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(end)(nc-18)(tw : violence) ❝ comme si on s'aimait — Anemone (jour 0)

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Dim 28 Juin - 0:26

Blessé et délirant, en son sein était née une obsession lancinante : un visage qu'il avait associé à la douceur et au réconfort. Une femme aux traits plus durs que réellement chaleureux, mais chez qui la force de caractère se reflétait dans la prise de ses doigts sur sa chair meurtrie. Arès ne qualifierait pas son désir d'amour naissant mais pourtant se soumettait à une idée fixe : pouvait-elle l'aimer autant qu'il la convoitait ? Il se savait homme fort, conquérant, peut-être (même) rassurant car il avait les moyens d'offrir la protection et le confort. Mais pourtant il ne se souhaitait lui-même à aucune femme, même à la plus capable d'endurer ses sautes d'humeur et sa colère insondable.

***

Il l'avait observé de loin pendant des jours, d'abord alimenté par la curiosité - puis les souvenirs de son sauvetage dans la forêt revinrent le hanter, lui écorcher l'estomac et le prendre la gorge. Silencieux, il en avait des sueurs froides, s'interdisait de bouger et contrôlait jusqu'à sa respiration. Le corps presque entièrement recouvert de son long manteau noir, il étirait ses doigts gantés de cuir pour s'imposer une discipline et ainsi chasser ses envies douteuses.
Lui même n'avait aucune idée des motivations qui le poussaient à l'épier car il n'avait rien à lui dire, si ce n'est lui ordonner d'être sage et consciencieuse.

C'est finalement l'âme étourdie par la haine qu'engendrait son propre manque d'imagination qu'il fit demi-tour. Il l'aborderait pour la remercier une autre fois, car ses obligations l'appelaient à se rendre dans le sous-sol d'un de ses deux bars, ou ses comparses en affaires l'attendaient pour en régler.
Les négociations se terminèrent très tard, et pas à l'avantage d'Arès qui bouillonnait. Assis sur un tabouret au comptoir, il fumait sa cigarette entre deux doigts tremblants. Et c'est à ce moment là qu'il la vit passer - seule - à travers la lucarne du bâtiment, les lampadaires clignotant éclairant son visage une fois sur deux... au même rythme que le coeur d'Arès qui manquait de louper un battement à chacun de ses souffles. Il s'était levé brusquement et avant attendu quelques secondes avant d'ouvrir la porte, qu'il ferma rapidement à clé pour la suivre, tapi dans l'ombre des ruelles désertes.

Ses jambes ne lui obéissaient plus, il avait bondit derrière elle, animé d'une pulsion non préméditée. C'était maintenant ou jamais, elle seule pouvait le comprendre. Elle seule pouvait combler cette solitude, seule alliée dans ce château destructuré dans lequel il régnait. Si son sourire doux l'avait frappé aux portes de la mort, il voulait pouvoir veiller sur elle le reste de sa vie. Avant qu'elle ne puisse se retourner, il avait frappé violemment à l'arrière de sa nuque, la paume de la main vers le haut. Si ça avait suffit à l'étourdir, il la rattrapa dans ses bras et l'étouffa quelques secondes pour être sûr de l'endormir. Avant de réellement réagir, il se perdit légèrement à caresser le haut de ses paupières, descendant son pouce jusqu'à sa lèvre inférieur. Il plaqua son front contre le sien, riant jusqu'à sangloter de névrose. A trop vouloir la protéger il allait l'abimer. Et pour la dissimuler il fallait la cacher.

***

La bâtisse grinçait car les plus hauts étages du manoir avaient vu sa charpente arrachée par la tempête. Seul le rez-de-chaussé et les sous-sols aménagés étaient dans un état suffisamment confortables y pour vivre. Il avait disposé le corps d'Anemone grossièrement sur vieux canapé en simili-cuir bordeaux, datant sûrement de l'époque de ses parents et entreposé dans cette pièce pour lui donner un aspect chaleureux. L'absence de lumière du soleil plongeait l'endroit dans une atmosphère étouffante et creusait leurs traits à tous les deux.

Assis dans un coin, la tête sur le genou plié, Arès avait pris soin de fermer la porte à clé. Il voulait être face à elle pour le moment ou elle ouvrirait les yeux. S'il ne l'avait contraint pour le moment, il s'en réservait la possibilité si elle décidait de le fuir. Le regard sombre et grondant, il se redressa légèrement quand elle papillona des cils, geignant alors que la douleur du choc se réveillait en même temps qu'elle.
Son chien grattait à la porte (de l'extérieur) et Arès claqua sa langue contre son palais, sifflant entre ses lèvres pour lui ordonner d'arrêter.

Il la laissa reprendre conscience, oscillant finalement un regard noir et impénétrable dans sa direction pour la jauger dans sa réaction. Un léger sourire s'étira en biais, alors que son attitude changea du tout au tout. Sur ses deux jambes, il manquait de tituber, tremblant par la frénésie que lui procurait la vision de la voir soumise à lui. Une fois debout face à elle, il l'emprisonnait de sa carrure, et plaqua ses deux mains de par en part de sa tête - la bloquant contre le dossier du canapé. Front contre front, il prit une grande inspiration pour aller enfouir son visage dans ses cheveux dont il s'intoxiquait de l'odeur.

— « Je voulais tellement te revoir. »

Enivré par son parfum et par le mutisme qui devait sûrement la paralyser pour le moment, il se saisit de son visage en appuyant ses doigts sur ses pommettes et plongea de nouveau son regard dans celui désorientée de sa captive.

— « Dis-moi que toi aussi. »
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Dim 28 Juin - 0:35

comme si on s'aimait
anemone & arès
La douleur engourdissait les muscles de son cou et de ses épaules. La conscience assommée, endormie, elle émergeait doucement du choc, comme si elle naissait et n'avait jamais existé précédemment - rien à se souvenir avant le noir et le sommeil. Elle avait flotté pendant une durée indéterminée dans le vide, prise d'un vertige qui semblait éternel, et à sentir doucement les sensations lui revenir elle ignorait tout de ce qui l'entourait et ce qui l'habitait.

La douleur s'était dessinée sur ses paupières qui peinaient à se relever, les sourcils froncés les pommettes relevées. La douleur s'était dessinée aux mâchoires, la gorge nauséeuse, les muscles tendus, crispés, indiquant un mal de crâne sévère. Les couleurs rouges à ses joues témoignaient de la chaleur qui montait à son visage, étouffante. L'inspiration qu'elle prit tarda à arriver, comme si elle s'étouffait depuis trop de secondes déjà, et lorsqu'enfin sa poitrine et ses épaules s'abaissèrent, ses yeux, eux, se relevèrent sur la silhouette plantée devant elle.

Elle arrêta de respirer.
Les lèvres entre-ouvertes, les paupières refusaient désormais de se fermer : les battements de cils auraient été traîtres et l'auraient fait disparaître pour le faire réapparaître derrière elle.
La coeur en suspends, la peur s'invita doucement après le choc.
Le vertige était dans la gorge et la poitrine.
Aucune pensée ne voulait s'aligner avec la précédente, et plus rien n'avait de sens, la douleur s'était transformée en angoisse et ses yeux, d'abord figés dans ceux de son interlocuteur, commencèrent à chercher partout autour quoique ce soit qui la raccroche à cette réalité à laquelle elle semblait n'appartenir qu'à moitié.

Elle ne reconnaissait ni les murs ni les couleurs, ni les lumières ni les odeurs, elle écoutait les sons sans les associer à aucune images et la dissociation fut telle qu'elle se sentait perdre pieds.

Les deux mains de l'homme se déposèrent de part et d'autre de son visage, sur le canapé derrière elle. Elle se figea immédiatement, tous ses muscles tendus, son regard grand ouvert sur lui, les sens en alerte.
Elle se figea comme une proie qui se faisait rattraper par un prédateur ; le lapin qui se laissait mourir dans la gueule du loup une fois attrapé.

Sa voix la glaça. Il parlait comme parlait un fou ; de mots qui n'avaient l'air de rien mais qui dans leur contexte particulier lui donnaient le sentiment qu'il était irraisonnable - dans un délire. Parcourue tout à coup d'un nouveau souffle inquiet au bord des lèvres, elle ravala sa salive lorsqu'il lui attrapa le visage et le silence qui s'en suivit fut long - en tous cas trop long pour un homme qui attendait une réponse.

Elle voulait reculer, mais elle était déjà enfoncée dans le canapé au plus loin qu'elle le pouvait. S'il était dans un délire psychotique, il valait mieux ne pas le contrarier, mais le coeur tambourinait dans la poitrine et malgré tout son sang-froid elle ne parvenait à trouver aucune réponse qui la sortait de là.

« Qui êtes-vous ? »

Elle balbutia, un peu prise de court. Elle avait probablement choisi la pire des réponses possibles. Elle se mordit l'intérieur de la joue.

« Vous devez me confondre, je n'ai pas- »

Mais passée la surprise et le choc - ou plutôt enfin habituée à eux - les images revinrent à son esprit. Elle papillonna des yeux et garda la bouche ouverte.
L'homme de la forêt et son chien.
Elle fut prise d'une exclamation.

« Oh, ça me revient, maintenant. »

Mais qu'elle sache où elle l'avait déjà vu ne lui donnait pas plus d'indications sur sa situation, et elle fronça les sourcils.
Elle leva une main vers le visage de son vis-à-vis, visiblement soucieuse, la paume glissant sur sa joue. Il avait déjà collé son front au sien, elle savait qu'il n'avait pas de fièvre.

« Vous... Vous êtes dans un délire, d'accord ? Qu'est-ce que vous avez ingéré, ces dernières vingt-quatre heures ? »

Mais Anemone cherchait une explication rationnelle où la folie n'était ni chimique ni biologique. La folie n'était due à aucun facteur extérieur ; elle le rongeait de l'intérieur.

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Dim 28 Juin - 0:38

Il se languissait d'une réponse de sa part, avide de recevoir en retour les émotions qu'il attendait impatiemment. Ses yeux brillaient d'une lumière étrange, comme s'il était coincé entre deux états : celui des larmes et celui de l'excitation. Le réveil de sa proie n'avait pourtant en rien apaisé le souffle du prédateur qui grognait farouchement à la frontière de leurs lèvres scellées. Quand finalement, elle posa la question fatale, il leva la main brusquement dans les airs - comme prêt à la frapper pour soulager sa frustration - et lentement la laissa retomber jusqu'à venir effleurer sa joue du bout de ses doigts distordus.

Il plissa les yeux, sifflant nerveusement et lui coupa la parole lorsqu'elle affirma ne pas se souvenir. Agacé par la tournure que prenait ces retrouvailles, il cogna plusieurs fois d'affilé son front contre le sien. Sans mesurer sa force.

— « Réfléchis, réfléchis... Je vais finir par me vexer si tu ne retrouves pas la mémoire. Tu fais semblant ? Tu aimes te moquer de moi ? »

Il frappa du poing à côté de son visage d'un air faussement désespéré - c'était lui qui faisait semblant - et releva le menton pour s'imprégner de son regard terrifié. Finalement, un large sourire victorieux le couronna d'un plaisir satisfait, qui faisait rayonner son visage. Comme si elle lui avait offert le plus beaux des cadeaux.

— « Merveilleux ! Je préfère ça ! »

Frénésie rapidement éteinte par l'inquiétude qu'il jugeait condescendante et totalement déplacée de la part de la médecin. Lui, psychotique ? Il se ferma un peu plus, reculant pour prendre de la hauteur, pour s'empêcher de déchainer son propre déni sur ce corps qu'il désirait tant. Si l'abimer un peu lui offrait le droit unique de pouvoir la restaurer, alors peut-être se soumettrait-il à la brutalité qu'engendrait sa susceptibilité.

Il la fusilla du regard pour première réponse avant d'exploser d'un rire nerveux. Etait-elle stupide ? Comprenait-elle sa position ou essayait-elle de jouer la carte de la sympathie pour s'en sortir ? Arès tentait malgré l'adrénaline de comprendre l'attitude de sa proie pour en déceler la faille, pour trouver le comportement à adopter afin de lui ôter tout espoir.

Finalement, il se pencha de nouveau sur elle pour la saisir par le col, et la soulever de quelques centimètres du canapé. S'il voulait dans un premier temps murmurer à son oreille des menaces glaçantes, qui l'auraient soulagé lui plus que ça n'aurait eu d'effet sur elle, il se perdit à naviguer ses lèvres sur la peau d'Anemone, la couvrant de baisers. Il avait cédé à ses pulsions trop rapidement, et c'était de sa faute à elle.

— « Aaaah... Anémone c'est ça ? Ecoute-moi bien, j'ai passé une très mauvaise soirée. »

Et il l'avait jeté en arrière comme pour se débarrasser des sueurs froides qui le paralysaient. Il passa une main sur son front dans un souffle étouffé, étourdi par le non-sens de cette affirmation. Dos à elle, Arès fit craquer ses doigts pour masquer sa respiration haletante. Finalement, il laissa éclater son amertume dans un seul avertissement qu'il se jura de ne pas répéter.

— « Sois sage, s'il te plait. »
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Dim 28 Juin - 0:38

comme si on s'aimait
anemone & arès
La violence soudaine la fit sursauter, tendant tous les muscles de son corps. Elle retira la main de sa joue, frissonna à chacun des baisers qu'il déposa sur sa peau, comme prise d'un courant froid le long de sa colonne vertébrale. Elle devait retenir ses mains pour ne pas le repousser, bien consciente du danger qu'elle courait si elle se le permettait - figée. Elle se laissa tomber à nouveau dans le canapé lorsqu'il la jeta. Lorsqu'il lui tourna le dos elle se releva un peu, regardait frénétiquement autour d'elle en quête d'une arme - n'importe quoi - d'un échappatoire - qu'importe, putain.

Mais il y avait le chien derrière la porte, et vu la force avec laquelle il l'avait empoignée il n'aurait aucun mal à la désarmer, qu'elle trouve des ciseaux ou un couteau ne l'avantagerait en rien dans cette lutte perdue d'avance. Ils finiraient par se planter dans sa chair à elle sous ses cris elle le savait ; l'adrénaline ne la ferait pas devenir tout à coup invincible.

Elle retint le tremblement qui s'invitait à ses doigts et un rire nerveux agita ses lèvres.

« Qu'est-ce que vous voulez ? »

Elle secoua la tête, pour éviter que son corps ne trahisse son angoisse immense. Elle se rapprochait lentement du côté du canapé qui était le plus proche de la porte de sortie. Sauf que derrière celle-ci il y avait le chien et qu'importe qu'il était gentil, il était surtout dressé. Elle s'enfonça dans le cuir du canapé, les jambes relevées contre sa poitrine, sur ses gardes.

Anemone avait oublié d'avoir sa langue dans sa poche.
Et glissant de ses lèvres, elle signait son arrêt de mort.

« Vous êtes complètement fou. »

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Dim 28 Juin - 0:40

Il restait statué dos à elle, interdit. A croire qu'il cherchait lui-même les réponses aux questions qu'elle avait posé. Dans quel but avait-il fait tout ça, et pourquoi continuait-il à s'enfoncer dans son délire ? Il avait franchi une limite, et il savait pertinemment au fond de lui que c'était trop tard pour retourner en arrière. Il allait devoir repousser encore plus la décence au delà de cette ligne imaginaire... et ça le foutait en rogne.
Le chien continuait de gratter à la porte, aboyant parfois pendant plusieurs secondes d'affilé avant de se mettre à pleurer, puis finalement de se taire à nouveau. Arès se mit à faire les cents pas, s'agitant nerveusement et tournant en rond devant elle. On aurait pu l'imaginer torturé par la prise d'une décision difficile mais s'il avait déjà commis des atrocités dans sa vie, c'était toujours dans l'expéditif.... Là il s'était lui-même enchainé à elle sur le long terme.

— « Je ne suis pas fou. » C'était clair et tranché. Arrêté.

Mais au vu de cette situation, il n'avait pas vraiment d'arguments solides pouvant bien confirmer sa sanité. Et encore moins sa sainteté.
Alors quitte à passer pour un malade, il songea à lui donner des vraies raisons de le penser borderline. Arès se déplaça vers la porte, contre laquelle il s'appuya. Il lui jetait des regards en biais.

— « Ce que je veux pour le moment c'est que tu te tiennes tranquille. J'ai pas encore décidé de ce qui allait se passer ensuite. »

Il sortit une cigarette du paquet qui trônait dans la poche de son pantalon, l'alluma avec son briquet qu'il jeta à travers la pièce ensuite et tira une latte abondante - qui lui intoxiqua un peu plus les poumons. La fumée se répandit peu à peu dans la pièce exiguë, lui conférant malheureusement une atmosphère encore plus étroite, comme un étouffoir.
La scrutant du coin de l'oeil, il remarqua son attitude nerveuse et la façon dont elle s'était recroquevillée aux abords du canapé. Elle aussi était sur le point de franchir une limite, et ce n'était pas pour le ravir. Arès ne craignait qu'une seule chose : perdre le contrôle, l'ascendant qu'il possédait en l'ayant enfermée ici. Si elle venait à lui échapper, il aurait concédé de devenir réellement fou.

Clope coincée entre les lèvres, il se décolla progressivement de la porte pour venir s'accroupir à côté du canapé, donc à la droite d'Anemone. Il se saisit de son bras qu'il tira vers lui avec fermeté. Il l'agitait dans le vide comme si elle n'était qu'un pantin désarticulé.

— « Regarde-moi. » Il lui asséna une petite gifle pour lui faire tourner la tête. Soufflant la fumée dans sa direction, il articula. « Regarde-moi quand je te parle. Je ne suis pas fou. Compris ? Je ne veux pas que tu mentes Anemone. Quand je t'ai vu j'ai tout de suite deviné que tu étais une fille intelligente, honnête. » Une autre claque vint s'échouer sur sa joue, sèche et rapide, donc par conséquent pas si douloureuse.

— « Chaque diffamation à mon égard sera accompagnée d'une punition. »

Il attendait. Dans le blanc de ses yeux s'éveillaient peut-être de l'excitation et de la curiosité. Il voulait voir si elle oserait remettre son avertissement en doute. Il voulait voir si elle n'avait pas peur - car il était sûr d'une chose, c'était de l'aimer aveuglément dans tous les cas de figure.
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Dim 28 Juin - 0:40

comme si on s'aimait
anemone & arès
Ce n'était pas tant la douleur qui engourdissait sa joue mais plutôt la facilité déconcertante avec laquelle il avait levé la main sur elle qui lui faisait vraiment mal. Elle avait toussé lorsqu'il lui crachait sa fumée au visage. C'était une question d'ego mais surtout de danger, il lui faisait ainsi la promesse qu'elle ne serait pas épargnée, ni de ses coups ni de ses mots, et Anemone resta un instant bouche bée, figée face à la violence vaguement contenue dont il faisait preuve (et les échos de tout ce qu'il lui promettait de lui faire endurer).

Passée la stupéfaction, Anemone grogna. Dans sa gorge serrée naquit une forme de rage qu'elle n'avait pas l'habitude de ressentir la grangrener ; pas si intensément, pas si brusquement. Elle serra les mâchoires, tenta d'extirper son bras de sa prise d'un coup sec mais vain, toujours prisonnière de son emprise serrée sur celui-ci. Elle avait planté son regard dans le sien, obéissant à son premier ordre qui était de le regarder.

« Vous voulez que je sois honnête ? Alors écoutez bien. »

Sa main libre poussa contre lui, dans l'espoir de le faire reculer, le faire lâcher, n'importe quoi qui l'éloignerait d'elle au moins un instant, histoire de ne pas avaler sa fumée à nouveau - elle qui avait la cigarette en horreur. Elle aboyait sèchement.

« Vous êtes un fou, un dégénéré mental, et je ne ferai pas partie de votre fable, encore moins de votre vie. Maintenant, laissez-moi partir ! »

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Dim 28 Juin - 0:41

Il avait serré sa prise sur son bras lorsqu'elle avait tenté de le dégager. Ses sourcils s'étaient froncé face à la provocation qu'elle lui offrait. Si sa résistance à son égard le stimulait, elle lui rappelait à quel point il avait perdu les pédales. Peut-être était-il fou, effectivement. Mais elle serait la seule et dernière à en être témoin, car il avait décidé ce jour là de lui dévoiler - à elle, son élue - son vrai visage. Celui d'un homme cruel et capricieux, qui se laissait dévorer, déborder par ses obsessions. Il n'avait aucune envie de la séduire, mais de la plier à sa volonté. C'était en ça qu'il était dangereux, car elle rentrait parfaitement dans le jeu qu'il avait déjà installé bien avant son réveil.

— « Je vois. Je vais être honnête avec toi aussi alors. »

De sa main gauche, il tenait toujours fermement son poignet maintenant son bras à portée de lui, et de la droite il se saisit de sa cigarette presque éteinte. Les cendres s'échouaient rapidement à chaque latte, sur le tapis de fourrure au pied du canapé.
Sans la prévenir, et guettant sa réaction, il enfonça le mégot sur l'épiderme en alerte, qui réagissait déjà rapidement à cause de la chaleur.

— « J'ai aucune patience et tu joues avec mes nerfs. Admettons que je sois fou, c'est peut-être vrai. Dans ce cas, la pire de tes options serait de me foutre en rogne, tu ne penses pas ? »

Le sourire rayonnant, il la poussa en arrière pour l'allonger sur le sofa et se releva pour s'étirer les bras, jetant le reste du mégot vers la porte. Si son silence d'apparence guilleret était de façade, celle-ci explosa en même temps que lui. Il n'arrivait plus à contenir sa rage. Celle de ne pas être écouté, d'être défié et d'aimer ça.

— « Tu as donc décidé d'endosser ce rôle, TU NE VOIS DONC PAS QUE JE FAIS TOUT CA POUR TOI ? TU NE VOIS PAS QUE JE VEUX TE PROTÉGER DE CES IMPOSTEURS QUI NE SONT PAS DIGNES DE TOI ? NON, NON, TU PRÉFÈRES ME TENIR TÊTE EN DÉPIT DE TOUS LES EFFORTS QUE J'AI FOURNI POUR TE RETROUVER ! »

Il était vexé. Vexé qu'elle ne le regardait pas comme lui la contemplait. Il enjamba rapidement le bord du sofa pour grimper dessus, la chevauchant tout en gardant une certaine distance entre eux. Il emprisonna son cou de sa main sans y mettre de réelle force, simplement pour l'immobiliser.

— « Je ne te laisserais pas partir. Je suis peut-être un monstre à tes yeux mais bientôt je serais surtout le seul qui te restera. »
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Dim 28 Juin - 0:42

comme si on s'aimait
anemone & arès
La tension était palpable, chaque mouvement qu'il faisait vers elle la rendait plus nerveuse, plus inquiète. La douleur imminente qui brûlait son bras lui arracha un râle ; un cri ; et elle commença à se débattre sérieusement à partir de là, y mettant plus de vigueur, de force.

Ses paroles résonnaient en elle pour y avoir elle-même songé. Plus elle lui tenait tête, plus elle se mettait en danger. Mais Anemone n'aspirait qu'à être libre et cela ne faisait partie d'aucune de ses options ; c'était ça qu'il n'avait pas pris en compte. Son intégrité valait plus que sa vie ; elle préférait qu'il la brûle plutôt qu'il la soumette.

Il l'avait lâchée quelques secondes, pendant lesquelles elle tenta de quitter le canapé, mais à peine avait-elle été allongée que déjà il revenait l'emprisonner, le dos plaqué contre le cuir. La main sur son cou ne lui faisait pas mal, mais la peur était si intense qu'elle rivalisait avec n'importe quelle douleur.

« Le seul qui... »

Elle ne comprenait pas. Fronçant les sourcils légèrement, sa main attrapa le poignet de son ravisseur, celui dont la main était en prise avec son cou. Elle gigota légèrement, tentant de se dégager un peu les hanches, mais tout son corps était engourdi par l'inquiétude.

« Si vous n'avez pas l'intention de me tuer, qu'est-ce que vous voulez de moi ? »

Elle avait imaginé qu'il jouait avec sa vie et qu'elle finirait cadavre au fond d'une cave ; qu'il profiterait d'elle avant de la laisser pour morte. Elle pinça des lèvres, et tout à coup elle ne se débattait plus. Son souffle s'était même presque régulé, et ses doigts sur son poignet se refermèrent légèrement.

« Pourquoi est-ce que vous m'avez enlevée ? »

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Dim 28 Juin - 0:43

La douleur avait sûrement éveillé en elle un instinct de survie, car cette fois-ci elle mettait plus de vigueur dans ses mouvements, nourris par l'espoir de s'en sortir. Arès l'avait remarqué car pour la maintenir immobile, il devait puiser dans sa force - pour de vrai ; tirant sur ses muscles engourdis par le retour à la réalité. Il se voyait désormais spectateur de son propre crime, s'observant lui-même en train de l'étrangler jusqu'à en finir.
Peut-être était-ce là la résolution de ses problèmes, mais pourtant cette issue ne résonnait pas son coeur, le contractant. Arès avait mal, et il aimait se cacher derrière cette excuse pour lui en faire.

— « Le seul. » Qu'il répéta avec fermeté comme pour lui rentrer dans le crâne l'idée d'un Dieu unique, qui régirait désormais sa vie chaotique d'une main de fer. Et si elle résistait, cela ne rendrait leur défi que plus palpitant à réaliser.

Il ferma les paupières sans pour autant lâcher sa prise, décontenancé par l'excitation que lui provoquait l'ondulation de ses hanches contre son bassin. Il tentait alors de s'en éloigner le plus possible pour garder le contrôle, pour ne pas se soumettre là ou il attendait qu'elle ne craque la première.

La tuer, ce n'était pas une option qui lui plaisait - ni même qu'il avait réellement considéré, derrière les menaces acerbes.

— « Je n'ai aucunement l'intention de te tuer. » Il rouvrit les yeux, battant des cils et ourlant un rictus, sûr de lui. Il savait désormais, il savait parfaitement ce qu'il allait faire. « Mais je n'ai pas l'intention de te relâcher non plus. »

Le pire, c'est qu'il avait parfaitement conscience de l'intensité de l'angoisse que devait provoquer une situation pareille. Il avait juste choisi de l'ignorer pour son bon plaisir, égoïstement. Il était persuadé du fait qu'elle finirait par lui céder entre les doigts sans qu'il ait besoin de monter davantage en pression.

— « Tu es ici parce que je me suis investi d'une mission pour sauver cette ville de l'orgueil qui la ronge. Et j'ai décidé qu'après l'avoir rasé, tu te tiendrais à mes côtés. »

Il remonta ses mains pour se saisir de son visage, les paumes plaquées contre ses joues. Il avait approché ses lèvres des siennes, mais s'était rétracté au dernier moment. Ça n'était pas le bon, pas encore.

— « Il n'y aucune autre issue à ta portée. »
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Dim 28 Juin - 0:43

comme si on s'aimait
anemone & arès
Elle était restée muette, le regard figé dans le sien ; Anemone comprenait doucement le destin qui l'attendait. Mais elle n'était nulle esclave et elle ne croyait en la victoire d'aucun roi fou ; elle se fichait qu'il mette la ville à feu et à sang pour lui offrir ensuite un trône où elle n'aurait nul pouvoir sinon celui de satisfaire sa grande gloire. Un trophée parmi ses conquêtes ; Anemone avait des ambitions au-delà de ça.

Elle avait choisi d'asseoir sa propre autorité. S'il n'avait ni l'intention de la tuer, ni l'intention de la relâcher, dans ce cas elle l'obligerait à faire un des deux.

Elle serra ses mâchoires en un rictus perfide et ricana sèchement.

« Aucune autre issue ? »

Elle releva sa jambe et son genou vint lui asséner un coup sec entre ses cuisses. Elle songea que ce serait certainement le seul qu'elle serait habilitée à lui porter, et en profita alors, son corps se débattant pour lui faire perdre prise. Elle s'extirpa de lui en tombant ses genoux contre la moquette, sa main se jeta sur la petite lampe qui trônait sur la table de chevet, et elle se retourna pour asséner un nouveau coup.

Mais le coup qu'elle voulu porter ne retentit pas.
Et Anemone sut qu'elle avait échoué à ce qu'il la relâche (à ce qu'elle prenne la fuite).
Mais pas forcément à ce qu'il la tue.


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Dim 28 Juin - 0:45

Il n'avait pas prédit que la défiance aurait provoqué chez elle ce genre de sourire. Un rictus aussi perfide qu'il ne l'était. Une provocation qu'il essuya avec colère, lorsqu'elle accompagna sa rhétorique d'un coup bien placé. Il avait serré les dents et s'en était mordu la langue (et les doigts), étourdi par la douleur qui l'avait presque sonné sur le coup.
Son corps avait roulé sur le côté et s'effondra sur le sol dans un râle de rage.

— « Sale chienne ! »

Il enrageait Arès, de s'être fait avoir si facilement. Alors que c'est à elle cette fois de le soumettre, le dos contre le tapis mais la tête sur le béton, il eut le temps de réagir avant qu'elle ne l'assomme définitivement à l'aide d'une lampe.
Il attrapa son bras avant l'impact et la força à lâcher, lui tordant presque le poignet au passage. Ses doigts bien accrochés à sa peau, il gronda :

— « Lâche immédiatement, ou je te casse Le Bras. Je n'hésiterai pas alors... »

Quand l'objet tomba lourdement sur le bas côté, il avait affiché un rictus arrogant, le même qu'elle lui avait offert quelques secondes plus tôt et s'amusa à lui rendre comme pour s'acquitter de l'humiliation qu'elle lui avait subir. Mais la légèreté puérile disparut rapidement de son visage. Encore une fois, elle l'avait défié sans penser aux conséquences. Et Arès ne tolérait pas les coups bas, lui seul en était maître.

Il lui faucha les jambes et la retourna, l'écrasant cette fois ventre contre terre. Les poignets bloqués au dessus de sa tête, il y mit de tout son poids pour être sûr qu'elle ne puisse cette fois pas faire un seul mouvement.

— « Très bien, je n'aime pas faire ça. Oh non, je n'aime pas faire ça mais TU m'y obliges. Tu m'y contraints et ça me rend très malheureux. »

De sa main gauche, il immobilisait son poignet contre le tapis. De sa main droite, il ramena le bras de sa douce contre son dos.

— « Tu vas t'excuser. » Il enfouit son visage au niveau de son cou, remontant à son oreille. « A chaque refus, je te casse un doigt. Tu as cinq chances, et après on passe à l'autre main. Crois-moi que tu vas te soumettre. »

Une première phalange craqua. Il était mauvais joueur.

— « Mais d’abord, ça c’est pour tout à l’heure. »
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Dim 28 Juin - 0:45

comme si on s'aimait
anemone & arès
Sa joue était allée embrasser le sol, les lèvres entre-ouvertes et la nuque douloureuse. Un couinement de stupeur avait d'abord pris sa gorge lorsqu'il attrapa son bras, et ses yeux cherchaient désespérément un moyen - n'importe lequel - de se sortir de là.

"Tu vas t'excuser" avait-il commencé, et elle avait daigné un nouveau rictus moqueur, probablement inconsciente. Anemone faisait partie de ces gens qui riaient au bluff car la plupart des menaces étaient vaines ou seulement prononcées dans le but de faire peur et asseoir une domination abjecte et injuste.

C'était sans compter sa première phalange qu'il brisa.
Et le cri de douleur lui déchirant la gorge qui l'accompagna.
Son corps fut pris d'un spasme, se débattit avec une force qu'on ne lui soupçonnait pas, mais dans sa position tous ses efforts étaient vains et bientôt un second doigt craqua ; car elle refusa de s'excuser.

« Allez vous faire foutre, putain ! »

Et un troisième ; elle s'était mise à pleurer, les mâchoires serrées. Les sanglots qui prenaient sa gorge étaient noyés de rage, de râles sourds mais pas de supplications.
Alors un quatrième doigt craqua et elle hurla à nouveau, et de ses lèvres contre le sol s'échappait un fin filet de bave alors que tout son corps se débattait encore.

« Arrêtez, arrêtez ! »

Il s'arrêta, comme s'il attendait les excuses - les supplications.
Mais l'orgueil était fort ; la fierté indomptable.
Le cinquième doigt de sa première main ne craqua pas cependant. Il lui eut suffit de le prendre en main pour qu'elle implore.

« Non, s'il vous plaît, je suis désolée, je suis désolée, arrêtez ! »

Les larmes ne voulaient plus s'arrêter, son souffle était court, son corps avait abandonné la lutte. Elle était rendue immobile, allongée et maintenue, baignant dans ses larmes et sa salive.

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Dim 28 Juin - 0:47

Il avait continué, malgré les cris, malgré la souffrance et les supplications. Arès n'avait rien à prouver, surtout pas à elle, mais c'était un homme qui tenait ses promesses. Il avait averti plusieurs fois, et il attendait son dû, impénétrable à ses tentatives de négociations.
Il avait exigé des excuses, et s'il devait la briser pour l'éduquer, il le ferait.
Alors c'est à contre-coeur tout de même qu'il brisa un deuxième doigt, un troisième et qu'il fit pression au niveau de son dos pour l'obliger à reconsidérer l'idée. Il espérait qu'elle se montre raisonnable, et attendit quelques secondes avant de faire craquer l'avant-dernière phalange.

— « Ne sois pas stupide, et abandonne. »

Il émanait de lui une certaine froideur, qui n'avait rien à voir avec son attitude depuis le début des hostilités. C'était comme s'il se détachait cruellement de ce qu'il lui faisait subir, pour avoir la capacité de ne pas hésiter. De ne pas avoir peur. C'était pour lui nécessaire à son éducation, à ce qu'il voulait ressentir à travers elle.

Il se redressa et lâcha lentement ses doigts gonflés lorsqu'elle cracha ses excuses, sûrement sonnée par la douleur et la peur. Elle pleurait, et Arès se souvint avoir trouvé cela sale. Il se persuada qu'elle comprendrait plus tard, mais n'était pas dénué d'empathie à son égard sur le moment non plus. Il attrapa ses épaules pour la tirer en arrière, ramenant avec précaution sa main brisée pour ne pas qu'elle rentre en contact avec lui, pour ne pas lui faire plus de mal qu'il en avait déjà (trop) fait.

— « C'est fini, c'est bon. Arrête de pleurer. »

Il la porta dans ses bras, et s'installa sur le canapé en la gardant contre lui, dans le creux de son buste. Il la traitait comme une chose fragile, comme un jouet cassé, et s'en délectait au fond de lui. Enfin il pouvait lui rendre la pareil, enfin il pouvait s'acquitter de la dette qu'il avait envers elle, prendre soin d'elle comme elle avait prit soin de lui dans la forêt.
Mais la vue de son visage bouffie par les larmes et la bave le rebuta.

— « N'abuse pas non plus. »

Il minimisait comme se persuader qu'il n'avait pas agi comme un monstre. Mais finalement, il colla doucement son front au sien pour murmurer d'une tendresse mielleuse. « Je n'aime pas te voir comme ça. Je vais te soigner, ne t'inquiète pas. Je te protégerai, tu n'as rien à craindre. »

Il descendit ses lèvres sur sa joue pour embrasser ses larmes et leva sa main devant elle. Il pouvait peut-être faire quelque chose pour la rassurer.
Brusquement et sans prévenir, il se saisit de ses doigts (à lui) et en écrasa violemment quatre en arrière, les brisant dans un craquement d'os insoutenable.

— « Hm.. » Il grimaça, et avait l'air en colère. « C'est vrai que ça fait un mal de chien. Tu me fous les nerfs. »
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Dim 28 Juin - 0:48

comme si on s'aimait
anemone & arès
Les sanglots s'étaient transformés en des supplications ébétées, pratiquement inaudibles parmis ses souffles. Lorsqu'il s'approcha d'elle à nouveau elle fut prise d'un sursaut, persuadée qu'il allait lui briser des os à nouveau, et ses muscles s'interdirent toute détente, même une fois assis dans le canapé. Elle le regardait avec des yeux apeurés, la bouche ouverte, dans l'attente de la douleur suivante.

Elle pleurait de désespoir lorsqu'il approcha ses lèvres de sa joue, un murmure glissa d'elle pour se perdre dans ses hoquets qui tremblaient. Quelque chose qui devait sonner comme :

« Pitié ne me touchez plus »

Son regard était presque mort lorsqu'il se déposa sur les doigts qu'il agita devant elle. Mais le choc de le voir se tordre lui-même la main la fit prendre d'un sursaut, les sourcils haussés et une exclamation au bord des lèvres.

« Qu'est-ce qu- »

"Vous êtes fou" revenait à ses lèvres mais ne les traversa plus, probablement car elle avait appris au moins cette leçon-ci.
"Tu me fous les nerfs" avait retenti comme une nouvelle menace et elle baissa la tête.

« Ne me cassez pas l'autre main, s'il vous plaît. »

Elle avait relevé son regard un peu suppliant vers lui et les tremblements qui prenaient ostansiblement ses lèvres et ses épaules se raidirent légèrement.

« Je peux soigner la vôtre, mais ne me touchez plus, je vous en supplie. »

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Dim 28 Juin - 0:49

Il n'était plus réellement fâché, malgré l'expression fermée de son visage. Ce qui l'agaçait au plus au point malgré tout, c'était les supplications incessantes qui lui parvenaient aux oreilles. Il avait désiré qu'elle se repentisse, pas qu'elle s'écrase. Il se sermonna intérieurement, sur le fait qu'il l'avait bien cherché à agir de la sorte, à agir comme un fou violent. Il était désormais prisonnier de ses actes, et de la brutalité qui avait transformé sa peur en crainte, son obéissance en soumission.

Il s'était cassé les doigts comme pour s'excuser silencieusement à son tour, mais aussi pour lui prouver que lui-même pouvait supporter ce qu'il lui faisait endurer. Une manière aussi de partager quelque chose avec elle, et de retrouver le confort et la quiétude qui l'avait gagné la première fois qu'elle était apparue dans son univers.

— « Je ne te toucherai plus. Mais je t'assure que c'est toi qui reviendra vers moi le moment venu. »

Il avait sourit avec tendresse, les yeux mi-clos. Arès n'avait rien de rassurant même quand il se démenait pour l'être. Tout dans la finesse de ses commissures transpirait les faux-semblants et la perversion.

— « Me soigner ? Tu as vu ton état ? Il vaudrait mieux que tu te reposes. Mais avant... »

Il se leva après l'avoir déposé délicatement dans le creux du canapé, manquant de vigilance le temps d'aller chercher le sac en bandoulière vert et blanc déposé grossièrement par terre dans un coin de la pièce. Il appartenait à Anemone et il lui avait soutiré après l'avoir installé, encore inconsciente. Il l'avait vaguement fouillé pendant qu'elle dormait, afin de se débarrasser de tout ce dont elle aurait pu utiliser contre lui ou pour s'en sortir.
Prévoyant dans ses méfaits, il s'était assuré en amont qu'elle puisse avoir de quoi soigner les blessures qu'il lui aurait infligé, et ainsi doser jusqu'où il aurait pu aller.
Le but n'était pas qu'elle lui claque entre les doigts.
Juste de lui claquer les doigts, tout court.

— « J'ai vu que tu avais des attelles. Il y en aura pas assez pour nous deux. J'irais m'en procurer demain. »

Tant pis, il supporterait la douleur. Le plus important était qu'elle se soigne elle. Il lui jeta alors la trousse à pharmacie.
Soucieux d'apprendre mais toujours aussi menaçant, il s'était installé en tailleur face au canapé et avait ordonné d'une voix cruellement sèche.

— « Débrouille-toi pour me montrer comment faire, sur un doigt. Je te promets de reproduire à la perfection les trois autres. Dépêche-toi, après nous en aurons fini pour ce soir, et tu iras dormir. »

Il ne lui laissait guère le choix, dans l'intonation qu'il utilisait. Arès avait pour habitude d'être autoritaire, sûrement car il jugeait par avance qu'il prendrait les meilleurs décisions pour tous le monde.
Dans le cas d'Anemone, il prenait juste plaisir à la dominer.
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Dim 28 Juin - 0:49

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anemone & arès
Anemone n'avait cessé d'être alerte, presque certaine que sa fureur frapperait de nouveau, mais elle avait arrêté de sanglotter, et était devenue muette. Elle avait hoché la tête en attrapant son sac qu'il lui jetait. Elle hésita un instant en sortant les attelles et pinça des lèvres en constatant que tout son matériel aiguisé (aiguilles, ciseaux, scalpels, ...) avait évidemment été retiré.

« J'ai besoin des ciseaux. »

Elle releva les yeux vers lui, ferme, malgré les hésitations qui se battaient encore dans sa gorge. Elle n'avait pas la moindre intention de se servir des ciseaux contre lui ; il venait de lui prouver le caractère vain de l'acte.

« Je tiens à ma deuxième main. Je ne vais pas vous attaquer. »

Elle reprenait petit à petit ses esprits, encore chancelante. La douleur l'avait rendue vulnérable, et le sentiment d'impuissance la rendait folle, mais elle devait se calmer. Elle devait se calmer ; soigner sa main ; et trouver un plan.

« Vous reprendrez les ciseaux quand j'aurai fini l'attelle, et vous pouvez vous éloigner si vous n'avez pas confiance.. »

Elle s'activa à soigner ses doigts, les assemblant en deux paires et les immobilisant sur son poignet, ajusta la taille et se servi de pansements pour que cela tienne. Elle avait rangé son matériel dans la trousse une fois qu'elle eut fini, adressant un regard à son ravisseur.

« Ai-je au moins le droit de savoir ce qui va m'arriver, maintenant ? »

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Dim 28 Juin - 0:51

Elle avait vite repris son calme, ce qui témoignait - et il se réjouissait d'avoir vu juste - d'une force de caractère et d'un sang froid exemplaire. Arès ne le dirait jamais, mais il avait beaucoup de respect pour les gens forts et accessoirement beaucoup de mépris pour les plus faibles (ça par contre, il ne se retenait pas de l'affirmer tout haut). Il s'enfermait trop souvent dans les pièges de l'orgueil, mais pour cette fois-ci il avait accepté de lui témoigner un brin d'admiration à voix haute.

— « Tu as vite repris la confiance, c'est bien. » Il ferma les yeux. « Je vais te chercher ça, je te sais lucide sur ton sort si tu me trahis désormais. »

Il hésita cependant quelques secondes avant de sortir une clé de sa poche. Il ne pouvait - et ne voulait pas - se dissimuler pour la sortir. Il se savait assez fort pour se protéger de toute tentative de vol. Il ouvrit donc la seule porte, et s'abaissa sur son chien qui lui fit la fête, s'autorisant un vague sourire face à son animal. « Pousse-toi Mars. »

Il jeta un regard en biais pour vérifier ou elle se trouvait et s'était penché sur les marches où il avait entreposé tous les objets dangereux confisqués de son sac. Il récupéra les ciseaux et fit signe à Mars de remonter illico vers le rez-de-chaussée puis s'empressa de refermer la porte - à double tour.

Une fois revenu à sa place, il l'avait observé méticuleusement se soigner seule et n'était pas intervenu. Une fois le travail terminé et les ciseaux récupérés, il avait conclu avec une sagesse trop apaisée pour être sincère :

— « Je vois qu'encore une fois tu n'en fais qu'à ta tête. Mais soit, ta dextérité est impressionnante. »

Il allait se lever sans rien dire lorsqu'elle l'interpella. Debout et dos à elle, il la toisa d'un regard par dessus l'épaule. Qu'allait-il faire d'elle ? La vérité était telle qu'il n'en avait strictement aucune idée. Ses seules prévisions sur le long terme était ce qu'il lui avait annoncé quand il la chevauchait sur le canapé. Sa promesse, bien que abstraite, n'avait pas changé. Froidement, il déclara sans aucun tremblement dans la voix :

— « Tu vas rester ici autant que je le voudrais. Cette pièce sera tienne, demande-moi ce que tu veux et je ferai en sorte de me le procurer. »

Il étira un sourire doux, trop doux.
Si douloureux car intensément cruel.

— « Et tu finiras par m'aimer. »

Tu as intérêt.
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Dim 28 Juin - 0:52

comme si on s'aimait
anemone & arès
Elle l'avait regardé en silence. Aucun des compliments qu'il pouvait lui faire n'avait flatté son ego - ou flatté quoique ce soit d'ailleurs. Elle avait serré les mâchoires, nourrissant en silence la haine qui grandissait à l'intérieur.

"Demande-moi ce que tu veux" était une drôle d'ironie. La seule chose que Anemone voulait c'était être libre, présentement. Et son orgueil lui interdisait de demander quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs ; elle refusait qu'il se persuade de son confort en ces murs. Ainsi elle n'avait rien dit de plus, et l'avait laissé partir.

Lorsque la porte se referma, elle se leva promptement du canapé. Elle avait avancé rapidement dans toute la pièce, investigué tous les recoins et cherché toutes les cachettes. En une heure elle avait fait le tour du mobilier, l'inventaire de tous les tiroirs, et elle s'était rassise dans le canapé, se rendant à l'évidence : tout avait été très bien pensé.

Elle avait laissé son regard épouser la porte pendant plusieurs longues seondes, et se demanda un instant s'il avait installé des caméras.
De là où il était, si elle se déshabillait...
Elle ravala sa salive, refit un tour de la pièce, plus minutieuse encore.

Sa nervosité explosa d'un coup et furieusement elle avait retourné la petite table, cassé l'ampoule de la lampe qui lui avait servi d'arme précédemment en la jetant contre un mur, et fit tomber par terre tout ce qui pouvait l'être, faisant violence à sa main invalide un peu plus.

La douleur la fit revenir à elle, et elle s'enfonça dans le canapé, croisant ses bras au-dessus de ses genoux relevés.
Cette nuit-là, Anemone s'endormit en pleurant.

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