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paint it, black — mum

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Mar 14 Avr - 22:18


Les gants noircis par la crasse remuée, tu longes les rails rouillés.
Parmi les étendues crevassées, c’est ici l’un des repères que tu t’es fait. Dès que les lieux te semblent inconnus, tu cherches à retrouver la grande ligne de métal. Dans ton sac se trouvent des babioles écorchées, des objets cassés. Tout un tas d’éléments à rafistoler, encastrer, stocker.
Pas pour autant un butin à renverser aux pieds des autres avec fierté mais de quoi se sustenter, de patienter pour mieux.
Ça fait partie de ces jours nuageux où tout est dépeint en gris colorés. Le manque de lumière attriste la technicolor habituellement saturée. Alors tu traînes des pieds, tes enjambées sont courtes, alourdie par la ferraille et autres trouvailles. Dernièrement, il n’y a rien pour réellement t’occuper. Tu t’ennuies vite de tout et même tes grandes escapades ne sauraient t’empêcher de ressasser. Car tu regardes de loin les limites de votre univers falsifié, ce huis clos étrangement orchestré. Tu sais qu’il y derrière des territoires que tu n’as que seulement effleuré, cette barrière qui ne cesse de vous couper du reste.

Et toi tu aimerais la voir, la toucher, essayer de la passer quand bien même tu sais être tourné vers la naïveté. Juste une fois y poser la chaire de tes doigts, les appuyer, y cogner tes phalanges.
Tâter, voir de quoi demain sera fait.
Jusque là tu n’a pas osé.
Tu quittes la droite route, descend le talus pour te diriger vers des habitations. Celles qui longent cette vieille voie ferrée, qui t’ont toujours crées de grandes appréhensions. Il y a des airs de désolations dans ces baraques attaquées par l’humidité aux murs fissurés et aux papiers peint décollés. Tu t’en approches petit à petit, sans réellement te presser.
C’est au pas de la porte de l’une d’elles que tu entends des pas craquer sur le plancher. Léger mouvement de recul instinctivement provoqué, tu tentes de calmer ton palpitant sur le point d’exploser. Tu balances ta tête en arrière, expirant bruyamment, recrachant le coup de pression qui t’as oppressé le temps d’un instant.
T’es pas fou Tobias, tu refuses de rentrer dans une maison se faisait déjà fouiller. Tu sais pas sur qui tu peux tomber et l’idée de continuer la série du cache-cache hanté ne te plaît pas plus que ça. Alors en attendant tu poses ton sac à tes pieds, t’assois sur le porche aux lamelles de bois éclatées.
Ton coude soutenant ta tête, tu remues le bout de tes pieds, faux patient que tu es. Et au bout de plusieurs minutes, le bruit revient vers l’entrée. Du coin du regard tu vois une silhouette passer.

« J’ai cru que t’allais jamais sortir. J’espère que t’as trouvé ce que tu cherchais parce que c’est mon tour. »

Et dans un bond tu te remets sur pieds, ton sac à la main jetée sur ton épaule. Ce que tu es naïf Tobias. Au moment de poser tes yeux sur l’étranger que tu viens d’alpaguer par tes mots doux, tu pâlis.
En quelques instants, tout traits d’humours ou taquineries dépérissent dans le creux de tes épaules crispées, de ta tête rentrée. Il n’y a maintenant plus qu’un air grave à la place de tes traits épanouis. Tu fais face à Mum, ta fierté à tes pieds, le goût de la surprise te laissant un arrière goût métallique.
L’instant d’après c’est la défensive, se reprendre, réagir.
Sourcils froncés et regard alarmé.

Mais toi tu ne sais pas quoi dire. Ton insolence est muette et le reste de tes traits ne sont plus très bavards. Tu tournes la tête, regarde à l’opposé car te voilà coincé.

« C’est vraiment trop ironique pour pas être karmique… »

Tu souffles, agacé.
Comme si on venait te punir, t’arracher tes moments de quiétéé.


Mum
Mère d'une grande famille
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Mum
Mum
Ven 17 Avr - 23:30



paint it, black

Une étincelle mais pas de feu.
Clic. Clic. Le pouce qui s’agite contre la molette.
Plus d’étincelles mais toujours pas de feu.

On le secoue un peu.
Mais il faut se rendre à l’évidence. Il n’y a plus de gaz dans le briquet.

Un soupir—
Dire que Mum a fait tout ce chemin, sur ses gardes dans ce territoire soi-disant ennemi, pour se racheter quelques pauvres cigarettes après qu’il ait terminé – bien trop rapidement à son goût – sa réserve personnelle, tout ça pour se retrouver avec un briquet qui rend l’âme entre ses mains.
Un deuxième soupir. Ce n’est vraiment pas sa journée, n’est-ce pas ?

(Il a vraiment besoin de cette cigarette—)

Mum lance un regard aux habitations qui barrent son chemin, bâtisses éventrées, certaines totalement rasées, d’autres qui ont la chance d’avoir toujours un étage qui tient debout, rares sont celles qui ont encore un toit. Des échardes qui dépassent et les murs à nu.
Il n’apprécie pas traîner dans ces coins-là – pas forcément uniquement à cause de la présence de pirates, mais plutôt à cause de la présence de ses habitations vides et bloquées dans un présent trop douloureux. Ce n’est qu’une raison de plus pour rester enfermé dans le château des chevaliers ou pour dormir encore et encore, jusqu’à ce que la douleur disparaisse.

Mais Mum veut un briquet.
C’est presque à contre cœur qu’il ouvre la porte d’entrée de la maison la plus proche de lui, le bois du parquet qui se plaint sous ses semelles dures, le plafond qui risque de s’écrouler et les meubles dévastés. Mum n’apprécie pas ça. Et ce n’est pas son boulot, de fouiller les maisons. Bien qu’il pourrait y trouver tant d’objets et de bibelots utiles pour les enfants— mais Mum ne se sent pas confortable à l’idée de voler (est-ce réellement voler, en ces temps ?), il laisse les chevaliers s’en charger.
(Ah… le pincement au cœur. Certaines maisons se ressemblent trop. Celle-ci en fait partie. Même les meubles, il se souvient avoir un canapé avec un cuir similaire, les petites chaises pour enfant aussi. Le papier peint bleu de la cuisine. Et puis Darell—)
N’y pense pas.
C’est exactement pour cela que Mum ne veut pas fouiller ces maisons.

Il a trouvé un briquet. Un briquet qui fonctionne, sur le sol, entre deux décombres.
Plus aucune raison de rester ici.

Il s’apprêtait à repartir directement en direction du château mais une silhouette familière l’en empêche. Mum n’oublie pas facilement les visages, encore moins ceux qui ont un jour compté dans leur rang. Il allume enfin sa cigarette, sa main protégeant la flamme faible contre le vent qui se lève.
Et Mum sourit—

« En effet. »

Tobias n’a pas changé.
Ni en pire, ni en mieux. Bien sûr, Mum remarque immédiatement son malaise et il le comprend. Le mot « trahison » était sur de nombreuses lèvres après son départ. Mais, ça, Mum s’en fiche. Tobias reste Tobias, peu importe son camp.
Ça ne change rien.
N’est-ce pas ?

« Comment va ton bras ? »

L’absence de plâtre ou de bandage indique que ça va probablement mieux. Mais avec le peu de moyens qu’ils ont pour les soins, des séquelles ne seraient pas étonnantes. Et Mum veut juste éviter ça.
(Mais un malheur de plus, au beau milieu de toute cette histoire, qu’est-ce que c’est, exactement ?)

feat anakin
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Lun 20 Avr - 21:42


Ça fait longtemps que l’odeur du tabac ne t’avais pas autant chatouillé.
À la fois âcre et métallique, ça fait parti des souvenirs que tu associes à Mum. Et quand bien même la description de celle-ci n’est pas des plus flatteuses, tu n’y penses pas à mal.
Si tout cela ne tenait qu’à toi, tes pieds auraient probablement fait un cent quatre-vingt degrés afin de s’éloigner. Partir, fuir, c’est le même combat lorsqu’on piétine sa fierté. Le regard toujours détourné, tes sourcils tressaillent face à la question posée. Ce flegme avec lequel il parle piquant pourtant l’intérêt. À l’époque fasciné et aujourd’hui horripilé par cette personnalité assumée, tu mords tes lèvres gercées.
Pour toi cette histoire de bras ça date. Tant et si bien que tu oublis qu’eux se sont arrêtés à cet épisode là.
Car tu es parti.

Tu te racles la gorge, ça a du mal à sortir.
Les mots coincés dans la trachée tu acquiesces simplement, toujours cet air grave et délétère collé, à te donner des airs détachés.
« Ça va oui. »
Ça sort rauque et cassé tandis que ta semelle usée cherche à tester la dureté de la planche éclatée sur laquelle tu te tiens. Craquelante et prête à céder, tu en fais ta victime.
Car la conversation voudrait que tu réitères la question, que tu la retournes. Mais toi, tu ne te sens pas légitime à demander. Alors tu préfères passer l’égocentré les ayant quittés. De détourner tes bonnes intentions en quelque chose de plus dilué.
« Ça a l’air d’aller de ton côté. »
Apriori debout et bien portant, assez pour se traîner jusqu’ici. Et puis tu finis par enfin lever ton regard ambré, par le dévisager.
Et ça te prends violemment, cette rage inutile. Cet avant goût agressif qui vient cogner dans l’inexistant, ce coup de pied dans le néant.

« Apriori même la rancune ça vous en demande trop. »
Tu es injuste, un ingrat. Et tu le sais. Mais c’était là, ça te démangeais. Comme si tu étais à ta place, celui qui pouvait se permettre.
Tu t’arraches le droit de le faire. Parce que t’es pas assez censé ni adulte finalement pour mettre tout ça de côté. Ou juste enfin cracher les excuses que tu fantasmes dès que ton esprit flirte avec le vague.

« C’est agaçant cette bonté exacerbée. »
Et tu sors ça comme si ça justifiait tes mots, ton attitude.
Comme si tu étais le provoqué et non le provoquant.


Mum
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Jeu 23 Avr - 23:27



paint it, black

À quel moment a-t-il fait quelque chose de mal ?
Mum ne peut s’empêcher de se poser cette question. Est-ce de sa faute si Tobias est parti ? N’a-t-il pas fait assez ? A-t-il fait trop ?
La fumée dans ses poumons l’empêche de respirer mais, pour une fois, il apprécie la sensation. Comme si Tobias allait disparaître à l’instant où il reprendrait son souffle. Comme si retenir sa respiration permettait d’arrêter le temps. Mais Tobias est comme la fumée, insaisissable, se dispersant dans l’air en quelques secondes, invisible en si peu de temps—


Et Mum n’a jamais été prêt à le laisser partir.
C’est dommage.


« Comme d’habitude, » c’est une façon d’éviter de répondre. Mum ne peut jamais être sincère dans ce cas, ça le ferait presque nerveusement rire. Comme d’habitude, ça veut tout et rien dire à la fois et ça n’a aucun sens.
(Mais est-ce que quelque chose ici a du sens ?)

Les mots restent en travers de sa gorge. L’envie de se murer dans un silence. L’envie d’oublier ce qu’il vient de se passer, fermer les yeux, se rendormir. Mais Mum s’en empêche. Tobias est là, et une fois qu’il repartira, Mum est sûr qu’il fera en sorte de ne plus jamais le recroiser. Ce n’est qu’un hasard, il remarque que sa présence n’est pas appréciée.
Et c’est l’occasion ou jamais. Et Mum en a raté, des occasions, depuis la tempête, il en a raté beaucoup trop mais pas celle-ci—

Mum tire sur sa cigarette, le temps s’arrête encore un instant, juste le temps de réfléchir, juste le temps de tourner ses mots, juste le temps de trouver l’envie de les prononcer. Les forcer hors de sa gorge avant qu’ils ne l’étouffent. « Tu ne trouvais pas ça si agaçant, lorsque tu t’es retrouvé à notre porte, il y a quelques mois, » une vérité mais pas un reproche. Juste un fait. Il n’y a aucun once d’animosité dans ses mots, peut-être juste un peu de nostalgie, peut-être juste un tu nous manques dissimulé, peut-être que, ça aussi, ça n’a aucun sens.

Il l’observe en plissant les yeux.
Comme si la réponse allait s’écrire sur son front.

« Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? »

Parce que Mum a besoin de savoir. Il a besoin de savoir à quel moment leurs chemins se sont séparés, à quel moment ils n’étaient plus sur la même longueur d’onde. À quel moment ils n’ont plus eu les mêmes idées.
Au fond, ça le tue. Parce qu’il aurait espéré que tout se passe bien, entre eux. Il sait que les chevaliers ont leur défaut mais ils font tout pour s’améliorer. Il sait qu’Arthur fait de son possible. Il sait que tout le monde y met du sien pour que cette apocalypse soit plus agréable à vivre.
Au fond, ça le tue parce que tous ses efforts ne servent finalement à rien.

(Et Mum sait très bien qu’il est tout simplement trop dur avec lui-même—
On ne peut pas plaire à tout le monde.)

feat anakin
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Dim 26 Avr - 21:45


Tu ne sais pas quoi en penser.
Dans un entre deux terriblement inconfortable, prêt à partir et pourtant statique. Dans toute ton immobilité il y a ton malaise. Celui de devoir faire face, de se maintenir dans une crédibilité fumeuse, effarée et pourtant effaçable.

Ça a toujours été comme ça.
Mum, déconcertant, le ton volatile. Les mots glissent, descendant en cascades sans jamais se heurter. Mais à tes yeux c’est une claque. Quelque chose d’humiliant, de profondément vrai. Et c’est bien ça qui titille tes nerfs irrités. Onde de choc à tes oreilles, ton regard se soulève jusqu’à lui, le défigure. Il y a dans tes pupilles dilatées encadrées par tes cernes des airs belliqueux, de ceux qui veulent en découdre.
Traînée de poudre dans ta susceptibilité, tu tentes Tobias.

Durant un instant, à quelques fils tirés, tu veux te raisonner.
Ne pas exploser, ne pas se laisser aller. Ne pas défenestrer les efforts réalisés, ne pas éventrer les objectifs que tu t’étais confirmé. À un battement de la fournaise. Parce que ça t’envahit, promptement. Tu la sens monter, bouillir.
Tu pensais que tu avais oublié ce que cela faisait. D’avoir les poings serrées, de sentir cet interrupteur vriller, court-circuit dans ta cervelle prête à repeindre le paysage. Car il suffit de si peu pour entamer la grande dégringolade.

Et le poing vient se coller dans le bois miteux attaqué, craquelé. Colère immature révélée, te voilà à exploser.

« Déjà c’est Percy qui m’a ramené, toi t’as rien fait. Y a qu’à elle que je dois des explications ! »

Est-ce que ça te pèse la déception dans son regard ?
Est-ce que tu en as marre ?
Bien sûr que ça te blesse, que cette lame revient toujours. C’est l’effet de croquer dans un fruit les lèvres gercées, la plaie abandonnée à l’acidité. Continuer tout en étant dérangé.

« Ça me fait rire votre grande bonté d’âme ! Évidemment que j’étais pas dérangé, qui l’aurait été ? » Ça y est tu pars, tu te noies. Et tu déblatères sans comprendre ce qui t’as mis en colère, emporté par la vipérine. Tant et si bien que tu sais que lorsqu’elle sera retombée, tu seras incapable de te reconnaître, de te rappeler des horreurs que tu as débité.
Et tu continues à t’enfoncer, prends le ton de la plaisanterie exacerbée, imitation insolente.
« ‘Oh non, laissez moi crever au bord de la route mon bon con, c’est le sort que je mérite’. C’est ça que j’aurais dû dire ? »
Et tu souffles, décompresse le temps d’un instant. Car la machine est en route, prête à dérailler sans pour autant en montrer les signes.

Ça te rend malade, tu le sens au fond de ta trachée serrée.
C’est trop d’un coup.
Les entrailles saisies, le cœur retourné. Ton monde est à l’envers mais ça ne t’empêche pas de continuer, de te débattre, de t’égorgé pour pouvoir t’exprimer.

« C’qui m’a fait changer d’avis ? »

Et durant un instant, tu ne sais pas.
Est-ce le manque d’air, la limite à franchir.
Durant quelques secondes, ça te monte à la tête. Toute cette frustration accumulée que tu as tassé à grands coups de pieds. Tu t’es débattu si ardemment pour la faire disparaître en pensant que ça suffirait. Et tu pourrais les sentir monter au ras de tes cils, venir te mettre à genoux. Mais tu tiens bon.

« Ça m’a rendu malade de vous voir continuer à vivre comme si de rien n’était ! Parce que- »

Et toi même tu te coupes dans ton élan, haletant. Comme si c’en était trop. Parce que toi t’y croyais. Tu pensais revenir en arrière, réaliser tout ce que tu pensais que tu ferais. Toutes ces petites choses collectées dans ton imaginaire, que tu voulais faire à ton retour.
Ce pamphlet n’existant qu’en toi regroupant tout ce que tu aurais aimé dire. À tes parents, à elle, à tes amis.
Ce que tu pensais que tu réaliserais.

Tu voulais trouver une solution, sortir de là, reprendre l’oxygène qui te manquait. Parce que tu suffoquais à voir cette nouvelle vie s’organiser comme si tout devait être recommencé.

Et maintenant tu es là.
À dormir dans une voiture, à parler à un clown.
Ce désastre que tu surmontes avec difficulté.


Mum
Mère d'une grande famille
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Mar 28 Avr - 1:53



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La cendre tombe sur le bout de sa chaussure.
La colère se lit dans chaque trait du visage de Tobias, le bois qui se plaint lourdement de son assaut, Mum qui ne peut réprimer un sursaut, les oiseaux qui se taisent et qui s’envolent avec leur chant et le battement de leurs ailes. Les mots qui alourdissent la langue, qui étouffent dans la gorge, qui emprisonnent les poumons et Mum retient sa respiration.
C’est rhétorique, il le sait. Le silence l’emporte et ses lèvres restent closes tandis que Tobias enchaîne, les mots se mélangent et Mum tire sur sa cigarette.


Une bouffée d’air devenue trop lourde—
Irrespirable.


Il souffle la fumée.
Le silence s’abat sur leurs épaules.

(Mum déglutit.
Il a l’impression qu’un couteau retourne ses intestins.
Une pointe de tristesse passe dans ses yeux mais il cligne des paupières et elle disparaît. Tobias n’a pas besoin de ça, actuellement, cela ne ferait que de rajouter de l’huile sur le feu.
Et peut-être que ce n’est pas la meilleure des idées.)

« Ce n’est pas tout le monde qui continue à vivre comme si de rien n’était, » comment pourrait-il se le permettre ? Faire comme si de rien n’était ? Oublier celles qui étaient le plus cher à son cœur ? Impossible et Darell peut déjà sentir son cœur se tordre rien qu’à cette pensée. S’il continuait à vivre comme si de rien n’était, il ne serait pas comme ça. Il ne s’enfermerait pas dans ces sommeils et ses faux sourires, il ne s’enfermerait pas dans ses mutismes.
Il ne serait pas déçu dès qu’il se réveille le matin.

Et ça le tue.

« Que voulais-tu qu’on fasse ? » son regard quitte Tobias pour se balader sur les rues dévastées. « Qu’on répète, chaque soir, aux enfants que tous leurs proches ne reviendront jamais ? Qu’on étendent leurs corps à leurs pieds ? » Mum les a vu, la plupart d’entre eux. Là, dans l’ombre, tandis qu’il arrachait les enfants aux débris de leur maison et qu’il cachait leur yeux. Dans la morgue de Percy. Aux coins des rues. Sous son toit effondré.

Il baisse les yeux une seconde.
Comme si elle était là, juste à ses pieds.

« Parce que quoi ? Parce que nous sommes trop faibles pour affronter la réalité ? » il tire sur sa cigarette, la cendre s’envole avec un coup de vent. « Peut-être. »

Le sommeil dans ses jambes et dans le bout de ses doigts parle de lui-même.
Mais qu’est-ce que les pirates font de plus ? Une liberté plus grande ? Une poudre blanche pour se donner un semblant de rêve éveillé ?
En quoi est-ce une autre façon d’affronter la réalité ?
Mum souhaite comprendre. Mais la brume constante dans sa tête, séquelle de ses nuits trop longues qui ne cessent de s’allonger, l’empêche de réfléchir correctement.

« Et je suis désolé que tu ais été déçu. »

Et c’est sincère.
Parce que Mum y est pour quelque chose.
S’il ne passait pas autant de temps à se fondre dans son matelas, peut-être que tout irait mieux. Peut-être que Tobias ne serait pas parti. Peut-être que tout serait à sa place.

Mais même ça, il n’y croit plus.

feat anakin
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Sam 2 Mai - 22:10


Durant un instant, le néant.
Tout retombe prudemment te laissant l’arrière goût violent de l’un de ces moments où l’on s’est abandonné à l’absolue, l’abrutissant. Tes pupilles glissent à tes pieds tandis que la paume de ta main vient caresser ton front bouillonnant de contrariété.
Vriller, perdre pieds, se laisse consommer. Avant ça t’arrivais pas, tu connaissais pas tout ça. Ça faisait pour toi parti de ces choses traînant à des années lumières, possédant la même racine que les légendes urbaines.

Dans un mouvement de recul, comme si tu baissais les bras, tu te laisses retomber là où tu étais assis avant que tout cela prenne ce tournant. Reprendre ton souffle, tes esprits.
Tes coudes sur tes genoux, ton regard a enfin osé percer entre tes mèches blondes. Tu le regardes te parler sans dire un mot. Finalement, tu écoutes.
« Mum, mets pas dans ma bouche des trucs que je pense pas. Évidemment que je te demande pas de rajouter dix ans de thérapie à ces pauvres mômes. »
Un roulement des yeux plus tard, tu prends tes aise sur ton assise. Les bras étalés sur le dossier, ton pied sur ton genoux. Comme si ça t’appartenait. Et comparé au ton employé précédemment, il y a maintenant une large fatigue dans tes mots. Rien d’amical, toujours un peu animal.

Mais le tout est enfin retombé.
Tu ne saurais dire si cela pourrait revenir te hanter.
Mais face à ton interlocuteur qui ne cesse de pincer tes points sensibles, tu ne saurais rien promettre.

« T’excuses pas. Ça m’apporte ni joie, ni satisfaction, vraiment. »
Tu détournes ton visage, regarde le paysage.
Quoiqu’il arrive, tu seras incapable de retourner ces mots. Alors pour éviter de te sentir obligé, tu préfères les oublier.
Faire comme si cette partie de la discussion n’avait jamais existé. Peut-être qu’à force de te convaincre, tu finiras par croire que cent pour cent de ta décision a été assumée ce jour-là.

« Peut-être que toi ça te ferais plaisir de me l’entendre dire. Je sais pas. Mais si je commence, je vais passer mon temps à le faire. »

Faire face à la réalité, vous voilà tout à fait éloignés, amenés à devoir vous éviter dans les frictions futures.
Alors si tu devais t’excuser pour chaque choses qui se sont passées, celles qui vont arriver. Tu serais bien trop honnête pour assumer tes décisions, vivre avec.

« Je parle pour moi mais. Est-ce que c’est ça que t’attends ? »


Mum
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Mum
Mum
Lun 4 Mai - 17:44



paint it, black

La cigarette se termine.
Elle n’a pas duré assez longtemps. Ça ne dure jamais assez longtemps.
Et ça lui manque déjà. Il écrase le mégot sur le bois éclaté avant de le jeter plus loin. Il pourrait en allumer une autre, sa réserve tout juste renouvelée, mais Mum sait que ce n’est pas une bonne idée.
(La fumée a laissé un goût pâteux dans sa gorge. Il a beau déglutir, ça ne veut pas partir.)

Il plisse les yeux, observant Tobias un instant, avant de reporter son attention sur la trace qu’a laissé son mégot sur le bois. « Je sais, » il sait. Mais il y tenait quand même. Parce qu’il sait que c’est également de sa faute. Il n’a pas été là lorsqu’il devait l’être. Il n’a cessé de fuir.
(Et, aujourd’hui, c’est toujours la même histoire.
Mais Mum ne connaît rien d’autre que la fuite. Il ne sait pas l’affronter, la réalité, il n’a jamais su.)

Il croise les bras.
Il respire. Une fois, deux fois.

Tobias est là, juste sous ses yeux, alors pourquoi semble-t-il pourtant si loin ?

Mum s’appuie contre le bois qui craque et qui gronde. « Non, » c’est stupide. « Tu n’as pas besoin. On ne te demande rien. » (Il lui demande rien. Il sait très bien que ce n’est pas le cas de tout le monde. Mais il aimerait.) « On ne t’a jamais forcé à te joindre à nous et on ne t’as jamais forcé à partir. C’est ton choix, du début à la fin. Et tu ne dois pas t’en excuser. »

Il tourne la tête, les yeux posés sur les ruines voisines, sur les souvenirs qu’elles transportent, sur le sentiment qu’elles offrent. Mum ferme les yeux avant d’y penser.
Le bois craque dans son dos. Ça le ramène sur terre.

« Donc, non, ce n’est ni ce que j’attends, ni ce qui me ferait plaisir. »

Et, Mum, il est désolé que d’autres attendent des excuses. Des explications. Comme si Tobias avait une dette envers eux. Il est désolé qu’il soit aussi mal vu. Il est désolé que tout soit arrivé.
Peut-être que Mum souhaiterait, quand même, des explications. Mais il n’a pas le courage de les demander, il n’a pas le courage d’entendre la vérité, il n’a pas le courage de sortir les mots de sa gorge. Tout ce qu’il sait faire, c’est s’excuser.
Mais ça ne sert à rien de le répéter.
Ça ne sert à rien de remuer le couteau dans la plaie.


Ça ne sert à rien parce que Tobias va encore disparaître à la seconde où Mum fermera les yeux.
Ça ne sert à rien puisqu’il ne pourra pas le récupérer.


Ça le bouffe, un peu, parfois. « J’espère simplement que tu as trouvé ce que tu souhaitais, ailleurs, » ailleurs, chez les pirates, qui ont sûrement bien plus à offrir. Mum n’en sait rien. Au fond, il ne veut pas vraiment savoir.

Mais c’est sûrement le cas. Malgré tout.

feat anakin
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Lun 18 Mai - 14:06


Regard levé, tes iris se perdent dans le vague bleuté.
Tout est retombé, s’est tapissé au fond de tes organes malmenés suite à ton coup d’éclat dorénavant ridiculisé par le calme que tu arbores sans fierté. Cette bienveillance qu’ils ont tous avec toi, ces gens-là, elle t’attires et t’électrises à la fois. Tu en veux plus, l’instant d’après, c’est déjà trop. Comme si tu la confondais avec de la pitié.

Comme si en toi ils ne faisaient que voir un enfant paumé.
Toi qui t’évertues à grandir plus rapidement, à être une sorte de bêta d’adulte civilisé. Est-ce vraiment une bonne idée ?
Rien n’est moins sûr. Mais lorsque les mots tombent, ça t’étire les commissures. C’est vrai qu’on ne t’as jamais rien dicté, partir ou rester. C’est peut-être ça en bon enfant capricieux qui t’a fait grincer.
Le fait que sur le pas de la porte, affaires dans les mains, personne ne se soit attardé.

Pareil à l’enfant qui décide de fuguer, qui crie à l’avance son méfait en espérant être rappelé. Aussi ridicule soit-il, peut-être que tu en avais besoin à l’époque. Que t’avais envie d’être indispensable, quelque part. Pas forcément pour quelqu’un. Parce que t’as le sentiment de pas être assez aimant pour te lier à ce point.

C’était peut-être ça que Tobias du passé avait besoin d’entendre et ce à quoi il a manqué. Ça t’effleures que maintenant tout ça. Dans la bouche de Mum se forme des réalisations tardives, des maux en tricots qui ne cessent de créer des nœuds dans ta tête-brûlée.
À vif.

Mais il y a pire, Mum espère. Et ton sourire s’agrandit, tu en grimaces presque. C’est ironique, insolent. Ça découvre tes dents et ton expression habillée par tes sourcils haussés, tu te vautres davantage sur ton assise malmenée. « Tu veux vraiment savoir ? »

Ça quitte tes lèvres, calmement. Ta voix cassée s’adoucit, elle devient veloutée. Et durant un instant, tu laisses tout en suspens. Peut-être car c’est la première fois que tu le regardes vraiment, droit dans les yeux, sans lâcheté ni peur d’être jugé.
Sans arrières pensées.

Et tu profites de ce silence parce que cracher ces mots vont te demander de déglutir, de te retenir. « À ton avis ? » Mouvement de tête en sa direction, tu le questionnes. Parce que ça t’intéresses.
Qu’est-ce qu’il a vu en toi, t’a-t-il déjà réellement regardé. C’est quoi le souvenir que t’as laissé là-bas avec le cadavre de tes amitiés brisées. Dans ton caprice rédempteur.

« Évidemment que j’ai pas trouvé ce que je cherchais. Parce que j’ai pas ma place ici. Knights, Pirates, tout ça, dans le fond, je m’en fous. »

Et tu le sens ton palpitant en cavalcade derrière tes côtes étriquées. Tu serais capable de tout Tobias. D’immoler les contrées et toi avec, de détruire toutes relations maigres que tu possèdes. À feu et à sang ou dans le calme le plus complaisant, toi ce qui te meus, c’est ce qui se trouve derrière.

C’est le reste du monde dont on vous a coupé.

« Et je sais bien que je brille pas par mes décisions mais permet-toi au moins de douter sur le fait que les Pirates sont ce qu’il me fallait. Un peu de respect. »

Sourire aux lèvres, tu balances ton pied posé sur ton genoux, soupirant entre tes mèches décolorées par la lumière exposée.



Mum
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Mum
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Mer 20 Mai - 18:39



paint it, black

Tu veux vraiment savoir ?
Mum n’a pas la réponse.
Ou il fait comme si. Il fait comme s’il ne voulait pas savoir. Il fait comme si ça l’importait peu, comme si c’était idiot d’envier les autres, surtout les pirates, surtout des personnes qui ont toutes la même histoire, ici.
Il ne veut pas vraiment savoir. Mais, au fond, peut-être que si. Un peu. Un élément de réponse pour l’aider à mieux comprendre.

Pour l’aider à améliorer sa façon de faire.
Pour l’aider à ne pas reproduire les mêmes erreurs avec les autres, au château.
Pour l’aider à faire taire sa conscience.

(Mais en même temps, Mum ne supporte pas la vérité.
Ses trop longues nuits peuvent en témoigner. L’ignorance l’aide à avancer et parfois, ce n’est pas plus mal de ne rien savoir. De rester dans ses interrogations. Certaines questions ne devraient pas avoir de réponse.)

Alors, il apprécie le silence qui s’étend.
Alors, il réfléchit juste un instant—
Alors, il hausse les épaules. Toujours la même réponse. Il ne sait pas, Mum, il ne sait jamais. Il ne peut plus s’imposer, prendre des décisions, dire ce qu’il a sur le cœur. Il a oublié comment faire. Alors, il hausse les épaules, il attend qu’on prononce les réponses à sa place, il laisse le temps s’écouler en laissant passer toutes les occasions qui se présentent à lui.
Comme toujours.
Comme on lui a déjà reproché.
Mais, à ça aussi, il y répondait par un haussement d’épaule.


Et Mum ne lui fera pas l’affront de lui poser la question. De lui demander pourquoi il reste avec eux alors qu’ils ne lui apportent pas ce qu’il souhaite.
C’est évident. Ils ne traitent pas les traîtres de la même manière que chez les chevaliers.


Il retient un soupir. « Ça n’a jamais été évident de se trouver une place, encore moins actuellement, » il secoue doucement la tête, regard baissé, lèvres pincées, avant de reprendre. « Personne n’a sa place, ici. Dans cette ville. Nous ne devrions pas être là. »

Nous ne devrions pas être là, à discuter, au milieu du bois éclaté.
Nous n’aurions dû jamais nous connaître.
Et continuer nos vies comme nous l’avons toujours fait.

(Mais le monde entier s’est renversé, avec la tempête.)

« Tu sais, moi aussi, je m’en fous, de ses histoires de groupes, » (il enfonce des mains dans ses poches, ses doigts jouant avec son nouveau briquet, le bois qui gémit dans son dos). « Quel intérêt ? Nous avons tous le même objectif, » sortir. Partir. Et ne plus jamais revenir. (Et s’il doit s’allier aux pirates pour atteindre cet objectif, le fera-t-il sans hésiter ? S’ils doivent effacer ce qui font d’eux des chevaliers et des pirates, le fera-t-il sans hésiter ?
Malgré tout, Mum n’a pas la réponse.)

Cette fois-ci, il ne retient pas son soupir.

« C’est dommage. »

Dommage d’en arriver là.
D’être en guerre. De jouer au chat et à la souris. De ne pas pouvoir s’entendre.
Mais qui est Mum pour en juger ? Qui est-il, à part un chevalier qui ne mérite pas sa place auprès d’Arthur tant il fait preuve de lâcheté ? Qui est-il, à part un père qui ne souhaite qu’atténuer le vide dans sa poitrine ?
Qui est-il, lorsqu’il s’endort encore une fois, lorsqu’il fuit encore une fois ?

Finalement, il pose son regard sur Tobias. Il ne comprend pas son sourire. « Ne te rabaisse pas. Personne n’a le droit de te juger sur tes actions. »

Personne.
Ni même toi, Tobias.
Personne—

feat anakin


Résumé:
The walker
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The walker
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Mer 3 Juin - 20:00
INTERVENTION POUVOIR ANAKIN
On essaie de trouver une raison, à tout ca. On essaie de trouver des chemins par défauts. On fait les constats, lorsqu'ils se séparent. Et au milieu de ça, la colère, l'envie de n'avoir jamais eut a avoir a faire ces choix. Ça serait tellement mieux. Autrement. Ça serait tellement mieux. Ailleurs. Ça serait tellement mieux, loin d'ici. De tout ça. Parce que ce que tu cherches Anakin, ce n'est pas ici.
C'est le corps qui tombe, et toi tu ne le vois pas. Il y a la légèreté enfin, un instant, sur tes épaules.
Il te fait toujours face. Mais c'est son visage qui te trouble. Les mots comme des echoes que l'on entend de si loin. On est pourtant si proche.
Mais alors que tu es maintenant plus libre que jamais. C'est ton corps qui jonche le sol. Inconscient.
• Mum pour toi Anakin est inconscient. Il ne réagit plus du tout si tu essaie de lui parler, tu peux même avoir peur pour son état.
• Anakin, tu ne comprend surement rien a ce qui se passe. Tu vois les choses comme si tu étais hors de ton corps.

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Mar 23 Juin - 20:30




Breathing in the dark, lying on its side
The ruins of the day, the less it wants to try
The feelings start to rot, one wink at a time


Il l’a dit.
Ce que tu voulais entendre depuis un moment d’entre les lèvres de quelqu’un. Cette réassurance que tout cela est normal, une profonde humanité dans tes déraisons écartelées.
Et tu as mal au cœur.
Un sentiment oppressant, quelque chose de menaçant. Face à lui, t’es qu’un enfant. Profondément perdu, déboussolé par les faits. Et tu le regardes comme si tu espérais qu’il tende la main, qu’il appelle quelqu’un pour venir te chercher à la caisse du supermarché.
Ce genre de moments dans lesquels tu es vulnérable, relativement méprisable. Car tu te laisses dévorer.

« C’est bête que tout ça soit arrivé. Si j’avais su… » Mots en suspens, souffle court, tu expires du bout des lèvres, « J’aurais fait les choses autrement. »

Faute avouée à moitié pardonnée.
C’est ce que l’on t’a toujours rabâché. Proverbe miséricordieux pour les âmes volages qui ne cessent de se cogner. C’est ta manière de dire que parfois tu regrettes, que tu ne saurais expliquer sans passer pour un être humain pas terminé, la décision qui t’as poussée.
En réalité tu étais désespéré.
À faire des rondes dans ton esprit malfamé, tu t’es convaincu que ta colère devait être dirigée vers quelque chose de tangible, vers eux.
Incapable d’être vrai, de couper les ponts, tu t’es divisé pour mieux régner. Un pied chez les uns, un bout de cœur chez les autres.
C’est qu’on pourrait croire que tu aimes te faire du mal Tobias.

Et ça tambourine dans ta poitrine.
C’en est indécent.
Parce que tes mots, ceux que tu verbalises, sont la première partie de quelque chose de plus grand, d’angoissant. Ça t’as effleuré l’esprit en le voyant, ça ne t’as pas lâché depuis.
Tu voudrais lui demander, lui proposer. Voir s’il existe encore quelque chose à exploiter, un bien commun en réalité égoïste.

Il te dit de ne pas te rabaisser.
Il te tend ce joker, celui qui dit que tu as encore le droit à un peu d’empathie, ta nature te la garantie.
Et ça te donne espoir, un instant.
Grande inspiration avant l’apnée, membres en tétanie, tu veux te lancer.

« Tu sais Mum… » Trop tard, tu as déjà amorcé. Le ton employé, les mots balancés, cela est trop rare de ta part pour être ignoré. La peur du refus te tord les intestins et tu tentes de par tes sourcils froncés de cacher ce malaise qui s’empare de toi. « Ce que je vais te dire, ça va peut-être pas t’étonner, parce que… parce que j’ai déjà trahie ? Parce que… je suis pas fiable ? »

Épaules haussées à chaque interrogations, tu as le sentiment de tirer ta peau. De la tordre au point de pouvoir la déchirer.
« Si un jour tu as b- »

Coupé, net.
Battement de cils, écran noir, fin de tournage.
Tout ce que tu ressentais, envolé. Une inconscience complète, un regard pourtant omniscient parmi les ténèbres éparpillés.
La sensation d’une chute lente et pourtant un impact tonitruant.
La seconde où tu touches le sol, dans un éclat de milliers de voix, te revoilà. Souffle court comme après une apnée forcée, tu regardes autour de toi.

La scène te glace le sang.
Tu te vois, étendu, inconscient.
Et durant un instant, te décomposant, les lèvres remuant dans le vide, tu admires, incapable. Les larmes au bord des yeux, tu loges ton visage dans tes mains gantées, frotte le tissus contre ta peau, te repais d’un moment d’angoisse.

Encore une fois, l’on t’as réservé des surprises.
Et toi, tu ne sais pas. Tu ne comprends pas. Immatériel et pourtant conscient. « Putain mais pourquoi… » Tu plaques tes mèches en arrière, les ongles sur le crâne, fixant à bout de souffle la scène.
Toi, Mum.
Tu t’observes, inconscient, étalé, comme mourant.

Et ça te glace.
Et tu te demandes. C’est ça qui t’étais réservé ? C’est ça une mort de merde ? Ci-gît celui qui n’a su s’ouvrir à temps ? Ton épitaphe sera ridicule, ta vie sera moquée et ton souvenir effacé.
Les bras ballants, tu le regardes alors, Mum. Et tout d’un coup la colère te reprends. Alors tu t’approches, tu veux saisir sans y arriver, secouer car tu es frustré.
Et tu hurles.

« FAIS QUELQUE CHOSE ! ME LAISSE PAS CREVER PUTAIN DE CLOWN ! »

Bien sûr que tu es injuste Tobias.
Que tes mots sont durs.
Mais ceux-ci crient à l’aide. Si quelqu'un avait pu te sauver, tu te demandes si ça aurait été lui.

HRP:




Mum
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Lun 29 Juin - 16:51



paint it, black

Si j’avais su.
Si j’avais su.
Tout le monde a ses mots-là à la bouche. Mum en est le premier.
Si j’avais su.
On y pense, souvent, trop souvent, à ces choses qu’on aurait pu faire différemment, à tout ce qu’on aurait pu changer, à tout ce qu’on aurait pu sauver. Juste des et si seulement si vides de sens à présent. Ça ne sert plus à rien de se torturer l’esprit avec ça.

Pourtant, on continue. Parce que c’est tout ce qu’il nous reste.
Une sensation d’être vivant, finalement.

Et puis, ce sont les sourcils qui se froncent lorsque Tobias reprend. Ne comprend pas vraiment où il veut en venir. Sort les mains de ses poches comme si ça pouvait l’aider à se concentrer d’avantage. Décolle son dos du bois. Attend qu’il continue pour saisir le sens de ses mots.
Mais Tobias ne continue pas.
Mais Tobias s’interrompt dans ses mots.
Mais Tobias tombe, tombe tombe—

Une seconde de flottement.
Une seconde pour respirer.
Une seconde pour regarder le corps qui est maintenu étendu sur les marches.

« Tobias ? »

Tobias ?
Un premier pas. Tremblant.
Mum se rapproche.

« Tobias ? »

Un deuxième pas. Alors qu’il commence à comprendre.
Tobias. Ouvre les yeux, ce n’est pas drôle. Vraiment pas.
Tobias.
S’il te plaît.
Tobias.

« Tobias. »

Tobias.
Tobias.
Les autres pas s’accélèrent jusqu’à s’échouer près du corps. Tobias. Tu n’as pas le droit de faire ça, tu sais ? Tu n’as pas le droit. Ce n’est pas juste.

(Sa gorge se noue. Ses gestes se font plus chaotiques.
Ce n’est pas Tobias qui est étalé sur les marches, pendant une seconde.
Mais il reprend rapidement ses esprits. S’empêche d’y penser. Ce n’est pas le moment.)

Mum ravale rapidement les pensées qui commençaient déjà à arriver. Non. Non. Pas Tobias. Il attrape son poignet, cherche après un pouls, pose son oreille contre sa poitrine, tente de reproduire les gestes que Percy et Arthur lui ont déjà montré.
Les battements de son cœur sont faibles. Beaucoup trop faibles.
Non. Non. Non.
Il avait promis, Mum. Il avait promis. Qu’on ne perdrait plus personne. Il avait promis.
Non. Tu n’as pas le droit, Tobias.

Il attrape ses épaules, les secoue doucement, épie la moindre réaction. « Allez, Tobias, réveille-toi, » (il n’essaie même plus de cacher le tremblement de sa voix.)

Ils ne peuvent pas rester là. Il ne faut pas rester là. À attendre qu’il coule entre ses doigts. À attendre qu’il disparaisse comme tous les autres. Et Mum. Mum.
S’est promis.
Qu’il n’abandonnerait.
Plus personne.
Qu’il ne tournerait.
Plus le dos.
Qu’il.
Ne.
Recommencerait.
Pas.
La même.
Erreur.
Pas avec toi, Tobias. On va s’en sortir, d’accord ? Peu importe ce qu’il t’arrive. Il ne te laissera pas là, d’accord ? Il fera tout. Tout, tout, tout. Pour que tu ouvres à nouveau les yeux. D’accord ?

D’accord ?
(Ouvre les yeux, s’il te plaît—)

Il est hors de question de le ramener au château. Ça n’arrangerait pas le problème, ni pour Tobias, ni pour Mum. Il a déjà trop fait. Et le château est trop loin.
Il n’a personne à appeler. À prévenir. À qui demander conseil. Il ne pense jamais à prendre un talkie avant de quitter le château. Peut-être que maintenant, il y pensera.
L’hôpital. Il faut aller à l’hôpital, non ? Percy y est sans doute encore mais elle passe ses journées dans la morgue, non ? Elle ne remarquera rien, non ?

Et puis.
Et puis, on s’en fout—
La vie de Tobias est plus importante que ça. Mum a déjà perdu trop de temps pour réfléchir. Il faut prendre une décision, maintenant. Arrêter les bêtises. Arrêter la fuite. Agir en adulte.

Alors, il vérifie encore une fois le pouls. Une deuxième fois. Une troisième fois. Presque de façon compulsive. Avant de finalement passer ses bras sous le corps, le caler contre lui, écouter ses genoux craquer lorsqu’il se relève, ajuster la position, s’assurer qu’il ne va pas tomber. Tu ne vas pas tomber, Tobias, d’accord ?
Les muscles qui se plaignent déjà du poids.
Les pensées qui se font muettes alors qu’il n’y a qu’un seul objectif qui s’inscrit. L’hôpital.

Puis ce sont les pieds qui s’activent tout seul. Une direction qu’il connaît déjà par cœur. Les lèvres pincées. L’esprit vide. Mode automatique. Gestes mécaniques. Accélère le pas.
Vite, vite, vite.
Retrace les gestes qu’on aurait voulu faire, quelques mois plus tôt.
N’y pense pas. N’y pense pas.

Tout ira bien.
Darell te le promet. Tobias, tout ira bien.

Tout.
Ira.
Bien.

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