rebours a commencé.


         

   


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Lun 28 Sep - 20:32






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Maigre proie,
Face au chat.
Elle l'écrase,
Plus de case.
Comtemplant si gentiment,
Le reste du garçon qui faisait semblant.
Semblant de vouloir l'aider,
Ou peut-être simplement, qu'elle n'arrivait plus à comprendre,
Encore et encore.

Elle ne bougeait pas Jupiter, elle le regardait. Elle attendait. Son corps contre le sien était synonyme d'un tracas, d'un mal-être qu'elle ne connaissait pas. La jeune fille, ne pleure plus... Du moins, c'est la seule fois qu'elle pleurait, depuis longtemps avec d'autres personnalités que certains Knights qu'elle avait rencontré. Jupiter, lâchait prise, peut-être un peu facilement avec toute ces blessures, cette fatigues, les passées morsures. Pour quelques instants, elle restait là. Elle regardait cette masse noire, qu'elle aurait mille fois rêver être Lust. La brune ne le savait, mais tout aurait été bien plus différent, bien plus amusant, bien plus intense, bien plus puissant. Imaginer la jeune fille à cette proximité, la voir si proche d'elle, à son contact, la toucher, ne faisait qu'éveiller des choses étranges, des secrets insoupçonnés.

Puis, elle finit par se relever. Sans se retourner, sans attendre. Frustrée et contrarié par son esprit mal tourné, elle se dirigea de nouveau vers le feu pour éviter de croiser la mocheté. Laissant de laideron sur le sol comme un mort figé. L'état du garçon ? Il était maintenant libre, seul, libéré. Jupiter ne pensait plus.

Naturellement, elle se dirigea vers la fumée, la lumière, ces étincelles qui au loin dansait. Qui alimentait son envie, celle de retrouver quelqu'un qu'elle n'assumait. La brune posa son sac, s'enroula autour de la veste de son défunt ex pour se reposer. Dos au feu, elle se moquait bien de ce qu'il allait lui arriver. Elle ne pensait qu'à elle, à elle même. Et se trouvait pour quelques temps troublées, avant de trouver le sommeil, après quelques temps passés seule, bercée par la chaleur de l'été.

Jupiter par le soleil n'était plus éclairée, mais la lumière de ses lunes savaient endormir cette bête affamée.

Son corps, pâle, froid, était étendu sur le sol. Elle ne parlait toujours pas. Ses yeux étaient clos, et ses lèvres étaient baissées vers le bas. Son sac, épais, lui servait d'oreiller. Ses mains, étaient recroquevillées sous son crâne, tandis que la jeune fille était elle aussi finalement tombée.

Endormie. Soulagée.

Demain, pour elle, serait sans doute une meilleure journée, puisqu'après la pluie, les fleurs sont de sorties.

♥


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Lun 28 Sep - 21:45

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TW : mention de suicide.
Hawk ne sait pas, ce qui la pousse à se relever.

Il ne sait pas ce qui lui traverse la tête. Il était juste soulagé, le poids se libère de son bassin, mais la douleur persiste. Quand Jupiter est suffisamment loin de lui, le garçon pousse un soupir de soulagement. Il resta immobile contre le sol, brûlant et glacé, moite d'une sueur froide. Son coeur s'écrasait péniblement contre sa cage thoracique, et là, enfin seul, Hawk peut enfin laisser le masque s'écrouler. Plus de sous-rire, plus d'affabilité. Juste sa mortuaire solitude, d'être resté trois jours sous le cadavre de la seule personne qui comptait pour lui.

Trois jours.

Les gens ne se représentent pas l'horreur. Les gens ne se projettent pas, sans doute parce que ça les met face à leurs propres faiblesses. Hawk a pu sentir, l'odeur, il a pu sentir, le corps, il a pu regarder, son père décrépir. Jour après jour, heure après heure, minute après minute. Hawk avait conscience que Jupiter ne reviendrait pas, elle n'est pas comme ça. À se soucier des autres plus que d'elle-même. Il le sait. Quelque part, il se demande pourquoi il a autant perdu son temps.

Ses émotions sont chaotiques, Hawk peinait à y voir clair - le comble pour un faucon. Il sait juste qu'il ne peut pas se relever. Il posa la main sur sa poitrine, détaillant l'obscurité, comme si les ténèbres lui répondraient à cette question fatidique, qui chaque jour, le tue à petit feu :

[Pourquoi moi ? Pourquoi pas toi ?]

La crise d'angoisse arrive, à l'intérieur. À l'extérieur, il n'est qu'un souffle erratique, chaque fois qu'il expire, Hawk a la sensation qu'on lui arrache les poumons, et qu'on lui broie la gorge. Pas de larmes, mais la main qui tremble, et qui serre son t-shirt pour se cramponner à du concret. Les images font des allées et retours en lui, chaque fois plus douloureuses, laissant une trace cuisante dans son crâne. À aucun moment, Hawk ne demande de l'aide.

Liam n'en quémande jamais.
À quoi bon ? Les gens le déçoivent.

Il sent les battements de son coeur contre sa main brûlante, il sent sa poitrine se lever, et se baisser. Il se mord la lèvre inférieure, jusqu'au sang. Et ça dure, et ça dure, ça s'étiole pendant un moment. Ça fait mal. Vivre fait mal.

[Souris mon garçon, c'est tout ce qu'on peut faire, quand on est aussi con.]

Liam, il aimerait juste en finir. Pour de bon. Arrêter de s'accrocher, d'escalader la falaise ; juste tout lâcher. Dire aux autres d'aller se faire foutre. Difficile de se dire qu'on a un avenir, quand on se promène avec une sacrée différence sur le dos. Difficile différence, des années d'errance. Qu'est-ce qu'il est au juste ? Un débile mental ?

L'angoisse affronte les pensées noires, et parfois, les deux camps s'allient. Hawk perd peut-être connaissance, il ne sait pas combien de temps. Liam a eu la peur de continuer à vivre, avec lui. De devoir se supporter. De revivre ce qu'il a traversé. Son père, mais aussi eux.

Ses amis.
Jupiter est une amie.

De ceux qui font tomber ses affaires au sol. De ceux qui le chopent dans le couloir, et lui enfoncent la tête dans les toilettes. De ceux des petites agressions quotidiennes, de ceux qui regardent le carnage se produire, sans intervenir. De ceux qui lui demandent s'il est gay pour lui dire d'avaler. De ceux qui donnent des bleus, et coincent du chewing-gum dans son appareil dentaire. De ceux qui croient que si Liam dit ami, c'est parce qu'il croit ce qu'on dit.

De ceux que Liam appelle amis pour ne pas avouer qu'il s'agit de ses bourreaux.
Bourresot, bourreaux. C'est l'idiot qu'on bourre.

Quand Hawk arrive à glaner un peu d'énergie, il s'assoit en tailleur. Il se passa les mains sur le visage, il était encore brûlant, il n'arrivait pas à voir clair. Vraiment pas. Le sol se mélangeait au ciel dans une valse ivre. Hawk parvint à se relever, difficilement, il marcha en direction du feu de camp, éteint. Là, il remarqua que Jupiter s'était assoupie. Il la fixa, longtemps, de son sommeil sans interférence, dans son égoïsme latent. Il envia la capacité de ce genre de personne à oublier le mal qu'elles peuvent faire. Pourtant, Hawk, il lui couvrit les jambes avec son sweat.

Quel forceur.

Elle sera en colère, mais ça n'a pas d'importance.

Hawk remua les braises, ses gestes étaient lents. Il avait besoin de repos, mais il était trop sur le qui-vive. Il s'assit dans un coin, loin d'elle, mais suffisamment proche du feu pour se rassasier de la chaleur. Cependant, au bout d'un moment, Hawk, il trouve qu'il fait bien trop chaud. Alors il s'en va prendre l'air, et il s'assoit au bord de la paroi. Les jambes dans le vide, il fixa l'horizon, la rage de l'orage au loin. Les éclairs n'illuminent plus la nuit ; il n'est plus au-dessus de leurs têtes. La main droite entre ses cuisses, pensivement, il se contenta d'arracher des bouts de peau. Au fond, il pourrait s'endormir là, et tomber.

Tant pis.

Son dos était recouvert de sueur, son t-shirt fusionnait à sa peau brune. Liam reste là, à accueillir le jour qui se lève enfin, et la mer qui se retire.


         

   


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Lun 28 Sep - 22:49






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Dans son sommeil, avant le réveil. Son corps se mettait à s'agiter, tandis que les rêves aux souvenirs se mélangeaient. Quelques notes sucrées, d'autres acides se notaient sur le visage de la demoiselle, qui bougeait dans son sommeil. La belle au bois dormant tournait, tournait sur son lit froid et inconfortable. Pourtant, rien ne sortait de ses lèvres, elle était juste en train de rêver, sans se souvenir de quoi dans la matinée, comme beaucoup d'entre les vivants, elle oublierait. Jupiter oubliait pour elle avait fait mal, qu'elle avait blessé. Elle s'en moquait si facilement, que pour les garçons comme Hawk s'en était fatiguant.

Mon corps était lourd... J'ouvrais les paupières doucement, pour regarder le plafond. Un ensemble de trou formés dans la roche. Je n'étais toujours pas chez moi malheureusement... Je ne savais pas si l'autre garçon était encore là. Cependant, mon corps avait besoin d'étirements. Alors, prenant mes aises, mes mains aux pouces usés par la grimpe venaient se rejoindre pour venir tirer sur les muscles, sur les avants-bras, les bras, et les épaules. De l'autre côté de mon corps, les jambes allaient vers le bas pour finalement se laisser lourdement. Je n'avais pas la grace d'un chat. Je laissais retomber ma tête sur le pseudo oreiller, inconfortable, m'empêchant de profiter.

Je tournais la tête, pour voir que l'autre était resté... Et qu'il avait laissé, son truc orange. Je le pris et me levais doucement. Quelques pas vers lui, je ne disais rien, après cette étrange soirée, après les mots que nous avions prononcés. Pour l'instant, il n'y avait pas le besoin de parler. Une main vide devant le visage, je vins bailler, mon corps sortant de son exile, devant la créature fébrile. Je marchais. Mes yeux entrouverts, je le regardais. Je secouais mes cheveux, leur offrait un air décoiffé. J'avais l'impression d'avoir bu, ou clairement de ne pas avoir assez dormi. Ma nuque me faisait mal et je venais grimacer.

Ce n'était pas moi qui râlait et bien mon corps qui ne remerciait pour les émotions et les muscles vérouillés. Je n'allai pas trop pouvoir explorer aujourd'hui. J'envisagisais donc de me reposer, pourtant tout n'allait pas se passer comme je l'avais prévu. Je n'avais encore rien vu...

Devant Hawk, mon bras se tendit, et ma main, mon bras déposa le sweat sur lui, sur son épaule. Tandis que le tas de muscle s'affala contre la parois de la caverne, mes yeux jetèrent un coup d’œil dehors. Le soleil se réveillait, et l'eau était partie s'endormir, pour une durée déjà déterminée... Un étrange sourire venait sur mon visage, je me sentais un peu soulagée. Nous allons pouvoir quitter cette caverne pour nos respectives contrées.

- L'eau est finalement partie... Tu te sens de partir ? Je crois que j'ai besoin encore de quelques minutes pour être quant à moi, de ne pas tomber. Tu as dormi ?

Non, je crois que je n'avais pas envie de me retrouver avec le corps d'un inconnu sur les bras, pas maintenant, pas déjà. Encore une fois, je passais la main devant mes lèvres ouvertement pour bailler. Pourtant je n'allai pas lui montrer un zeste d'inquiétude à son sujet. Je restais neutre, voguais dans la neutralité.

- Vivement que l'on rentre...

Les morts doucement, comme la lumière revenaient. Pourtant, je ne regardais la bête à mes côtés. Bien que de nous deux, je devais être le monstre assoiffée, le prince en monstre transformé. Je me mordais les lèvres, ferait tout pour une douche, pour manger, pour m'allonger un peu. De plus, je devais changer mes habits, je devais changer mon esthète, après l'eau, l'odeur probable de la mer : la peste.
♥


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Mar 29 Sep - 0:08

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Hawk ne réagit pas, il resta le regard rivé sur l'horizon. Ses boucles brunes collées à son front, il rêvait d'un ailleurs avant l'heure ; d'un moment, où enfin, tout irait mieux. Il respirait par la bouche, et il se contenta de renfiler son sweat. Au loin, le soleil se dressait sur la surface grisâtre du ciel. Ses rayons s'étendaient au-delà de l'océan, son aura pourpre dégageait des nuages orangés et jaunes. Son éclat resplendissait dans l'air marin, le vent balayait le sable en bas. Hawk était au-dessus du précipice, son nez était bouché, et parfois, il reniflait. D'ailleurs, il le frotta à sa manche. Les yeux rouges et cernés, il n'écoutait pas Jupiter. Il était épuisé. Mais au moins, cette contemplation chamarrée de sa solitude bafouée lui avait permis de se ressourcer. Son oreille divaguait, les sons se perdaient dans les nuages de fumée.

Un instant, Liam ferma les yeux. Il prit une profonde inspiration par la bouche, puis un sourire revint sur sa figure exténuée.

« Non. »

En silence ensuite, Hawk se redressa. Son pas est vacillant, ses jambes tremblent, et ses gestes sont lents. Hawk n'oublia pas les règles de son père ; lorsqu'on occupe un endroit, on s'efface. Il alla éteindre le feu, il rangea les papiers calcinés, il récupéra le lacet, ses mains abîmées continuent de saigner. Non, Hawk n'a pas fermé l'oeil de la nuit. Mais est-ce que Jupiter s'en soucie ? Et lui, il a des soucis en plein dans la poitrine, et ils ne durent pas qu'une nuit.

« Pourras-tu m'indiquer le chemin vers les Knight ? Je te raccompagnerais. Ne t'en fais pas, je ne rentrerais pas sur votre territoire. »

Hawk continue de sourire, il pense je disparaitrais de ta vie pour toujours . Dans sa tête, il est impossible que Jupiter et lui se retrouvent. Hawk termina de ranger, il tira sur les manches de son sweat pour recouvrir ses paumes usées, il retourna vers la falaise. La marée n'a pas effacé les dessins étranges dans le sable ; depuis l'endroit où ils sont, ils peuvent enfin voir autre chose qu'une vague forme. Hawk s'accrocha au détail, il battit des paupières pour garder en mémoire ce qu'il contemple.

« Je vais descendre le premier. »

Décida le garçon, et sans attendre de réponse, il reprit l'ascension. Il a cette fierté, qui fait garder pour lui, la fièvre qui lui tamponne les tempes. Ses mains sont trop bouillantes, et quand il descend, Hawk prend un temps considérable. Il doit s'arrêter, observer, patienter que sa vue fasse le point ; il descend, il pense y arriver. Il doit rester un mètre ou deux, lorsque sa chaussure glisse, et que sa main s'enfonce dans la roche. Ses ongles s'arrachent, et il dévale les deux mètres restant contre la falaise. Il a le bras qui frotte contre la roche, s'accroche, sa peau se met à saigner, et à la fin, Liam chute. Au dernier moment, il se rattrape à une prise, sa main trop humide peine à le maintenir. Il a laissé sur la falaise, une belle traînée de sang. Il souffle comme un animal blessé, et calmement, la peur au ventre, il termine de descendre.

Une fois que ses pieds touchent le sable, Hawk vacille. Il inspira et il expira, péniblement. Une main sur le front, il leva un oeil à Jupiter.

Et Liam, comme d'habitude, sourit.
Comme si tout allait bien.



         

   


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Mar 29 Sep - 9:52






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Pas dormi, pas de sommeil pour le naïf, pas de sommeil pour l’attendrit. Non, il n’avait pas reprit d’énergie. Il était fort probable, que l’un de nous deux, ou même nous deux nous fassions mal dans la descente aux enfers. Un enfer aux formes étranges… Les dessins avaient changé de forme avec l’altitude, comme si la part était différente du tout… J’aurai bien aimé prendre une photo, cependant, il n’y avait pas mon téléphone pour m’aiguiller, et j’allai mettre du temps pour trouver un moyen de le recharger. Dommage, mais je n’avais pas envie d’enquête, je voulais rentrer, retirer le sable et le sel de mon corps tiraillé par la fatigue. Au fond, il me faisait de la peine, je crois. Ou il m’inspirait de la pitié, je ne savais pas. C’était une sensation étrange, alors que je le regardais, comme un pré mortem, comme un roi déchu, n’ayant connu sa reine.

- Je vois…


Encaisser, sourire. C’est tout ce qu’il faisait. C’est comme ça que je résumais la vie des petits nerd’ qui ne suivaient les normes de la société. Peu importe, cependant, ce qu’il ferait, sur l’échelle, il resterait certainement souvent moquer, souvent négligé. Si seulement, il faisait un peu attention à lui, si seulement, il s’écoutait, il n’aurait pas à supporter sa propre négligence.

- Tu n’es pas obligé. Je vais prendre la tête des expéditions de toute façon. Laisse moi guider. Dans tous les cas, je ne t’aurai pas laissé passer le cap chez nous. C’est comme ça…


Je me devais de reprendre la route, mon chemin, ma voie, qu’il vienne ou pas. Je n’aimais pas trop dépendre des autres, pas pour ce genre de choses, pas pour cela. Il fallait que je domine, que je gère, que je prenne les choses en main, au moins une fois… Le garçon, alla de son côté effacer, ces traces, tout ce qu’il avait pu faire tandis que je m’étirais encore, préparant à la descente mon corps. Nous n’avions rien que la force de nos muscles, de nos bras et nos jambes fatigués. Nous n’avions que nos esprits qui rimaient avec vague à l’âme, qui n’avait plus la lueur d’une flemme.


Il allait descendre, alors du haut de la caverne, je l’observais. Finalement, je me disais que je n’étais pas la seule personne à vouloir prendre les initiatives dans la vie. Il avait un point commun avec moi, il était aussi déterminé. Pourtant, nous n’avions les mêmes centres d’intérêts. Lui s’occuper des autres, tandis que je voulais seulement me dépasser, aller plus loin… Je pensais qu’il allait y arriver, bien qu’hésitant, il semblait bien parti. Néanmoins, le garçon glissa le long de la falaise, avant que je grimace légèrement voyant la coulée de sang, la marque rouge qui marquait ce potentiel douloureux moment. Je n’étais pas réveillée, pas totalement, et n’avais pas envie que la douleur me bouffe également.

- Bon… Décale toi, j’arrive aussi.


Criais-je du haut du sommet. Je mettais la dite veste autour de ma taille. Je me baissais, prenant la falaise à contrepied. Les premières minutes, mon corps gérait… Il était bien accroché. Une première feinte quand je ne trouvais plus de point d’appui pour descendre me gênait. Je baissais un peu les yeux pour poser quelque part l’un de mes pieds, mais mon poids me fit céder, mes muscles encore un peu noués de la veille, me tiraient et se mirent à me lâcher si bien que contre la falaise, mon bras et ma jambe vinrent se heurter, vinrent se frotter contre la roche sur une distance équivalente à ma taille. Un râle s’échappa de mes lèvres avant que je me rattrape, avant que je ne me laisse totalement tomber. Je fermais les yeux quelques secondes, tandis que mon cœur dans ma poitrine s’emballait.

Tout allait bien. La douleur m’avait toujours aidé à avancer. Je fermais les yeux, pendant quelques secondes et soupirait. Sans parler, je finis doucement de me laisser descendre, de me laisser tomber pour sauter sur mes deux pieds.

Une fois sur le sol, je regardais le sang dégouliner de mon pantalon maintenant déchiré. Mon genou avait pris la majorité des dégâts. Je le faisais tourner pour regarder, mais ce n’était rien, pas grand-chose pour moi. La douleur physique, avec le sport, je m’y étais habituée. Je n’allai pas râler. Mon bras quand à lui, comme l’avant bras, comme la main, pissait aussi de ce liquide étrangement reluisant. Cela n’avait rien de fascinant.

Une fois que j’avais pris la peine de lire sur mon corps les blessures. Je jetais un dernier regard à cette caverne. Puis me racla la gorge, sans perdre haleine.

- Perdons pas de temps. Si tu veux vraiment me suivre, suis moi. Même si, tu devrais rentrer dans ton état. Et s’il te plaît. Arrête de t’excuser.


Je haussais les épaules. Secouant mes cheveux séchés par le sel, et commençant à quitter les lieux, sachant que l’autre ne pouvait assurer les milles merveilles. Nous étions dans un sale état, mais je savais que pour rentrer, j’étais la seule qui pouvait réellement assurer.

♥


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Mar 29 Sep - 12:44

C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages

Jupiter & Hawk

C'est l'amour à la plage, Et mes yeux dans tes yeux, Baisers et coquillages - 23/09/20/Terminé [PV : Jupiter] - Page 2 Giphy
Hawk était choqué.

Si choqué que son sourire dévoila légèrement ses bagues. Il avait rêvé ? Était-ce dû à la fièvre ? Avait-il bien entendu Jupiter... dire s'il te plait ? Pour ne pas l'entendre s'excuser ? Le bug resta plusieurs secondes dans son cerveau, la fièvre le sonnait. D'habitude, les sons se perdaient en chemin, il percevait leur départ, mais pas leur arrivée. Que d'un côté. Dans son état actuel, il aurait comparé ça comme s'il était dans une boîte, qui étouffait ses sens. Même son excellente vision était affaiblie, sans doute parce que la fièvre lui faisait voir trouble, et qu'il ne se concentrait pas. Hawk examina l'état de Jupiter, et il reprit :

« Tu devrais désinfecter tout ça. »

Oui, parce que lui, ses blessures allaient se soigner par la magie de l'amitié véritable, hein. Liam se racla la gorge, il fourra les mains dans ses poches, et il commença à marcher. Le fait qu'il tenait encore debout dans cet état, c'était un miracle - sans doute dû à la magie de l'amitié véritable, ou du rp.

« Et ça va aller, il vaut mieux que tu ne sois pas seule, reprise Hawk d'un ton sans hésitation, la fatigue, probablement, le rendait moins affable et hésitant. Chez nous... quelqu'un est mort, attaqué par une chose. Les explorateurs ne sont pas censés être seuls en mission. »

Et Liam était parti seul. Parce que ses camarades, à bout de patience pour cette histoire de croquettes et de cigarettes, lui avaient dit qu'il en trouverait à la plage. La naïveté était un piège dangereux. Hawk passa devant Jupiter, il jeta un dernier coup d'oeil vers la plage, où les formes étaient devenues plus abstraites ; il songea qu'il devrait revenir ici. Sans détailler la mort de Batman, il remonta la plage. Silencieux. La mention de ce qui s'était passé, c'était douloureux.

Batman était morte. Son corps avait disparu. Des circonstances étranges. Pas de corps à pleurer, des funérailles vides. Corps. Encore. Quel sort lui avait été réservé ? Liam est abattu. Ils vont faire que perdre des gens, toujours plus. Les angoisses remontaient. Il avait cru qu'après la tempête, plus personne ne risquerait rien, mais il était trop idiot pour songer que le pire arrivait. Pour les autres. Lui, la mort de son père, c'était le dernier clou sur le cercueil. Liam n'avait réellement plus rien. Les Green, c'était juste une illusion.

Qu'il soit là ou non, ça ne changerait rien pour eux. Sa crainte d'être inutile allait et venait, comme le remous des vagues. Parfois, sa vision excellente était un atout. Parfois non. Il avait honte de se présenter dans cet état, et il était probable qu'au dernier moment, il cherche un moyen de fuir.

Le matin s'était levé, il avait défait le drap de la nuit. La grisaille laissait place à une myriade de couleurs, même le vent était plus chaud. Hawk en apprécia la fugace caresse, tandis qu'il s'agace de sa fatigue.

[Sois fort Liam. Rien ne sert de se plaindre.]
[Sois fort, Liam, et ne dis rien.]


         

   


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Mar 29 Sep - 18:55






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Terres désolées de sens que je ne comprenais, avec ou sans lui, j'allai les quitter. Je les avais marqué, de mon sang, moi aussi, d'une certaine manière j'avais dessiné. J'avais fait mon acte significatif de la journée... Un sacrifice pour plus tard, un mauvais espoir, pour plus tard, un handicap quand il sera l'heure des orages.

Le garçon, à mes côtés... Il souriait bizarrement. Hawk était devenu étrange soudainement. Il souriait plus que d'habitude et je me mettais à froncer les sourcils en accélérant légèrement le rythme, en titubant. Pour son étrangeté, je n'avais pas le temps, pour le mystère qu'il était, je pensais vraiment que j'avais envie d'ignorer la source, et tout ce que cela comptait. Alors qu'il me disait de me désinfecter, je levais soudainement les yeux au ciel.

- J'ai rien sous la main, et on verra ça quand je serais rentrée. Si j'ai le temps, en tout cas, les formes n'ont pas changé. Et tu dis ça, mais t'es dans un pire état que moi...


Un regard saupoudré de jugement, mais ce n'était pas bien. Je constatais seulement la vérité. Le mec s'était arraché les ongles, il avait les cheveux gras, dans un sale état. De plus, on aurait dit qu'il commençait à tomber malade. A ce propos, devais-je parler de ma gorge qui me démangeait ? Je sais que dans les yeux qui suivraient, je me mettrais à tousser, mais ça partirait... Je ne devais pas m'inquiéter.

- Beaucoup de choses étranges se passent... Si tu savais toutes les rumeurs qu'on me rapporte à longueur de journée... Et peut-être qu'aujourd'hui encore, quand je vais rentrer, un truc atroce se sera passé... Je vais devoir aller sur le terrain pour interroger les autres, et risquer quelque chose. Mais bon... C'est la vie que j'ai choisi au sein des Knights. Je veux nous sortir de là, peu importe le prix, pour éviter qu'on termine encore avec des morts sur le dos, ou simplement qu'on puisse retrouver la vie de tous les jours, les choses qui ont pu compter pour nous. Je ne suis d'ici. J'aimerais retourner chez moi. Si ça existe encore, chez moi. Et ça, on ne le saura qu'en cherchant ce qu'il se passe vraiment et ce qui cloche ici.

Le sérieux était venu dans le ton de ma voix. J'imposais soudainement un sérieux, que je ne montrais pas. Jupiter battait en moi, j'étais déterminée, j'étais prête à tout, à tout écraser pour trouver la faille qui nous ramènerait. Mes mains sur elles même se fermaient, et malgré la douleur, ma tête ne se baissait, la grimace ne venait. Mes yeux bruns se posaient dans ceux du garçon, curieuse de savoir ce qu'il s'était vraiment passé. Pourquoi cette personne nous avait quitté ? Qu'est ce qui l'avait tué ? J'espère qu'un jour je rencontrerai la source de notre prison pour nous en délivrer, nous les malheureux, les enfermés, ceux qui avaient les poignets enchaînés à leurs passés.

- Je n'ai pas le choix. Quand j'ai des responsabilités, c'est comme ça. C'est avec, ou sans moi. Tu as pu le remarquer. Je fais acte de présence, ou je ne suis qu'une âme dans l'errance.


Un sourire amusé vint sur mes lèvres, alors que mon minois se jouait un peu de la veille, me moquant bien de tout cela. C'était un petit jeu que je m'amusais à faire, appuyer encore une dernière fois sur nos merveilleux exploits, pourtant je n'en parlerai pas, pas une seconde de plus. D'ailleurs mes mains venaient maintenant se laisser tomber. Je laissais la pression que j'exerçais s'arrêter pour de nouveau recommencer à saigner.

Humide, ma peau dans le sang baignait. Cela ne m'empêcher de rester perspicace, d'avancer, pour quitter la plage, pour quitter cette maudite marée. Je ne savais pas pourquoi je lui disais tout ça, peut-être parce que ce sujet là me réveillait, parce qu'il m'animait toujours, parce que je voyais le soleil briller devant moi, et éblouie, je n'avais pas envie de le laisser me dominer.

- Enfin... Je sais même pas pourquoi je te dis tout ça. Qu'est ce que ça peut bien faire à un garçon comme toi... Les ambitions d'une fille comme moi.


Puisque mon monde n'était plus que ruines, j'essayais de reconstruire un château pour la reine que j'avais été. Cependant, difficile de recréer quoi que cela soit, avec un monde qui venait de s'effondrer.

♥


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Mar 29 Sep - 22:58

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« Ne t'en fais pas pour moi, Jupiter. »

Lui assura Liam, avec un autre sourire. Il avait besoin de s'oublier, dans tous les égards qu'il portait dans les autres, même si « ces autres-là » l'avaient persécuté. Si Hawk songeait un peu à lui, les pensées noires revenaient, comme un fantôme. C'était là, juste, au-dessus de sa tête, à planer et ronger sa considération du « soi ». Le « soi » chez Hawkweird, c'était la masculinité toxique, la haine, féroce et dévorante d'être ce qu'il était. Hawk sentait qu'il n'était pas comme les autres , cette nuance dans son caractère était la source de son décalage. À dix-huit ans, Liam ne savait toujours pas ce qu'il était ; un mec gai ? Un garçon immature, incapable de se rendre compte lorsqu'on le draguait ? Un type, sans père, sans mère, esseulé et abandonné à ses démons. Le type chelou au fond de la classe, occupé à faire des origamis plutôt que de prendre des notes.

« Je ne sais pas ? C'est juste que... une fille ne devrait pas traîner toute seule. »

Hawk sourit, encore, afin de dissimuler la fièvre, et les douleurs dans le bassin. Jupiter portait un masque social ; l'ambition lui avait façonné une carapace acérée. Elle était prête à défendre bec et ongles limées, manucurées, la place qu'elle pour laquelle elle s'était acharnée. Elle vivait à travers le regard d'autrui, et Hawk, il avait la sensation de percevoir toutes les failles. Les fissures sous l'armure de métal dont elle se chargeait, les blessures silencieuses dont elle faisait fi, la vulnérabilité d'une larme ayant glissé dans son cou. Hawk, il ne savait pas s'il pouvait porter autant d'importance à une simple inconnue. Cependant, ce qu'ils avaient vécu en l'espace de vingt-quatre heures en dévoilait plus l'un sur l'autre qu'une année au lycée. Jupiter lui avait montré, les fissures de son armure, colmatée avec du scotch girly et à paillette. Liam lui avait montré que si l'idiot souriait pour tout et rien, c'était pour se protéger, comme elle.

Son discours en disait bien plus que les insultes, et les moqueries, alors Liam répond d'un sourire plus doux et bienveillant :

« Merci Jupiter, ça me fait plaisir que tu m'en parles. Dans tous les cas, ne t'aventure pas trop seule. »

Et c'est sincère. Hawk dit souvent ce qu'il pense, les vérités dissimulées dans ses sourires avenants, dans ses yeux indifférents. Jupiter, la Zeus pleine d'ambition, dépareillée de son système solaire. Seule dans les abysses de l'espace, à sombrer ; qui sera sa lumière ?

Hawk quitta donc la plage, plus affaibli que jamais. Il était dans une espèce d'état second, porté plus par la fièvre que par la détermination. Au fond, le garçon était trop malade pour se rendre compte du cadeau que la jeune fille lui faisait. Plus inquiet de son état, physique et mental, il cherchait les bons mots.

« Tu peux agir pour le bien commun, Jupiter, c'est à toi de décider. »

Acheva Hawk, un peu absent.


         

   


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Mer 30 Sep - 13:23






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Je ne m’en faisais pas vraiment pour lui.

Et ce n’est pas parce que j’étais une fille, que je n’avais pas le droit à la liberté. J’étais assez forte, pour pouvoir seule rentrer. J’étais assez grande, et peu m’importer le danger. La preuve en était les différentes plaies sur mon corps. Je ne réfléchissais pas toujours, je me laissais faire, j’improvisais. J’étais bien une Knight, me laissant emporter par ma bataille. Il fallait toujours que je suive le courant, que je m’en aille.

- C’est pas un peu sexiste… De croire que parce que je suis une femme, je ne peux marcher seule ?

Je continuais d’avancer, laissant le long de mes bras, le sang coulé. Le chevalier n’avait pas toujours une armure adéquate pour se protéger de toutes les attaques. En effet, si les plus gros coups ne pouvaient la traverser, l’armure se mettait à couler avec les larmes et l’eau salé. L’armure de muscles, de mots difficiles à digérer, ne pouvaient pas supporter l’on trouve les impasses. Lorsque les failles étaient montrées au grand jour, que l’on savait où appuyer, la violence pouvait subvenir de tous les côtés. Je me devais  de partir, de m’oublier, de ne pas laisser la personnalité vide, seule, me parler. Me poser des questions. Je ne devais pas céder au manque de confession. Alors j’oubliais seulement… Tout. Je m’occupais l’esprit avec parcimonie.

Plaisir ? Pourquoi plaisir ? Je n’entravais rien… Seulement mon interne et potentiel chagrin.

Jupiter ne dit rien. Comme si elle n’avait pas entendu. C’est déjà ce qu’elle faisait. S’aider elle, et les autres à travers ses actions. Offrir toute sa volonté, son cœur, sa détermination.  Elle n’avait pas d’autres choix, pas d’autres horizons…


Une fois sortie de cette plage il parlait de bien commun, mais je considérais que c’est ce que je faisais au quotidien. Je ne voyais pas en quoi je ne le faisais pas déjà. Je voulais tous nous sortir de là. Je voulais que les oiseaux sur la plage puisse aussi nous quitter, que les normes soient retrouvées.

Une fois des pas, posés, encore et encore.
Il était temps pour les deux jeunes gens de se séparer.
Jupiter ne pensait pas qu’ils se retrouveraient.
Elle le laissa à la frontière du territoire des chevaliers avant de rentrer chez elle.
Elle ne savait ce qu’il se passerait encore durant cette longue journée chargée.
Que devant Lust, cette fois-ci elle serait plus fragile qu’en aparté.  


♥


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Mer 30 Sep - 14:15

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TW : Pensées suicidaires.


« Sex.... sexiste... euh... je ne... ce n'est pas... ce que je voulais dire ? »

Bravo Liam, tu t'es encore trompé.

Le jeune homme se passa la main dans les cheveux, il reprit la marche dans le silence. Il était trop épuisé pour réfléchir, mais il se dissimulait toujours derrière son masque de simplet. Parfois, il jetait des coups d'oeil vers Jupiter, afin de s'assurer qu'elle allait bien. Ne pas se soucier du « soi », éloigner toutes les pensées ou angoisses qui le concernaient. Dans sa tête, leurs mondes respectifs s'étaient entrechoqués, ils avaient fait trembler l'autre. Mais il n'y avait plus aucune raison que leurs planètes se recroisent ; Jupiter était lumière dans les abysses, Hawk était l'oeil de lune observant de loin les ombres. Jupiter, c'était la pompom-girl populaire, de rage et de détermination ; les silhouettes que Hawk épiait de loin au lycée, sans jamais s'avancer dans leurs champs de vision. Le bloc de granit s'était effrité, mais elle continuait de faire sa fière.

Ca fait quoi de réussir ?

Pas grand-chose. Hawk attendait de lui bien trop. La plaie à son bras lui donnait une sensation de brûlure, ses paumes étaient sales d'un sang caillé et brunâtre, des peaux qui pendent, des poussières au fond des cicatrices. Le ciel était couvert d'un halo de lumière, resplendissant de son éclat doré et velouté ; la pluie avait quitté la ville, laissant les deux adolescents aux portes du souci. Hawk suivait Jupiter, plus pour se donner bonne conscience que parce qu'il en avait envie. Quand ils arrivèrent à l'orée du territoire des Knight, le jeune homme s'arrêta. Le front en sueur, les lèvres sèches, déshydraté, il lui fit un dernier sourire et un dernier geste de la main.

« Prend soin de toi Jupiter. »

C'est tout ce que le garçon lâche, avant de se détourner, épuisé. Son bassin tiraillé creusait son dos d'un poids gargantuesque, la tête rentrée dans les épaules, il se détourna sans un mot. Les mains dans les poches, Hawk ne pouvait pas apprécier le spectacle d'Arcadia Bay ; la madonne de campagne, dépouillée de sa superbe, était désormais vêtu d'un linceul de fleurs. La peur de retourner dans son « foyer » le terrifiait. Il gardait encore les traces de sa crise d'angoisse au fond de la grotte, la fièvre brûlait ses pensées. Il n'était qu'une carcasse, rempli d'émotions chaotiques, qui ventaient dans son coeur sans jamais se poser. Impossible pour lui de les capter, de se comprendre.

Qu'est-ce qu'il dirait, là-bas ? Qu'on l'avait encore berné, et qu'il s'était retrouvé dans la gueule de l'orage ? Dans sa tête, il était impossible que sa disparition soudaine les ait inquiétés. Au contraire, il s'imagina les Green, enfin heureux de s'être débarrassé de lui. Au final, Hawk s'interrogeait : et s'il se contentait d'abandonner ? Pour de bon ?

[Tu es un battant, Liam.]
[Non, Marshall, tu as faux.]
[C'est toi que tu aurais dû choisir, ce soir-là.]
[Pas moi.]

         

   


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