⠀⠀⠀Et Mum a ouvert les yeux et il n’a plus réussi à les refermer. Étouffant sous les couvertures et les pensées que l’on n’arrive plus à faire taire. Suffoquant à l’idée que tant de temps est passé et qu’il a l’impression que rien n’a changé.
Qu’il est toujours au même point.
Que c’est toujours la même émotion qui le prend aux poumons. Que les yeux ne sèchent pas et que le cœur rate toujours ses battements. (Sauf que c'est faux. C'est faux et il le sait mais il ne veut pas l'admettre.)
Qu’il fait toujours aussi froid.
Alors Mum s’est dit ⠀⠀⠀quitte à avoir mal, autant
arracher tout d’un coup.
Il ne fait pas la différence entre la fraîcheur de la nuit et ses paumes glacées. Il ne fait pas la différence entre le silence des heures tardives et les mots qui se coincent dans sa gorge. Il a laissé un mot. Pour ne pas que l’on s’inquiète de son absence.
Et il est parti. Les mains dans les poches.
⠀⠀⠀Comme s’il partait juste se promener.
Il répond aux appels, lointains.
Ceux du cœur. Ceux qu’il s’entête à ignorer.
Parce que ça fait trop mal.
⠀⠀⠀Mais il ne peut plus faire semblant. Et ce soir il n’y aura personne.
Il ne veut
⠀⠀⠀croiser
personne.
Il veut être seul, seul au monde.
Pour une fois, il ne veut pas de chaleur ⠀⠀⠀ni de présence, ⠀⠀⠀ni de paroles. Il veut juste
qu’on l’oublie un peu.
Faire semblant d’être mort. ⠀⠀⠀C’est moins fatiguant que de faire semblant d’exister.
Les piles de la lampe qui éclaire ses pas fatiguent, elles aussi. La lumière n’est pas très forte mais Mum a quand même mal aux yeux. Tout semble si noir autour, les nuages cachent le ciel et la Lune et tout semble
éteint.
Mum ne veut pas faire l’effort de rallumer les flammes.
Laissons tout en état, ce soir. Un peu mort.
C’est bien, comme ça. C’est mieux. Tout est à sa place, comme ça.
Il reconnaît les rangées, lorsqu’il arrive. Les semblants de tombes qui s’alignent une par une, presque à l’infini si l’on regarde bien. La plupart laissées à l’abandon. La végétation qui reprend ses droits, doucement. Combien de familles entières ont-elles été enterrées ici ?
La sienne n’est pas complète. Il manque lui-même.
Le souffle court, lorsqu’il s’approche des tombes. S’approche d’elles.
Juste là, à ses pieds.
Pardon.
Il ne vient jamais.
Il y a des fleurs, pourtant. Fanées. Des bougies éteintes depuis longtemps, la cire a coulé sur la terre. Il ne vient vraiment jamais. Il pense à vous, pourtant.
Tous les jours. Toutes les heures.
Mais il s’en veut quand même, de ne pas venir. ⠀⠀⠀Pardon, vraiment. C’est difficile.
Mais il peut inventer toutes les excuses possibles, il sait qu’il n’arrivera pas à effacer la culpabilité. Il n’arrivera pas à effacer la douleur qui pèse sur les épaules. Il n’y arrivera pas.
Alors simplement, il éteint la lumière, plonge dans le noir. Se couche entre les deux tombes. Doucement. (Comme lorsqu’il rentrait tard le soir et qu’il ne voulait pas la réveiller.) Le visage vers le ciel.
Il ne voit pas les étoiles.
Résumé:
─ c'est Mum qui s'enfuit du château pour aller au cimetière, faire un petit coucou à sa famille, et il a vraiment vraiment vraiment envie d'être seul et ce serait dommage mais vraiment dommage que quelqu'un l'ait suivi jusque là !
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Mer 3 Nov - 22:55
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Cursed était l'un des derniers à se coucher, et l'un des premiers à se lever.
Une respiration pouvait le réveiller.
Le bruissement d'un vêtement.
Le poids qui s'allégeait du plancher.
Autant de détails que la plupart des gens ignoraient, et qui pour lui, sonnaient le réveil. L'instinct aussi. Il ne dormait jamais sur ses oreilles, et tel un chien de garde, il percevait les allées et venues des inconnus. Parfois, c'était simplement le contact désagréable de la couverture râpant contre son épaule. Et dès lors, Cursed se réveillait en sursaut. Il cherchait son arme, les yeux à parcourir les recoins de la pièce pour s'assurer que l'ombre n'était pas réelle.
Quand il se réveilla à ce moment-là, ses vieilles habitudes s'enclenchèrent. Alors Cursed, il veilla à ce que tout le monde soit là. Que les enfants dorment, qu'il n'y avait personne d'inconnu au château. Peut-être que Darell s'était cru incroyablement discret, mais pour une personne comme Shaun - un soldat, un chien de l'armée —, ce n'était pas le cas. Oh bien sûr, Cursed ne pista pas Mum à l'odeur de peinture séchée et de cigarette, mais il reconnut sa silhouette dégingandée se faire la malle.
Comme Almace, des mois plus tôt, qui s'absentait pour revenir chez son frère.
Dans la bouche de Cursed, il y avait ce goût de déjà-vu, la lourdeur du temps qui s'affaissait sur ses épaules.
Les vivants voulaient rejoindre les morts, pour le meilleur. Et le pire, ils étaient persuadés qu'ils l'affrontaient encore. Alors Cursed marcha, il prit Mum en piste - bon petit chien dressé —, sans que celui-ci ne le remarque. Il était nonchalant, et peut-être qu'il espérait que Mum se retourne.
Shaun avait peur que Darell fasse une bêtise ce soir-là.
Les adultes en font plus que les enfants, n'est-ce pas ?
Ce qui le conforta dans cette idée, ce fut le choix de Mum. Il cru d'ailleurs le perdre quand il s'allongea dans les tombes, et sous le coup d'adrénaline — la peur ? —, son pas heurta une branche. Mais voilà, Cursed remarqua la silhouette mince allongée au sol. Sorte de Blanche Neige perdue dans des arbres-sépultures.
Toutefois, cette Blanche-Neige-ci ne voulait pas d'un baiser pour être réveillée.
Attendait-elle qu'on referme le cercueil de verre sur elle ?
Cursed glissa les mains dans ses poches, il s'avança vers Mum. Là, il le regarda dans un silence pensant. Malgré sa taille, il était une étrange silhouette ; menaçant, on voyait à peine son visage sous la capuche de son sweat. Cursed n'osait pas parler, il ne saurait pas trouver les mots — pour l'instant.
Cursed se contentait d'être là, drôle d'épouvantail de la mort. Il inspira, puis il soupira profondément dans son silence. Il aurait bien proposé une cigarette, mais son briquet était mort depuis plusieurs semaines maintenant.
Cursed a suivi Mum, et le voit allongé. Mais il dit rien
Mum
Mère d'une grande famille
sous-chef + nounou.
corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Sam 6 Nov - 17:40
(que la mort vienne quand je dors.)
La nature n’est pas silencieuse. Surtout lorsque l’on n'est pas seul. S’il ne t’avait pas remarqué jusque là, il t’entend, maintenant, sans te voir. Pourtant, le visage reste tourné vers le ciel noir parce que Mum ⠀⠀⠀ne veut pas te regarder ⠀⠀⠀ni te parler
qui que tu sois.
Pendant un instant, il se dit, qu’avec un peu de chance
ce n’est qu’un animal qui se promène ou une ombre qui attend le bon moment pour l'égorger.
Mais ce soupir n’a rien d’animal.
⠀⠀⠀N’est-ce pas ? Tu n’as rien d’animal, pas vrai ?
Qu’est-ce que tu fais ici, au beau milieu de la nuit.
(On pourrait lui poser la même question, à Mum.)
Il s’attend à ce que tu t’éloignes, toi et tes bruits de pas, mais c’est tout le contraire. Il s’attend à ce que tu ne sois qu’une autre âme esseulée qui vient se recueillir loin de la chaleur du soleil et de l’agitation des journées. Il s’attend à ce que tu trouves la personne que tu viens voir et que tu disparaisses entre les autres rangées de tombes. ⠀⠀⠀Mais c’est lui, la personne que tu viens voir, n’est-ce pas ?
Mum te regarde finalement. Il ne voit qu’une silhouette qui se découpe dans le reste de l’obscurité.
Il ne te reconnaît pas, Cursed.
Mais ça ne change rien, qu’il te connaisse ou non, il ne veut voir personne. Il n’y a vraiment ⠀⠀⠀vraiment vraiment vraiment ⠀⠀⠀pas une seule nuit où on va le laisser tranquille ? Que ce soit dans son lit ou dans les escaliers ou dans les placards
et même entre les tombes.
Il y aura toujours quelqu’un. Toujours. (Et même si ce soir, c’est la solitude qui lui broie la gorge et qu’il l’accepte un peu trop bien, Mum sait qu’au fond— il est bien heureux d’être entouré, d’être souvent dérangé à des heures étranges, d’avoir toujours quelqu’un à ses côtés.)
Alors finalement, il a quitté le ciel des yeux. Il s’est roulé sur le côté, recroquevillé sur lui-même comme s’il mourait de froid (c’est le cas). Il t’a tourné le dos.
Et puis il a juste chuchoté.
« Laisse-moi tranquille. »
C’est assez clair, non ?
Peu importe qui tu es. Que tu sois un chevalier qui l’ait suivi ou quelqu’un qui s’inquiétait de voir un homme allongé entre les tombes ou un voleur qui voulait profiter des moments de faiblesses pour fouiller dans les poches. Il veut juste— ⠀⠀⠀être oublié ⠀⠀⠀ce soir.
Résumé:
─ Mum remarque que quelqu'un est là ─ mais il ne reconnaît pas Cursed dans le noir ─ il est un petit peu salé en mode "ptn mais ya pas moyen d'être tranquille cinq minutes dans cette foutue ville" mais quelque part tout au fond mais grave au fond il est un peu content de pas être 100% seul non plus jpp ─ il tourne le dos à Cursed et il lui dit de le laisser tranquille comme le gros gamin qui boude qu'il est
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Jeu 18 Nov - 18:19
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Cursed observa Mum, les yeux plissés, en essayant de déterminer où étaient ses yeux. Dans l'obscurité, la plupart des particularités disparaissaient. Il ne restait que les silhouettes, et la couleur de la peau, et des cheveux, et des pupilles, se fondait dans les ténèbres. Cursed retroussa le nez, puis il plongea la main à sa ceinture. Il caressa le canon de son beretta 92 ; il passa son pouce sur le museau. Puis il se rappela, un an auparavant ou presque. Il l'avait pointé sur sa tempe. Combien de balles lui restaient-ils, désormais ? La fatigue de sa vie, il la ressentait encore. Shaun comprenait Darell. Le soldat savait ce que le civil ressentait. Il avança d'un pas, après avoir allumé l'une des rares cigarettes qui lui restaient. Il couvrit son briquet avec sa main, et la lueur illumina son visage émacié. Les os de ses pommettes étaient prononcés, il avait des cernes collés au regard, les tempes creuses. Cursed ressemblait à un squelette.
Shaun colla la cigarette à sa bouche, il tira une longue bouffée, puis il se dirigea vers Mum. Son beretta 92 dans une main, sa clope dans l'autre. Il se posta devant lui, le nuage de nicotine devant sa figure. Ses yeux allaient de Darell à son arme. Quand il battait des paupières, Cursed se souvenait ; le goudron contre son crâne, ses lèvres pleines de sables. Le canon sur sa tempe. Le « clic » du cran de sécurité qu'on abaisse. Suivit de l'autre « clic ».
Shaun soupira, et il parla enfin. De sa voix de crooner, rauque, dans un souffle lourd :
« Hey... »
Il se racla la gorge, et il se contenta de chantonner, si bas que sa voix fut recouverte par le souffle du vent :
« Forgiving who you are... »
Un autre pas, ses épaules se détendirent. Lui, il ne se pardonnerait jamais.
« Just know that if you hide, it doesn't go away »
La colère. Il pourrait toujours la dissimuler sous sa douceur et sa patience avec les enfants. Mais elle restait encrée dans sa poitrine.
« When you get out of bed, don't end up stranded »
Cursed s'accroupit face à Mum, et il lui tendit la main. Les tatouages luisaient, la braise de sa cigarette clignotait. Et on pouvait les voir, les coupures, les marques, les scarifications. Le point-virgule, séparé par les lignes sur son poignet.
« Horrified with each stone on the stage, my little dark age »
Et il sourit, discrètement, les fossettes lui donnèrent un peu de tendresse sur ses traits fini à la hache.
Cursed le retrouverait toujours.
C'était un chasseur, c'était un soldat. Il savait pister quelqu'un sans se faire prendre, il savait reconnaître des pas impatients sur le sol.
Shaun était un chien de l'armée.
Si Darell savait tout ce qu'il avait accompli sur le front, il ne voudrait pas de lui près des enfants. La bonté ne calmait pas les monstruosités.
Mais avant toute chose... Cursed était un frère. Un père, dans cette famille recomposée d'orphelins. Une main tendue dans l'obscurité froide, une silhouette bien vivante parmi les pierres tombales.
« Oh oh, I grieve in stereo, the stereo sounds strange I know that if you hide, it doesn't go away If you get out of bed and find me standing all alone Open-eyed, burn the page, my little dark age »
Tu sais, Darell, Lui aussi, il sait mentir. Et il sait voir à travers tes mensonges.
S’il te plaît. Sa gorge lui brûle et même respirer devient trop fatigant.
Qu’est-ce que tu viens faire là, Cursed ?
Il reconnaît ta voix et l’odeur des cigarettes.
Est-ce une vengeance, pour l’an dernier ? Parce qu’il est venu te chercher alors que toi aussi, tu souhaitais probablement rester seul aussi ? Est-ce que tu pensais qu’il allait avoir les mêmes gestes que toi ? Est-ce que tu penses pouvoir le sauver, ce soir ?
Cursed. Rentre à la maison.
Ils ont besoin de toi là-bas, plutôt qu’ici ⠀⠀⠀à essayer de relever ce corps trop lourd et trop fatigué.
Arrête, Cursed. Il ne veut pas t’entendre.
Il ne veut que le silence, ce soir. Le silence si lourd qui fait siffler les oreilles, le silence qui comprime la poitrine parce que personne ne lui répondra, il veut juste le silence ⠀⠀⠀qu’il mérite, après tout ce temps.
Le silence qu’il a entendu pendant bientôt deux ans.
S’il te plaît, Cursed, arrête. Arrête. Tout fait trop mal ce soir.
Est-ce que ton silence ferait encore plus mal que tes mélodies ? ⠀⠀⠀Mum ne sait pas. Il ne veut pas savoir.
Il veut juste être seul. Oublié.
Juste un fantôme de plus, auquel on ne prend pas la peine de penser.
« Laisse-moi tranquille… »
Mais les gestes trahissent les pensées, pourtant. Parce que sa main trouve doucement le chemin vers la tienne. Il n’y a aucune force dans la manière dont les doigts serrent un peu, comme si même sa main pesait une tonne. Il n’y a pas de chaleur, là-dedans ⠀⠀⠀et tes mains sont aussi froides que les siennes. Et rien que ça, ⠀⠀⠀⠀⠀⠀ça le fait étouffer, ⠀⠀⠀⠀⠀⠀le sel sous les paupières et ⠀⠀⠀⠀⠀⠀l’impossibilité de prononcer le moindre mot.
Parce qu’il ne sait pas quoi dire, pour que tu partes ou pour que tu restes.
Il ne sait pas. Il ne sait pas. Il ne sait pas…
Résumé:
─ il reconnaît enfin cursed ─ mais au fond il sait pas s'il veut qu'il reste ou qu'il parte, à première vue il veut vrm être seul mais mum n'est pas fait pour rester seul, là il sait juste qu'il a mal jpp ─ il demande encore une fois à ce qu'on le laisse tranquille mais il prend quand même la main de cursed
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Lun 22 Nov - 8:59
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Cursed haussa les sourcils, quand Mum lui ordonna de le laisser tranquille. Pourtant, c'était bien sa main qu'il sentait rejoindre la sienne. Il sourit en coin, sans pourtant lui dire ce qui lui traversait l'esprit. Il lui serra la main, fermement. L'on aurait presque dit qu'il cherchait à lui écraser les doigts. En vérité, il hésitait à le tirer à lui, ou à s'asseoir. Peut-être que Mum avait envie de rester un peu, s'enfoncer dans sa mélancolie réconfortante. Peut-être que Shaun pouvait le soutenir autrement.
« Bah je peux te laisser tranquille, mais être avec toi. »
Shaun sourit, fier, presque innocemment, comme un gamin ravi de répondre aux professeurs une remarque pleine d'esprit. Il se contenta alors de prendre place à côté de Darell, et il regarda autour de lui. La cigarette coincée entre les dents, il se contentait de fumer. Si ce n'était sa main qui tenait toujours celle de son ami.
Mum avait les mains douces, en comparaison de la sienne. Les coupures étaient nombreuses sur les paumes, et avec les années, ses doigts étaient pleins de corne. Ah. Cela aurait été pratique pour apprendre à jouer de la musique.
(Mais il n'y a plus personne pour lui apprendre)
Cursed se racla la gorge, il continua de siffloter l'air, et il ne s'interrompit que pour demander :
« Tu veux en parler ? »
C'est vrai.
Ils ne se posaient jamais cette question. Quand ils constataient le malaise chez l'autre, ils ne trouvaient pas les mots - l'on dira que c'est la masculinité toxique. Cursed ne prenait plus le temps de dire aux autres qu'il s'inquiétait pour lui. Et depuis Phaner, il prenait ses distances avec les chevaliers. Il constatait, le fossé entre eux et lui.
L'Afghanistan l'avait changé, et chaque rival devenait un ennemi à exécuter.
Tu vois, Darell, c'était une bêtise de sale môme. Il n'avait pas réfléchi plus loin que le bout de son nez. Le coup des laxatifs, il l'avait fait dans la salle des professeurs pour se venger d'une remarque acérée. « Tu n'es qu'un bon à rien ».
Ses phalanges l'avaient démangé, il avait rêvé de lui péter le nez à ce connard de professeur. On lui disait que c'était qu'une question de temps avant qu'il finisse en taule, à perpétuité.
Oh. Il avait bel et bien été en prison. Le front, c'en est une. Une prison vaste de sable, infinie.
Cursed fit craquer ses os, il soupira, puis il détacha sa clope de ses lèvres. Il se contenta de la tendre à Mum dans un regard tendre et protecteur. Il était là, pas la peine de faire semblant avec lui. Plus besoin de mentir et de faire croire que tout va bien.
Cursed ne savait pas trop quoi dire, les émotions, ça n'avait jamais été son fort.
Tu lui serres la main si fort. As-tu peur qu’il disparaisse dès que tu auras le dos tourné ? As-tu peur qu’il prenne la fuite dès que tu cligneras des yeux ? Mum ne sait même pas— s’il en serait capable. Comme si la fatigue était si forte qu’il n’était plus capable de bouger. Comme si la terre humide et l’herbe en pagaille étaient si confortables que l’on ne voudrait plus jamais en bouger. Il a l’odeur dans les narines, cette nature si belle et si chaotique et ⠀⠀⠀c’est réconfortant.
Il en oublierait l’odeur de la cigarette.
Ça réveille les réflexes. Il n’ose pas demander. Il n’a pas besoin. Tu la lui donnes sans même un mot.
Est-ce qu’il veut en parler.
Est-ce que tu l’écouteras ?
Il ne sait pas par où commencer.
Tout semble si flou et lointain et pourtant si près, tout semble tout mélangé et entremêlé et il y aurait tant à dire, tant à expliquer, tant à retourner rien que pour comprendre ce qu’il se cache à la surface. Mais même Mum ⠀⠀⠀ne comprend pas.
Il ne comprend pas.
Tout pourrait sembler évident, pourtant, s’il prenait seulement le temps d’y penser. Mais voilà, ⠀⠀⠀à force de tout repousser au loin ⠀⠀⠀et à faire semblant que tout va bien,
on ne sait même plus quel mal nous prend.
C’est ironique, tu ne trouves pas ?
Il tire une taffe ⠀⠀⠀et une autre ⠀⠀⠀et encore une autre. Avant de te rendre la cigarette parce qu’il ne voudrait pas tout consumer.
C’est toujours ça, tu sais. Mum, il donne, il donne tellement, encore et encore mais il n’ose pas prendre. Il n’ose pas
penser qu’il a le droit aussi.
« Je crois… »
Le silence, un instant.
Trop longtemps. Qu’est-ce qu’il voulait dire, déjà ?
« …que je n’ai pas le droit de me sentir comme ça. »
Parce que c’est ce qui revient le plus, quand il y pense. Quand il s’enfuit. Quand il a les joues humides et la gorge serrée. Il n’a pas le droit. Il n’a pas le droit parce qu’il y a pire, il n’a pas le droit parce que c’est le passé, il n’a pas le droit parce qu’il doit se tenir fier et droit auprès des chevaliers de la table ronde, il n’a pas le droit parce qu’on se repose sur lui et pas l’inverse, il n’a pas le droit parce que Mum
veut être un soleil
mais il n’y a que la lune
qui le réconforte.
Résumé:
─ mum finalement n'insiste plus pr que cursed parte ─ il sait trop pas quoi dire qd cursed lui demande s'il veut en parler ─ psk 1) il sait pas quoi dire 2) il sait pas par où commencer 3) il sait pas s'il arrivera à parler ─ finalement il lui dit qu'il pense qu'il n'a pas le droit de se sentir déprimé comme ça ─ et il le pense vrm
Cursed
Nain de Garde
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Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Sam 11 Déc - 20:31
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Les mots étaient des étoiles filantes, des aveux rares. Et pourtant, Shaun, il savait qu'il fallait bien regarder pour les apercevoir. On reste fort devant les autres et les enfants, on ne mentionne pas les doutes. On tait les noms qui ne sont plus parmi nous. Et surtout, on reste droit.
Malgré les douleurs dans la nuque, malgré le dos qui craque, malgré les articulations qui crissent.
Parce qu'il faut rester fort, pour les autres.
Il y a un reliquat de ça, quand Darell parle. Je n'ai pas le droit. Ah. Cursed ne réagit pas, il se contenta de fixer l'obscurité, avec la sensation qu'elle le regardait en retour. Dans le silence, il percevait les non-dits. Et pour une fois, le bourdonnement familier le laissait un peu tranquille. Il n'y avait pas de bombes dans sa tête, rien pour en arracher la tirette, et déclencher la détonation. Il n'était plus habitué. Au silence, sans bombardement, sans cette matière poussiéreuse survenant après un combat.
Le silence sur le front ne l'avait jamais effrayé.
Bien souvent, on se relève. Et on constate d'un battement de cils les corps autour, souvent camouflés sous le sable et la poussière. Parfois, un oiseau cri dans le ciel, et on constate les charognards. Si on revient plus tard, on peut voir des enfants fouiller les cadavres.
Cursed cherchait les mots. Ceux qui ne culpabiliseraient pas, ceux qui ne pardonneraient pas. Ceux qui disent : je comprends, moi aussi. Mais il avait la bouche pâteuse de ce silence — sans les bombes, sans le mitraillent des balles, et sans le grésillement des ordres.
« Pourquoi ? Demanda enfin l'ancien soldat, en reprenant une bouffée de cigarette. Pour qui ? J'me demande, déclara Shaun en reposant son regard acier sur les tombes, si c'est pas une façon de fuir. T'sais : je n'ai pas le droit d'être triste pour les autres, du coup, tu t'empêches de l'être. D'affronter que t'as mal. J'sais pas. »
Cursed haussa les épaules.
« J'me disais : je n'ai pas le droit d'être en colère. Quand on t'apprend gamin que c'est pas bien, tu passes ton temps à lutter contre, et quand ça explose, BOUM ! Cursed fit un bruit de vent avec sa bouche, en ouvrant ses mains en demi-cercle. Et là, t'es con, franchement con, parce que c'était triple dose. 'Doit avoir d'ça avec la tristesse. Sauf que c'est passif, tu t'en rends pas compte, ça bouffe, bouffe, puis t'as les pensées noires qui viennent, elles font ressasser des trucs pas drôles. »
Shaun se demandait si c'était la bonne chose à dire, tout ça. Il avait conscience qu'il fallait tourner sept fois sa langue dans sa bouche.
(Ne pas dire à Almace qu'il lui en voulait de sa tentative de suicide.)
Mais il avait parlé avec son coeur, et avec ses mots ; maladroit, chaotique, imagé. De conteur qui souffle aux enfants qu'il a affrontés le dragon tonnerre.
Alors qu'il gronde, toujours, au fond, dans ses oreilles. Et que son souffle est plus brûlant encore que le sable au visage.
Tu sais, quand tu regardes le champ de cadavres.
(Tu as mentis, tu as dit que tu serais un ami.) (Pas un soldat.)
Cursed fait le psy de comptoir de lendemain de soirée
Mum
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Mum
Sam 18 Déc - 14:11
(que la mort vienne quand je dors.)
Tu sais, Mum est le premier à dire aux autres ⠀⠀⠀de se reposer ⠀⠀⠀de pleurer s’ils ont envie ⠀⠀⠀de parler si les mots commencent à étouffer ⠀⠀⠀de rire si c’est ce dont ils ont besoin. Mais le seul à qui il n’autorise rien de tout cela, c’est ⠀⠀⠀lui-même, ⠀⠀⠀comme s’il y avait une différence. Qu’est-ce qu’il y a de différent, entre les autres chevaliers et lui ? Qu’est-ce qu’il y a de différent, si l’on enlève tous ses titres et ses couleurs et ses appartenances, qu’est-ce qu’il y a de différent entre tous ses êtres qui ont tous vécu le même événement ? Qu’est-ce qu’il y a de différent entre lui et toi, Cursed, au fond ?
Pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas à s’autoriser toutes ses choses ? Et pourquoi est-ce qu’il est persuadé qu’il n’en a pas le droit ?
Il aimerait te donner des réponses.
Mais il ne sait même pas quelles questions il doit poser.
« Pourtant j’ai bien mal. »
C’est là, ça gonfle entre les côtes si fort que ça écrase les poumons. Ça fait si mal que ça lui arrache la gorge et que ça semble si lourd sur les épaules. Ce n’est pas ça, Cursed, la douleur est là, déjà bien trop ancrée, c’est juste qu’il
ne veut pas que ça se voit.
Il sait que ça se voit. Mais s’il continue à faire semblant
⠀⠀⠀alors les autres font semblant aussi.
C’est juste qu’il ne sait pas quels mots choisir.
Il ne veut pas qu’on s’occupe de lui parce qu’il faut s’occuper des autres avant tout. Il ne veut pas que l’on prenne du temps pour lui parce que nous sommes déjà tant en retard.
Et peut-être qu’au fond, tu as raison, après tout. S’il n’en parle pas, c’est pour rendre la douleur moins réelle. C’est pour qu’elle prenne une place moins grande dans ses pensées. Mais ça a tout l’effet inverse, n’est-ce pas ? Tu le dis si bien, Cursed. Il aimerait avoir une telle facilité avec les mots, comme toi.
Ça semble si simple lorsque c’est toi qui parles.
« Je crois que je ne veux pas qu’on pense que je ne peux pas être là pour les autres, » il s'interrompt, un instant, pour trouver les mots. « Si j’ai déjà du mal avec mes propres problèmes, alors comment je peux m’occuper de ceux des autres ? »
Mais comment peut-il être présent pour tous ses chevaliers s’il est déjà absent de sa propre vie ? Comment peut-il écouter tous ses mots qu’ils ont à dire s’il ne fait que dormir à longueur de journée ?
Et si
s’occuper des autres
était une manière
de ne pas s’occuper de soi ?
Comme tu dis, Cursed. Ce n’est qu’une façon de faire semblant que ce n’est pas là.
« Je ne veux pas qu’on pense que je ne suis pas capable de m’occuper de vous, » qu’il répète dans un murmure, l’herbe fraîche contre son visage et le froid de la nuit dans les doigts.
Parce que, tu sais, les chevaliers, c’est tout pour lui.
Et si on lui retire tout ça, si on lui enlève ça, alors il n’y a
plus rien.
Résumé:
─ mum répond à cursed qu'il a bien mal, comme si ct pas une façon de fuir puisqu'il a qd mm mal ─ mais il y réfléchit un peu et peut-être que c pas si déconnant ?? ─ le pb c'est pas tant d'avoir mal, c'est que mum ne veut pas *montrer* qu'il a mal ─ psk il a peur qu'on pense qu'il est naze et qu'il mérite pas de s'occuper des chevaliers etc ─ ce qu'il dit à cursed ─ parce que s'occuper des chevaliers, finalement, c'est tout ce qu'il a
Cursed
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Cursed
Ven 24 Déc - 10:46
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Darell se confiait.
Un peu.
C'était quelque chose qui venait, morceau par morceau. Les mots s'émiettaient, si discrets qu'il n'était plus sûr de les percevoir, ou de les imaginer. C'était qu'il avait du mal avec la réalité, Shaun. Les souvenirs empiétaient sur sa conscience du monde. Il avait des absences, il oubliait les conversations. Il était là, droit, debout, sans jamais être vraiment là, avec vous. Tout ça, l'ancien soldat avait appris à le masquer. C'était comme ça ; on fait semblant d'être normal.
Comme on faisait semblant que tout allait bien.
Cursed, il tenait toujours la main de Mum. Sa peau était douce, en comparaison de ses doigts rêches et plein de cornes. C'était que ça abîmait les paumes, tenir une arme. Il ne faisait plus de cloques depuis longtemps, mais son contact n'était pas agréable. Juste protecteur. Un rempart.
Cursed se frotta l'arrière du crâne, et devant les aveux de Mum, il cherchait quoi dire.
Il comprenait.
Il savait qu'il n'était pas fiable, Shaun. Il savait qu'à tout moment, il pouvait devenir ce connard faisant la une des journaux. Il savait quel genre de con il était, et que le dragon tonnerre, c'était une métaphore. C'était lui.
Il manquait quelqu'un, dans cette nuit sombre.
Cursed parla alors, de sa voix rauque :
« On a tous le syndrome du survivant, et il nous met en tête des sales trucs. Cursed tira sur sa clope, il fixa les tombes. On s'en veut d'avoir survécu, on se dit que quelqu'un d'autre aurait mérité d'être en vie. Et pour les personnes ayant perdu des proches, c'est pire. Il haussa les épaules. Mais vouloir t'oublier pour les autres, ça n'aidera personne. Aide-toi un peu, tu n'es pas seul. Les gens t'aiment, Darell, ils te comprendront, et ils t'aideront en retour. On est des amis, une famille recomposée un peu cheloue. Mais ils comprendront. Faut pas nier les moments de faiblesse, ils rapprochent, crois-moi. »
Il savait de quoi il parlait, Cursed. Il savait qu'il avait les épaules pour soutenir Mum.
Il avait connu pire que la tempête. Il avait connu la mort. Elle le poursuivait, une ombre dans son dos, toujours prête à lui rappeler que malgré toute la volonté du monde, il ne pouvait rien faire. Il ouvrit la bouche, il se ravisa au dernier instant. Il n'aimait pas être cruel, mais il savait reconnaître lorsqu'il risquait de l'être.
Toi, Darell,
Tu sais comment elles ont fini.
Lui, il espérait, et c'était ce qui le bouffait au quotidien. Un jour, il aimerait la retrouver. Il se disait : peut-être qu'elle a pu sortir de la bulle. Et il espérait que le monde tenait encore debout derrière.
Il ne voulait pas penser à l'éventualité qu'il n'y avait plus rien, hormis eux. Dans le monde.
Pourtant, c'était là, dans un coin de son crâne, et ça grattait.
Est-ce que tu penses qu’on arrivera à trouver la solution ce soir, Cursed ? Non, ce n’est pas ce que l’on cherche. Ce n’est pas ce que tu cherches lorsque tu essaies d’ouvrir la discussion et d’arracher quelques mots de cette gorge enrouée. Il n’y aura pas de solution miracle qui s’écrira dans les étoiles ou entre les tombes. Il n’y a pas de tout ça.
Il y a juste un peu d’espoir
qui brille quand même, tout au bout là-bas.
Qu’est-ce que l’on cherche, alors ?
Est-ce que c’est grave si l’on ne cherche rien ?
Est-ce qu’on peut juste— faire n’importe quoi et espérer que tout ira bien ?
Arrêter de penser à demain et aux autres jours. Arrêter de penser aux conséquences de ses actes.
Fermer les yeux un instant et se dire que quand on les rouvrira, ça ira un peu mieux.
Tu parles à Darell.
C’est vrai— Mum n’a rien à faire dans cette conversation. Ce n’est pas à cette carcasse à peine vide qu’il faut parler ce soir. Ce n’est qu’un surnom derrière lequel se cache cet adulte aussi perdu qu’un enfant sans ses parents, sans personne pour lui donner la main. Ce n’est qu’un surnom qu’on lui a donné parce que
papa faisait trop mal et fait mal aujourd’hui encore.
Mais tu as raison, Shaun. Nous sommes une famille, peu importe à quel point elle semble rapiécée.
(Il reste silencieux un instant.) « Tu sais, c’est… enfin, je... je, j'ai véritablement l'impression d'avoir retrouvé une famille avec vous. Avec les enfants. Et tous les autres, » il prend une trop longue pause, comme s’il cherchait à formuler correctement ses pensées. « Mais est-ce que je peux vraiment vous appeler comme ça ? Est-ce que… est-ce que j'ai le droit ? Est-ce que... est-ce que ce n'est pas comme si, » il s’interrompt une seconde avant de reprendre dans un murmure, « je les remplaçais ? Est-ce que je remplace ma fille si j'ose considérer les enfants au château comme les miens ? Qu'est-ce qu'elle dirait... est-ce qu'elle serait jalouse ou triste ou en colère… »
(Et si elle était heureuse que son papa arrêtait d’être triste ?)
Mum ne peut s’empêcher d’y penser. Constamment. C’est comme une mélodie qui résonne dans ses oreilles, toutes les heures, toutes les minutes. À prendre du recul sur chacune de ses actions, à se remettre en question, à se demander ⠀⠀⠀si c’est correct. Mais s’il commence à se dire que non alors
qu’est-ce qu’il peut faire ?
Même dormir, il ne pense pas en avoir le droit.
Tu ne trouves pas ça idiot, toi ?
« Et pourtant, pourtant je suis sûr que j'arriverai à être... mieux si je m'autorisais à juste, ne pas penser à tout ça. »
C’est de ma faute, voilà ce qu’il sous-entend. Parce que ça l’est forcément, Cursed. Ça l’est totalement. Après tout, il était là, avec elles, le soir de la tempête, il aurait pu ⠀⠀⠀il aurait vraiment pu ⠀⠀⠀les sauver ⠀⠀⠀il est persuadé qu’il aurait pu—————
non, il n’aurait jamais pu, elles sont mortes sur le coup. Mais Darell ne veut pas l’accepter.
Il soupire, la gorge enrouée et la voix qui déraille un peu. « Je suis sûr que j'en suis capable, après tout j'arrive à sourire sincèrement quand je n'y pense pas. J'y arrive quand je suis avec vous, quand je suis au château et que... que j'ai l'impression d'avoir une famille, qu'il y a des gens qui m'entourent. Des gens que j'aime par dessus tout. »
Il s’arrête une seconde avant de reprendre immédiatement.
« Je vous aime tellement tu sais, tu ne peux pas savoir à quel point, » (il te regarde sans vraiment te voir dans le noir). « Il n'y a pas de mot pour expliquer à quel point je vous aime. »
Pas de mot ni d’image ni de geste.
C’est si fort et si grand que rien ne peut le décrire. Mais c’est bien là, ça s’immisce dans ses paroles et dans ses sourires, ça se voit dans ses pupilles, ça se sent dans tous ses gestes et la rare chaleur de ses mains, il le voit même dans ses rêves. Il commence de plus en plus à rêver de vous, tu sais. Il ne parle jamais de ses rêves. Il prétend qu’il ne s’en souvient pas. C’est faux la moitié du temps.
« Sans vous, je, je ne serais même plus là, tu sais ? »
Il avoue sa culpabilité.
Les envies que l’on cache au fond des tiroirs pour ne plus les voir. Quand parfois il repense, à ses jours après la tempête, quand il est rentré chez lui et qu’il n’était ⠀⠀⠀ni Darell ⠀⠀⠀ni Mum,⠀⠀⠀ il se demande ⠀⠀⠀ce qu’il se serait passé s’il n’avait jamais croisé la route de notre reine.
Est-ce qu’il aurait connu la suite de cette histoire ?
Il renifle.
« Je me sens terrible de ne pas réussir à exprimer ça. C'est fou. Pourquoi je ne suis pas capable de mettre des mots sur à quel point je vous suis reconnaissant d'être là, d'exister, » (il te lance un rapide regard.) « Ça m'a rendu fou, tu sais, quand j'ai cru te perdre. Parce que toi aussi tu fais partie de ses gens que j'aime tellement. Je suis désolé de ne pas savoir te le dire. Et de ne pas savoir le dire aux autres. Je crois qu'il n'y a juste pas de mots ? J'aimerais pouvoir l'exprimer parce que c'est important. Parce que je veux que tout le monde se sache être aimé, parce que c'est le cas. C'est vraiment le cas. »
C’est vraiment le cas, Cursed. Vraiment vraiment vraiment. Il n’arrive même pas à insister assez.
(Et il serre juste ta main, un peu plus fort.)
Résumé:
─ cursed parle de famille alors mum a décidé qu'il allait parler de famille aussi !!!!!!!! ─ et il parle BEAUCOUP OMG who are you and what did you do to mum ─ globalement il dit qu'il kiffe grave les chevaliers mais qu'il sait pas comment le dire et qu'il s'en veut de ne pas savoir comment le dire ─ et aussi qu'il sait pas si considérer les chevaliers comme sa famille c peut-être un manque de respect envers sa femme et sa fille ????? ─ bref mum love love les chevaliers au cas où ce n'était pas clair ─ cursed si tu aimes pas sa déclaration d'amour moi je pleure ok et puis bon courage pour dénouer tout ça jpp (fais lui un bisou stp) (sur le front ou sur la tempe) (comme tu veux)
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Mar 11 Jan - 13:19
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age » Dans la nuit, dans le silence de ses oreilles, Shaun (Cursed) écoutait les murmures de Darell (Mum). D'abord, ils s'étaient faits si légers que là aussi, il crut qu'il les avait inventés (il ne faut pas croire tout ce que dit ton cerveau, tu sais). Pourtant, plus les paroles s'allongeaient, et plus les mots éclataient comme des bulles, et plus Cursed (Shaun) prenait conscience de leurs réalités. Il savait qu'il peinait avec l'amour (on ne tombe pas amoureux de ses amies), il avait conscience de ses élans de virilismes maudits (on frappe, le garçon qui nous a embrassés) (de force). (Il ne se souvenait pas d'avoir été consentant)
Il y avait le silence, leurs respirations lourdes et fragiles pourtant. Il y avait le silence, et le poids des mots de Darell sur ses épaules. Ce « j'ai cru te perdre » qu'il ne veut pas percevoir. Shaun, il se rappelait encore que trop bien du poids de son beretta 92 dans sa grande pomme abîmée. Et du canon moite contre sa tempe (c'était sa sueur). Il se souvenait du baiser contre le bitume. Il avait déjà tant de fois croisé le visage de la folie.
En vérité, Shaun, il la croisait à chaque battement de paupières. Il la considérait dans son propre reflet dans le miroir, et elle lui rendait des regards amers. Parce qu'il y avait rien de pire qu'une démence qu'on se dissimule à soi-même. Elle le jugeait pour ses choix, passés, et futurs. Tu veux faire croire que t'es un homme bien ?
Mais t'es juste un connard avec un matricule. Et la folie, elle lui disait : Tu le comprends, hein ? Mieux que quiconque ? Mais tu ne sais pas ce que tu peux faire.
Alors Shaun poussa un soupir, la gorge nouée. Les paroles de Mum résonnaient encore dans ses tempes, un glas, qui gronde, gronde, gronde. Je vous aime. Qui veut dire je t'aime. Cursed décida de parler avec son coeur, sa verve chaotique et maladroite. Il n'y avait que d'éloquence les bombardements dans sa bouche.
« Sans tout le monde, je crois que tout le monde n'en serait pas là. »
Cursed sourit, et son rictus est celui d'une tête de mort. Triste.
Il haussa les épaules.
« Mais on est là. On a survécu, c'est comme ça. Ce n'est pas de notre faute, et je pense que tu as le droit d'aimer les enfants comme les tiens. Tu as un coeur suffisamment grand pour les aimer, et aimer ta femme, ta fille encore ? Tu ne crois pas ? Et c'est une sacré famille. »
Cursed pinça l'index sur son nez.
« Je suis orphelin, Darell. »
C'était sa malédiction, chacune de ses cicatrices le lui rappelait.
« Ma mère a pas eu le temps de m'aimer : il parait qu'on m'a retrouvé dans une benne à ordure, tu imagines ? Je lui en ai longtemps voulu, c'est dégueulasse. J'ai survécu, alors que j'aurais pu crever si un con m'avait jeté des cartons sur la gueule, tu imagines ça ? Cursed ricana, lui, ça l'amusait d'y penser. La vérité ? Ca devait être une pauv'fille qui est tombée enceinte, l'a caché, et a jeté son bébé quand elle a accouché. Son sort était probablement pas enviable, et elle devait être désespérée. »
Cursed marqua une pause, il fixa l'obscurité, et il se gratta le cou.
« Et ça s'apprend, dire les choses, et qui sait, les mômes le savent déjà j'pense. Ils sont malins. Hé. »
Il donna une tape sur l'épaule de Darell. Et il promit :
Comme si ça faisait trop longtemps que l’on avait parlé. Si sincèrement. Sans ses filtres et ses masques que l’on s’embête à trouver pour essayer d’adoucir la vérité, pour essayer de faire croire que
tout va bien.
Mais ça n’a jamais été, pas vrai ? Depuis le début.
Les fondations étaient déjà pourries. Rien de beau ne pouvait tenir là-dessus.
Et toi, au milieu de tout cela, Shaun. Est-ce que nous arrêterons de faire semblant, un jour ? Ça semble être trop loin, trop difficile, trop de souffrances pour laisser rien qu’un peu de cette douleur s’immiscer entre les fêlures des vitraux. ⠀⠀⠀Ils sont ternis. Mum aimerait revoir leurs couleurs vives, cependant.
Les nettoyer prendrait trop de temps.
Mais nous avons le temps, n’est-ce pas ? Nous sommes probablement enfermés ici à tout jamais, de toute manière.
Et toi, Shaun. Tu souris dans le noir malgré les mots que tu prononces. Malgré cette réalité si moche et bien trop cruelle. Parfois, tu sais, Darell se dit ⠀⠀⠀que d’autres ont vécu pire et qu’il n’a pas le droit de se laisser abattre ainsi.
Mais ce n’est pas une bonne manière de penser. Il le sait. Il ne peut s’en empêcher, cependant.
« Je suis désolé. »
Tu en parles avec une telle légèreté, ⠀⠀⠀comme si tu lui parlais de la météo et Mum ne sait plus vraiment quoi te dire à part qu’il est désolé que ça te soit arrivé, et ça ne devrait arriver à personne et
comme pour le reste— pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas à le dire ?⠀⠀⠀
L’odeur de l’herbe froide lui donne un sentiment de sécurité.
Ça va aller. Ça va aller. Ça va aller.
Ce n’est pas grave.
Ça va aller.
« Tu le penses vraiment ? »
Est-ce que tu le penses vraiment, quand tu dis ça, Cursed ?
« On ne sait jamais de quoi demain est fait. Entre les pirates et les greens, ou bien simplement cette ville qui nous réserve encore tant de surprises, est-ce que tu le penses vraiment quand tu dis que ça va aller… »
Darell n’y croit plus. Il n’y a jamais cru. Mum fait semblant. Parce que s’il n’y croit plus alors———————
Il prend une inspiration. « Je suis terrorisé, je crois. Tous les jours, c’est un autre de nos chevaliers qui disparaît. Il n’y a presque plus personne à la table ronde… »
La voix se coince un peu.
« Je ne supporte plus toutes ses pertes. Tous ses noms que l’on doit rajouter sur les listes. Toutes ses affaires que l’on met de côté au cas-où ils reviendraient. Ils ne reviennent pas. »
Mais ça va aller.
Ça va aller, n’est-ce pas ?
Résumé:
─ mum est un peu remué par tout ce qu'il dit ─ il est assez triste de l'histoire de cursed ─ puis il lui demande s'il le pense vraiment, quand il dit que ça va aller ─ mum pense que ça n'ira pas parce que pleins de gens disparaissent et ya juste rien qui va en général
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Mer 9 Mar - 11:59
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age »
« On va faire de notre mieux. Lâcha Cursed, avec un sourire avenant à Mum. On fera en sorte que ça aille bien. »
Ce « On », c'était un peu tout le monde. Lui, Mum, les autres chevaliers. Et Arthur. Il ne se faisait pas confiance, mais il avait confiance en ses capacités. Simplement, les autres ne savaient pas quel genre de bombe Cursed était. Il pourrait tuer tous les pirates, s'il le voulait. Une opération commando, comme son régiment l'avait fait avec Ben Laden. Six. C'était le nombre de soldats qui avaient porté la vengeance de l'Amérique en Afghanistan. Il aurait aimé en faire partie. Il aurait préféré tomber au combat.
L'odeur des cadavres et du sable chaud, gorgé de sang et de pourriture. Ce ne sont pas des choses qu'on oubliait. C'était là. Dès qu'il fermait les yeux. Refrain éternel. Il ne s'en débarrasserait pas. Hé, bébé, as-tu pris tes médicaments ? Non. Se concentrer sur Mum. Son avenir, c'était les chevaliers. Et les disparitions, les noms que l'on notait en espérant secrètement de les voir revenir. Il soupira. Cursed cherchait quoi répondre. Chaque disparition. Oui. Un nom à graver sur l'épitaphe qu'était le château.
Et les enfants. Toujours les enfants.
« Moi aussi, admit Cursed dans une expiration douloureuse. Les doigts caressaient la cigarette, mouvement rassurant. On pense s'y habituer, mais c'est jamais le cas. »
Il avait les yeux fatigués de les enfoncer dans l'obscurité. Et son corps, quoique fort, il allait lâcher. Un jour ou l'autre, c'était une question de temps. Cursed se demandait alors, s'il était encore capable de surmonter les épreuves pour devenir rangers du 75e régiment. Ce n'était pas qu'une question de condition physique. Mais de mental. Et depuis la tempête, son équilibre psychologique — déjà fragile — s'émiettait. Les médicaments, là pour le museler, et les crises de colère.
Les pensées paranoïaques.
« Je ne disparaitrais pas. »
Promit alors Cursed. Et il lâcha à Darell un sourire, rassurant. Il n'y croyait pas forcément, mais il ferait tout pour. Et une partie de lui songeait à chercher les disparus. S'enfoncer dans la forêt des Murmures, échanger avec l'ermite acariâtre qui y habitait.
Et que retrouverait-il, alors ? Des restes ? Des corps encore chauds ? Il pouvait encore espérer. Mais l'espoir c'était un pansement sur une plaie suintante. Cursed n'osait pas dire à Mum de faire son deuil. Il reprit une bouffée de nicotine.
« Et je vous protégerais, Mum, quoiqu'il arrive. »
Oui. Quoiqu'il allait arriver. Cursed donnerait sa vie pour les Chevaliers. Sans l'ombre d'une hésitation - peut-être qu'au fond, il espérait que ça arrive. Un acte plein de rédemption. Pour arriver à se pardonner de ce qu'il avait fait là-bas. Les mains, quoique douces et qui passaient dans les cheveux des enfants, elles étaient abîmées. Par le port des armes. Par le sang qui transperçait l'épiderme.
Il faut laisser l’espoir briller un peu, là-dedans. Sinon, c’est le monde entier qui s’écroule et Aurore ne se réveillera jamais. Sinon, il n’y a aucune raison de voir le matin se lever une nouvelle fois sur cette ville dévastée et tous ses efforts seront vains. Le poids des disparus sur les épaules devient de plus en plus lourd à porter, lorsque l’on se dit ⠀⠀⠀je n’ai pas fait assez ou ⠀⠀⠀j’aurais peut-être pu l’éviter. La vérité, c’est qu’il se sent coupable d’événements qui dépassent son champ d’action. C’est qu’il prend trop à cœur ce rôle qu’on lui a confié et qu’il a désespérément tenté d’endosser alors qu’il n’a pas la force pour. La vérité, c’est que Darell
aurait préféré ne jamais se relever de la tempête.
Il relève les yeux vers toi. Tu sembles si assuré, quand tu dis que tu ne disparaîtras pas et que tu nous protégeras tous. Si assuré, comme si tu étais hors d’atteinte de tout ça, comme si tu risquais rien par rapport aux autres. Si assuré, comme Mum voudrait l’être lors de ses moments de doutes. De peur. De peur de soi.
Il y a un silence.
Il fait froid.
Mum lâche ta main et il se redresse finalement. Les yeux dans les tiens.
« Nous protéger de quoi ? Parce que, pour l’instant… » il hésite, son regard vacille une seconde, les mots semblent compliqués à sortir et puis finalement, il murmure dans un souffle ; « pour l’instant, la seule personne qui présente un danger pour moi, c’est moi-même. »
On avoue à demi-mots.
Dans les douleurs et les peines, il est vrai que l’on ne pense pas de manière lucide. Ce soir est l’un de ses nombreux soirs où le vide appelle un peu plus fort. Où les pensées ne sont que des pièges qu’il ne faut pas écouter.
Mum dit toujours qu’il rentrera à la maison.
Ce soir, il avait peut-être menti un tout petit peu.
⠀⠀⠀Il n’est même pas sûr. Tout est en vrac dans ses pensées. La seule chose claire— c’est la douleur dans la poitrine qui ne cesse de grandir.
Il baisse les yeux. « Je… »
C’est comme si le souffle lui manquait. Il y a des larmes derrière les paupières qu’il n’ose pas pleurer. Il n’a pas le droit, tu te souviens ? Ses mains dans l’herbe humide, le froid sur le bout des oreilles, un peu de contenance encore dans les épaules, comme si on voulait à tout prix garder ce masque fêlé.
« Je ne veux plus… »
Il inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire— ⠀⠀⠀l’air est trop lourd soudainement.
« Je suis vraiment fatigué Shaun, je ne peux plus… Je ne peux plus. »
Alors, dormons un peu. Vivons ailleurs dans ses rêves étranges.
Résumé:
─ mum déprime fort
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Jeu 7 Avr - 9:56
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age »
Shaun observait la détresse de Darell. Depuis l'enfance, on lui répétait qu'il devait être fort. Mais on lui rappelait aussi ses origines — la poubelle. Les familles d'accueil lui répétant qu'il ne savait pas saisir sa chance, et qu'il finirait en prison. L'ironie était que c'était l'armée qui l'avait enfermé.
Shaun considérait la détresse de Darell. Et à travers ses cils clairs, depuis les profondeurs de ses pupilles grises, il voyait toutes les failles zébrées sa carapace. Ce n'était pas parce que l'on se répétait que ça irait mieux, qu'on arrivait à aller mieux.
Il le savait mieux que personne.
Cursed se mentait, il se roulait dans cette complaisance. Il se rassurait. Mais ce n'était pas suffisant pour avancer. Et chaque aveu de Mum sonnait comme un appel à l'aide. Cursed se contentait de sourire, étaler ses dents jaunies par la clope pour le rassurer. Il se demanda alors s'il ne fallait tout simplement pas le laisser partir.
Cursed secoua la tête, il chassa les idées sombres et il se contenta d'une tape sur l'épaule de Mum. Poigne ferme, rassurante, chaleureuse. Amitié étrange. Et forte pourtant.
« Je sais. »
Ce n'était pas grave, Shaun s'estimait suffisamment fort pour être capable de tenir pour deux. Il inspira, il s'enfonça dans le silence. Les pensées se mêlaient les unes aux autres, et il peinait à les ordonner. Il avala sa salive ; il connaissait ces discours. Il les avait déjà eus.
« Tu peux te reposer sur moi, Darell, vibra Shaun avec chaleur et bienveillance. Pour de vrai, genre, il ricana, je suis là. Je ne partirais pas. »
Les champs de cadavres sous les sables. Les cries des fusils dans les oreilles. Et les ordres qui grésillaient. Et Shaun qui se devait d'aboyer.
« Je sais ce que ça fait, dévoila-t-il avec la voix éteinte. En Afghanistan, tu te dis, qu'il faut tenir, encore, et que ce que tu fais, c'est pour la justice. Il haussa les épaules. Mais à un moment, tu n'y arrives plus. Il eut un petit rire, bref, sec. Tu sais ? Je me suis fait renvoyer de l'armée, alors que j'avais une carrière prometteuse. J'ai tout fait foirer. Parce que je ne pouvais plus. Pourtant, je crois que c'est l'une des meilleures décisions que j'ai prises. »
Les doigts s'enroulaient autour de l'épaule de Darrell, fermes et pourtant doux. Un geste répétant encore et encore : je suis là. Je serais toujours là.
Shaun hésita, un instant. De tout déballer. Cette vérité qui restait entre ses côtes, une lame chauffée à blanc qu'il peinait à retirer. Malgré toutes les années. Surtout après toutes ces années. Secret d'État. Gardé. Conservé. Archivé.
Shaun Bailey a refusé d'obéir à un ordre direct.
Inapte. Inadapté.
« Repose-toi, un peu. »
Rappelle le vétéran, voix caverneuse, douce. Il se lèche la lèvre inférieure. Fume encore. Enfouir les souvenirs des balles dans une épaisse couche de fumée.
Cursed parle un peu de la guerre et dit à Mum de se reposer
Mum
Mère d'une grande famille
sous-chef + nounou.
corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Dim 24 Avr - 17:40
(que la mort vienne quand je dors.)
Et encore, ses promesses. Celles que nous ne serons jamais sûrs de pouvoir tenir. Les je ne partirai pas et les je serai toujours là. Tu sais, elle avait les mêmes mots aux lèvres, depuis toujours, depuis si longtemps, à les répéter au milieu des nuits et sous les rayons du soleil. Et maintenant, elle est enterrée juste à côté de toi. Mum a une inspiration, comme sur le point de parler mais ⠀⠀⠀rien ne sort. Il n’a plus envie de parler de cet avenir que nous ne connaissons pas. Il ne veut pas penser à cette possibilité que tu disparaisses comme tant d’autres avant.
Il veut juste ne plus penser.
Mode automatique.
Regarder devant lui sans rien voir réellement.
Est-ce trop demander ? De simplement ne pas réfléchir et vivre cette vie comme si tout était absolument normal ? Comme si nous n’avions pas de passé avant cette journée de novembre. Comme si nous n’avions aucun bagage, aucune peine, aucune tristesse et que
cette ville sera notre tombe à tous pour éviter les faux espoirs.
« Si… si cette décision a permis à nos chemins de se croiser, alors c’est peut-être égoïste, mais, » il s’arrête un instant, les mots semblent se bousculer, sans savoir dans quel ordre sortir, pour sincèrement exprimer sa pensée, « je pense que ce n’est pas plus mal. »
Il pourrait sourire, s’il en avait la force. Mais tous ses muscles semblent gelés, engourdis par un cœur qui ne bat plus assez vite.
Les yeux se baissent, se posent sur l’herbe trop haute et les fleurs sauvages qui survivent au froid qui arrive doucement, aux orties qui ne sont pas très loin, aux insectes qui doivent vivre sur la terre humide. Il pense, Mum, à toutes ses nuits de sommeil qui continuent même lorsque le soleil est bien haut, ⠀⠀⠀aux siestes dès qu’il a un instant pour souffler, ⠀⠀⠀à la fatigue qui coule sous les paupières. Tu ne penses pas qu’il se repose déjà assez ? Peut-être même trop.
Beaucoup trop.
Il ne te regarde plus. « Je me repose déjà, » ne fais pas semblant de ne pas voir ce sommeil qui l’emporte trop facilement. « Déjà trop, même… Si j’en fais moins, je ne fais plus rien. »
Et qui sera là pour les enfants ? Et qui sera là pour Arthur ? Et pour vous tous ?
Sa gorge se serre, encore. Si fort que ça en devient presque dur de respirer. Parfois, Mum regarde devant lui et il a l’impression d’être en face d’une impasse. Un mur gigantesque, impossible à escalader, se dresse sous ses yeux et ⠀⠀⠀il ne fera même pas l’effort de faire demi-tour.
Il a tout abandonné.
Tout laissé tomber de ses mains.
Et c’est comme un brouillard dans sa tête.
« Tu sais, je… je n’ai pas accompli grand-chose, dans ma vie, » ce n’est sans doute pas vrai— mais à ton échelle, Shaun, ça n’a rien à voir. « Je n’étais qu’un père, un mari comme un autre. C’est tout. Et parfois, je me dis que… »
Tout s’éteint une seconde avant de reprendre.
« Que je ne suis plus rien maintenant ? » un soupir. « Je ne suis pas capable de vous protéger correctement. Ni même d’apporter de véritables espoirs. Ce n’est qu’une façade et tout le monde voit clair au travers. S’il vous arrivait quelque chose, je ne… je ne pourrais rien faire… »
Et dans ses mots, Cursed, tu sais peut-être qu’il faut simplement comprendre que
je n’ai rien d’un bras droit, encore moins d’un chevalier et peut-être
est-ce toi
qui devrais prendre ma place.
Mais il n’oserait le dire à voix haute.
Résumé:
─ mum déprime encore ─ il se rabaisse un peu (bcp) par rapport à cursed et se sent illégitime de sa place de second
Cursed
Nain de Garde
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Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Dim 26 Juin - 18:29
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age »
Si tu savais, Darell.
C'est ce qu'il avait pensé, Shaun, face à l'aveu de son ami. S'il savait. Shaun avait du sang sur les mains, et malgré avoir frotté, encore et encore, avec l'espoir d'en faire partir l'odeur, c'était resté. Une douleur si profondément encrée que ça le réveillait au beau milieu de la nuit ; il ne dormait jamais, vraiment, Shaun. Il croyait entendre le grésillement du micro, ou les cris des enfants. Les balles crachées par les armes, et les explosions dans les oreilles.
Savais-tu, Darell, pourquoi Shaun parlait du dragon tonnerre avec tant d'aplomb ? Il croyait que mettre des métaphores sur des traumatismes, ça les rendrait plus jolis. La vérité, c'est que ça ne faisait que tout déguiser. Et parfois, il ne savait plus si la réalité était la réalité, ou s'il était l'un des personnages des contes qu'il racontait.
« T'es un civil. »
Lâcha Cursed de sa voix rauque. Réponse brutale, pourtant vraie. Cursed ne demandait pas à Mum de prendre une arme, et de se jeter à corps perdu dans la fosse aux lions. C'était son travail, ça. Et il en avait conscience, alors il ajouta :
« Tu sais, c'est pas en donnant une arme à un idiot que ça en fait un héros. »
Porter l'uniforme, se faire décorer pour ses exploits, et tout envoyer balader, ça n'avait pas fait de lui le héros américain qu'il avait tant espéré. Bien au contraire. C'était ce qui le détruisait petit à petit. Silencieusement, sans qu'il ne s'en aperçoive.
« Tu t'en sors comme tu peux, Mum, et c'est déjà très bien, tu es quelqu'un sur qui on peut compter. T'as pas là à ta place pour rien. Cursed sourit en coin, et il observa les sépultures ; il n'avait eu personne à enterrer, et l'incertitude était ce qui creusait la tombe dans sa poitrine. T'as pas besoin de tenir une arme pour protéger les autres, tu sais ? Parfois, les mots ont plus d'impact que les balles, crois-moi. »
C'est toi, qui l'a sauvé ce jour-là, tu sais ?
Cursed n'avait pas assez de courage pour en parler. Mais c'était ça. Il savait. Il se connaissait. Darell avait été là, et il ne se rendait pas compte de ce qu'il avait accompli. Il se mouilla les lèvres, puis il soupira profondément.
« J'ai fait au front des choses que je regrette. Ce que je fais là, c'est une façon de me racheter. Pour tout le mal que j'ai pu faire, de lui donner un sens. »
Cursed secoua la tête, il renifla sans pouvoir continuer. Il tira sur sa cigarette, et il expira profondément la fumée par les narines. Il plissa les yeux, et il laissa les souvenirs le rattraper. De ce jour ensoleillé où tout avait basculé.
Des ordres qui ont grésillé à son oreille, et de lui, qui avait tout fait merdé. Parce qu'il l'avait rencontré, cette jolie serveuse. Parce qu'elle avait changé quelque chose en lui. (Hélène)
Cursed parle un peu de la guerre et dit à Mum de se reposer
Mum
Mère d'une grande famille
sous-chef + nounou.
corazon ϟ one piece + Heath Ledger.
Mum
Lun 11 Juil - 21:07
(que la mort vienne quand je dors.)
Ne vois-tu pas l’impasse dans laquelle nous sommes ? Mum est sûr qu’aucun mot ne pourra le rassurer. Que rien ne pourra lui prouver qu’il a tort et qu’il vaut mieux que ce qu’il ose penser. Têtu jusque dans les pensées sombres, jusque dans les lumières éteintes de ses soirées de fin d’automne. Pendant un instant— il se trouve terriblement égoïste de te faire perdre ton temps ainsi.
Moitié d’un dialogue de sourd.
La vérité, c’est que Mum n’avait pas envie d’être rassuré, ce soir. Il voulait juste le silence. Le vent qui souffle en réponse à ses questions. Avoir mal jusqu’à ne plus savoir s’en lever. Et attendre que le soleil le réchauffe doucement, à l’aube.
Mais tu en as décidé autrement.
Et Mum pourrait t’offrir tout ce qu’il souhaite que ce ne sera pas assez comme remerciement. Mais ce n’était juste pas le bon jour, Cursed.
Tes mots auraient peut-être eu plus d’effet, un soir où il n’avait pas sombré aussi loin.
Un soir où il n’était pas avachi entre leurs tombes.
C’est dommage, tu ne trouves pas ?
« Je ne voulais pas vraiment dire avec une arme, » tu le vois toi, Mum, avec une arme entre les mains ? « mais juste… je ne sais pas… »
Peut-être que le problème est que Mum ne voit pas sa valeur car il est naturellement ainsi ? S’il ramasse les morceaux cassés des autres, s’il donne jusqu’à s’oublier, s’il s’essouffle pour les autres mais jamais pour lui— tu sais, ce n’est pas arrivé après la tempête, ça.
Et pour lui, c’est si naturel que c’est évident.
Et si c’est évident, alors il a l’impression de ne pas faire assez.
Il grimace. « Désolé, je n’arrive pas à m’exprimer. »
Quand a-t-il su s’exprimer ?
« Je… suis vraiment fatigué. »
Mum aurait voulu rester là, toute la nuit. Mais il se sentirait mal car— tu serais resté avec lui et personne n’aurait surveillé le château comme tu le fais. Personne n’aurait rassuré les enfants qui se réveillent des cauchemars comme tu le fais. Mum aurait voulu, lui aussi, t’offrir des discours rassurants et espérer te donner quelques bouts de tranquillité d’esprit. Tout le monde fait des erreurs et il sait, au fond, que les tiennes sont plus graves que d’autres mais— ⠀⠀⠀le passé est le passé ⠀⠀⠀et Mum essaie de l’apprendre,
c’est compliqué quand ⠀⠀⠀ni le présent ⠀⠀⠀ni le futur sont plaisants.
« On devrait rentrer. »
On devrait.
Alors, allons-y.
Mum ne te regarde pas vraiment lorsqu’il murmure ; « Merci pour ce soir. »
Parce que, même s’il ne souhaitait que la douleur de la solitude, cette nuit— ⠀⠀⠀⠀⠀tes mots l’ont bien plus touché qu’il ne le pense.
Mais il est trop têtu pour s’en rendre compte tout de suite.
Laissons nos paroles pour ce silence.
Elles nous rassureront plus tard, lors des prochaines nuits teintées de doutes.
Cursed
Nain de Garde
Aventurier
Ronan Lynch – The Raven Cycle/Vava de Mum (jotem)
Cursed
Jeu 21 Juil - 13:10
Little Dark Age MGMTclickMum & Cursed xxx« I grieve in stereo, the stereo sounds strange You know that if it hides, it doesn't go away If I get out of bed, you'll see me standing all alone Horrified on the stage, my little dark age »
La question ne vint pas.
Darell ne chercha pas à savoir, et un instant, Shaun le regretta. Puis, il se contenta de sourire avec douceur. Il se releva à son tour, en frottant ses paumes rugueuses sur son pantalon. C'était mieux ainsi. Peut-être que Darell comprendrait ; le poids du devoir, l'arme dans les doigts. Le parfum du sang et de la poudre. La chaleur du désert.
Le micro qui grésillait dans l'oreille.
« Je sais, lâcha Cursed, c'est juste que ce foutu pays a un truc avec les flingues. Il désigna le pistolet, accroché à sa hanche, et son sourire se transforma en grimace gênée. Ce que je veux dire, c'est que la force, la vraie force, elle se trouve ailleurs que dans l'expression du courage. Il marqua une pause, cherchant ses mots, avant de conclure : endurer pour les enfants, veiller sur eux, c'en est une. C'est juste que tu ne la soupçonnes pas. »
Shaun donna une tape sur l'épaule de Darell, en levant les yeux sur lui. Il hocha la tête, puis il désigna le sentier derrière eux :
« Ouais, allez, on rentre, avant que les petits se réveillent. »
Shaun écrasa le reste de sa cigarette sous sa semelle, puis il jeta un oeil au cimetière. Une dernière fois.
La question n'était pas venue, et c'était mieux ainsi. Cursed restait un soldat, mais aussi un meurtrier. Darell en avait probablement conscience, néanmoins, il craignait qu'il change d'avis et se mette à le haïr pour ce qu'il avait fait. Il y avait des choses qu'il fallait garder enterrées, loin, profondément, dans le sable de l'Afghanistan.
Des corps qui jonchaient le coin des maisons, des repas pris dans la honte et l'angoisse. Les blessures sur ce corps impressionnant. Shaun avait toujours été le plus petit, mais sa force se trouvait ailleurs. Comme un cafard, il avait survécu aux apocalypses. Celui-ci ici, mais aussi ceux dans le désert.
Tu sais, Darell, il est hypocrite.
Shaun, toujours à parler du Dragon Tonnerre, comme d'une histoire extraordinaire. Pour expliquer sa peur des orages, de son obusite. De son crâne, où il y a encore et encore des bombes qui explosent. C'est un kamikaze. Il a sauté depuis des hélicos, il a plongé dans des eaux profondes. Il a survécu. Parce qu'un chien, même s'il est bâtard, sans laisse, reste un chien. Et le gouvernement tenait la laisse.
Alors dans la nuit, qui n'est plus vraiment la nuit, il se dit : tant mieux. Faisons comme ça. Parce que cette question ne doit pas avoir de réponses.
Alors il se joue le dialogue, dans sa tête, tandis qu'il fait la conversation sur des trucs inutiles. Il s'exprimait beaucoup avec ses mains, imitait les bruits d'avion avec sa bouche. Il surnommait les gamins « bouchon », ou « bébé chat », à les regarder comme si c'était leur père. Mais au Château, il y avait tant de pères, et tant de mères pour former une famille. Un peu bancale. Et lui, qui gardera le secret. Lui, qui se dira jusqu'à sa mort :
Tu as tué des enfants. Parce qu'on t'en a donné l'ordre.
Tu as obéi, et puis un jour, tu as retourné ton arme contre ton chef. Parce que tu t'es reconnu dans cet ado, seul, à défendre sa mère et sa soeur face aux soldats américains. Parce qu'on t'a ordonné de le buter, et que tu as refusé en expliquant qu'il avait peur. Qu'il fallait lui parler. Au final, tu as braqué ton arme sur ton chef.
Et le gamin a été descendu d'une balle dans le crâne par un camarade. Sous le choc, tu n'as rien su faire.
Shaun sourit à Darell, lui assurant que tout irait bien. On fera en sorte que tout aille bien, hein ? Mais d'abord, il faut croire à ses mensonges.
Ca ira, se promit Shaun. Il fera tout pour vous protéger.
