baby shark ϟ

Son père dit d'elle qu'elle est timide, maladroite avec les gens.
Sa mère dit que c'est une enfant à problèmes, influencée par l'internet et les jeux vidéos.
Sa mamie dit qu'elle est très seule, qu'elle a juste besoin d'un ami.
Pissenlit dit « nik toi sal pute ».


Elle a l'air de rien comme ça, Pissenlit.
Pas bien grande pour son âge, plutôt maigrichonne, le moue renfrognée et des genoux tous crottés.
Elle vous insulte du regard avant même que vous lui ayez adressé la parole, comme si elle vous mettait au défi de le faire, comme si vous aviez pas le courage, comme si elle avait peur que vous l'ayez, comme si elle se méfiait de vous.

Elle n'a pas l'habitude des contacts, des interactions Pissenlit.
Elle n'a jamais eu de bande de copains avec qui chahuter, de frères ou de sœurs à embêter, de parents complices avec lesquels s'amuser. Ses parents l'aiment mais ses parents sont comme tous les adultes ; occupés, manipulateurs, égoïstes. Sous leurs soins elle se sent comme de l'argile dans les mains d'un sculpteur, modelée selon leurs envies, jugée selon leurs valeurs. La langue acerbe de sa mère ne commente que ses résultats, peignant un portrait de sa fille en noir et blanc fait d'échecs et de réussites. L’œil critique de son père glisse sur ses cheveux soyeux et ses vêtements soignés, la couve avec adoration quand elle chausse ses pointes de ballerine et se plisse avec réprobation quand elle enfile son sweat délavé. Ils l'adorent, la gâtent, cèdent à  tous ses caprices en exigeant en retour qu'elle cède aux leurs. Tellement occupés à faire d'elle l'enfant de leurs rêves qu'ils oublient de lui demander quels sont les siens.

Pissenlit déteste les adultes.

Même ceux qui tentent de la comprendre, comme le psy qu'on l'a forcée à voir après son exclusion de l'école. De ses parents elle a hérité cette vision manichéenne de la vie, divisée entre ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas. Pas de faux semblants, pas de demi-mesures. Pissenlit est radicale dans ses mots et ses sentiments, sans même se rendre compte que parfois les deux s'opposent.

Elle déteste les adultes, qui vivent dans leur monde de grands et regardent avec condescendance les enfants. Ils font semblant de comprendre mais ils ne comprennent rien. Comme si leurs problèmes étaient moins importants que les leurs, moins graves, moins destructeurs. Qu'ils laissaient moins de séquelles.

L'éducation stricte de sa mère sur le niveau académique a vite heurté une barrière avec les problèmes d'attention et de dyslexie de Pissenlit. Les heures passées à faire et refaire des exercices au milieu des cris et des critiques ont laissées des plaies profondes dans son amour-propre vacillant. Pissenlit n'a pas confiance en elle, et cette honte s'est lentement muée en frustration et finalement en colère.

Pissenlit déteste les enfants.

Elle les déteste avec autant d'ardeur que de jalousie. Parce qu'elle ne sait pas comment leurs parler, comment s'intégrer, elle reste muette et les observe d'un regard brillant. Là où ne se trouve que de la timidité les autres enfants voient de la bizarrerie et de la différence et, comme des chiots avec l'avorton de la portée, la poussent et la harcèlent. Toujours à plusieurs, toujours de façon détournée, comme s'ils sentaient la rage qui gronde en elle et avaient peur qu'elle réplique. Et ils avaient raison.

C'est sur internet qu'elle a fini par se réfugier. Elle aime les jeux vidéos, surtout les multijoueurs en ligne. Elle est compétitive et mauvaise perdante, et elle a vite appris que la bataille se passait aussi bien à l'écran qu'en vocal. De sa petite voix fluette elle débite les pires horreurs sans vraiment les comprendre et rentre dans le lard de quiconque montre un signe de faiblesse. Devenir l'agresseur afin de ne pas être l'agressée, les règles sont simples et elle en a fait sa façon d'exister.

Cette violence dans ses paroles est passée dans ses actes et est finalement devenue son quotidien. Pissenlit est destructrice comme seule une enfant peut l'être ; elle casse les objets, brise les relations sans en craindre ou en comprendre les conséquences. Quand les mots lui manquent, que sa rhétorique la trahi, ses poings eux sont toujours là. Et c'est en toute logique que, complètement dépassés par la transformation de leur enfant parfait, ses parents s'en sont déchargés sur quelqu'un d'autre.

Pissenlit déteste la campagne.

Sans internet ni ordinateur pour la première fois de sa vie, obligée de survivre avec juste son smartphone dernière génération, la 3G et sa switch. Pissenlit hurle dès qu'elle voit un insecte, se plaint sans arrêt qu'elle préférerait un mcdo à tous ces légumes, passe sa colère sur les arbres et les plantes qui ne peuvent pas se défendre.

Pissenlit déteste sa mamie.

Sa mamie qui sent le vieux et qui est faite de fer et de velours. C'est elle qui la première l'a forcée à venir l'aider dans le jardin, qui lui a fait découvrir la sensation du soleil qui brûle la nuque et de la terre qui s'enfonce sous les ongles. C'est elle qui lui a mis un pinceau et un tube de peinture dans les mains et qui lui appris qu'on peut tirer plaisir à une activité même sans y exceller. Elle lui a montré comment tresser des cheveux et comment tresser des fleurs, comment attraper des papillons sans abîmer leurs ailes. Et c'est presque naturellement, à force de temps et de silences et sans jamais l'excuser, qu'elle s'est mise à la comprendre.  

Au fond, c'est une gamine banale Pissenlit.
Un peu trop petite pour son âge, encore très influençable, qui serait prête à tout pour être acceptée et intégrée. Une gamine qui s'est tournée vers la colère et la violence faute d'autres moyens de s'exprimer et qui, lentement, comprend que ce n'est peut être pas le seul. Tu devrais essayer d'être plus gentille avec les autres et toi-même, Maisie, lui répétait toujours sa mamie. La douceur est invincible.

Et Pissenlit lui a promis d'essayer.


comportement destructeur ϟ  s'exclue avant qu'on l'exclue ϟ se fait embêter par les plus grands et du coup se venge sur les plus petits ϟ alterne entre mutisme et torrent d'injures ϟ se découvre des passions artistiques maintenant qu'elle n'a plus accès à internet ϟ se balade toujours avec sa switch en espérant trouver un endroit où la recharger ϟ aime avoir toujours raison ϟ essaye de se comporter comme une grande sans vraiment tout comprendre ϟ très influençable, ferait sans doute n'importe quoi pour être acceptée dans une bande ϟ essaye de se construire son propre avis, sa propre identité, mais est encore un peu jeune et un peu perdue ϟ fait du ballet depuis qu'elle est petite par obligation paternelle et déteste ça ϟ se résout à la violence quand elle ne trouve pas les mots (soit souvent) ϟ est à ce moment de sa vie où elle peut basculer dans le bon comme le mauvais sens ϟ tuer ça a pas l'air si compliqué, elle l'a vu plein de fois à la télé ϟ faisait la collection des baskets cool ϟ observe de loin les grands qui l'intriguent ϟ en pensant être discrète mais en l'étant pas du tout ϟ quand elle se fait repérer elle réagit toujours de la même façon : elle hurle des insultes et s'enfuit en courant ϟ est très douée en couronnes et arrangements floraux ϟ peint et dessine pas très bien, mais elle y prend plaisir ϟ apprend doucement à apprécier les choses simples dans la vie ϟ mais aimerait bien pouvoir recharger sa switch quand même ϟ a peur de se montrer vulnérable ϟ a fait de fausser compagnie aux nounous des chevaliers sa spécialité ϟ connait des insultes dans une dizaine de langues différentes (merci LoL) ϟ parle aux fleurs et ne supporte pas qu'on leurs fasse du mal ϟ son surnom vient de là ϟ et aussi du fait que la première nuit qu'elle a passé chez les chevaliers elle a mouillé son lit ϟ oui, les enfants sont cruels ϟ dit souvent le contraire de ce qu'elle pense ϟ comme « casse toi connard je te déteste » pour « je ne veux pas rester toute seule » ϟ a clairement passé beaucoup trop de temps sans surveillance sur internet ϟ a depuis peu horreur des hopitaux

1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? Après qu'elle se soit fait temporairement exclure de son école pour insultes et agressions sur élève, ses parents ont décidé de l'envoyer chez sa grand-mère pour « profiter de l'air de la campagne » comme ils disent. Elle y était depuis trois mois quand la tempête a frappé.

2Tu faisais quoi avant la tempête ? Pas grand chose. Elle aidait un peu sa mamie, râlait beaucoup et comptait les jours avant la sortie d'Animal Crossing.

3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? Sa mamie est sortie pendant la tempête (pour bloquer les volets et sauver ses géraniums). Elle s'est pris des débris qui volaient et, quand elle est rentrée, elle est tombée. Le reste de la nuit et de la journée qui ont suivies sont flous dans la mémoire de Pissenlit. Elle se revoit prostrée dans l'escalier, à pleurer de tout son corps en regardant celui immobile de sa mamie. Elle se rappelle vaguement son soulagement puis sa terreur quand elle a fini par lui demander d'une voix faible d'aller chercher du secours. Elle sent encore la lourdeur de sa tête quand elle la secouait dans tous les sens, refusant de sortir, et son cœur battant de terreur dans sa gorge quand elle finit par obtempérer.
Pissenlit se souvient de la ville dévastée et des sourires plein de mensonges des adultes qui lui disaient que tout irait bien, que sa mamie allait s'en remettre. Que c'était juste une grosse bosse et une hanche cassée.
Apparemment, les vieilles personnes sont plus fragiles qu'elles n'en ont l'air.
Quand la main de sa mamie est restée molle dans la sienne sur le lit d'hôpital, Pissenlit s'est mise à hurler plus fort qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle a hurlé et frappé le personnel soignant qui s'approchait trop près jusqu'à ce que sa voix s'éraille et qu'elle s'endorme sans force dans leurs bras.
A cause de la tempête, Pissenlit a été obligée de grandir.

4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? Elle boudait dans son lit. Sa mamie venait de lui confisquer sa switch après avoir capté qu'elle y jouait sous sa couette.

5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? [  ] OUI   [  ] NON [X] PEUT-ÊTRE
Tout se brouille dans son esprit d'enfant. Autant Pissenlit veut se nicher dans les bras de ses parents et tout oublier, autant ce nouveau monde dans lequel elle s'est retrouvée projeter malgré elle est plein de mystères et de merveilles. Je veux dire, des baleines volantes ? Est-ce que c'est pas un peu le rêve de tout enfant de 10 ans ?

6Pourquoi et comment as-tu rejoint les Knights ? Ne sachant pas quoi faire d'elle, le personnel de l'hôpital a fini par appeler les chevaliers à la rescousse. Elle est avec eux depuis et même si elle leur fausse souvent compagnie, elle revient toujours.

7De quelles activités es-tu en charge ? Rien du tout. Parfois elle peint les arbres, parfois elle ramène des bouquets de fleurs.

8Comment se passe ton intégration au sein du groupe ? Pas très très bien, principalement à cause d'elle et de son caractère. Les gens sont gentils avec elle en général, mais elle n'arrive pas à surmonter ses réflexes de gamine agressive. Elle reste malgré tout, parce qu'ils prônent le partage et l'entraide et qu'elle a peur d'être toute seule. Et aussi parce qu'au fond, elle aimerait bien être un peu plus comme eux.

9Que penses-tu des autres groupes qui s'organisent ? Les pirates la fascinent autant qu'ils la terrifient. Quand elle les regarde elle a l'impression d'entrer dans un de ses jeux vidéos.
Les greens ont l'air strictes, comme sa vie d'avant, sa vie chez ses parents. Son estomac se tord d'angoisses rien que d'y penser. Et puis, sérieusement, retourner à l'école ? Certainement pas.

slt, moi c'est jel
ça fait quelques jours que je mate par ici pcq vous êtes jolis et que LiS a ruiné ma vie, et finalement j'arrivais pas à dormir du coup j'ai craqué (jsuis une chips me jugez pas). J'ai pas écrit depuis un bail et j'ai aucune idée de combien ça mesure une gamine de 10 ans, mais j'espère quand même qu'on sera copains comme cochons