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La ballade des gens heureux - Ft. Forsaken

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Jeu 24 Juin - 16:30



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
La dernière fois qu’Edison est passée par les bois… Elle était là, Metail, ou Jules, comme elle l’appelait autrefois. Depuis le temps, elle n’a plus de nouvelles. Pourtant, dans son esprit, elle gardait une image si douce, si belle, que dans sa poitrine, ça fait mal. Elle se sent un peu trahie, comme une bête assoiffée d’humanité dans le règne animal. Alors pour se couper de tout sentiment, de toute émotions, elle continue de chercher le travail. Se déshumaniser est plus important que de ressentir toutes ces choses pour quelqu’un qui n’est plus là, ou n’a peut-être plus le temps. Travailler, c’est plus jouissif, plus rassurant, et c’est très important. Elle ne fait pas ça pour les autres, pour être aimée, seulement pour un peu plus se trouver acceptable en société. Aujourd’hui, il n’y a que ça qui compte : avoir un rôle à jouer. Pourtant, elle n’a pas besoin d’être un chef, un capitaine, ou un autre chef. Elle est le sien, et cela semble combler ses potentielles détresses.


Dans la forêt sombre, il y a peut-être des dangers, mais face à sa tenue sombre, il n’y a aucun appel à l’aide, aucun stress. La nature peut-être dangereuse, mais elle est maîtrisée par les regards diverses de la femme qui chercher quelqu’un en particulier. L’ancien garde-chasse de la commune devrait être à proximité. Ils ont rendez-vous pour le travail. Les chemins détournés sont remontés aux oreilles de Body et semblent être un vrai champ de bataille. Elle n’est pas sûre d’arriver à tout cartographier… Mais il n’y a jamais de mauvaises tentatives… Elle peut essayer, elle peut y arriver. Rien n’est sûr, de toute façon, car rien à ses yeux n’a été prouvé. Son sac à dos est plus lourd qu’habituellement pour se préparer à toute éventualité, mais elle ne sait ce qu’elle va trouver.

A la vue de Forsaken, elle le salue poliment. Elle n’a pas besoin d’observer cet homme qu’elle a déjà croisé. Il protège l’association des commerçants, ainsi que la nature arcadienne , mais ce fut il y a longtemps. Droite dans ses chaussures, elle n’a pas besoin de beaucoup de familiarité, et ça facilite les faits. Il n’y a pas à se cacher vers un masque social en particulier. Cela lui convient bien, avec lui, c’est on ne peut plus parfait. Il est même en avance, comme elle, ce qui est idéal pour aller continuer son ultime projet.

- Bonjour. Il est l’heure d’y aller. Êtes-vous prêt ?



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Ven 25 Juin - 8:16
La ballade des gens heureux
Forsaken était dans son élément. Oh bien sûr, s'il y avait un endroit dont il se méfiait plus que feu le centre commercial, c'était les chemins détournés. Ils portaient bien leur nom. Lui, qui autrefois se mouvait avec aisance dans la forêt, sans réellement devoir penser, il savait que ces routes-ci se jouaient de lui. Alors il s'essayait à baliser les zones, comme avant. Avant, on peignait les troncs des arbres à hauteur d'oeil, afin que les promeneurs ne se perdent pas et finissent par retrouver la civilisation. Ah ! Évidemment, il y avait les plus audacieux (les plus stupides) qui sortaient des chemins tracés, et se perdaient en pleine nuit. Les jeunes adolescents voulant jouer aux plus courageux, les mères de famille emportant maris et gamins parce que « mais regardez mes chéris, ici, ça a l'air plus joli ». Des nuits passées à traverser les bois pour retrouver les perdus, et les perdants de l'hyperconsumérisme américains.

C'était souvent les mêmes.

Au moins, désormais, Forsaken n'était plus dérangé quand un idiot se perdait par ici. Au mieux, les gens n'osaient pas s'aventurer, au pire, ils mourraient anonymement. Dans tous les cas, aujourd'hui, il ferait partie des crétins qu'il méprisait autrefois. La différence ? C'était qu'il était suffisamment sûr de lui pour croire que ça n'arriverait qu'aux autres.

Ah. Forsaken, l'enfant terrible des bois. La créature sauvage de l'Alaska.

Évidemment qu'il était là, en avance, toujours. Le grand Inuit attendait Body, la cartographe. Sa silhouette épuisée se fit entendre avant d'être vu. Les branches qui couinent sous des semelles, les cailloux roulant contre les arbres, le bruit d'un souffle fatigué. Il se retourna lentement vers la jeune femme, il ne l'accueillit ni avec un sourire ni avec des mots ; un simple hochement de tête. Body faisait partie de cette poignée d'êtres humains que Forsaken ne méprisait pas ; un exploit.

L'homme attendit qu'elle se rapproche, puis il commença à marcher sans dire un mot. Ses yeux sombres s'enfonçaient dans la contemplation de la forêt, et il avait la sensation de s'enfoncer dans un ventre, où chaque route formait une partie d'intestin emmêlée. Au bout d'un moment, il accepta de gracier Body de quelques mots :

« Ne vous éloignez pas de moi. »

Forsaken gardait un sac sur son épaule, dans lequel il contenait ce qu'il fallait pour baliser la zone. Dans sa tête, ce plan était parfait et rigoureux. Rien de mal ne se passerait. Après tout, il était bien sorti de la forêt une première fois.

Une personne normale aurait cherché à faire la conversation, et se serait assuré du bien-être de la jeune femme. Une personne normale lui aurait sans doute dit que tout ceci était une mauvaise idée, et qu'elle devait plutôt songer à prendre soin d'elle.

Mais Forsaken estimait que cela ne le regardait pas ; non seulement il s'en fichait, mais en plus il encourageait Body à se donner toute entière à son travail. Et lui, ça lui allait : ils faisaient quelque chose d'utile, loin des autres, loin de ce qu'il restait de la société humaine.



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Ven 25 Juin - 9:28



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
Les mots, entre eux, ce n’est pas toujours nécessaire. Le geste de l’homme lui convient pour suivre le chemin. Alors qu’il commence à marcher, Body se met à le suivre et dans son grand sac pioche ses affaires. Elle a déjà pensé à l’échelle de sa carte, à sa projection, à son titre et à son orientation. Sa boussole, sa règle et son compas sont de sortie pour qu’elle puisse travailler dans les meilleures conditions. Jamais, elle ne se sent surcharger à tout regarder, à épuiser son énergie pour travailler. C’est peut-être l’ironie, penser se ressourcer alors que l’on s’épuise à longueur de journée, mais c’est rassurant de croire que l’on peut se contrôler, c’est rassurant de croire que le corps est notre propre allié.

Les yeux dorés d’Edison cherchent des repères pour baliser, elle a pris l’habitude de repérer les fluctuations terrestres. Alors le bout de ses doigts appuient doucement sur le papier déjà entamé. Elle en sort un autre pour noter. Il n’est pas question de se tromper. Cependant, plus loin si elle voit que le terrain change trop, elle devra faire diverses relevés et s’arrêter. Ce n’est pas une carte thématique, donc il n’y a qu’une nécessite : ne pas se tromper. Sinon, elle déchirera son travail, mal fait, ne mangera pas et elle recommencera… Encore et encore, jusqu’à ce que soit assez suffisant ses moindres efforts.

Alors, elle continue d’avancer, elle continue de marcher. La femme observe le paysage comme un cadeau dont elle est graciée. La forêt, cela lui rappelle le Canada. Une grande partie de son jeunesse et les vacances passées au bord des lacs à explorer les bois avec ses parents, chaque été. Il y avait ces grands arbres impossibles à escalader, ces grandes étendues d’eau sur lesquelles pêcher sans trop de sonorité. La voix de son père qui lui disait que la patience est la clé pour réussir à saisir le poisson, et l’enfant qui préférait faire des bateaux pour les asticots à l’aide de feuilles et de petits bouts de bois récupérés sur la berge. Il n’y avait pas d’humain, juste deux grands gamins… A l’abri de l’humanité, à l’abri de rien… La forêt comme pour beaucoup de personne a toujours été un lieu pour se retrouver, pour la retrouver... La sérénité.

La voix de la femme est stable. Elle répond simplement.

- Je ne vous quitte pas.


Edison est arrangée, elle est concentrée. Elle observe, vérifie encore que tout est là. Elle espère qu’il n’arrivera rien, encore une fois. Pour l’instant, tout va bien, tout est clair, tout est bref. Ce froid constant, qu’elle ressent, ne la dérange pas. Elle se sent bien à travailler là, loin de la médiocrité de la curiosité de chacun. Les petits détails, elle cherche à les capter d’avance. Ses yeux veulent percer les secrets des chemins, ses yeux veulent découvrir qu’ici, de dangereux il n’y a rien.

Quand elle rentrera, elle finira ce qu'elle a commencé. Si elle est terminée, elle affichera cette carte avec les autres pour continuer son puzzle géant, cet observatoire pour les adultes, pour les grands… Une fois ce premier travail terminé, elle en fera une carte unique, résumant chaque parcelles de papiers. C’est pour cela qu’elle travaille, pour tout unifier, pour tout clarifier, pour permettre à tous de se repérer. Edison veut que tout soit parfait, elle ne pense jamais à après. Elle ne pense jamais que son travail est l'objet idéal pour faire la guerre, pour lutter... Mais elle le sait. Elle attend ce jour où quelqu'un s'en servira pour attaquer, mais elle fera comme si elle n'avait rien entendu. Pour Body, il n'y a plus que ce corps, son travail, son propre individu.



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Sam 26 Juin - 11:53
La ballade des gens heureux
Body était aussi silencieuse que lui, concentrée sur son travail, à ne jamais dévier de ses buts. Elle ne s'empêtrait pas dans un millier d'idées absurdes, et elle était suffisamment intelligente pour ne pas se couvrir de superficialité. Évidemment, Forsaken avait toujours jugé les filles qui osaient cacher un bouton avec du fond de teint — elles étaient laides, et c'était tout, il fallait apprendre à faire avec. De même qu'il méprisait les garçons osant ne pas correspondre aux modèles virilistes que son père lui avait mis dans le crâne. En vérité, il méprisait tout le monde par défaut, et lui prouver qu'on était "plus" n'était pas aisée. En quelque sorte, Body y était parvenue ; seulement, Forsaken avait l'empathie d'une brosse à chiotte, et il était loin de se douter du malaise que ressentait la jeune femme avec son corps.

Dans sa tête, elle était juste pas comme les autres.

Alors ce silence, soutenu par les ramures de la forêt le rassuraient. Forsaken n'avait qu'à tendre l'oreille pour apprécier les sons alentour : les pas de Body, leurs respirations, le vent qui se logeait dans les feuilles. Couramment, il s'arrêtait en balisant les arbres ; un trait de craie sur leurs troncs. Dans sa tête, c'était impossible pour eux deux de se perdre. Body cartographiait leur environnement, et Forsaken était garde-chasse. Deux personnes aussi compétentes n'allaient pas se perdre. Impossible.

La différence entre Body et Forsaken, c'était que lui se persuadait qu'il n'avait peur de rien.

Après tout, par deux fois, il avait survécu à la mort. Deux balles avaient traversé son corps, et il était sorti des entrailles de la forêt.

Un instant, Forsaken s'arrêta. Froncement de sourcils.

Forsaken gonfla les poumons, il inspira une grande bouffée d'air frais, et il regarda le dos de sa main. Sa peau brune était abîmée à de nombreux endroits, sa paume était couverte de corne et de cicatrices diverses, des coups de couteau quand enfant il ne faisait pas attention en taillant du bois. Des déformations au niveau des pouces à force de travail. Mais là, c'était une simple goûte ; elle s'était éclatée en plein milieu de ses phalanges, et désormais, elle suivait le contour de ses veines gonflées. Ah. La pluie.

Alors Forsaken leva la tête en direction du ciel, couvert par les nuages et les branches des arbres. Il estimait pour l'instant qu'il n'était pas orageux ; les insectes n'étaient pas de sortie. Un regard à droite, puis un autre à gauche. Rien. Alors Forsaken reprit la route sans un mot ; la pluie n'avait jamais tué personne, il fallait seulement espérer qu'elle ne serait pas virulente, sinon avancer deviendrait réellement dangereux. La pluie en forêt ne lui était pas désagréable.

Peut-être l'une des rares choses que Forsaken aimait.

L'homme marchait alors, le regard vigilant, comme un chasseur guettant sa proie. Il était bien là, c'était son environnement.


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Sam 26 Juin - 14:49



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
Il n’y a plus besoin d’utiliser le sarcasme, il n’a plus besoin d’utiliser l’humour pour se conformer à la société. Il n’y a que le bruit de leurs pas et ce petit crayon qui caresse le papier. Il dessine, il trace et prend des notes. Il commence écrit, signale et corrige les potentielles fautes. Les courbes du terrain ne lui rappellent en rien les corps qu’elle a connu jadis. Il n’y a plus aucun souvenir de l’amour dans sa tête, il n’y pas de sentiment, même d’amertume qui s’immisce. C’est calme, banal et tout se passe comme prévu. Elle attend que la loi de Murphy la mette au dépourvue, mais elle est sûre d’elle, elle a tout prévu. Edison n’est pas seule pour effacer les obstacles, alors d’un coup de gomme ils disparaîtront.

Forsaken était un homme qu’elle considérait comme bon.  Il était concentré uniquement à bien faire les choses, et ça lui suffisait à penser qu’il avait la maturité nécessaire pour compter. Bien travailler, être utile à la société, c’était ce qu’il comptait, du moins au plus profond d’elle même, en particulier. Dans cette histoire, ils ont tous un rôle à jouer. La totalité de son passé, elle ne l’a pas cherché, comme elle ne raconte vis à vis d’elle même rien de particulier. Simplement parce qu’elle ne compte pas, ils ne comptent pas sur ça pour réussir à atteindre la perfection qu’elle obsessionne.


Ses yeux le suivent du regard quand il va baliser, pour ralentir et l’inscrire à son tour sur le chemin qui commence progressivement à se dessiner. Les réseaux de la ville sont toujours quelque chose de difficile à envisager. Bien que les grandes voies communes n’aies pas changer, de nombreuses rues, de nombreux chemins ont disparus. D’autres inenvisagés et tortueux sont apparus. C’est ceux là que Body cherche à mettre en évidence, c’est ceux là qui exprime en elle une forme de violence.

Sur le papier, quelque chose était tombé… C’est une inscription non prévue, mais qui a quelque chose à réléver.. Son doigt fin touche la surface de la feuille pour déterminer que ce n’est seulement que de l’eau. Alors, la femme lève ses deux yeux vers le ciel engorgé par la grisaille. Il est possible de penser qu’ils pourraient rentrer… Que face au temps, ils ne sont pas de taille.

Il pleut ? Je n’ai pas de plus belle opportunité. Si je réussis, je n’aurai pas à revenir avant le moins prochain, au moins.

Alors Edison continue… Dans son sac, il y un grand k-way jaune, c’est la seule chose de couleur qu’il lui reste, mais elle ne le porte pas. Elle refuse de perdre un peu de temps en fouillant. Il n’y avait rien de bien inquiétant. Rien n’était assez inquiétant pour qu’elle ne cesse de continuer à écrire, à dessiner sur le papier pour faire entrer dans l’histoire les chemins détournés. Sous les arbres épongeant un peu les larmes du ciel, il y a des chances que cette feuille soit un peu abîmée, mais ce soir… Cette nuit, elle encrera tout au propre pour rejoindre la totalité de la cartographie de la commune. Alors Body continue, toujours vêtue de son habituel noir. Tout sera propre, et elle a hâte de voir.

Les goûtes de pluie viennent se rajouter de plus en plus sur le papier, alors qu’elle continue de griffonner. Ca n’a vraiment pas l’air de la déranger. Sa peau froide, ses mains presque tremblantes, en partie brûlées et percées semblent accepter l’eau qui la rafraîchit suite au temps de plus en plus lourd et humide. Ses manches longues et la chaleur sont parfois difficiles à accorder, mais elle continuera de le cacher, ce corps mortifié.



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Dim 27 Juin - 22:24
La ballade des gens heureux
Forsaken aimait le silence. Le verbe était par définition mensonger. Les mots étaient portés par des illusions, avec des promesses aussi légères que le souffle du vent dans sa nuque. Les actes démontraient tant de choses que le verbe ne possédait pas. Alors depuis toujours, Forsaken était un homme d'action. C'était ce qu'il montrait par sa présence dans la forêt, guidant Body à travers les feuillages, balisant les arbres pour leur retour. La sécurité de la jeune femme lui importait, en quelque sorte ; c'était sa mission de l'escorter ici. Une autre personne n'aurait pas eu tant d'égards de sa part, Forsaken appréciait son travail. Et il avait la sensation que la jeune femme ne détestait pas sa présence.

Ce qui était devenu rare, depuis la mort de son meilleur ami.

Forsaken laissa traîner sa grande paume abîmée sur le tronc de l'arbre, l'écorce s'enfonça dans sa peau et un instant, il fut pensif. Il songea à son adolescence, lorsqu'il lui posait les mêmes questions, se heurtant à un silence presque mystique. Qui aurait pu le comprendre ? Les gens auraient traité son père de fou, s'ils avaient su ce qu'il se passait chez lui. Un enfant n'était pas censé dormir sur le plancher du salon. Un enfant n'était pas censé être dressé comme un berger allemand.

Et le temps, toujours le temps ; il lui avait prouvé que son père avait eu raison.

Forsaken inspira, il se redressa. La main dont il se servait pour s'appuyer quitta le tronc, et il reprit la marche en s'enfonçant davantage dans les entrailles de la forêt. Parfois, il tournait la tête en direction de Body pour s'assurer qu'elle suivait toujours. Sans décrocher un mot.

Il n'y avait que les idiots pour alimenter une conversation.

L'air devenait plus lourd, l'humidité gonflait dans ses poumons. Forsaken était un homme d'erreur, et l'un de ses péchés, c'était son orgueil. Ses capacités dépassaient celles des autres, il saurait aider Body sans que rien n'arrive. La forêt sait, mais elle sait qu'il est l'un de ses enfants, non ?

La terre devenait plus molle sous ses semelles, les pierres continuaient de rouler et de s'échouer contre les racines. Et les branches masquaient le ciel, toujours plus haut et dense. Forsaken sentit un chatouillement sur son cou, et d'un coup, il écrasa la mouche ayant trouvé son refuge sur sa peau mate. La marque resta quelques minutes, avant de disparaître et il frotta pour enlever le cadavre de la mouche. Lui-même n'appréciait pas son contact rêche sur son propre épiderme. Un autre regard vers Body.

Il dura une vingtaine de secondes. Forsaken remarqua les mains tremblantes, et les feuilles abîmées par la pluie. En silence, il se dirigea vers un arbre à la taille impressionnante, il fit signe à la jeune femme de venir le rejoindre. Il était suffisamment grand pour les protéger de la pluie, et il accepta - sans le formuler - de prendre une pause pour qu'elle puisse continuer sans être embêtée par la pluie.


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Lun 28 Juin - 11:10



Forsaken // Chemins détournés
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Dans la vie, il n’y a que les intérêts qui compte. Si Body pense que les vagabonds sont la meilleure des organisations, c’est parce qu’ils peuvent au mieux orienter leurs choix en fonction de leurs intérêts. La solitude, le froid, les peurs, ça se dompte. Elle ne sait pas pourquoi les autres s’obstinent à se regrouper aussi abruptement pour des résultats aussi décevant. Elle ne comprend pas pourquoi ils sont aussi illogiques, les êtres vivants. Ils s’entichent tous ensemble pour souffrir de profond sentiments, pour sentir la rudesse de leurs cœurs tremblant. Si Metailurini était restée, elle aurait pu la sortir de son travail progressivement. Alors, Edison relativise à ce sujet, elle finit par la rejeter, comme le reste de la bruyante humanité.

Le chemin sur la feuille de Body commençait à prendre de l’ampleur. Tout prenait du volume, et ça lui plaisait. Il n’y avait pour l’instant pas vraiment d’erreur. Il lui arrive de prendre des mesures quand il vient baliser, histoire d’être sûr de la conformité. Puis les choses reprennent son cours. Ils sont accordés ensemble comme une chanson, un rythme répétitif et rassurant qu’elle aurait pu taper du pieds. Elle sort la tête de sa feuille pour regarder le paysage et cet homme aussi balafré.

Il assume bien plus qu’elle les choses affreuses que son propre organisme a subi. Néanmoins, elle n’a pas envie de voir plus loin, pas maintenant, pas pour l’instant. Faudrait y déjà assumer ses propres cicatrices. Ces entailles ouvertes, que le temps a laissé cicatriser, Edison ne les voit pas comme ces alliées. Elles sont juste synonyme de laideur, elles sont dure à voir à accepter. Elle évite les miroirs, tout en continuant de se vêtir uniquement de noir. Il n’y a aucune chance de regarder les brûles, les coupures, les entailles de ce corps mal traité. Il n’y a plus aucune chance de rentrer dans un engin motorisé… Bien que certains évènements l’ont forcée à sortir de ses limites.

Body continue de travailler et se satisfait de l’ambiance. C’est comme ces musiques relaxantes que l’on écoute sur le smartphone pour se satisfaire. Une ambiance relaxante accompagnées d’odeurs diverses et de la pluie qui la berce dans son travail. La nature leur offre ses plus beaux cadeaux pour assurer les meilleures conditions de travail à la femme. Elle n’a pas la remercier, toujours loin des états d’âmes.

Puis elle voit qu’il l’attend… Pendant un moment. Alors elle se contente de le suivre gentiment. Sous le grand arbre elle replace ses feuilles bien correctement. Un crayon vient se glisser entre ses dents tandis qu’elle attache avec une petite queue de cheval quelques mèches mouillées qui viennent la gêner. Elle lui adresse un dernier regard, comme pour le remercier, mais elle n’a pas besoin de lui parler. Elle suppose qu’il comprendra où elle veut en venir, sans prendre la peine de lui sourire.

Elle fait le tour de cet arbre pour le marquer et prendre en compte ce qu’il y a autour. Elle ne comprend pas encore comment la réputation de ce lieu est si mal vendue, est si mal notée. Edison n’a pas encore conscience du réel danger. Elle aurait prendre ce moment pour se reposer, pour boire un peu d’eau qu’elle a apporté, mais elle préfère simplement continuer de silencieusement observer.

Ça fait du bien.




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Lun 28 Juin - 20:57
La ballade des gens heureux
Forsaken croisa les bras sur sa poitrine, toujours aussi impassibles, et patient. Le dos appuyé contre le tronc de l'arbre, il jeta un oeil à ce que faisait Body. Leur silence s'étendait, alourdi par le souffle humide de la forêt, et par le tambourinement des gouttes. Ah... Oui. La boue se collait désormais à ses semelles, les feuilles aussi, et les fleurs ployaient sous le manteau d'eau. Forsaken plissa les yeux, ce qui rendait son regard aussi fin qu'une lame de rasoir, et encore moins avenant qu'à l'accoutumée. Il se décolla d'un mouvement d'épaule de l'arbre, il porta une grande main abîmée au-dessus de son front pour avancer encore, toujours, dans les profondeurs des chemins détournés.

Forsaken serra la mâchoire.

Un regard à gauche, un autre sur la droite. Le chemin lui disait vaguement quelque chose.

Non. Impossible.

Et dans son immense fierté, Forsaken refusa de lâcher un mot. Impossible. S'ils tournaient en rond, le balisage effectué plus tôt aurait dû lui indiquer qu'ils marchaient dans la mauvaise direction. Et il ne connaissait pas — encore — la fin des routes, il ne savait pas. Il ne savait pas.

Ah non.

Jamais.

JAMAIS.

Forsaken étira les épaules en arrière, ses yeux suivaient les branches en silence, son pas se faisait plus sec et décidé. Néanmoins, il était plus alerte ; le moindre son lui faisait tourner à la tête, et inconsciemment, il pensait à tous les endroits où l'Ombre pouvait sortir. Il ne l'avait jamais croisé, il n'était au courant que de ses obscures rumeurs. Il se souvenait des vagabonds, angoissés, quand il y avait l'attaque de septembre. Il se souvenait du message de Phaner, à la radio. Ah ! Si ce vieux bonhomme savait. Il y avait des choses qu'on ne contrôlait pas, et même si cela le mettait hors de lui, l'expérience de sa propre résurrection — si on lui donnait une dimension mystique — lui avait donné une autre approche.

Phaner, c'était juste un vieux modèle d'américain.

Et Forsaken n'aimait pas ça.

La pluie s'éclatant dans sa nuque devenait glaciale, et Forsaken réprima un frisson. Il fit grincer ses dents, il il cligna des paupières, avant de devoir relever la tête. Décidément. La petite pluie devenait grosse, mais l'orage ne semblait pas vouloir pointer le bout de ses éclairs. Forsaken retint un soupir, puis il se tourna enfin vers Body. La pluie collait ses cheveux noirs le long de son visage anguleux, et le tatouage à l'oeil ajoutait de la raideur à ce visage sans expression, taillé dans la pierre brute.

« Il pleut. »

Déclara Forsaken, et sa voix douce, était en partie couverte par la cacophonie de la pluie. L'on pouvait croire qu'il accusait là Body du mauvais temps — le ton, le regard —, mais il n'en était rien. C'était un constat.

« On attend que ça passe. »

Sinon, cela deviendrait dangereux d'avancer, sinon, le travail de Body ne servirait à rien.



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Mar 29 Juin - 8:51



Forsaken // Chemins détournés
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Les cheveux de la femme sont de plus en plus humides. Sur sa peau fine, abîmée, à peine visible et comme sur le papier, l’eau dégouline. Elle ne s’en plaint pas, c’est frais. C’est peut-être quelque chose de satisfaisant, la fraîcheur quand toute l’année on est vêtu comme en hiver. Les règles vestimentaires de Body sont sévères. Pas de quoi voir ses bras, si ses jambes, assez sombres pour se fondre totalement dans l’ombre. Ses cheveux sont coupés à la main quand trop gênants, trop long… Pour être supportés.

Edison lève la tête vers le ciel pour sentir les goûtes de pluie s’éclater sur son visage. Ses yeux se ferment pendant quelques secondes. Elle se sent plus réveillée, ses vêtements absorbent aux aussi l’humidité, mais leur noirceur ne les rend pas plus transparents que le reste de la journée. Ses lèvres soufflent un coup, c’était ça… Sa pause puis elle entend les paroles rares de son allié. Une oilleade en sa direction est lancée.

- Hélas…

Edison hausse les épaules. Ça n’a pas l’air de la déranger. Elle tombera probablement malade avec ses vêtements mouillés. Elle se moque bien des conséquences, un rhume ne l’empêchera pas de travailler. La crève n’est pas assez handicapante pour qu’elle décide de porter son k-way. S’ils doivent attendre que le temps se calme, Edison n’est pas vraiment ravie. Elle fait la moue et commence à rajouter des petits détails avant de tilter quelque chose d’assez particulier. Les chemins ont la même structure, la même forme… Comme si ça se répétait. Son crayon vient se glisser entre son oreille et son crâne tandis qu’elle éloigne le morceau de bois qui lui sert de support, pour mieux observer.

C’est trop étrange pour être vrai… Peut-être que quelqu’un a emménagé cette forêt de manière singulière, répétitive et organisée. Organisation du réseaux radio concentrique ? Non. Fractales ? Pas vraiment… Edison n’est pas du genre à croire des rumeurs tant qu’elle n’est pas tombée sur une preuve concrète de son erreur. Elle n’est pas encore inquiète, alors elle se contente de prévoir la suite… Sa main revient chercher son crayon tandis qu’elle case la structure en bois contre ses flans. Elle ajoute des pointillés pour tenter d’envisager ce qu’il va se passer. Ce ne sont que des estimations, mais elle cherche à garder sa logique, sa raison. Mais encore une fois, elle accepterait de se tromper, peut-être que cette forêt se ressemble beaucoup, même dans ses sentiers, ce qui ne l’étonnerait pas.

- Je suis prête à partir… Quand il le faudra.





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Mer 30 Juin - 8:34
La ballade des gens heureux
Forsaken ne ressentait ni la fatigue ni le froid. Oh bien sûr, l'humidité imprégnait ses vêtements, mais il ne faisait pas attention à ce genre de faiblesses. Alors il restait droit, immobile, à observer la nature autour d'eux et à se poser des questions. Il l'avait traversé cet endroit, il en était sorti de ses entrailles, avec du sang sur les mains, et un cadavre qu'il avait enterré — au cas où . Il ne ressentait pas la moindre culpabilité — jamais. Ce qu'il avait accompli, ce jour-là, ce n'était que justice.

Sa propre vision de la justice.

Forsaken jeta un oeil sur la jeune femme près de lui. Body lui semblait aussi fragile que rigoureuse, sèche, comme un vieux bout de bois que la pluie avait tourmenté. Ils étaient taillés dans la même rigidité, songeait-il, et cela ne lui déplaisait pas. Il était un homme droit, juste, impassible. Et la jeune femme était travailleuse ; tout baliser, c'était plus utile que de garder des livres et des journaux. De plus, le travail de Body lui servirait ; tout serait classé, catégorisé, rangé, et à sa place. Qu'est-ce qu'ils demandaient de plus

La pluie.

Elle s'invitait partout, dans la peau, les os se glissaient sous la semelle de ses bottes et le froid devenait plus Ford. Forsaken s'en agaçait, mais rien sur son visage ne démontrait son état. C'était toujours la même absence d'expression, un léger mépris logé au coin de ses lèvres pincées et tatouées, le regard plissé sous sa balafre. Les bras croisés sur la poitrine, à écouter le chant de la pluie, et à surveiller les insectes. C'est là qu'il remarqua, en plein milieu du chemin, un escargot en train de profiter de la pluie. Forsaken soupira.

L'homme avança vers la petite créature, il s'accroupit devant elle, et il l'observa traîner sa carapace sur le sol humide. Là, il était tout donné à la pluie. Il la sentait tomber sur son crâne et ses épaules, le froid lui sembla plus fort. Alors Forsaken attrapa l'escargot, il se redressa et il le déposa ailleurs. Loin du chemin où il ne se ferait pas écraser, un peu à l'abri des prédateurs. Sous une épaisse feuille, près d'un tronc d'arbre bien mouillé où il pourrait continuer sa vie tranquillement. Il observa ses yeux se dresser sur lui, son corps gluant s'étirer, puis la bestiole reprit le cours de son existence sans se poser de question. Forsaken souffla du nez, vaguement amusé.

Forsaken retourna auprès de Body, son expression aussi glaciale que l'Alaska. Les bras de nouveau croisés, il leva la tête vers les ramures et il considéra la pluie. À aucun moment, il ne lui vint l'idée de combler le silence, ou de chercher à faire la conversation. Autrefois, il n'avait pas besoin de le faire ; il était là pour ça, à emplir le vide de sa voix et de sa joie.




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Mer 30 Juin - 11:23



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
Body se satisfait de ce moment simple, sans artifice. Rien que ce temps n’est qu’un délice… Et finalement elle change de feuille de papier. Elle range celle ci dans un petit étui en plastique pour éviter qu’il ne finisse trop mouillé. Sinon sa relecture et son travail, une fois rentrée n’aura servi à rien. Cette feuille, elle la garde dessous, sur son support pour la laisser et superposer la nouvelle, propre, sans aucune trace de l’humidité. Ah… Qu’est ce qu’elle se sent mieux à présent. Elle est prête pour repartir, mais il ne l’est pas encore le temps. Elle ne sait pas quoi faire… Qu’il est long le temps.

Elle jette un coup d’oeil aux alentours, et à Forsaken. Elle le voit au loin tenir un petit être dans ses mains pour aller simplement le déposer plus loin. Alors, se dessine sur ses lèvres un petit sourire en coin. Edison pense vraiment que c’est un homme bien. La preuve, il sort ce petit être du potentiel danger qu’il peut rencontrer. Face à la situation elle ne dit rien. Son dos se colle contre l’arbre, lui aussi mouillé pour ne faire qu’une seule et même entité, tandis que l’homme revient progressivement à ses côtés.

Si la pluie avait été une femme ou un homme, elle l’aurait bien gênée, mais l’eau n’est rien face à la proximité contre l’entièreté de son corps d’un être humain. Des mains qui glissent contre ce corps autrefois léché par les flammes, criblés par les marques des morsures de verres, l’effraie. Qui aurait envie de voir une telle atrocité ? Qui pourrait apprécier regarder l’intolérance que la cartographe s’impose à sa propre entité ? Et qui saurait cartographier son corps de baisers avec tant d’implication, tant d’effort qu’elle s’impose la nuit et le reste de la journée ? Seule la pluie peut ruisseler selon la forme de ses plaies, la forme de ses courbes sans aucune gêne liée.

Sur le tronc, il y a aussi les goûtes qui tombent et sur le sol elle commence à s’enfoncer doucement alors elle lève les pieds pour se poser sur une zone finalement plus ferme en évitant de glisser. Elle est prudente et s’y prend bien.

Ses vêtements collent de plus en plus à sa peau et le moindre coup de vent lui donne des frissons. L’ennuie est si grand qu’elle se remet à photographier mentalement les environs, à chercher les petits détails à l’horizon. Il n’y a personne… Il y a juste eux, les drôles d’amoureux de la pluie et du travail bien fait, ceux qui prônent la bonne raison.



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Jeu 1 Juil - 22:27
La ballade des gens heureux
Forsaken sentait l'agacement ; il montait doucement, comme un cours d'eau, dans ses veines. Sa respiration restait contrôlé - c'était un homme de maîtrise -, mais le chant de la pluie qui s'éclatait dans ses tympans le mettait à rude épreuve. D'habitude, il aimait la pluie et les neiges ; les gens sortaient moins. Il trouvait dans sa solitude un certain réconfort, mais ici c'était différent. Body lui importait peu, sa mission par contre tenait une place centrale. Il avait besoin de son travail de cartographe pour mieux baliser la forêt. Ah. Bien sûr, il pouvait essayer de tout faire lui-même, mais il n'avait pas les compétences de la jeune femme. Et plutôt que de le reconnaître, il ne disait rien.

Forsaken détestait lorsqu'on se rendait compte de sa mauvaise écriture. Il devait se relire plusieurs fois, pendant de longues minutes pour trouver les fautes. Les lettres se mélangeaient facilement, et elles étaient pleines de non-sens. La nature du verbe était le mensonge, les mots tordaient la réalité pour la transformer en rêverie, les syllabes étaient des duos de comédiens se donnant la réplique, et la ponctuation une cacophonie vomitive. Il détestait la lecture et l'écriture, autant qu'il méprisait les gens qui s'en servaient pour s'exprimer.

Au moins, le silence de Body lui plaisait ; il était concentré, appuyé par le bruit de ses outils, et de son souffle. Elle ne perdait pas de temps à se maquiller, elle ne s'offrait pas à la superficialité de jolis vêtements. Le noir lui allait bien : cela la rendait discrète, fantomatique, passe-partout. Et Forsaken appréciait ces qualités. Il ne comprenait ni les hommes ni les femmes ; pour eux, il n'était qu'un bloc de granit froid, incapable de ressentir. Et c'était vrai.
Et ça lui allait.

L'inertie lui donnait des raideurs dans la nuque et les hauts du dos, l'immobilité lui tordait le ventre et gonflait dans ses cervicales. Alors il roula des yeux, il retint un soupir, mais sa bouche abîmée se tordit dans une grimace pleine de mépris. Ses tatouages n'adoucissaient rien. Ce fut là que Forsaken songea que rester ici, cela mettrait Body en danger. Après tout, il ne savait pas encore quels étaient les secrets que renfermaient ces chemins détournés. De quoi détournaient-ils, exactement ? Forsaken détestait tout ce qui sortait hors des limites.

« On va rebrousser chemin. »

Et Forsaken ne donna pas d'explications, il se contenta de ces mots soufflés avec froideur. Il se décolla de l'arbre, il décroisa les bras, puis il reprit la route inverse. Ses semelles couinaient sous son poids, la pluie se faisait plus forte. Il savait que s'ils restaient ici encore trop longtemps, elle deviendrait dangereuse. Le terrain était trop plein de gadoue, la pluie rendait le paysage de moins en moins clair. C'était comme si un rideau se formait devant ses pupilles, et le décor n'est plus discernable ; il est flou. Il passa l'index le long de sa cicatrice à l'oeil, et il se rappela.
Le coup de couteau esquivé trop tard.




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Ven 2 Juil - 10:44



Forsaken // Chemins détournés
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Edison passe et continue d’observer les alentours. Il y a des feuilles qui finissent par s’écraser sous le poids de la pluie. Les petits corps tombent, s’écroulent un à un, comme la population d’Arcadia. La nature est si fragile, et peu docile. Elle ne comprendra jamais pourquoi les greens ont tenus à construire leur habitation là… Dans un arbre qui peut s’enflammer, qui peut tomber, qui peut finalement être trop instable pour leur sécurité. Heureusement qu’Ant ne l’a pas à ses côtés sinon sa rigueur aurait sûrement finit par l’achever. Les arbres sont trop fragiles, comme les hommes, leur vie n’est que frêle, futile.

Body elle aussi est bombée, comme une de ses feuilles, mais le vent à finit par la faire voler pour continuer d’avancer. Sa vie n’est toujours pas terminé, elle continue de vivre sa vie dans une solitude inespérée. Forsaken aussi et une feuille, isolé, loin des grandes communautés. Ils n’ont pas besoin de groupes pour survivre, ils ont seulement besoin de s’enticher des faits. Les grands groupes, Edison n’y a jamais vu de contraintes, mais elle pourrait vouloir tout démonter pour reconstruire… Sans parler des pirates qui vivent dans l’objet qui a faillit la tuer. Etre seul était pour elle, le meilleur choix qu’ils avaient fait.

Quand il dit qu’il faut quitter les lieux, Edison reprend son travail en main.

- D’accord.

Déjà ? Le temps est devenu dangereux ? Est ce vraiment cela ?  

Elle reprend la feuille dans l’étui plastique pour suivre le chemin qu’elle a déjà noté. Normalement… Tout devrait être parfait. Identique, il n’y a qu’à lire la carte pour réussir à bien s’orienter. Sa main éfleure le plastique qu’elle suit du bout des doigts. Elle fera en sorte de repérer chacune des erreurs s’il y en a. Continuant de marcher toujours derrière le bruit des pas de Forsaken, ses yeux ondulent entre trois directions : son papier, le garçon, et les environs.

Jusqu’à ce que quelque chose ne tourne pas vraiment rond… Il n’y a pas une, mais deux directions qui s’ouvrent à eux maintenant. Edison s’arrête net et reprend du papier neuf, légèrement déformé et ramollis par l'humidité ambiante, dans son sac. Pourquoi ne l’avait-elle pas vu avant ? C’est complètement délirant. Alors que la pluie, elle, coule à flot, comme un vrai torrent. Ses sourcils sont froncés, le terrain a l’air d’avoir changé. Sa mémoire visuelle ne la trahirait pas… Et pourtant, l’environnement semble avoir évolué, en si peu de temps ? Elle affiche devant sa feuille un air vraiment mécontent. Alors, sur la nouvelle feuille qui prend rapidement l’eau vient s’ajouter le nouvel embranchement qui n’était pas prévu. Ce n’est qu’à présent qu’elle se remet à marcher, ses souliers de cuir couinant légèrement à chacun de ses pas. Sur le sol, les flaques elles détournent alors qu’elles sont de plus en plus larges. Ses feuilles pourraient s’y noyer, si elle tombait.




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Mar 6 Juil - 21:04
La ballade des gens heureux
Forsaken se retrouva face à ces deux artères, partant dans des directions différentes, et sans voir le balisage qu'il avait effectué plus tôt. Il plissa les yeux, si fort que l'on aurait dit qu'il cherchait à pénétrer l'écorce des arbres par la seule force de ses pupilles. La tête légèrement rentrée dans les épaules, il était face à ce qu'il détestait le plus ; avoir tort. Il restait sûr de lui, une partie de son pragmatisme et de sa rigidité refusaient de faire face à la vérité. La pluie continuait de tomber, elle transperçait ses vêtements, et le froid s'étendait sous sa peau. Cependant, Forsaken n'en avait que faire, il était concentré à évaluer l'étendue du danger. Ils s'étaient perdus. Fait indiscutable, pourtant ! Dans sa tête, une seule pensée tournait en boucle : non, non, et non. Il ne pouvait pas y avoir deux directions.

Forsaken serra les dents, elles grincèrent sous la frustration naissante. Il releva le visage, le regard éternellement plissé sur les deux chemins. Son poing était fermé, rigide, la tension habitait tous ses muscles. Cela ne pouvait pas être possible. Lui, il ne pouvait pas se perdre là. Il avait passé son enfance à crapahuter dans les forêts de l'Alaska, il avait fait face à des tempêtes de neige, et il s'était rendu à l'aube pour contempler les aurores boréales. Il ne pouvait PAS se perdre dans une forêt de seconde zone, aussi dangereuse qu'une petite vieille cherchant à traverser la rue. Non, tout bonnement : non. Il jeta un oeil à Body, semblant l'accuser dans son silence de ce qu'il se passait.
Toutefois, Forsaken restait une pierre silencieuse et brute ; il ne prit pas la peine de parler. Alors il reprit ses observations, clignant le moins possible des yeux, afin que la forêt ne recommence pas à se jouer de lui. Il évaluait le chemin pouvant les ramener d'où ils venaient, sans encombre. Ce n'était pas que de lui dont il s'agissait ; la sécurité de Body était plus importante que le reste. Il espérait pour la jeune femme qu'elle avait amené de quoi manger et boire, puisqu'il estimait qu'ils ne sortiraient pas vite. Peut-être à la tombée de la nuit, s'ils avaient de la chance. Et dans le cas contraire, ça serait la merde.

Forsaken émit un son, bref, désagréable ; une espèce de sifflements contre ses lèvres minces. Il tourna la tête sur la gauche, puis sur la droite, avant de choisir le chemin de gauche. Il prit les devants, encore sans un mot pour Body ; il lui jetait régulièrement des coups d'oeil afin de s'assurer qu'elle le suivait bien. Il savait que si la jeune femme se retrouvait séparée de lui, elle ne pourrait pas sortir dans de putain de bordel. Ah ! Voilà que la colère s'éprenait de sa raison. Forsaken la contrôla, mais toute son attitude corporelle était fermée. Il ne se ferait pas avoir.





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Mer 7 Juil - 15:31



Forsaken // Chemins détournés
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Le bout de sa langue sort de ses lèvres tandis qu’elle la mord. Elle est concentrée, plus que jamais. Elle n’a pas pu se tromper ? Elle compare les deux tracés et ça n’a rien à voir que cela soit la forme du terrain, la trajectoire. Les arbres autour, difficile de juger s’ils sont au même emplacements car elle ne recense que les gros pour mieux se repérer. Cela ne sert à rien de noter trop d’informations, le lecteur ne pourra pas arriver à lire correctement. C’est tellement évident… Mais ce qui les moins c’est d’arriver à vraiment se localiser. Le lieu est censé être le même, mais l’espace ne l’est pas… Elle ne comprend pas comment est ce possible.

Les sourcils froncés, Body n’aime pas vraiment s’énerver. Cependant, elle n’a plus le choix, ce qui l’amusait jusque là ne l’amuse plus. L’eau de la pluie devient plus froide à son contact, cette amante qui embrasse sa peau, ses cheveux noirs, elle ne l’aime plus. Disgrâce, par la belle nature, elle s’est faite avoir. Edison avait connu les larges forêts canadiennes, les terrains urbanisés de l’Amérique et les dédales de lotissements des suburb, elle ne pensait pas pouvoir se faire avoir de la sorte. Ce n’était pas juste, et de cette forêt ils devaient finalement retrouver la porte. La sortie, le chemin du retour, ou tout simplement un simple détour. Ses yeux finissent par croiser ceux de Forsaken et elle n’avait pas besoin de ce regard glacé… Ce n’est que maintenant qu’elle comprend qu’il fait un peu trop froid, et que toute la passion commence à devenir un poids. La détresse commence à grimper son échine tandis que son amante la pluie lui donne des frissons. Sa peau cicatrisée demande de la chaleur, à se sécher : encore une demande à laquelle elle ne pourra pas répondre. Pourtant, cette fois, elle arrive à la comprendre.

Cela fait peur de ne plus rien contrôler. Cela fait peur de n’entraver rien.

Body continue d’avancer derrière l’homme et prend le chemin de gauche. Ses lèvres tremblantes se pincent pour éviter de sentir les sensations que son corps lui crie. S’il essaie de l’éclairer, elle préfère éteindre la bougie. Ce corps qu’elle traîne comme un poids, il ne souhaite seulement que lui indiquer que ça ne va, mais elle continue d’ignorer.

Autour d’eux… L’environnement n’est pas le même, c’est comme si ce chemin n’avait pas la même forme que tout ceux déjà rencontré, alors Edison écrit, prend des notes et tente de photographier l’environnement tandis que son corps se met à trembler. Il est de plus en plus dur de travailler, mais elle ne doit pas laisser tomber. Elle essaie de ne pas perdre son accompagnant des yeux.



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Dim 11 Juil - 21:06
La ballade des gens heureux
Forsaken ne supportait pas voir ses compétences être remises en cause par la volonté d'un tiers. Il avait connu ses faiblesses, et il avait passé des années à tout faire pour les combler. Il s'était dépassé à l'armée, comme s'il devait constamment prouver sa légitimité à être . Non pas pour son père, non pas pour son expérience de mort imminente ou la fusillade. Mais parce qu'il était métis, et qu'il vieillirait encore, toujours, avec l'étiquette que les Américains avaient décidé de lui coller. On lui avait sorti des tas de remarques racistes, à l'armée : s'il se débrouillait en forêt, c'était qu'il était forcément connecté au lieu, non ? Non. Forsaken était pragmatique, son père l'avait dressé afin qu'il puisse se débrouiller seul. Mais là... alors que le froid atteignait son sang-froid, et que la pluie dégoulinait dans sa nuque, il se rendait compte qu'il aurait dû venir seul. Il ne pouvait pas se permettre de mettre Body en danger ; elle était sous sa protection. S'il devait rester plusieurs jours, coincé dans cet endroit étrange, il saurait comment s'en sortir. Après tout, il avait ses affaires sur lui.
Et Body ?

Parfois, Forsaken lui jetait un oeil, il captait les émotions, vivaces, que son regard pouvait montrer. Les cils alourdis par les gouttes de pluie, il jugeait en silence sa frêle stature, cachée sous des vêtements noirs. Il ralentit alors le rythme ; lui, il pouvait marcher des heures sans sentir la raideur dans ses jambes, il savait poser la plante de ses pieds sur des cailloux sans ciller. Et Body ? Elle ne disait rien, et peut-être continuerait-elle de ne rien dire. Parce qu'elle ne voyait que son travail, tout comme lui. Oh bien évidemment, l'homme aurait pu lui poser des questions - peut-être que la solution se trouvait dans ses plans -, mais cela serait admettre qu'il échouait.

Et en vérité, Forsaken n'échouait jamais. Il finissait par surpasser les obstacles, malgré la paume des mains abîmée, malgré la douleur dans les membres. Il pouvait se casser une jambe, et se forcer à marcher. Il n'aurait de repos lorsqu'il tomberait au sol pour de bon.


Alors Forsaken continuait de marcher, un rythme moins rapide pour que Body puisse suivre, mais toujours sans rien dire. Il était concentré, prêt à répondre aux attaques personnelles que la forêt lui lançait. Elle le mettait au défi, comme la première fois où il en était sortit. Alors il en viendrait à bout, ce n'était qu'une question de temps. Ses yeux fixaient chaque point, chaque sentier, déterminaient si c'était le bon endroit à suivre. La sueur et la pluie se collaient à son vêtement, ses cheveux sales et noirs étaient plaqués contre sa nuque et son oeil balafré. Forsaken avait des allures de prédateur, il cherchait ses proies, prêt à bondir depuis les fourrées pour leur rompre le cou. Forsaken avait des allures de chasseur, à fouiller du regard le moindre recoin dans l'attente.


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Lun 12 Juil - 22:37



Forsaken // Chemins détournés
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Ce n’est pas normal. L’erreur est animale. Elle est à rejeter, à fuir. L’erreur donne l’envie de vomir. Alors elle câble dans son silence, Elle miroite dans sa pénitence. Tout est de plus en plus fort, et ses traits se font de moins en moins précis. La pression en elle de plus en plus grandit. Edison doit continuer, tout porter sur ses épaules et s’acharner à son objectif sans jamais rien demandé. Elle veut la plus grande autonomie. Ce n’est pas cette femme qui va s’arrêter. Après tout, elle a un but à accomplir, et si elle n’est plus là, qui continuera son travail ? Qui aura les compétences pour tout finir ? Edison pense que la réponse est bien entendu : personne.
Non. Il est hors de question d’arrêter. Elle passe sa tête à droite et à gauche de manière un peu plus vive. La nervosité est sur son qui-vive. Alors que le froid la parcours, son nez se met légèrement à couler. Elle renifle sans chercher à se moucher, si besoin elle sortira un tissu qui plus tard l’aidera. Pour l’instant, elle peut bien tenir sans cela. Elle peut tenir seule, elle y croit. Elle n’a pas besoin de ses docteurs pour observer son corps cicatriser pendant qu’elle passe ses jours allongés. Elle n’a pas besoin de savoir qui est venu à l’hopital pour attendre son réveil. Edison sait que personne n’attend jamais rien des autres, si ce n’est que pour accomplir un objectif, un but, ou pour répondre à un besoin. C’est pour cela qu’elle a choisi l’indépendance, son propre chemin. Si elle a besoin des autres, ses dires et ses actions seront assez claires pour qu’ils puissent comprendre. Elle n’a rien de plus, rien d’humain à leur apprendre. L’amour est quelque chose qu’elle a tué, comme tous les souvenirs affectueux qu’elle a ressentit dans le passé.
Le seul amour qu’il lui restait était ses maigres morceaux de papiers et ses routes qui se dessinaient. Ce n’était pas les courbes d’une femme, ou bien la musculature d’un homme, mais bien l’intégralité d’un royaume. Il y avait certainement des choses qu’elle ne pourrait jamais avoir sur ses écritures, mais chaque amant à ses secrets. Cela la frustrera sûrement jusqu’à ce qu’elle insiste pour les avoir, et une fois dictée elle s’en lassera, comme un simple amour d’été. Que fera t-elle quand elle en aura terminé ? Que fera t-elle si elle cède avant à un avenir auquel elle ne veut songer ? Edison n’en a pas la moindre idée. Elle préfère restée contrariée, frigorifiée face au temps qui ne semble jamais se calmer.

En face deux, ce n’est plus deux voix, mais trois qui s’offrent maintenant là. Et là… Elle ne comprend toujours pas ce qu’il se passe. Qui leur en veut autant pour les fourrer dans cette crasse ? Elle toise les trois chemins avec un regard de glace, ses pieds s’enfonçant dans la boue doucement comme dans la mélasse.


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Mer 14 Juil - 20:13
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Trois voies.
C'est ce que constata Forsaken. Et la vérité, elle était aussi limpide que les gouttes d'eau au bout des feuilles, aussi marquante que le sébum dans ses cheveux noirs. L'homme entrouvrit la bouche, sans rien dire, alors qu'il considérait les trois voies s'étendant devant eux. Trois bouts de labyrinthes, qui déchaînaient leurs bras allongés vers les entrailles de la forêt. Il contracta la mâchoire, il serra si fort les dents qu'il les sentit crisser sous sa force. Il prit sur lui pour ne rien dire, et il ravala la moindre expression de colère ; Forsaken n'explosait jamais. Il n'était pas un homme de hargne, mais d'orgueil.

La frustration s'enracinait profondément en son coeur, et il refusait d'admettre ce que ses yeux lui montraient. Il aurait préféré être aveugle que de voir. Il se serait crevé les yeux, tel Oedipe pour fuir la vérité. Condamné à une cécité choisie, il pensait en boucle la même chose : cela n'est pas possible. Il se le répétait en long et en larme, comme un psaume salvateur ; il aurait mieux fallu qu'il se le grave dans la peau plutôt que de l'oublier.

Forsaken était dressé pour la routine. L'Alaska était à son image : sauvage et silencieuse. S'il était usé à ses tempêtes et son froid, il savait déterminer quand quelque chose clochait, avant de se mettre à l'abri. Mais . Le surnaturel d'Arcadia Bay le prenait à la gorge, et il considérait le danger que cela représentait. S'il n'avait pas eu Body près de lui, il n'aurait pas eu peur. Cependant, il était inquiet ; non pas pour lui — on oubliait si souvent, son sacrifice permanent et silencieux —, mais pour la jeune femme fragile à ses côtés. C'était son devoir de la mener dans un lieu sûr, loin de la pluie. Alors Forsaken rebroussa chemin, en lui faisant signe de la suivre, et sans le savoir, il s'enfonça davantage dans le labyrinthe de fougères et de lichen.

Et Forsaken ne retrouvait rien de familier à son regard, ni les arbres, ni l'agencement des sentiers. Son oeil était habitué à tout comprendre, mais il trouvait peu à peu que tout se ressemblait étrangement. Et il refusait d'admettre à Body qu'il se trompait, et plus il se trompait, plus ils mettaient leurs vies en danger. La pluie devenait de plus en plus forte, le vent plus froid, et sa gorge se contractait sous sa caresse incisive.

On s'enfonçait.
Les heures s'écoulaient.
Et Forsaken continuait, à ne rien dire. À refuser d'admettre qu'il se trompait.
Sa fierté et sa rigidité morale refusaient de voir la vérité.
On se perd.
Tous les deux.

Cette forêt n'était pas normale, mais qui pouvait se vanter de l'être ici ? Même les gens n'avaient plus rien de normal. Entre l'appel de Phaner — dit le boomer pour certains —, et l'Ombre qui rôdait, quelque chose les changeait. Peu à peu.

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Dim 15 Aoû - 18:46



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
C’est la faute à qui ? C’est la faute à toi, à moi, à nous. Est ce de notre faute si le chemin se disperse au fur et à mesure ? Est ce de notre Trois voies. Je ne sais quoi songer du potentiel danger, je ne sais quoi penser de cette étrangeté. La seule chose que nous devons faire : c’est s’organiser.

Si seulement il était aussi simple de le faire quand le stress monte dans l’échine, quand les palpitations elles aussi rajoutent un peu de cœur, de mauvaises sensations. Il n’y a pas d’issues, faut-il subir les tourbillons de routes? Faudrait-il laisser tomber les feuilles pour ne plus lâcher l’horizon ? Pas de réponses, seulement des entêtements, tellement de questions. Elle aimerait tout pouvoir contrôler, dès que ses doigts passent, pouvoir au mieux s’orienter. Seulement, rien n’est possible, rien n’est fait, si ce n’est leurs corps dans cette forêt emprisonnés.

Sa langue passe sur ses lèvres humidifiées par la pluie, en cherchant une explication à cette étrange réalité. Elle aurait aimé que ça soit un jeu, une caméra cachée. Elle aurait préféré savoir que quelqu’un d’autre avait mis en scène cette futile destinée. Combien de temps cela faisait-il qu’ils marchaient ? Body ne compte plus le temps, mais elle découpe l’espace sur ses papiers, pliés, mouillés, comme des torchons qu’elle accumule… Ils sont de plus en plus impraticables pour le crayon, le stylo, ou tout autre outil pour noter. Alors ses petites feuilles finissent dans son sac déjà humidifié, trempé comme sa peau qui continue de frissonner.

Alors, Edison continue de le suivre dans la tempête et ses doigts s’entichent à graver un support pour écrire. Quand on n’a pas de feuilles de papier, il y a d’autres moyens de tout marqué ? Elle se sent coupable, que tout soit abimé, elle n’est pas sûre que tout soit lisible à son arrivée… Si ils arrivent à trouver la sortie de cette maudite forêt. Au moins, l’homme en face d’elle était de confiance, elle est sure qu’il ne va pas l’abandonner. C’est rassurant d’avoir une présence, au fond, bien qu’elle espère n’avoir à tenir que sur ses propres pieds pour se laisser porter.

Edison ne dit pas ses pensées, ne fait pas part de ses troubles, de ses peurs. A quoi bon d’assumer ses sentiments, ses émotions ? Elles sont signes de problèmes, et Edison préfère leur montrer du désintérêt. Que dirait-il ? Elle n’a pas besoin d’être rassurée. Elle n’a pas besoin de mots qui peuvent la réchauffer. Elle a besoin d’une protection, qu’il soit la source de sa protection.

Ses lèvres tremblantes commencent à bleuter. Le vent fait en sorte de la couvrir de la fraîcheur traître de l’été. Combien de temps vont-ils encore errer ? Combien de temps devra t-elle forcer sur le bois pour inscrire le chemin hasardeux qui les poursuit ? Elle en a mal aux doigts, elle espère que rapidement, elle rentrera.


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Jeu 19 Aoû - 20:23
La ballade des gens heureux
L'orage se mettait à gronder, et dans son silence, Forsaken songea qu'il n'aurait rien pour protéger Body. La forêt était dense, les artères se séparaient, et dans le coeur de la nature, la terre semblait respirer. Chaque vibration était une pulsation, et les palpitations au fond de sa poitrine montaient doucement. Forsaken ne ressentait pas d'inquiétude pour lui-même — ce ne serait qu'une question de temps —, mais pour la jeune femme à sa suite, il estimait que les minutes devenaient dangereuses. Oh, bien sûr, il ne pensait pas à ce qu'il pouvait dire. Forsaken laissait ce silence lourd, pesant, résonnant avec ses bottes claquant contre les racines. Ses mains étaient moites d'eau, rendue sale par l'appui qu'elles prenaient sur les troncs des arbres. La crasse se glissait sous eux, la corne de ses paumes râpait contre les branches, et sa carabine juchée sur son épaule restait immobile.

Forsaken était aux aguets, la fatigue envahissait ses épaules, la raideur dans sa nuque pourtant lui était si familière qu'il n'en faisait pas attention. Il jetait des coups d'oeil à Body, s'assurant toujours qu'elle était derrière lui. Heureusement pour eux deux, Forsaken était suffisamment attentif pour qu'elle ne le perde pas de vue. Il aurait aimé marcher plus vite, mais il calait son rythme pour éviter à Body de cligner des yeux, et considérer sa soudaine disparition. Forsaken ralentit encore, le froid rendait le bout de ses doigts insensibles, si ce n'était les picotements légers qu'il ressentait.

Ils étaient perdus.

Merde.

Forsaken serra la mâchoire, il plissa si fort les yeux que l'éclat de jais de ses pupilles sembla disparaître. La cicatrice à son oeil semblait le brûler, et il se rappelait, les journées passées dans les forêts de l'Alaska à apprendre comment survivre avec un couteau comme seul objet. Si l'orage s'étendait au-dessus de leurs têtes, ils devaient trouver un endroit où se réfugier, sinon un éclair pouvait toujours les frapper, ou tomber sur un arbre — et l'odeur de brûlé se jetterait dans ses narines.

Alors Forsaken se redressa, il prit une route qui lui semblait plus dégager, presque familière — mais ici, tout se ressemblait, et son esprit se perdait un peu plus dans les contemplations des fougères. Ses épaules s'affaissèrent, et il se promit de rendre Body à la ville. Encore en vie. De son côté, Forsaken considérait qu'il n'appartenait pas à leurs mondes depuis longtemps - les humains et leurs bas désirs, les humains et leurs justices fragiles —, et que sa place n'était pas avec eux.

La lumière chaude et douce comme l'amour d'une mère lui manquait.

Forsaken ne croyait pas au bien et au mal, il y avait ce qu'on pouvait faire de juste, et les chemins dérobés qu'on empruntait. Alors il pensait, déterminé, que celui qu'il prenait depuis qu'il

(avait tué un homme)

Qu'il était revenu après la tempête, c'était le bon.
Les protéger, les laisser juger ce qu'il était, sans qu'ils se doutent du sacrifice qu'il faisait.
Forsaken le savait, un jour, il mourrait. Et il serait seul. Sa mort sera le synonyme de silence, et on l'oubliera.

Parce que c'est ainsi. Il était condamné à l'oubli.


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Ven 20 Aoû - 11:40



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
Le temps passe, comme l’eau qui sur son chemin laisse sa trace. Toujours de plus en plus rapides, comme les éclairs qui se mettent à frapper le sol, comme le tonnerre plus rapide et puissant de sa lumière. Le souffle de Body se mélange à la pluie tandis qu’elle essuie. La nature était de plus en plus fourbes avec les deux aventuriers qui n’avaient rien de guerriers. Seule l’arme contre le dos de l’homme pouvait potentiellement prouver qu’il peut arracher son innocence pour la violence. Du côté de Body : elle n’avait rien de combatif, de guerrier, si ce n’était son travail acharné. Elle observait l’homme pendant quelques secondes, mais ne cherchait pas à connaître son état, s’il allait. Elle lui faisait confiance et cela lui suffisait. Ils finiraient bien par trouver la sortie de ce maudit terrain.

Body suit l’homme dans cette route, plus familière, plus rassurante. Tout était semblable, encore identique. Alors qu’Edison était toujours active et à la fois si répétitive, presque statique. Elle n’était pas forcément plus à l’aise et sursautait lorsque l’orage frappa à proximité. Elle ne s’attendait pas à trouver ce moment aussi difficile à gérer. La prochaine fois, elle prendra certainement plus de matériel, plus d’objets, elle sera mieux préparée. Au fond, Body craint la mort même si elle ne se considère plus comme vivante. Après tout, elle n’est plus qu’un corps, une entité errante à la recherche de validation de ses progressions. Elle aurait aimé ne pas être son propre patron, et en même temps c’est plus simple de ne fier qu’à soit même, de ne pas faire les va et viens avec quelqu’un, jouer les bohème.

Alors dans les flaques d’eau, elle enfonce ses pieds et ses chaussures de boues sont tâchées.
Tout comme ses feuilles de papiers.
L’encre, le crayon d’efface, comme des larmes parce que tout est usé.
Non, rien ne reste, rien n’est encré, comme les chemins qui tendent à les détourner d’un lieu particulier.
Comme les gens, comme Jules qu’elle était heureuse de recroiser dans ces forêts.
Il n’y a rien, rien que les orages d’été, rien que le temps qui passe et son impression de ne jamais vraiment y arriver.

Alors, Body continue de faire comme elle le peut… Mais elle n’existe plus sans vouloir abandonner, sans jamais laisser tomber les traits qu’elle trace, acharnée, alors que le froid commence à la dévorer. Elle espère seulement qu’ils vont arriver rapidement à rentrer, car au plus ils restent piéger, au plus ses notes seront abîmées. Elle ne peut rien contrôler, ne pas assurer la sécurité comme elle l’aimerait et referme sa machoire pour grincer des dents, toujours répétitivement.


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Forsaken
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Dim 29 Aoû - 21:21
La ballade des gens heureux
Forsaken écoutait, le bruit de leurs pas, les feuilles pliées sous le vent, les branches craquelantes, mais aussi le souffle fatigué derrière lui. Il écoutait la forêt respirer, tandis qu'ils avançaient encore. Peu à peu, il reconnaissait les zones qu'il avait balisé, comme si le surnaturel se retirait et les ramenait vers le droit chemin. Le froid de son coeur n'était rien face à celui de son corps, l'Alaska était plus rude que l'Oregon. Et ce qu'il craignait, c'était que Body tombe malade. Ah. Les humains étaient si fragiles, elle n'aurait jamais tenu face à un homme tel que son père. Et s'il faisait attention à elle, c'était parce qu'il jugeait que la nature première des femmes était la faiblesse. Parfois, il s'arrêtait, et il constatait l'eau sur le corps de Body. La pluie lui donnait un aspect désespéré, harassé, alors que sur son visage à lui, ça amplifiait la dureté de ses traits. Forsaken était dans son élimé, et il se répétait en boucle qu'ils n'étaient pas perdus.

Et les chemins, s'ouvrant vers ceux connus et reconnus, ne faisaient que lui assurer qu'il avait raison. Ah. L'univers lui prouvait encore qu'il pouvait se faire confiance, et que sa rigueur morale ne lui porterait pas préjudice. Peut-être qu'un jour, lorsque ce nouveau monde sera bâti, solide, et que plus personne n'aura besoin de lui, il avouerait son crime. Il comptait payer pour ce qu'il avait fait, exécution simple ou finir le reste de ses jours en prison, cela lui importait peu.

La forêt savait.

Et la forêt deviendrait son tombeau - au fond, c'était ce qu'il désirait. Cet endroit était habité par son silence, son sacrifice perpétuel pour qu'ils puissent vivre longtemps. La crasse s'accumulait dans les racines de ses cheveux, sous ses ongles, la terre continuait de s'agglutiner. Il veillait seulement à ce que les blessures ne s'infectent pas, s'il venait à être blessé. Et le pas du garde-chasse tapait contre les poumons gorgés d'humidité de la forêt. Il comptait, taciturne, le grondement du tonnerre, et les éclairs qu'il apercevait au loin.

L'orage se rapprochait et sortir d'ici devenait une priorité.

Forsaken s'arrêta alors, il se retourna vers Body. Il la détailla encore, ses deux yeux sombres étaient des fentes, deux étincelles de prédateur. Pourtant, il se contenta d'enlever sa veste, et de la lui tendre sans rien dire. Il ne portait qu'un pull noir et troué à certains endroits, mais il ne se souciait pas de la pluie sur son corps. Il n'avait pas vraiment froid - ou bien, s'en fichait-il, impossible à le déterminer, il en oubliait son humanité la plus basique. Elle s'effaçait, peu à peu, comme les dessins tracés dans le sable qui se font avaler par les vagues. Et chez lui, il ne resterait qu'une armure vide, sans âme, sans rien.

Mais Forsaken aimait le froid à l'intérieur de lui.



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Lun 30 Aoû - 10:52



Forsaken // Chemins détournés
la ballade des gens heureux;
Finalement, les balises revinrent pour leur montrer qu’ils avaient eu tord de croire en leur perte. Et pourtant, les tracés additionnés ne montraient pas de chemin correct. Ce n’était pas possible qu’ils arrivent ici sans encombre, ce n’était pas possible qu’ils reviennent là sans l’impact des ombres. Edison ferma les yeux quelques secondes et soupira. Si elle revient ici un jour, il lui faudra plus qu’un simple sac pour comprendre comment fonctionne cet endroit. Cela la stressait de ne pas comprendre la logique qui avait été placée en ces lieux, comme si devait tout être organisé d’une certaine manière en particulier.

Raison de plus pour s’enfoncer dans le travail, pour enquêter sur cet endroit avant d’y retourner. Ou simplement de faire abstraction de ce lieu dans son projet. Elle est embêtée, Edison, parce que peut-être ne peut pas entrer dans les conditions de travail qu’elle a décidé de créer.

Tant bien que mal, elle se moque bien d’être entière au fond, cela n’a pas d’importance.
Elle est déjà morte au fond, ce serait peut-être enfin une délivrance.

C’est pour cela qu’elle refusa de prendre la veste de l’homme. Edison s’en fou d’être malade. Edison se moque bien de tout, sauf du résultat de cette étrange ballade. La  seule chose qui compte est le travail. Son corps n’est qu’une entité destinée à pourrir, comme les autres elle est destinée à mourir : seule. On se souviendra de cette femme comme de celle qui a lancé son projet et s’y accroché jusqu’à la fin, ne craignant pas la douleur, la maladie, ni même la faim. Elle crèvera sûrement du jour au lendemain, mais elle est partie une année sans que cela ne gêne quiconque dans cette cité. Une année, l’éternité, cela ne change rien face à la longévité de l’humanité.

Danseras-tu sur ma tombe?
Tomberas-tu dans l'oubli?


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La ballade des gens heureux - Ft. Forsaken
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