[FDR - 24/12] Buried by christmas [PV : Leon et Scarf/Terminé]

Buried by Christmas « (Santa if you're out there,
And if you can hear me,
Your fat ass better have me a freshly dug grave) »

( Wednseday 13 → Buried by Christmas )
Mère Noëlle avait plein de choses à faire !
C'est qu'on ne lui donne pas un moment,
Pas le temps de niaiser ni de souffler,
Il faut tous les contenter, ces jolis enfants,
Qui vont et viennent, parlent et errent,
Se mettent à rire, à crier et à chanter.

Parfois avec elle, parfois avec ceux qui sont devenus leurs parents. La journée durant, les mains sales de maquillages, Marie — c'est le nom qu'elle emprunte ici — anime, les renvoie à son binôme, fait claquer ses talons comme si elle dansait pour aller et venir vers sa fée Clochette. Ses oreilles écoutent tout, ses yeux voient tout ; plus attentive encore aux silences, c'est que Terrence retrouve cette énergie d'autrefois. Et oh Marie s'amuse. L'innocence est revenue, pour un temps — jamais pour la vie —, et ses semelles battent la mesure lorsqu'elle distribue les cadeaux, tracent des carapuces et des chats sur les visages, apprend une ou deux comptines, avec la chaleur dans la poitrine.

Et Marie se souvient de tous, se rappelle que pour Scarf elle n'était qu'une succube rousse, et pour Leon le souvenir éteint de son épouse. Alors quand elle voit le second revenir, elle lui fait un signe, et c'est presque aussitôt qu'elle croise le premier. Alors à tous les deux, Marie leur fait signe d'un sourire si brillant qu'il éloigne les ombres. C'est qu'elle ressemble à une poupée de porcelaine de deux mètres, avec ses boucles, les pompons qui sautillent sur son torse, et le jupon qui donne du volume à sa robe. Ses yeux délavés brillent d'un éclat retrouvé ; le spectacle doit continuer.

Mère Noëlle avait plein de choses à faire,
C'est qu'elle ne trouve pas un moment :
vous savez ? Pour sentir, ressentir, penser,
La gangrène au fond d'elle, quel pauvre hère.
C'est que la vilaine grandit, et pour l'instant,
L'on dirait qu'elle accepte de faire une trève.
Elle reprendra plus tard, elle brisera le rêve.

Alors en attendant, Marie — qu'importe le nom donné, il n'a jamais eu d'importance —, fait signe à Leon et Scarf de venir à elle. Un signe à Loyal pour signaler qu'elle s'en va, pas loin — comme promis —, et son sac dans les bras, elle se plante face à eux. L'un était inratable avec son parapluie rose ouvrant la voie aux visites, et l'autre était tout à fait ratable avec son air patibulaire. Marie est droite, poupée grandeur nature, poupée pourrie par l'usure, et elle sourit. Sans montrer ses dents, oh ça non, mais elle sourit comme jamais elle ne sourit — douceur et tendresse, quand les rêves ne s'embrasent pas dans l'ivresse.

« Scarf, Leon, lâche-t-elle de sa voix claire et chantante. Ah... Je ne crois pas que vous vous connaissez tous les deux. »

Courte révérence, élégante, qu'importe si elle les dépasse d'une tête. Elle ajoute de nouveau droite et haute.

« Scarf est écrivain, Leon photographe. Ah... et je suis Marie... Enfin, Bloody Mary. »

Rappelle Mère Noëlle... Ah ! C'est qu'elle avait tellement de choses à faire ! Elle ne trouve pas de meilleur moment pour leur rendre l'aide apportée ; pas le temps de penser, pas le temps de souffler. Elle répand joie et allégresse comme un parfum dans l'air.

Et c'est au point que Marie oublia un instant qu'elle n'est pas vraiment Mère Noëlle.
C'est la force de Terrence : à chaque nouveau masque, une autre personnalité, réelle ?
C'est là le mal de son existence, incarner, jusqu'à oublier ce qu'elle — et lui — était,
Et voilà que pour cette journée, elle n'est plus Bloody Mary - c'est son souhait.

(Faire la paix avec la gangrène.)
(Au moins jusqu'à la fin de la semaine.)

(N'oublie pas Terrence :

tu pourris de l'intérieur.)

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Spoiler:

LES CADOS D:

C4EST LA BELLE NUIT DE NOEEEL

Le pauvre libraire aimait la fête, un peu, mais surtout de loin et depuis l'extérieur. Les gens sont bruyants, deviennent fous, s'amusent de petits riens et font semblant de ne pas savoir qu'au fond, tout va mal. Ça n'aurait pas tant été grave si le phénomène était local, mais l'ambiance même de festivités touchait tous les territoires, il était impossible d'en fuir. Alors, dépité, il plongeait dans le cœur battant d'un organisme ivre d'humains, amusé par sa propre désinhibition, par son état délétère toléré. C'était peut-être l'occasion de revoir des visages connus, de faire taire sa nature asociale quelques temps, et il aurait été bien heureux de glisser entre les thyades sans jamais être remarqué, constituer un visage de plus que l'on verrait puis oublierait dans la seconde. Seulement voilà: on l'avait reconnu.

Conscient, malgré la pulsion réelle qui lui criait de le faire, que prendre ses jambes à son cou sans prévenir serait extrêmement impoli, il se résignait à se laisser aborder. Puis, lâchait faiblement une forme de salutation orale, probablement inaudible, avant de dévisager le fameux Leon. C'était bien plus confortable en étant soi-même caché, il le saluait alors d'un hochement de tête.

"On ne se connaît pas en effet, enchanté. Écrivain est un bien grand mot, mais si cela permet de me cerner..."

Il se retenait presque de souffler à Mary de ne jamais répéter à quiconque qu'il écrivait quoi que ce soit, quand bien même cela se référerait à ses fiches de lecture. Cependant, il se devait de pardonner cette faute en public pour ne pas en commettre une plus grande encore lui-même. Alors il faisait ce qu'il savait faire de mieux en ces moments-là: sourire niaisement, mais sous son écharpe. C'était bien confortable aussi comme position.

Il prenait par ailleurs le temps de scruter l'accoutrement coloré de la mère Noëlle, de la tête au pied, et Dieu sait que la distance qui les sépare laisse bien de la place pour les détails. Peu confortable avec les compliments, et pétri de bonnes intentions, il enchaînait maladroitement.

"C'est particulier comme accoutrement, ce que tu portes là. C'est vivant, cependant. Tu portes mieux l'extravagance que moi-même je suppose."

Le fait est que son manteau terne et sombre faisait de lui une sorte de tâche dans la palette des joies vestimentaires aux alentours. Son écharpe au moins était d'un rouge suffisamment Noëllien pour qu'il ne passe pas pour un nihiliste.

Soixante-quatrième texte \o/: Jean-asocial se sent pas trop bien, mais vient quand même pour pas être méchant :clown:

Buried by Christmas

Ft. @Bloody Mary ; @Scarf

Retour parmi les êtres-humains, et l’on retrouve un peu de cette sensation d’autrefois. Retour à Londres après un long moment ailleurs, dans des pays exotiques ou parfois moins, à juste vivre parmi les photographies et les bestioles que l’on observe autour de nous. Il a un peu cette impression, Leon, après ces quelques heures de visite du zoo. Il a parlé, beaucoup parlé, beaucoup pour ne rien dire et quelques uns l’ont abandonné en cours de route tant il était dur à suivre, mais dans son appareil photo sont désormais logés quelques nouveaux clichés. La plupart sont ratés, c’est de cela que se compose la majorité de la photographie naturaliste, de photos flous ou mal cadrées. Mais quelques clichés sont pourtant à sauver, quelques autres encore sont même réussis. Aucun pourtant ne sort du lot, il n’a pas pu longuement posé comme habituellement, aujourd’hui il était le guide et non pas le photographe comme en témoigne le parapluie rose qu’il tient encore à ses côtés et dont il se servait pour être vu de loin.

Ce n’était pas vraiment utile.
Mais il se sentait intelligent affublé de la sorte.

Il a retrouvé les stands et les gens donc, le bruit et la foule. Et l’alcool et le vin chaud, car le voilà déjà avec un gobelet dans la main, observant d’un œil ailleurs cet étrange breuvage d’un rouge presque noir. Très frenchie, songe-t-il en sifflotant d’un air entendu, aspirant sans le vouloir les vapeurs d’alcool tout en se questionnant sur l’individu à l’origine de cette fabuleuse idée qu’est celle de faire chauffer du vin en compagnie de diverses épices.

Et finalement voilà son attention détournée, avant même qu’il n’ait pu y tremper les lèvres. Bloody Mary de loin l’interpelle, haute sur talons et toute en couleur et extravagance. Leon lui lance un large sourire, l’un de ses souries typiques. Lui-même a sorti les beaux vêtements en ce jour de Réveillon, nœud papillon rouge vif et chemise blanche à demi-cachée par son pardessus marron - rare vêtement qu’il aura récupéré dans les ruines du centre commercial en prévision de l’hiver dernier. Et toujours dans les mains son parapluie rose bonbon qui encore attire quelques regards tant il détonne dans le paysage.

A ces côtés se tient un nouvel étranger.
Et il est un peu vexé, d’être le plus petit.

- Leon, noble photographe animalier, se présente-t-il toujours avec son éternel sourire collé sur sa face. Et puis soudainement et sans prévenir, il pointe les chaussures de la Mère Noëlle. Dis-moi, faudra que tu m’expliques comment tu fais pour marcher avec des talons aussi hauts, c’est de l’ordre de l’exploit pour moi.

Et encore une fois.
Il change de sujet.
Reporte son attention branlante.
Dans le fond de son gobelet de vin.

- J’ai trouvé ça sur un stand, quelqu’un sait si c’est bon ? demande-t-il en haussant un sourcil au-dessus du breuvage. Ça fait très frenchie mais je rappelle que ces tarés mangent du lait de vache fermenté avec de la moisissure dessus et dedans.

S’entend largement son accent anglais.

Résumé:

Buried by Christmas « (Santa if you're out there,
And if you can hear me,
Your fat ass better have me a freshly dug grave) »

( Wednseday 13 → Buried by Christmas )
Bloody Mary pense : qu'ils sont petits.
De toute sa hauteur, droite, elle sourit.

Il est vrai qu'en talons, peu de personnes parviennent à la dépasser. Pas que cela soit une fierté — au contraire, elle aimerait, tant, faire une taille tout à fait normale pour tout à fait rentrer dans les cases —, mais elle a toujours un petit regard amusé. De ses pupilles de poupée (abîmée), elle laisse les deux se présenter. Elle voit à l'air grognon de Scarf qu'elle s'est trompée, et quand Leon se présente, elle hausse les épaules. C'est que le premier, elle commence à bien le connaître ; il n'est jamais content, il a la critique facile, mais il n'est pas méchant.

(Il manquerait plus qu'il morde)

C'est pour cela que sa vaine tentative de compliment, maladroite au demeurant, la fait rire. Puis elle roule des yeux, et elle réplique :

« Merci, Scarf, si tu veux dire par là que je suis jolie, ça me va. »

Mère Noëlle n'en fait qu'à sa tête, toujours ! Mais les paroles sont bien réelles, et elle salue l'effort. Quant à Leon, elle se contente d'un sourire plus tendre, et elle lui envoie avec une pointe de joie dans la voix :

« J'ai dansé sur des talons de vingt centimètres, ils ne me font pas peur. Et puis, c'est de l'entraînement, il faut savoir regarder pour savoir comment porter, n'est-ce pas ? »

Il est vrai que tous les deux sont au courant. Leon parce qu'il aura vu la photo - la fameuse, où elle ressemble à sa femme —, et Scarf parce qu'il sera intervenu. Pour la plupart des gens, ici, cependant, elle ne fait que se déguiser pour amuser les enfants. Prétendre que tout ceci n'est qu'artifice n'est qu'un moyen pour dire qu'elle existe. Pas de Terrence, ni de Terry, encore moins de Bloody Mary. Mère Noëlle est un personnage à part entière, incarnée spécialement pour l'occasion.

« Rien ne vaut que le whisky, commente-t-elle à Leon en regardant le breuvage. Je goûterai plus tard, promet-elle — après tout, n'est-elle pas en train de travailler ? -, et m'en parle pas. Ils appellent ça du bleu, je crois ? À Paris, ils te vendent ça comme si c'était du luxe. »

Un instant, elle songe à Charles.
Un instant, elle se rappelle de cette étudiante.

Un instant, elle chasse la nostalgie et se penche vers son sac. Un sourire à chacun d'entre eux, elle voit le noeud papillon de Leon, et le manteau de Scarf.

« Oh. Vous avez fait des efforts, fait-elle comme si elle le remarquait que maintenant. Mais ! Pour ces deux grands enfants, Mère Noëlle a quelque chose de spécial. »

Un petit clin d'oeil, elle se met à fouiller dans son sac.

« Avant... s'arrête-t-elle, la main plongée dans son sac à dos, elle reprend : est-ce que vous avez été sages tous les deux ? »

Il faut bien jouer le jeu.

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Spoiler:

JE VEUX MON CADOOO

C4EST LA BELLE NUIT DE NOEEEL

La remarque sur la gastronomie française amusait quelque peu Scarf, mais l'anglais étant un ennemi des francs comme des écossais, il prenait leur défense contre l'adversaire commun.

"Alors le lait moisi te terrifie mais pas le raisin moisi? C'est assez drôle, d'autant plus que celui-là a même été cramé par dessus le marché, méfie-toi!"

C'était pensé pour être bon enfant, mais le ton professoral en faisait presque une attaque. Tant pis, s'il devait se faire des ennemis, il n'était pas plus mal que ceux-là soit des photographes plutôt que des lutteurs. Pour ne pas rendre l'échange trop lourd pour chacun, il embrayait rapidement sur la réponse à une question intrusive sur sa sagesse.

"Et ma foi, je suis parvenu à n'insulter les ancêtres de personne cette année, je dois bien mériter mon cadeau. Par ailleurs, j'ai même hébergé une sorte de gamine irlandaise geignarde, par pure bonté de cœur j'ajouterai, Saint Nicolas n'est pas même saint devant moi."

C'était encore un de ces essais maladroits de manier l'humour, mais Tavish savait au moins que la mère Noëlle comprendrait que ce n'était pas tant sérieux. Lui-même d'ailleurs se demandait si elle l'était, la main fourrée dans un sac mystérieux. Il n'attendit certes aucun cadeau en venant se mêler sans s'intégrer aux festivités, et n'avait en somme besoin d'aucun. Hélas, la curiosité de l'enfant est un de ces défauts qui se rappellent à l'adulte trop souvent, aussi il jetait un regard indiscret vers le sac pour s'assurer qu'il n'était pas vide.

Il pouvait bien recevoir une paire de chaussette taille 60, ou un savon parfum égouts, il appréciait au moins le geste. Lui qui avait passé la plupart de ses Noëls d'adulte en seule compagnie d'un mur de cellule carcérale ou d'un feu de bois, commençait peut-être à en comprendre l'esprit.

Soixante-sixième texte \o/: Jean-taulard a été sage cette année :clown:

Buried by Christmas

Ft. @Bloody Mary ; @Scarf

Un écossais, un anglais et une irlandaise.
On dirait le début d’une blague de mauvais goût.

Car il l’entend, Leon, son accent du Nord de son camarade des Îles Britannique alors qu’il répond à sa tentative de blague par une autre tentative de blague tout aussi foireuse. Oh, c’est qu’il n’a pas peur Leon, de boire ce genre de boisson, car au gré de ses voyages il a bien goûté des tas de plats différents et, à ses yeux anglais, exotiques. Alors il hausse simplement un sourcil, car la blague lui passe six kilomètres par-dessus la tête. Et bien rapidement, une nouvelle information vient perturber son attention déjà très limitée.

Mère Noël.
Noël ?

Il grimace, car il aurait préféré oublier que demain, c’est également son anniversaire en plus de Noël, mais de cela, personne n’est au courant. Et mieux vaut que ça reste ainsi, se dit-il. Deuxième anniversaire qu’il fêtera ici et loin des siens. Deuxième anniversaire qu’il fêtera seul. Il songe déjà qu’il ira se bourrer la gueule à l’Happy Hour.

- Ah oui... Noël... C’est vrai...

Si l’on a été sage, demandes-tu, Mère Noël.
Bonne question, il y réfléchit donc.

- Hm... Avant-hier j’ai croisé un petit chat noir mais j’ai pas réussi à le récupérer donc il est toujours dans la rue. Sinon, la fois où j’ai jamais réussi à aller livrer un truc chez les Chevaliers alors je l’ai laissé sur le côté en espérant qu’ils viennent le récupérer eux-mêmes... Oh il commence déjà à faire ses confidences et ses confessions, comme si on était un dimanche à l’église. J’ai shooté dans un caillou et il a pété une vitre de l’hôtel aussi, la concierge était pas contente j’crois. Et sinon, il y a deux semaines, j’ai enfermé George dehors pendant trois heures parce que j’avais oublié où j’avais mis les clefs de la poste...

Il continue de réfléchir, les yeux levés vers le ciel. Mais il n’en trouve pas plus, pas sur le coup ou rien qui l’ait marqué désormais. Alors il hausse les épaules et balance un “je crois que c’est tout” blasé.

- C’est grave ? Nouveau sourire qui s’étale sur les traits alors qu’il regarde la Mère Noël de bas en haut - il doit se tordre le cou, il est vrai. Et toi ? T’as été sage ?

Résumé:

Buried by Christmas « (Santa if you're out there,
And if you can hear me,
Your fat ass better have me a freshly dug grave) »

( Wednseday 13 → Buried by Christmas )
Une sorte de gamine ? Bloody Mary roula des yeux, elle fit un petit geste agacé de la main, mais elle rappela à Scarf ce qu'il avait dit "à la sorte de gamine irlandaise" en appuyant son accent :

« N'oublie pas que c'est toi qui lui as dit de revenir chez toi, en cas de besoin. »

Un rappel. Bloody Mary ne démarra pas le débat — ni l'énergie et l'envie —, avant de retourner son attention sur Leon. Elle l'écouta avec quelques petits sourires, se demanda s'il arriverait à rattraper le chat et ce qu'il en ferait. Les mains dans le dos, elle salua l'honnêteté de Leon d'un hochement de tête, et enfin quand la question lui fut retournée, elle demanda :

« On dirait des accidents, enfin, surtout pour Geoerge, mais est-ce que c'est suffisant pour te priver de ton cadeau ? L'index sur la joue, elle fait mine de réfléchir. Et me concernant, voyons... »

Bloody Mary n'allait pas détailler en long et large toutes ses conquêtes, sans oublier les soirées passées dans les bras de l'ivresse, les petites mesquineries, comme le mauvais coup au Colibri qui avait pris l'apparence d'une personne chère en son coeur, ni qu'elle avait tenté d'étrangler son supérieur, qu'elle s'était pris un coup de canne par une espèce d'ours hirsute, qu'elle avait éclaté une bouteille en plein milieu de l'église, qu'elle s'était moquée d'un gamin obèse et lui avait vidé une bouteille sur la tête, ou qu'elle avait passé toute une nuit à empêcher Loyal de dormir, et qu'elle avait mené par le bout du nez le playboy des pirates.
Qu'elle avait survécu à une agression supplémentaire.

Et que tout ceci, ce n'était qu'un faible exemple du mal dont elle était capable. Bloody Mary remua les épaules, elle sourit et se contenta :

« Bien évidemment : jamais. »

Un petit rire remonte le long de sa gorge, puis elle balaie la question d'un simple geste de la main. Elle tend enfin leurs cadeaux, au premier, il s'agit d'un livre emballé dans un bonnet — pour aller avec la fameuse écharpe -, la Légende des Siècles avec le bout des pages jaunis. Quant à Leon, il s'agit d'une boîte en bois, ancienne, et dedans il y trouvera un noeud papillon de soie noire à pois bleus. Elle ne dira pas qu'elle a songé à la boîte pour ranger des photos.

(La bonté de Mary est un secret, discret, caché)

Un coup d'oeil par-dessus son épaule pour s'assurer que Loyal s'en sort, une pensée pour son cadeau à lui, que les deux ici ont aidé sans savoir. Puis, elle se baisse vers Leon, lui remet la boîte et l'embrasse sur la joue. Scarf connait le même sort, ses lèvres sont aussi légères que des ailes de papillon.

« Pour vous remercier. »

Et elle hausse les épaules, comme si ce n'était pas important.

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Spoiler:

OÉÉÉ MON KADOO

C4EST LA BELLE NUIT DE NOEEEL

Il tentait difficilement de le cacher, mais le récit des milles et uns méfaits du photographe lui tirait lourdement les sourcils vers les narines. Par politesse, et surtout pour le bien être de Mary, il se retenait d'exprimer en quelques mots crus le fond de sa pensée sur l'infâme malfaisant. Puis, se rappelant qu'il s'agissait d'une première impression, il le quittait du regard pour se concentrer sur la mère Noëlle.

Il s'était tenu prêt à lever un doigt accusateur et à la traiter de menteuse jusqu'au moment où elle admit ne pas avoir été sage une seule seconde. Hélas, on lui coupait l'herbe sous le pied, mais il n'en était pas plus mécontent, mais le rire qui suivait sonnait trop faux pour qu'il puisse l'accompagner. Ce n'était de toute manière pas son genre, alors il restait de marbre. Se concentrant un peu trop sur son cadeau quand il reçut cependant, sa réaction de recul fut assez tardive pour laisser la lutine géante lui embrasser la joue.

Prenant plusieurs secondes à comprendre que le bonnet était rigidifié par son contenu, il finissait enfin par extirper l'ouvrage et relever la tête.

"Merci beaucoup, ma'am Noëlle."

Il savait pertinemment que le cadeau n'était pas anodin, qu'il avait été pensé pour lui avec l'incertitude qu'il vienne même. À contre-coeur, il enfilait le bonnet pour compléter son déguisement d'ivrogne des fêtes. Peut-être que le livre qu'il tenait permettrait de le rendre moins identifiable par stéréotype. Puis il reste là, droit comme un pilier, incertain de s'il pouvait s'enfuir comme un enfant à table, et incapable de relancer une discussion en présence d'un inconnu aussi manifestement cruel et insensible. Après tout, il était photographe.

C'était aussi pourquoi Tavish n'aimait pas les festivités à grande échelle. La bonne humeur artificielle répandue comme un parfum trop puissant, l'esprit hypocrite de don qu'on ne voulait faire durer qu'un jour, les sourires forcés... Rien de ce monde-là n'était sien, pourquoi se l'infligeait-il seulement?

Soixante-sixième texte \o/: Jean-noël met le bonnet \o/

Burried by Christmas

Ft. @Bloody Mary ; @Scarf

Jamais, tu dis, Mère Noël ?
Oh il sourit, Leon.
Il se douté déjà que ce n’est pas là la vérité.

Mais il ne pipe mot, il se contente de t’envoyer un sourire conscrit et amusé à la fois, il se doute déjà que tu n’es pas tant l’ange que tu prétends être, mais au fond s’en préoccupe-t-il ? Pas le moins du monde il est vrai. Et d’ailleurs le voilà qui te suit dans ton rire lorsque tu déclares jamais n’avoir été sage. Il s’en doutait un peu, dans le fond. Il te regarde sans un mot lorsque tu sors les cadeaux, un peu de rouge monte à ses joues - difficile à voir sur son teint mat, un avantage selon lui mais en vérité il se contente de sentir chauffer ses oreilles et de laisser ses joues brûler, alors qu’elle prenne une couleur légèrement grisée.

- Nous remercier de quoi ? qu’il demande par ailleurs.

Car dans son esprit, il n’y a pas besoin de remerciements. Il est ainsi, Leon, il ne fait pas les choses en espérant en profit en contrepartie, il fait les choses parce qu’il en a envie. Et de toute évidence, il avait envie de t’apprendre la photographie, de retrouver un peu de sa vie perdue.

Et puis s’il y avait quelqu’un à remercier, Mère Noël.
Ce serait probablement toi.
Mais c’est toi qui l’embrasses sur la joue.
Il chauffe encore un peu plus sous son air lunaire.

Il laisse l’écrivain ouvrir son cadeau en premier, un joli livre emballé dans un joli bonnet qu’il met sur son crâne dans la seconde qui suit. Il n’est pas très expressif, pensait jusqu’ici Leon, mais il essaye de l’être comme il le peut de toute évidence. Une fois fait, il ouvre à son tour le petit colis, une jolie petite bois en bois qui l’intrigue - il aime bien tout ce qui se rapproche d’ouvrage manuel, même s’il n’est pas capable lui-même d’en faire - et à l’intérieur un nœud papillon en soie bleu décoré de pois noirs.

Il sourit encore un peu plus largement alors que voilà qu’il défait celui qu’il porte, le rouge vif en accord parfait avec le thème de l’évènement sans qu’il n’en ai pris conscience avant ce moment. Et il enfile comme il peut le tout neuf, celui en soie offert plus tôt - il t’a refilé son verre de vin chaud, Mère Noël, afin d’avoir les deux mains libres.

Et c’est à son tour de coller un baiser sur ta joue.
Il doit se soulever sur la pointe des pieds, il est vrai.
Et probablement dois-tu te baisser également.

- Merci Mère Noël, souffle-t-il dans le creux de ton oreille au passage avant de reprendre taille normale. Je savais pas que tu faisais de la couture !

Parce qu’il le voit bien que tu ne l’as pas trouvé dans les décombre, tu l’as taillé de tes mains et en cela, il semble encore un peu plus précieux à ses yeux.

Résumé:

Buried by Christmas « (Santa if you're out there,
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Your fat ass better have me a freshly dug grave) »

( Wednseday 13 → Buried by Christmas )
Le bonnet rouge fini par rejoindre sa comporse l'écharpe.
Et Mère Noëlle, elle voit que Leon rougit, c'est drôle, sur cette peau-là.
Au fond, elle en tire une petite satisfaction.

Les deux prennent leurs cadeaux, ils s'en habillent, sans poser des questions. Au fond, Bloody Mary ne s'attendait pas à cela ; elle croyait qu'ils allaient repartir avec leurs cadeaux, sans lui faire cet honneur (elle n'y a pas pensé en vérité). Elle tient le gobelet de vin chaud à Leon, elle l'observe avec son noeud papillon, et l'ancien, elle en caresse le tissu entre son pouce et son index. Sourire, encore, tout délicat et doux. Elle se baisse, sans rien dire, accueille le baiser sans crainte, et même avec un petit rire tendre. Elle se redresse de toute sa hauteur, puis elle rend le gobelet. Elle se penche légèrement, elle remet le noeud papillon droit, en tirant les extrémités pour de déplisser convenablement.

Scarf n'est pas doué avec les autres, ah !
Et Bloody Mary, oh, elle ne lui en veut pas.
Ses yeux vont de l'un à l'autre, un silencieux trépas.
Et quand Leon mentionne ses talents, elle ricane, puis elle avoue tout :

« De m'avoir aidé pour les chroniques, elle ne donnera pas le nom de leur destinataire ; ils finiront par le savoir. Elle se tourne vers Loyal, au loin, avant de reprendre : et je faisais des costumes, en Irlande, elle ne mentionne pas Dublin et ses consoeurs, toutes les robes qu'elle a appris à repriser, avec ses doigts fins et longs. Vous voyez ? Le costume du Père Noël ? Je me suis débrouillé avec ce que j'ai trouvé dans la décharge pour le rembourrage. »

Les mains dans le dos, Bloody Mary ne dévoilera pas qu’elle est fière. Des jours de travail à essayer de trouver le bon truc, à prétendre que Loyal l'exploite et lui fait faire de ces choses ! Rembourrer, mesurer, et coudre, encore, et encore, et toujours. Néanmoins, ce n'était pas ce dont elle était le plus contente ; là, il s'agissait de Nugget avec son poncho à clochette, et de son visage éclatant lorsqu'elle s'était vue maquillée.

(Elle ne vous le dira pas, Bloody Mary)
(Ce n'est pas son truc, la sensiblerie)
(Elle préfère rester la méchante fée,
Dans les déboires de Scarf, et de ses récits escomptés,
Dans le désespoir de Leon, et ses souvenirs oubliés,
Faisons comme ça et pas autrement,
Tous un peu semblant)

Et Bloody Mary s'incline une dernière fois d'une délicate révérence, elle fixe Scarf, et elle souffle :

« Le bonnet te va pas trop mal. »

Toujours le compliment déguisé sous la critique, elle sait qu'il ne voudra pas être touché par ce compliment, mais les sentiments sont ainsi ; ils vont et ils viennent. Quant à Leon, elle lui rend son noeud papillon rouge, et dresse l'index devant lui :

« Tu devrais essayer un camaïeu de bleus, avec des touches plus vives. »

C'est que c'est une explosion de couleur, Leon, dans ses habits, et dans son coeur.

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Spoiler:

OÉÉÉ MON KADOO

C4EST LA BELLE NUIT DE NOEEEL

Le compliment pouvait bien être sincère, son esprit refusait d'en croire le moindre mot. Après tout, lui que ne pouvait pas même se voir, restait le plus apte à juger de l'élégance de son apparence. En l'occurrence, il était certain d'avoir l'air con.

Cependant, dans cette froide journée de miracles, un de ceux-là avaient réchauffé le cœur du pas-si-vieux briscard. Un peu de gentillesse, désintéressée et presque innocente. Elle n'était pas passée par le bonnet hélas, aussi il l'enlèverait pour le voir fièrement occuper un pan de table aussi rapidement que possible, mais par l'humanité même qu'il craignait d'ordinaire. Lui qui avait regardé de loin les fêtes depuis plusieurs années, tentant d'en saisir le concept avec une poigne maladroite, entrapercevait enfin l'esprit de l'évènement.

Mais seulement de loin hélas, cet univers lui était encore trop étranger, et la présence d'un inconnu à ses côtés bridait sa capacité à être emporté par la bonne humeur. Puis, jugeant que les deux jeunes seraient en meilleure compagnie seuls, il amorçait deux pas de recul, et pour ne pas paraître sauvage officialisait son retrait.

"Sur ce, je crois avoir l'esprit trop occupé pour profiter avec vous des fêtes. Joyeux Noël, je suppose."

C'était maladroit, mais suffisant. Comme le lézard vigilant, il serpentait entre les fissures de la foule pour retourner en son domaine. Peut-être qu'il reviendrait l'année prochaine, mais celle-là devait se clore, et celle à venir l'empêchait certainement de se réjouir véritablement.

Je sais plus \o/: Jean-boomer s'enfuit, les fêtes de jeunes c'est pas son truc :clown:

Buried by Christmas

Ft. @Bloody Mary ; @Scarf

Un camaïeu de bleu, que tu dis Mère Noël ? Il sourit et lâche un petit rire étouffé, c’est comme s’il avait déjà bu quelques verres et que l’alcool joyeux lentement apparaissait dans ses veines. Mais Leon le sait, si demain soir il va boire au bar, jamais il n’aura l’alcool joyeux alors peut-être profite-t-il de ces quelques instants encore passés à rire.

- J’y penserai, Mère Noël, te répond-il donc dans un sourire.

Il garde également la boite, il compte bien s’en servir pour ranger les photographies du club et les quelques polaroids qu’il aura réussi à faire développer. Le sais-tu d’ailleurs, Mère Noël, que tu fais partie de ce club de photographie ? Leon t’a inscrite sans même te demander ton avis mais tant pis, s’était-il dit en écrivant ton nom parmi ceux des autres membres du club.

Il jette un rapide coup d’œil au Père Noël lorsque tu le mentionnes.
Sourcil levé. Ce n’est pas lui qui s’est plus tôt fait tabasser par une enfant ?

Il hausse les épaules alors que l’écrivain s’enfuit, le voilà désormais seul avec toi, Mère Noël. Il regarde à nouveau son verre de vin chaud, et enfin se décide à le goûter. Il a légèrement refroidi depuis qu’il l’a pris mais tant pis, il apprécie encore la chaleur légère qu’il dégage et l’arôme des épices de Noël qui lui rappelle les pains d’épices que lui faisait sa mère. Avec plus d’alcool, il est vrai. Alors sans plus de cérémonie, il te saisit le bras et te montre son verre encore grandement rempli - juste une gorgée manque, il est vrai.

- Tu sais pas ce que tu loupes ! s’exclame-t-il alors. Comme quoi les français peuvent avoir de bonnes idées, au lieu de manger des escargots ou des grenouilles !

Et il cherche à t’amener vers le stand de vin chaud.
Viens, viens boire un petit verre et te réchauffer.
Après tout, cette fête est là pour ça, non ?

Résumé:

Buried by Christmas « (Santa if you're out there,
And if you can hear me,
Your fat ass better have me a freshly dug grave) »

( Wednseday 13 → Buried by Christmas )
Bloody Mary ne retient pas Scarf lorsqu'il s'enfuit,
Elle sait que c'est un animal farouche, aussi
Elle accepte sans un mot de plus, presque tendre.

Au fond, elle songe qu'il sait être bavard lorsqu'il s'agit de déterrer ses reproches comme des cadavres au cimetière, mais elle s'en amuse plus qu'elle ne s'en blesse. Mère Noëlle se retourne vers son ami le photographe, elle retouche encore le noeud dans des gestes délicats. Elle croit que la conversation va se terminer là, mais Leon goûte au vin chaud, et ne lui laisse pas une seconde de répit ; voilà qu'il l'entraîne au stand sans qu'elle ne puisse refuser.

(Ou cela l'arrange bien de faire comme si)

Ses talons claquent au sol, elle jette un coup d'oeil vers son comparse et les cadeaux, avant de songer qu'il ne lui en voudra pas — et sinon, c'est elle qui lui en voudra. Elle dresse l'index devant Leon, et elle accepte :

« Juste un, je ne suis pas censée boire. »

Et Bloody Mary se demande, si le vin chaud va goûter la nausée, lui soulever l'estomac, comme toutes ces fois-là. L'on pourrait dire que la sobriété ne lui va pas au teint, chez les pirates, ça fait bien deux mois que son regard est éteint. C'est son premier verre depuis qu'Icare l'a chopé.

Mais elle sent Mère Noëlle que Leon n'a pas envie d'être seul, et qu'il veut la garder pour lui un peu plus longtemps.

ll ne semble pas très heureux Leon, mais qui peut se vanter de l'être par ici ?

Alors ~~Mère Noëlle~~Bloody Mary goûte, d'abord il inspire le parfum d'épice et la chaleur du vin, puis enfin il en boit une gorgée. Il hausse les sourcils, il a un mouvement de recul, et il sent dans le fond de son estomac, la douleur.

« Chez moi, on y va au Whisky, Bloody Mary a l'impression d'avoir toujours ce mot en bouche quand il parle d'Irlande. Tu fais bouillir de l'eau, avec ça, tu rajoutes du clou de girofle et du citron et de la cannelle. Et je te parle de l'Irish Coffee, même si c'est plus gras et sucré. »

C'est rare lorsqu'il parle de son pays ; Terrence ne le mentionne que dans les chansons qu'il apprend aux pirates, jamais dans les souvenirs qu'il a gardés.

Le vin réchauffe sa peau, des frissons qui s'élancent jusque dans ses épaules.
Le vin réveille les douleurs, les silences, c'est comme si sa silhouette était un saule.
Trop grande et trop mince pour soutenir tout le poids.
C'est juste un verre, songe Bloody Mary, un seul verre, se promet-il.
Et en vérité, il n'arrive pas à boire une seconde gorgée, ça serre et serre.
Et il sourit à Leon, Bloody Mary, malgré le tiraillement dans ses viscères.

:copyright:️ 2981 12289 0

Spoiler:

Buried by Christmas

Ft. @Bloody Mary ; @Scarf

Tu te laisses entraîner, Mère Noël, juste un dis-tu mais qu’importe, on pourrait tout autant en boire un ou deux ou trois ou quatre ! Leon aujourd’hui veut boire chanter danser s’amuser. Car demain, ce ne sera pour lui plus pareil, demain il y aura la déprime qui court et qui guette et qui le couve comme depuis que cette tempête a fauché sa vie. Mais aujourd’hui, Leon veut encore porter ce masque sur ses traits et ce nœud papillon autour du cou.

Aujourd’hui, Leon veut être heureux.
Même s’il ne fait que faire semblant.

Et à nouveau tu parles alcool et whisky, c’est drôle comme ce mot revient souvent lorsque l’on parle du pays.

- Hm, j’connais quand même, après tout je viens d’à côté ! qu’il fait donc Leon, le verre de vin chaud sous le nez et la chaleur qui monte aux joues et dans les veines.

Ça réchauffe le vin chaud.
C’est bon, c’est beau.

Alors Leon sourit,
sourire feint
sourire éteint
sourire qui est là sans être là.

Leon aussi veut rentrer chez-lui.

Résumé: