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Hope you were thinking of me - 24/09 [PV : Loyal/Terminé]

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Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
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Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
Bloody Mary
Bloody Mary
Mer 30 Sep - 21:06
Hope you were thinking of me « If I told you once
I told you a thousand times my dear
Never to fall in love with a man
Who drinks from the well of despair »

( Circus Contraption → If I Told you Once )

« MAIS TU VAS OUVRIR OUI ! »

Bloody Mary est une furie. Son poing tape contre la porte, sous la pluie, sa rage prend des airs dramatiques. La bouteille dans l'autre main, iel avalait des gorgées de vin pour réchauffer son corps mouillé. Humilié de voir la porte encore close, tandis que sa voix s'égosille dans la rage de l'orage. Ses prunelles bleues sont illuminées par des flammes de hargne, et la belle continue de se languir. De colère et de haine, la peine au fond de ses entrailles gonflées de spiritueux.

Pour ne pas changer, Bloody Mary est bourré·e.
Mais ça va aller, iel sait que la sobriété
N'est fait ni pour Chantalle, ni pour Terry.
Et même un peu sale, sous la pluie
Ce qui l'intéresse, ce n'est pas tant
Que la porte s'ouvre devant
Le spectacle tonitruant
Ce qui plait à Bloody Mary
C'est de crier.

Pour rien. Prendre soin à faire lutter sa voix contre la pluie, s'arracher la gorge à chaque fois que sa poitrine se gonfle. La pluie plaquait ses cheveux roux sur son front, et sa nuque, la chemise qu'il portait épousait l'absence de ses formes. Deux boutons ouvert, laissant déborder les clavicules marquées, alors qu'iel cherche désespérément à rester debout. Le but du jeu est de venir à bout de Monsieur Loyal. L'avoir à la déloyale, ne pas lui foutre une paix royale, mais attirer son attention dans la férocité de ses plaintes. Rentrer, aller là où personne n'a le droit d'aller. Pénétrer l'intimité si durement gardée.

Bloody Mary, c'est plus qu'un lion, c'est un griffon avec l'appétit d'un monstre.
Il a beau dire non, une fois deux fois,
Ce n'est pas ce qu'il voit.
Le grand garçon élancé, il lance ses pieds
Ses mains, ses coudes ; c'est que la colère lui sied

Le drame, la beauté du sur-fait, les faux-semblants qui sonnent plus vraies que ses sentiments. Émotions furtives de rage et de passion, laissons au temps panser les plaies, et en ouvrir de nouvelles. L'alcool dans le fond de sa bouche, c'est la seule chose qui lui réchauffe le coeur, au fond. Porte close et inaccessible, mais plus on lui interdit d'entrer, plus ça lui donne envie de forcer. C'est que Terry a le goût du spectacle, de la violence, et de la virulence. Faut sembler intéresser la belle, qui comme un chat ferait ses griffes sur la porte ; si l'alcool ne lui faisait pas voir autant d'étoiles.

C'est que le long pantin désarticulé a de la force, lorsqu'il se met à bouger et remuer sous le froid. Dès que sa bouche baise la bouteille, et que le vin finit par emplir son palet, iel sent la chaleur l'envelopper. Il s'essuya la bouche, et il continua, sans se lasser. Quelque part, iel s'éclate. Crier autant, c'était s'approprier un territoire qui n'était pas le sien ; prouver aux autres qu'iel existait dans toute sa splendeur. Alors qu'il leurre autrui de ses airs fragiles. Monsieur Loyal lui ait déloyal, iel le fustige dans tous les sens, les mots sont plein d'une essence frivole. Nom d'oiseau, leurs sens se perdent plus Bloody Mary descend la bouteille.

Quand certains, lassés de ses jérémiades aux airs de sérénades l'engueulent, et lui demandent s'il a besoin d'être calmé, Bloody Mary s'élance sur tous les terrains qu'il connait : les blagues graveleuses, les envies de violences. Iel cherche peut-être à se faire frapper, pour mieux accuser Monsieur Déloyal de faire le sourd à sa tristesse somme toute factice.

Et enfin, au petit matin, alors que l'aube s'élève dans le ciel, la porte finit par s'ouvrir.

Une nuit à hurler sa rage d'exister n'a pas suffi à l'épuiser. Bloody Mary haussa un sourcil, c'était à peine que ses vêtements avaient séchés. Il avait l'estomac en pagaille, de même que ses cheveux qui avaient bouclé sous le torrent de pluie. Les yeux rougis de fatigue, il darda sur Monsieur Déloyal une férocité capricieuse. Iel a l'attitude du chat de mauvais caractère. Les bras croisés, son pantalon noir sali de boue, sa chemise blanche ouverte au cou et moite de pluie, de sueur et de peine, Bloody Mary fit une moue dédaigneuse.

Et royal, Bloody Mary se détourna.

Une fleur ? Voilà qui un instant, son attention attira. Iel la regarda.


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Spoiler:
Monsieur Loyal
typical boomer
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Métier gérant de la fête foraine
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Monsieur Loyal
Monsieur Loyal
Mer 30 Sep - 23:27
Loyal n'était, somme toute, qu'un homme simple.
Aux premières annonces de l'orage, aux prémisses de la fin du monde, à la brutale apparition des nuages, il s'en alla s'enfermer dans son antre. Il entendait la pluie sur le métal qui lui servait de toit. L'orchestre des gouttes avait toujours su le calmer et, satisfait, bien lavé, il s'était allongé dans son lit comme s'il pouvait voir les étoiles.
Ce n'était, évidemment, pas possible, puisqu'une charpente de fer venait lui bloquer la vue, mais Monsieur n'est pas quelqu'un qui s'arrête à ce qu'il voit. Ah, ça, non.
Il aurait pu dessiner les constellations sur l'intérieur de sa bicoque, et peut-être l'avait-il fait. Peut-être n'y avait-il pas la place. Peut-être que ses livres s'accumulaient jusqu'au plafond, et peut-être que tout était faux.
Les vitres parcheminées de papier, doublées de plaque opaque, finalisées par des barreaux (tout juste ajoutés post-tempête, s'il avait pu il aurait mis 5 étoiles sur le net pour le travail du ferrailleur), n'était pas vraiment accueillantes. A vrai dire, tous comprenaient qu'ils n'étaient pas le bienvenue ici et qu'à moins de chercher l'homme, il n'y avait rien d'autre à trouver ici.
Bien sûr, c'était probablement précisément ce qui motivait l'énergumène à l'extérieur à s'égosiller tel un coq mal réglé.
Et, évidemment, cela empêchait à Loyal de s'approcher d'un quelconque sommeil réparateur.
Au bout de quelques heures -une éternité, il aurait semblé-, il arriva à somnoler malgré le tapage nocturne dont il était l'affreuse victime innocente. La nuit fût un tour de montagnes russes ; tantôt éveillés, tantôt endormi, généralement entre les deux.
A vrai dire, Loyal jubilait dans son lit, bien moelleux, sous sa chaude couette. Ou alors peut-être dans son sac de couchage. Ou à poil sur son matelas. On ne saura pas.
Et surtout pas Bloody Mary. Ahahaha.
Loyal jeta un coup d’œil dans un petit coin de papier qu'il soulevait pour observer l'extérieur -ainsi coupé de la réalité, dans sa bulle, il perdait souvent la notion du temps. Rien de grave, généralement, puisque Monsieur passait son temps dehors, et ne venait ici que pour prendre un livre, se doucher ou dormir.
Ou, potentiellement, courir sur le haricot de certaines personnes.
Indéniablement, il s'agissait ici de dormir. Quelle question.
C'est donc avec quelques restes de fatigue sur le coin de la gueule que Loyal ouvrit enfin cette porte si mystérieuse. L'aube était douce, et l'humidité sentait les beaux jours d'automne que Monsieur affectionnait particulièrement. Il inspira un long moment, après avoir rapidement refermé la porte -le loquet s'enclenchant automatiquement-, pour enfin faire attention à son cher prétendant (de visite). Quelle cour tu m'as fait toute la nuit durant ! Infatigable, mh, mon cher. Loyal s'esclaffa, comme Monsieur s'esclaffe toujours -un éclat de rire dans la gorge qui se transforme en barbe à papa, du sucre en nuage ; la délicatesse, la légèreté, l'impression que rien n'existe. Pour récompenser tes durs efforts, dit-il, en posant deux tasses de thé bien chaudes sur une table en plastique pleine d'eau et de saleté. Ah, ça l'horripilait, mais telle était la tempête -il n'allait pas nettoyer quelque chose que la météo saurait salir d'ici deux heures.
Et, enfin, ses yeux se posèrent sur Mary. On y voyait de l'amusement, pour sûr, du défi et un peu d'admiration. Et des questions. Beaucoup de questions. Mary avait cet aimant à interrogations auquel Loyal se laissait bien aller, tout entier, tant qu'il en voyait l'intérêt.
Son regard glissa sur ce col si effrontément défait, collant à sa peau virginale, insolente. Mh. Ses doigts s'en approchèrent, toujours curieux ; il aurait pu jouer du peu de distance qui les définissait, et peut-être le faisait-il rien qu'avec ce simple geste. Peut-être créait-il une impatience, une tension, peut-être voulait-il que Mary imagine ses ongles sur son épiderme, peut-être souhaitait-il que Bloody déteste sa chemise d'être encore là.
Tout ce que l'on sait, c'est que Monsieur enveloppa les frêles épaules d'une douce serviette -propre, sèche, chaude.
Et ses cils, si nombreux, cachaient à des yeux intensément concentrés. Ils détaillaient chaque millimètres qui se présentait à eux, notaient les moindre variations de ce qu'ils pouvaient bien voir, si voraces de détails à avaler goulûment comme si demain rien n'en resterait.
Il aurait pu regarder Terry ainsi, mais ses yeux avaient glissé du visage du tapageur aux pétales de jolies fleurs.
Ça, c'était nouveau.
Et alors, sans aucun remord pour toute l'attention qu'il arracha soudainement à son sincère ami, Loyal s'en alla pour aller voir ses nouvelles voisines.
résumé:
November
j'suis tout nu j'ai pas de rang !
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November
November
Sam 17 Oct - 21:11
INTERVENTION
Elles sont tombées sur toi Bloody Mary, les gouttes de pluie. Elles ont fait leur chemin, ont imbibé ta chemise, elles se sont nourries de ta colère, elles n’ont pas réussi à effacer ton acharnement. Tu as tant crié et tant tambouriné, tu t’es acharné avec ta fierté en boutonnière, un peu fanée. Et si tu n’avais pas eu cette hargne, si tu n’avais eu cette dévotion à suivre ton but jusque dans l’ultime, tu les aurais vues. Tu aurais pu les voir, être le seul ou presque à pouvoir témoigner de leur éclosion.

Mais tu n’as rien vu, tu n’as pas fait attention parce qu’elles ne t’intéressent pas, parce que tu ne les regarde pas, et la pluie te rince, la pluie t’essore et la pluie peine à arrêter de couler sur toi. Dans cet endroit qui ne semble pas fait pour toi, il n’y a que la tienne qui est là pour toi. Le tonnerre explose quand la porte s’ouvre et le ciel semble se crever à votre réunion, la foudre explose, la pluie recommence à tomber, avec encore plus d’intensité que cette nuit.

Elle est belle, ta serviette Monsieur Loyal, elle est trempée à présent et tes tasses se noient dans leur eau qui déborde, soudain. L’air se fait pesant et l’atmosphère se tend, peut-être du courant qui passe entre vous, aimants qui s’attirent ou se rejettent. Mais toi, Monsieur Loyal, toi tu la vois et elle embrasse ta vision, ta fleur, identique en tout point à celle de Bloody Mary.

Côte à côte comme deux amies qui partagent un jour de pluie. Elles tendent vers vous leurs pétales délicats, elles dévoilent leurs couleur mauve pour vos yeux seulement.



• Pas de chance, pour vous la pluie s'est pas arrêtée longtemps.
• Le tonnerre gronde sourdement.
• Vos fleurs identiques vous attendent.
Bloody Mary
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Bloody Mary
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Sam 17 Oct - 22:58
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( Circus Contraption → If I Told you Once )

Des fleurs, tiens donc ?
Elles n'étaient pas là, tout à l'heure
Bloody Mary grimaça,
Puis iel tourna les talons.
Sur Monsieur Déloyal.
Le tonerre frappe, lae fait sursauter.
Mais cela ne lae fait pas s'arrêter.

Tout en fort caractère, la jouvencelle s'apprêtait à piquer ce corps impressionnant de verves acérés. Mais voilà que Bloody Mary s'arrêta. Au regard d'abord que Monsieur lui portait, iel haussa un sourcil, charmé ou charmeur. Sa peau déjà glacée se recouvrit de frissons, mais la belle ne sembla rien attendre. Si ce n'était des réponses aux interrogations soulevé par le geste, une réplique renvoyée à la tension de l'instant, volatile comme la caresse d'un papillon. Jouer avec les limites de l'un, franchir celle de l'autre sans y montrer l'intérêt, jeu d'apparence et d'apparat, dans lequel iel aimait se perdre. Peut-être qu'au fond, Monsieur Loyal aurait aimé lui arracher sa chemise. Peut-être qu'au fond, Bloody Mary l’y invitait par son silence. Peut-être même qu’ils songèrent au but de tout ceci.

Dans tous les cas, de marbre, Bloody Mary releva le menton. D'un oeil, iel caresse les lèvres de Monsieur, et une fois, ses épaules recouvertes, il laisse échapper un « humpf » farouche ou frustré, à lui de cerner. Insondable, Bloody Mary rendait ses quelques œillades aussi obscènes que les gémissements du Diable un jour de Sabbat. Chez la Vierge Ensanglantée, le geste le plus innocent se mutait de lascivité ; même lorsqu'il s'agissait simplement de passer l'index sur son cou blanc, d'essuyer sa bouche avec un pan de la serviette, et de détourner le regard avec une pudeur d'effarouchée.

Mais son petit numéro tomba à l'eau.
Puisque Loyal de son visage de jouvenceau
Se détacha pour river ses iris sur la fleur.
Et Bloody Mary se remplit de fureur.

Une bien vilaine manière de le torturer, ne pas lui offrir l'attention tant recherchée. D'un pas agité, Bloody Marya ouvrit la bouche, prête à s'égosiller jusqu'à se brûler la gorge — supplions Monsieur de la faire taire —, puis persuadé qu'il ne s'agissait là que d'un jeu, iel se calma. Sans un mot, la Vierge Corrompue se glissa derrière Loyal, d'un battement de cil, il enracine dans sa mémoire ce qu'il en voit. Des épaules, un dos, bien plus qu'il n'en faut. D'un silence plein de véhémence, Bloody Marya alla verser dans sa tasse, le reste de sa bouteille. Mais voilà que la pluie reprend avec plus de virulence, et lui fait relever la tête. En réponse au ciel, elle soupire, et d'une voix rauque, iel l'accuse alors :

« Et moi qui pensais que ta parole était d'or. Tu crois vraiment que c'est la tasse de thé qui va me réchauffer ? »

Pour autant, Bloody Mary appuya ses reins contre la table en plastique, et iel croisa ses longues jambes et les bras. La tasse emprisonnée dans ses longs doigts font des allées et venues à sa bouche, quoique sa langue se brûle contre le liquide. Le mélange n'est pas savoureux, mais cela lui fait passer l'amertume du brasier dans le ventre, qui le consume. Et pour rappeler Monsieur à elle-lui, Bloody Mary s’arma de galanterie et de vivacité d’esprit :

« Tu en oublie de regarder la fleur la plus belle, mais aussi la plus empoisonnée, Mein Herr Di(e)ner. »

D’un ton rauque, vibrant comme la corde d’une contrebasse, souple et ferme pourtant. À Monsieur Déloyal de décider ce que Bloody Mary souhaitait de lui ; le voir lui servir des gestes et palabres à le faire trembler ? Ou bien repaître la belle pour le dîner ?

Dans tout le cas, le ciel se remet à gronder. Aussi fort que ses plaintes durant la nuit. Bloody Mary frissonne, ramène les bras contre elle-même, et plissa les yeux sur Monsieur Déloyal. Iel se rapprocha, remuant les épaules, en constatant son désarroi plus grand : la serviette est déjà trempée. L'eau passait à travers ses fripes, plus vigoureusement que ses amours d'un soir, d'une nuit, jamais pour la vie.

Et la fleur, d'un mauve se fait — aussi — sa favorite. Bloody Mary s'accroupit devant elle, sans la toucher, iel se contenta de la contempler. Un coeur mauve et noble, alors que la pluie continue de s'écouler sur lui. Iel glissa les doigts sous le col de sa chemise, avec l'intuition étrange que l'on voulait s'acharner à garde sa chemise mouillée. Iel resta là, observant le mauve — sa teinte préférée —, les mains sur ses genoux. Le temps goutte sur ses cheveux et sa nuque, Bloody Mary frissonne. La douche froide était en train de lae laver de l'ivresse.

Iel releva ses yeux clairs sur Monsieur Déloyal, c'est presque comme une caresse. :

« Tu aimes les fleurs ? »

D'une question pleine d'innocence, d'une corrélation entre l'attrait de Monsieur pour la fleur et l'oubli de sa personne. C'est presque niais, c'est trop spontané. Iel alors se racle la gorge, et lui tend la serviette, plus humide encore que lui.

« Ne restons pas là, et ne m'abandonne pas. »

Voix grave, qui tremble, telle une corde de contrebasse, et regard de biche.

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Monsieur Loyal
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Dim 18 Oct - 20:55
Les informations se connectaient rapidement dans sa tête. Il ne fallut que quelques instants pour que Loyal déduise que ces fleurs n'avaient rien de normal. Elles avaient poussées en une nuit, arrosées par une pluie digne d'une seconde tempête, dirigées par ce tonnerre qui s'invitait à nouveau à leurs oreilles.
La couleur mauve, délicate, était d'une douceur à en oublier les torrents qui se déversaient sur lui.
Loyal détestait sentir les vêtements coller à son torse. Il haïssait la lascivité de l'eau qui n'avait aucun respect pour son intimité ou ses envies, il abhorrait la manière dont elle s'était réinvitée, elle qu'on avait déjà oubliée. Peut-être aurait-il préféré qu'aucun autre invité ne s'amène, mais cela serait mentir. Loyal aurait échangé Mary milles fois contre ces fleurs de jour, même s'il préférerait s'imprégner de toute la pluie de ces cieux si ça pouvait garder le pirate au sec.
Sa tignasse, auparavant couleur feu, s'était foncée comme un sang des plus sombres. Les mèches collaient à son front ; il remit ses cheveux en arrière d'une main, relevant les yeux vers un Mary qui quémandait presque doucement de l'attention. J'aurais essayé. Mais c'est le silence qui est d'or. Et je ne sais pas parler allemand. Il accompagna ses courtes réponses d'un sourire à en faire disparaître la pluie.
Il laissa Mary à ses questionnements, à ses palabres et à ses idées de grandeur. L'attention de Loyal était de nouveau possession de la fleur. Il compta le nombre de pétales, de sépales, de fleurs, de feuilles -il essaya d'y trouver une suite mathématique, il se demanda si les angles correspondaient au nombre d'or, il émit des hypothèses qu'il réfuta toutes les unes après les autres. La vérité était devant lui : il ne s'agissait que de fleurs, et elles avaient poussées en une nuit. Il ne restait qu'à les inspecter de plus près. Qu'à les toucher.
Il ressenti une immense envie de les arracher de la terre. Loyal voulait voir leur racine. Comprendre comment c'était possible. Trouver le fin mot de l'histoire. Il voulait la planter dans un pot, qu'il fabriquerait avec un reste de tuiles et de plastique alimentaire, et il regardera les fleurs dépérirent pour n'en garder que les graines.
Il songea, un instant, à Jack et au haricot magique.
Il décida de ne pas laisser d'espoir à ses rêves.
La présence de Mary le sortit définitivement de cette spirale d'hypothèses, toutes moins justifiées que les autres. Il ne dévia pas le regard pour quelques autres secondes. On le voyait concentré, attentif, définitivement subjugué par cette petite plante devant laquelle il s'était accroupi -comme devant un prince. La voix de Mary semblait presque venir d'un conte, elle aussi.
Loyal prit le parti de répondre. Oui. Il n'avait pas détourné le regard de la petite plante. Les fleurs sont des porteuses de messages. Cette fois, ses pupilles remontèrent vers son acolyte. Il avait senti comme une tension dans les mots de Mary, et s'en voulu de ne pas avoir porté plus d'attention à l'autre -il aurait pu en deviner bien plus s'il l'avait vu former les mots dans sa tête. A la place, Loyal accepta le fardeau de la serviette, devenue inutile. Il la disposa sur ses larges omoplates, laissant l'eau s'écouler et s'accumuler en ses tissus. Il se sentait moins nu.
Ne veux-tu pas en savoir plus sur cette fleur ? Regarde cette couleur. Elle t'irait bien. Comme un coucher de soleil indien. Comme des pensées alpha. Comme un Marpesia marcella. Laisse moi cinq minutes, et je te suivrai jusqu'au bout du monde, Mary. Zéro abandon pour aujourd'hui. Il pencha la tête pour appuyer ses mots, cibla son regard dans les iris du feu follet sous la pluie. Il était sincère. Loyal pouvait bien aller là où Mary le souhaitait -il n'en avait rien à faire et, si l'autre acceptait sa présence, il en ferait preuve avec joie. Peut-être pourrait-il résoudre deux mystères en un jour.
Juste cinq minutes. Il avança les doigts. Il voulait toucher le velours des pétales, observer les étamines, se lier à cette frêle vie pourtant si fière.
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Sam 24 Oct - 0:41
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( Circus Contraption → If I Told you Once )

Bloody Mary se fit silencieux.
Alors que la pluie se fait cracher par les cieux.
Iel avait là, plus intéressant à épier.
Loyal dans un environnement moins familier.

Passé sa frustration d'enfant, iel inspira et glissa ses yeux clairs sur Monsieur. Peut-être était-ce l'instant qu'il avait tant cherché, peut-être était-ce le bon moment pour ellui de regarder ; Loyal qui baisse sa garde, témoigne bien plus d'intérêt pour la fleur que pour lui. Néanmoins, qui en dit bien plus. Davantage que tous les mystères qu'il soulève, dans lesquels il se cache, se terre, sans qu'on puisse l'attraper. Que ce soit dans sa grotte de métal et fermée à clef, ou bien dans ses paroles où les vérités sont dissimulées. Dans les contes tant recherchés, à écouter, épier, pour raconter. Tandis que les fleurs, Bloody Mary se plait à contempler ; un parterre de fleurs noires, qui n'est pas sans lui rappeler, le cercle des fées. Et parmi ces pétales, ses yeux reviennent à la sienne, qui se distingue. De ce lilas particulier, de ces courbes, elle se dresse au milieu de ces milliers papillon de jais.

Alors Bloody Mary pour une fois, se tait.
Iel ne bougeait plus, craignant de briser le sort,
Que la fleur avait levé, à son insu, iel le sait.
La parole est d'argent, le silence est d'or.

Capricieuse, comme les fées qui entraînent les malheureux à danser pour l'éternité, le spectacle que la météo offrait à ses deux pupilles n'était pas pour lui déplaire. Dans sa contemplation, Bloody Mary se perd. Un peu. Spectacle d'une nuque ainsi découverte, moite d'eau de pluie, avant de se retrouver protégée par la serviette. Pour autant, Loyal aura beau se couvrir, rien ne lui aura échappé. Bloody Mary enregistre, que ce soit les gouttes qui pleuvent depuis le tissu humide, l'agacement qu'iel sent dans l'air, aux vêtements épousant les formes, le dos — surtout. Son regard papillonne, alors que les coudes posés sur ses genoux, iel dévore.

Quel message les fleurs donneraient ?
De leur langage, iel ne connait
Que ceux portés par les soupirants.
De ceux qui abandonnent, des bouquets,
A l'intention de Chantalle, avec le toupet
Des idiots qui croient que l'on séduit avec des roses.
Et de Loyal, elle trouve que le regard ose :

Oublier sa présence - ce n'est plus si grave -, tant l'examen de Monsieur était chirurgical. Iel constate que son vis-à-vis analyse, plus qu'il n'apprécie le parterre de fleurs d'ébène. L'on dirait qu'il cherchait, par ses deux iris, à enlever couche par couche l'épiderme de la fleur face à lui, comme si c'était un corps dont il allait séparer les viscères, d'un côté, les poumons de l'autre. Troublant...

Quelque part, Bloody Mary pensa
Qu'iel aimerait mérité, un tel regard.
Et d'un autre côté, iel songea
Que cela était dérangeant, à bien des égards.

Bloody Mary sourit en coin, prêt à répliquer que le véritable mystère sous cette pluie diluvienne n'était pas la fleur... mais... Un autre battement de cils, la main dans le menton, et le coude appuyé toujours sur son genou, la jouvencelle se sent rougir.

Ah.
Voilà bien longtemps qu'une telle chose n'était pas arrivée.
Les mots ont sonné, avec clarté,
La couleur qui lui irait bien,
La promesse de lae suivre au bout du monde, sans lae laisser.
Pour aujourd'hui.

« Je... hum... »

On pourrait mettre ça sur le compte du froid, qui lui claque les joues, du tonnerre qui gronde. Toutes les raisons du monde étaient valables, mais le fait était là : Bloody Mary rougissait, d'un ton écarlate, avant de fuir. Il fit un « tss » agacé, digne d'un feulement de chat, avant de serrer les genoux, et de se cacher dans ses bras, en ne laissant que ses yeux dépasser.

Assassins.
Iel pense à fumer, pour s'échapper.
Iel va pour glisser
La main dans la poche, attraper,
Briquet et cigarettes, mais sous la pluie,
C'est ridicule.

« Bref, coupa le rouquin d'un raclement de gorge, une fois que son visage fut délavé de toutes ses couleurs. Je veux bien t'emmener au bout du monde, mais on est coincé ici... à défaut, c'est au paradis que je peux te faire monter. »

Paroles tendancieuses, oeillade de chat, la belle est-elle sérieuse ? Elle ajouta, dans un murmure : pour aujourd'hui, et quoi pour demain ? Avant de poser un genou à terre, remuant les épaules sous la pluie. Iel fronça les sourcils, fixant tour à tour la fleur de Loyal, puis la sienne. De son point de vue, la fleur que Loyal lui désignait était de velours noirs, comme les autres - sauf la sienne. Alors, Bloody Mary ricana.

« Tu dis ça parce qu'elle est noire ? En désignant de l'index, la fleur de Loyal. J'en serais presque vexé. »

Bloody Mary roula ses deux pupilles de poupée vers le ciel ; cinq minutes, à aucun moment, iel ne s'était attendu à ce que Monsieur se plie à ses caprices. Elle raccrocha son attention ailleurs, sur sa propre fleur, de ce mauve, auquel son oeil se raccroche, irrémédiablement. Le violet, sa couleur préférée depuis l'enfance, depuis qu'iel empruntait les rouges à lèvres de maman.

« Celle-ci plutôt, pour ce mauve, regarde. »

Iel s'y prenait à ce petit jeu, d'observation. Si bien qu'iel se pencha vers sa fleur, le col défait, le cou humide sous la pluie. Contrairement à Loyal, Terrence n'a que faire de la pudeur ; surtout de la sienne. Il glissa ses doigts le long de sa chemise, s’arrêtant à hauteur de coeur, pour s'assurer que le bijou est là encore, caché sous l’étoffe.

Alors à son tour, il posa un doigt sur sa fleur.
Qui lui rappelle autant de souvenirs, que de rancoeurs,
Les couronnes que l'on tisse, dont on entremêle les tiges,
Avec maman, que papa, en silence, néglige.


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Spoiler:
November
j'suis tout nu j'ai pas de rang !
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Métier Gardien du phare
Avatar overcast • len-yan (dA)
November
November
Dim 22 Nov - 21:32
INTERVENTION
Vous ne l'entendez peut-être pas, plongés dans vos jeux, dans vos yeux. Au loins l'orage gronde, ici la pluie ne cesse pas et le tonnerre explose et roule. D'immenses éclairs illuminent le ciel noir et zèbrent vos rétines tandis que sous vos pieds, l'eau s'accumule et dégouline.

Et avant que le vertige ne monte, avant que vous ne soyez happés par ce que vos fleurs vous offrent vous le sentez monter en vous, le frisson. Sur ta peau si blanche Bloody Mary courent des milliers de frissons, de petits chocs statiques qui se répercutent jusqu'à l'essence même à l'intérieur de toi. Sur ton épiderme Monsieur Loyal, les gouttes se fraient un chemin sur ta chair de poule, elles défilent si vite qu'on pourrait presque croire qu'elles se font absorber.


• Bougez pas les chatons, j'ai pas fini avec vous.

The walker
Maître du jeu
Maître du jeu
Métier Maltraiter les membres (rip)
Avatar IRL Chuck Norris
The walker
The walker
Dim 22 Nov - 21:40
INTERVENTION
Vous la sentez sous la pulpe de vos doigts, délicates et fragiles. Fortes pourtant, elle n'ont pas d'odeur, elle ne vous enveloppe pas dans des parfums enivrants, elles existent et c'est déjà bien.

Vous la sentez contre les murs de votre âme, la brume s'élever doucement, la vision s'ouvre sur autre chose. Vous êtes toujours là où vous étiez, vous êtes toujours sous la pluie battante, dans les flaques sous la foudre déchirant le ciel. Mais vous, vous n'êtes plus là, dans vos têtes il n'y a plus rien que ce qu'elles vous offre.

Vous la sentez devant vos yeux, la vision d'un passé qui vous appartient et qui s'imprime jusque dans vos sens. Il remonte du fond de vous, c'est ce qu'elles vous offre et qu'elles vous impose, à présent. Par capillarité de votre peau à leurs pétales, elles vous transmet ce moment unique.

• Lorsque tu touches/cueilles la fleur, celle ci te fait te repasser un souvenir de façon très précise. Mais toute fois de ton point de vue et non celui des autres personnes présentes si il y en a lors  de la scène. Tu es le seul qui en a conscience.
• Le souvenir en question doit être un souvenir dans le thème qui t'a été attribué lorsque tu as tiré les dés.
• Cela peut être un souvenir récent comme ancien. Oublié de ton personnage ou bien très vif pour lui.
• La fleur est considérée comme un artefact, à chaque fois que tu la toucheras, ou que quelqu'un d'autre le fera, il revivra ce souvenir comme lorsque tu l'as vécu. ( Emotion/point de vue)
• Si la fleur est détruite, le souvenir disparaîtra par contre de ta mémoire, à toi de voir ce que tu en fais.
• Il t'est donc demandé de poster à la suite le souvenir en question, vécu par ton personnage. Histoire de ne pas toute suite spoiler aux autres membres l'intérêt des fleurs, merci d'utiliser les balises [hide] pour le passage en question. Elles seront enlevées quand l'évent sera clôturé.
• Tu peux être aussi précis que tu le souhaites, ce texte servira pour le recensements des fleurs qui arrivera bientôt, et sera donc la référence si quelqu'un d'autre que toi doit le vivre.
• Merci beaucoup d'avoir participé ♥ Vous êtes les plus doux.
Monsieur Loyal
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Monsieur Loyal
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Lun 30 Nov - 18:03
"_ _ _ _" fait référence au prénom de Loyal :loyal:
Le tonnerre s'abat, violent, indomptable, mais son bruit n'atteint plus les oreilles de Loyal. Plus vraiment.
Peut-être n'y fait-il plus attention. Peut-être est-il trop surpris de voir Leith, dans ses habits d'apparat, se ruer vers lui en courant. Il sait de suite que c'est un souvenir -il s'en rappelle. Il en est sûr, certain, comment oublier cet instant ? Il sent ses muscles se mouvoir à nouveau ; lui aussi, il court (difficilement), et quand ils arrivent enfin l'un à côté de l'autre, l'impact est doux. Leith fait voltiger _ _ _ _, malgré ses presque deux mètres, et s'effondre finalement sous le poids maigre de son ami ; ils rient comme des idiots, et ça contamine tous les spectateurs. C'est la joie qui habite la chambre, maintenant. Ils rayonnent, les joues rouges et les larmes au bord des yeux -ils se retrouvent. Ils sont ensemble. Ils sont vivants. Ils vont biens.
_ _ _ _ n'était plus certain de pouvoir ressentir du bonheur à nouveau. Il a douté de tant de choses ; et il avait voulu abandonner tant de sentiments, convaincu qu'ils n'avaient autre utilité que de le faire céder à la peur. Mais il avait été fort, et il les avait gardé -il les comptait, tous les jours. Il avait l'impression, soudainement, qu'ils n'avaient fait que s'additionner, midi après midi, et qu'il avait utilisé toute la peur dont il pouvait faire preuve. Il ne lui restait plus que le reste. Et c'était seulement là, dans les bras de Leith, après quelques heures d'hélicoptère, et quelques jours à l'hôpital, qu'il se rendait compte de tout. La vérité, les faits, le frappèrent de plein fouet ; et il pleura, et peut-être lâcha-t-il les dernières gouttes de peur qui lui restait encore, contre son ami.
Regarde, regarde. Sa voix était pleine de soubresaut. Regarde Lizzie. Regarde comme elle a grandit. C'est une photo qu'il montre, à même le sol, d'une petite fille qui fait un cœur avec ses mains. Elle t'as fait des dessins. Tous les jours. Regarde. Et alors ils se perdirent dans les centaines de feuilles, à en regarder les moindres traits, et à en essuyer le bonheur qui tombaient de leurs yeux.
Et les éclairs tombèrent à nouveau. Il avait changé de continent en une seconde, mais ses larmes étaient réelles dans les deux mondes. Loyal était heureux. Il était si reconnaissant d'avoir Leith dans sa vie, qu'importe si la barrière invisible d'Arcadia les séparait. Il était si fier de Lizzie, même s'il allait encore rater son anniversaire. Il retourne à la réalité, la pluie le sommant d'y revenir comme des milliers de coups de fouet (non, Loyal, stop) ; il regarde la fleur face à lui. Si fragile et si puissant. Ses jambes étaient pleines de boue, et il n'en avait que faire. Son cœur était léger, et il refusait d'être triste.
Il se tourna vers toi. Il avait compris des choses -tu les voyais noires, ces pétales, mais Loyal n'y voyait que du mauve. Les couleurs étaient inversées. La fleur était pour lui, juste lui, et lui seul. Le plus beau des souvenirs. Le plus doux des rappels.
Loyal te regarda, désarmé. Il attendait, encore troublé, ce que tu avais bien pu voir.
résumé:
Bloody Mary
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Bloody Mary
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Lun 30 Nov - 19:31
Pour les potits curieux : j'aime rigolo lol


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( Apocalyptica qui reprend Metallica → One )

Et c'est ainsi que Bloody Mary,
Disparu·e, avalé·e par la mémoire de Terry.
Le tonnerre gronde, mais laisse place
Au matin, froid, de Dublin, ressasse
Ce qu'il préférait oublier.
Et voilà que ses yeux s'ouvrent sur cet ailleurs.

[[ Terrence avait une sacrée migraine. Il était avachi sur la table que les filles avaient dressée au milieu de la salle ; une longue table rectangulaire, entourée par des sièges, et envahie par des assiettes en carton, des couverts en plastique. Sans ses couleurs de l'arc-en-ciel, The Georges aurait pu paraître lugubre... Ah ! Mais c'était sans compter la joie de vivre de ses artistes ! La plupart étaient déjà assis, quand d'autres ramenaient encore à manger. Quant à Fredda, elle était en train de passer le balai, veillant sur sa famille avec ses yeux de jais. La salle était plongée dans une semi-obscurité, des bougies avaient été disposées sur la table, comme un dîner aux chandelles.

Il y avait Donna et son petiot, il y avait Miss Red et son visage mal démaquillé, il y avait Terry avachi, Fredda et sa voix grave. Son foyer était autant de papillons colorés que de caractères nuancés. Lorsque le gamin de Donna courra vers lui, Terrence émit un grognement agacé (si tu savais, seulement, à quel point cette étreinte te manquerait). Pourtant, dans un soupir, il se redressa, et laissa l'enfant se hisser sur ses cuisses. Toutes les figures de ses soeurs étaient tiraillées par l'épuisement, il y avait là les restes de la fête, dans les gueules de bois, dans le mascara ayant coulé au coin des yeux. Et du foyer émanaient des odeurs de petit-déjeuner ; Fredda s'était levée la première, elle avait cuisiné, et elle avait tiré tout ce petit monde hors des lits.

« Tu devrais manger, Terrence, soupira Fredda en prenant place près de lui.
— Le petit est fatigué, ricana Donna sans donner l'impression de parler de son fils, ou de Terry. »

Terry fit la moue, il n'avait pas pris la peine d'enlever son costume de la veille. Il avait passé minuit avec une chemise blanche, un pantalon noir pourvu de bretelles, dont l'une glissait nonchalamment de son épaule, des mocassins et un haut-de-forme qu'il avait abandonné sur le comptoir. De son maquillage, il restait un trait d'eye-liner à demi effacé, du rouge à lèvres donnant un caractère trop pâle à sa bouche pleine. Le gamin contre son torse entoura son cou de ses bras, et sembla se rendormir sur lui.

Donna était grand, moins que Terrence, il portait un vieux châle autour de ses épaules larges. Son fils avait de lui les cheveux blonds et délavés, des yeux marron. Miss Red — contrairement à son nom de scène — était petit, pas roux, mais il adorait porter le rouge. Il avait enlevé sa perruque, laissant son crâne dégarni à la vue de tous. Fredda regarda l'assemblée, elle servit des tranches de bacon, des oeufs au plat, du weathen bread à Terrence. Les autres Drag Queens firent racler leurs chaises en plastiques, et ça lui arracha une grimace.

« Je t'avais dit de pas boire autant, gronda Fredda, maternelle.
— Oh... c'était le réveillon ! S'exclama Miss Red en croisant les doigts, Terry est jeune, il a bien le droit de s'amuser, non ? »

Fredda se retint de tout commentaire, mais l'échange de regard qu'elle eut avec Miss Red était alerte. Miss Red grimaça, il lui donna un sourire réconfortant, avant d'encourager tout le monde à manger. Terrence comatait dans son coin, le petit de Donna roupillait du sommeil de l’innocent contre son torse. (Tu sais, hein ? Qu'elle te disait que boire et fumant à ton âge, c'était triste. Tu sais qu'elle avait raison.)

« Ah ! C'est vrai ! Se rappela Fredda en tendant un téléphone portable. Tu me remercieras plus tard, Terry, je te l'ai confisqué quand t'as voulu répondre à tes SMS, ça t'évitera de devoir expliquer la dizaine de déclarations d'amour que t'as envoyé.
— Merci... »

Terrence gonfla la poitrine, il sourit à Fredda, faiblement. Et celle-ci se pencha sur lui pour lui offrir un baiser tendre, il rangea son téléphone dans sa poche. Il observa les Drag Queens manger, échanger, commenter la cuisine des unes et des autres. Il darda ses yeux clairs sur Fredda, et sa robe en flanelle, il réfléchit longtemps. Puis, il détacha son attention d'elle, il contempla l'univers coloré qui subsistait dans le ventre de ce vieux Georges.

« Ils ont recommencé, grogna Miss Red, ils ont tagué tout un tas d'horreurs.   »

Il fit un petit geste agacé de la main, puis il se servit du jus d'orange — Fredda l'avait pressé elle-même.

« On s'en occupera tout à l'heure, soupira Donna, t'en fais pas.
— Si je les prends à recommencer...
— On leur balancera des paillettes, s'il y a bien une chose dont ils ont plus peur que de nous, c'est des paillettes, enchaîna Donna avec un petit rire. Vous savez ? De paraître Queer, je veux dire. Mieux ! S'exclama-t-il en découpant sa tranche de bacon. On va leur vider de la peinture rose, et des paillettes.  »

Terrence eut un pincement au coeur, il se souvenait encore, de la réaction des policiers la première fois que ça avait commencé. Fredda sembla lire dans son esprit, puisqu'elle lui caressa les cheveux. Il se détendit un peu, malgré tout, il ressentait une puissante rage face à tout ça (Tu es bien placé pour savoir, hein, que les flics sont tous des enflures). De même que sa chemise, à moitié ouverte, le rendait inconfortable (Tu te souviens, comme les étiquettes te mettaient mal à l'aise ? Ton incapacité à rentrer dans une case).

« J'ai un truc à vous dire, dévoila Terry d'une voix rauque, esseulée.
— On t'écoute, mein Sonnenschei, souffla Fredda en se tournant vers lui.
— Je pense que je suis pas... enfin...  »

Les Drag Queens ne dirent rien, elles attendirent, mais ça ne sortait pas. Terrence fourra son nez dans le cou du gamin, et Donna se détendit. Il se leva, il fit le tour de la table, et il s'agenouilla près de lui.

« Prends ton temps, Méantàn. »

Terrence se crispa, il retint le flot d'émotions qui lui prenait la gorge, il se frotta les yeux. Aussitôt, ce fut la farandole de paroles chaleureuses, de conseils, d'affections. Un raz-de-marée de tendresse, et de bienveillance émana depuis ses soeurs. Donna lui caressa la joue, il récupéra son fils, tandis que Terry posait les coudes sur la table, il cacha dans ses grandes mains minces son visage. Il ne craqua pas. Il ne craquait devant personne. Fredda lui frotta le dos, elle avait des airs de lionne prête à défendre sa famille.

Son téléphone vibra, Terry se caressa le visage, puis il le regarda. Sans lire par-dessus son épaule, comme si Fredda devinait tout, elle lui massa la nuque.

« Tu es une bien jolie personne, tu ne devrais pas croire le premier idiot qui te couvre de fleurs. »

Un avertissement qu'il ne prit jamais au sérieux.]]

Et Bloody Mary le sait, qu'il aurait dû
Écouter les paroles sages de sa Fredda.
Bloody Mary, dont le souvenir révolu
Empoigne le coeur, et le masque se fissura.

Terrence resta figé sur place, ses doigts quittèrent les pétales de la fleur, et se couchèrent dans la terre. Un genou devant la giroflée de Mahon, le souvenir se dissipait, et avec lui, l'allure fantasque qu'il donnait à qui voulait le voir. Oh... oui, il se rappelait, de Miss Red, Donna et son fils, et de Fredda — surtout. Il se souvenait que comme maintenant, l'émotion avait été si vive qu'il avait failli pleurer. Peut-être aurait-il dû, ce jour-là, éclater enfin, exprimer tous les secrets enfouis dans sa carcasse d'os et de chair. Et la pluie, qui dégouline sur son visage délicat, les gouttes tracent autant de chemins sur son nez et ses joues ; c'est comme des larmes.

Et Terrence n'offrait que son silence, sous l'orage dans son épiderme. Les expressions sont fermées, les émotions sont étouffées, avant même de souffler sous la pluie. Sa mâchoire se contracte, sa gorge se serre, mais ce regard en dit bien plus que tous les contes enjolivés sur sa vie. Il lève le voile sur les mensonges, il raconte toute l'affliction qui lui broie le coeur. De cette époque éteinte, où Terrence s'était senti chez lui — enfin.

De cette époque où Chantalle chantait,
S'élançait, dansait sur la scène de Dublin.
Où ses mains se liaient à celles de Fredda,
Où plus rien n'avait d'importance, même demain !

Ses pupilles de poupées — ainsi Fredda qualifiait ses yeux bleus — brûlent d'une peine si virulente, que l'on dirait un ange déchu, une mésange qui se réveille sans ses plumes et constate le mal qu'on lui a fait. Dans ses iris, il y a ce chagrin, ce deuil des amitiés disparues, une affliction si profonde que la pluie ne suffit pas à remplir. Une goutte serpente contre son nez, caresse sa mâchoire, et s'écrase sur le sol, ou une larme ? On ne saura jamais. La vérité est là, ailleurs, le masque n'est plus assez épais pour contenir la virulence de sa peine. C'est tout un spleen qui se joue dans son oeil, remue, colore, peinture d'une âme tant de fois brisée, tant de fois réparée, qu'elle en était devenue déracinée ; elle avait perdu son essence, sa pureté. Et toutes ces plumes, arrachées une par une, lui faisaient une parure mortuaire de ce temps, où l'enfant était encore innocent.

Terrence jeta un oeil vers Loyal, il semble comprendre bien plus que lui ce qu'il s'est passé. Ou bien cherche-t-il un fond de vérité ? L'expression au fond de ses iris le touche, plus qu'il n'en faut. Il ne parvient pas à rester neutre, bellaux. Il contracte la mâchoire, il le dévisage, et se fait soudain pudique.

Bloody Mary battit des cils, et tourna la tête ailleurs. Un reniflement, discret, la jouvencelle se reprend, on ravale et on renferme tout ça. De Loyal, elle ne veut pas croiser le regard, elle ne veut pas être analysée — pas comme ça. L'illusion est fragmentée, elle doit la recomposer, redevenir l'enfant de l'air, pas moins qu'un rêve. C'est assez Bloody Mary, ressentir, c'est ce qu'il y a de pire, n'est-ce pas ? Et ce silence, il n'est pas fait d'or ; c'est des éclats de verre, affûtés, qui blessent.

De ce nouvel an à Dublin,
Bloody Mary se souvient,
De Miss Red, Donna Fredda,
De la chaleur contre lui — le gamin,
De la chaleur en ellui, il est las,
Fatigué, parce que la tendresse
De cet instant, s'envole, sa faiblesse
Se montre, un peu, tout ce qu'il déteste

C'est cet instant de fragilité, cette vulnérabilité qu'il n'a pas pu ravaler.

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Lun 30 Nov - 22:13
Ils se regardent, et leurs âmes sont trop confuses pour que des messages réussissent à traverser ces portes pour le moment. C'est une expérience qui remue, que d'être mis devant tout le passé dont on ne peut plus jouir ; mais Loyal n'en voulait plus, au contraire de Terrence. Loyal avait rangé son souvenir heureux. Il avait construit d'autres choses et plus jamais ne voulait-il se sentir aussi libéré qu'il l'avait alors été : cela sous-entendrait qu'il aurait à nouveau été autre que lui, forcé d'exister sans vraiment être. Plus jamais.
Plus jamais.
Et il était là, Loyal, trempé jusqu'aux os sous une pluie battante, enfermé dans une bulle comme dans les mauvaises séries B de huit-clos qui n'avaient aucune idée d'où allait l'intrigue. Pourtant, ici, tout semblait avoir un sens. Une explication, un lien à autre chose. A chaque nouvelle date, tous les survivants prouvaient leurs humanités, et aujourd'hui était un jour de joie pour Loyal. Il attendrait un peu avant d'y réfléchir plus ; il savait pertinemment qu'il n'était pas encore suffisamment détaché pour pouvoir tout analyser. Il revoyait le sourire de Leith, et il sentait la chaleur d'une étreinte, et ses pensées vagabondèrent jusqu'à Lizzie et tous ces puzzles, toutes ces visites au zoo, toutes les après-midi à la plage, tous les dessins qui tapissaient, avant la tempête, tout un mur de sa caravane. Il renifla d'un coup, discrètement, gardant sa courtoisie même sous un déluge et plein de boue. Un sourire s'afficha sur son visage, et ses mains vinrent essuyer ses larmes qu'il ne cherchait pas à cacher.
Le silence était bénéfique pour Loyal, mais il n'avait aucune idée de ce qu'il en était pour son comparse. Il hésita à relancer un regard, mais se décida finalement pour l'honnêteté non entachée de ce qu'il aurait pu déduire en voyant Mary. J'ai revécu un souvenir en touchant la fleur. Un beau souvenir. Ca sous-entend et toi ? mais aussi seulement si tu veux répondre, et Loyal ne cherchera pas à rentrer dans les pensées de quiconque, non. C'est trop personnel, c'est trop d'émotions, c'est trop à accepter pour deux personnes qui ne se connaissent pas encore assez.
Alors Loyal se contente de nourrir son cœur de ces frais bonheurs, et il pense à tout ce qui compte pour lui -ce bout de ferraille de caravane, tout ce que les gens veulent bien lui confier, la chance qu'il a eu d'avoir cette famille-là, combien jamais il ne regrettera d'avoir connu Leith, Lizzie, Serah, et de combien il est heureux de ne pas s'inquiéter pour eux. Il en est certain -ou est-ce plus facile ?-, ils sont là où ils doivent être.
Et lui aussi.
Il tend la main, sur la boue, en même temps qu'il tourne le regard. Paume vers le haut, une invitation à la saisir. Il détaille Mary autant que la pluie le permet ; les traits sont flous et les sensations brouillées par ce qu'il vient de se passer. Loyal ne voit pas la larme, s'il y en a, et s'il avait pu voir ces yeux ! oh, l'intensité l'aurait enflammé, et la rancœur l'aurait intrigué. Peut-être aurait-il pu imaginer que c'était envers son porteur-même, ou peut-être pas. Loyal ne peut voir que le choc, l'immobilité de l'instant, les cheveux plaqués à son crâne, toute la fragilité de sa mince carcasse.
Il est aveugle.
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Lun 30 Nov - 23:23
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Loyal lui fait par de son expérience, et Terrence n'abandonne qu'un silence. Il se finit dans un « tant mieux », soufflé d'une voix éteinte sous le tonnerre. Et il fixe son regard ailleurs, sur le parterre de fleurs noir, qui lui rappelle le cercle des fées. Chez lui — et elle —, où le temps s'écoulait au rythme des chansons, des verres qu'on claque sur le comptoir. La ville qui renfermait autant d'histoires que de danses, où l'on pense et l'on vit à la vitesse de la lumière. Et les lueurs, vacillantes, illuminant la table de ce premier janvier. Quel âge avait-il eu, déjà ? Vingt et un an. Peut-être moins, Terrence ne sait plus ; le temps, c'est une crainte, l'espoir et une vaine promesse.

Un jour, ça ira mieux.
Un jour, tu retrouveras le chemin de la maison.
Et un jour, ça recommencera, les passions
Que tu déchaînes, avec tes cheveux de feu.

Bloody Mary avait la gorge nouée, sous la pluie, sa peau n'arrêtait pas de frissonner ; ses cheveux se glissaient dans sa nuque, et ses yeux délavés du spleen se reposèrent enfin sur lui. Oh... c'est que Terrence a mis du temps, avant de répondre, avant de lui redonner toute son attention. Se raccrocher à lui, avec la peur de trop en dire dans son mutisme. Iel ne bouge pas, son pantalon est plein de boue, et sa chemise immaculée en montre trop. C'est l'indécence dans cette brusque innocence, Bloody Mary a la soudaine envie de se couvrir. L'on voit la courbe de ses clavicules, les épaules pointues, et les os. Ses yeux vont de la main qu'il lui tend, à son visage, elle hésite. Longtemps. C'est un animal farouche, sauvage, et affaibli. La chemise épouse les formes, le dos, caresse le flanc, et laisse au regard vagabond l'anneau d'or, aguicheur, accroché sur son coeur. Un mystère de plus résolu.

Ou qui soulève les interrogations.

Bloody Mary retourne son attention sur sa fleur, la giroflée de. Mahon, et ses pétales aux nuances de roi ; seule couleur dans ces ténèbres de velours. Elle ferme les yeux, elle continue d'hésiter, comme si elle était terrorisée par le contact. Pourtant, Loyal ne force pas, il invite juste ; ses doigts vont vers les siens, se ferment, s'ouvrent. Et c'est presque timidement que la belle les glisse dans sa main, ils sont glacés, minces. Elle ne bouge pas, toujours immobile, l'on dirait que les secondes se suspendent.

« Je... »

Mais Bloody Mary ne sait pas quoi dire, il est bien démuni, face à tout ça. Face à lui, un peu. Son coeur bat vite, dans ses tempes, elle tremblote, et de Loyal elle a vu le regard, la patience, et la douceur. Elle pressent que ça l'a remué, lui aussi, et quelque part, c'est rassurant de ne pas être seul face à ce phénomène - les fleurs, ou le passé ?

Bloody Mary n'aime pas ce qui fait vaciller les apparences, elle préfère les jeux d'apparats, vorace en distraction et séduction ; cela éloigne la mélancolie, les angoisses. Elle ramène une boucle rousse, puis elle pousse un soupir à fendre l'âme.

C'est que les mots ne veulent pas sortir, ils sont coincés dans son cou de mésange. Oh... que dirait Donna s'il le voyait ainsi ? Qu'est-ce que Miss Red ferait ? Et Fredda... la femme de sa vie, quelles paroles sages dirait-elle ? Bloody Mary réfléchit, elle ne veut pas de souvenirs, elle ne veut pas se rappeler de cette époque, où elle approchait le bonheur, comme Icare qui vole vers le soleil. Et la mésange s'était brûlée, jusqu'à s'échouer sur le rivage. Et elle avait recommencé, et elle avait brûlé encore !

Bloody Mary se pinça la lèvre inférieure, ses vêtements grattent, démangent — comme cette fois-là.

« Je... je... ne veux pas... souffle-t-elle d'une voix tremblante, lourde dans son émotion. Je ne veux pas qu'ils voient ça. »

Aah... ce « ils » est multiple ! Des visages anonymes dans la nuit, autant d'ennemis qu'elle pourrait se faire, autant de mauvais augures qu'elle pourrait ramener. Bloody Mary a pris sa décision, on sauve les apparences, et on oublie, le bonheur, le malheur. On survit.

« Tu crois... que tu pourrais la garder ? Loyal ? »

Demande-t-elle, sa voix déraille. Ce n'est pas une demande. Pour une fois, Bloody Mary n'exige pas.

C'est bel et bien supplication.



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Lun 28 Déc - 18:23
Loyal réfléchit toujours trop pour réellement être heureux -de ces joies courant d'air, qui nous emmène là où elles le veulent et non plus où on le décide. Il ne se laisse plus vraiment envahir par ses émotions. Il ne se le permet plus, comme si c'était un labyrinthe dont il voulait tracer le plan avant même d'y mettre le pied. Loyal sait bien que ce n'est pas vrai. Qu'il n'y a pas de démon dans son cœur, et qu'il est assez intelligent pour se connaître, pour éviter toute catastrophe.
Mais il s'est trop distancié de lui-même, et parfois il se regarde sourire sans sentir.
Là, de suite, c'est ce qu'il ressent envers Mary. L'impression d'être le fantôme d'un vivant ; d'avoir regardé les mêmes choses défiler mais ne plus les comprendre. Alors tant mieux, oui, et puis n'en parlons plus. Il l'accepte, Loyal. Ce n'est pas grave, il croit qu'il comprend ce que c'est que de refuser l'entrée à certain non-désirés. La curiosité le pique, mais bien vite elle s'évanouit ; il n'est pas l'heure pour les questions. Cela ne mènerait à rien, et Loyal n'obtiendrait aucune information.
Alors il se tait, et sa main sur le sol semble risible.
La pluie continue. C'est presque comme une deuxième tempête. Un énième départ pour le passé. Il a les pièces du puzzle mais il ne les comprend pas. C'est comme si les embouts n'avaient aucun sens, qu'ils ne se ressemblaient pas -et maintenant, l'Ombre rôdait.
Loyal se demanda un instant si elle ne se cachait pas dans les obscurités des gouttes.
Ses divagations furent coupées courtes par des doigts sur les siens. Il ne retourna pas la tête, même s'il en était surpris. Surtout, il ne fallait pas l'apeurer. Sinon, qui sait ce que ce souvenir allait pouvoir devenir ?
Loyal n'entendit pas vraiment le soupir, caché derrière celui de la pluie. Il l'imagina, cependant, et il discerna difficilement les mots qui suivirent. Ils étaient faibles, éreintés, de ceux qui viennent de si loin, tout au fond, qu'ils nous épuisent lorsqu'ils arrivent enfin dans notre bouche. Alors Loyal, il s'accroche un peu plus au lien qu'ils ont, ici, celui qui est palpable. Ses empreintes se resserrent juste un petit peu. Ils sont là, tous les deux. Ensemble.
La demande est douce. On dirait les mots candides d'un enfant, mais avec la maturité de cette honnêteté incroyable. C'est un cri du cœur.
Et Loyal répond présent. Bien sûr, si c'est ce que tu veux. Elle sera en sécurité dans ma caravane. L'eau continue de les laver ; on dirait presque qu'elle veut enlever tout sauf ce souvenir tout récemment déblayé. Je vais aller chercher des gants pour l'empoter. Ca veut dire qu'ils doivent se lâcher. Est-ce qu'il va s'enfuir ? Loyal ne pourra pas le blâmer, loin de là, mais il aimerait -il aimerait lui proposer un vrai thé chaud, et de vrais vêtements sec, et un endroit où il n'a pas peur des ils qui le terrifie.
Il aimerait, et s'il le voulait, il pourrait. Mais Loyal n'y est pas encore. Pas encore.
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Lun 28 Déc - 20:24
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Bloody Mary qui frissonne sous la pluie,
La chemise aussi blanche que sa peau,
C'est comme un linceul lâché sur elle — et lui,
Offrant au regard curieux, un délicat oiseau.

Et son regard d'un bleu profond, glacé sous le froid de Septembre, est perdu. Bloody Mary offre mille visages, mille émotions, tandis que le mirage s'en va. L'eau dégouline dans sa nuque, ses boucles se défont sous le torrent, et se glissent dans son cou. Sa gorge d'ailleurs, virginale, se contracte sous les sentiments. Son épiderme se recouvre de doux tressaillements, ses doigts tremblent dans les siens. Elle interroge, sa bouche est rouge et entrouverte ; l'ange pour un temps est revenu. Et son corps, dévoilé sous la pluie, dont les courbes minces se dessinent sous le tissu humide, donne à son habituel air volage un renouveau dans la sensualité. Les yeux sont confus, brillent d'un éclat si pur — un instant, un rien —, et se perdent dans le doré des siens. Voilées par l'orage, ces pupilles d'apatite cherchent dans l'or en fusion de ses iris, une réponse, contemplent l'intensité et les cils levés sur eux. Terrence en oublie Bloody Mary, Terrence, une seconde, voire deux, laisse le masque tomber.

Ils observent alors : non plus son visage, mais leurs mains ainsi rejointes. Ses doigts semblent si fins dans les siens, si faciles à briser d'une simple poigne, si graciles et ils sont si froids. Aussi glacés que l'intérieur de ses entrailles, baignées dans les nuits d'hivers de Dublin. Elle ressent, comme avant, cette chemise qui gratte et gratte, alors que la pluie pénètre les tissus, se fraye un chemin pour le mettre à nu. Habillé et pourtant dénudé, Terrence, se pince la lèvre inférieure. Il a la peau si chaude, lui, il a la main si grande et carrée, pourtant elle en détaille tous les plis, toute l'adresse, toute la tendresse.

Alors quand les mots reviennent,
Elle sent la chaleur dans ses veines,
Lui revenir, un instant, et sa main tremble.
Pourtant, ce silence qui lui ressemble,

(Bien plus qu'elle ne le pense)

Reste dans l'air.

Terrence contracte la mâchoire, son corps se crispe légèrement, mais elle se contente de hocher la tête. Pourtant, sa main ne se sépare pas de la sienne. Au contraire, ses doigts se resserrent, simple réponse donnée à l'attention que Loyal lui a portée. Il lui assure qu'il prendra la fleur avec des gants, aussi délicate qu'il est frêle soudain. Que sa main dans la sienne, aussi fine que du papier. Et comme une feuille, ça tremble, et tremble toujours ! Elle acquiesce, mais ne le relâche pas. Elle est déconnectée de cette réalité, froide et humide de la pluie. Les éclairs grondent dans ses oreilles, assourdissent le bruit de ses propres pensées. Pourquoi cette fleur lui a-t-elle donné ce souvenir-ci ? Et Loyal ? Qu'est-ce qu'il a pu voir, dans ces pétales de velours noir ? Un beau souvenir.

Elle aurait préféré ne rien toucher,
Elle aura préféré, un démon à affronter.
C'est qu'elle y est bien plus habituée.
Avec eux, elle peut faire semblant.

Et là ?

Bloody Mary tourne de nouveau la tête, s'enferme dans son mutisme. Ne lui laisse que ses doigts, le contact est léger, comme les ailes d'un papillon qui frôle l'épiderme lors de son envol. Puis, elle bat des cils, elle avale sa salive. Elle tente de faire le vide dans sa tête, les pensées tourbillonnent, ses vêtements la brûlent. Elle veut s'arracher la peau.

(La salissure, qu'on a jetée en toi.)
(Tu pourris de l'intérieur, Terrence.)

Fredda demandait : quel est ce froid que l'on sent en toi ?

Bloody Mary ne lâche pas sa main, pourtant, quand elle retourne son attention sur Loyal, son regard s'est lavé du spleen. L'ange a disparu.

Et l'innocence s'envole, d'un battement d'ailes, Bloody Mary reprend ses airs de faux prince charmant. Il baisse les yeux, séduit dans ce silence, alors que la chemise humide se plaque contre son corps fin. Et c'est qu'il(elle) transpire d'érotisme, Bloody Mary ; chaque geste est lascif, chaque regard appuyé est une promesse silencieuse. Ses yeux se fichent sur sa fleur, et ses doigts pourtant, glissent le long de sa nuque, suivent le même chemin d'une goutte qui elle se terre sous sa chemise, son torse, et lui arrache un autre frisson. Et quand, il regarde Loyal, le voilà qui sourit, d'un éclat brut. C'est qu'il souffle sur le ton du charme :

« Tu te rinces l'oeil, Loyal ? On dirait que le spectacle te plait. »

Oh... il l'aurait pu balancer ça à n'importe qui d'autre, comme des émotions dont on ne veut pas. Mais son sourire est là, sans vraiment être. Son regard ne ment pas — pas autant qu'il faudrait pour ne plus être vulnérable.

Et pourtant

sa main

ne lâche pas

Loyal.



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Lun 4 Jan - 18:15
La scène n'est pas une nature morte, non. Les chemises n'ont rien de linceuls, et la pluie n'a rien de macabre. S'il y a de la nostalgie, elle n'est pas négative. Enfin -tout dépend pour qui. Loyal est tranquille. Il essaie de prendre son temps, lui qui ne sait jamais vraiment attendre lorsqu'il n'a pas encore accepté que le temps est un faiseur de miracles.
Loyal n'entend pas grand chose, sous les cordes qui tombent. On dirait qu'elles te sont destinées, Mary, vu les cercles sous tes yeux. Voudrais-tu en rajouter un en collier ? Il paraît que ce n'est pas aussi rapide qu'on pourrait le penser. Loyal ne peut rien en dire -il n'a fait que lire.
Mais aujourd'hui n'est pas un de ces jours, mh ? Trop de choses se sont déjà passées, et d'autres encore se profilent à l'horizon. Des choses qui ont besoin de ton souffle, et de ton cœur, et un peu de ton âme.
Loyal n'ose regarder la scène. Il continue, pudiquement, à regarder cette fleur ; laissant l'ange nouveau dans la périphérie de son champ de vision. A vrai dire, peut-être n'a-t-il pas besoin de voir. Il sent, après tout, la légère pression sur ses phalanges. Il sait que tu es encore là, et ça lui donne l'impression que tu restera un peu plus encore. Il voudrait bien ça. Ca serait bien. Tu ne crois pas ? De quoi calmer tout ce qu'il se passe, et se rendre compte de la réalité à laquelle vous êtes enfin retourné. Rien ne sera jamais plus pareil, oh non, comme à chaque seconde.
La main usée de Loyal reste à terre. Les crevasses sont nombreuses, ah ! chaque callosité aurait une histoire à raconter. Une autre que celle qu'il vient de voir ; des choses parfois drôles, d'autres parfois tristes. Loyal croit aux équilibres et, pense-t-il alors une seconde, peut-être que son souvenir heureux est le contrecoup de ce rappel si douloureux. Il est désolé, sans pour autant vouloir tout effacer ; d'un égoïsme tranquille qu'il est parfois difficile à discerner.
Le temps passe. L'ange aussi, le voilà partit. Qu'y a-t-il à la place ? Loyal ne se risquera pas à répondre. Il voit la demande de regards oh on dirait que ça t'aide à respirer, qu'avec ça ton cœur peut bien encore continuer et que ton sourire saura briller. Loyal te donne ce que tu demandes : il ne te voit pas, il détaille. Puis il rit. Simplement. Ah, évidemment. N'est-ce pas le but d'un spectacle ? Que d'être vu ? Loyal affectionne les dialogues simples, mais y cache souvent bien plus de significations que ce que l'on peut y croire. Ici, la métaphore n'est pas bien cachée : elle est faîte pour déborder. Mais il serait préférable d'éviter un rhume. Un pull, ça t'intéresserait ? Oh, qu'il puisse admirer le reste du spectacle.
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Bloody Mary
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Lun 4 Jan - 20:39
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Oui, Bloody Mary ne voulait pas qu'ils tombent sur ce souvenir-ci. On le prenait pour un garçon efféminé, délicat, maniéré dont l'amour du drame faisait fracas. Certains se doutaient de ses natures, mais jamais Bloody Mary n'avait énoncé la vérité. Pour cause : ses multiples identités étaient son plus grand danger. Et ce souvenir, nuancé dans le mauve de la fleur, aussi intact que du verre neuf, il avait fait remonter la fragilité derrière les sourires et les rages. C'est bien simple : Bloody Mary ment comme il respire. Et chaque inspiration enfonce un peu plus les épines des mensonges ; il croit ce qu'il raconte. Il veut rêver ces milliers de vies dont il se fait le héros, sans doute pour fuir la froide réalité. Sans doute parce que c'est plus simple de jouer un rôle, celui du méchant, afin de préserver l'enfant des adultes.

Rentrer dans la vie d'autrui, emporter les passions et l'amour, puis après la tempête, se faire oublier. Bloody Mary était venu dans de nombreuses existences, il en avait arraché certaines, et s'était envolé dès qu'on avait voulu creuser. Et celles, ceux, dont il avait accepté la présence au plus profond de son intimité, ils avaient été déçus. On s'amourache de Bloody Mary ? Non, on tombe amoureux de l’image qu’on a de lui. On tente d'approcher du soleil, mais dès que son ombre ardente montre les fissures, on n’en veut pas. Et Terrence se retrouve jeté, oublié, un nuisible qui inquiète. Un jouet ! Dès que la peinture se décolle un peu, on n'en veut plus ; la petite poupée (brisée) dégoûte. Et lui, il goûte l'amertume à travers ce coeur piétiné.

Alors oui, ce souvenir était précieux. Amitiés sincères, des monstres qui restent avec les monstres. Au moins, ils se comprennent, ils se serrent les coudes et s'unissent face à l'adversité. Et la société leur fera toujours mauvaise publicité — qu'importe. Ce souvenir était tendre et amer ; il venait de rappeler à Terrence, cette partie de lui confuse et blessée. Chantalle, dont le rouge va si bien ! Chantalle dont il ne peut se refuser de jeter les vêtements — et Terrence repense à cette robe pull d'un bordeaux profond, acheté sur un coup de tête et qu'il aurait aimé porter sans en avoir eu l'occasion—, Chantalle qui agonise au fond de sa poitrine, et crie sa détresse.

Chantalle, c'est sa tumeur — ou il est la sienne —, cette peau qui gratte et brûle, gangrène la férocité de son âme. Ce souvenir revient, alors qu'on doute, alors que les pirates se demandent ce qu'il est ; ce souvenir est là, en lui. En vérité, Bloody Mary n'avait jamais fait de réel coming-out, à chaque fois, il n'en avait pas eu l'occasion. Oh ! Les filles avaient compris, et il n'avait pas eu à expliquer la confusion de ses genres. Mais le reste ? Son père l'avait appris sur une publication Facebook qu’il aimait les gens et non les genres, les autres ? Un trophée qu'on se prête, et qu'on salit ; il devient ce pouquoi on le prend. Jamais Bloody Mary n’avait pu dire : je suis

(je ne sais pas)

Je suis

(je ne sais toujours pas)

Et il est terrifié, à l'idée que Loyal puisse se retrouver face à ces vérités. C'est un homme, il porte l'aura du danger — bien malgré lui. Il pourrait faire comme les autres, le moquer, le détester, [////////], ou pire : le rajouter à sa collection.

N'est-ce pas un peu ce qu'il fait avec ses histoires ?
Peut-être que Loyal le saura un jour.

Peut-être que Terrence gardera les secrets pour lui.

Peut-être qu'il donne trop d'importance à cette main qui tient la sienne. Ses yeux reviennent sur ce contact, frêle, mais bien réel, bien plus réel que le souvenir dans son crâne. La remarque lui tire un sourire, franc et amusé. Loyal fait ce qu'il a demandé, il lui envoie sa réplique, et attend la sienne. Son rire est un soufflement du nez, discret, alors que Terrence se noie sur le lien palpable qu'ils ont là.

Ici et maintenant.

Alors oui, il sent la rugosité de la paume, oui, il en détaille toutes les aspérités comme s'il s'agissait de lignes, de mots, des histoires gravées dans la douceur de sa peau. Et il ne s’en émeut pas, les cicatrices ne le dégoûtent pas ; les corps sont des corps, les gens sont des gens.

Terry, c'est juste une anomalie.
Pas besoin de le dire, c'est un fait.

Alors Terrence reste dans ses pensées, un peu. Il a bien des répliques à renvoyer, plaisanter sur le caractère spectaculaire de la pluie. Loyal ne dément pas ce qu'il regarde, et lui ne réfute pas sa nature. Ses yeux remontent sur lui, la mélancolie est partie — l'ange aussi —, mais il lui rend ces oeillades, cet appétit du détail et du spectacle. Il a pensé : si tu savais, je suis un freak show à moi seul.

Et Terrence de répliquer :

« Ah oui ? Et si je tombe malade, c'est toi qui vas me réchauffer ? »

Terrence ne refuse pas, mais Terrence n'accepte pas. Il est fixé dans cet entre-deux, pourtant il voit la serviette sur les épaules de Loyal. Il la voit dégouliner sous la pluie, et il l'observe, longtemps ; c'est un détail qu'il n'oubliera pas. Puis, peut-être qu'au final, il décide de lui donner une chance.

(Ou à eux)

Son pouce caresse l'intérieur de la paume, le geste est léger et précis. Il se fait au contact, aux stigmates, dans un silence solennel. Il y a de la tendresse dans le geste (tu devrais lâcher la main). Et il soupire, les paupières à moitié-close sur ce lien fragile, ses doigts appuient à peine. Même lorsqu'ils viennent se glisser sous la main de Loyal, et la séparer à la boue. Le bout de son ongle s'enfonce un peu dans la peau de Loyal, et alors que son autre main vient se faire une place, il dit :

« Tu as de jolies mains, Loyal, il ouvre la bouche, mais il se tait ; elles sont chaudes et rassurantes (tu devrais le lâcher). »

Et son contact n'est pas plus ferme, non. Il est là, juste là, et délicatement, Terrence vient enlever la boue qui s'est invité sur la blancheur de ses phalanges. Il retire la poussière, la feuille qui s'y est collée, avec une infinie tendresse — il s'en aperçoit à peine, il tremble et ne le remarque pas. Le froid est à l'intérieur.

(La morsure est moins abrupte.)

Terrence se met à genoux, il continue ce qu'il fait, il s'invite, laisse le spectacle continuer (tu devrais lâcher la main). Loyal n'a pas voulu le lâcher, alors Terrence ne le lâche pas. Il relève son regard sur lui, le fixe avec sa franchise à réveiller les morts. Il voit la caravane, la porte close, et il se dit qu'il ne comprend pas son entêtement — qu'est-ce que ça fait d'avoir un endroit à soi ? Un foyer où aucun invité ne pénètre ? Un lieu, où l'on peut se sentir en sécurité ? Il ne sait pas. Peut-être un jour.

(Peut-être un jour, tu sauras, et moi aussi)

Il se pince la lèvre inférieure, puis ses yeux retournent à la tâche de ses doigts. Il dépoussière la main, la nettoie, contemple. Et il dit, avec les oreilles qui bourdonnent, et le corps qui frissonne :

« Mon prénom, c'est Terrence, et Terrence n'exige rien que ce que Loyal ne peut lui donner — il en a déjà fait trop —, il se contente de raconter — les histoires que Loyal aime, et qu'il aura appris à souffler pour lui —, sa version irlandaise, c'est Turlough, mais sa racine est latine. Terensis, c'est la déesse des moissons, et sa version celte, ça veut dire l'assistant. »


Terrence se tait alors, il laisse un silence. Il n'est pas pour lui, il est pour Loyal ; il sait que ses mots ne seront pas oubliés. Pourtant, quand il le regarde, et sourit comme un soleil d'été, d'une tendresse d'un éclat qu'il ne voit pas, c'est pour répliquer :

« Ne l'oublie pas. »

Terrence ne répétera pas cette histoire deux fois.
Terrence ne parlera pas de son pays d'autrefois.

Et Terrence, pense : tu devrais lâcher sa main.
Et Terrence la garde, encore un peu.


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Sam 9 Jan - 23:14
Tu sens ? Dans l'air. Ca sort de nul part, et ça n'a pas d'odeur pas de visuel pas de bruit. C'est juste là ; un peu sur la peau, juste un tout petit peu. Ca s'accroche à quelques pores, ça s'installe dans les poumons, ça va droit pour le cœur.
Loyal ne sent plus les choses comme avant. Parfois, il a l'impression qu'il pourrait à nouveau s'enflammer en entier, et aujourd'hui et un de ces moments.
Il sent tout ça, là : il saute d'un avion, chute libre, brouillard à foison. Il ne sait pas où il va finir, il respire la confiance oh elle se colle contre sa trachée et il aimerait dire qu'elle lui fait peur mais il est descendu sans parachute, les yeux bandés, et il sait que c'est une métaphore. Un rêve.
La réalité, il l'a déjà toute comprise, appréhendée, devinée. Il savait comment il allait se sentir, et il n'a mesuré aucun danger alors le voilà qui continue à creuser pendant que toi, tu t'arraches des petits bouts à chaque seconde qui passe. Est-ce que tu rattrapera les belles plumes que tu t'enlèves ? Est-ce que tu les regardera, les regrettera, voudra les remettre sur ta peau si blanche ?
De paon, passes-tu à colombe ?
C'est la vulnérabilité qui se respire à travers la pluie. Elle part de toi, là-bas (presque loin) et elle revient vers lui. Tu suintes, et il absorbe. Ou peut-être prend-il ? Ou peut-être est-ce un mélange ?
Loyal sent que tu as peur, et il pense bien que c'est normal -on n'apprend pas aux hommes à être honnêtes, à se regarder en face. C'est toujours la faute des autres ; n'est-ce pas la morale de toutes ces histoires immortelles ? Et s'il savait ; s'il savait que c'est la vérité de sa masculinité qui menace sans rien faire, s'il savait que c'est un réflexe de survie que de ne jamais trop croire, s'il savait qu'il y a bien plus complexe dans ta tête que d'assumer ses sentiments dans la normativité ---il ne sait rien.
Il ne s'en doute pas un instant.
Oh, il sait que tu n'es pas quelqu'un de basique. A vrai dire, personne n'est simple, mais il y a des braves qui arrivent à regarder leurs complexités en face, à chercher à les comprendre. Loyal sait que, même si tu n'y crois pas vraiment, tu es brave.
Ca se voit dans la manière dont tu abandonnes face à l'alcool, mais pas face aux autres.
Il n'y a que toi contre qui tu perds sans même combattre.
Si tu tombais malade, est-ce que tu considèrerais ça comme un signe providentiel ? Est-ce que tu te battrais, ou est-ce que tu te laisserais aller aux affres de la fièvre ?
Loyal ne veut pas prendre le risque de connaître la répondre.
C'est une possibilité. Avant que je n'aille chercher le pull. Si tu veux.
Loyal a froid, à Arcadia. Il n'est pas habitué à la pluie, et encore moins au manque de soleil. Et le reste aussi -il n'est pas habitué à ça, aux Etats-Unis. Même après des années, surtout après des années.
Alors, sans même trop y penser, il change la blague en honnêteté, en proposition, en possibilités.
Ta présence s'affirme face à tes simples mouvements. Il se laisse faire, l'autre, et il se contente de regarder. A chaque attention, à chaque caresse, c'est comme si tu disais encore et encore et encore je suis là, c'est comme si tu l'acceptais à tes côtés. Est-ce que c'est ça, ce que tu veux faire comprendre ? Est-ce que t'as peur des mots, ou bien est-ce que tu préfères les gestes ? Loyal ne veut pas t'interrompre -lui voit les tremblements, et la douceur, et les bois perdus dans ton regard.
Il te laisse revenir à la surface, choisir ce que tu vas bien dire face au miroir de l'eau qui t'emprisonne loin de l'oxygène. Est-ce que c'est ça que tu regardes dans ses yeux ? Ton reflet ou bien lui ?
Il s'y perd, tu sais. Il n'arrive plus à voir jusqu'où tes pensées t'ont emmené, il sait juste que c'est important et qu'il te donnera le temps nécessaire.
Il ne s'attendait pas à ce que tu mentionnes les mains de toi-même, seul, ainsi si direct. La tendresse est preuve qu'il t'est possible d'apprécier, de faire attention ; es-tu capable de faire ça pour toi aussi ? Loyal doute, et pour le moment, ce n'est pas important. Il s'en souviendra plus tard.
Le prénom sonne comme un aveu, une preuve qu'on donne au commissariat. On dirait un vestige, un trésor qu'on trouve sans qu'on s'y attende -l'arme du crime. Oh, s'il savait, Loyal, que c'est un prénom non-prénom. Que c'est plus compliqué que ça. Il se doute qu'il y a milles histoires derrières -après tout, c'est son cas propre-, mais il est loin de pouvoir encore les imaginer.
Pour le moment, il se contente de ce trésor, de ce cadeau, et il le voit comme la première pierre qui sertira ton diadème -c'est un diamant, pour sûr ! pas le plus gros carat, mais elle sera haute dans le classement ; et à ses côtés, se parent quelques pierres un peu moins précieuses (c'est sa main que tu tiens, et la nuit où tu attends dehors, et la fleur que tu donnes).
Délicatement, quand tu arrêtes enfin de t'affairer sur sa main, il intercale chacun de ses doigts entre les tiens, dans une poignée à la fois forte et fragile. C'est comme un égal. Terrence, Turlogh, Terensis. Irlande, note-t-il aussi, et les contes et légendes -il voit ! il entend, il apprécie. Je n'oublierai pas. Jamais, surtout pas ça.
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Dim 10 Jan - 1:58
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En aurais-tu seulement envie, Loyal ?
De sentir combien il est délicat,
De ressentir son coeur qui bat ?
Avec force, avec rage, impérial !

Tu saurais combien d'une simple pression, avec quelle facilité on peut briser ses os ! Avec quelle crispation se courbe son dos, avec quelle tension ses muscles se parent, comme un hérisson qui se hérisse pour se protéger du contact. Puis tu le verrais, charmer, séduire, rire sans jamais démontrer toute l'angoisse provoquée, avant de s'échapper. Il ne te donnerait pas le temps de plus, il n'attendrait pas que tu demandes davantage, le voilà qui reprendrait l'espace.

Ou bien, il n'y aura rien de tout cela.
Ou bien, la proposition dans l'air, restera.

Terrence en tout cas sourit, amusé ; il ne sait pas si Loyal a volontairement nié le double sens, ou mis les cartes sur table. Il penche la tête sur le côté, il bat des cils : c'est à son tour d'abattre son jeu sur vos coeurs :

« En aurais-tu seulement envie, Loyal ? »

Parce que la diva se plie toujours aux désirs d'autrui, mais aussi, Terrence veut te connaître. S'imposer à ton esprit comme une évidence, sans être un personnage des contes que tu gardes en toi, avant de les porter avec ta jolie voix à ton public. Et lorsque son prénom est répété, trois fois sous la pluie, son sourire s'élargit. Savais-tu que pour appeler Bloody Mary, les légendes divergent ? Certaines murmurent qu'il faut répéter trois fois ce patronyme, d'autres que c'est treize fois. Mais ici, alors que les doigts s'entrelacent, c'est trois fois que tu décides d'appeler Terrence à toi ; qu'importe la forme que tu lui as prêtée.

C'est fini, Terrence sera là, juste un peu. Autant que tu le voudras, autant que tu pourras dévorer ses histoires avant de l'oublier. Et tu ferais mieux de l'oublier ; ce garçon est une malédiction à lui seul.

Il n'y a rien à sauver.

Il ne te donnera pas l'occasion, mais peut-être que pour toi, il essayera l'impossible. Rendre les sourires dans les yeux, te les faire sentir depuis les profondeurs de ton âme, jusqu'à tous les tissus de ta bouche et de ta mâchoire. Peut-être arrivera-t-il à te faire ressentir tes sourires — comme il sent le feu qui l'anime brûler tous les nerfs de sa carcasse — et Terrence est borné. Il exige, le monde se plie à sa volonté, et c'est à son tour de s'offrir tout entier à l'univers jusqu'à finir en miette.

C'est peut-être pour ça qu'il attend, patient, que tu relâches le lien dont vos mains sont le pont. Et c'est sans doute pour ça que lorsque tu as bougé, ses yeux ont aussitôt cessé de te regarder pour voir, constater, sentir les doigts qui se mélangent. De ces gestes qui signifient l'affection, la tendresse, de ces gestes qui font rendre compte qu'on est là, ensemble.

Et c'est ce qui ranime les angoisses, ces morts jamais vraiment morts. Ou bien son coeur ne bat pas plus vite pour ça ? Terrence n'en sait rien, il gonfle la poitrine, comme un oiseau qui dresse son torse avant de s'envoler. Mais il ne se délivre pas de cette étreinte, il la resserre ; elle le fait même un peu rougir sans qu'il s'en rende compte. Non pas de pudeur ou de timidité, mais parce qu'elle va droit dans son coeur, s'enracine un peu plus grâce à ta chaleur. Jamais la pluie de septembre ne lui avait paru si chaude.

En vérité, cela faisait tellement longtemps qu'il avait oublié à quel point quelqu'un pouvait l'être autant.

C'est un rappel, doux et non pas douloureux, précieux sans que le prix à payer soit trop lourd à porter. Alors Terrence tente de ramener la raison en son cerveau, il ne doit pas flancher. Jamais. Ni face à quiconque, ni face à toi. Tu lui donnerais presque envie pour une fois, de

Poser
épée bouclier

De sentir son armure bien trop imposante pour son corps mince

s'échouer sur la terre

Pièce par pièce

Morceau par morceau

D'accepter un peu plus la chaleur que tu apportes, à son univers si froid.


C'est en cela que tu es dangereux.


Et toi ? Qu'est-ce qu'il restera ? Des histoires à collectionner. Mais vois-tu, l'anomalie, le monstre, sait se cacher du mieux qu'il peut pour ne pas se faire tuer. Peut-être qu'il n'est pas tout à fait honnête avec lui-même, peut-être que ce que tu lui prends, c'est un peu de sa sincérité. Peut-être que ses masques, oh si complets, taillés sur-mesure, sont une bonne excuse pour ne pas fermer la porte — lui ouvriras-tu un jour la tienne, Loyal ?

Ou il la ferme, mais avec assez d'espace pour que ta chaleur rentre un peu.

Dans tous les cas, Terrence pose genou au sol, comme ses chevaliers d'autrefois face à leur reine. Et sa main gauche, un instant, couvre les deux autres — la tienne et les doigts que tu as entrelacés si délicatement —, avant de venir se rapprocher de tes larges épaules.

Le Diable est joueur, Loyal.
Le Diable n'apprécie pas trop les défaites.
Et le Diable ne sait pas ce qu'il souhaite.
Juste là, avec toi, dans cet orage,
Le Diable pourrait...

Ses doigts soulèvent un peu la serviette, la fait venir un peu plus contre ton cou. Ses yeux bleus te regardent, ne demandent pas l'autorisation, eux. Mais ils observent, chaque battement de paupière, chaque inspiration qui font gonflé ton large torse, ils dévorent tout ce que tu peux offrir — et tu sais peut-être, combien ce que tu as donné, est bien plus que le Diable avait espéré, s'il avait espéré, un jour. Il devrait dire : va pour le pull, mais on doit se lâcher. Parce que tous les deux, vous savez que le Diable s'enfuira dès que vos mains seront détachées.

En as-tu envie Loyal ?

Que souhaites-tu ? C'est ce que Terrence cherche dans ton regard, la solution au problème que tu as créé dans sa tête. Il se mouille les lèvres, et il souffle ses mots d'une voix chantante, de celles des acteurs qui connaissent leurs textes par coeur et le vivent plutôt que de vivre pour eux :

« Hum... dans tous les cas, tu vas devoir me lâcher pour le pull, ah... la serviette glisse d'un côté, et son visage se rapproche. Et il y a cette fleur, celle qui l'a mis dans tous ses états, celle qui a rappelé à toi les souvenirs de ton ami, mh... dis-moi Monsieur, et au diable de déguiser sa perfidie sous une couche de candeur, ou bien il ne voit pas lui-même toute la sincérité qu'il y met ; Terrence joue, Terrence tire un peu plus sur l'extrémité de la serviette pour se rapprocher, et souffler : prends soin de cette fleur comme si c'était moi. »

Et il relâche aussitôt le bout de tissu mouillé, les paupières à demi-close derrière un visage angélique. Les boucles rousses s'échouent sur son front, alors que son regard se perd sur le pourpre de ta chevelure.

Deux flammes, oui ; en quelque sorte. L'une est un feu tranquille, de ceux qui réchauffent toute une maison et devant lequel on aime raconter des histoires. L'autre s'embrase et s'éteint, mais un rien peut le raviver.


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Mer 13 Jan - 10:53
Loyal ne dit jamais ce qu'il ne pense pas, ce qu'il ne veut pas. Oh, bien sûr, c'est un homme qui sait se plier à ses plans ; alors il est difficile de savoir s'il choisit l'instant tel que son cœur le décrit, ou l'avenir comme son encéphale le lui dit. C'est un soucis quand on réfléchit trop vite : on voit de suite où tout peut mener plus tard, et souvent il se demande lui aussi, est-ce compulsif ou calculé ? et il n'y a pas vraiment de réponse. S'il le pouvait, Loyal ferait tout, tout ce qu'il y a de possible -imaginez ! tout ce qu'on apprendrait sur soi, sur les autres, si on pouvait prendre plusieurs options, les comparer entre elles, les étudier toutes autant qu'elles sont !
Et si ce soir Loyal n'était pas un scientifique, le scientifique était toujours en Loyal. Et, dès lors, il était impossible d'écarter ces deux binarités que ta question soulevait : il en ressentait la terrible injonction, et ses tripes semblaient vouloir pencher son buste en avant de toutes leurs forces.
Il avait vu, dans ta question, tous ces doutes que tu ne formulais, auparavant, qu'avec des non-mots. Ce seulement venait écorcher cette armure devenue transparente ; dis, pourquoi la gardes-tu si elle n'était là de toutes manières juste pour cacher les dégâts ? Objet de décoration, idée de la libération, autre cage de ta propre soumission.
Loyal était un homme clair, direct, la plupart du temps. Ici, cela lui semblait encore plus important. Oui. C'était on ne peut plus clair, jusqu'à ce qu'il ajoute à son tour ce seulement qui t'inquiètes tant : seulement si tu le souhaites aussi.
La question était sur la table. Cette fois, peut-être fallait-il entendre plus que les mots dits ; cette fois, peut-être, avait-il envie de voir si le chaos en toi pouvait savoir et ne pas dévier. Ce n'était que le début. Tout était encore à écrire.
Allais-tu accepter ? Qu'on décide de n'en faire qu'à sa tête pour ton bien ? Que certains ne veulent qu'aider, au moins par certains moments ?
A vrai dire, Loyal n'aimait pas qu'on envahisse son corps. Les mains passaient encore -elles sont appendices à tout faire, et depuis longtemps il avait réussit à s'insensibiliser aux contacts qu'elles pouvaient avoir. Les enfants ne lui faisaient pas peur non plus, et il aimait plus que tout faire des embrassades à ses protégés. Mais ici, là, sous cette pluie, à presque même la peau tant l'eau collait ces vêtements, il savait que le contact durerait. Où allais-tu poser tes mains ? Le laisserais-tu choisir ? Il en doutait, et alors peut-être espérait-il que tu ne le traites que comme un manteau : qu'il te recouvre, et que tu l'ignores.
Malgré cela, il se tenait à sa réponse. Oui, il voulait savoir, parce qu'ici se jouait bien plus que la découverte de deux corps, et tous les émotions issues de la chaire semblaient être celles qui te faisait rugir et rougir. Surtout celles qui sont sincères.
Joues-tu encore, Terrence ? Y a-t-il dans ce rapprochement l'ingéniosité d'Iphigénie, ou l'ardeur d'Aphrodite ? Sont-ce des réflexes qui ont terrassés tout le reste ? Sais-tu encore te rapprocher de quelqu'un sans mentir, sans t'apparier de milles paillettes, sans éponger des litres d'alcool ?
Encore une fois, Loyal décida que la meilleure réponse était son honnêteté -celle qui ne se fatigue pas à capter l'attention, et qui se contente de regarder paresseusement droit dans les yeux. La proximité réchauffait la sévérité des gouttes, et la lourdeur de la serviette qui glissait sur ses épaules s'y méprenait à un python digne du jardin d'Eden. Mais Loyal n'était pas innocent, et toi non plus. Malgré cela, Loyal répondit avec candeur ; et qu'il paraisse idiot si tu imaginais ici une blague, lui n'a pas dans ses desseins des douleurs que les humains s'infligent seuls. D'accord.
Et ce simple mot se contredit à ses paroles précédentes ; alors, qu'allez-vous faire ?
Serait-il temps de se quitter ?
De s'enlacer un instant, pour mieux pouvoir tout affronter ?
Il n'a pas bougé, seul ses idées sont chamboulées.
résumé:
Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
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Métier Gros Bras (spaghettis)
Avatar Julian Devorak/Sackloth and Ashe/Ilja Van Vuuren (irl) - Vava de Nugget/Luci/Icare ♥
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Jeu 14 Jan - 0:41
Hope you were thinking of me « New blood joins this earth
And quickly he's subdued
Through constant pained disgrace
The young boy learns their rules
With time the child draws in
This whipping boy done wrong
Deprived of all his thoughts
The young man struggles on and on he's known
A vow unto his own
That never from this day
His will they'll take away »

( Apocalyptica qui reprend Metallica → The Unforgiven )

La phrase est lancée, elle peut sonner comme un ordre, comme une invitation. Dans tous les cas, ce n'est pas Terrence qui en décidera du sort. Loyal est libre de le prendre au mot, qu'importe ! Il s'attend déjà à être surpris.

C'est juste un pansement, et il se décollera bientôt lorsqu'une nouvelle plaie s'ouvrira en son coeur. Terrence n'a pas besoin d'y penser, il la ressent. C'est dans sa peau, dans ses veines ; la dysphorie le gangrène. Elle est de retour, voilà tout, et il pressent déjà qu'elle se fera violente. C'est une vieille amie, de ces amitiés que l'on croit sincères et véritables, alors qu’elles sont purulentes. Une commère, qui lui murmura dans le cou, combien il est affreux, et qu'il est une imposture. Comme toujours.

Terrence se demande : est-ce que tu la vois, Loyal ? Ce n'est qu'une doublure, un leurre. Oh il y a bien du vrai dans ce faux, et tu n'as fait qu'effleurer la sincérité, la franchise dont il peut faire preuve. Peut-être s'adapte-t-il juste à toi, se montre vulnérable et fragile, parce que c'est ce que tu désires voir. Ou bien, les émotions ont rendu chaotiques ses pensées, et il est trop secoué pour les faire taire. Alors c'est comme une boîte, remplie de sons, et il a beau s'épuiser pour la garder fermée, tu es capable d'en entendre les murmures qui veulent s'échapper.

Terrence ne sait pas ce qu'il ressent, les mots s'échappent sous la pluie, suintent à travers sa peau. Il se répète qu'il devrait te lâcher, se défaire de cette étreinte, et ne pas l'apprécier — c'est dangereux, tu es dangereux. Son corps est sur le point de se relâcher, l'armure lui parait plus lourde que jamais. Il se demande si tu toucheras la fleur, si tu verras son souvenir, si tu chercheras des réponses à tes questions. Et lui, il raccroche ses yeux à la tienne, de fleur. Il pourrait commettre l'irréparable, la prendre, constater ta vision, et s'approprier ton amitié, les puzzles. L'idée lui effleure l'esprit, c'est juste de la curiosité, un brin de voyeurisme. Et peut-être l'aurait-il fait à quelqu'un d'autre.

C'est juste toi, et seulement toi, qui l'empêches de tout foutre en l'air.
Il te respecte, tu sais.
T'es la seule personne de cette prison qui [////////////]
La seule personne qu'il respecte.

Alors il ne veut pas te blesser, il ne veut pas tout foutre en l'air. Et il se connait, ça arrivera. Et il se haïra.

Il combattra, oh oui, mais il finira par perdre.

Alors il ne veut pas revoir ces larmes dans tes jolis yeux dorés, il ne veut plus les voir luire comme du métal en fusion, parce que l'émotion t'aura comprimé la gorge. Les sanglots ne font pas partie de ses forces, et Terrence pense que ton joli souvenir était douloureux, malgré tout.

Terrence doit refermer la porte.

Il doit t'empêcher d'entrer. Sinon, que se passera-t-il ? C'est toi qui lui feras du mal, ou c'est lui qui s'en chargera. L'angoisse lui broie l'estomac, et il n'en démontre rien. Il garde son armure trop lourde, ses morceaux éraflés, ses plumes arrachées qu'il ne remettra jamais. Il ferme les yeux, il songe aux mots qu'il fera voler entre vous deux ; la peur déguisée en désinvolture, la mélancolie singée en camaraderie. Pourtant, les paroles se forment dans son crâne, mais la pluie gronde et les enfouit plus profondément encore. Et c'est là que Loyal donne son aval — par deux fois. C'est assez pour le surprendre, le faire battre des cils, et lui envoyer un oeil interrogateur. « D'accord », ah... les choses sont aussi smples ? La plaisanterie est devenue une possibilité. Tu n'as pas lâché sa main pour t'en aller (chercher le pull), tu n'as pas avancé pour contraindre son corps mince, tu as répondu sérieusement à la nonchalance.

C'est à la tentation que tu as dit oui ?

« Tu... »

Terrence pourrait rester ainsi à le contempler, le fixer, le détailler, l'épier, l'analyser, dénuder les émotions qu'il perçoit. À la place, il a avorté ce « tu » de sa voix enrouée, tandis que tout son corps frissonne sous la morsure du froid. Sa main tremble un peu dans la sienne, puis Terrence se mure dans le silence. C'est réconfortant, ce n'est ni un « oui » ni un « non », c'est juste qu'il cherche un autre masque à porter, un autre habit à se mettre sur le dos. Un autre personnage à incarner.

Qu'est-ce que tu veux voir en lui, Loyal ?
Veux-tu apercevoir un instant, cette Chantalle
Dont le nom sonne plus véritable que Terrence ?
Ou bien, tu préfères les légendes sur sa régence :
Marie la Sanglante, Marie la mésange royale ?

Quel masque te plait le plus ? Terrence fantasque qui sabote ses amitiés, rit de ses méchancetés, et donne la sensation que rien ne compte ? Le Diable coureur du jupon, qui aime plus la boisson que les passions, et qui se languit des jeux d'esprit ? Ou bien, Chantalle, belle en scène, fatal tant son charme cloue les voix dans la gorge, qu'on cherche à attraper et mettre en cage ? Le veux-tu, seulement, Loyal ? Bloody Mary et ses multiples genres, dont il se pare comme autant de masques avant de parader sur scène ? Terrence se demande, depuis combien de temps tu ne t'es pas soucié de ce que tu voulais pour toi-même. Et quelque part, ta réponse a sonné en aveux dans ses tympans harassés. Il a vu la crispation dans les épaules, et il sait que le contact ne sera pas agréable. Tous les deux, c'est comme si vous étiez nus sous la pluie, c'est un miracle si vous ne tombez pas malades. Oh... Terrence n'a pas peur de la fièvre, il a connu des hivers plus virulents que le vent marin de la ville, il a déjà eu tellement froid qu'il n'en sentait plus le bout de ses doigts. Il s'en fiche. Ce ne ni pire ni mieux qu'à Dublin.

Pour l'instant, c'est pour toi qu'il s'inquiète. Et il revoit l'empressement avec laquelle la serviette est revenue sur tes épaules, inutile pourtant. Il donne l'air de se foutre de tout, mais il remarque la plupart des choses — peut-être pas autant que toi, certes, mais il voit plus que tu ne veux bien lui montrer. Ses doigts se raidissent dans les tiens, il ne sait pas encore bien ce qu'il va faire, et ce qu'il doit faire. Le personnage qu'il devrait incarner n'aurait pas beaucoup à avancer : se lever, envoyer une pique digne de Voltaire, et trouver un prétexte pour s'enfuir. Mais ta main est chaude, et il s'est déjà trop rapproché pour partir ainsi. Tu as fait un pas de trop, et il ne peut pas t'abandonner comme ça.

Si tu ne lui avais pas demandé, il n'aurait pas fait ça.

Si tu ne t'étais pas assuré de son consentement, il aurait agi de la même manière avec les autres. Quand ils se rapprochent, envahissent son espace personnel, ne se rendent pas compte combien ses épaules sont crispées. Qu'ils sont aveugles ! Tandis que Terrence s'imagine enfoncer ses pouces dans leurs yeux pour ce contact non désiré, tandis que Terrence sourit et ravale la rage. Son coeur bat trop vite, beaucoup trop vite ; c'est inhabituel, c'est la peur — lui dit son cerveau.

Tu vas tout foutre en l'air, ajoute son cerveau.

Lâche sa main.
Lâche-la.

Il a dit oui. Il le veut. Il a dit oui.

(Il a demandé)

(Hé, Terrence,  ça fait combien de temps que c'était pas arrivé ?)


Terrence choisit la bonne solution — c'est la sienne —, il se redresse, mais c'est là qu'il se rend compte que ses jambes sont fatiguées. Il n'a pas changé de position depuis un moment, les fourmis courent dans ses cuisses, elles le clouent au sol. Son trouble est visible — il n'est pas parti depuis que Loyal a donné son accord —, ses yeux sont confus, et cherchent à s'encrer ailleurs que dans les siens. Il ne sait pas écouter les émotions, et ses jambes refusent d'obéir à son cerveau. Alors Terrence se trouve mille excuses, il interprète les choses dans le mauvais sens — Loyal pensera que tu fuis, si tu refuses —, il se fait des plans sur la comète. Les idées fusent, surréalistes, et ses émotions tentent de se débattre pour exister.

Un instant, son regard se pose dans celui de Loyal. Le feu contre la glace, puis Terrence consent. Le « oui » ne viendra pas, il restera en chemin dans sa gorge, bloqué sous sa langue, écrasé par ses dents. Ses doigts se resserrent encore, c'est peut-être le seul signal visible. Puisque ses jambes ne veulent pas bouger, autant affronter ce qu'il redoute, n'est-ce pas ? Terrence doit fermer la porte.

Il doit la fermer, mais c'est soudain devenu beaucoup trop lourd pour ses bras maigres.

Un instant. Il est épuisé.

Pourtant, c'est lui qui se rapproche. C'est lui qui effleure l'épaule de Loyal du bout des doigts — les autres se resserrent davantage sur sa main —, glisse le long de son bras, avant d'appuyer sur la terre humide. Des bouts de feuilles et de poussière s'accrochent à sa paume, la crasse va sous les ongles. Sa chemise n'est pas suffisante pour camoufler le coeur qui bat, la jugulaire en train de pulser, son cou serait si facile à broyer, non ? Il aurait pu saisir l'autre main, mélanger encore les doigts, mais il n'a pas assez d'équilibre, et la fatigue le rend maladroit. Terrence avale sa salive, il se rapproche. Il pourrait lever les bras, sentir la poitrine de Loyal s'écraser contre lui, enfouir la main dans ses cheveux. Sentir à quel point son coeur bat, ressentir les vêtements contre sa chemise humide, mélanger sa chaleur à la sienne.

Mais ce sera suffisant (pour l'instant)
L'épée n'est pas tombée, le bouclier aussi.
L'armure est restée, fusionnée à la peau.
L'épée n'est pas tombée, auparavant
Elle était droite, dressée, et le sceau
Scintille, c'est celui de Bloody Mary.
Elle s'est juste abaissée (un peu)
(La lame pointe vers le sol).
Le sceau a moins d'éclat, soudain.

Et il touche à peine Loyal, il le touche à peine de sa mince carcasse. L'anomalie ne se colle pas au Vivant, son menton est presque posé sur une épaule - pourtant ! Sa main s'étend dans la terre moite, la crispation gagne tout son dos. Il se prépare au coup, à l'agression ; l'épée est baissée, mais à tout moment, elle peut frapper. Et si elle réplique, elle sera violente, Terrence usera du bout tranchant avec toutes ses forces. Ce n'est pas qu'il pense que Loyal pourrait profiter de ce bref instant de vulnérabilité, c'est qu'il est usé jusqu'à l'os de tout ça. Ce n'est qu'un réflexe de survie, envisager le pire, ne pas baisser réellement sa garde. Même si Terrence voudrait se laisser aller, il ne le pourrait pas.

Alors Terrence reste dans cet entre-deux, le contact est proche, il suffit d'un rien pour le faire tomber dans les bras de Loyal. Il impose sa chaleur, sa jugulaire qui tremble, sa main qui serre la sienne, le coeur en train de tambouriner plus fort que le tonnerre. Il se redresse encore un peu, se grandit, et ce n'est pas Loyal qui le couvre de la pluie, c'est lui qui le fait. À genoux, le dos bien droit, c'est à peine si son corps frôle le tien. Il sait, Terrence, il sait. Il s'est mis à sa place, se rappelle la serviette.

Laisse Loyal choisir.

Il va pour poser sa main sur son épaule, mais avant qu'elle ne vienne y trouver sa place, il avorte son geste. C'est qu'elle est pleine de terre.

Terrence ne veut pas le salir.

(Tu pourris de l'intérieur.)

Alors il reste ainsi. Ce n'est pas lui qui jettera les dés, ou fera tomber le rideau. Pourtant, il s'est invité, en douceur, maladresse et candeur. (D'accord)

Le début d'étreinte est figé sous la pluie. Il refermera les bras sur toi, si seulement tu le fais. Il se collera contre ta poitrine, si toi, tu montres que tu en as envie. Il ne cède pas, il observe, il cherche ce que tu veux faire. Il n'ose pas aller plus loin, et sa main reste au-dessus de ton épaule.

C'est à toi de choisir.

En as-tu seulement envie, Loyal ? Toucher le chaos au plus près de son essence ?

Lui, il t'attend.

Oh... et Terrence peut être patient avec les personnes qui en valent la peine.

(D'accord)

Et c'est ta réponse qu'il attend. Oh. Il te donne le temps.
Il peut te donner tout le temps qu'il lui reste.

:copyright:️ 2981 12289 0

Résumé:
Monsieur Loyal
typical boomer
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Monsieur Loyal
Monsieur Loyal
Dim 24 Jan - 19:38
Loyal ne voit pas assez clair. Il y a trop de choses en toi, Terrence. C'est difficile de séparer les peines, les blessures, les plaisanteries ; c'est compliqué de séparer tes sentiments, les siens, la pluie. Le malaise est évident. La souffrance, et combien elle te laisse pour mort sous la couche de fond de teint ; es-tu devenu son zombie ? T'a-t-elle tellement pris de vulnérabilité que tu ne sais plus comment ça fait de s'ouvrir sans y être forcé, sans être en danger, sans s'attendre à être poignardé ?
Vois-tu, il a songé une seconde que tu pourrais lui arracher le bonheur de sa fleur. Il a cru, une seconde à peine, que tu pourrais l'empêcher de réclamer sien ses souvenirs heureux. Il a imaginé, une seconde tout au plus, que tu pourrais le trahir pour te venger de cette nuit sous la pluie.
Mais pour une seule seconde. Pas plus. Pas moins.
Il n'en est pas désolé. Loyal ne devient pas fou même sous l'influence de ce qu'il se passe, et il a cette stabilité si chaleureuse mais si irritante lorsque l'on en vient aux rêves. Les siens sont grands, sois en certain, mais calculés au millimètre. Et alors, quelle suite pour vous ? Loyal n'arrive pas à dire ce qu'il te faut, t'as trop de défauts sur la gueule, ça dégouline d'ichor à chaque mot que t'arrives pas à dire.
Loyal aime les larmes. Ca veut dire qu'il y a quelque chose à ressentir, qu'il y a quelque chose en-dessous. Ce qu'il déteste, c'est le vide.
Est-ce que c'est ça qu'il y a au-delà de ta poitrine ? Un rien ?
Non. Il y a trop de choses dans ta mémoire pour que tout se soit évaporé, ait fuité, se soit en allé.
Mais il comprend, si tu refermes. Il reviendra plus tard, dans une autre saison ; il est patient, tu sais. Ce n'est que le début de l'honnêteté -c'est à elle qu'il a dit oui. Cette vérité, oh, si tu savais ! Pendant longtemps il l'a vénéré, et même maintenant qu'elle l'a tant dégoûté, il n'arrive pas à la détester. Il en vante encore les mérite, même si chaque mot ramène un goût de fin (faim) du monde à la base de ses lippes.
Mais, malgré tout, le voilà drapé de sincérité. Voilà ce dont tu as besoin, croit-il. Oh, il n'en est pas certain. Il essaie juste, et alors vos manières d'être s'entrechoquent dans le plus grand des chaos : comment peut-on se plier à plaire quand l'autre souhaite seulement que l'on soit soi ?
Loyal ne veut pas Terrence, Chantalle, Mary. Il veut toi, sans nom, sans titre.
Tes yeux se remplissent d'étincelles. Est-ce les restes des bombes qui explosent à l'intérieur ? Es-tu ton propre kamikaze, ton terroriste, incapable de décider qui être si ce n'est faux mais pas tout à fait, toujours à deux doigts de perdre qui tu es ?
Lui, tu sais, il ne dira rien si tu t'en vas. Il sera déçu, mais il s'en remettra, et la vie continuera.
Il sent ton épiderme, celui qui rebondit sur les crevasses de sa paume, s'échapper. Est-ce le moment fatidique ? Son souffle se retient.
Tu restes.
Il n'est pas certain que tu dises oui, mais tes doigts avalent sa carcasse comme s'il n'était pas montagne, géant, pierre. Son épaule est probablement froide, engourdie comme elle est ; alors un instant pense-t-il imaginer le contact, s'oblige à regarder pour s'en assurer.
Les fourmis sont là. Le picotement revient.
Il inspire. Il y est préparé. Ce n'est rien. Depuis le temps, il sait.
Alors lui, ses deux mains penaudes, attend le retour.
Mais il n'y a que la pluie qui continue de venir à lui.
Terrence. Oh, Terrence.
Ses doigts s'agitent dans l'air comme les cordes d'un violon. Il revoit, derrière ses paupières, la petite fille qui l'attend au sud d'ici. Ses cheveux bruns, et ses doigts toujours plein de peinture. Les cartons de dessins qu'elle a fait, chaque jour qui passait. Est-ce qu'elle dessine à nouveau ? Est-ce qu'elle sait ce qui lui arrive ? Est-ce qu'elle se rappelle de son visage ?
Est-ce que son père lui montrera des photos ? Racontera son histoire ?
Est-ce qu'ils oublieront un jour une seconde peine comme ça ?
Est-ce qu'à nouveau, ça finira bien ?
C'est le vide dans ses pupilles. Celui qu'il déteste tant, celui qui le fait douter.
Ses mains glissent sur le tissu mouillé, juste entre deux os -hanche et vertèbre. Elles s'avancent, oh doucement, jusqu'au dos. Toute la surface est bientôt envahie ; les voilà devenues serpents tranquilles, qui avance peu à peu jusqu'en haut. La presque distance entre vous n'existe plus, il l'a peu à peu achevé avec sa douceur. Alors ? Est-ce qu'il est chaud comme le feu que tu décrivais ?
La pression de ses mains augmentent. Te voilà entre lui et lui, coincé mais pas du tout, captif mais jamais. Son dos s'arque, comme le toit d'une maison sous une tempête trop violence -est-ce que t'entend son cœur ?
Est-ce que tu crois en son humanité, et à tout ce qu'il pourrait apporter de bon ? Est-ce que tu crois en lui ? Est-ce que toi, tu serais capable d'aussi venir le sauver ?
Parce que, tout ça, c'est
c'est le plus dur.
D'être son seul sauveur.
Tu le sais. Enfin, il en est convaincu.
Vous n'êtes pas si différents.
Ou peut-être a-t-il tord.
Son front tombe sur ta clavicule. Il expire par la bouche, doucement, stablement. Son souffle est chaud, à le vouloir constant tant il prouve qu'il est bien . Juste là. Au creux de toi.
Ses yeux sont ouverts. Il ne voit rien. Il n'y a que le gris de la lumière, et l'ombre de sa tête, et le blanc de tes peaux. Il aimerait arrêter de respirer. Croire que ce n'est plus nécessaire, s'envelopper de tes bras comme d'une cape-corps dans laquelle se cacher, imaginer d'autres à ta place.
Ce n'est pas contre toi, Terrence. C'est que ça lui manque. Il aimerait à nouveau sentir dans son dos ces empreintes qu'il connait, et valser avec elle devant ceux qui ne dorment jamais, tard, au milieu de villes désertées. Ah, Serah ! Serah.
Il s'attend à sentir tes phalanges dans son dos. Il détestera ça, mais ça ira. Il sait que tout va bien. Son cerveau gagnera sur lui-même, et alors il laissera le reste --il laissera.
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Dim 24 Jan - 23:43
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( Apocalyptica qui reprend Metallica → The Unforgiven )

Ah. C'est donc là qu'il choisit de toucher.
Oh, si Terrence savait, il ne serait pas étonné.
Tout ce qui se trame dans sa tête, toutes les pensées
Tandis que lui, il inspire, cesse de respirer.

Une seconde voir deux, il combat en sachant qu'il va déjà perdre. Il combat face à quelque chose qui gagnera toujours, la méfiance et la vigilance, le dégoût. Il est si fort ! Tellement fort que ça lui prend les tripes. Il a beau ordonner à son corps de rester relâché, ça vient malgré tout ; la crispation démarre de ses reins, elle remonte le long de sa colonne vertébrale et se termine dans ses épaules. La nuque est raide, le souffle suspendu. Son coeur redouble la cadence, un cheval qui part au galop lorsqu'on tente de le dompter. Et il est désolé, déçu de lui-même de redresser aussitôt le bouclier au-dessus de lui.

Même s'il le voulait, Terrence n'y arriverait pas.

Et Terrence ne sait plus ce qu'il veut, le froid s'engouffre plus profondément dans sa peau, et perce les os. Ses doigts sont raides, au moins, ils ne tremblent pas. Il attend, il guette, comme un chat qui observe un autre animal ; il faut déterminer s'il s'agit d'un prédateur (un chasseur), et fuir les caresses pour se sauver.

Juste un peu.

S'il savait, Terrence, que Loyal ne voulait pas que ses doigts arrivent dans son dos ou ses épaules, s'il le savait ! Il aurait demandé alors : pourquoi s'enlacer ? Pourquoi chercher ce contact ? En as-tu seulement besoin ? Ou bien, penses-tu que c'est ce qu'il faut lui donner ? Oh. Le réconfort, Terrence n'en a pas besoin. C'est ça avec la solitude, les autres sont superflus, on survit seul, avec la rage au ventre et le désir ardent de voir le monde brûler. Au fond de lui, Terrence ne demande qu'un bidon d'essence et un paquet d'allumettes.

Alors Terrence épie les mouvements de Loyal, sans bouger, l'on dirait qu'il s'est figé sur place. Il patiente, mais il a cette attente de l'animal farouche. Il donne le temps à Loyal, mais c'est pour mieux examiner ce qu'il lui offre. Ses mains qui remontent, en réponse, ses épaules se creusent. Il contracte la mâchoire, en se concentrant sur le bruit de la pluie. Il y a cette partie de lui, féroce, indomptable, qui hurle et griffe ses entrailles pour s'échapper, demande qu'à repousser le corps qui vient contre le sien pour ne pas étouffer en-dessous. Il y a toutes les images dans sa tête, qui dansent, dansent, comme Marcia sur la scène

(quel est

ce froid

que l'on sent

en toi)

Pour un putain de câlin.
Sérieusement.

(Tu n'es pas un enfant Terrence)
(Il a demandé, il n'a pas exigé)

Ses tempes bourdonnent, la pluie et le tonnerre semblent lointain, perdu dans un autre paysage, dans une autre fin du monde. Il frisonne, encore et encore et encore, puis quand Loyal s'arrête, choisit où poser son front, ses épaules s'affaissent.

Oui, Terrence a attendu le coup de couteau dans les côtes, l'étranglement sur son cou de mésange.

Et ce n'est pas venu.

Il savait que ça ne viendrait pas, mais il n'avait pas pu empêcher, la peur du contact refuse qu'il baisse sa garde.

Lui, aucune embrassade ne lui manque. Et s'il savait, seulement ! Que c'est d'une autre dont Loyal se languit des étreintes, il dirait probablement :

Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude.
Je remplace, rien de plus.
Je comble, et quand les artifices ne tiennent plus en place,
On me jette.
L'important, ce n'est pas contre qui tu viens de poser ta tête, mais contre qui tu en as eu envie.

(Ce n'est pas la peine de me demander d'être moi, si ce n'est pas ce que tu cherches dans cette étreinte)

Le temps se suspend, Terrence redresse le visage vers l'orage, la pluie dégouline sur son visage en autant de larmes silencieuses. Aussitôt, ses yeux parcourent ce qu'il y a aux alentours, la caravane, les fleurs, la fête foraine éventrée. Il inspire, il réfléchit, se refait dans ce silence. Il sent le souffle de Loyal, il examine ses épaules se lever et se baisser, se demande s'il sent à quel point son coeur bat vite, s'il se rend compte d'à quel point il est crispé.

S'il lui en voudra.

Son corps contre le sien, c'est comme une greffe que ses membres rejettent. Et il n'y peut rien.
Peut-être que juste garder sa main dans la sienne avait été suffisant ; Loyal a été trop gourmand.

Peut-être que s'il ne s'était pas laissé aller contre sa clavicule, il aurait fui aussitôt. Terrence se mouille les lèvres, il n'y a plus de flirt, plus de serpent pour se glisser dans son cou. Il y a juste Terrence dans ce qu'il a de plus pur ; l'immobilité de l'instant. Il se redresse un peu, il remue les épaules pour évacuer la tension — ou faire comme si —, il décide d'y répondre. Il ne sait plus s'il a voulu de cette étreinte, ou s'il a fait comme si.

Il ne sait plus.
Il ne saura pas vraiment ce qu'il a voulu.
Mais il souhaite y répondre, malgré tout.

(Il en est certain)
(Au moins de ça)

Loyal lui semble robuste, chaud, quand lui n'est qu'un squelette informe et glacé. Pourtant, il cale son menton sur le sommet de son crâne, gonfle la poitrine en sentant la sienne plus étroitement.

Tic-Tac.

Des battements de coeur, c'est comme une horloge.

Oh. Quand Terrence lève les bras, c'est dans l'idée de poser les mains quelque part, mais il ne sait pas bien où, il ne sait jamais vraiment. Il a beau aligner les conquêtes comme une collection de timbres, il ne leur donne jamais l'occasion d'une embrassade, d'une nuit dans le même lit ; il s'enfuit toujours avant. Ne se laisse pas posséder, pas un instant.

Alors c'est maladroit, malgré sa détermination. Ses bras restent en l'air, avant de finalement se décider ; l'un se renferme sur l'épaule opposée, ne cherche pas à pénétrer la peau ou l'habit. Sa main est légère, une plume ; un mouvement et Loyal pourra s'en défaire, elle retombera naturellement le long de son corps. L'autre, Terrence ne sait toujours pas quoi en faire. Alors Terrence couvre Loyal de la pluie, s'agrandit, alors qu'il peut sentir à quel point ses os sont saillants, à quel point il est mince et délicat.

(Facile à casser)

Mais ce n'est qu'une apparence ; Terrence n'est pas du sucre, il est en béton armé.

(Facile à broyer)

Finalement, sa main se glisse sur la serviette au niveau de la nuque, elle la remonte un peu pour lui éviter de tomber. Ses doigts jouent avec l'étiquette, mais ne cherchent pas à aller en dessous ; ils s'attardent sur cette couche superficielle, laisse Loyal et ses douleurs en paix. Le feu peut rester tranquille, réchauffer toute la maison, s'il le veut. Et Terrence regarde devant lui, il pense et pense, et il se demande si Loyal accepte que les autres se soucient de lui.

Si le feu brûle pour alimenter la maison, qui peut venir le réchauffer à son tour ? Le raviver ?

S'il écoute toujours, les histoires, les rumeurs, et les déboires, veut-il bien donner aux autres l'occasion de l'écouter lui ?

Terrence ne sait pas, lui-même est une personne qui garde tous les secrets pour lui. Ce n'est pas qu'il le refuse, c'est qu'il n'y arrive pas ; au fond, il est terrifié. Oh c'est dérisoire, dira-t-on, mais ce que qu'il craint plus que l'orage et les fleurs ? C'est entendre quelque chose comme :

tu l'as cherché

[C'est TA FAUTE]

(Ces mots sont aussi pire que l'acte)

Sa gorge est sèche, son coeur bat plus fort contre Loyal. Et il ressent toute sa chaleur, et il l'enveloppe avec les restes de la sienne. Et il reste un long moment dans cette position, figé et crispé, à examiner toutes les éventualités qu'il se présente. Le danger, ce n'est pas cette ville.

[De ta faute]

Et il offre à Loyal toutes les occasions qu'il n'a pas donné aux autres — mais qu'on lui a souvent arraché —, jusqu'à ce que ses membres n'en puissent plus, jusqu'à ce que la tension dans ses coudes et ses épaules deviennent trop douloureuse. Il couvre Loyal, mais ne se laisse pas soutenir. Alors quand les fourmis raidissent les bras, quand ses jambes deviennent trop tendues pour sa carcasse abîmée, Terrence se pince la lèvre inférieure. Ses doigts caressent les cheveux sur la nuque — il ne le remarque pas son propre geste —, et sa main libère enfin l'épaule, il remet convenablement la serviette sur les épaules de Loyal. Il ne peut pas donner plus (pour l'instant), il ne peut que faire semblant. Et il se soucie, non pas de la pluie sur lui, mais de Loyal qui lui semble fragile comme du verre en cet instant.

Terrence redresse l'épée.
Elle est plus lourde que jamais.

Et c'est la voix terriblement rauque qu'il dit, avec une bienveillance brute et honnête :

« Tu devrais rentrer chez toi, te reposer, tu vas attraper froid. »

Terrence frissonne, glacé, mais il ne se relève pas tout de suite. Il reste, il ne bouge plus, ne se détache pas vraiment ; la pression de son corps s'est allégée. Et il attend, une réponse, une volonté, s'interroge sur comment Loyal se sent, se dit que la serviette humide sur les épaules risque de lui donner la crève.

Des pensées concrètes pour fuir l'immobilité de cette étreinte.
Une excuse peut-être, Terrence est épuisé.
Mais Terrence reste, et Terrence refuse de se reposer.

(Pas maintenant)

Terrence arrache à Loyal l'occasion de se soucier de lui. D'en faire qu'à sa tête.

Bloody Mary préfère s'inquiéter pour Monsieur.

(Lui n'en vaut pas la peine)
(C'est que ça démange, sous la peau, dans les tripes, dans les parois de ton corps)
(Tu pourris de l'intérieur, Terrence)

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Monsieur Loyal
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Dim 31 Jan - 17:55
Les muscles parlent pour toi. Loyal n'y est pas insensible ; il a senti, sous le fin tissu, ces relents de fuite, de refus, de déni. De survie, peut-être.
L'immobilité ne te va pas. Tu n'es pas fait pour être statue.
Et chaque seconde qui s'échappe dans cet instant figé a l'air de ne pas être à sa place ; anormale. N'est-ce pas un magnifique adjectif, que celui-ci ? A tout et rien dire, à ne même pas être certain de sa définition. Comment sommes-nous normaux, quand les boîtes ne correspondent jamais trop ?
Alors, disons plutôt : dérangeant. Le calme n'est pas ta couleur habituelle, et Loyal ne sait pas encore dire si celle-ci te va bien au teint. Ah, il aime l'effet de vérité qu'il en ressort, mais et alors ? Quel intérêt d'être triste au corps et à l'âme si c'est pour continuer la dérive sous des sourires et des feux d'artifices (la pierre dans le briquet) ?
Tu ne saura jamais ce qu'il pense en ce moment. Peut-être pourrais-tu deviner, d'autres fois, mais jamais là. C'est trop personnel. Ce sont des choses dont il ne parle pas -pas parce qu'il n'en a pas envie, mais parce qu'elles remontent à d'autres souvenirs.
Oui, il aimerait sentir sous ses doigts le dos de Serah. Il imaginerait son parfum, s'il était plus fort, et il tracerait sur ton visage de poupée des angles qui ne t'appartiennent pas. Il ferait de ta peau la sienne, s'il le pouvait.
Loyal est cruel. C'est vous tous qui refusez de le voir.
Mais il t'a tout de même choisi. Personne n'a eu cette tendresse donnée à eux, personne n'a eu l'honneur de sentir ses doigts chercher la familiarité d'un épiderme qui n'est plus, personne n'a eu le droit de se comparer à elle.
Il n'a jamais trop su s'il était amoureux d'elle. Il paraît qu'il l'était, quand il était jeune -tout le monde le disait ! Alors, n'y a-t-il pas de la vérité dans ce que tous voient ? Elle savait tout. Et, s'ils n'étaient pas comme ça, alors ils étaient bien âmes sœurs, à se comprendre sans rien dire, à travailler si durement pour être meilleurs l'un envers l'autre.
Oui, il voulait la serrer dans ses bras. Dieu, il en avait terriblement besoin. Elle aurait compris ses doutes, et elle en aurait pris la moitié sur ses épaules, jusqu'à la prochaine fois. Oui, il voulait sentir un cœur qui bat et s'assurer qu'il était à elle.
Mais elle n'est plus de cette vie.
Alors, il voulait poser sa tête contre quelqu'un d'autre. Un être humain, chaud, vivant. Peut-être cherchait-il son descendant, peut-être savait-il que c'était cause perdue, peut-être étais-tu complètement autre chose.
Ah ! Mary, tu l'imagines si fort. C'est qu'il sait bien classer les choses. Paraître d'un doux heureux, tranquille. Ne t'en fais pas -il n'est pas triste. C'est que, parfois, quand le temps s'arrête, on dirait que les derniers mois sont des brouillards dont rien ne sort. Loyal est un homme comme un autre. Parfois, il se perd.
Le contact est doux. Patient. Considéré. Et Loyal, pour la première fois depuis longtemps, se sent protégé. Il ne frissonne face aux mains qui découvrent ; il s'y attendait, et il sait (ça ira ça ira c'est rien allez Loyal on en a déjà parlé c'est classé). Les caresses détendent ses paupières, elles ne s'efforcent plus à rester fermées : elles se laissent aller. Il a l'impression d'être tout petit, d'à nouveau faire un mètre tout au plus, de n'avoir plus besoin de muscles pour se défendre (pour attaquer).
Tu t'enlèves aussi simplement que la rosée du matin : implacablement, d'un rythme lent mais nécessaire. Il redresse sa nuque, te dépasse à nouveau (il n'est plus vraiment adulte). Ses yeux sont nuages, perdus quelque part dans ses rêves et ses souvenirs.
Il lui faut quelques secondes (refaire de l'acier à partir du verre).
Lorsque tu parles, ses pupilles de fauves reviennent à la vie. Elles te fixent de cet air si neutre, presque capables de tout savoir.
J'ai deux fleurs à empoter. C'est la vérité. Et un pull à te donner.
Ses mains ont déjà glissées il y a quelques temps. Voilà ses doigts qui prennent leurs envols depuis ta hanche jusqu'à son torse. Rien ne peut durer l'éternité, encore moins lorsque son existence est limitée.
Chacun de ses mouvements est entrecoupé de vide. Il regarde, autour ; inspire, expire. Lorsqu'il se relève, son genou à l'air d'être celui d'un colosse, d'un géant, d'un titan. La pluie ne le fait pas glisser, et la boue s'accroche à ses habits. Il est debout. Ne tend pas la main. Se dirige vers chez lui.
La porte est difficile à ouvrir -il l'a bien piégée. Ca prend quelques secondes, et le voilà disparu dans le mystère de cette boîte de métal.

Est-ce que le temps te semble fade, maintenant, Mary ?
Parce que lui, tu sais --

Il ressort, armé d'un pot en verre récupéré (probablement accueillant auparavant des cornichons), d'une cuillère et d'un pull. Ses chaussures sont délacées. Il ne compte pas rester dehors. Et voilà déjà une part du marché. L'habit promis est à hauteur d'yeux. Le tissu est lourd, rassurant, chaud. Peut-être n'est-ce pas à ton goût, Terrence : la laine est simple, d'un rouge-brun passe partout, résolument trop large pour ton gabarit.
Et, à côté du pull, une main.
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Bloody Mary
Le Chaos en talons hauts
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Bloody Mary
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Dim 31 Jan - 20:26
Hope you were thinking of me « You must've looked pretty as you stepped off the chair
Pink satin slippers how they danced in the air
Your dainty toes swelled to an alarming degree
Hope you were thinking of me
Hope you were thinking of me
Thinking of me

If I told you twice
I told you two thousand times my dear
Never to fall in love with a man
Who's broken beyond all repair »

( Circus Contraption → If I Told you Once )

L'eau a creusé le contact dans la peau.
C'est comme s'il sentait dans ses os,
La chaleur s'appuyer d'une marque au fer.
Et la pluie dévale toujours dans son dos.
Terrence a le coeur qui se serre.

Il n'a jamais porté d'importance aux intempéries, vois-tu, Loyal, tu as cru — un instant — qu'il aurait pu se venger de la nuit passée dans le froid. En vérité, il s'agissait pour lui d'une nuit supplémentaire dehors ; elle n'avait pas plus d'importance que les autres. Tu ne l'as pas abandonné comme un chat errant devant ta porte, tu ne l'as pas chassé comme son père avec des menaces de mort à la volée. S'il l'avait fait, ce serait par curiosité, voyeurisme. Tu sais ? La même qui te pousse à répondre sérieusement à ses provocations, la même qui t'a soufflé de prendre le chaos dans tes bras, et observer s'il pourrait s'apaiser.

Tu calcules les mots avec ta jolie voix, tu estimes les maux avec tes yeux dorés, mais tu oublies sans doute le goût de la spontanéité. Tes mains dans son dos resteront longtemps, elles ont appuyé leurs empreintes sur le tissu de sa chemise, les frissons ont dévalé jusqu'à ses reins, et les crispations ont tendu ses épaules.

Terrence n'a pas su se relâcher.
Terrence a gardé épée et bouclier dressé.

Tu tatonnes à l'aveugle, tu tentes de répondre à ses besoins, et tu te rassasies de tous les détails que la fleur lui a arrachés. Es-tu capable de mettre de côté tout ton pragmatisme, tes calculs, pour vivre l'instant comme Terrence ? Es-tu encore capable de brûler de toutes tes entrailles et savourer, enfin, la vie qui circule dans tes veines ? Peux-tu accepter les peines en ton coeur pour ce qu'elles sont sans vouloir relativiser ?

Ressentir.

Sentir le contact de son torse contre le tien pour ce qu'il est, fragile, mais là, bien là.

Pressentir et non plus réfléchir, cesser les calculs pour mieux connaître le contact sur ton épaule, la douceur dans ses gestes délicats.

(Si tu savais, Loyal, quel genre de monstre tu as tenu dans tes bras.)

Terrence pense que tu es dangereux. Oh. Tu n'es pas une menace habituelle, tu n'as pas forcé le moindre contact, tu n'as voulu lui arracher ses soupirs et ses regards. Au contraire, tu as voulu montrer ta bienveillance, et tu n'as rien dit face à son grand numéro dramatique. Terrence aime faire son cinéma pour le plaisir de jouer, et l'alcool lui donne un nombre inimaginable d'idées à la seconde. Et l'ivresse l'a quitté, laisse en son sillage la vigilance, lui fait regretter cette nuit — comme toutes les autres. Mais tu n'as rien dit, pire, tu as été attentionné avec la serviette sur les épaules, et ton regard joueur, intrusif, mais pas trop.

Terrence pense que tu es dangereux. Il pourrait maudire la tension dans ses muscles, il pourrait vouloir tout relâcher d'un coup, être soutenu et se reposer contre toi. Il pourrait et si cette envie s'est allumée une seconde dans ses tripes, il l'aura éteinte avant même qu'elle ne s'élance dans son cerveau ; sois-en certain. Tu n'es pas une menace habituelle, et il sent à travers toi, tout un passé que ta fleur a rappelé, un beau souvenir. Il ressent à travers ton regard, la musicalité de tes répliques, la mesure, l'adaptabilité.

Comme lui, mais différemment.

Alors Terrence se demande ce que tu ressens en cet instant, sans réflexion, tes sentiments dans ce qu'ils ont de plus purs et d'honnêtes. Ce que tu as voulu fuir dans ses bras, ce que tu as voulu ranimer contre sa poitrine. Mais vois-tu, il ne feint pas tout, il y a toujours une part de vérité en Bloody Mary, Terry, Chantalle, ou Terrence — qu'importe le nom —, et il y avait bien de la tendresse et de l'inquiétude dans son geste — ramener convenablement la serviette autour de ton cou.

Mais Terrence est méfiant, il sait qu'en ce monde, on ne donne rien sans rien. Son corps-outil a un prix, son âme une valeur en toc. Et son coeur ? Il vaut les plus beaux diamants. Alors Terrence continue de se poser des questions, ce que tu caches, ce que tu attendras de lui, ce que tu voudras prendre.

(Lui arracher)

Ce que tu voudras, en échange.
De la serviette.
De la fleur.
De la main tendue.
Si l'étreinte est un prix suffisant.
Si comme tous les autres, tu exiges son corps en piètre offrande.

Si tu détruiras la fleur, ou si tu regardes le souvenir qu'elle renferme. Et il le saura, ce qu'elle garde dans ses pétales est bien trop important.

Et toi aussi, tu deviendras ces « ils » qui l'effraient autant.

Dont il n'est jamais à l'abri.

Qu'est-ce que tu vas marchander contre lui ? Un millier de fleurs ? Des centaines d'histoires ? Tu noteras tout.

Et lui, il tentera d'oublier surtout.

Tu cherches du réconfort, et Terrence se méfie. Il te voit fort, mais il l'est tout autant ; il regrette d'être venu, il hait cet instant de vulnérabilité, et cette étreinte qui signifie bien trop que toutes ces nuits qu'il a passé en serrant les autres. Soupirer des noms, souffler le plaisir au creux de leur ventre, ce n'est pas l'affection. L'amour n'est qu'un mirage, un songe, s'envolant au petit matin. Mais il ne fait pas nuit, il n'y a que l'orage au-dessus de votre tête, l'odeur du whisky et de cigarette.

Quand Loyal se redresse, Terrence sent son corps se relâcher, il est surpris d'être encore entier, là, pas écrasé. Et le regard de Loyal l'alerte, il hésite à se retourner et observer, considérer ce qu'il regarde, mais il sait que le paysage n'aura pas bougé. Alors il contemple ses yeux, son silence, sa bouche, tous les micros-expressions qui vont et viennent ennuager son apparente placidité.

Il ne te connait pas assez pour constater que tu as eu besoin de cet échange.

Ses émotions vont et viennent, tourbillonnent, avec la virulence des orages en mer. Il y a des tempêtes dans sa poitrine, et tu les as déclenchés. Pourtant, sa douceur est là, bien là, aussi palpable que le dos de sa main qui va effleurer ta joue ; oh pas d'inquiétude, il s'est arrêté à temps et la laisse retomber le long de sa cuisse. Refuse d'abandonner plus que ça, ne veut pas te salir. Alors quand Loyal s'en va, Terrence se contente d'un sourire silencieux, d'une tristesse à balayer tout le sable du marchand avant le réveil des bienheureux.

Et Terrence reste là, agenouillé sous la pluie, le pantalon plein de boue et le froid dans les dos. Il reste là, contemple toutes ces fleurs noires, et se demande à qui elles peuvent appartenir, si elles ne sont pas à ceux et celles ayant foulé la fête foraine, si certaines sont dans la tombe des morts, ou si d'autres attendent le touché de leurs âmes soeurs. Il s'attarde sur le vôtre, et c'est tranquille qu'il se dit qu'il pourrait détruire la sienne.

Oh. Il y pense.

Il est féroce.

Et Terrence calcule le temps qu'il faudrait, arracher toutes les pétales de ce souvenir de janvier, brûler les voix de Fredda et Donna, abandonner les cendres derrière lui. Et quoi te dire après ça ? Est-ce que tu comprendrais ?

Que détruire la fleur, ça serait comme

poignardé

ce qu'il est

si profondément que la plaie le laisserait

enfin

mort

Et tu reviens, la mésange sursaute, et mets au placard toutes les pensées destructrices ; elle songe alors qu'elle n'est qu'une imposture. Ce n'est pas que des masques Loyal, ce n'est pas paraître tranquille et tromper autrui.

C'est de ne toujours pas savoir ce qu'on est.

Il y a trop de choses oui.

Terrence le fixe, il bat des cils, et se reconnecte lentement à lui. Il considère le pull, il semble minuscule, mais ce n'est qu'un mirage. Il hésite encore, touche le bout de ses doigts avant d'accepter la main que Loyal lui a tendue. Comme la première fois, le contact est timide, doux, mais il se hisse aussitôt sur ses deux jambes. Terrence est déplié, deux centimètres plus petit, c'est à peine qu'il lève les yeux. Il relâche Loyal, il nettoie d'un geste maniéré la terre sur ses genoux, ses cheveux se plaquent contre son cou. Un sourire, narquois, parce que voilà ce qu'il choisit de répliquer :

« Eh bien eh bien... je vais te dire un petit secret, Loyal. »

Bloody Mary ravale Terrence, d'une grande bouchée, fait claquer ses dents. Le sourire change, les doigts s'emmêlent dans le pull, mais ils ne le prennent pas.  Voilà qu'il s'éloigne avec légèreté. L'on dirait qu'il danse sur la boue, et que l'univers est trop petit pour sa prestation. Il tourne le dos à Loyal, s'abrite de la pluie un moment, il reprends :

« Tu sais ce qui est le plus intéressant avec un spectacle ? »

Il va pour se mettre de trois quarts, mais il avorte son geste pour ne donner qu'à son public la frustration ephémère, le son du tissu qui gémit. Ses doigts s'accrochent aux boutons de sa chemise, abandonne le soupir de l'étoffe, alors qu'ils les défont avec une lenteur savamment calculée.

(C'est trop précis, c'est naturel)

Bloody Mary gonfle la poitrine, toute sa peau frissonne, il redresse le col de sa chemise. Il tend un bras derrière son dos, alors que sa main vient tirer la manche, et qu'il ajoute d'un ton lointain, un peu éteint tant il est doux :

« Ce n'est pas ce que l'on décide de laisser voir. »

Et à chaque mot prononcé, un bout de lui dévoilé. Une épaule, un cou, bien plus ce qu'il n'en faut. Il veut se débarrasser de cette étoffe qui gratte, démange, brule, et s'approprier le pull tendu. Bloody Mary lui montre son dos, et si Loyal est si avare en détail, il aura vu ; les taches de rousseur et les grains de beauté s'étendent dans ses omoplates et son cou, en autant de constellations rouges et brunes. Cela fait une éternité que Bloody Mary ne laisse plus personne l'embrasser là, parcourir du bout des doigts les crépuscules et les aubes sur sa peau. S'approprier chaque marque avec force et passion, refuse de se laisser posséder.

De ces gestes qui signifient l'affection, la tendresse.

(L'amour).

Et quand la chemise tombe enfin, après une éternité d'agonie, il la garde contre sa poitrine. Il se retourne de trois quarts, et envoie à Loyal son plus beau sourire effronté :

« Mais bien ce que l'on décide de ne pas montrer. »

L'habit couvre presque tout, il reprend le pull et de nouveau se détourne. Il abandonne la chemise au sol, fait glisser le pull le long de son corps, le déroule sur ses hanches. Il en apprécie l'épaisseur, la chaleur, la couleur. Sur lui, la laine se transforme en soie, ce n'est pas le pull qui l'habille, mais lui. Il se l'approprie, de tout son être, et quand il fait volte-face sur Loyal, Bloody Mary lui envoie :

« Alors ? Ca me va bien ? »

De ce ton qui minaude, de cette voix qui sait quel ton employé pour plaire. Bien sûr qu'il est trop large pour lui, il pourrait se le tailler en robe, mais ce n'est qu'un début. Loyal n'a pas fait que donner un pull, et le chaos lui prendra bien plus.

« Merci. »

Et Loyal a pris davantage au chaos, sa chaleur, sa vulnérabilité, sa fleur. Il se rapproche, comme un feu rempli de ténèbres, il ne sent plus trop la pluie avec cette laine qui se colle à sa peau humide. Il crochète le col avec son index, et il conclut :

« N'oublie pas ta promesse, oh il susurre comme un serpent, et il file déjà. Il brille, il repousse l'orage avec celui de ses yeux, embrase Loyal d'une dernière réplique : et je te le rendrais. »

Oh, lui aussi, il adore jouer avec les mots, offrir de belles métaphores, sans jamais totalement répondre aux questions. Parlait-il réellement du pull ? Et que lui prendras-tu pour cet instant, Loyal ? Vas-tu lui arracher ce qu'il reste de ses plumes pour les mettre sous verre ? Ou bien Bloody Mary a ramené un peu de vie dans ta quiétude ?

Il n'en sait rien, et ne cherche pas à le savoir.

Pour l'instant, il t'échappe, il te fait une jolie révérence comme ces acteurs de théâtre ; tu es son public, c'est décidé. Et il ne te laissera à personne d'autre. Il s'en va ! Il va affronter le reste de l'orage, la rage dans ses tripes, et la dysphorie qui s'annonce plus noire que les nuages au-dessus de ta fête. Son pas est d'abord tranquille, mais plus il s'éloigne, plus il se presse.

Bloody Mary préfère la fuite.

Tu n'auras pas accès au reste ; le masque se brise, les mains tremblent, le rideau se ferme sur cette impression étrange qu'il aura abandonné ici.

Le poison ? Ou bien la tendresse ?

Oh pour Bloody Mary, tu sais... tout ça...

C'est bien trop
douloureux

Contre un peu de patience — ces cinq minutes étaient devenues une éternité d'affliction —, Loyal lui avait promis de le suivre jusqu'au bout du monde. Oh ! Cette promesse, Bloody Mary l'avait déjà connue, et comme toutes les promesses, il n'avait pas attendu qu'elles éclosent. La fleur faisait bien trop mal. Loyal lui avait promis qu'il ne l'abandonnerait pas — pour aujourd'hui, et quoi pour demain ? —, et pourtant, Terrence ne lui donna pas la chance d'exprimer toute la ferveur et la bonté d'une telle promesse. Sa caravane était certes close, cependant, celui qui referma bel et bien la porte, ce ne fut pas monsieur ! Ce fut lui.

C'était Terrence qui choisit de laisser Loyal derrière lui. Il lui ferma la porte de son coeur, sans se retourner. C'était trop tôt, bien trop tôt. Loyal avait vu quelque chose qu'il ne devait pas voir, il avait approché ce que tant de personnes avaient foulé, sans même se rendre compte de ce qu'ils avaient sous leurs pieds — son âme, son coeur. De trop près, il avait vu les ténèbres sous les braises du soleil ; jamais une telle chose n'arrivait (ça ne devait PAS arriver). Et comme à Fredda, six ans auparavant, Terrence avait tout ravalé, reprit son masque et il avait souri. Loyal s'était approché — malgré lui — de la vérité, de ces bouts de verre dans sa bouche, et Terrence ne s'était pas laissé saisir. Il les avait engloutis avant que les pointes ne fassent saigner la langue. Le coup de tonnerre, avait fait fuir la mésange dans un battement d'ailes.

(La porte est mal fermée, elle est restée entrouverte)

Bloody Mary avait choisi ses mots pour mettre fin à cette entrevue, et sa promesse n'en était pas une. Peut-être que Loyal le sait déjà ; le mensonge est là, Bloody Mary ne reviendra pas.

Une partie de lui souhaite que l'orage foudroie la fleur.

Et quand il remarque le ciel ailleurs, il s'arrête de courir, et ramène les bras sur sa poitrine. Il contemple cette ville, on dirait une carcasse en train de pourrir, et la pluie n'y changera rien ; elle ne lavera pas la salissure profondément encrée en lui.

Bloody Mary reprend la route, il tire une manche du pull et constate, le rouge tirant sur le brun. Comme cette robe en laine achetée sur un coup de tête qu'il n'avait pas eu le temps de porter.

Ah. S'il savait à ce moment-là qu'il la donnerait à Nugget pour se débarrasser de ce dégoût qu'elle aura provoqué.

S'il savait que pour Monsieur et lui, ce n'était que le début ; son parfum de whisky et de cigarette et de pluie, il plane encore dans l'orage.



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Monsieur Loyal
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Jeu 4 Fév - 23:06
C'est la fin.
Loyal ne s'inquiète pas trop : ce n'était qu'un chapitre, et lorsque qu'il tournera la page (ou alors juste le regard), le suivant commencera. Plus tard -demain, ou alors peut-être la semaine prochaine, ou bien dans trois ans, Loyal est certain que vos chemins ne vont pas restez des étrangers longtemps. Il s'est passé trop de choses pour vous oubliez, et ces choses doivent être digérées. Comprises, démaillotées, mais pas analysées -il essayera, Loyal, et qui sait s'il réussira.
Mais sache, en ton âme et conscience, qu'il essayera.
Le contact est désormais ténu, comme une demoiselle qui rit en se cachant derrière son éventail après avoir fait des éclats bien plus sanglants auparavant. C'est la pente descendante, que ces doigts qui s'effleurent à peine, n'osent plus prendre appui. C'est bien ainsi.
Monsieur écoute. Il écoute toujours (entend encore plus), mais d'autant mieux s'il s'agit de conseil. Les suggestions se classent en deux catégories : celles qu'on appliquent, et celles qu'on aimerait pouvoir appliquer. Sans aucun doute, tu donnais un conseil dont tu connaissais l'envergure.
Et malgré tes mots, Loyal regardait. Oh, peut-être voyait-il plus loin qu'un homme qui se déshabille, mais il était certain qu'il avait tout noté : la toile comme déchirée de la chemise, la courbe du dos aussi délicat qu'un colombage dans les quartiers de Paris, la pudeur qui ne saura s'avouer honnête qu'en plaisantant sur sa propre véracité.
Les éphélides sont là, à portée de doigts. Il pourrait les toucher, les lier, faire de toi un univers tout entier.
L'action est lente, mais en même temps si rapide -voit-il la naissance de pilosité sur le haut du torse oh à peine visible ? confirme-t-il l'anneau à l'éclat d'or qui brille sur ta poitrine ? imagine-t-il l'épiderme blanc assorti de ses doigts, ou plutôt de son pull ?
Il acquiesce -à ta question, évidemment. Il ne dira mot, te laissera l'espace qu'il te faudra pour dire ces mots qui prennent tout l'air dans tes poumons ; et lorsque le temps vient enfin (après ta comédie, ta manière de tourner au ridicule tes vers les plus sincères, ta révérence -la fin de ton acte), il te dit au revoir à sa manière. Je n'oublie jamais une promesse.
Jamais.
Alors, dans ton sillage, il déterre des fleurs comme des corps au cimetière.
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Hope you were thinking of me - 24/09 [PV : Loyal/Terminé]
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