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Les feux et leurs braises FT. Fotià [10/2020]

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Métier Libraire et historien.
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Ven 30 Oct - 20:52
Les feux et leurs braises
Tout un chacun doit se ressourcer le moment venu, cela au moins était certain pour ceux qui savaient s'écouter, et communiquer avec leur nature réelle ou perçue. Les falaises surplombant avec fierté la mer, se dressant comme un rempart éphémère et conscient contre les ravages des eaux, étaient l'un de ces sanctuaires tranquilles auquel on pouvait toujours retourner quand les énergies négatives se faisaient trop présentes. Seul et calme, là était un état qui lui allait bien mieux que celui qu'on lui imposait. Les autres, des moucherons, lui volaient autour, habités de leurs désirs consuméristes et de leurs envies viciées, il les abhorrait. Le froid étant cependant un autre de ses ennemis, il le faisait fuir, et d'une manière simple. Ayant trouvé sans souci une cannette vide de grande taille, il y avait logé un rouleau de papier toilette, dont il était certes préférable de lui trouver une autre utilité. Là alors, il avait versé de l'huile dans le récipient, puis approché une allumette embrasée de la curieuse construction. Le feu étant trop timide pour s'affirmer, il l'avait du bout du couteau titillé et poussé, le laissant se déverser sur des branchages tombés et morts, laissant le prédateur dévorer ses proies, respectant l'ordre naturel des choses.

Le feu pouvait trouver bien des significations, mais Scarf préférait la sienne à celle que les autres lui prêtaient. Il la gardait bien sûr pour lui, c'était le genre de discussions que l'on ne pouvait certes pas engager avec des inconnus, tant la bienséance en serait violée. Garder pour soi ce qui est sacré, là est la voie de l'ermite malheureux, mais lui est au moins plus satisfait que l'idiot entouré. Il était connu qu'il fallait préférer la solitude à la mauvaise compagnie, aussi Scarf fuyait presque toute compagnie. Il renvoyait à la nature sa négativité, et promettait de lui revenir à sa mort, là était un pacte qu'il avait signé joyeusement. La nature ne sait pas tromper, et ne ment jamais, on peut lui serrer la main et rendre un sourire sincère, ne pas craindre la folie des hommes quand on lui parle. Là enfin, il pouvait trouver la plénitude, et chercher au plus profond de son esprit des illuminations saines. Il parvenait à peine à toucher du bout de ses sens son soi profond, quand un craquement discordant la rappela à la réalité tangible et matérielle. D'instinct, il glissa sans bruit aucun la main dans l'intérieur de son manteau, et ferma avec conviction ses puissants doigts sur le manche de sa dague. Quiconque venait se perdre dans la nature ne pouvait en réalité n'être que l'un des siens, ou l'un de ses adversaires. Le feu crépitait tranquillement, occupait le silence pour le dénaturer, projetait de Tavish une ombre comme pour menacer l'arrivant inattendu. Ses oreilles se tendaient, ses muscles se gonflaient, ses dents venaient crisser. Un spectateur extérieur aurait pu juger qu'il s'agissait là d'une réaction excessive, mais celui-là pouvait aussi aller au diable avec son avis de je-sais-tout prétentieux. Scarf savait qu'il devait se tenir en tout temps prêt à tout tant qu'il était en présence d'humains, et celui qui se tenait dans son dos pouvait bien avoir les pires intentions du monde. Les secondes se faisaient longues, le libraire prétendait n'avoir rien remarqué, mais les imperceptibles et coulant mouvements de bras qui lui faisaient sortir la lame au clair était rendus visible par la même ombre qui le suivait, exposant avec la même lenteur exaspérante une menace qu'il voulait cacher. Sa respiration se faisait courte, maîtrisée et ses yeux fixaient toujours les flammes dansantes.

Dans les flammes il voyait une vie, et s'il était prêt à défendre la sienne, il jurait également de protéger celle qu'il avait fait naître. On ne lui prendrait ni son corps, ni sa progéniture spirituelle. L'attente se faisait interminable, il ne parvenait plus à entendre quelque pas tant il était concentré sur un seul et unique objectif: se retourner et faire savoir à quiconque lui voulait du mal qu'il était parmi les moucherons un lion, et qu'il faucherait d'un coup et d'un seul ceux qui se prendraient pour ce qu'ils ne devaient pas être. Car la nature a créé des faibles et des forts, et s'il ne subissait pas plus fort que lui-même, il devait infliger. Ainsi l'avait voulu la nature, lui obéissait. Il lui vint certes l'idée qu'il pouvait également s'agir d'un passant perdu, ou d'un sage qui chercherait comme lui le calme et le silence, mais ceux-là doivent s'annoncer avant d'être invités. Lui qui avait allumé un brasier et jeté au ciel ses fumées volatiles, s'était peut-être trop montré au monde.
Mon dix-septième texte sur ce fofo :
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Sam 31 Oct - 16:45
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ce qu'elle est belle la forêt, y a tellement de verdure ! mes doigts passent sur ces feuilles un peu humides de la veille, et je sautille tout heureux, parce que aujourd'hui j'ai réussi à voler de ces pauvres gueux les briquets ! les plus moches sont restés au fond de mon sac, tandis que les plus beaux je jouerais avec plus tard !
et puis je m'arrête au bord de la falaise, laissant le vent prendre mon visage d'assaut, le fouetter et le gifler, mais c'est agréable, de sentir des brises fraîches ! mes bras s'étendent et je hurle à pleins poumons au monde qu'aujourd'hui, je suis là ! et que rien ne me fera vriller ! rien ! pas même ces connards de pirates qui sentent la transpiration et l'alcool ! rien !
et je descend de ce piédestal que je me suis créé et je retourne m'enfoncer dans les bois
le regard vif, qui s'étonne lorsque des petits insectes s'écrasent sur mes baskets, sur mes mains ou encore dans la longue chevelure qui se traine dans mon dos
j'aime pas la forêt, c'est jolie, ça détend et ça relax, mais c'est aux antipodes de ce que j'aime tu vois, j'aime le chaos des flammes moi ! celles qui surgissent et t'engloutissent sans te prévenir !
et putain je divague, je divague tellement que, inconsciemment, je suis l'odeur du brûlé
une odeur fraîche de fumée que je reconnaîtrais parmi des tas
alors je m'avance et finalement le voilà, ce joli feu qui se présente à mes yeux et je m'avance sans prendre en compte le type emmitouflé dans son écharpe, j'm'en fou mec tu fais ce que tu veux
mais t'as l'air un peu à l'ouest, pour être honnête

Quel jolies braises ! Mais elles sont drôlement basses là. C'est dommage, il t'a pas bien nourris. La honte.

et je regarde enfin ta drôle de tête, caché par cette immonde écharpe... Tu m'inspires rien
là mes organes ils tressautent pas, ils bougent pas, ils restent à leur place, tant mieux, t'as l'air bizarre ! et je me rapproche de toi pour m'installer à tes cotés, rapprochant ces mains enroulées de bandages près du feu, pour sentir la douceur incandescente des flammes, un truc qui m’envahit jusqu'aux os, jusqu'à la moelle  
ça tabasse si fort que je suis obligé de souffler doucement, de retenir mes mains de s'enfoncer dans ce bourbier fumant, alors je finis par les retirer pour les entrelasser entre elles, posées sur le sommet de mes genoux et je regarde ce drôle de type qui se cache
mais tu te caches de quoi ? de la gestapo ?
c'est quoi la gestapo au fait ?

Tu sais que la mort par le feu est la plus douloureuse ? Moi je suis sûr que c'est faux, tes tendons et tes terminaisons nerveuses elles finissent par cramer, tu dois plus rien sentir à force. Alors qu'imagine, mourir dans les boyaux d'une caverne, la tête en bas. Tu connais l'histoire du type qui est mort la tête en bas parce qu'il s'est trompé de chemin ? C'est triste, de mourir seul en suffoquant. Tu t'évanouis et ! Tu ne te réveilles pas ! C'est tragique.

j'hoche la tête pour appuyer mes propos tout en arrangeant cette maudite frange qui se soulève au dessus de mes sourcils, il faut que je la coupe... j'ai la voix qui tire d'ailleurs, elle me fait mal quand je parle, mais tu vas me prendre pour un mec ou pas toi ? j'ai pas envie, c'est plus agréable quand on me traite comme une fille fragile et douce
les gens sont plus gentils, plus confortant, alors quand ils savent que j'suis pas ce qu'ils croient
c'est des coups et des insultes qui fusent ! mais c'est pas ma faute ! c'est eux qui s'emballent, qui agissent comme ça, comme des gros connards ! et après c'est moi qui enchaîne les coups et les blessures ? quelle merde !
et je me rapproche de toi en souriant, pointant du doigts le vêtement qui entoure la moitié de ton visage

Pourquoi tu caches ta tête ? Tu veux pas me la donner ton écharpe ? On fait un échange, j'ai des briquets.

je retire le sac de mes épaules osseuses et le dépose entre nous, l'ouvrant pour montrer tout l'attirail qui s'y trouve : chalumeau, briquets, allumettes jusqu'à des morceaux de tissus !
j'ai toujours de quoi faire du feu, on sait jamais ! on est jamais à l'abri des problèmes !
j'attends ta réponse mec, tu vas vouloir ou pas ? ton écharpe elle est pas belle, alors donne la moi elle sera plus utile dans un feu que sur ta gueule ! je te jure ! tu veux qu'on essaie ?
fotiá a sentit le feu depuis les bois, il connait bien l'odeur mtn c un vrai chien ... Donc il va discuter avec scarf il s'en fout de le connaître ou pas, tant qu'il peut se prélasser près du feu
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Sam 31 Oct - 20:18
Les feux et leurs braises
Sa poigne se fait incertaine, son oeil perd de cette hargne qui ne saurait bien habiller qu'une bête, son bras laisse la méfiance se dissiper pour s'amollir doucement. À en juger par les apparences, il devait avoir affaire à une pauvre enfant perdue, peut-être volontairement, et ne pouvait pas se sentir menacé en ces circonstances. Promptement, il range le poignard avant qu'il ne soit vu; ces objets là sont propres au monde des adultes. Il était quelque peu décontenancé par l'incivilité de la gamine en réalité, ne pas saluer le primo arrivant n'était certes pas des manières qu'on lui avait enseigné. Plus que le manque de présentation en réalité, son regard capturé et tiré avec une force étrange vers les flammes l'intriguait, Tavish se devait cependant de le fuir quand il fut délivré et retourné vers ses propres yeux. Le fait qu'on s'était adressé au brasier avant sa personne était tout autant étrange en somme, mais le philosophe avait appris à apprécier ces caractères atypiques à leur juste valeur. Lui qui avait été endoctriné pour aimer une normalité qui était la sienne, refusait de s'y adonner à cœur joie. Aimer ce que l'on fait naturellement en société parce qu'on le fait soi-même, quelle folie est-ce donc? Se prêtant au jeu, il répondait avec autant de mystère dans la voix.

"Le feu est un enfant turbulent. Il pense et grandit, mais ne raisonne pas. Si je viens à le nourrir par trop, il traitera tout ce qui l'entoure comme son dû. Je lui donnerais ce que je veux lui donner, et il ne détruira pas plus qu'il ne me plaira, car je raisonne et lui pense.

Sans indignation aucune, il laissait son interlocuteur s'asseoir à ses côtés, et observait sans jugement les mains jeunes et faibles s'approcher de son feu de joie. Trop près peut-être, aussi un de ses sourcils se fronçait tandis qu'il se demandait pourquoi elle s'obstinait à les rapprocher tant. Presque instinctivement, il lui venait l'envie de tirer ces bras fébriles en arrière avant qu'ils ne se blessent, mais il se tenait immobile et inviolable, ayant à maintes reprises eu l'occasion d'éprouver sa résistance envers ses pulsions profondes. Il se demandait enfin: à qui avait-il donc affaire? Un bref examen des doigts noircis et torturés de la gamine lui enseignait déjà bien plus que milles mots, mais ne répondait à aucune question en somme. Enfin, elles se rétractaient d'elles-mêmes, et l'altérité embrayait sur un sujet pour le moins étrange. Voilà qu'on lui parlait de la mort! Par immolation ou pendaison par les pieds, quel joyeux sujet. Lui qui avait tenté de fuir la négativité inhérentes des sociétés aliénées, y était ramené brutalement. Il tentait alors de la chasser, avec calme et pédagogie. Il n'avait pas bien des gens à qui se confier, et peut-être une personne d'apparence démente pouvait comprendre ce qui se nichait de manière incertaine entre la sanité et la folie, ce qui occupait l'esprit de Tavish, en réalité.

"Je ne suis pas mort assez de fois pour comparer mes trépas, et ne suis pas mort une seule fois en toute honnêteté. Mais je m'interroge, et non sur le sujet de votre question, je m'en excuse. Vous qui ne mourrez qu'une fois, et sachant que la manière même de votre décès est déjà écrite, pourquoi vous inquiétez-vous à comparer celle des autres? Savoir que votre destin, qui deviendra proche plus tard seulement, est moins douloureux que celui d'un autre le rendra-t-il aussi moins désagréable? J'en doute, mais si la réponse que votre personne trouve à cette question vous satisfait, peut-être seriez-vous plus heureuse ainsi.

Le vouvoiement était peut-être de trop, et ce d'autant plus que l'on avait osé le tutoyer sans le connaître, mais Tavish était dur envers lui-même quand il s'agissait de communiquer avec les autres. Alors il se contentait également de regarder les flammes danser, s'élever et dépérir, pour ne pas dévisager avec intrusivité son compagnon de fortune. Il sentait cependant qu'on le fixait, et comprenait seulement quelques instants plus tard qu'on fixait son écharpe. Incertain de si la fillette tentait de voir ce qu'il y a dessous par la force de l'esprit ou si le tissu avait des pouvoirs hypnotisants, il préférait ne rien dire et apprécier le silence. Ce dernier cependant, fut encore une fois désacralisé, et Scarf ne comprit pas même qu'on lui proposait de brûler son bien le plus précieux. Il répondait alors avec gentillesse.

"Navré, mais cette écharpe cachera ma tête tant que je jugerait que cela est nécessaire. J'ajouterai même, elle deviendra ma tête, et que l'ordre des choses m'affronte si je l'ai insulté ainsi! Ne me reconnaîtrez-vous pas si vous la voyez plaquée sur ma machoîre? Elle suffit donc amplement à me rendre reconnaissable." Il inspirait profondément pour répondre au sujet premier, le plus important en réalité. "Ce monde pullule de menteurs et de mauvaises personne, petite. Ces gens-là ne se reconnaissent pas entre eux, et croient lire sur le visage des gens leur nature profonde. Ils portent un masque, et attendent des autres qu'ils n'en portent point. Quand vient le moment de leur révéler qu'ils vous ont jugé trop vite, ils s'offusquent et vous traitent de menteur, car vous avez refusé malgré vous de vous donner tel que vous êtes. Ces gens-là, ce sont mes ennemis, et je les menace ainsi! S'ils veulent me comprendre en lisant mes traits et en dévorant mes yeux, qu'ils n'en lisent aucun, et que ces deux-là se dérobent à leur emprise! Je ne sais pas pourquoi ils veulent me cerner, et je ne leur ferais pas confiance. Il n'est rien que l'ont craint plus que l'insondable, l'inconnu, et je serais celui-là même."

Il prenait le temps cependant d'examiner le contenu du sac, par curiosité. Bien sûr, il le terrifiait. Lui qui avait pensé avoir affaire à quelque adolescente s'éloignant vaguement de la norme, avait en réalité en face de lui une entité bien différente. On lui avait déjà raconté que la curiosité avait tué un chat téméraire, mais lui était aussi intéressé que prudent.

"Voilà une impressionnante collection, pour peu que l'on donne de la valeur à ces outils. Je me demande seulement, que comptez-vous en faire, en réalité? Parlerais-je à une collectionneuse, véritable pie des milles feux possibles, ou à un agent de l'énergie de la destruction?"
Mon dix-huitième texte sur ce fofo :
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Dim 1 Nov - 21:46
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un air abruti sur le visage, je te fixe, toi et ta stupide écharpe, je comprend pas ce que tu déblatères
pourquoi tu parles comme si j'avais cinquante ans ? j'ai pas l'air assez jeune pour toi ? quel con ce mec, tu m'énerves putain tu me fous déjà les nerfs, comment tu fais ?
mais silencieusement j'écoute tes paroles, on dirait un espèce de prophète
et mes yeux qui se plissent, qui finissent par regarder ailleurs, j'aime pas devoir te regarder, j'aime pas devoir regarder les gens quand ils sont pas intéressants, tu vois je saurais pas te dire pourquoi je préfère quelqu'un plutôt qu'un autre quelqu'un, c'est dur à dire
parfois j'aime des gens qui n'ont rien d'attirant, qui n'ont rien de beau aux yeux des autres et parfois j'aime ceux qui creusent dans mon cœur pour le marteler de leur maudit venin
mais c'est comme ça que ça marche les sentiments je crois, on peut pas choisir qui on va aimer, mais on peut se décider à l'oublier !

N'importe quoi. Le feu tu dois le nourrir tant qu'il te réclame, et là il te réclame, c'est de la maltraitance pourquoi tu fais ça ? S'il a envie de tout éradiquer il le fera ! Parce que le feu fait ce qu'il veut et tu pourras pas l'arrêter.

j'ai raison et t'as tord, c'est comme ça et c'est tout, tu peux pas choisir ! et je me penche légèrement sur le côté pour te voir du coin de l’œil et hausser la voix
arrête de parler comme ça, même les vieux du coin avant ils parlaient pas avec autant d'ennui dans la voix, et t'as l'air encore jeune, enfin t'es vieux
mais pas assez pour parler de la sorte !
voulez-vous que je narre mes aventures ainsi mon brave ? n'importe quoi

J'ai rien compris. Enfin j'ai compris un truc, que t'es jamais mort, et heureusement pour toi. Mais moi je vais te dire.

et je me redresse pour m'élancer à côté du feu et pivoter sur mes talons, laissant la brise soulever ma chevelure noire et je m'arrête de l'autre côté du feu, face à toi, les yeux dans les tiens

Moi je suis mort maintes fois auparavant ! Tu vois, parfois tu meurs intérieurement parce qu'on t'a brisé le cœur, qu'on a brisé ton âme ! Donc tu peux mourir plusieurs fois. Le feu c'est ce qui fait ma résurrection, tu sais si un jour on me l'enlève, je crois que je vrillerais jusqu'à tout briser.  

furtivement, ma main se glisse au dessus des flammes qui laissent une trace sur mes vieux bandages et j'hausse les épaules à sa dernière question
je crois pas être là pour tout ravager, je veux pas faire mal, j'essaie tant bien que mal de rester loin des gens mais sans médicaments, sans personne à qui parler, c'est devenu trop dur, alors j'approche, je communique, je m'adoucis pour avoir du soutient
mais c'est toujours de courte durée, parce que les gens ils finissent à voir en moi un espèce de pétard prêt à exploser, l'ignition qui explose à leur visage ingrat
et ton histoire d'écharpe elle est trop longue, je me suis perdu à la moitié, alors mes yeux roulent et j'attache mes cheveux pour être plus libre dans mes mouvements et de ma poche je sors une petite fiole d'essence siphonner dans une voiture peu avant la catastrophe, et je la laisse tomber dans le feu
provoquant une explosion d'entre les flammes et un immense sourire aux lèvres, la cage thoracique qui s'ouvre pour laisser passer plus d'air et de fumée
je peux pas m'empêcher de laisser échapper un petit rire nerveux, j'ai envie de sauter partout, de crier au monde que l'explosion incandescente a eu lieu et qu'elle est merveilleuse ! même si ça n'avait été que bref !

Je collectionne. Rien de plus. Et toi, t'as un truc avec les écharpes pour que t'en parles avec autant d'amour dans la voix ? Et arrête de me vouvoyer, je suis plus petit que toi.

un grognement s'échappe à la fin de ma phrase, et je retourne vers lui, m'asseoir à ses côtés à regarder le feu qui a grandit, pas tellement, mais suffisamment pour remplir mon estomac d'une euphorie qui s'attaque à mes veines, qui les fait presque gonfler !
si t'as pas sentit le problème Scarf je peux rien pour toi. Fotia il parle du feu comme si ct sa vie...
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Lun 2 Nov - 16:09
Les feux et leurs braises
Il se faisait reprendre, et par un enfant de surcroît! S'il avait eu affaire à un quelconque marmot banal, c'eut été suffisant pour faire poindre un relent du rage au fond de sa gorge, mais il n'était pas en compagnie d'un humain comme il en voyait chaque jour. Alors Tavish prenait sur lui, faisait preuve d'un semblant d'humilité, et ouvrait son esprit à des idées différentes. Hélas, le défaut de ceux qui se croient déjà sages, c'est qu'ils ne veulent plus apprendre des autres, et pensent même qu'ils ne peuvent apprendre que d'eux-mêmes. Ceci pouvait s'accentuer gravement s'ils discutaient avec plus jeunes qu'eux, bien entendu. Il laissait certes l'altérité finir de l'accabler d'irrespect, mais n'en était pas vexé. Il comprenait tout de même qu'il ne traitais pas avec une gamine, et maudissait son esprit même d'avoir fait confiance à ses yeux, et découvrait également qu'il aurait pu tutoyer l'intrus. Sur ces deux points au moins, il pouvait se ressaisir, Alors il reprenait le ton professoral que tant trouvaient détestable, mais Scarf savait que celui qui y verrait la voix d'un maître, était déjà élève, et apprenait.

"Tu prêtes tes propres pensées au feu, et peut-être résonne-t-il ainsi en toi, mais il ne me parle pas en ces mots. Ce feu est ma progéniture, il est à mon image, et répondra à mon autorité. Lui ne réclame pas, il prend, et n'a pas même de volonté propre: il suit son instinct. Ici réside la différence entre un enfant de chair et un enfant de mon esprit: Ces flammes dansantes m'appartiennent. Je suis leur démiurge, leur père et leur bourreau, et écoute le bien. Il se sait impuissant, comprendra à sa mort qu'il l'est parce que je l'ai voulu ainsi, mais penses-tu qu'il en souffre et qu'il s'en plaint? Non, ces choses-là sont humaines. Il connait les lois naturelles, les subit avec cynisme et pragmatisme. Quand je viendrais le tuer, il ne m'en voudra pas, et il ne m'aimera pas: il saura que c'est ainsi."

Il avait maintes fois entendu d'autres se plaindre d'être morts intérieurement, et trop vus leurs visages déchirés et geignards. Ceux-là aussi, il est abhorrait intérieurement, mais il se gardait de les attaquer car il n'était pas cruel. Cet être là en parlait différemment. Tentant d'éluder le masque naturel que se donnait l'enfant en parlant, Tavish cherchait à atteindre l'essence même de son émotion. N'étant que très peu versé dans cet art, il parvenait à peine à y percevoir de la défiance, et ne se satisfaisait de toute manière pas de sa propre interprétation. Il savait déjà quoi penser de ceux qui se croyaient mort: il en avait rencontré tant qu'ils étaient parvenus à occuper son esprit, au moins assez pour qu'il tente de les comprendre. Sa voix saurait pu se faire encore plus monotone, bien que cela put sembler impossible, mais il était certain qu'il lui fallait déployer un certain charisme, quand bien même il lui était étranger par nature. Naïvement, il pensait dialoguer avec quelqu'un qui pouvait entendre, une âme qui saurait, peut-être, comprendre.

"Tu te penses mort, mais n'est-tu pas là devant mes yeux, serais-tu une illusion de mon esprit étrange? Non, et que le tien s'ouvre, car si je sais peu de choses en somme, il est une vérité que j'ai découverte, et que les brisés comme vous doivent entendre pour se savoir grands." Liant le geste à la parole mécaniquement, il levait les bras et ouvrait ses paumes, comme pour profiter lui-même de la chaleur du brasier. Fermant les yeux, Tavish inspirait une bouffée de vent salvatrice, dessinant même mentalement son trajet dans ses entrailles putrides, prenant de sa pureté pour le souiller et le rejeter sans procès. Renforcé par cet apport bénéfique, il trouvait la force de mettre en mots des vérités qui lui semblaient essentielles. "Fermes les yeux et vois. Tu marches chaque jour, incertain de ta destination. Alors, quand se présente un obstacle, tu le franchis en souffrant, et quand tu regardes en arrière après l'avoir vaincu, tu prends peur. Là tu vois un cadavre, le tien, et tu te crois perdu. Mais je sais mieux. Tu as mué, car ta peau ne te suffisait plus. La vie l'a souillée, l'a déchirée, et elle ne te plaisait plus, alors tu l'as abandonnée dérrière, et il t'en est poussée une autre." Ayant tout de même affaire à un enfant, il restait dans la parabole mais prenait le temps de la clarifier. "Ce qui est laissé pour mort, ce n'est plus toi. C'était toi, mais tu évolue, et peut-être ta chair ne te plait plus autant qu'avant, il te faudra alors la graver mieux. Seul toi peut le faire, par la force de ta volonté.

Il laissait volontairement filer l'accusation d'être un maniaque des écharpes, toute réponse ne ferait certainement qu'aggraver son cas. Il est parfois bien plus prudent de ne pas se défendre, et il était fortuit que tel dilemme atteigne des injonctions aussi insignifiantes. Quelque chose cependant, lui polluait les pensées.

"Toi qui dit avoir trouvé ton renouveau dans les flammes, Ô vaillant pheonix, réponds alors: Es-tu fasciné par leur danse visible ou leur essence cachée? Admires-tu, ou as-tu pris le temps d'analyser? J'ai compris le feu, et peut-être me suis-je trompé, mais je suis convaincu pour l'instant qu'il ne sait rien construire, et encore moins des individus. Est-ce le feu lui-même, ou ta fascination qui t'a relevée? Prends bien le temps de répondre, et répond ce que tu sais être la vérité."
Mon dix-neuvième texte sur ce fofo :D:
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Lun 2 Nov - 21:53
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les plis sur ma gueule ne se défont pas, j'ai trop de mal à suivre ce que tu racontes et franchement, j'ai envie de foutre en l'air TON feu mais ce serait un sacrilège que de briser
ce pauvre être qui n'a rien demandé !
alors à la place ma mâchoire se crispe, elle s'avance et je sens que la pression dessus devient trop forte
faut que je desserre, que je me calme et je regarde ailleurs
je pense à des choses nulles, des choses pas intéressantes
mais ça marche pas, je suis obligé d'entendre les phrases trop compliquées, les mots qui sonnent trop difficilement dans mes oreilles
j'essaie de comprendre je te le jure, mais j'ai l'impression d'être un idiot et ça m'énerve
alors je frotte mon visage avec mes mains, les jambes qui tremblent nerveusement

Pourquoi tu parles pas normalement ? C'est quoi ton problème ? Tu veux me faire câbler ?

et finalement je tourne mon visage vers le tient, les doigts qui s'écartent de mes pupilles noires pour te fixer
par pitié arrête de parler comme ça, parle moi normalement
tu veux que je te prouve, que ce feu il est pas à toi ?
je me lève avec hargne et je fous un coup dans les pierres que t'as entouré autour du feu, tant pis si le feu crame mes putains de vêtements dégueulasses
et j'écrase un morceau de bois avec ma semelle, le jetant jusqu'à toi en grognant

Vas-y ramasse la bûche si ce feu il est à toi, ça devrait pas te faire mal. Je l'ai fait pleins de fois moi, tu veux que j'te montre comment on fait hein ?

je retire furieusement les bandages autour de mes mains, elles sont toujours aussi rouges, aussi abîmées et noircit
je ramasse la bûche les dents claquant les unes contre les autres
et je la fourre sous ton nez, haletant, suant
putain j'ai chaud j'ai chaud j'ai chaud et putain j'ai mal
alors je finis par lancer le morceau de bois derrière moi en hurlant
tu m'énerves putain ! et je me tourne vers toi en râlant toujours plus, le feu ressemble plus à rien putain c'est ta faute
t'as trop parlé tu m'as parlé comme un idiot !

C'est ta faute, pourquoi tu t'adresses à moi comme un putain d'attardé ? Tu crois que je suis un abruti hein ?

j'arrive pas à respirer correctement, t'as vu ce que tu m'as fait faire du con ?
alors je m'essouffle lentement et finalement je me penche, je suis obligé
mon dos m'ordonne de me glisser, de poser mes mains brûlantes sur mes genoux et de tousser
j'ai trop crié j'ai mal jusqu'au fond de la gorge
et quand je gonfle ma poitrine ça tire

Tu crois.. Que tu pourrais m'expliquer avec des mots faciles ? S'il-te-plaît ?

j'halète comme si je venais de courir un marathon et finalement mon corps lâche
je m'assois par terre, la sueur s'écoulant de ma peau
je déteste transpirer, mais c'est inévitable
et je regarde brièvement le feu derrière moi tout cassé, tout brisé sur le sol
et ça me fend le cœur
il va m'en vouloir maintenant ! quand je vais en faire naître un, il va me le faire payer
ou alors je le paye déjà ? lorsque mes yeux s'abaissent sur ma main fraîchement brûlée
je grimace et je la serre puis la desserre, comme si ça pouvait faire partir la douleur
fotiá il est facilement à fleur de peau, donc si tu lui parles dans un langage qu'il comprend pas...il est pas très futé, lui en veut pas. du coup il s'énerve mais il demande à Scarf de lui répéter les choses parce que quand même, ça l'intéresse !
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Mar 3 Nov - 18:38
Les feux et leurs braises
Certes, il aurait pu anticiper que ses choix de mots étaient inappropriés pour parler à un enfant. Tavish ne savait cependant pas si cela justifiait qu'on lui fourra une bûche incandescente. Lui qui n'était impressionné que par peu de choses en somme, l'était aujourd'hui. Puis, quand la fascination se tarit, vient la pitié et l'empathie. Ce gamin avait très certainement des problèmes quant au fait de gérer ses émotions, cela au moins n'était plus en doute, mais le gentil libraire se sentait coupable. Il aurait du comprendre plus tôt que de parler comme à un philosophe en devenir était peut-être précipité. Il était cependant rassurant que l'enfant sauvage soit frappé de fatigue et se rassoie. Le spectacle avait eu son effet, mais Tavish se ressaisissait assez rapidement pour reformuler ses pensées.

Avec des mots faciles, alors. Les avait-il oubliés? Pourquoi était-ce un effort de les trouver? Prenant plus de temps à formuler ses phrases qu'il n'en faudrait à n'importe qui, il parvenait combler le silence en fouillant dans ses poches pour y trouver un chiffon et une flasque argentée. Versant un peu de son absinthe sur le tissu rugueux, il brisait le calme des environs pour tendre la curieuse fabrication vers le gamin, trouvant le courage de le regarder dans les yeux un instant. Fallait-il seulement aseptiser les brûlures? Au vu des règles d'hygiène en vigueur dans la ville, il était préférable de ne prendre aucun risque.

"Serre-ça, entre tes mains. Ça fera mal, maintenant, mais ça t'évitera des problèmes, peut-être."

L'urgence étant éloignée, il se levait avec une lenteur étrange pour fouiller encore une fois ses poches insondables, et en sortir des gants de jardinage. Le nom étant trompeur, il s'en servit pour remettre les gravats en place, puis recaler la bûche embrasée d'une manière qui lui plaisait plus, prenant ensuite le temps de frotter les gants à son débardeur pour éteindre toute braise qui se serait perdue entre les mailles. Retirant et rangeant les divins gantelets, il exposait ses mains intactes, quoique rougies. Sans défiance ni reproche, il parlait ainsi:

"Tu vois, je le fait et sans douleur. Le feu ne peut pas m'atteindre si je lui refuse le droit de le faire."

Devant revenir au sujet premier, celui qui l'intéressait le plus en somme, car celui sur lequel il pensait pouvoir partager du savoir brut et pur, il ravalait ses paroles pour les recracher en une bile plus simple à comprendre.

"En des mots "simples" alors... Tu dis être mort, et plusieurs fois, mais c'est faux. Tu as changé, plein de fois peut-être, et ce que tu crois être mort, c'est le toi d'avant. Ton corps est en vie, et ton âme, si tu crois en son existence, l'est aussi. N'est-ce pas la preuve que tout de toi vit? Si le toi d'avant te manque, alors il est ton devoir de le redevenir. Sinon, il te faut devenir quelqu'un d'autre. À partir de là, je ne peux plus rien t'apprendre de certain. C'est à toi de décider, de songer à qui tu veux être, plus tard."

Le feu ayant gravement souffert de ses voyages involontaires, Scarf le nourrissait de petit bois avant de venir se rassoir. La vue des mains suppliciées de l'altérité lui faisait prendre la mesure de la situation. Le coup de la bûche ambulante était sûrement plus qu'un accès de folie, et il se devait de guider le perdu souffrant, là est le fardeau du sage.

"Tu vois... Ton esprit est encore plus fort que ce feu, peu importe combien tu l'aime. Parce qu'on ne peut pas t'éteindre sur un coup de tête, personne ne peut te réduire à néant sans attaquer ton corps. Sauf toi-même. Si l'ont a tenté de blesser ton âme, alors il faut que tu trouve de quoi te nourrir pour briller plus fort encore, que ce soit des passions, des amis ou des addictions. Si ton âme est devenue flamme, domine ton feu intérieur, et fais-en ce que tu veux. Là alors tu trouveras la plénitude et le calme."
Mon vingtième texte sur ce fofo :
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Ven 6 Nov - 14:17
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j'ai les muscles de la main qui se contractent, c'est douloureux quand t'en parles alors je te laisse m'enrouler ce tissu autour de ma paume que je serre avec violence en soufflant par le nez
mes yeux dans les tiens pendant de courtes secondes, je tourne la tête pour marmonner tout bas, des trucs incompréhensibles parce que la douleur me tord les boyaux
l'euphorie redescend toujours trop vite lorsque je me met en colère, c'est comme si dans les secondes qui suivaient les émotions âpres revenaient me donner des coups, et ça fait si mal mec

Aucun intérêt, si tu uses d'un gant...

toi et moi on sera jamais d'accord tu sais, c'est inutile de tergiverser plus, alors je me redresse pour t'observer remettre en place ce pauvre feu que j'ai mis en charpie, ça me déchire le cœur tu sais
j'ai l'impression de me noyer intérieurement dans mes propres larmes, dans mon propre sang
et puis je te tourne le dos, te laissant voir ma fine silhouette se révéler avec le vent qui ne cesse de soulever ma longue chevelure
je sais pas quoi te répondre, peut-être que tu as raison, peut-être que tu as tord, mais tu sais je suis jeune encore, j'ai pas ta sagesse j'ai pas ta philosophie à l'école j'étais pas le meilleur mais pas le pire
des choses que les gens savent faire et que moi je comprend pas, tu crois que je suis débile ? que je suis un idiot ?
ce que j'ai mal au cœur
je me souviens plus, est-ce qu'on a échangé nos prénoms toi et moi ? je crois pas, mais tu sais je révèle plus mon prénom, mais toi je t'aime bien je crois
alors je pourrais faire une exception, c'est pas très grave...si ?
et puis qui je veux être ? je sais pas, tu sais on m'a toujours dis que je crèverais bien avant tout le monde parce que je suis un putain de malade, un putain de taré
alors pour être honnête je sais pas
j'aimerais bien être aimer je crois, mais ça on le choisit pas tu vois
je pivote sur mes baskets pour te regarder, toi et ta maudite écharpe, les mains serrées l'une contre l'autre parce que la douleur elle bat dans ma paume

Je suis pas sûr tu vois. En fait j'en sais rien. T'étais un philosophe avant ? C'est compliqué de comprendre..

je trottine jusque toi et je m'assois en tailleur, te regardant droit dans tes prunelles aussi foncées que les miennes
qu'est-ce que je peux faire, quand les gens sont plus forts que moi ? je sais pas, c'est dur de réfléchir correctement quand des tas de pensées t'envahissent et qu'elles te martèlent sans cesse
parce qu'elles me disent de faire ça mais en fait ça, non ça et plutôt ça, réagis comme ça en fait comme ça mais pas comme ça ! c'est pénible, parfois, je regrette mes médicaments tu sais
fatigué, je laisse mon front tomber contre ton genoux et je patiente
tu vas me repousser ? j'espère pas, j'ai pas la foi de me relever là tu vois

Mon histoire préféré c'est celle d'Eros et Psyché, tu connais ? Si tu connais, tu racontes ? J'aime bien qu'on me raconte des histoires, ma mère elle le faisait souvent quand j'étais petit. Après elle a arrêté.

un long soupir qui s'extirpe de mes lèvres, que c'est douloureux de penser à ça,
maman elle a arrêté d'être douce quand elle a vu que j'étais pas normal, que j'étais différent
que j'étais trop violent
alors elle a laissé les autres me faire mal et ma sœur en a profité
j'espère qu'elle est morte
et que son corps s'est décomposé, qu'il s'est pourri et que les rats l'ont dévorés en ne laissant rien derrière que ses putains d'os putrides
mais là n'est pas le sujet ! mon histoire ! alors je remonte mon menton pour le déposer convenablement sur ton genoux et je te fixe, sinon tu peux me raconter autre chose ! je suis pas difficile, mais j'aime bien les contes mythologiques alors si tu pouvais m'en raconter, je crois qu'on serait quitte tous les deux ! mais si tu veux pas tant pis, j'irais à la librairie tout seul ! mais je t'avoue que j'ai envie d'entendre la voix de quelqu'un d'autre, une autre voix que la mienne qui fait écho
et puis mes yeux tournent vers la source de chaleur que j'aperçois légèrement, pas beaucoup
parce qu'elle est dans un angle mort, alors je reporte mon attention sur toi plutôt
je t'aime bien
t'es pas violent c'est agréable
alors sans rien dire, j'enroule mes bras autour de ton mollet en souriant, tu peux pas t'échapper

M'appelle Roan au fait. Et toi monsieur écharpe ?
fotiá ressent aucun danger avec scarf, donc il se met à l'aise (il comprend toujours pas vraiment ce qu'il essaie de lui dire mais osef) et il parle des contes mythologiques, il est sûr que scarf va lui en raconter un parce qu'il a l'air sympa
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Sam 7 Nov - 17:05
Les feux et leurs braises
On lui reprochait désormais d'avoir usé d'un gant, prétendant même que c'était là retirer l'intérêt même du geste. Un éclair froid lui traversa la colonne vertébrale et vient se perdre faire trembler son dos. L'intérêt était alors de supplicier ses propres mains? Mécaniquement, il venait frotter ses pauvres paluches terrifiées.

Il avait bien du mal à comprendre ce qui mijotait dans la tête du gamin. Quelles pensées fulgurantes et frivoles se croisaient en riant de leurs démences respectives, comme des serpents brumeux sans visage et aux milles dents hilares? Lui qui avait compris avoir des tentacules froids et lugubres lui polluant l'esprit depuis trop longtemps ne pouvait blâmer personne d'avoir des pensées néfastes, alors il acceptait l'altérité comme elle était et la traitait comme son égal. Pour ce qui était de savoir s'il était philosophe, la formulation de la question même le faisait rire.

"En un sens oui, j'étais philosophe comme tu l'entend. Même plus, Je le suis toujours, et suis même un mystique, mais cela ne veut dire que peu en réalité. Quiconque est assez sage pour se savoir philosophe sans croire, est philosophe. Pour ce qui est de la mystique, là est un sujet plus délicat. Chacun s'y invite comme il le souhaite, et mûrit comme il pense le devoir, ces sujets-là ne connaissent ni maître ni élève.

L'effronterie du gamin le surprenait encore. Lui qui ne s'était pas préparé à voir son espace personnel violé, parvenait néanmoins à rester de marbre. Le coude droit prenant toujours la masse de son torse pour l'appuyer sur son genou, il ne bougeait pas d'un pouce alors qu'on privait sa jambe gauche de toute capacité motrice. Incertain de s'il devait poser une main rassurante sur quelque épaule ou crâne, il préférait la ranger dans une poche. Peut-être le regretterait-il, mais pas aujourd'hui.

Lui qui avait consommé des mythes grecs à la chaîne se rappelait plus ou moins de celui dont on lui réclamait le conte, était en confiance sur ses capacités de barde. La question quand à son vrai nom l'inquiétait plus déjà. Devait-il vraiment le donner? La question l'obsédait bien trop, et le silence se faisait pesant, les crépitements des braises ne sachant pas le combler. Ce qui le convainc au final, c'est qu'il n'avait pas affaire à quelqu'un que tout un chacun considérerait "normal", et dans sa différence se terrait une pureté contre toute méchanceté naturellement sociétaire. Et puis, il était impensable que le marmot ait l'idée de fouiller la mairie ou ses décombres pour y dénicher un exemplaire du casier judiciaire du libraire.

"Je m'appelle Tavish, et les gens d'ici préfère me nommer Scarf. Pour ce qui est de ton histoire...

Le désormais démasqué Tavish se raclait la gorge et organisait dans sa tête les mots qu'il devait déblatérer. Faisant l'effort de ne pas rendre son ton monotone, il racontait alors.

"Alors de ce que je m'en rappelle, Psyché et ses sœurs étaient les plus belles mortelles que le monde ait jamais vu, et Psyché même était le pinacle de l'élégance, son charme encore inégalé. Par malheur, toute ses sœurs parvinrent à se marier, mais aucun homme n'osait proposer de prendre sa main auprès de son père. Ce dernier, inquiété, partit consulter l'oracle de Delphes pour lui demander à qui il pourra bien marier sa plus belle fille. Le sage lui apprend qu'il doit abandonner sa fille sur le plus haut plateau d'une montagne immense, et laisser la créature la plus hideuse qui ait jamais exister la marier. Cependant, alors que le père revenait dépité vers les siens, la déesse Aphrodite fut prise de jalousie en voyant des mortels adorer autre grâce que la sienne. Elle demanda à son fils Éros de la faire s'éprendre de l'humain le plus laid qu'il puisse trouver. Le destin de la pauvre dame était alors scellé pour sûr, mais le destin lui fut favorable. Alors qu'Éros s'en allait planter une flèche d'amour véritable dans son cœur, il se blessa lui-même par mégarde et atteint sa cible, devenant lui même amoureux de madame. Le père cependant, devait respecter la prophétie, et donc emmenait sa fille pour que le monstre vienne la prendre sur le plus haut plateau d'une montagne imposante. La alors vint le zéphyr, qui l'emporta hors de la portée des griffes de la bête pour l'amener à un palace somptueux. La alors elle festoie, et prise de fatigue s'en va dormir. Dans la nuit cependant, vint la rejoindre Éros, et le dieu lui promit de la marier si elle acceptait de ne jamais chercher à voir son visage. Heureuse du contrat, elle fut visitée par son mari tous les soirs, et quittée alors que le soleil dardait de ses rayons le monde infini. Un jour cependant, alors que sa famille lui manquait, Psyché demande à voir ses sœurs car on la croyait morte. Éros se plie à ses demandes, et le zéphyr apporta alors ses sœurs à la mariée. Les sœurs, jalouses du palace dans lequel vivait Psyché, lui déclarèrent qu'elle avait en fait marié le monstre, et qu'il attendait d'elle un enfant immonde avant de pouvoir la tuer. Craignant pour sa vie, elle prit une nuit un couteau et une lampe, et vint alors briser les règles de son mariage pour venir dévisager son amant. Contemplant le divin être, elle fit couler de l'huile sur l'épaule de l'endormi, qui la vit couteau à la main, la croyant prête à le tuer. Le cœur brisé, il tenta de s'enfuir, et en tentant de s'accrocher à ses ailes, Psyché tomba. Elle tenta alors de se donner la mort, ayant perdu l'amour de sa vie. Le dieu Pan la sauva cependant, et lui dit de conseilla le cœur de son mari. Ce dernier, affaibli par sa blessure, revint vers sa mère jalouse et lui raconta toute l'histoire. Folle de rage, elle commanda aux mortels de lui rapporter la beauté contre sept baisers. L'ayant donc trouvée, elle accable la mortelle de moults travaux jugés impossibles, mais les éléments vinrent toujours aider l'innocente. La dernière tâche cependant était particulière, puisqu'elle devait aller dérober chez Perséphone, alors épouse d'Hadès, un fragment de sa beauté. Sachant que personne ne revient des enfers, elle est prête à abandonner pour se donner la mort, mais la tour de laquelle elle comptait se jeter prit vit et lui raconta comment elle devait accomplir la funèbre mission. Elle suit donc les conseils qu'on lui donne, et s'en va demander à Perséphone elle-même un fragment de sa beauté, et la reine lui tend alors une boîte. Curieuse, Psyché ouvre la dite boîte, et alors en sort un mal qui la plonge dans un sommeil éternel. Éros cependant, trouve un jour sa promise et la crut morte. Alors il l'emmena devant Zeus son grand-père, et lui demande de faire de Psyché une déesse pour la marier. Zeus invoque alors un banquet et appelle les autres dieux, puis fait boire de l'ambroisie, qui tire Psyché de son sommeil et lui donne le don d'immortalité. Là se trouve la fin du mythe, et je dois admettre que je l'apprécie peu."

Incertain de s'il était bien pertinent de donner son avis d'adulte ayant perdu toute fantaisie, il se lançait tout de même.

"Pas de héros véritable, racontant que l'amour est plus fort que tout... Le conte n'est pas le plus intéressant hélas. Je ne crois cependant plus en l'amour, peut-être ma vision est-elle obscurcie par mon amertume. Peut-être y croit-tu encore et admire la beauté de telles histoires, j'ai essayé et failli.
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Dim 8 Nov - 19:55
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ma joue qui s'écrase contre ta chair, je bouge pas et je t'écoute attentivement
je serre mes bras fébriles autour de toi dès que l'histoire prend un tournent un peu trop violent, un peu trop abrupte et mes yeux se lèvent sur toi, qui parle et qui détaille les passages de l'histoire
avec une telle minutie ! ça me surprend, parce que je me suis renseigné tu sais tavish, mais les histoires elles changent mais toi je veux bien croire que toi tu dis la vérité, l'unique !
alors je frotte ma peau contre ton pantalon tout rugueux et finalement ma tête se lève, mais je lâche pas ta jambe pour autant, rêve pas, tu partiras pas comme ça !

Quelle jolie histoire ! Mais pauvre Psyché quand même, tant d'épreuves... Mais au moins elle a retrouvé Eros !  Moi aussi j'aimerais bien être immortel. Mais je sais que les gens trouvent ça ennuyeux... Peut-être que ça l'est, quand tu as déjà tout fait....

c'est facile tu sais tavish, de vouloir être immortel parce que quand tu t'accroches à personne, que tes sentiments sont un bourbier immense, y a pas de problème de savoir si tu vas aimer pour toujours, si les gens vont eux aussi t'aimer
y a rien, y a que la solitude qui te ronge et toi qui essaie de la combler avec l'amour d'autrui
mais les autres ils s'en fichent alors t'essaies de survivre
moi c'est ce que je fais, j'essaie de m'accrocher mais on me repousse toujours, toujours avec violence et fracas ! et après les gens viennent me hurler dessus que je suis toxique et malade, mais c'est pas ma faute si on me force à être pareil, c'est eux le problème pas moi
puis dans un élan de bonté, je me décide à te libérer... enfin, j'en avais envie, mais finalement je resserre mon étreinte les sourcils froncés et je m'accroche, le front contre ta rotule

Pourquoi ça ? Moi j'y croirais toujours ! Et un jour quelqu'un sera fou amoureux de moi.

un sourire mièvre aux lèvres, je me laisse basculer en arrière pour tomber sur le sol et admirer le ciel bleu au dessus de nos têtes
pourquoi t'y crois plus tavish ? tu fais partie de ces gens qui abandonnent parce que la vie est trop dure avec eux ? tu me fais pitié là, alors je me dresse avec mes coudes et à l'aide de mon pied je bouscule ton pied, une petite moue sur le visage
ce que t'es barbant ! je te regarde, réfléchissant un peu à quoi te dire
parce que je t'avoue là, je sèche un peu...
et puis une idée éclaire qui se fraye un chemin dans ma tête

Il est de quelle origine ton prénom ? C'est bizarre Tavish ! Moi je suis britannique, mais là j'ai pas trop l'accent parce que je fais un effort, mais si j'ai pas envie tu vas pas comprendre c'que j'raconte !

le menton relevé, l'air fier, j'te regarde tavish ! parce que personne entend jamais mon accent british tu vois mais si tu veux j'peux faire un effort et te le montrer ! mais j'te promet pas que tu comprennes tout ce que je raconte !
si t'aimes pas j'arrête, mais si ça te dérange pas moi je le garde ! il me manque un peu tu vois..
j'ai toujours vécu à arcadia bay, mais ma maman me racontait sa jeunesse avec mon père à Londres
et un jour elle a arrêté, alors que c'était marrant
ta façon de raconter elle me rappelle ma maman, et j'aime ça
mais en même temps ça rend mon cœur mou et triste
et ça me donne envie de t'ignorer comme elle l'a fait
et tu vois shaun il comprend pas, c'est pas parce que ce jour là ils sont venus qu'ils s'intéressent à moi

ils ont arrêté d'éprouver de l'intérêt quand je suis devenu un trop lourd fardeau
un bout de chou trop toxique et trop problématique
j'ai essayé de pardonner, de me dire c'est pas grave roan ! ils t'aiment quand même !
mais j'ai vite compris que c'était pas vrai quand ma putain de sœur s'en ait prise à moi devant eux
et qu'ils ont rien fait pour l'arrêter
je me sens un peu, morose d'un coup, alors je me laisse retomber sur le dos en inspirant doucement
pour me calmer
je suis fatigué

T'as de la famille toi Tavish ? Moi j'avais des parents, mais ils ont arrêté de m'aimer et une sœur qui me tapait devant eux. J'espère qu'elle est morte, elle méritait pas qu'on soit aussi gentil avec elle.

les poings qui se contractent, la maxille qui se serre, les rangées de dents qui claquent les unes sur les autres, putain je t'en parle et j'ai envie de la retrouver pour l'affronter
tu sais j'ai jamais eu le courage de dire quoi que ce soit, je voulais juste entendre encore les contes de ma mère
fotiá il passe du coq à l'âne on va pas se mentir et il écoute attentivement le conte de scarf, il aime bcp !!! du coup il lui pose pleins d'autres questions -sur sa vie et il parle de la sienne, un peu triste
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Lun 9 Nov - 17:41
Les feux et leurs braises
Alors même que son pied élaborait certainement quelque plan ingénieux pour échapper au blocus imposé par un petit être ventousé à la jambe qui l'accompagnait, Tavish était frappé par l'enthousiasme du marmot. Face à n'importe quel autre enfant spirituel, quand bien même il fut presque adulte en âge comme son interlocuteur, il aurait garé pour lui ses remarques pleines de vérités dures et acérés, véritables lames cristallines blessant pour que l'on sache mieux se soigner. Cependant, il était des gens qu'il appréciait plus que d'autres parce que son cœur savait parler à sa raison et lui mentir, et ceux-là il voulait aider à tout prix dans leurs évolutions personnelles. Peut-être renvoyait-il quelque acide dans son verbe parce qu'on lui en avait malheureusement transmis: il avait encore constaté qu'il avait trop vécu pour rêver de l'avenir, et ce fait seulement l'hantait, polluait son esprit de négativité et d'une rage n'ayant aucune direction. Il faut également préciser qu'entendre d'un autre que son prénom est "bizarre" est particulièrement inconfortable.

"Pour que quelqu'un t'aime au delà de tout autre objet, ne suffirait-il pas que tu t'aimes toi-même? Prends donc soin de ton esprit, et par pitié de ton corps, surtout tes mains. Tu ne sauras que t'aimer à ta juste valeur quand tu seras dans un état pur de tout vice, et la alors tu comprendras bien mieux tes désirs. L'amour de l'autre ne te manque que si tu veux transmettre ce que tu es aux générations futures, mais encore faut-il que tu te comprennes réellement avant de le réaliser.

Soupirant, incertain de s'il serait compris puisqu'il avait oublié de défragmenter en mots simples sa pensée, il continuait en des termes à peu près intelligibles:

"Et mon prénom est d'origine écossaise, et sache que s'il faut se battre pour comparer des accents incompréhensibles, j'ai grandi avec d'autre immigrés écossais de première génération; j'ai appris aussi à parler comme eux. S'il est un jeu auquel il ne faut pas jouer avec moi, c'est bien celui-ci. Nous ne prenons pas le temps de lever nos petits doigts entre chaque mot déformés, nous, wee spindly pal.

Puérilement fier d'avoir fait ressortir un fragment de ses origines ancestrales, il souriait faiblement sous sa damnée écharpe, le rictus caché aux yeux de tout un chacun. Devoir aborder sa famille cependant, lui ôtait rapidement toute joie du visage. L'angoisse le prenait également. Comment pouvait-il faire comprendre que sa famille lui ai tourné le dos sans évoquer son incarcération. Une lourde goutte de sueur venait sous perdre sous son foulard. Préférant rester dans l'abstrait pas confort, il déclarait:

"Vois-tu, nous sommes tout deux des Oedipe, mais j'ai su me calmer avant le drame. Notre paternel a refusé de se sacrifier pour nous transmettre son savoir, alors nous sommes des êtres bâtards. Informes, incomplets, mais j'ai su trouver dans les livres de quoi me faire entier et abandonner mon père, toi pas encore je le craint. Alors, quand vint le jour où je devais le faire disparaître pour prendre sa place, je lui ai tourné le dos pour le laisser pourrir. Je n'ai jamais eu de bonnes relations avec mon frère, mais nous n'étions pas ennemis pour autant, alors je ne peux rien dire à ce sujet. Cependant, il est quelque chose que je peux t'apprendre qui te ravira. Ton père comme le mien ont décidés de désobéir à l'ordre naturel, et ont été frappés de peur quand il leur fallut accepter la mort spirituelle de tout parent, faisant de nous comme je l'ai dit des être lacunaires et brisés. Mais crois-tu qu'ils s'en sont tirés indemnes? Bien sûr que non. Eux sont des êtres maintenant trop vivants, trop complets, et l'âge est pour l'âme comme une sphère qui se rétrécit avec le temps. Toute l'énergie qu'ils ont générée pour nous puis gardée s'écrase, reste en eux et s'empoisonne de par sa nature même, car elle n'a pas été transmise. Peut importe combien il pense être heureux, son esprit saigne et se tord de douleur, ça au moins je le sais.

Il préférait garder sa symbolique comprise de la mère pour lui-même, peut-être avait-il un interlocuteur trop jeune, ou était-il trop prude pour en parler. Alors il relançait une question dont la gravité dépassait peut-être la sphère de la vie privée.

"Toi qui connais la philosophie grecque doit bien te rappeler de ce qu'a fait Œdipe quand l'oracle lui annonça la prophétie. Je pense être devenu le tien malgré moi, alors donnes moi la suite de l'histoire, je t'en prie. Toi qui sait que tu dois maintenant tuer ton père pour respecter l'ordre naturel des choses, préfères-tu l'oublier en le remplacer? Veux-tu prendre une vie ailleurs ou en donner une autre à toi-même, pour rétablir l'équilibre?
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Sam 12 Déc - 22:19
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les omoplates qui creusent le sol lorsque mes bras se relèvent, je te jette un coup d’œil Tavish
c'est dur de suivre ce que tu racontes, les mots que tu choisis, les tournures de phrase et ton intonation
alors je renifle et j'écoute, je me concentre tellement que les plis de mon front marquent et mes yeux se tournent vers toi, qui te cache sous cette drôle d'écharpe que j'ai envie de jeter au feu
je ne pense pas que tu aies raison, je n'ai pas besoin de m'aimer pour qu'on m'aime !
ce sont les gens trop effrayés par l'amour des autres qui disent ces choses là, j'en suis sûr
toi t'as peur de t'attacher Tavish, c'est ça ? c'est quoi le problème ? avoir des sentiments ne va pas te tuer !
mais je comprend, parfois, c'est dur d'aimer
je le sais tu vois

... Je suis pas sûr. Mais on va dire que je vais réfléchir à ce que tu racontes, ok ? Parce que tu parles beaucoup, Tavish. Je t'avoue que c'est mieux quand les autres t'aiment c'est plus simple, tu trouves pas ? S'aimer c'est difficile et ça fatigue, alors que recevoir l'amour des autres c'est facile. Enfin, c'est facile quand ils veulent bien te rendre ce que tu donnes ! Et c'est pas toujours le cas.

et mon accent britannique qui s'expose lorsque je dis ton nom -ça me fait sourire, parce que c'est toujours marrant de parler avec un accent aussi cinglant et aussi prononcé
mais je sais que toi, tu vas le comprendre parce que t'as un accent aussi vaseux que le mien !
et je rigole en t'entendant prononcer ces mots un peu bizarre que je t'avoue, j'ai pas compris !
mais c'est marrant ! alors je me redresse à l'aide de mes coudes et je te regarde, un large sourire aux lèvres
je t'aime bien Tavish, je crois, je suis pas sûr en réalité, je t'avoue que ton duvet autour du cou me gêne
j'ai envie de te l'arracher et de le jeter aux braises, qu'il devienne poussière et qu'on en entende plus jamais parler !
mais là

là tu parles trop, et si mes sourcils se froncent encore, je te regarde en serrant les poings sur le sol
pour le moment, je crois te suivre, mais je suis pas sûr d'où tu veux en venir Tavish
tu veux que j'oublie mon père et que je passe à autre chose ? mais attend, tu nous compares à Oedipe ? le type qui était amoureux de sa mère ?
je grimace un peu, parce que t'abuses Tavish ! je voulais pas ma mère pour moi seulement, je comptais pas foutre le feu à mon père pendant sa sieste, loin de là
alors je me rapproche de toi et le menton qui se repose sur ton genoux, les yeux qui se plissent
je réfléchis aux mots que je vais employer, moi aussi je veux avoir l'air intelligent comme toi

C'est pas aisé d'essayer d'oublier ce qu'il a fait. C'était un connard, toi t'as eu du temps pour l'oublier ! T'as quoi, 35 ans c'est ça ? Donc c'est facile de parler. En plus t'utilises vraiment des mots compliqués, je suis pas un philosophe comme toi. Le mot le plus dur que je connaisse c'est rémumération. Rénumération.... Enfin, tu vois quoi ! C'est dur ! Je n'ai qu'à faire comme s'il n'avait jamais existé alors, c'est ça ?  Et puis, maintenant t'es là. Regarde, je remplace mon père par toi. T'es pas mon père, mais tu peux être comme ...T'as qu'à être mon coach de philosophie ? Je peux pas te payer parce que j'ai rien, mais moi aussi je veux parler comme toi et dire des vérités aux gens. Ils seront bluffés ! Et puis on s'est un peu confié toi et moi, alors on est vraiment proche hein.

un large sourire qui laisse apparaître mes dents, je te regarde l'air guilleret -peut-être trop, mais je suis drôlement content ! les os du menton qui s'enfoncent dans ton genoux tellement je gigote, ça doit faire un peu mal, pardon Tavish !
puis je me redresse pour remonter mes manches et te laisser profiter de la vue
de ces cicatrices épaisses, fines, courtes ou longues qui martèlent ma pauvre peau si pâle ! tu trouves ça gênant ?
non ! toi je suis sûr que t'es un vrai dur, c'est pas des traces sur un bras qui vont te déranger hein ?
un grand sourire aux lèvres,

Cette cicatrice, c'était avant la tempête ! Je me suis ouvert parce qu'un mec voulait pas me croire que je pouvais le faire ! Maintenant on est copain je crois, moi en tout cas je l'aime bien ! Celle-là c'est parce qu'un garçon m'a repoussé, je t'avoue que j'ai d'abord pensé à le frapper lui, mais je me suis dis non c'est pas bien... Donc voilà, j'ai pleins d'histoires si tu veux. Je peux moi aussi en conter des tas !

la poitrine qui se gonfle et le menton en l'air, tout fier ! moi aussi je peux être comme, attend, un bard c'est ça ? non, eux ils chantent ? je sais plus, mais je peux raconter de bonnes histoires ! maintenant on est comme des amis, comme des proches, tu m'as beaucoup parlé Tavish
et ça me fait plaisir, ça fait chauffer mon cœur et c'est agréable
fotiá écoute Tavish mais je t'avoue qu'il a toujours du mal à suivre !! mais il essaie de comprendre et il propose à Tavish d'être un substitut parental, un genre de coach paternel :clown:
puis il lui parle de ces cicatrices sur les bras parce que Fo' est naïf et qu'il fait déjà confiance à Tavish
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Lun 14 Déc - 11:23
Les feux et leurs braises
Il était bien normal que ses leçons sonnent creux aux oreilles des plus jeunes, son savoir était peut-être trop ésotérique pour être expliqué rationnellement à tout un chacun. Alors il hochait la tête avec un air satisfait, Fotiá comprenait au moins l'importance de l'équilibre entre le donné et le reçu. Cette base de la raison, cette brique de fondation, pouvait supporter à l'avenir un palace de sagesse. Son genou se faisait encore maltraiter, mais ce n'était pas tant insupportable puisqu'il avait affaire à un esprit volatil. La situation entière en réalité, ressemblait à un échange onirique entre deux figures vagues, Tavish était certes donc dans sa zone de confort et pouvait tout supporter en somme.  

Au final, il avait donc la réponse à sa question, quand bien même elle fut mal comprise. Mais ce n'était certes pas celle qu'il attendait. Si l'écharpe parvenait à cacher une grimace décontenancée, le haut de son visage trahissait le choc accablant qu'il subissait. Lui, père? Lui-même qui avait pertinemment compris qu'il serait parfaitement incapable d'élever un enfant sainement? Mais pouvait-il seulement dire non, alors qu'un visage innocent de tout vice s'asseyait sur son genou comme pour lui voler? Il ramenait vite ses mains pour les faire s'embrasser, et cacher qu'elles tremblaient. La voix perdant quelques degrés de certitude, Scarf commentait seulement.

"Prends-moi donc pour ton père si c'est ton souhait, mais ne crois pas que je serai bon dans ce rôle-là. Pour ce qui est de la philosophie, on préfère parler de maître et d'élèves, et sois rassuré: je ne suis pas un alchimiste. Ma sagesse n'est pas secrète, et n'a pas à être achetée, je l'enseigne à qui veut l'entendre avec humilité."

Peut-être était-ce la son destin, de devoir transmettre tout ce qu'il est à un étranger à sa dynastie. Cela n'était pas tant impossible, puisqu'il en avait été exclu de toute manière. La réalisation limpide lui faisait suer quelque perles d'angoisse, mais il pouvait au moins blâmer le feu pour ça. Si c'était alors son devoir selon les rouages du temps, il devait peut-être s'y faire le plus tôt possible. Peu importait en somme combien ses dires étaient incompréhensibles à ce jour: ils trouveraient nécessairement un sens plus tard.

"Puisque ton but est de dire des vérités aux gens, attends-toi alors à être malheureux en société. Tous les petits d'âme préfèrent les mensonges, c'est plus confortable de vivre ainsi. Mais ne les méprise jamais, car notre vérité n'est pas absolue, et il nous faut accepter que nous pouvons être trompés par les apparences aussi. On ne peut être certain que d'une, et une seule vérité: l'Ordre des choses est une volonté supérieure à la notre, alors il nous faut accepter ce que le sort nous fait subir. Si les menteurs n'aiment pas ton honnêteté et t'insultent, c'est seulement naturel et mécanique, alors ne leur en veut pas et ne les insulte pas en retour: traites-les de menteurs et passe ton chemin avec dignité."

S'il avait déjà amorcé un sujet lourd et important, celui des scarifications l'était autrement plus. Tavish prenait la pleine ampleur de la tâche qu'on lui avait assigné malgré lui, il y avait bien du travail à faire en réalité. À voir ces horreurs déchirer l'harmonie de la chair pour la souiller, il tremblait en se rappelant les siennes. Presque terrifié, il venait gratter par réflexe sa propre blessure au cou, comme pour s'assurer qu'elle était bien cachée sous son écharpe. Il retrouvait un peu de sa prestance et se redressait aussi, pour que son ton prenne une descente grave et professorale.

"Les cicatrices et autres marques ne sont pas, ne sont jamais des trophées. N'en sois pas fier, cache les. Leurs histoires peuvent être contées, mais pas joyeusement. Comprends-bien que faire souffrir les autres, c'est mal, très mal, mais s'infliger de la douleur à soi-même pour les protéger est encore pire. Personne ne pourra t'aimer plus que toi-même, alors quand le choix t'es laissé: frappe l'autre. Que ce soit physiquement, avec des mots ou même sans actions. Puis, quand tu dois te scarifier, n'en sois ni fier ni déçu: accepte que tu l'ai fait, et tente de ne plus le faire."

La familiarité directe était peut-être trop soudaine pour une rencontre née il y a quelques minutes, mais aussi pouvait être nécessaire pour faire de l'enfant perdu un être grandiose.

"Crois-moi, j'ai moi aussi des cicatrices. Mais je dois les cacher. Ce que je dis peut être abscons pour l'instant, c'est peu grave. Un jour, quand tu seras prêt, nous pourrons parler de ce sujet, mais faut-il déjà que tu comprennes son importance."

Il se rasseyait, et venait encore triturer son foulard pour s'assurer qu'il n'allait pas s'enfuir en suivant un mauvais coup de vent. C'était presque déjà avouer où il portait ses blessures, mais de toute manière Scarf avait ouvert une boîte de Pandore en admettant en avoir. Il se surprenait même à retoucher instinctivement l'écharpe après avoir descendu sa main, malgré lui. Voilà que son corps le trahissait!
Mon quarante-deuxième texte sur ce fofo :
Codage par Libella sur Graphiorum je laisse la pub parce que c'est des gentils gens.
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Dim 24 Jan - 17:42
the world's got us beat
the world's got us beat but this game's over, we won't accept to fail
the world is fill of happiness that I have never known


droit comme un piquet je te fixe, mes yeux livides dans les tiens pas tellement plus vifs, on va pas se mentir Tavish, j'suis pas un menteur moi j'aime savoir la vérité j'aime la dire j'aime l'entendre même si ça fait mal et que ça me fait trembler, c'est mieux que mentir
parce qu'on ment jamais pour le bien de l'autre c'est faux ! c'est encore pire après tu sais
tu te sens mal et t'as l'impression que le monde entier n'a toujours été qu'un mensonge dans lequel tu baignes et auquel tu t'es accoutumé
moi j'aime pas j'en veux pas je veux que tu sois honnête et tant pis si tu fais pas un bon père si tu ne veux pas l'être on peut être autre chose toi et moi

des amis ou comme tu l'as dis
un maître et un élève
tu m'apprends la philosophie et moi je t'apprends d'autres trucs !
enfin je vais pas te mentir, je connais pas trop de trucs, je suis carrément à la ramasse en fait, à l'école j'étais pas si bon et je crois même que j'avais du retard !
et finalement je tourne la tête en touchant mes bras machinalement, comment ça ne pas relever ce que disent les menteurs ? mes sourcils se froncent et je te regarde Tavish, les dents qui claquent puis qui se serrent
il faudrait laisser les gens se mentir à eux-mêmes ? les laisser faire impunément ? je comprend pas très bien, mais tu dois avoir raison

Ah..Euh... Bah... Je ferais des efforts alors, peut-être que si les gens se mentent à eux-même c'est pour une bonne raison...

des mots qui sonnent creux qui tintent faux auxquels je crois pas et même toi tu dois te douter que j'y crois pas
mais tant pis, j'affuble la fin de ma phrase d'un grand sourire qui semble tout aussi faux et puis je tique sur ce que tu racontes
j'hausse les sourcils les mains dans le dos, face à toi Tavish
parfois j'envie les garçons qui sont grands et super forts qui peuvent te soulever d'une main
moi je dois penser malin je dois songer à chaque chose lorsque je dois me battre parce que je suis trop petit trop fin trop fragile
et ça m'emmerde je veux être balèze je veux soulever des montagnes !
je te coupe parfois entre tes mots lorsque tu évoques mes cicatrices que je devrais les cacher je râle et j'aspire bruyamment et finalement je me penche en avant, mon nez presque contre le sien les yeux plaqués dans les tiens

Pourquoi je devrais cacher des souvenirs de mon corps qui sont là ? Qu'est ce qu'il y a de si mal là-dedans ? Me priver de porter ce que j'ai envie parce que mon corps est marqué ? Je comprend pas Tavish. C'est arrivé c'est comme ça, je sais que je devrais plus recommencer mais je n'ai pas à avoir honte de ce que j'ai fait.

les cils qui viennent se poster devant mes prunelles noires, je cherche à comprendre pourquoi on doit les cacher et puis toi qui admet en avoir aussi
t'es comme un livre ouvert Tavish tu l'ouvres trop
et machinalement je suis le mouvement de ta main sur ton écharpe, un fin sourire aux lèvres, je me dresse de toute ma longueur, l'échine tendue, les disques et les lombaires droites

ma main qui glisse sur la tienne et qui attrape le tissu entre mes ongles
un tissu désagréable au toucher comment tu peux avoir ça au contact de ta peau de ton visage Tavish
faut le laisser respirer là

Pourquoi t'enlèves pas ton foulard, Tavish ?

les doigts qui restent en place et je te regarde toi, pas ton maudit foulard, je m'en fou je veux juste voir ce que tu caches pourquoi c'est si mal tout ça
je suis sûr que t'as une histoire pas reluisante à me raconter sur tes cicatrices sur pourquoi tu agis comme si le monde t'épiait comme si c'était la fin
les dents qui se serrent mais toujours le même sourire aux lèvres et quand je m'apprête à tirer finalement je laisse tomber, j'attrape ta main pour entrelacer mes doigts aux tiens, voir l'épaisseur de tes doigts et la finesse des miens
on est bien différent toi et moi

C'est pas digne d'un paternel de dire des choses pareilles en tout cas. Ou d'un maître à son élève, enfin je pense. Tu devrais me dire des trucs plus gentils, genre oh c'est pas grave tant que tu recommence plus ! Mais il ne faut pas avoir honte de les cacher !

une voix mielleuse qui s'arrache de mon gosier une voix agaçante et finalement je m'arrête, je retire ma main de la tienne et je peste tout bas -des vulgarités que que je crache et qui cogne dans l'air et puis je m'assoie contre ta jambe à même le sol, à frotter mes semelles contre le sol poussiéreux
fotiá cherche clairement la merde à Tavish pardon ejfergjrj et il va lui demander pq c'est si mal que ça de montrer ses cicatrices il voit pas le mal du tout et il reproche à tavish de pas être assez gentil (ils se connaissent depuis moins d'une heure)
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Mar 26 Jan - 19:58

Les feux et leurs braises.
"Est-il fou, est-il sain? Qui donc est assez peu du premier et trop de l'autre pour trancher au nom des autres?"
Quelque part, les conventions sociales commençaient à lui manquer. Lui qui s'était réjoui d'avoir affaire à un être ayant dépassé, peut-être inconsciemment, les manières superflues du monde de la communication, se trouvait en réalité décontenancé. C'était plus que de l'anti-social dans la posture et le comportement qui le gênait, alors il tentait de comprendre, et enfin mettait le doigt sur le problème premier.

Il avait l'impression de parler à quelqu'un de transparent, qui n'avait aucun secret à cacher tant il les portait à égalité avec les autres aspects de son esprit, formant un amalgame de faits entremêlés avec confusion. Scarf parlait à quelqu'un qui s'ouvrait entièrement, mais gardait ses réserves comme s'il rencontrait n'importe qui. Alors se présentait devant lui un dilemme: devait-il raconter son histoire, celle de ses propres cicatrices, celle qu'il avait juré d'enterrer pour renaître, muer et devenir un être nouveau.

Il fut de toute manière tiré de son palais interne alors qu'il tentait de trouver une réponse satisfaisante à la question, notamment parce qu'on venait d'attraper sa précieuse écharpe. Ne tenant pas de fixer l'enfant dans les yeux, il préférait regarder sa main. Oserait-elle tirer, ses petits doigts allaient-ils seulement prendre leur courage à deux phalanges et arracher ce masque grotesque? Hélas non, ils retournaient à leur maîtresse, et elle-même venait emprisonner la main du libraire. Alors il tenait quelque chose de fragile, d'instable, d'imprévisible, mais ses marques d'infâmie restaient dissimulés sous l'épais tissu. Cette main là, il avait déjà accepté de devoir l'avertir de tous les dangers dormants qui habitaient les crânes des autres humains.

"Mon écharpe cache ce que j'ai a cacher, et ne cache pas ce que je veux bien montrer. Rien de plus, et pas moins. Mes cicatrices, et leur nature surtout, en disent très long sur mon passé, et mon visage trahit mes émotions. Alors je les cache, j'annonce au monde que tous ces détails sont ma propriété, et que ja les partagerai en temps voulu. Nous ne portons pas les mêmes marques, toi et moi, je peux te l'assurer. Je ne te souhaite d'ailleurs pas d'accumuler celle-là, quitte à les choisir."

Et tant pis s'il serait un mauvais père, s'il serait trop sec, trop indélicat. Il n'avait pas envie d'être trop doux, à arrondir les angles pour ne pas brusquer, à omettre par bienveillance. Il avait sa vérité à partager, et peu importait la forme qu'elle pouvait bien prendre en sortant de sa bouche.

"La gentillesse dans les mots est seulement un outil qui sert à faire passer agréablement l'idée. Ce n'est simplement pas dans mes manières, pardon. Je te dirai ce que je pense comme je ressens devoir le dire, et c'est à toi de trouver ton bonheur ou non dans mes mots."

Encore trop incertain de s'il devait lui poser une main sur l'épaule pour le calmer, il préférait lui faire tenir son genou, jetant quelques brindilles de l'autre dans le feu, pour le nourrir un peu. Le sujet des cicatrices lui tenait particulièrement à cœur, alors il restait dessus.

"Ne cache pas les tienne si tu veux, mais pour l'amour du ciel n'en fait pas une fierté, ni même une fatalité. C'est commun, ces derniers temps, de voir la jeunesse penser que l'esprit est suprême et que le corps est un vaisseau sans valeur, qu'on peut malmener ou laisser à l'abandon. C'est un choix inconscient, de facilité, et qui omet grandement l'influence des sens, incoercible, sur la raison. Arrête de torturer ton corps, et surtout fais attention à ce que n'arrivent plus les incidents, tu verras déjà le monde autrement. Puis, plus tard peut-être, tu te verras toi-même sous un nouveau jour."

Quelque part, il pouvait presque se voir lui-même, quand la jeunesse l'habitait encore, dans l'esprit inconscient du gamin. "C'est arrivé, voyons si ça arrive encore". L'âge lui avait fait comprendre que la raison voulait qu'il faille de manière saine s'assurer que les erreurs ne se reproduisent plus. Mais là encore, ce devait être une question de vieillesse, sûrement.

"Tu peux te permettre d'exposer tes coupures, de sourire si tu veux pour l'instant, mais c'est seulement parce que tu ne comprends même pas ce qu'elles représentent. Réalises-tu au moins que se les infliger n'est pas un comportement jugé "normal" en société, et qu'importe notre avis sur la question?"

Tavish savait bien qu'il avait plus de chance d'être mal compris que limpide, mais il n'avait qu'à blâmer sa nature même. Il avait toujours parlé ainsi, à lui-même et dans le calme de son esprit. Au moins, il était convaincu que sa bienveillance parlait plus que les mots ici, et qu'elle pouvait suffire par répétition à calmer un esprit aussi trouble, pour qu'il puisse mieux le comprendre.
Soixante-neuvième texte \o/: Jean-papa dis à demi-mot qu'il enlève pas son foulard parce qu'il y a ses cicatrices dessous :clown: Et le dé à choisi qu'il ose pas headpat fofo.
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Les feux et leurs braises FT. Fotià [10/2020]
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