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Green's Justice • PV Sable

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Bobtail
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Bobtail
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Mer 13 Mai - 14:05
Green’s Justice


Aujourd’hui, une mission spéciale m’a été confiée. Pas n’importe quoi, non. Une vraie mission de policier. Pas un truc nul qu’on donne au boulet. Je dois vraiment user de mon rôle de policier pour agir et corriger, s’il le faut. Alors, je suis un peu angoissé. Ma batte, j’ai désormais l’habitude de traîner avec, mais, je ne suis pas bien certain de vouloir en user contre mes propres camarades… ou même proférer la menace de l’user à leur encontre. J’ai pourtant accepté le rôle de policier au sein des Greens et je dois m’y tenir si je ne veux pas qu’on me jette dehors (à vrai dire, je sais pas trop ce qu’on réserve aux policiers qui ne font pas leur part du boulot, doivent-ils se punir eux-mêmes ?). Mon cerveau fait des nœuds face à cette interrogation et je reprends mon cheminement vers Asgard.

Là est ma destination, chez les Agriculteurs. Je redresse le menton, je marche fièrement et je pose mon arme sur mon épaule. Mon corps toujours bedonnant me donne une certaine prestance, enfin, j’aime à l’imaginer. Je m'imagine déjà terrifier les petits malins qui mettent le bazar au sein de notre organisation qui doit pourtant absolument fonctionner, pour le bien de tous et toutes. C’est un certain Sable qui aurait été aperçu en train de dormir au milieu même de son champ de patates. Une histoire absurde et rocambolesque étant donné qu’il n’est pas du tout discret de s’endormir sur son lieu de travail, surtout si celui-ci est en extérieur ET qu’il y a des témoins qui passent toutes les minutes. Donc, je ne comprends pas trop ce que cherche ce Sable à part se faire punir ou attirer l’attention. Comme il semble agir seul, on m’a envoyé en solitaire l’observer, vérifier son travail et lui donner des heures de pédalages supplémentaires s’il fait le mariolle.

J’approche des larges champs des Greens où toutes les petites mains s'affairent à faire pousser notre bouffe. Mon estomac gronde. Le petit-déjeuner de ce matin était franchement frugale. Puis, j’en ai marre de bouffer des algues et d’autres trucs dégueulasses. Je donnerais tout pour un burger dégoulinant de sauce. Avec des frites. Non, mieux, des nuggets pleine de gras et de mayonnaise. De déglutis en imaginant le goût succulent d’un tel repas. Et je me rappelle qu’en ce moment c’est légumes verts, féculents sans goût et reste de boîtes qui commencent sérieusement à s’amenuiser, donc, bon gros régime qui m’affaiblit de jour en jour.

Je me remémore la description de Sable, le type que je cherche. Une grande tige toute maigre aux cheveux couleur sable. Il y a tellement de personnes différentes et atypiques dans ce champ que je mets pas bien longtemps à repérer ma cible en train de s’affairer dans son bout de terre. C’est un temps idéal pour jardiner, pas de pluie, un ciel voilé, pas trop chaud, ni trop froid. Tous les agriculteurs semblent l’avoir compris et s’acharnent d’autant plus à travailler vite et bien. Ça me fait esquisser un sourire mais personne ne prête la moindre attention à moi. Je m’approche de Sable en le contournant.

Finalement, j’opte pour une approche discrète. Je me mets à quatre pattes derrière les hautes tiges de… haricots ? J’en sais trop rien, mais les tuteurs sont assez hauts pour cacher mon infiltration (enfin, plus ou moins). Je m’approche en rampant jusqu’à arriver au niveau du fameux Sable. Je plisse les yeux et écarte quelques feuilles pour observer sa manière de travailler. Ma batte est toujours là, je suis prêt à intervenir à n’importe quel moment, mais, pour le moment, j’ai besoin d’informations sur ma cible et ses activités quotidiennes.

Asgard - Sable - 6 Mai 2020




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Mer 13 Mai - 21:05
GREEN'S JUSTICE

Plus jeune, il s'est imaginé les mains noircies, les ongles remplis de terre d'innombrables fois. Une petite brosse à la main, Jiawei aurait retiré le sable méthodiquement de quelques ossements qui auraient changé la face du monde, ou bien du monde des paléontologues tout du moins. Cependant, il a bien moins rêvé — voire, pas du tout — de se retrouver à quatre pattes dans des potagers destinés à nourrir une bande d'inconnus dont il ne connait plus ou moins qu'un nom de code relié à un visage flou, que son cerveau ne manque pas de lui faire oublier régulièrement. Les genoux enfoncés dans la terre, il s'attele à retirer les mauvaises herbes qui ont proliféré dernièrement. Il a lu, grâce à un livre nommé Courgette et Cornichon, merci la librairie de la ville, des tas de conseils sur la façon d'entretenir correctement son potager. Par exemple, on peut tout à fait pailler le sol de son potager pour éviter la repousse intempestive de mauvaises herbes. Néanmoins, il faut suffisamment de paille pour se faire, afin de la changer régulièrement, de plus les mauvaises herbes peuvent être comestibles — les orties, pour ne citer que la plus connue. Il a été décidé de ne pas pailler les sols pour le moment afin de profiter des cadeaux de la nature. Fantastique. C'est sans compter le trou dans un de ses gants, son doigt le démange, il grimace à chacun de ses gestes.
S’il a bien écrit toute une complainte dans sa tête, supportée par quelques un de ses soupirs fréquents, il n'est pas tout à fait mécontent d’occuper ce poste. Il peut ainsi garder un œil sur les stocks, éviter le favoritisme, et surtout, il est bien mieux ici que coincé derrière les bancs d’un amphithéâtre dans une fac de médecine.

Enivré par les parfums du potager et la chaleur de ce début d’après-midi, le Chinois se laisse un temps pour s’asseoir au sol contre un tonneau, poser le bras dessus et laisser ses muscles se détendre un peu. Si ses tâches semblent moins fatigantes que celles des bâtisseurs ou de certaines autres personnes, elles sollicitent ses articulations et son dos à un tel point que Jiawei ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour les personnes âgées qu’il voit souvent en Chine : le dos voûté, minuscules, comme écrasées par le poids des années passées dans les rizières et autres cultures. Il n'a pas peur de finir comme elles, puisqu’il est convaincu, par un optimisme injustifié, que l’avenir réserve quelque chose de fou aux prisonniers d’Arcadia Bay. Il a une pensée pour Xinyu et Evy, lorsqu’il s'imagine le monde entier décimé par une force divine tandis qu’il est protégé ici. Il n'a jamais été sujet au manque des autres. Depuis presque une dizaine d’années, il ne parle qu’aux mêmes personnes de façon si régulière, sans conflit, sans relâche, si bien qu’il n'a jamais eu l’occasion de ressentir le manque de qui que ce soit. Et les quelques personnes qu’il a fréquenté amoureusement n'ont pas été très marquantes. Il a l’impression de ne pas avoir pensé à sa vie d’avant depuis une éternité maintenant, et alors qu’il pose sa joue contre son bras, constate qu’il n'a de toute façon pas grand-chose à se souvenir. Tout n'est que bon à jeter. Le mariage, ses parents, la femme qu’il aurait du épouser sans qu’on lui demande son avis. Tout ça peut finir à la casse, écrasés par le cadavre de la voiture de Xinyu, qu’il a bousillée en rentrant d’un voyage improvisé à la plage avec ses deux amis — il affirme toujours qu’il n'a pas besoin de permis malgré tout. Il aurait aimé que ses amis soient là pour profiter de cette nouvelle forme de société.

Jiawei ouvre les yeux. Il connait cette lourdeur caractéristique dans son corps, la façon dont ses yeux peinent à s’ouvrir. Ses pensées semblent prises dans un embouteillage, elles se bousculen les unes et les autres sans parvenir à tisser quoi que ce soit. Il veut bouger un bras, mais son cerveau ne l’écoute pas et il reste un long moment ainsi installé, sans savoir si le temps passe, s’il est bien réveillé ou s’il est encore en train de rêver. Le soleil cogne fort, et sa narcolepsie le paralyse à nouveau. L’absence de médicaments finit parfois par peser, mais il ne trouve pas non plus la force de s’en soucier alors qu’il sent à peine le métal du tonneau lui rentrer dans le bras depuis maintenant trop longtemps. La réalité est encore trop éloignée pour qu’il ne puisse la saisir.



résumé imposant:
Bobtail
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Jeu 14 Mai - 11:28
Green’s Justice


Tapis dans la terre presque boueuse, j’observe. Quel métier fascinant que celui de policier. Je ne me serais, au grand jamais, imaginé dans cette situation aussi ridicule qu’exaltante. Pourtant, je n'ai que rarement été aussi concentré, je soulève quelques branchages pour améliorer ma vision sur Sable, la cible de ma journée. Je fronce les sourcils, plisse les yeux, rampe de quelques mètres en plus, avant de me rendre compte que ma cachette n’est pas trop parfaite lorsqu’un autre agriculteur me marche à moitié dessus en me lançant un regard condescendant. Je m'agrippe à ma batte et lui fournit un sourire d’excuse.

Revenant à Sable, je m’aperçois qu’il se démène avec des orties. Tout compte fait, traîner dans la terre me convient mieux que de m’opposer à ce type de plantes. Il les arrache méticuleusement et en fait des tas. Je fais fonctionner mon cerveau à plein régime. Des orties. Pour tendre un piège ? Peut-être a-t-il remarqué que je l’observais et qu’il s’apprête à m’attaquer en me piquant de part en part ? Je frissonne à l’idée de me retrouver couvert de cloques. Ou alors, les orties seraient utilisés dans des potions louches fabriqués par Sable, un mec tout aussi louche. Ça me fait pas mal de pistes à surveiller pour essayer de mettre tout cela au clair.

Soudainement, Sable abandonne sa tâche et se déplace vers la réserve où s’empilent tonneaux et autres cagettes pour stocker nos réserves. Il profite du léger rayon de soleil pour s’asseoir et pousser un léger soupire de soulagement. Derrière mes pieds de haricots et depuis ma cachette, je ne vois plus vraiment ses mouvements. Je me redresse alors difficilement jusqu’à être accroupi et capable de m’avancer dans sa direction. Bientôt, les plantes hautes ne sont plus et je me retrouve accroupis, à découvert. Qu’à cela ne tienne, je fouille dans ma poche et en sort mon masque froissé, je l’attache à mon visage. Je suis un autre homme. Bobtail n’est plus, je suis un super-héros, prêt à rendre justice.

Mon stratagème est un poil trop long. Si bien que lorsque je retrouve ma position verticale, Sable s’est laissé emporté contre les tonneaux et respire de manière régulière. Il s’est endormi. Et voici une mission pour Petit Hulk ! Je m’approche du corps endormi, traînant ma batte avec moi. Je fais le tour du corps de Sable, je l’observe plus attentivement, il est bel et bien assoupi, sans le moindre doute. Alors que cinq minutes avant, il triait ses orties pour d’obscurs desseins. Je croise les bras et me mets face à lui. Je décroise mes bras, et écarte mes jambes. Je recroise mes bras. Je ne suis pas sûr de quelle position je préfère. La batte sur l’épaule ? La batte à la ceinture ? Les poings levés ? un genoux à terre ? J’essaye diverses positions mais je me sens toujours ridicule. Finalement, j’opte pour : les bras ballants le long du corps et un regard de merlan frit.

« _ Au… nom de la Police… des Gr...Greens… j-je-e vous arrête. Balbutiai-je dans ma barbe. Évidemment, il ne m’entends pas. Je racle le fond de ma gorge et pousse le corps endormi du bout de ma botte. Sable ! Je pousse un peu sur ma voix. En-vertu-de-mon-droit-de-policier-je-te-punis-à-huit-heures-de pédalage-par -semaines-pendant-un-mois-pour-manquement-à-tes-fonctions-et-pour-non-respect-de-ton-rôle-au-sein-des-Greens. Je dis ça d’une traite, vite et fort. Cela attire quelques regards sur nous. C’est une formule apprise par cœur depuis mon arrivée chez les policiers. Manquer du temps de travail à plusieurs reprises, la sanction est variable mais pédaler l’empêchera de s’endormir n’importe où. »

Asgard - Sable - 6 Mai 2020




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Jeu 14 Mai - 13:24
GREEN'S JUSTICE

Ses yeux se referment un instant sans qu’il ne puisse le contrôler, comme si le sommeil tire ses paupières vers le bas, comme on abaisse le volet pour fermer boutique. Le cours de ses pensées reprend peu à peu de sa fluidité. Il se rappelle qu'il est dans le potager, qu'il s'est installé quelques secondes contre un tonneau pour apaiser ses muscles endoloris. La culpabilité s'invite à la danse, lui rappele qu'il a été trop conciliant envers lui-même et qu'il n'aurait pas du s’octroyer cette pause avant d’avoir fini son travail. Bientôt, son habituelle nonchalance reprend le dessus : personne ne va faire attention, et tant qu’il finit ses tâches en temps et en heure, il peut bien se laisser aller à quelques somnolences. Personne ne le lui a interdit de dormir.

Nuisance sonore. Il a fallu quelques longues secondes au cerveau de Jiawei pour alerter l’homme. On baragouine.
Ouverture des volets, tandis que quelque chose entre en contact avec sa cuisse. Ou quelque part, son corps est encore lourd et il n’est pas certain de savoir. Le cerveau du Chinois semble s’arrêter de fonctionner un instant, comme s’il y a tant de choses à dire que lui-même ne sait pas quelle pensée pousser en avant. Ventripotent. Rondouillard. Grassouillet. C'est la première fois que Sable réussissait à caser le mot ventripotent dans le fil de ses pensées et il leve les bras intérieurement pour fêter sa victoire.
Pas extérieurement, cependant. Tout d’abord parce qu’il ne peut pas, et surtout parce que la situation ne s’y prête pas. Un silence lourd s’installe entre les deux hommes. Le regard de Jiawei décrypte tout : un masque qu’on a envie de repasser tant il est froissé, un sweat-shirt, un ventre imposant, une houppette, un regard qui n’intimiderait pas même une gerbille, une batte qui tangue légèrement dans le vide.

C’est une hallucination. Jiawei en a eu quelques unes au cours de sa vie, et après quelques recherches il a appris que les narcoleptiques peuvent voir ou sentir des hallucinations au réveil, comme une forme de rêve éveillé. Elles sont en général plutôt effrayantes, mais cette fois-ci, son cerveau s'est surpassé. Il détache son regard de l’énergumène sorti d’un comic d’amateur, et entreprend de s’étirer pour recouvrer le contrôle de ses membres. Il ne fait déjà plus attention à l’hallucination, son attention est à présent centrée sur son bras endoloris, sur lequel le métal du cercle du tonneau a laissé une marque profonde.
— Putain, ça fait mal cette connerie. marmonne-t-il, la voix encore voilée par le sommeil.
Nouveau contact visuel. Les sourcils du Chinois se froncent instantanément alors qu’il essaye de comprendre. L’hallucination est toujours là, et il est certain qu’une hallucination due à la narcolepsie ne dure pas si longtemps. Ce n'est donc pas une hallucination. Les propos de l’énergumène ont quitté son cerveau aussi rapidement qu’ils y sont entrées. Somme-toute, Jiawei n’a aucune idée de la raison de sa venue.
— C’est pas l’heure de la distribution des rations. fait-il remarquer, adressant un dernier regard indifférent au rondouillard avant de se lever et de traîner les pieds jusqu’au potager. Il a encore du pain sur la planche et ne compte pas perdre plus de temps à discuter champignons à la crème et gratin de courgette avec celui qui s'est improvisé imposant parasol durant un instant.



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Jeu 14 Mai - 14:37
Green’s Justice


Qu-quoi ? Sable se réveil devant moi. Il me regarde, l’air encore perdu dans ses songes. Il ne réagit pas, il me fixe juste. Pire, il me détail, fronce les sourcils parfois, sans avoir l’air d’avoir ingéré mes informations. Je lève un sourcil, dois-je répéter ? Ou bien me mettre sur la défensive ? Il est peut-être du genre… agressif ? On sait pas. Mon supérieur ne m’a pas vraiment prévenu. Si j’ai à faire à un rageux et qu’il me saute au cou ? Il cache peut-être bien son jeu, le chintoc, là ? Il fait peut-être semblant d’être dans le coltard pour me sauter dessus avec ses orties cachés dans ses poches. Je continue de le fixer, prêt à prendre mes jambes à mon cou, faut pas déconner.

Mais, non. Il bâille. S’étire. Se plaint d’une douleur à son bras et repose ses yeux marrons sur moi. D’ailleurs, j’ai une légère impression que l’un dit merde à l’autre, vision étrange mais trop subtile pour que je m’y attarde. Surtout qu’il s’adresse pour la première fois à moi, comme s’il me découvrait, tout à coup. Comme si je n’étais pas là depuis dix minutes comme un blaireau pour le sermonner. C’est qu’il m’a ignoré, le Sable, là ! Et ça, je ne vais pas le laisser passer. Pire, il me prend pour quelqu’un qui lui apporte sa bouffe ? Je suis pas sa bonniche !

Et par dessus le marché, il me contourne et retourne se focaliser sur ses orties. Je reste ébaubis. Quelle est cette énergumène qu’on ma refilé à punir ? C’est un test de la part des Policiers, ou quoi ? Pour voir si je vais réussir à le punir, parce qu’il n’écoute rien à rien ? Je suis bien décidé à ne pas me laisser ignorer. J’emboîte le pas au brun blond, dont la couleur est petit à petit en train de ne plus ressembler à rien, et je me camp sous ses yeux.

« _ Eh, gros malin, tu m’écoutes quand j’te parle ? J’ai dit : t’es PU-NIS. Puis, me souvenant tout à coup de la marche à suivre. Sieste sur lieu de travail, faire passer ses intérêts personnels avant la cause des Greens, manquement aux travaux généraux, refus d'obtempérer face à un membre des forces de l’ordre. Ça va te coûter plus cher que prévu, ça. Tu pensais vraiment t’en tirer comme ça ? Je mets les mains sur les hanches, comme si je découvrais un enfant en train de faire une bêtise. C’est un peu ce que j’essaye d’imaginer, sinon j’ai trop peur de la réaction d’un adulte face à la punition que le lui donne. J’infantilise au maximum Sable pour réussir à articuler et ne pas me laisser submerger par ma trouillardise habituelle. »
Asgard - Sable - 6 Mai 2020




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Jeu 14 Mai - 15:53
GREEN'S JUSTICE

Si Sable attendait un peu de tranquillité — c'était toujours ce à quoi il aspire —, l'élément perturbateur de son après-midi en a visiblement décidé autrement. Il peut sentir sa présence derrière son dos, le bruit de ses pas qui se rapprochent petit à petit. Les sourcils du Chinois se froncent un peu plus à chacun de ses mots. Après la réalisation que, non, Bobtail n'est pas une hallucination, Sable comprend à présent que l’homme n'est pas venu pour manger. Le reste de la discussion risque de se compliquer, et il n'a jamais aimé les complications.
Prenant son mal en patience pour ne pas s’énerver et tenter de voir clair dans cette affaire, l’homme s’accroupit, attrape une binette et entreprend de travailler. C'est, après tout, la raison pour laquelle on lui demande d’être ici.

La binette est enfoncée d’un coup sec dans la terre et il se relève, droit comme un piquet. Le Chinois comprend enfin ce qu’on lui reproche. Son cerveau a été engrainé par le sommeil, mais il reprend enfin ses fonctions habituelles. Il pose ses yeux en amande sur celui qu’il devine être un policier, et lui adresse un regard noir. Il n'a pas reçu de punition depuis bien longtemps, pas même de ses parents, et il refuse que cet espèce de poisson porc-épic — dont les pics ont visiblement été obstrués par des marshmallows — lui fasse la morale sur quoi que ce soit. Les épaules basses, les bras ballants, mais le visage fermé et la mâchoire serrée, il se lance dans sa propre défense.
— T’as manqué de nourriture en ce moment ? T’as eu des légumes pas frais, pas mûrs, plus dégueulasses qu’habituellement ? Il ne le lui laisse pas le temps de répondre, lui présente la paume de sa main comme pour lui intimer de se continuer à se taire. J’crois bien que je bosse de manière satisfaisante pour la cause des Greens. Si tu t’ennuies au point de devoir venir faire chier des gens qui bossent correctement, le problème vient pas de moi. Va jouer aux super-héros ailleurs, là où quelqu’un a vraiment besoin d’aide, parce que le potager va très bien. Ca va là, ou tu ressens encore le besoin d'asseoir ton autorité inexistante ?
Pour prouver ses dires, il pointe du doigt le tas d’orties et d’autres mauvaises herbes qui trône sur la bordure du potager. Le tas est assez conséquent, à son avis, pour témoigner de son travail qui, sans être acharné, est tout à fait satisfaisant. Comme s’il prend conscience qu’ils n’étaient pas seuls, il tourne la tête vers un des autres agriculteurs un peu plus loin.
— Bah dis lui toi, je travaille bien non ?
Mais le témoin clé reste muet, Sable pense que son ton a probablement été trop sec. Il murmure un « collabo, va », visiblement agacé et porte à nouveau son regard lourd sur l’homme en costume devant lui.




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Ven 15 Mai - 10:25
Green’s Justice

Je l’observe sans rien ajouter, finalement, il paraît enfin me prendre en considération. Il plante son outil de jardinage dans la terre meuble et se relève. C’est qu’il ferait presque ma taille, et ça m'effraie un peu. Je déglutis difficilement, me préparant au pire. Si c’est un fou furieux, il va peut-être choisir ce moment pour me jeter ses orties à la figure puis me planter son râteau à travers le cœur. Je suis d’autant plus défiant.

Pourtant, il m’apostrophe d’un air dédaigneux en me demandant si j’ai manqué de nourriture. Pas de chance pour lui, il se trouve que oui. Je crève la dalle en permanence dans ce trou de merde et je donnerais n’importe quoi pour des rations supplémentaires. C’est donc bien une preuve que s’il y mettait plus d’entrain, nous serions probablement mieux nourrit. Il se décide ensuite à m’agresser en affirmant que le problème ne vient pas de lui. Sous entend-t-il qu’il viendrait de moi ? Ça me remue l’estomac. Surtout quand il fait référence à mon statut de Super-Héros, je ne sais pas si je dois me sentir flatté ou, au contraire, offensé qu’il m’insulte ainsi. J’ai à la fois envie de lui rappeler que je suis Policier et, dans le même temps, pleurer en lui disant que c’est pas moi, ce sont les autres qui m’ont confié la mission de le surveiller. Je reste alors sur place, toujours l’air ahuri et un peu bête au milieu du champ de patates avec quelqu’un qui semble vouloir travailler.

Quand il demande à l’un de ses collègues d’avouer qu’il fait bien son travail, l’autre agriculteur prend la poudre d’escampette. Je lève un sourcil vers Sable, un sourire conciliant sur mes lèvres. S’il traite tout le monde comme il m’a traité, je comprends qu’on finisse par avoir peur de lui. Je réfléchis à comment aborder le problème et régler la situation. Il semble faire son travail, du moins quand il ne dort pas. Aux dernières nouvelles, nous n’avons aucune horaire imposées, tant que le travail est fait et que personne ne manque de rien. S’il y a bel et bien un Dieu qui a décidé de nous infliger ça, il serait sûrement du genre à dire qu’il faut aider son prochain. J’ai bien une preuve qu’il s’est endormi, je l’ai vu. Qui sait combien de temps il serait resté ainsi si je ne l’avais pas réveillé ? Je me balance d’avant en arrière, en proie à un véritable dilemme intérieur. Punir cet homme ? Ou laisser passer ? Je ferme les yeux, tentant de peser le pour et le contre. Je prends une grande inspiration. La loi, ici, c’est moi. Prenant un minimum d’aplomb, je me penche en avant pour le dominer de ma hauteur.

« _ Écoute, mon gars. Je reprends ces expressions qu’on me lançait toujours au visage en essayant d’avoir l’air au moins un peu crédible. C’est moi qui fait respecter la loi, ici. On t’a déjà vu t’endormir. On m’a chargé de te surveiller, tu as pioncé alors que tout le monde bosse, même si tu compenses par ailleurs, ça peut donner de mauvaises idées aux autres. Tu vas donc être puni, pour l’exemple. J’ai réfléchi et une heure quotidienne de pédalage pendant un mois me semble être une peine juste. Et, en attendant, je vais t’aider à ramasser ces fichus orties. Tant que tu me les jettes pas à la gueule, je suis prêt à t’aider. Et si tu refuses, je revois ta peine à la hausse. Quel étrange marché suis-je en train de fixer là. Je ne sais pas trop si c’est équitable, si c’est juste ou bien si j’ai le droit de jouer ainsi. Je ne suis même pas sûr qu’on ait véritablement écrit des lois. Je crois bien que les policiers ont carte blanche. Tant mieux pour moi. C’est cette peine que je veux appliquée, à lui de l’accepter ou non. Alors ? »
Asgard - Sable - 6 Mai 2020




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Sam 16 Mai - 13:47
GREEN'S JUSTICE

La situation ne va pas en s’arrangeant. Sable s’impatiente. Même s’il peut considérer son poste comme un réel emploi, comme il en aurait eu à l’Extérieur, il n’arrive pas à se faire à l’idée qu’il doit se plier à une autorité supérieure. Arcadia Bay pour lui, à présent, c’est sa liberté. C’est son ticket de sortie, son évasion. Il n’a plus à retourner en Chine, plus personne pour lui dicter sa vie. Son regard examine le policier devant lui, l’écoutant déblatérer, agacé. Il veut pousser la voix de l’homme loin de lui, perdre le fil, ne plus écouter ; il est doué pour ça, et pourtant la voix du blond continue à l’agacer. Il est fatigué de se justifier, encore une fois. Les pensées égoïstes prennent le dessus sur le reste. C’est facile quand on naît comme les autres, il se dit. Facile de parler, facile de faire la police, trop simple d’imposer aux autres ce qui n’appartient qu’à la majorité, ce qui échappe à la minorité. Sable se tait depuis longtemps. Depuis son enfance, après qu’on l’ait pris à une sieste incontrôlée, le petit Jiawei baissait les yeux, comptait le nombre de séparations entre les différentes pièces d’un parquet ou d’un carrelage pour essayer de ne pas entendre à nouveau qu’il n’était qu’un cancre.
Là encore, il repense à toutes ces années où il ne savait pas, il avait fini par penser lui-même qu’il n’était qu’un bon à rien, un fainéant qui ne songe qu’à dormir, qui ne peut même pas passer son permis de conduire parce qu’un narcoleptique est dangereux au volant, pour lui-même, pour tous. Un fainéant qui ne parvient même pas à garder un travail plus de trois mois. Pendant que le héros masqué déblatère, les épaules de Jiawei habituellement si basses remontent. Il se sent bouillir.
— Si t’es prêt à m’aider, t’as des médicaments pour la narcolepsie alors, le super-héros? son ton aurait pu être sec, mais il abandonne. Les mots sortent de sa bouche avec lassitude. Il aurait du acheter ce genre de t-shirt, où on peut apercevoir une description sommaire de la personne qui la porte de manière plus ou moins ridicule, comme : « je suis chiante ! », « j’aime le soleil ! ». Sur le sien, on aurait pu lire « je suis narcoleptique, je dors partout, laissez moi vivre. »
— T'as tout un article sur Wiki, si t'as besoin de ça pour comprendre que je fais pas exprès de m'endormir sans arrêt et que je pourrais même être debout et finir par m'endormir. D'ailleurs, il y a absolument aucun sens à ce que tu m'aides à retirer les orties puisque je fais mon travail à temps. Je t'ai déjà dit, si tu veux faire ta bonne action ou quoi c'est pas ici qu'il faut la faire, compris ou pas ?
Malgré ces mots secs, le ton de Sable reste las, il finit par s'accroupir de nouveau, tourner le dos au policier comme si l'acte lui permettrait de le faire disparaître.
— Tu peux partir, maintenant. Pour lui, l'affaire est close. Il n'y a plus rien à dire, son cas a été défendu, excusé, et il peut retrouver sa liberté.




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Lun 18 Mai - 10:51
Green’s Justice

Le regard de Sable est indéchiffrable. Il semble osciller entre la colère, la lassitude et, peut-être, autre chose ? Je n’en suis pas vraiment sûr. Moi qui pensais qu’il accepterait sans broncher mon marché. Que je trouve incroyablement juste et équitable, pour moi, pour lui, pour les Greens. Je ne sais pas s’il veut me faire tourner en bourrique ou s’il a vraiment un caractère de cochon. Ou alors, il me déteste, parce que je suis un policier ? Ou bien… je ne sais pas ? Je me sens un peu perdu. J’ai l’impression que la Police des Green a fait une erreur d'interprétation. Et, tout à coup, oui, je me rends compte que oui. Quand il m’annonce de but en blanc qu’il est narcoleptique. Je reste con. Sans bouger. A quelques pas de lui. Non, je n’ai pas de médicament pour la maladie dont il est victime… Ca me met extrêmement mal à l’aise. Je bats en retraite de quelques pas quand il m’agresse à nouveau. Je reste là, l’air triste et apitoyé par ce gars qui n’a rien demandé et que je voudrais aider. Mais, lui, il a pas l’air d’être à la recherche d’une quelconque aide. Juste de médocs pour l’aider à tenir dans une situation qui lui échappe totalement.

Je peux partir. Oui, il m’autorise, moi, le Policier, à partir. A prendre congé. Comme si c’était lui qui avait le pouvoir, et pas moi. Ca m’énerve d’être toujours celui qui se fait marcher dessus alors, que, pour une fois, j’étais en mon droit d’écraser les autres. Mais Sable ne semble pas être la bonne victime. Il me la dit, j’en ai maintenant la certitude, il n’a rien fait. Je soupire alors qu’il me tourne le dos. Il n’y a rien à faire pour se pauvre gars. Parler plus ne ferait que l’agacer encore. Je n’ai pas les médicaments demandés et ne suis pas en mesure du dealer avec les Pirates qui doivent bien avoir ce genre de chose. A nouveau, je suis impuissant.

Pourtant, pourtant. Je me rappel d’une chose. Un détail qui m’offre un vent d’espoir. Je refais un pas en direction de Sable. Je retire mon masque. Il n’y aura vraisemblablement pas de justice aujourd’hui… mes mains se croisent et s’entrecroisent, gênées. J’étais un garçon attentif, un peu lent d’esprit mais toujours curieux. Quand ma grande tante me parlait de ses décoctions de plantes, souvent, je m’en fichais. Pourtant, j’en retenais les composants. Il se trouve que la théine, mélangé à d’autres plantes, peut booster l’énergie et servir de psychotrope. Ce n’était pas forcément la meilleure idée dans le cas de ma tante, mais cela pourrait être utile à Sable. Du maté et de la sauge. Ce sont les principaux ingrédients, on doit bien avoir ça, non ? Je m’éclaircis la gorge.

« _ Bon… pendant que je suis là, tu pourrais me montrer des plans de… sauge ? Et, tiens, du maté ? Je… je suis amateur d’infusions. »

Best. Excuse. Ever.
Asgard - Sable - 6 Mai 2020


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