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le cours du temps m'oppresse ⊚ Raven (13/07) (end)

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Mum
Mère d'une grande famille
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Mar 14 Juil - 20:02
Étrange sensation.
Les habits sont trop grands. Le lit aussi. Le plafond est si haut et le sol est si bas et. Et.
Et c’est normal, non ? C’est normal. Alors, d’abord, on avait eu envie de se rendormir puisque c’était si normal mais finalement, lorsqu’on a roulé dans le lit, on s’est emmêlé dans les habits et dans le drap et c’est ce sol si près qu’on a retrouvé.
Ça a fait mal, un peu.
Mais dans la chambre vide, ce n’est qu’un rire qui s’est échappé de sa gorge alors qu’on regarde les manches trop longues qui couvrent les mains. Le bonnet qui couvre la vue. On le redresse une fois. Il penche à nouveau. On le redresse une deuxième fois. Il penche toujours. Alors, on noue les cordons ensemble, serre un peu trop fort, mais au moins, le bonnet ne penche plus.

C’est.
Étrange.
Il a cette impression. Que ses habits lui appartiennent mais pourtant ils sont si grands.
Il a cette impression. Que cette chambre est la sienne mais pourtant il n’y retrouve pas toutes les décorations et les dessins accrochés au mur, ni la plage au travers de la fenêtre.

Tout semble si familier et si étranger à la fois.
Mais Darell n’y pense pas. N’y réfléchit pas.
C’est bien plus drôle de passer son temps à tenter de retrousser les manches de ses habits pour enfin y voir ses mains. C’est bien plus drôle de se mettre sur la pointe des pieds pour ouvrir la porte.

Et ses couloirs, il les connaît par cœur. Pourtant, il est sûr de n’y avoir jamais mis les pieds. C’est une trop grande école, pour lui, non ? Une école si grande, c’est amusant. Alors, il se met à courir, aussi vite que ses petites jambes arrivent à le porter, dans ses couloirs dont il semble connaître chaque recoin.
Mais il a cette sensation qu’on a besoin de lui, quelque part. Il n’avait pas quelque chose à faire, ce matin ? Le matin, qu’est-ce qu’il fait, d’habitude… ? Il doit se préparer pour aller à l’école et puis, et puis il retrouve les enfants ?

Les.
Enfants.
Les.
Enfants ? Quels enfants ? Ceux de sa classe ?
Probablement.

Et puis.
Il y a.
Cette sensation—
Là, au creux du cœur.
La sensation que quelque chose manque. Que quelqu’un manque.
C’est vrai ça – papa et maman, ils sont où ?
Mais.
Mais non, ce ne sont pas eux qui manquent.
Non. Ce n’est.
Pas ça.
Alors qui ?

Il doit les retrouver. Combler l’absence.

Ses pas le mènent devant la sortie. Si familier, si familier, si familier. Mais toujours aussi lointain. Il sait, au fond, que ce n’est pas ici, pas entre ses murs, qu’il trouvera la raison du trou dans son être. Alors, il s’échappe, il dévale les escaliers, il foule l’herbe encore fraîche et ce sont les barrières colorées qu’il franchit sans se poser de question.
(Il ne porte pas de chaussures.)
Il court à la recherche. À la recherche de.
De quoi ?
Il ne sait pas. Il espère juste qu’il le trouvera.

Rapidement perdu au milieu de cette ville qu’il connaît déjà.
Il a tant couru, essoufflé.
Il a tant couru, sans regarder autour de lui.
Il a tant couru, Darell.
(Sensation familière. Trop familière. C’est si étrange.)

Et lorsqu’il relève les yeux, c’est une silhouette qui se trouve juste en face de lui.
Inconnue.

Inconnue et pourtant les mots se forment trop rapidement. « Mamie ? »

Non, ce n’est pas elle.
Mamie ne ressemble pas à ça. Et elle n’habite pas ici.
Non, ce n’est pas elle non plus. Ce n’est pas elle qui manque.
Ce n’est pas elle qui a créé le vide.

Alors, c’est une mine déçue qui creuse son visage, finalement.
(Il a mal aux pieds.)


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Mar 14 Juil - 22:06
et merde.
il y a comme une odeur de problème dans l’air.

le poids du monde semble si lourd sur les épaules aujourd’hui. Il semblerait que le bas du dos fasse la tête lui aussi.

et merde,
vraiment,
comme si on avait besoin de ça quand notre travail consiste à
explorer,
crapahuter,
fouiller.

comme si c’était le moment de se sentir
plus lourde
plus fatiguée
de sentir l’air passer dans ses poumons
plus rapidement, plus difficilement.

alors Elizabeth, quand elle a remarqué ses pas plus lourds, ses mains moins douces, quand elle a senti certaines articulations craquer; elle a vite compris.

c’est vraiment la merde.

alors quel a été son réflexe, à ton avis ? que font ceux qui subissent la vie dès leurs premières minutes à la sortie du lit ? ils s’enfuient.
se rendorment, ou évitent de se pointer au travail.
alors c’était la tactique qu’elle s’était décidée à adopter.

mais son envie d’évasion s’est vite envolée, à Elizabeth; la faute aux pas lents qui se sont montrés si décourageants. Tant pis, on restera ici jusqu’à ce que le monde soit plus léger, on fera juste le trajet de retour jusqu’à la chambre, et on espère se réveiller demain et pouvoir recommencer à flotter.  

aujourd’hui sera une journée à la maison, comme si l’on s’était fait porter pâle au travail, et que l’on tentait de soigner le mal infiltré jusqu’aux bouts des ongles.

c’est ce qu’elle s’est dit avant qu’il s’arrête devant elle,
et qu’il l’appelle
mamie

seigneur Dieu,
qu’est-ce qu’on fait ?

on aurait pu le laisser, tourner les talons et continuer de se promener.
mais son regard, son air déçu et la tristesse qui a émané de lui en quelques secondes seulement, ça a suffit amplement à ce qu’on reste,
avec toi
jusqu’à ce que ça aille un peu mieux.

Elizabeth, elle pose sa main sur tes cheveux.

ça va aller. Tu veux qu’on la cherche ensemble ? Tu as l’air de venir de sacrément loin, tu veux te reposer un peu d’abord ?

j’ai jamais été grand-mère de ma vie,
mais je peux essayer de l’être aujourd’hui.

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Mer 15 Juil - 19:38
Il allait repartir, se remettre à courir, malgré le souffle qui manque encore, malgré ses jambes déjà douloureuses de tout ce qu’il a déjà parcouru. Il allait repartir, parce que ce n’est pas ici qu’il trouvera ce qu’il cherche. Cette femme, il ne la connaît pas, elle n’est pas celle qu’il cherche, ce n’est pas elle qui l’aidera à combler le vide.
Et puis, il ne faut pas parler aux inconnus.
Étrangement, il a plutôt l’impression que c’est lui qui a répété cette phrase tant de fois.
(Mais ça ne devrait pas plutôt être le contraire… ?)

Il allait repartir, mais la douceur maternelle de la mamie le fait changer d’avis. Ça va aller. Ça va aller, c’est vrai ? Même s’il y a ce sentiment bizarre qui semble l’obséder ? Ça va aller ? Tu peux le lui promettre, pour être sûr ?
C’est ta main qu’il attrape dans les siennes. Non, toi, tu n’as pas le droit de toucher ses cheveux. Mais il ne lâche pas la main, il tente de la serrer toute entière mais ses petites mains n’y arrivent pas. Alors, c’est autour de tes doigts qu’on entoure les siens.
Ça va aller ? On est d’accord que ça va aller ?

Froncement de sourcils. « Nan, c’est pas ma mamie que je cherche, moi je cherche quelqu’un d’autre, » il ne lui dit pas qui il cherche, parce qu’il ne sait pas. Il ne comprend pas. Il veut juste la trouver. Les trouver ? Il ne sait pas.

Il n’en sait rien.
C’est étrange.
Et lorsqu’elle parle de se reposer, il se rend compte, Darell, à quel point il est fatigué. Essoufflé.

Alors, il hoche la tête. « Oui, je veux bien ! » puis, il lâche la main pour pointer du doigt derrière lui. « Moi je viens de tout là-bas, je viens du château, » (il pointe probablement à l’opposé total d’où se trouve l’académie.)

Le château.
C’est sorti tout seul. Oui, c’est vrai, l’école dans laquelle il s’est réveillé, c’est le château. Ça lui revient maintenant, et lui, il est un chevalier. C’est là-bas que vont tous les enfants.
Tous les enfants comme lui.
Comme.
Lui. Lui ?
Oui, il est un enfant.
Un enfant.
Un enfant.

Tout est normal.
Il n’y a pas besoin d’y réfléchir.

Alors, il s’assied dans l’herbe. Étend ses jambes. D’accord, on va se reposer un peu et puis, comme ça, on pourra repartir plus vite pour retrouver celles qui manquent.
Combler.
Le.
Vide.

Il sourit de toutes ses dents. « Moi c’est Darell, et toi c’est quoi ? »

Et il a l’impression.
Que ça fait une éternité.
Qu’il n’a pas prononcé son prénom.
Pourquoi ?
Pourquoi ?
C’est si étrange.

Mais ça va aller. C’est ce que tu as dit, pas vrai ? Il te croit, tu sais. Alors, il espère que tu n’as pas menti.


Résumé:
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Mer 15 Juil - 23:48
nouveau plan : trouver un plan.
avec un enfant dans les pattes alors que
l’on sent, au creux du ventre,
qu’on l’était nous-même y’a pas encore si longtemps.

lorsqu’il enroule ses doigts aux tiens, tu tentes de te pencher un peu
— putain Dieu que c’est douloureux comme manoeuvre.

je suis désolée, je n’avais pas à essayer de toucher tes cheveux sans te le demander.

et c’est vrai,
c’est pas quelque chose que tu aurais fait 40 ans en arrière,
parce qu’on te l’a trop fait,
et que ça te décoiffait et
tu faisais tout le temps la tête quand ça arrivait.

elle écoute doucement Elizabeth, doucement, parce que ça lui semble naturel de prendre le temps de vivre, prendre le temps d’entendre, d’écouter ce que lui essaye de dire. Lorsqu’il parle du château, on hausse les épaules parce que oui : tous les enfants viennent de là-bas, c’est évident, rien d’alarmant.

tu t’installes, difficilement,
au moment où tu poses ton corps sur l’herbe
tu sais que tu vas regretter ce que tu viens de faire.
qu’importe, ce qui compte c’est l’instant présent,
un problème par un problème, c’est la méthode.
enfin, t’es pas trop sûre, parce que régler tous les problèmes en même temps c’est mieux; mais aujourd’hui ça te paraît un peu… confus.

Elizabeth mais tu peux m’appeler Eli; ravie de te connaître Darell.

elle rend le sourire, Eli.
mais ça ne l’empêche pas de s’inquiéter.

qu’est-ce que tu fais si loin du château ?

non pas que ça la regarde, fondamentalement.
c’est plutôt qu’elle a un sentiment qui la dérange.
il y a quelque chose d’étrange en cet instant,
pourquoi est-ce que tout semble irréel, Darell ?
n’y aurait-il pas un problème ici ?

que fais-tu si loin du château, seul et,
pourquoi j’ai l’impression qu’on enfonce une multitude d’aiguilles
au creux de mes os, en bas de mon dos ?

quand tu te seras un peu reposé, on partira rechercher ensemble, tu es d'accord ?

parce que laisser un enfant des chevaliers vagabonder tout seul ?
et puis quoi encore ?

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Jeu 16 Juil - 20:35
C’est son sourire qui se transforme en rire alors que tu t’installes à côté de lui – il ne remarque pas à quel point ton corps semble rechigner, il ne le comprendrait pas non plus –, alors qu’il relève encore une fois les manches de cette chemise (sa chemise), alors que tu te présentes à ton tour.
Il semble réfléchir une seconde.

« Elizabeth c’est joli, Eli aussi c’est joli, » c’est joli comme prénom. Il aime bien. Même si c’est un peu dur de le prononcer alors, il t’appellera Eli, comme tu l’as autorisé.

Et lorsqu’on reparle du château, c’est un autre sentiment qui revient, qui se calque sur celui qui creuse, creuse, creuse à l’intérieur de la poitrine. Un sentiment d’être loin de chez soi. Un sentiment d’inquiétude.
Non. Ce n’est pas vraiment ça.
Plutôt la culpabilité. La culpabilité d’inquiéter quelqu’un d’autre. On n’a pas oublié de prendre quelque chose, avant de partir… ? Justement pour ne pas ressentir ce sentiment ?

Darell ne comprend pas.
Ça le dérange, juste. Il n’a pas besoin de comprendre, il veut juste que le sentiment disparaisse.

Alors, son sourire est vite remplacé par un froncement de sourcil. « Bah, j’ai dit, je cherche après… après, euh…, » après quoi ? Après qui ? Qui a créé le vide ? Comme une allure fantomatique qui danse devant les yeux, des visages lointains, des émotions qui le rendent triste, « je sais pas, en fait. »

Il ne sait pas.
Et il n’aime pas être triste, Darell.
Alors, dès qu’il essaie de se souvenir, dès qu’il essaie de retrouver le visage coupable du vide dans son cœur, il s’arrête trop rapidement. Ça le rend triste et il n’aime pas.
Ce n’est pas grave. Eli a dit que ça va aller, pas vrai ?

Ça va aller.
Ça va aller.
Ça va aller.
On va se reposer.
Et puis ça va aller.

« Oui, d’accord, » le souffle encore un peu court, les jambes qui font encore un peu mal. Et puis, c’est de nouveau un sourire qui étire ses lèvres alors qu’il se tourne vers Eli. « Et toi ? Du coup si t’es là avec moi, toi aussi t’es loin du château. C’est pas là-bas que tu habites ? »

Nouveau froncement de sourcils. Réflexion.
Il répond lui-même à sa propre question.

« Ah ben non, je connais pleins de gens au château et toi je t’ai jamais vue, tu habites où du coup ? » (c’est vrai, il connaît tant de chevaliers. Il les connaît peut-être même tous. Pour un enfant, c’est même assez impressionnant de se souvenir de tous ses visages, non… ?)

C’est l’herbe qu’il arrache nerveusement sous ses mains.
Comme il le faisait souvent, à l’école.
(Pourquoi ce souvenir-là semble remonter à il y a si longtemps ? Pourquoi il a l’impression que c’est si loin, si loin, si loin ?)

« Toi aussi tu cherches quelqu’un ? »

Toi aussi, tu te sens vide, à l’intérieur ?
Toi aussi, tu as mal, lorsque tu essaies de savoir après qui tu cherches ?
Toi aussi, tu as l’impression que quelque chose ne va pas ?


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Jeu 16 Juil - 21:59
elle sourit doucement quand tu lui dis que son prénom est joli; parce qu'elle est heureuse que son prénom soit harmonieux dans ton esprit d'enfant qui ne peut mentir.

mais le sourire s'affaisse lorsqu'elle sent l'interrogation et la perturbation qui appuient sur sa petite voix d'enfant fluette; il ne sait pas. Il ne sait pas ce qu'il cherche.

et ça provoque un trou dans la poitrine.
parce que, combien de fois as-tu été l'enfant qui
cherchait, cherchait, cherchait,
sans savoir ce qu'elle voulait trouver ?

le regard se déplace vers le ciel;
et nous, qu'est-ce qu'on cherche ?
il nous manquerait pas quelque chose, quelque chose qu'on avait avant mais qu'aujourd'hui on sent perdu ?

on s'efforce de chasser les pensées un peu plus loin,
on a plus le temps de se morfondre sur notre sort,
de nous plaindre,
pas la peine d'avoir l'âme brisée en plus de nos os.

je suis sûre que tu trouveras ce que tu cherches un jour.

et elle y croit tu sais. Elle y croit dur comme fer à ce qu'elle dit. Elle a passé l'âge de mentir; et même quand elle l'avait encore, elle n'a pas le souvenir de l'avoir beaucoup fait. Trop de complications qu'apporte le mensonge.

t'es presque fort dis donc. Tu es ici chez moi. le doigt se pointe vers Babylone; tu vois toute cette forêt là ? c'est ici qu'il y a nos maisons ! elle le rebaisse et tu n'es jamais venu ici avant ?

avant quoi ?
avant quoi ?
ça murmure dans ton esprit
ça te perturbe,
c'est quoi l'avant ?

et la question qui blesse
tombe


est-ce que je cherche quelqu'un ?

je ne sais pas.

et c'est d'une honnêteté,
d'une simplicité,
déconcertante,
cette façon désinvolte d'admettre qu'il y a des questions auxquelles
on n'a pas les réponses.
d'où est-ce que ça te vient, cette aisance de jeune fille ?

c'est drôle, on est perdu tous les deux.

à défaut d'être perdu tout seul
nous serons perdus à deux.

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Ven 17 Juil - 16:54
Elle a raison, Eli.
Ça va aller et puis on arrivera à trouver ce qu’on cherche. Ce n’est pas grave si on ne trouve pas aujourd’hui, après tout, il a encore toute la vie devant lui, Darell. Pas vrai ? C’est le cas, pas vrai ?
Et, pendant.
Une seconde.
Son corps lui semble trop petit, si petit, bien trop petit.
Pendant.
Une seconde.
Ce sont les sourcils qui se froncent à nouveau alors que le monde semble trop grand.
Et que.
Ce n’est pas normal ?

Mais juste après, il a déjà oublié.
Ce ne sont pas des pensées d’enfants. Il est incapable de penser ainsi.
Parce qu’il n’est qu’un enfant, pas vrai ?

C’est normal.
Alors, il hoche la tête. Oui, oui, oui on va trouver ce qu’on cherche. Si on trouve aujourd’hui, ce serait si bien. Parce qu’il n’apprécie pas ce vide qui ne cesse de creuser encore.

Et ce sont les étoiles dans les yeux qui s’illuminent lorsque tu parles de la forêt. Il l’observe avant de reporter son regard sur toi, presque émerveillé, la bouche qui forme un petit o. « Han, tu vis dans la forêt ? Tu vis dans une cabane dans un arbre ? Et tu fais des feux de camp ? Moi j’ai jamais fait du camping, ça a l’air super chouette, » et puis, il hésite un instant, avant de répondre. « Non, je viens plus beaucoup ici. »

Non, il ne vient plus beaucoup ici, depuis qu’il est un
t
r
a
î
t
r
e
aux yeux des Greens.
Nouveau froncement des sourcils. Darell est un… traître ? Il n’est même pas sûr de saisir la réelle signification de ce mot. Il n’est pas sûr de saisir la signification de territoire et de tout ce que ça implique.

Ça le perturbe.
Alors, il n’y pense plus et il sourit. Un réflexe. « Moi, je reste surtout au château et puis parfois je sors et je vais dans les vieilles maisons ou autour ! »

C’est vrai, il sort, parfois, avec les enfants.
Avec les enfants. Lui aussi il fait partie de leur bande, pas vrai ?
Il traîne si souvent avec eux. Il reste toute la journée avec eux. Il en est sûr et certain.

« Hein, comment ça t’es perdue ? Tu m’as dit que tu habitais ici, » il ne comprend pas, Darell, alors que pourtant, c’est bien lui le plus perdu des deux. « Comment tu peux être perdue si tu vis ici ? »

Mais c’est un nouveau sourire qui s’affiche sur son visage.

« Tu n'arrives plus à retourner dans la forêt ? Elle est pas super loin pourtant, » il hoche la tête comme s’il tentait de la convaincre. « Moi je suis né ici alors je connais les rues par cœur et du coup je me perds jamais ! »

Il les connaît depuis si longtemps.
Si longtemps, si longtemps, si longtemps.
Bien plus longtemps que juste cinq ans. Bien plus longtemps… mais ce n’est pas possible, pas vrai ? Ce n’est pas possible parce qu’il n’est qu’un enfant.

Ce n’est pas possible.

Mais, comme dès que ça ne lui plaît pas, comme dès qu’il sent que ça lui fait trop mal, Darell arrête tout simplement de réfléchir et laisse un sourire incertain se peindre sur ses lèvres.
Comme d’habitude.


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Dim 19 Juil - 0:07
la vie est vraiment trop bordélique.
c’est tout ce que tu arrives à te dire.
c’est qu’un gros bordel dont on se débarrasse pas,
et sur lequel on a jamais le contrôle.
non parce que si on l’avait,
on ne sentirait pas l’odeur de catastrophe dans l’air.

tu ris si naturellement aux questions de Darell.
évidemment, évidemment que tout n’est pas si simple,
qu’on soit petit ou grand.

alors tu réponds aux questions, comme si rien n’était important,
parce que rien ne l’est, pas vrai ? c’est une journée normale, dans un corps normal, avec un enfant normal.

oui c'est ça ! Dans la forêt dans les arbres ! là ça fait mal, je ne suis pas trop vieille pour vivre dans les arbres ?  on chasse vite la pensée de son esprit parce que l'on est préoccupé par -autre chose, comment ça, tu ne viens plus beaucoup ?

mood : grand-mère qui s’intéresse à la vie de ses petits-enfants.
enfin c’est ce dont ça a l’air en tout cas.
mais tu termines par hocher gravement la tête.
pourquoi tout ça ne te dit
rien ?

on a beau fouiller au fond de sa mémoire, lire chaques dossiers de chaque tiroirs, tu ne situes pas Darell dans ton paysage. Parce que tu t’en seras souvenue, si il y avait eu un enfant aussi jeune dans tes pattes ici, n’est-ce pas ? À moins que ça ne concerne la vie d’avant ? C’est pourtant si loin, encore plus loin que les tréfonds de ta mémoire.

le sourire est doux, quand elle te regarde dire que tu connais les environs, que tu es né ici, parce qu’elle t’imagine bien Elizabeth, petit Darell qui pleure dans les bras de sa mère. Mère ?  

non, quand je veux dire qu’on est perdus, je veux dire dans nos têtes ! Mais si tu veux, un jour tu me feras visiter le château alors.

avec l’impression dérangeante que ce jour n’arrivera
pas.

et cette mauvaise impression ne la quitte pas, alors Elizabeth, elle veut se relever et
elle veut qu’on mène l’enquête.
elle a comme le sentiment que
fouiller pour trouver des réponses
elle l’a déjà fait.

elle plante ses paumes de mains sur le sol et, tente de prendre appui pour se relever.
et merde.
merde
merde
merde.
elle n’y arrivera pas toute seule.

s’il te plaît, est-ce que tu peux m’aider à me relever ?

le ciel est bleu, le temps est beau.
il est l’heure
d’aller chercher les réponses à nos questions.

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Dim 19 Juil - 13:34
Ça a l’air marrant, il se dit Darell, de vivre dans les arbres.
Mais tu sais, c’est encore plus marrant de vivre dans un château ! Même si en ce moment, c’est un peu dur de le quitter, même si en ce moment, on fait attention où on met les pieds lorsqu’on sort. Mais il ne saurait dire, ce qu’il s’est passé réellement.
Il ne saurait dire, si ce n’est que cette sensation, la sensation d’avoir eu un moment de vide, un moment de non-existence, un moment qui a duré si longtemps. Un moment où c’est lui qui a disparu. Un moment où c’est lui qui a créé le vide dans le cœur des autres.
Un moment où il n’est plus retourné à la maison.
Un moment où tout a changé.

Mais Darell ne comprend pas. Alors, il se contente de hausser les épaules. « Je sais pas, » c’est tout ce qu’il répond, parce que c’est la vérité.

Parce qu’il n’aime pas réfléchir.

Alors, quand tu lui dis qu’on est perdu dans notre tête, il ne comprend pas vraiment. Il n’y a pas de chemins, dans la tête, il n’y a pas de rues ou de maisons ni même d’endroit. Il ne comprend pas le sens.
Pourtant, si tu savais, comme il est perdu.

« Je savais pas qu’on pouvait être perdu dans sa tête, » et puis, c’est son grand sourire qui revient. « Oui je veux bien, j’aimerais trop te faire voir le château ! Il est très grand mais je le connais par cœur aussi et puis il y a pleins de choses à voir, je peux te montrer les éoliennes et puis les murs qu’on a peint et la table ronde aussi ! »

Attends.
Les enfants n’ont pas le droit de rentrer dans la table ronde.
Ils n’ont pas le droit, n’est-ce pas ? Il lui semble même que c’est lui qui le répète souvent. Alors, il n’a jamais pu la voir, la table ronde. C’est. Si étrange.
(C’est.
Comme si.
Il n’était pas un enfant, en réalité.)

Il n’y pense plus, lorsque tu lui demandes de l’aide. Il adore aider les gens, Darell, il y dévoue toute sa vie. Toute sa si petite vie. Alors, lui, il se relève d’un bond et c’est en un instant qu’il se retrouve à tes côtés.

« Ah tu veux qu’on s’en aille ? Tu veux qu’on aille visiter le château tout de suite ? » tu veux qu’on aille chercher après ce qui comblera le vide ? « Ou tu veux rentrer dans ta maison dans les arbres ? Moi je peux t'aider à rentrer chez toi si tu es perdue. »

Mais Darell, avec ses petits bras d'enfant de cinq ans, ne pourra sans doute pas t'aider à te relever. Mais lui, il ne le sait pas, bien plus habitué à être plus fort que ça, n'est-ce pas ?

Sauf que.
Lorsque ses mains attrapent la tienne pour te tirer vers le haut.
Soudainement.
Tu.
N'es.
Plus.
Là.
Et ses doigts se referment autour du vide laissé par ta disparition.
Il n'y a plus personne dans l'herbe.
Juste lui.
Tout seul.
Avec le chant des oiseaux.

Et c’est normal. C’est normal. C’est normal, pas vrai ? Oui, Darell, il en est capable. Il sait faire ça. Il l’a déjà fait, avant. C’est totalement normal que certains arrivent à disparaître sous ses mains. C’est… normal…
Alors, c’est un sourire qui étire ses lèvres. Où est-ce qu’elle est ? Elle doit être au château, non ? Comme tous les autres avant elle.
Du coup, lui aussi, il doit rentrer à la maison, maintenant.

Alors, on rentre.
Alors, on recommence à chercher après ces visages si flous dans sa tête.
Alors, on a mal à nouveau.

Et on court, encore.
Pour éviter de trop y penser.


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