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❝ nos déraisons. (angantýr)

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Mar 21 Avr - 14:58

❝ — nos déraisons.
( angantýr )
il fallait s'échapper ;
il fallait respirer, surtout pas rester enfermé
fallait sortir, marcher, bouger, fallait surtout pas tourner en rond pour pas virer taré.

les nébuleuses c'est doux, les nébuleuses c'est tendre, mais pas quand il faut parler – et j'ai compris, très vite, que t'étais pas là pour décorer.
t'as les yeux qui en demandent trop long, et en sourdine les questions qui poussent aux aveux
t'as dans les gestes ces pourquoi qu'on n'ose pas poser ;
ton existence entière juste à côté ça résonnait comme un comment t'as fait ?

j'aurais pu – j'aurais pu dire non j'aurais pu dire pas aujourd'hui j'aurais pu dire s'il-te-plaît j'aurais pu dire repasse plus tard ou même repasse jamais
mais dans mes tourments c'est ton regard que j'ai croisé et ça m'a fracassé
j't'ai revu l'autre jour les pupilles en têtes d'épingles la courbe animale j't'ai revu la dernière fois non j'pars pas et ça m'a brûlé je connais ça m'a déchiré je te laisserai pas et c'était c'était c'était –
ça m'a juste fait mal.

j'ai pas pu te laisser tomber – pas quand c'est moi qui t'ai invité.

alors j't'ai dit viens on se tire, j't'ai décoché un sourire et j'ai soufflé on va parler mais faut qu'on marche
et on a marché
(dans nos silences)
on a erré
(dans nos démences)

jusqu'au bord du vide, jusqu'au bord du monde, jusqu'au point de rupture où Arcadia Bay s'est effondré
là où l'univers a perdu consistance – là où le rationnel se fracasse et où la réalité perd son sens
on observe l’œil curieux un peu méfiant et du précipice on ne s'approche pas trop (faudrait pas que ça cède, faudrait pas tomber)
on ne sait pas trop pourquoi c'est ici que les pas nous mènent (les hasards de nos déraisons)

c'est magnifique et terrifiant, je murmure comme à bout de souffle.

les banalités galèrent encore, on ne sait toujours plus trop sur quel pied danser
comment on parle des tragédies, et puis comment on écrit l'après
comment, comment, comment
comment on porte le poids du monde
quand nos démons sont déjà de trop sur nos échines décharnées ?

lentement, avec mille précautions, on frôle le bord – on s'assure que c'est solide, que ça va pas céder, et on regarde sous nos pieds
le monde qui s'est éclaté, dispersé
kyrielles de terres et de roches éparpillées
(le tableau abstrait serait presque charmant s'il n'était pas glaçant)

on tangue, on hésite ; on inspire et puis on se lance
(on se jette à l'eau sans s'approcher du vide)

ça fait longtemps ? une seconde, deux, on ne sait pas s'il est nécessaire de préciser, mais pour dissiper les confusions on préfère essayer. que tu touches à l'héro ?

les mots sans détours – on en avait honte avant, on les taisait fut un temps
aujourd'hui on n'a plus peur de les dire, on n'a plus peur d'avouer
que c'était une part de soi, qu'on a fait comme on pouvait

on n'a plus peur aujourd'hui,
on n'a plus peur de dire
moi aussi j'étais comme toi.
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Jeu 30 Avr - 17:08
le soleil blanc saura écraser
les marques du temps, les peaux saturées
les parfums au vent, les regards consumés
Il a montré les dents au commencement, pareil à un fauve affamé dont la subsistance serait convoitée. Le désespoir amène parfois à arracher sa possession des mains d’autrui : c’est quelque chose qu’il a autant vu que commis, dans sa vie d’avant. De vieux réflexes et de vieilles craintes – de ceux qu’on acquiert contre son gré – sont remontés à la surface, lui intimant de te chasser au nom de la fièvre du souvenir ainsi que celle, plus pressante, de l’anticipation contrariée. Ce sont elles qui lui ont ôté la force de se montrer plus véhément face à ton insistance : tout ce qui lui importait, en cet instant, était bien moins la présence d’un inconnu que ses synapses réclamant leur dû.

Lorsqu’il s’est enfin offert les retrouvailles tant désirées avec sa seule alliée, les tempes battantes et voilées de transpiration, lorsqu’il s’est écarté du voile de la réalité aux bras de cette béatitude dont on ne se lasse jamais, là encore, tu es resté.

N'en subsiste que des souvenirs flous, comme toujours. Les babillages enfiévrés n’ont jamais su demeurer. Il n’a seulement ce que tu lui as confié avant la perte de lucidité, rien qu'où te (re)trouver.

Alors il est venu jusqu’aux Nébuleuses. Il a avancé lentement en bataillant avec mille doutes, les pupilles encore vaguement étrécies mais suffisamment sagaces pour lui faire envisager plus d’une fois de rebrousser chemin. Il est venu jusqu’à toi, malgré tout, en suivant les murmures mélancoliques que tu as laissés flotter.

C’est avec le regret de l’ingratitude gravé aux joues qu’il est entré, avec une curiosité presque désespérée au fond d’yeux qui fourmillent de questions sans se croire bien capables de les formuler – des comment et des pourquoi en suspens, avides de savoir en quoi son présent est devenu ton passé. Angantýr veut comprendre, ou plutôt démêler ce qu’il croit comprendre, avant de s’autoriser à une chose aussi dommageable qu’espérer.

Mais tout cela dépend en effet d’un procédé bien trop intime pour l’ébruiter, mieux vaut céder à la pudeur des écueils surannés, et s’isoler. Le bord du monde vous sied, en vérité, même si l’attrait du vide insinue de sombres pensées au creux de son cœur évidé – il serait si simple de s’y jeter, ainsi tout serait réglé.

Angantýr a le cœur au bord des lèvres, et l’esprit pétri d’hésitations. Qu’il est âpre, ce vécu partagé si durement remué ; et comme il est laborieux de (re)passer de l’animal à l’humain, d’aller chercher une clarté et une élocution qui, quelques jours auparavant, s’étaient montrées toutes morcelées.

Presque quatre ans, maintenant. La gorge est sèche, et les mots lents, précautionneux. Ça s'est fait très vite. Trop vite pour ...

Un long silence plane, ponctué par un haussement d'épaules bien moins désinvolte que ce qu'il prétend. La fin ne viendra jamais, mais se devine. À la place, c'est une question – la question – qui s'extraie d'une poitrine serrée, comme pour s'en échapper avant d'y être retenue à jamais.

Tu as- tu as vraiment arrêté ?

Dis-lui, Romeo, s'il a le droit d'espérer.
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Lun 4 Mai - 5:20

❝ — nos déraisons.
( angantýr )
Quatre ans.

Je répète, en silence – ce sont simplement les syllabes qui s'articulent sans un bruit au bord des lèvres. J'essaie de compter, sans te demander – quel âge t'as ? –, j'essaie de deviner les années sous les traits émaciés, dévorés par la came et j'ai les images qui se superposent,
de l'aiguille qui plongeait dans la veine, et combien c'était difficile d'être là, et de simplement regarder.
Je ne suis pas bien sûr, j'estime à la louche – quatorze, quinze, seize ans peut-être, et le cœur se serre quand on réalise vraiment à quel point, à quel point c'est terrifiant,
tu devais avoir le même âge que moi à l'époque quand toi aussi la vie t'a heurté et l'idée me flingue.
On est que des mômes à quinze ans, et même à vingt,
trop jeunes, putain – et les heures d'oubli de l'époque ne méritaient pas tout ce qui a suivi, toutes les jolies choses gâchées parce que la came importait plus que tout le reste (que les passions, que la famille, que les amours, que les amis ; l'unique obsession et le reste pouvait bien aller se faire voir).

Trop vite pour...

J'acquiesce, simplement – sans un mot.
Je sais.

Je laisse courir mon regard sur les ruines qui flottent dans l'air – mes yeux dessinent des trajectoires entre les satellites sans orbite, imagine comment les distances pourraient être franchies.
Je n'essaierai pas – je plongerai cent fois à la place en idées, j'imaginerai mille fois tomber, je préciserai les images d'une fiction morbide sur l'écran de mes paupières fermées, tout ça pour qu'il ne me vienne pas l'élan en réalité,
l'élan d'abandonner.

Et puis, évidemment,
ta voix qui déchire et me ramène quand je déraille, un sourire qui s'étire sur mes lèvres – je salue l'audace et le courage, je m'attendris sur tes hésitations. Je ne te regarde pas – je ne dis rien. Pas tout de suite. Dans ma tête je rejoue le film en accéléré des dix dernières années, me heurte aux obscurités régulières des souvenirs que les mauvais trips m'ont volés.
Le rire qui m'échappe est désabusé, lorsque je cède enfin.

Oui. J'ai arrêté.

La main portée au creux du coude, comme par vieux réflexe (on a toujours l'impression, parfois, que ça démange encore). on sait par cœur, sous les manches enroulées de la chemise, les cicatrices qu'ont laissé toutes les aiguilles abîmées qui ont percé de travers, heurté les nerfs, laissé les traces indélébiles que les tatouages qui glissent jusqu'aux poignets (déchirés, eux aussi, de plaies bien plus récentes, les dernières tiraillent encore, les dernières datent d'hier à peine) n'ont pas entièrement recouvertes.

Pas... Pas du jour au lendemain, et... mais oui, ça fait trois ans que j'ai pas touché une aiguille. Par contre je tourne toujours à des doses de méthadone qui feraient faire des overdoses à n'importe quel consommateur moyen.

un rire, de nouveau – comme s'il y avait matière.

je fume comme un pompier, je me mets des caisses au vieux whisky pour tenir le coup. je manque encore parfois... plus mon corps, plus vraiment.

et l'on ne dira rien de la lame le long des veines, les endorphines qu'on provoque à l'usure pour se rappeler un peu ce que c'était que l'anesthésie ;
je me mords la lèvre, la langue – et quand j'en parle l'attrait revient,
l'appel de la douce léthargie.

quand t'arrêtes, c'est pas le manque physique, le pire. vraiment pas. c'est... devoir réapprendre à vivre en ressentant tout. tous les moments, tous les sursauts, tout. y'a plus rien qui filtre les coups que la vie te donne.

je m'éloigne du bord et me tourne enfin vers toi, pour plonger mon regard dans le tien – je cherche à déchiffrer l'effet que te font mes mots ; de quelle façon est-ce qu'ils peuvent bien résonner en toi, mes aveux,
toute cette vie que je n'ai raconté à personne avant toi.

c'est sûrement pas ce que tu voulais entendre, je lâche, dans un rictus qui crie désolé. mais j'ai pas la force de te mentir en te disant que c'est facile. je sais même pas si ça devient facile un jour. moi ça fait trois ans et j'en crève encore comme si c'était la semaine dernière.

je suis désolé, vraiment désolé.

on s'en sort, oui – je l'ai fait.
mais on n'en guérit jamais.
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Dim 17 Mai - 15:14
le soleil blanc saura écraser
les marques du temps, les peaux saturées
les parfums au vent, les regards consumés
On oublie souvent que le cœur à cette façon de se défaire de ses exhalaisons les plus insignes plus vite que la raison n’érige ses remords.

Les mots ont franchi le barrage des côtes avec l’agilité d’un soupir, et en retour la ligne des épaules se raidit, ployant sans trop le vouloir sous le poids de ces dés jetés. Ce serait presque risible comme les années passées se trouvent résumées gravement en deux syllabes qui pourraient ne pas signifier grand-chose, et qui pourtant sont chargées d’un sens et d’un vécu ambivalents. Il a beau ne pas vraiment vouloir s’en rappeler, on n’ignore pas ce cruel sentiment de n’avoir connu que ça – impossible de faire taire cette perfide sensation de chimère que porte sa vie d’avant, où la seule blancheur qui existait était celle de sa terre natale, et pas de la came.

Angantýr se fige au son de ta voix, incertain de la réaction à adopter – si tant est qu’il en existe une appropriée à de tels échanges. Il ne souhaite pas troubler le ressassement qui, à n’en pas douter, à lieu pour toi aussi ; et dans son silence teinté de respect, il reproduit ta posture sans même le réaliser. Le bout de ses doigts effleurent à travers la manche le bras qui reçoit tout de cette chose plus grande et plus forte que vous, qui vous déforme et vous tire là où elle l’entend, qui embrase le sang dans les veines jusqu’à ce qu’on se perce la peau à la force des ongles pour étouffer la flamme. Tout ça, il le ressent encore vivement au creux des écorchures mal cicatrisées qui parsèment sa peau fatiguée de vivre.

C’est le pouls au creux de la gorge qu’il absorbe tes mots sentencieux avec une concentration presque trop pointue, désireuse d’imprimer chaque lettre dans son esprit afin de pouvoir les réexaminer par après, les soupeser pour déterminer qu’en penser, comme si l’émoi du moment présent l’empêchait de le faire maintenant.

Quelque chose remue en lui devant cette mise à nu si confiante, si complète. Ça frémit dans la poitrine au son des détails d’un récit qui a dû être, il suppose, plus douloureux à extraire qu’à entendre. Il reste songeur, vide presque, comme exempt d’émotion à défaut de savoir laquelle éprouver.

Je sais pas ce que je voulais entendre, avoue-t-il en secouant faiblement la tête. Je pense même pas que j’attendais quelque chose, je voulais juste … juste savoir.

Juste appréhender quel courage ça demande, de tourner le dos à une alliée d’aussi longue date ; juste mesurer les tripes que ça prend, de revoir les vraies couleurs des choses sans le filtre dont tu parles – toutes, sans exception, même celles qu’on veut oublier, les laides, les sombres, les indignes, les malvenues qui mettent à mal la vertu.

Et ça le laisse toujours vide tout ça, sans trop de réaction ni de substance, sans grand-chose sur les traits ou dans les yeux ; juste avec cette espèce d’attention appliquée, presque inquiétante en ce qu’elle pose probablement barrage à nombre d’autres pensées qui restent coincées en attendant de savoir lesquelles peuvent (ou doivent) s’extirper.

Il lui semble toutefois que c’est le dépit qui gratte à la surface. Dépit de se savoir trop faible pour braver tous ces maux, pour affronter toutes ces souffrances. Dépit de manquer de quelque chose, sans doute de volonté. Dépit de n’être pas assez solide, du moins pas autant que toi.

De surcroît, les mercis lui sont difficiles, bien qu’il sache pertinemment qu’il devrait en prononcer, des mercis pour l’honnêteté, pour avoir été là, pour comprendre, et peut-être encore davantage. Mais c’est encore trop dur à dire, alors il préfère rester un peu plus longuement sous le confort de cette barrière aux faiblesses qui se cache sous des mines toutes attentives.

Tu regrettes, parfois ? D’avoir arrêté ?

Est-ce que toute la souffrance que tu dépeins vaut la peine d’être traversée ? Ou est-ce qu’on est condamné à toujours regretter d’avoir commencé, même en s’exposant à toutes les noirceurs pour chercher à réparer son erreur ? Est-ce qu’il y a un peu d’espoir quelque part, sous toutes les difficultés, ailleurs qu’au fond de l’abîme qui vous écoute ?


Résumé :
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Lun 25 Mai - 23:34

❝ — nos déraisons.
( angantýr )
Et le regard bascule encore, s'esquive, je te frôle du bord des cils d'une œillade en biais je t'effleure en idée quand mes yeux déchiffrent déjà l'ailleurs. Je me mords la lèvre en cherchant les traductions des interlignes, juste savoir, juste savoir et je me demande savoir quoi ? et puis je comprends, je crois,
juste savoir parfois c'est bien assez — y'a pas de mystères dissimulées, pas de secrets filigranés. Rien qu'une vérité brute et dénués de fioritures en euphémismes — juste savoir la vie et ses détours, la came et ses à-coups. Savoir à quoi on vend son âme mais un peu tard et trop pour jurer qu'on ne nous y prendra plus,
même moi je contemple encore l'idée tous les matins
quand c'est pas celle de faire un pas de côté au bord d'un ravin.


Je tire de ma poche un paquet de clopes, du paquet une cigarette puis le carton abîmé dans ta direction en invitation — y'a que deux addictions que je tolère encore c'est l'éthanol dans les veines la nicotine dans les poumons le reste ça me fait vomir le reste ça me fait trembler — puis la tueuse entre les lèvres la main en coupe-vent la flamme d'un briquet qui embrase la première inspiration.
Papier crépite à la bouffée salvatrice nuage opaque entre les lèvres et le rire désabusé à ta question — j'aimerais te dire quelle idée mais quelle idée ;
c'est terrifiant comme j'y avais jamais songé.

D'avoir commencé, plutôt.

Évidemment — évidemment qu'on regrette quand on n'a plus que ça et qu'on en a conscience ; évidemment qu'on regrette quand on réalise enfin qu'on a plus rien d'un homme mais tout d'une bête, d'un chien aux côtes saillantes et aux crocs mal aiguisés, évidemment comme on regrette quand on réalise comme on est laid comme on se répugne comme y'a l'air de plus rien avoir à sauver,
et qu'on se surprend à y croire encore un peu,
dans un sursaut désespéré.

Je regrette pas d'avoir arrêté. Y'a un tas de choses que j'aurais pas accomplies si je m'en étais pas tiré.

J'aurais pas frôlé mon rêve du bout des doigts — enregistré ma voix en studio, posé des mots cent fois redessinés sur des accords composés les mains tremblantes ; j'aurais jamais entendu mon premier single sur les ondes, jamais signé pour l'album qui aurait bientôt été là,
j'aurais pas eu droit à cette dernière année et demie de passion, d'existence fragile et exaltante,
j'aurais pas repris vie.

Je regretterais rien si y'avait pas eu cette putain de Tempête qu'a tout gâché.

Je regretterais rien si j'avais fait les choses autrement, si je m'étais repris avant, si j'avais écouté Olympe et Meera, si j'avais entendu les gens qui me voulaient du bien plutôt que de les traiter en ennemis à la seconde où la moindre blessure déchirait l'idéal que je projetais.
Je regretterais rien si j'avais pas été malade, si j'avais pas déconné — si j'avais été un peu plus moi et un peu moins minable.

Soupir tremblant, inspiration pressée sur la cigarette dégueulasse — mais on fait bien avec ce que l'on a, c'est plus l'heure des caprices alors tant pis, terminé l'âge des goûts de luxe aujourd'hui on fait dans la misère.

Tu sais, pour s'en sortir y'a pas de formule magique, faut juste...

Juste,
comme si c'était facile,
mais on sait bien que c'est pas vrai.

Le vouloir. Genre, en avoir vraiment envie. Le vouloir suffisamment pour être capable d'endurer le manque, la douleur, la fièvre, les angoisses, les terreurs, la gerbe et puis le vide.

Le grand vide sans béquille — sans plus rien pour fuir quand la réalité n'est pas celle qu'on aime bien s'imaginer quand on n'est plus tout à fait soi,
quand la brûlure du rush s'empare des veines et disperse
nos idées nos raisons
nos rimes
nos frissons.

Et surtout pas rester seul. Je connais personne qui s'en est tiré en la jouant mec solitaire inébranlable.

Et je m'illusionne pas tu sais — je serai jamais assez, je suis pas celui qu'il faut. Je peux rester là, sans un mot, détourner le regard quand tu te détruis mais sans flancher, attendre que l'héroïne se disperse et que tu te reviennes un peu, t'écouter disséminer des discours mal agencés pendant des heures et te raconter mon histoire,
j'ai pas le pouvoir de te sauver,
c'est pas mon rôle, même pas mon droit — puis j'ai pas le cran ni les épaules, déjà tout juste de quoi garder la tête hors de l'eau et me tenir à flots.

Alors m'en veux pas, s'il-te-plaît — si je suis pas plus adroit que toi,
(pas plus que je l'étais y'a huit ans).


▬ ça va Romeo s'offusque pas promis (a)
▬ il se retrouve en gros mood introspection la vérité c'est que cette conversation lui fait pas que du bien
▬ mais bon il a signé pour ça hein
▬ donc il répond quand même à Angantýr sans trop ciller, lui fait bien comprendre que s'il veut s'en tirer il va morfler enjoy
▬ pour l'instant il reste surtout dans la réaction / la réponse mais Angantýr aura bientôt droit à son interrogatoire aussi :mordred:
The walker
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Avatar IRL Chuck Norris
The walker
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Mar 30 Juin - 8:46
INTERVENTION POUVOIR DIESEL
Diesel raconte, décrit, parle d'un avant qui semble avoir pesé. Et lorsque certains mots s'appuient un peu plus. Lorsque la tempête elle même est évoquée, tu en es persuadé Angantyr, c'est presque avoir vu des éclairs dans le ciel, le sol se fissurer.  Puis les sillons creusé dans la terre disparaissent, laissent le sol comme il l’était une fraction de seconde auparavant. Il continue, et cette fois, c'est lui que tu vois. Lui au teint pale, le visage perlé de sueur, lui le fatigué, lui aux travers des étapes comptées. Pas Diesel. Juste Roméo, un Roméo bien abimé. Ca ne dur pas longtemps, tu n'es pas sur d'avoir bien vu.

Juste une seconde, et tout était revenu, aussi normal que ce que peut l'etre cette ville désormais.
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Mar 14 Juil - 22:52
le soleil blanc saura écraser
les marques du temps, les peaux saturées
les parfums au vent, les regards consumés
La cigarette qui lui est destinée émerge hors du paquet tendu avec une lactescence pareille à un rictus qui vous contemplerait tels que vous êtes, tous les deux : debout à l’orée du monde, aux bras d’une maladresse toute en honnêteté, avec des addictions les unes sur les autres qui font grincer aux charnières les portes du cœur sous une aperture naissante.

Il accepte, témoignant de la même absence d’hésitation qui lui a fait saisir bon nombre de mains tendues aux offrandes autrement plus délétères. Il accepte sans rien dire au nom d’une docilité qui n’a pas lieu d’être et du souvenir de ces premiers temps sur cet autre continent où tout ça, toutes les effluves de tabac, d’herbe et de crack avaient le goût de l’indépendance et de la liberté.

La première exhalaison, contre toute attente, lui tire une moue. Est-ce le temps qui a ôté toute accoutumance à son palais, ou les réminiscences de cette époque pourtant pas si lointaines ont-elles toujours été si amères ?

Ce commencement que tu regrettes tant le laisse profondément songeur. Sans grande assurance, il entreprend de chercher au fond de lui s’il s’y tapit la même chose, cette même désolation grise aux accents de honte qui suintent à travers tes mots. Mais rien n’accroche ses doigts qui sondent à l’aveugle. Rien, pas de réel remords à avoir ouvert les bras à une amante si exigeante, mais ni satisfaction, ni plénitude pour autant. Rien que du vide, et en-dessous, sous la noirceur et la voracité, une pointe d’attrition, flamme de bougie vacillante, pour la personne qu’il était et pour ses contours qui s’effacent inexorablement.

La clope se rabaisse avant même d’avoir à nouveau effleuré les lèvres, comme vaincue. Ces accomplissements qu’à n’en pas douter tu ressasses dans ton silence sont un coup au creux de la gorge, qu’il sent se fermer en prémunition contre la suffocation sous la poigne des traîtres pensées qui commencent à poindre. Il n’y a pas à les éviter, ni à les assourdir, car elles ont raison, après tout : que lui reste-t-il à accomplir ? À espérer ? N’a-t-il pas déjà fait voler en éclats tout ce qui l’a approché, jusqu’à ce qu’il n’en demeure plus rien ?

C’est à croire, soudainement, que quelque chose s’abat sur lui tout entier, sur sa posture qui semble se recroqueviller, son visage qui s’abaisse et ses traits qui se tordent – pas à cause du tabac rance, cette fois, mais sous le poids d’une vérité qu’il est pourtant venu chercher.

Un début de tempête se lève au creux de ses côtes, tout de cieux grondants et de vagues meurtrières. Puis comme un écho, le sol semble se fissurer à ses pieds, le tirant en arrière d’un pas. En un clignement d’yeux tout s’est évaporé, comme le fantôme qu’il a cru apercevoir à l’endroit où tu te tiens, la mine cireuse et les tempes voilées sous les assauts reconnaissables de l’extatique affliction qui vous lie – mais dont tu t'es sorti, en dépit de plaies à la cicatrisation encore bien fragile.

Je … Le barrage de silence et de toute pensance s’effrite, la voix l’imite. J’arrive pas à savoir si … si je peux le vouloir vraiment. Je sais pas à quoi je retournerais … À rien, je pense ? Mais je suis déjà … déjà rien, déjà nulle part. J’arrive pas à savoir s’il est trop tard.

Terreur innommable que ce trop tard et ce qu’il renferme comme perspective glaçante d’être condamné sans encore le réaliser, de se torturer de pensées, de doutes, de “et si” tandis que le fil est déjà tissé, et que sa fin est irrévocablement proche.

Un petit bruit étranglé lui échappe – l’ombre d’un rire jaune, probablement – avant qu’il ne parvienne à croasser :

Et si on a personne ?

Les mots peuvent avoir des airs de reproches contre le monde entier, mais l’intonation est clairement désespérée. On devrait plonger seul mais s’appuyer sur les autres pour remonter ? C’est trop cruel.

C’est trop demander.


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