AccueilMembresGroupesDernières imagesTimelineCarteConnexionS'enregistrerFAQRechercherCalendrier
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Petit chat d'école • Midas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Partagez
Invité
Invité
Invité
avatar
Lun 18 Jan - 11:56
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Oh présence inhabituelle ici.
Aujourd’hui, petit chat a mis les pieds à l’école.

Mais selon elle, l’école est un bien grand mot, ce ne sont que des tables rafistolées mises ici avec quelques chaises, d’autres enfants parfois plus jeunes parfois plus âgés dont elle n’a que faire. Devant eux, l’adulte barbant essaye tant bien que mal de leur faire ingurgiter quelques notions scolaires dont elle se fiche totalement. Ce qu’elle aurait aimé, à la place de s’ennuyer ici-bas, aller voir les inventeurs dans leurs cases ou les explorateurs au-dehors, retrouver les copains de Blackwell - là-bas, ce n’était pas aussi pompeux - ou rejoindre le QG des enfants pour y inventer de nouveaux pièges. Mais son père l’a aujourd’hui forcée, encore plane au-dessus de sa tête l’excuse parfaite : elle a tabassé le Père Noël un mois plus tôt, il va le lui rappeler tous les jours de l’année qui vient.

Mais ce qu’elle aurait aimé.
Faire autre chose de ses journées.

Comme d’habitude dès qu’elle met ici les pieds, c’est vers le fond qu’elle s’est dirigée et immédiatement après les premiers mots du professeur, elle a décroché. Là voilà donc avec son ardoise à ses côtés, occupée à griffonner quelques petits lapins dans les marges de son cahier. Elle ignore ce que raconte l’instituteur, il pourrait tout aussi bien parler de mathématiques, de géographie ou d’histoire qu’elle ne l’écouterait pas plus. Dans son esprit, l’école est inutile, une perte de temps dont elle se fiche. Elle, plus tard, elle veut dessiner et animer, à quoi lui servirait donc de savoir toutes ces petites choses que l’on essaye ici de lui inculquer ?

Et ils sont jolis ses petits lapins dessinés, l’un d’eux tend une carotte à un autre, il ne manquerait que les couleurs pour les rendre parfaits mais malheureusement elle n’y a ici pas accès. Oh moins, ce n’était pas si pompeux chez les Chevaliers. Parfois elle se dit qu’elle pourrait essayer de convaincre son père d’y aller mais il semble fermé et résigné sur ce sujet.

Alors tant pis.
En attendant, elle dessine ici.

Et la voilà qui finalement redresse les yeux, car les pages de son cahier se sont assombries d’une ombre inquiétante - il paraît encore que certaines fauchent et tuent. Mais cette ombre là n’est pas aussi dangereuse, ce n’est que l’ombre de son professeur qui plane par-dessus sa tête, qui a remarqué qu’elle n’en avait que faire de ses paroles et de ses enseignements. Elle ne l’avait pas entendu arriver - évidemment - mais le voilà maintenant qui gâche sa lumière et son calme. Alors elle le regarde droit dans les yeux, regard de défi comme si elle osait même lui demander ce qu’il fichait ici.

Oh présence inhabituelle ici.


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Mer 20 Jan - 21:15
Petit chat d'école
Par-delà ma voix, on n'entendait que le bruit des crayons et un murmure, trop léger pour être dérangeant mais trop fort pour passer inaperçu. J'aurais difficilement pu espérer une classe plus calme, mais le problème était peut-être justement là. Il suffisait d'un coup d’œil pour réaliser que mes élèves étaient simplement trop calmes. Entre celui qui fixait la fenêtre d'un air rêveur et celle qui – même si elle me regardait – semblait au bord de l'assoupissement, je ne pouvais pas prétendre avoir l'attention de beaucoup.

Au moins, je n'avais pas à dompter un chahut avant de pouvoir parler. Je pouvais m'en estimer heureux, mais ce n'était qu'une maigre consolation. Être entendu n'avait rien de bien satisfaisant lorsque je n'étais réellement écouté que par – quoi ? – un quart de la classe.

J'étais peut-être trop laxiste. Même si je rappelais régulièrement à l'ordre les enfants inattentifs, c'était toujours de manière rapide et sans conséquence. N'était-il pas naïf d'espérer voir la situation s'améliorer avec si peu ?

Ou peut-être étais-je trop sévère ? Tant qu'ils ne dérangeaient personne, avais-je vraiment le droit de leur faire des remarques ? Ne risquais-je pas de leur donner encore moins envie de participer en les agaçant ? Ce n'est pas comme si je ne comprenais pas ce qu'ils ressentaient. Si une partie d'entre eux se raccrochait sans doute à l'école pour se donner l'illusion d'une vie normale, beaucoup devaient être troublés par la situation actuelle. Il n'était pas étonnant qu'ils éprouvent des difficultés à se concentrer.

Mais, tout de même, c'était frustrant.

Avec un léger soupir, je m'interrompis dans mes explications, recevant en réponse quelques regards interrogateurs. Dans le fond du local, Fawn était parmi ceux qui n'avaient pas réagi au silence inattendu. Cela n'avait rien d'étonnant ; les yeux rivés sur son cahier, elle n'aurait rien pu remarquer. Si elle était loin d'être la seule à faire preuve d'inattention en classe, elle était certainement un des cas les plus problématique. Le fait qu'elle fût présente aujourd'hui était suffisant pour être célébré, mais je doutais fortement qu'elle retienne quoi que ce soit du cours.

Suivi par de plus en plus d'yeux, je me dirigeai vers sa place jusqu'à la surplomber. La page de son cahier était vide à l'exception de sa marge, garnie de petits dessins de lapins. Lorsque les yeux de la fillette se posèrent finalement sur moi, pour la première fois depuis le début du cours, j'y vis de la défiance. Comme si j'avais fait quelque chose de mal. À nouveau, je me mis à douter.

« Les enfants, commençais-je avec un regard rapide vers l'assemblée. Ces explications sont très importantes. Si vous ne faites pas attention maintenant, vous aurez du mal à comprendre le reste. Alors faites encore un petit effort ...d'accord ?

D'accooord... »

Des mots prononcés sans grande assurance. Au mieux, j'aurais l'intérêt de la classe pendant cinq minutes avant de commencer à en perdre certains. M'apprêtant à retourner à ma place, j'adressai un sourire hésitant à Fawn. Un sourire qui voulait dire « Même si je suis venu jusque chez toi, je ne te vise pas spécifiquement, tu sais ».

Malheureusement, transmettre un message aussi spécifique via un simple sourire n'était pas affaire aisée. Je ne pouvais qu'espérer ne pas m'être attiré son mécontentement.


agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Ven 29 Jan - 15:45
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Oh elle n’aime pas le regard que le professeur lance.
Ou du moins, celui qu’elle s’imagine.

Le regard que tous ses professeurs lui ont un jour lancé, celui du dépit ou celui de la défiance. Alors maintenant pour elle, tous ses professeurs lui lanceront le même, qu’importe ce qu’elle fera et qu’importe ce qu’elle dira. Et pourtant, lui ne dit rien à part ce regard - et le fait qu’il lui ait soudainement masqué la lumière. Il se détourne à nouveau d’elle, elle le regarde s’éloigner avec un sourcil levé. Elle lit sur ses lèvres ce qu’il dit, et immédiatement ces mots passent d’une oreille à l’autre. Les explications, elle ne s’y intéresse guère. Si seulement déjà elle savait sur quoi porte le cours du jour - probablement a-t-il été annoncé en début d’heure mais soit elle ne l’a pas écouté soit elle l’a déjà oublié.

Et le professeur s’éloigne.
Alors elle retourne à ses dessins.

Autour d’elle les autres enfants l’ignorent et cela parfaitement lui convient. Elle est seule comme souvent dans le fond de la classe, ses petits camarades la considèrent comme trop distraite ou trop bizarre pour essayer de lui adresser la parole. Dans le fond, ça lui fait du mal en vérité.

Elle aurait bien aimé.
Être comme tout le monde.

Mais tant pis, si ces idiots ne veulent pas faire un pas vers elle, ce n’est pas elle qui fera un pas vers eux. Et là voilà donc qui se retrouve coincée, au fond de la classe. Avec pour seule compagnie ses petits lapins dans les marges de ses cahiers. Cinq minutes plus tard, elle redresse à nouveau les yeux, tellement absente qu’on pourrait croire qu’elle a dormi - seule l’absence de traces sur sa joue et des traits de crayons sur les doigts prouvent le contraire. Il y avait dans le creux de son ventre une drôle d’intuition.

Et elle avait raison.
Car tu la fixes.


Résumé:
The walker
Maître du jeu
Maître du jeu
Métier Maltraiter les membres (rip)
Avatar IRL Chuck Norris
The walker
The walker
Ven 29 Jan - 16:47
INTERVENTION POUVOIR MIDAS
Vos regards se croisent.
Et Midas, le temps semble s’arrêter pour toi. Les secondes se figent.

Midas, tout à coup, tu te sens désintéressé.
Ton propre cours t’ennuie. Vraiment. Tu ne sais même pas de quoi il parle, en réalité.
Et puis, tu te sens un peu seul, aussi. Tu ne te sens pas comme les autres, en fait, et ça te blesse, au fond, qu’on fasse cette différence entre eux et toi. Oui tu te sens seul, mais tu ne fais rien pour arranger cela, ah, tu préférerais que ce soit les autres qui viennent vers toi, pour être honnête !
Ah, et ce cours, il t’ennuie vraiment. Tu n'as pas envie de l'écouter. Tu ne sais même pas ce qu'il s'est dit ses cinq dernières minutes.

Pourtant— Midas, ce n’était pas ce que tu ressentais, juste avant.
Ça ne dure qu’un instant, finalement, avant que le monde ne bouge de nouveau.

Et tout ce que tu as ressenti, durant cet instant— ça disparaît, laissant place à tes véritables émotions.
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Jeu 4 Fév - 21:11
Petit chat d'école

La demande semblait avoir été étonnamment bien reçue. Bien que la fatigue ou l’ennui se lussent sur beaucoup de visages, ils étaient au moins à présent tournés vers moi. Même les deux garçons qui discutaient auparavant dans le fond de la salle semblaient faire preuve de retenue, se contentant d’échanger quelques mots sans se regarder et en cachant leurs lèvres derrière leur main. Avec un peu de chance, j’aurais l’occasion de terminer mes explications avant le moment inévitable où la situation recommencerait à se dégrader.

Les efforts n’étaient cependant pas unanimes. Sans surprise, Fawn était toujours aussi peu captivée par le cours et semblait bien plus intéressée par le fait de griffonner dans son cahier.

Était-ce ma faute ? Serait-elle plus heureuse avec un autre prof ? Y avait-il seulement quelque chose que je puisse faire pour lui donner envie de participer en classe ?

Ou ne pouvais-je tout simplement rien faire ? N’aimait-elle juste pas l’école à ce point ? Sans qu’il y ait de raison particulière ?

Interrogations et hésitations se bousculaient dans mon esprit alors que je tentais de poursuivre la leçon. Soudainement, nos regards se croisèrent et un bref instant de surprise précéda le choc. Les mots m'échappèrent complètement, comme si je n’avais même jamais su ce que je voulais dire.

Mais franchement, c’était pas bien grave. Au contraire, si le cours pouvait juste se terminer comme ça, ce serait parfait. On pourrait partir plus tôt, et je pourrais aller faire quelque chose de plus amusant. Peut-être même qu’un des autres enfants me proposerait de passer du temps ensemble ? Ou pas. Fallait pas trop rêver non plus. S’ils l’avaient pas fait jusqu’à maintenant, ça allait pas commencer aujourd’hui. Ils avaient décidé dès le départ que j’en valais pas la peine...

Aussi brusquement que la première fois, je me saisis. Mes yeux étaient toujours fixés sur Fawn mais ils trahissaient maintenant certainement l’incompréhension, si pas la panique. Qu’est-ce qui m’était arrivé ? C’est seulement en entendant à nouveau des petits bruits de fond auxquels je n’avais jamais réellement prêté attention que je réalisai le silence dans lequel je m’étais retrouvé plongé pendant quelques secondes. Un silence absolu, comme si l’univers s’était suspendu tout autour de moi.

Peu à peu, des questions commencèrent à apparaître sur les visages de mes élèves. Me ressaisissant, je repris sans hésitation à l’endroit où je m’étais arrêté et terminai mes explications.

« Bon... Je comptais vous faire faire des exercices maintenant mais, euh, vous en avez sans doute assez des calculs, lançais-je sans être très sûr de moi. Ça vous va de faire un peu de sciences ? Même s'il ne fait pas très chaud, il fait beau aujourd'hui. Alors on pourrait aller faire un tour dehors, sans trop s'éloigner. Ok ? »

Tandis que les enfants commencèrent à se lever, je me mis à douter. Au pire, si ça ne leur changeait pas les idées, ça changerait les miennes.

agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Dim 7 Fév - 17:29
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Le temps s’étale et s’allonge, quelques secondes encore pendant que tu sembles de plus en plus perdu. Elle te perturbe tant que cela, l’enfant qui te fixe ? Elle et ses idées fixes, elle et sa solitude, elle et ses petits lapins dans les marges ? Oh il est vrai qu’elle peut sembler bien arrogante, car elle ne baisse pas les yeux la peste, elle soutient ton regard qui se perd dans tes pensées, sourcils froncés et air buté sur les traits. Tu veux la punir ? songe-t-elle mais elle s’en fiche, encore une punition qu’elle fuira comme les précédentes.

Alors oui, elle ne baisse pas les yeux.
Elle attend que tu le fasses avant elle.

Autour de vous, le bruit doucement s’amplifie sans qu’elle ne puisse le remarquer et finalement la voilà qui gagne ce duel de regard. Oh, elle est fière un instant et puis elle se replonge dans ses dessins de petits lapins. Jusqu’à ce qu’enfin, elle remarque mouvement et agitation autour d’elle, les autres enfants se lèvent déjà. Oh, durant un moment elle pense avec beaucoup de joie que l’école est finie mais malheureusement pour elle, elle les voit te suivre avec un enthousiaste difficilement dissimulé.

On va dehors.
Voilà tout.

Elle grogne un petit peu, plus moyen de faire comme si elle n’avait rien remarqué, alors elle suit le mouvement avec non pas de la rage dans les gestes mais de l’impatience. En vérité, elle préfère bouger et explorer le monde que rester assise ici à ne pas t’écouter et à s’ennuyer ferme. Alors elle range ses affaires, en peu en retard par rapport aux autres - elle s’est rendu compte tardivement qu’on partait - puis elle suit le groupe en retrait. Elle a toujours dans les mains son éternelle ardoise et son feutre vert, peu de chance que tu saches aussi bien signer que son père. Et alors qu’elle passe à tes côtés, elle commence à y griffonner - pour la première fois depuis le début du cours.

- On va où ?

Elle te tend l’ardoise pour que tu puisses y lire, son écriture est encore fine et enfantine mais on remarque aisément qu’elle fait des efforts pour bien écrire. Après tout, il s’agit ici de son principal moyen de communication.


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Lun 15 Fév - 19:37
Petit chat d'école
Les enfants avaient beau n’avoir aucune idée de ce qui allait se passer, ils sortirent de la classe avec entrain, profitant pour rejoindre leurs amis et discuter avec eux. Le simple fait de quitter la classe – de faire quelque chose de différent de d’habitude – était suffisant pour les enthousiasmer. Peut-être même le fait d’ignorer ce qu’ils allaient faire ajoutait-il à la situation un mystère exaltant ?

Je sortis juste après eux, surveillant que personne ne prenait les devant et ne s'éloignait du groupe. Bien vite, mes pensées se tournèrent une nouvelle fois vers l'incident qui s'était produit pendant le cours. Si j’étais parvenu à retrouver mon calme le temps de terminer la leçon, j’étais à présent à nouveau empli de questionnements.

Ces sentiments qui m’avaient parcouru s’en étaient à présent allés, ne laissant derrière eux qu’un souvenir. Mais c’était bien là tout le problème. L’événement avait beau avoir été bref et imprécis, son intensité était telle que je ne pouvais pas simplement l’ignorer. Ces pensées, ces envies, ces craintes, elles avaient été miennes pendant quelques secondes. Si je parvenais maintenant à les percevoir comme séparées de moi, elles ne m’étaient pas pour autant étrangères.

Et puis, ce désintérêt pour mon cours, ce besoin de liberté, cette envie de dessiner… C’était certainement ce qu'éprouvait Fawn. Mais comment avais-je pu le savoir ?

Je fus arraché à mes réflexions lorsque la personne concernée apparut à mes côtés, son ardoise tendue vers moi avec une simple question : « On va où ? »

Peut-être la perspective de sortir un peu de la classe lui faisait-elle plaisir mais, étant donné que le changement d’activité l’avait privée de sa séance de dessin, j’avais peu d’espoir que la réponse la satisfasse complètement. J’étais néanmoins content qu’elle éprouve un peu d’intérêt pour ce qui se passait plutôt que de simplement suivre le groupe sans réagir et lui répondit avec un sourire.

« On part à la recherche des plantes de l’hiver. »

C’était une réponse bien plus énigmatique que nécessaire, mais Fawn recevrait bien assez vite une explication détaillée. Et effectivement, peu après que nous soyons sorti, je stoppai le groupe.

« On a souvent l’impression que toutes les plantes sont endormies en hiver, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à voir. Alors on va explorer les environs pour essayer de trouver des choses intéressantes, puis on les rapportera en classe pour les examiner. Ça peut être des feuilles, des fruits, tout ce que vous trouverez. Vous allez chercher par deux, mais on reste quand même tous ensemble, d’accord ? Et si vous tombez sur quelque chose d’intéressant, vous m'appelez pour que tout le monde vienne voir. »

Les alentours de ce qui nous servait d’école semblaient étonnamment propice à ce genre d’activité. L'espace était suffisamment grand pour que les enfants ne soient pas les uns sur les autres, mais assez contenu pour que personne ne puisse trop s'éloigner sans que je le remarque.

Par ailleurs, comme dans le reste de la zone, la végétation variée et abondante, se mariant aux constructions pour former un habitat unique. Même en cette saison, les enfants parviendraient donc certainement à dénicher toutes sortes de choses sans avoir à s’éloigner : les glands d’un chêne, les samares d’un érable, les cynorrhodons d’un rosier, les intrigantes baies blanches d’un plant de snowberry, les aiguilles d’un pin, des mousses, des lichens. Toutes sortes de découvertes se trouvaient à portée de leurs yeux.

« Une fois que vous avez un partenaire, vous pouvez commencer à chercher. Je vous surveille donc faites-moi signe si nécessaire. »

agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Sam 20 Fév - 12:06
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Tu sais, Fawn apprécie chercher, fouiller, trouver et découvrir. Elle apprécie voir les explorateurs partir loin d’ici pour cartographier cette nouvelle ville, chercher indices et éléments nouveaux pour comprendre ce qui se passe ici. Fawn, tu sais, elle voudrait bien les suivre un jour dans leurs recherches. Mais personne ne veut la voir partir du camps des Greens, et ça la fait enrager, car dans son esprit, ce n’est pas parce qu’elle n’est qu’une enfant qu’elle ne peut sortir, c’est uniquement parce qu’elle n’est pas comme vous, vous qui allez si bien, vous qui êtes parfaits.

Alors Fawn, souvent, elle sort.
Sans que personne ne le sache.
Et elle se cache lorsqu’il faut rentrer.
Personne ne doit savoir de ses escapades.

Mais tu sais, ce que Fawn n’apprécie pas en revanche, c’est bien cette idée d’équipe. Car tu sais, personne ne veut jamais faire équipe avec Maxime. Qui le voudrait, petite fille débile et attardée, qui ne sait même pas parler et qui bien trop aisément se disperse et fait n’importe quoi. Voilà ce que disent les autres enfants d’elle - c’est qu’ils peuvent être cruels. Et à nouveau, voilà que ça recommence sous ses yeux, les groupes se forment et elle en reste exclue, seule comme toujours. Ne faites pas semblant de ne pas la voir, de ne pas la regarder de vos yeux ahuris, elle vous voit vous savez. Le jugement dans le regard des uns ou la pitié dans celui des autres.

Et elle déteste.
Elle déteste ça.

Mais voilà, c’est ainsi. Déjà les duos se sont formés et elle reste désespérément seule et mise à l’écart. Pas même un groupe de trois pourrait se faire, les autres sont déjà partis chercher ces plantes d’hiver que tu veux que l’on ramène. Alors tant pis. Après tout, elle fait bien mieux les choses toute seule - c’est ce qu’elle se dit mais tu sais, ça lui fait toujours aussi mal d’être vue ainsi.

Mais tant pis, qu’elle se dit.
Elle est mieux sans eux.

Alors elle part à la recherche de ces fleurs d’hiver, quelques pas par-ci et quelques pas par-là, le regard partout et nulle part à la fois - on apprend à observer lorsque notre ouïe ne souhaite fonctionner. Et voilà qu’elle tombe sur une petite fleur, une petite fleur toute vêtue de violet et de blanc, un iris jaune orangé qui ressort dans la rosée. Pendant un instant, elle songe à l’arracher pour venir te la montrer mais elle décide simplement de faire demi-tour pour venir tirer ta manche - vous êtes tellement grands, vous les adultes. Puis de ses doigts tout remplis de coups de crayon et de couleurs, elle te pointe la fleur qui perce dans la neige.

Un crocus qui fleurit malgré le froid.


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Sam 27 Fév - 10:42
Petit chat d'école
Les enfants ne perdirent pas une seule seconde. Dès le signal donné, ils se tournèrent vers leurs amis et, la confirmation lue dans leurs yeux, s'élancèrent en duos vers un buisson ou un arbre. En quelques instants à peine, le groupe avait essaimé en laissant Fawn derrière lui.

Confus, je me mis immédiatement à compter mes élèves. Avec un nombre pair, il n’était pas normal que quelqu’un reste seul. Certains avaient-ils formé un groupe de trois ? Y avait-il un autre enfant isolé quelque part ? Alors que je terminai de passer en revue les équipes, je compris avec effroi la source du problème. Dans mon empressement, j’avais complètement oublié qu’il y avait un absent aujourd’hui.

Fawn ne semblait pas particulièrement troublée par la situation et se mit promptement à la tâche, mais je ne pouvais m’empêcher de regretter ma décision. N’avais-je pas encore élargi le fossé existant entre elle et les autres enfants ?

Bien sûr, ce n’était pas comme si j’avais organisé cette activité uniquement pour elle, et il était inutile de se morfondre comme si j’avais tout gâché. Au contraire, les enfants paraissaient jusqu’à présent ravis. Je m’étais attendu à ce que certains profitent de la situation pour jouer ensemble en délaissant les consignes, mais çe ne semblait pas être le cas. Et même Fawn, dont on aurait pu croire qu’elle serait déçue, se prêtait au jeu avec une motivation que je ne lui connaissais pas.

Elle avait favorisé une zone assez clairsemée, là où les autres s’étaient dirigés vers des endroits plus denses, et finit par revenir vers moi. Attrapant ma manche, elle me guida vers un petit crocus solitaire devant lequel je m’accroupis.

« C’est une super découverte, bravo ! Normalement, les crocus fleurissent un peu plus tard, mais celui-ci doit être en avance. Comme il est tout seul, on ne va pas le cueillir pour le rapporter en classe, mais on va quand même le montrer aux autres. »

Avec un sourire encourageant, je décidai de me relever pour appeler les autres enfants. Mais il est étrange à quel point un changement de perspective peut avoir de l’impact. Les jambes ainsi pliées et les yeux pour la première fois à la hauteur de ceux de Fawn, je poursuivis sans vraiment réfléchir.

« Désolé... À cause de moi, tu t’es retrouvée toute seule. »

Il aurait peut-être été plus sage d’en rester là, au risque de m'éjecter hors de ma propre zone de confort. Cependant, peut-être encore troublé par les récents événements, je tentai de me justifier.

« J’espérais qu’en vous faisant faire des équipes, tu aurais l’occasion de t’intégrer un peu plus à la classe. Mais bon, j’avais oublié que Gharial était malade… expliquais-je avec une moue crispée. Je crois… que j’avais l’impression de te comprendre un peu. Mais au final, je me suis juste mêlé de ce qui ne me regardait pas, hein ? Pardon. »

Je n’avais aucune obligation d'admettre mon erreur. Le faire était sans doute la meilleure manière perdre le peu de crédibilité que j’avais en classe. Avec à peine une dizaine d’années de plus que les enfants, il n’était pas toujours facile pour eux de me voir comme un vrai professeur comparé à certains de mes collègues plus âgés.

Et puis, ce soliloque était bien vite devenu trop gênant. Le fait d'être obligé de faire face à Fawn n'aidait aucunement et, si je m’attardais dessus une seconde de plus, je perdrais certainement mes moyens.

« Bon, euh, on ferait mieux d’aller chercher les autres. Tu viens ? »

L’embarras était certainement lisible sur mon visage lorsque je me relevai. Je me tournai rapidement, constatant avec soulagement que les enfants ne s'étaient pas éloignés. Par-delà le malaise qui m'avait envahi, tout au fond de moi, il me semblait percevoir une lueur d'espoir.

agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Mar 2 Mar - 17:54
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Elle te regarde, le petit chat d’école.
Elle te regarde t’excuser et t’en vouloir.
Et elle voit dans tes yeux, cette chose qu’elle haït, qu’elle déteste, qu’elle ne veut voir dans vos regards à vous, à vous qui êtes si parfaits, à vous qui n’avez aucun problème, à vous qui souvent la prenez pour une enfant faible, à protéger, handicapée. Différente. Et soudainement, elle se met à te haïr, à te détester, comment oses-tu être comme tous les autres qui s’émeuvent à la regarder ?

Pauvre enfant.
Pauvre gamine.


Tu sais, elle n’a pas besoin de tes excuses, elle n’a pas besoin de ta pitié, elle n’a pas besoin de ton regard. Ce dont elle a besoin, c’est que tu la regardes comme tu regardes les autres enfants, au-delà de tes sourires, au-delà de tes pardons. Si tu as besoin de faire un effort pour la considérer comme les autres, alors peut-être mieux vaudrait-il éviter de lui parler. Tu sais, elle se sent déjà bien assez différente des autres.

Alors elle te fixe, elle te fixe et ne te répond pas, mais on voit dans le fond de son regard qu’il se refroidit, qu’il se fait plus dur. Maxime, elle n’aime pas les excuses, elle n’aime pas la pitié. Et sans un mot et sans un geste, elle fait alors demi-tour pour retrouver les autres enfants à qui elle ne parle pas plus.

Quelle importance, n’est-ce pas ?
Ça fait mal d’être seule.
Ça fait mal d’être différente.


Et alors que les autres viennent voir la fleur trouvée plus tôt, tous autour de toi, tous le regard fixé sur le végétal, Maxime s’éloigne. Maxime s’éloigne lentement, mais doucement, hors des regards et des mots de pitié. Maxime doucement s’éloigne encore un peu plus de vous, et lorsqu’elle se trouve assez loin, elle se décide enfin à s’enfoncer dans les fourrées et les sous-bois.

Loin, bien loin de vous, elle retrouve des fleurs, des crocus.
Et elle s’assoit au milieu des fleurs, dans la neige et le froid.
Puis elle commence à pleurer, laisser les larmes couler sur ses joues.

Loin, bien loin de vous.
Personne ne doit la voir.


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Ven 12 Mar - 19:50
Petit chat d'école
Une fois que les enfants eurent formé un cercle autour de la fleur, je donnai de brèves explications avant de les laisser l’observer à leur aise. Face à leur visages enjoués, je cherchai Fawn du regard. Je m’attendais à ce qu’elle se tienne à l’écart du groupe, aussi peu intéressée par la fleur, qu’elle avait déjà pu admirer à son aise, que par la proximité des autres enfants.

Cependant, je ne la vis nul part. Ni sous un arbre, attendant que nous ayons terminé. Ni occupée à chercher d’autres plantes. Ni autour du crocus, à l’observer encore une fois.

Je ne pouvais qu’espérer qu’elle soit retournée en classe après s’être lassée de notre activité.

La fin de mon cours n’était pas encore tout à fait arrivée, mais je guidai déjà les enfants vers notre petite école, les rassurant quant aux fait que nous pourrions examiner leurs trouvailles le lendemain. À notre arrivée, le silence régnait dans la classe vide, et mon inquiétude grandit. Confiant les enfants à un collègue inoccupé pour la petite dizaine de minutes qu’il nous restait, je m'empresserai de revenir sur mes pas.

En pratique, la situation n’était pas si différente de celle des jours où Fawn décidait de sécher les cours. Il n’était pas inhabituel qu’elle vagabonde seule et ne devrait donc pas être particulièrement en danger. Mais, du fait qu’elle avait disparu pendant ma leçon, je ne pouvais m’empêcher de me sentir responsable d’elle.

À mesure que je cherchais, ma panique initiale se voyait progressivement remplacée par de l’agacement. Et lorsque, suivant d’abord la végétation écrasée puis les pleurs, je finis par trouver la fillette tapie dans les fourrés, j’étais réellement en colère. J'essayais d'être sympa et honnête avec elle, et c'était ça le résultat ?

« Fawn ! m’écriai-je, assez inutilement puisqu’elle ne paraissait pas encore avoir remarqué ma présence. Galopant jusqu’à la rejoindre, je vins m’accroupir en face d’elle. Pourquoi est-ce que tu es partie comme ça ? Je t’ai fait confiance, et c’est comme ça que tu me remercies ? »

Assise à même le sol gelé, où germaient vaillamment quelques autres crocus, son petit corps était secoué de sanglots. Comment aurais-je pu rester énervé en la voyant dans un tel état ? À peine les reproches avaient-ils quitté mes lèvres que le calme revint en moi. Mais une certaine irritation persistait, probablement issue de mon incompréhension.

Tout avait pourtant semblé bien se passer. Comment la situation avait-elle pu tourner mal aussi rapidement ? À moins que Fawn n’eût été malheureuse depuis le moment où elle s'était retrouvée seule, le cachant tant bien que mal jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus contenir son chagrin ?

« Qu’est-ce qui s’est passé ? demandais-je doucement, le regard sévère mais néanmoins adouci. »

Je ne m’attendais pas particulièrement à une réponse, imaginant mal Fawn prendre la peine d’expliquer tous ses problèmes par écrit, et encore moins de se confier à moi. Je continuai donc sans attendre de réaction particulière.

« Si tu as des problèmes à l’école, tu devrais en parler à quelqu’un… Ce n’est pas obligé d’être à moi. Ça peut être à quelqu’un avec qui tu te sens plus à l’aise, tentais-je, en me demandant si les raisons pour lesquelles elle n’aimait pas venir à l’école n’étaient pas plus complexes que je l’avais pensé. Plus complexes aussi que je l’avais senti. Mais tu ne peux pas juste décider de ne pas venir… ou de partir. Ça ne te parait peut-être pas juste, mais c’est comme ça. Tu dois faire l’effort de suivre un minimum les règles, comme les autres. »

Je regrettai immédiatement d’avoir mentionné ses camarades de classe, qui étaient peut-être à l’origine de son tourment, mais la situation n’était pas simple à expliquer. Quoi que je dise, j’avais l’impression que Fawn risquait de s'échapper encore plus.

agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Lun 15 Mar - 16:42
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Elle pleure et pleure, le petit chat, tu ne sais pas toi à quel point les mots et les regards peuvent blesser et heurter. Elle voulait être seule, seule, seule, toujours seule. Elle ne te vois pas arriver, elle n’entend pas tes reproches ni même tes pas. Elle s’est calmée, légèrement, depuis qu’elle s’est enfuie ici, mais elle reste encore désespérément assise à même le sol et la tête sur les genoux, renifle de temps à autre, reste immobile. Elle joue avec les brins d’herbe qui dépasse de la petite couche de neige qui recouvre le sol. Elle se dit qu’elle n’aurait pas dû venir, qu’elle aurait dû partir, s’enfuir bien avant. Elle se fout des crocus, elle en a d’ailleurs arraché quelques uns qui gisent maintenant à ses pieds.

Seule. Seule.
Elle reste seule.
Pour pleurer, évacuer.

Mais tu arrives, tu t’accroupis devant elle. Alors elle redresse le tête, les yeux toujours emplis de reproches et de tristesse - elle en a marre, tu sais ? Et toi, tu es tellement à côté de la plaque, comme tout le monde en fait. Tu es comme tout le monde. Et ça la frustre, ça la frustre tellement tu sais ? Et Fawn, quand elle est frustrée, elle réplique par le poings, c’est comme ça qu’elle a déjà cogné d’autres enfants à l’école - Cassandra et bien d’autres, elle n’a jamais réussi à s’exprimer, à parler avec les autres pour régler les conflits de la sorte.

Et elle voudrait recommencer, ce n’est parce que tu es un adulte que ça va l’arrêter. Alors elle te met un coup dans le bras, avec tellement de violence pour une enfant - ça ne fait peut-être pas très mal mais c’est toujours surprenant venant d’une petite fille.

- NAN !

Elle vocalise, c’est si rare tu sais de l’entendre.
Mais elle hurle, elle gueule.
Et elle essaye à nouveau, de partir, de s’enfuir loin de toi.
Loin des fleurs qu’elle a arraché.


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Dim 21 Mar - 14:13
Petit chat d'école
Je m’étais préparé à être ignoré. À l'inverse, j'avais également anticipé le fait que Fawn tenterait de s’enfuir à nouveau. Le coup et le cri étaient par contre inattendus.

Si la douleur était négligeable, je restai brièvement paralysé face à la violence qui émanait de Fawn. Face à cette rage foudroyante, tellement différente de son calme habituel.

Ces quelques instants de choc lui suffirent à se relever et partir en courant, mais le peu d’avance qu’elle pouvait avoir ne l’aiderait pas. En quelques enjambées, je l’avais déjà rejointe, la stoppant nette dans sa retraite. La différence de taille entre nous était telle qu’elle aurait difficilement pu espérer me distancer. Si j’avais voulu, j’aurais même pu l'attraper et la ramener de force jusqu’à l’école. Ça n'aurait pas été simple, mais ç’aurait été faisable.

Je me contentai cependant de la garder en place. Je ne voulais pas me battre. Je ne voulais pas la punir. Je ne voulais pas lui causer plus de peine. Je ne voulais même pas avoir à la disputer comme je venais de le faire.

Je voulais comprendre. Savoir quel était le problème et trouver une solution. Avoir l’impression de ne pas être uniquement bon à réciter des leçons, mais aussi à aider ceux dont on m’avait confié la charge.

Et, comme en réponse à ce désir, je sentis Fawn s'immobiliser sous mes mains. Non pas qu’elle eût cessé de résister ; elle s’était complètement figée et, avec elle, le reste du monde. Un torrent d’émotions m’envahit alors, bien trop intense pour quelqu’un qui ne les avait pas sentis grandir peu à peu.

La colère envers ceux qui me rejetaient pour une raison hors de mon contrôle. La frustration de ne jamais être compris, et encore moins accepté. Le dégoût envers ceux qui me regardaient avec pitié. Qui prenaient des pincettes à chaque fois qu’ils me parlaient, comme si je n’étais qu’une petite chose fragile. Qui affichaient ouvertement à quel point, à leurs yeux, je ne serais jamais une personne normale.
L’envie de m'enfuir loin d’ici. Là où plus personne ne viendrait me trouver.

Mon cœur semblait tellement serré dans ma poitrine que, lorsque le temps reprit son cours, je crus ne plus parvenir à respirer. Sans même réfléchir, je lâchai Fawn et laissai retomber mes bras le long de mon corps.


agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Jeu 25 Mar - 14:15
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Elle espérait bien s’enfuir, le petit chat d’école, s’enfuir plus loin et plus loin, loin de toi et tes mots et de tes gestes et de tes manières. Elle n’a pas besoin de toi, elle n’a besoin de personne - c’est du moins ce qu’elle pense. Alors elle se redresse et trébuche dans la fine couche de neige à ses pieds, sur les pétales des crocus qu’elle aura arraché. Elle ne fait que quelques pas comme attendu, tes grandes pattes et ta taille te font la rattraper bien vite. Alors tes bras attrapent le sien, elle tente de se débattre un instant, un instant seulement sans même se douter de ce qui se trame de ton côté.

Les sentiments partagés.
L’empathie exacerbé.

Oh, elle ne sait pas, le petit chat, que tu peux enfin la comprendre et l’entendre. Pour elle, tout ceci ne dure même pas une seconde et lorsque tu la lâches soudainement, elle te fixe un court instant. Yeux écarquillés, visage rouge de colère et de frustration, air d’incompréhension. Pourquoi tu ne la tiens plus, elle aurait penser que tu l’aurais traîner jusqu’à l’école par la peau du cou. Mais cette réflexion ne dure pas bien longtemps, il est vrai.

Elle profite, petit chat.
Elle profite pour à nouveau cavaler loin de toi.

Quelques mètres à peine, quelques mètres avant qu’elle n’ose regarder derrière elle. Elle s’attend toujours à te voir non loin d’elle, essayer à nouveau de lui choper le bras comme plus tôt. Et pourtant, tu restes là, immobile au milieu de la clairière. Alors elle s’arrête, le petit chat. Elle s’arrête et te regarde. Que fais-tu ? Pourquoi restes-tu ici ? A la fixer ainsi ? Soudainement, elle se dit que tu n’es pas comme les autres adultes, ceux qui l’auraient forcé à rentrer - ah, elle pense enfin à son père, qu’aurait-il dit si elle s’était enfui ? est-ce qu’il aurait peur ? probablement.

Alors pendant un instant encore elle te fixe, à nouveau l’incompréhension grandit et la tiraille, la curiosité dans le fond des tripes qui se réveille malgré sa colère qui toujours bout dans ses veines. Elle fait demi-tour, le petit chat. Demi-tour pour venir te voir. Elle reprend son ardoise et son feutre veleda, avant d’écrire d’un doigtée bien trop soigneux pour une fillette.

- Tu fais quoi ?


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Jeu 1 Avr - 21:28
Petit chat d'école
Incapable de trouver la motivation de m’élancer à sa poursuite, je regardai Fawn s'enfuir une fois de plus. Mais après seulement quelques mètres de course, elle s’arrêta brusquement, se retournant et me fixant pendant quelques secondes. Nous nous observâmes l'un l'autre, probablement avec le même regard interrogateur.

Je ne sus que penser en la voyant revenir vers moi et dégainant son ardoise sur laquelle elle avait inscrit une question des plus innocentes et, sans doute, légitimes. Elle semblait à présent si calme que je me demandai si la fureur qui l’avait agitée peu de temps pouvait déjà avoir disparu. Comme si notre dispute n’avait été qu’un jeu d’enfant, prenant place dans une réalité qui disparaît dès qu’il prend fin.

Il aurait semblé tellement plus simple qu’elle ait continué à courir sans se retourner, du moins à court terme. Lorsqu’elle serait finalement revenue en classe – car elle n’aurait pas pu l’éviter éternellement – j’aurais pu me contenter de prétendre lâchement qu’aujourd’hui n’avait jamais existé.

« Ben, euh, je sais pas trop... »

Tandis que je cherchais comment expliquer la situation, je sentais la nervosité me gagner une fois de plus. Je n’avais pas imaginé devoir à nouveau justifier auprès de Fawn mes décisions incompréhensibles et craignais d'attiser une nouvelle fois sa colère.

J'avais commis l'erreur de voir en elle un reflet de mon passé, et d'en imaginer que nos ressentis pouvaient être similaires. Je n'avais regardé que le résultat, sans réaliser que les chemins que nous avions parcourus étaient on ne peut plus différents. Nos perspectives étaient complétement différentes, mais toutes deux justifiées.

« Mais bon, je vais quand même pas te traîner jusqu’à l’école… C’est sûr que j’aimerais bien que tu viennes plus souvent, mais ça sert pas à grand-chose de te forcer, admis-je, non sans une certaine déception. »

Peut-être devrais-je juste arrêter de me tracasser autant. Si les élèves qui m'écoutent comprennent et retiennent ce que je leur explique, je devrais pouvoir considérer mon travail comme étant accompli. Il faudrait que je vérifie si m'entêter à vouloir motiver les enfants plus réticents fait réellement partie de ma description de fonction.


agora

Résumé:

Invité
Invité
Invité
avatar
Mar 6 Avr - 11:48
Petit chat d'école
Ft. @Midas
Tu fais quoi, voilà une question légitime.
Pourquoi tu restes assis là, par terre à genoux ? A la fixer de la sorte, comme si soudainement dans le fond de tes yeux tu comprenais. Elle te pose la question, curieuse comme un petit chat, de l’ardoise tendue devant toi et elle attend sagement ta réponse, étonnant autant que ton comportement. Tu ne sais pas, dis-tu ? C’est bizarre de ne pas savoir, tu ne trouves pas ? Elle pensait que vous, les adultes, vous saviez presque tout. Après tout, combien de fois lui a-t-on dit qu’elle comprendrait en grandissant ? Tu sembles nerveux, tu sembles ailleurs pour tout avouer.

C’est bizarre.
T’es bizarre.

Et tu sembles déçu également, qu’elle ne vienne pas plus souvent à tes cours. Mais tu sais, le petit chat a encore bien du mal à capter à quoi sert l’école, quel sera son intérêt pour la suite - elle veut devenir bédéiste ou animatrice, alors dans sa tête elle n’a pas besoin des mathématiques, de l’histoire ou de la physique. Mais elle est jeune encore, elle a tout le temps de découvrir. Et si finalement, on reste tous coincé dans cette vie, peut-être aura-t-elle finalement besoin des mathématiques, de l’histoire ou de la physique. Qui sait ?

- T’es bizarre.

Et voilà ce qu’elle écrit sur son ardoise pour te le faire lire. Elle a l’air d’avoir un peu trop d’audace pour une enfant de dix ans, un peu trop d’audace pour trop peu de tact. Elle dit ce qu’elle pense un peu trop facilement, d’autant plus pour quelqu’un qui n’arrive presque pas à parler - elle vocalise, tu as pu l’entendre plus tôt. Et alors qu’elle efface ces derniers mots du coin de sa manche - elle vire au vert depuis quelques temps, ce n’est pas bien grave dans son esprit mais son père s’en désespère un peu, tu sais ? - elle prend son stylo veleda pour continuer à noter le fond de sa pensée.

- Mais moi aussi je suis bizarre.

C’est ainsi, c’est un fait.
Et de nouveau, elle efface, réécrit.

- On peut être bizarre à deux.

Voilà une idée tout droit sortie de la tête d’une enfant.
Être bizarre à deux. C’est bien n’est-ce pas ?


Résumé:
Midas
green
green
Métier Professeur
Avatar OC par orexxxo
Midas
Midas
Dim 11 Avr - 17:26
Petit chat d'école
La réaction de Fawn était si inattendue et si culottée que j’eus presque envie d'en rire. Étrangement, malgré la rébellion qu’elle menait depuis son arrivée chez nous, je ne m’étais pas attendu à une telle franchise de sa part.

Dans un autre contexte, sa remarque incisive m’aurait laissé, au mieux vexé, au pire troublé. Mais l’absence de malice dans son regard me laissait penser qu’il ne s’agissait pas d’une insulte, mais plutôt de l’honnête opinion d’une enfant qui avait du mal à me suivre. Et franchement, je ne pouvais pas la blâmer pour cela.

Les mots qu’elle inscrit ensuite sur son ardoise me surprirent tout autant. Elle ne pouvait bien sûr pas ignorer qu’elle était différente des autres enfants – qu’elle était bizarre – mais l’admettre aussi clairement demandait du courage. Surtout pour quelqu’un qui souhaitait être traité normalement, sans être réduite à son handicap.

Nos désaccords ne disparaîtraient pas du jour au lendemain. Peut-être même ne parviendrions-nous jamais à trouver un véritable terrain d’entente. Mais être bizarres à deux ne semblait pas si mal, et je hochai la tête avec un sourire.


agora

Résumé:

Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
 
Petit chat d'école • Midas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Chat perché [PV : Fawn]
»  les manques d'une vie d'avant ϟ midas ( end )
» dead don't die # Midas
» Path of Mud ♦ Midas
» Hands of Gold ♦ Midas
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sauter vers: