Jupiter et Minerve -Athena et Jupiter-

Cours pour ta vie, ou ne fais pas de bruit. Les couloirs étaient étroits, comme dans le bus où nous avions été, où les corps étaient éclatés, ou le sang gisait... Les odeurs pestilentielles remontaient à mon nez tandis que je fouillais, je cherchais de nouvelles informations, mais pour l'instant rien d'autre que l'image de la mort à l'horizon. Nous étions habitués, après plusieurs mois à les voir par-ci, par là. Leur parfum me donnait toujours l'impression que je vomirais, mais sur eux je ne m'appitoyais. J'étais venue pour affaire, parce que quelqu'un m'avait dit que je pourrais peut-être trouver de quoi m'amuser, de nouvelles preuves à mon actif. Puisque les événements sur le territoire pouvaient subvenir peu importe le lieu, mais je trouvais rien alors que je me heurtais de plus en plus aux cieux. Le sol, parfois était tremblant, était mouvant et je m'accrochais, je me tenais par peur que tout se mette à tomber. Pourtant, il ne se passait rien. Je prenais des risques, je me pensais seule, et je ne le savais, mais le loup allait me piéger dans sa gueule.

Il faisait sombre, et il y avait encore tant de pièces, tant d'objets... J'avais pris quelques objets, des vêtements qui ne m'appartenaient pour les faire glisser dans mon sac à dos. Ce n'était pas une grande trouvaille, mais cela me ferait toujours plaisir, je m'offrais d'une certaine manière un cadeau... Je n'avais pas peur, pas la plupart du temps. Il n'y avait pas de musique, pas de bruit, de chanson. Les appartements chantaient un requiem, et dans les escaliers, certaines zones inaccessibles me rebutaient à passer à l'extrême. Je retroussais chemin pour m'aventurer dans un autre appartement. La porte était fermée et je du un peu forcé pour la laisser s'ouvrir. A part des corps, encore, il n'y avait pas grand chose. Mes yeux, avides de surprise cherchaient autour de moi une mine d'or, un secret caché, mais il n'y avait encore aucun trésor. Juste le parfum de la mort... Juste la putréfaction, encore...

Alors que je voulais me retourner, quelqu'un apparu soudainement dans mon dos. Je fronçais les sourcils alors que la personne me menaçait. Je levais les mains comme si de rien était, comme si je n'avais pas non plus de quoi me protéger, mais je n'avais aucune envie d'entrer dans la violence. J'étais seule, et la pression montait. J’espérais que des pirates elle ne soit pas partie, mais vu son minois, je ne l'aurai pas mise là. Elle avait l'air trop coincée, bien fermée, comme les green, les bien pensants, les anges au cœur purifié par leur nouvelle société. J'avalais ma salive, et la dévisageait, plissant mes yeux, défiant les siens de faire quoi que cela soit.

- Quel manque de politesse. Tu aurais pu au moins te présenter en premier. Si je me fais agresser, j'aimerais au moins connaître la personne qui potentiellement se met à me menacer.

Je ne pouvais m'empêcher de la mépriser. Je n'avais pas l'envie de répondre, je n'avais pas envie que ces mots sortent de mes lèvres. Je lui faisais fronde. Je n'aurai pas du sortir seule, j'avais pris confiance en Arcadia avec les mois, mais j'allai certainement le payer. Je ne me rendais pas compte, mais je n'étais plus au lycée... Il n'y avait que moi et moi-même pour me protéger.

- Je suis Jupiter.

Je ne donnais que le pseudonyme que j'avais. Cette fille n'avait besoin de savoir, avant la tempête qui j'étais.

- A qui ai-je l'honneur ?

Elizabeth, quelqu'un qui porte son vrai prénom ? C'est absurde dans un monde se fait surnommer par les autres contre leur gré. Pourquoi ne pas assumer celui que l'on portait. Moi, j'étais une grande planète, la plus grande du système solaire. C'était la belle Jupiter, avec toutes ses nuances, toutes ses couleurs. Face aux petits météores, de gaz, je ne ressentais pas la douleur. A  côté, je ne savais pas à qui me fier. Je regardais son visage, qui se mettait à sourire, sans que je comprenne pourquoi, sans que je ne mette de mots sur cela. J'arquais un sourcil, fixant son air soudainement neutre. A quoi jouait-elle ? Allait-elle me sortir bientôt le masque du pleutre ? Elle était étrange... A voir comme ça, déjà, elle menaçait les gens pour n'importe quoi.

Elle me fixait, alors je faisais de même, la regardant de haut en bas.

- Je suis une Knights. Ça pose un problème c'est ça ? Si tu comptes me voler, tu peux prendre du linge que j'ai trouvé un peu ailleurs. C'est du linge, c'est sympa.

Ironie. Je me moquais un peu de tout ça. A vrai dire, j'avais tendance à ne pas me justifier. Peut-être que c'était ça qui allait me coûter. Cependant, je me moquais bien de ce qu'elle pouvait penser. Elle semblait trop sur la réserve pour discuter, échanger, faire quoi que ce soit. Je ne la trouvais pas civiliser. Elle n'avait rien d'une green, d'un knight encore moins... Trop violente, sur la réserve, elle aurait bien pu être chez les pirates, pour son côté ravageur, mais si elle y était, elle saurait que je ne serais pas parmi eux. C'était donc le groupe qui restait, une vagabonde qui pouvait être récupérée... Pourtant, au fond, actuellement j'étais en position de faiblesse et je ne pouvais me permettre de chercher à la ramener.

Elle n'allait quand même pas me planter. Je n'étais pas très rassurée à l'idée de traîner avec cette fille... Si j'avais été avec elle au lycée, elle aurait fait quoi ? Tuer ses camarades parce qu'elle aurait eu des troubles psychologiques ? A vrai dire, je n'en savais rien, mais mon imagination était assez fertile pour aller aussi loin. Depuis la tempête, je savais que beaucoup de personnes avaient été dévasté, agissaient de manières incontrôlables, pouvaient blesser et tuer... Cependant, je n'étais pas prête pour une excuse aussi minable qu'être un chevalier.

Nous, les chevaliers, étions la famille recomposée d'Arcadia.
Nous, les chevaliers, tentons juste de se protéger pour mieux s'échapper.
Nous, les chevaliers, étions fiers d'accompagner les vagabonds à s'ouvrir à nos côtés.
Nous, les chevaliers, voulions juste aider les autres.

- Tu vas faire quoi maintenant ? Me tuer parce que je fais parti d'un groupe de la société ? Si tu veux me voler, fais toi plaisir. J'ai que des fringues dans mon sac. Je pense pas que ça puisse t'intéresser.

Du linge, il y en avait assez, pour les enfants, les adultes. Cependant, je n'avais rien trouvé d'étrange ici, c'était la source de ma venue, mais au vu de son comportement étrange, je n'allai pas lui révéler les vraies raisons de ma venue. Je n'étais qu'une pilleuse parmi tant d'autres, du moins à ces yeux.

Les sourcils de Jupiter se haussaitent. C'était bien une vagabonde solitaire.
Et elle avait d'être on ne peut plus fière.
Débectée, elle pouvait l'être Jupiter.
Elle la regarda de haut en bas, la salle mégère.
Sentant la lame se serrer en contre bas,
Elle vint reculer en avalant sa saline, une première fois.
La peur venait lui prendre, couper sa respiration.
Qui était celle personne qui jouait un peu trop au con ?
Si c'était de l'humour, ou quoi que ce soit, elle n'aimait pas ça.
Elle se sentait prisonnière, victime, quelque chose comme ça.

Des menaces, des menaces, encore des menaces.
Elle était clairement une vengeresse vorace.
Jupiter ne bougeait pas, jusqu'à ce qu'elle termine.
Elle la laissait faire, prendre ses affaires.
Elle n'aimait pas toutes ses manières.
La civilisation n'avait pas touché le cervelet de cette gamine.
Cependant, c'était ça, la survie.
Seulement que Jupiter n'avait pu sortir d'arme,
Et ne se doutait qu'elle aurait pu avoir faire à ce manque de charme.

Alors qu'elle allait pouvoir souffler,
Alors que tout était terminé,
Que la saloperie allait quitter les lieux,
Le sol et les murs disaient Adieux,
S’effondrant, s'émiettant pour séparer les deux.
La brune secouée se met à tomber et finit assises,
Son dos claquant sur le sol.
Elle lâcha un râle de douleur, serrant les incisives.

Jupiter ne pensait pas à l'autre,
Elle allait potentiellement finir écrasée par le bâtiment qui cédait.
Elle ne voulait pas terminer comme ceux de son passé,
Éclatés, en sang, oubliés, pour l'éternité.
Il n'y avait qu'elle pour se remémorer leur mémoire.
Elle respira un bon coup, avant d'utiliser sa détermination, son espoir.

Levée, elle commença à marcher sous la structure instable,
Cherchant à s'échapper de ce futur tas de sable.
Elle était la seule à pouvoir s'en sortir,
Elle savait qu'elle avait les muscles, la force pour pouvoir fuir.
Sa voix, elle suivait sa voix, dans les décombres,
Fuyant ce qui était pour de nombreux cadavres la tombe.

Je suis là ! Elizabeth !

Précipitée, agitée, à se faufiler,
Des les décombres elle devait s'enfoncer,
S'approchant de plus en plus de l'autre danger.
Cette fille à l'étrange personnalité.