Spoliatis arma supersunt ♦ FALL

- Maman, maman, regarde ce que j'ai fais.

Lucrecia leva les yeux au ciel alors qu'Antonio débarquait dans la pièce. Le sac à dos s'envola. Le manteau tomba à même le sol. Le gamin courut vers elle, un papier à la main et elle n'eut d'autre choix que de déposer Rosalinda dans son berceau. Le moment où ses yeux se posèrent sur le bébé, elle sentit son cœur se serrer. Une émotion qu'elle ressentait quotidiennement. Rosa était d'un calme olympien. Elle dormait paisiblement et pas un bruit ne parvenait à la réveiller de son sommeil enchanteur. Lorsque Lucrecia posa ses yeux sur Antonio, elle eut un haut-le-cœur. Réflexe conditionné par les années. Par le pauvre destin de l'enfant. Par la déchéance qu'il représentait. Par tout ce qu'il incarnait qui se reflétait en elle. Elle faisait pourtant tout pour l'aimer; l'attitude de Joaquín ne l'aidait pas à accepter ce péché qu'était Antonio. L'enfant lui tendit un dessin dont elle se saisit en évitant de trembler.

- Regarde, je t'ai dessiné. Et papa. Et Rosalind aussi. C'est nous !

La consigne du professeur, annoté juste au-dessus finit d'achever Lucrecia. Le papier tombe. Elle quitte le fauteuil. Laisse Antonio seul, incrédule. Elle court jusqu'aux toilettes. Elle vomit. Elle pleure. Elle se déteste. Elle le déteste. Elle déteste ce professeur. Elle déteste son propre fils. Ses grands yeux bleus. Son débordement d'énergie. Son grand sourire. Sa dévotion. Ses traits qui rappellent sa luxure. Son acharnement à chercher son attention. Tout. Elle le déteste. Elle le déteste. Elle le déteste. Et n'est-ce pas injuste de détester son propre enfant ? De le haïr jusqu'au plus profond de ses entrailles ? Un être si innocent. Si bon. Mais elle le corrompt. Il est corrompu depuis sa naissance. Depuis bien avant même.

- Maman ?

La petite voix de crécerelle perça à travers la porte. Lucrecia essuya ses larmes. Les ravala. Ouvrit la porte comme si de rien n'était. Antonio, déjà, n'était pas dupe. Il s'apercevait bien que sa mère n'était pas aussi douce, pas aussi attentive avec lui qu'avec Rosalinda. Au lieu de les détester, il les aimaient encore plus. Il voulait être aimé, lui aussi. Le seul qu'il n'aimait pas, c'était son père. Être cruel, absent et dévastateur.

- Va te laver les mains, Antonio, ton père va bientôt arriver.

Lucrecia, dans l'ouverture de la porte, observait. Admirait. Et haïssait. Comment aurait-elle pu aimer ce bâtard ? Cette erreur ? Ce moment d'inattention ? Car quand ce n'était pas dans Antonio qu'elle apercevait les traits de son amant, c'était dans le regard de haine de Joaquín que son erreur vivait.

Dévoué ϟ Suiveur plutôt que meneur ϟ Colérique ϟ Esprit compétitif ϟ Perfectionniste ϟ Très doué pour garder les secrets ϟ Énergique ϟ Ambitieux ϟ Extraverti ϟ Spontané ϟ En cruel manque d'attention ϟ Très observateur ϟ Jaloux ϟ Ouvert d'esprit ϟ Très susceptible.


Story: Antonio est né d'une relation extra-conjugale ϟ Lorsque cela a été révélé, sa mère a fait une dépression et son père a commencé à le haïr ϟ La naissance de Rosalinda, quatre années plus tard, a quelque peu atténué les tensions familiales ϟ Néanmoins, plus il grandissait, plus il ressemblait à l'amant de sa mère, ce qui a engendré une haine constante ϟ Antonio a tout essayé pour attirer leur attention et leur amour. D'abord bon élève, son caractère s'est peu à peu dégradé face aux brimades de son père ϟ Il a rejoint Bones, y trouvant une nouvelle famille et un nouvel équilibre ϟ Il a coupé tout contact avec sa famille après être devenu lieutenant de Bones ϟ Rosalinda a essayé de le contacter plusieurs fois, en vain ϟ Il a couché avec Lust qui en a profité pour demander son admission ϟ Il a été surnommé Icare avant de perdre un défi ϟ Depuis, on l'a rebaptisé Fall et a perdu son rang de lieutenant, ce qu'il vit très mal ϟ Personne ne le sait mais, suite à cela, il a fait une profonde dépression, accentuée par les rires de ses camarades et les remarques de Bones ϟ Pour s'en sortir, Antonio s'est mis au sport de manière excessive pour éviter de sombrer ϟ Depuis, il essaye tant bien que mal de regagner son grade, quitte à se mettre en danger ϟ Récemment, il a entamé des recherches pour savoir ce qui était arrivé à Rosalinda.

Others: Légère tendance à la pyromanie ϟ Très populaire grâce à son physique avantageux, Antonio a eu quelques relations qui n'ont toutefois jamais réussi à combler le vide ϟ Après la tempête, il n'a pas cherché sa famille sauf Rosa mais a vite abandonné, suivant Bones comme toujours ϟ Adore le sport ϟ Il s'est fait percer les oreilles suite à un "défi" de Bones, arguant qu'il ne supportait pas la douleur physique (ce qui est vrai) ϟ A réussi à se sortir de nombreuses situations compliquées mais est suivi régulièrement par la police ϟ Ne sait pas qui est son père biologique, il ne l'a jamais cherché non plus ϟ A un énorme besoin de reconnaissance et d'attention ϟ Bien qu'il soit sorti avec quelques hommes, Antonio n'est pas ouvertement bisexuel de peur d'être rejeté ϟ Aime le whisky ϟ Déteste les eaux gazeuses ϟ Adore les animaux ϟ Déteste les enfants et n'en veut pas ϟ Malgré ses grands airs, il veut croire en l'amour et en une relation saine.

1Tu habites à Arcadia Bay ou tu étais juste de passage ? Fall est né et a grandi à Arcadia Bay. Il l'a toujours considérée comme sa ville. Son terrain de jeu. Son chez lui. Et même la tempête n'y a rien changé, non, elle a même accentué l'affinité qu'il porte à Arcadia Bay.

2Tu faisais quoi avant la tempête ? Déjà à suivre les traces de Bones. L'admirer. Exalté par son ascension, à croire que lui aussi pourrait s'élever au lieu de chuter lamentablement.

3Quels dégâts a-t-elle fait dans ta vie ? Fall a toujours cru savoir ce que c'était le chaos et la destruction. Il pensait, naïvement, que c'était ce qu'incarnait Bones. La cruauté à l'état brut. Pourtant, quand la tempête est arrivée, il a compris que l'humanité n'était rien face à la violence de la nature. Son appartement, envolé. Des cousins, des tantes, des amis proches ou éloignés soudainement disparus. Cela aurait pu créer un gouffre dans sa vie. Or Bones était là. Et Bones l'a comblé. Bones lui a donné un objectif, bon ou mauvais, il a pu continuer presque comme si de rien n'était.

4Que faisais-tu lorsque la Tempête a frappé ? Fall allumait un feu. Officiellement celui de sa cigarette. Officieusement celui de la maison d'un gars qui avait insulté Bones.

5Tu quitterais tout pour retrouver ta vie d'avant ? [ X ] OUI   [  ] NON

6Pourquoi et comment as-tu rejoint les Pirates ? Il a suivi Bones, comme à chaque fois. Il n'y a pas réfléchi.

7De quelles activités es-tu en charge ? Auparavant un lieutenant proche de Bones, Fall a été déchu de ses fonctions et n'est maintenant qu'un pitoyable guetteur. Il attend dans l'ombre de pouvoir récupérer ce qui fut autrefois à lui. Tentant de se faire remarquer comme un enfant en manque d'attention.

8Comment se passe ton intégration au sein du groupe ? Autrefois excellente, Fall faisait partie des lieutenants de confiance, de ces hommes à qui l'on chuchote ses secrets les plus sordides. Désormais, c'est lui que l'on écarte lorsqu'on prépare un coup. C'est lui dont on prononce le nom en riant de sa terrible déchéance. C'est lui que Bones dévisage avec un sourire narquois.

9Que penses-tu des autres groupes qui s'organisent ? Fall se contente de surveiller les autres groupes, discrètement. Au-delà de cela, il s'en moque considérablement.

TW:

La claque frappa sa joue. Antonio sentit des larmes perler au coin de ses yeux mais les retint. Plus par fierté que pour autre chose. Il observait le sol avec davantage d'intérêt que son père. Sol où jonchait d'ailleurs sa dernière note d'histoire. Pourquoi ? Pourquoi n'était-ce jamais assez ? Pourquoi n'était-il jamais assez ? Ce vide constant dans sa poitrine le tiraillait depuis tant d'années maintenant qu'il faisait partie de lui. Il menaçait d'envahir Antonio. Le pauvre Antonio qui le combattait sans cesse mais sans victoires.

- Un seize ? Siffla son père. Tu pourrais faire bien mieux. Regarde-toi, tu me fais honte.

Une autre gifle arriva sur la joue opposée. Il ne ressentait même plus la douleur physique. Ni la chaleur sur ses joues ni les doigts de la main de son père. Non. Ce vide était pire que tout. Peut-être aurait-il du simplement y céder, à l'appel du vide. Après tout, ces efforts depuis tant d'années ne servaient à rien. Sa mère ne l'aimait pas. Son père ne l'aimait pas. Y avait-il seulement quelqu'un pour le faire ?

- Tu n'es qu'un abruti. Un raté ! Tu n'as aucun avenir. Tu finiras dans la rue comme le chien galeux que tu es.

Joaquín fit claquer sa langue contre ses dents avant de disparaître, sans un regard pour son bâtard de fils. Antonio se retrouvait seul. Il se pencha pour ramasser sa note. Pas une larme. Pas un mot. A quoi bon ? Alors qu'il montait dans l'escalier, un rayon de lumière perça à travers la fenêtre. Le ciel d'automne était cotonneux et le soleil tentait tant bien que mal de se frayer un chemin parmi les nuages. Le sol semblait à la fois si proche et si lointain. Se jeter là aurait été si facile. En finir. Cesser de se battre en vain. Peut-être, oui, peut-être qu'alors ses parents l'aimeraient. Peut-être que sa mère le pleurerait. Peut-être que son père lui écrirait une éloge funèbre sincère. Peut-être que ses amis viendraient fleurir sa tombe. Tout arrêter. Une délivrance. La paix qu'il cherchait tant.

- Grand frère ?

La petite voix le fit sursauter. De la porte, deux grands yeux bleus l'observaient et Rosalinda sortit de sa cachette. Contrairement à lui, ses prunelles étaient pleines de larmes.

- Papa t'as encore grondé ?
- Ce n'est pas grave, assura-t-il plus pour lui-même que pour sa sœur.
- Ce n'est pas juste ... Pourquoi s'en prend-t-il toujours à toi ?

Antonio aurait aimé pouvoir tout lui avouer alors que Rosa tombait dans ses bras. Il aurait aimé pouvoir lui avouer qu'il n'était qu'un bâtard. Il aurait aimé pouvoir avouer que leur père le haïssait. Il aurait aimé pouvoir avouer qu'elle était la seule à pleurer pour lui. Il aurait aimé pouvoir avouer que sa résilience tombait peu à peu en morceaux. Mais il aurait préféré mourir plutôt que d'avouer à sa sœur que leur lien était si ténu. Alors il la serra contre lui en observant la fenêtre, en espérant. A nouveau sur le sol, sa note dont il avait été si fier lui donnait mal au cœur. Si ses parents le haïssait déjà, autant qu'il leur donne une bonne raison pour cela.


- Antonio mais pourquoi est-ce que tu as fais ça ?

L'intéressé alluma sa cigarette, calé contre la fenêtre dans sa chambre. Dans l'encadrure de la porte, Rosalinda lui lançait un regard furieux. Les années étaient passées et tout avait changé. Tout ? Non. Son père le haïssait toujours autant. Sa mère le fuyait toujours autant. Mais désormais, Rosa aussi, s'était mis à le détester. Son grand frère si doux, si gentil, si studieux s'était métamorphosé en une personne qu'elle ne reconnaissait plus. Pas comme si cette famille avait quoi que ce soit à lui offrir de toute façon. Et puis, désormais, il en avait une autre. Une famille qui ne l'insultait pas, ne le rabaissait pas, ne le traitait pas de bâtard. Avec eux, il n'était personne et tout le monde à la fois. Le monde semblait tourner plus rond et la fenêtre au travers de laquelle il avait si souvent songé à sauter n'était plus qu'un souvenir. Il avait tout enterré profondément. Rosa aussi. Elle faisait partie d'un passé sur lequel il ne comptait plus se retourner. Elle n'y était pour rien, la pauvre. Mais leurs parents l'aimait. Elle était leur fille. Leur seule enfant. Alors ils l'aimaient, quoi de plus naturel ? Antonio aussi l'avait aimé. Or les années avaient transformé cet amour fraternel en une jalousie virulente. Elle avait tout. Il lui suffisait de sourire pour avoir le monde à ses pieds. Lui s'était battu durant toutes ce temps en vain. Antonio cracha la fumée de sa cigarette sans répondre.

- Il paraît que des flics t'ont vu, là où il y a eu un incendie, s'agaça-t-elle en haussant la voix.
- Comme tu le vois, ils m'ont relâché.
- Est-ce que tu l'as fais ?

Plutôt que de répondre, il soupira puis commença à faire son sac à dos. Rester ici n'avait plus aucun sens. Rester avec Bones, en revanche, en avait. S'il voulait vraiment tout enterrer, tout oublier, il devait partir. Sans Rosa. Sans personne.

- Antonio, je t'en prie.

Il ne lui fallut que dix minutes pour préparer son sac à dos. Dix minutes bercées d'une odeur de cigarettes, des pleurs de sa sœur et d'un pincement au cœur qu'il ignora. Passant à côté d'elle, Antonio lui donna une tape sur l'épaule.

- Au revoir Rosa.


- Salut Icare !
- Hé Icare, comment ça va ?

Icare souriait à chacun des membres du groupe. Le vide avait disparu, désormais comblé par un homme qu'il suivait. Aux côtés de Bones, la vie était simple. Sans questionnements et sans doutes. Chaque jour était un jour nouveau. Son téléphone vibra. Message d'un numéro inconnu. Pourtant, il ne s'y trompa pas. Les quelques lignes désignaient aisément le propriétaire du téléphone.

- On y va, Icare ?

Bones haussa un sourcil comme s'il craignait que son lieutenant ne soit pas à la hauteur. Mais déjà Icare quittait des yeux le téléphone, esquissa un sourire franc et rattrapa son leader. Sa famille, désormais, était ici. Bones était même devenu comme un frère pour lui. Un guide, quelqu'un en qui il pouvait avoir confiance. Il l'admirait. Il jalousait le chaos qui bouillonnait en lui. Il chérissait chacune de ses prises de paroles. Il suivait chacun de ses pas sans même se demander si ce qu'il faisait était juste. Allumer un feu ? Casser la gueule à des innocents ? Voler à des sans abris ? Peu importait à Icare du moment que Bones marchait à ses côtés. Mais alors qu'il le suivait de près, il eut un moment d'égarement. Il revit les lignes du messages. Ce n'était pas la première fois que Rosa essayait de le retrouver ou d'entrer en contact avec lui. Arcadia Bay n'était pas assez grande pour qu'il puisse l'éviter éternellement. Sa sœur serait tout ce qu'il n'avait jamais été. Elle ferait des études brillantes, aurait un mari aimant et des enfants merveilleux. Elle mènerait la vie que lui n'aurait jamais. Et rien que d'y penser, le peu d'amour qui lui restait pour elle fut réduit en cendres. Elle avait tout pris. Tout volé. Peut-être que ses parents l'auraient aimé si elle n'était jamais née. Il serra le poing. Jamais. Il n'abandonnerait pas cette vie, encore moins pour elle. Cette vie-là lui apportait satisfaction. C'était du moins ce qu'il essayait de se convaincre pendant les longues nuits bercées d'insomnie. Il se demandait parfois ce qui serait arrivé s'il était resté chez lui. Et ce qui s'était passé à son départ. Icare imaginait un long silence. Un soulagement. Peut-être même quelques pleurs de joie. Le bâtard avait quitté la maison. Son père l'avait appelé ainsi avant même qu'il n'en comprenne le sens. Et lorsqu'il l'avait compris, Icare en avait voulu à la terre entière. La colère n'avait eut de cesse de le consumer. Et alors qu'ils arrivaient pour chercher des ennuis avec Bones, Icare sut que cette colère ne serait jamais tarie.


Fall. Tel était le nom dont il avait hérité. Le rire de ses camarades résonnait dans ses oreilles. Ce bruit assourdissant le rendait fou. Il l'entendait là, cogner dans ses oreilles. Il frappait sa tête contre le mur. Encore. Encore. Rien n'y faisait. Le rire, les moqueries, le ricanement de Bones. Tout. Comme s'il y était encore. Comme s'il était là, par terre, après avoir perdu son défi. Hébété. Personne n'aurait cru le voir perdre. Encore moins lui-même. Il se sentait invincible. La tempête avait tout dévastée. Après la stupeur était venu une opportunité en or. L'ascension de Bones avait été une folie dont il avait été un des instigateurs. Bones était celui qui l'avait sauvé, il pouvait sauver tant de gens encore. Aveuglé par son admiration, Fall se croyait immortel. Divin. Il s'était approché si près du soleil. Si près de ses rêves. La chute était d'autant plus fatale. Se faire haïr et moquer par son père avait été une chose habituelle. Se faire haïr et moquer par ses camarades et par Bones était dévastateur. Fall cogna sa tête contre le le volant de sa voiture Encore. Encore. On finit par toquer à la fenêtre, le bruit de son klaxon se répercutant dans les rues, lui demandant d'arrêter. Si seulement il avait pu arrêter... Il n'arrivait même pas à pleurer. Il ne savait même pas ce qu'il ressentait. De la colère ? De la tristesse ? De la déception ? De la haine ? Du vide. Encore ce vide. Il pensait l'avoir comblé. Il pensait l'avoir anéanti. Et le revoilà qui venait le hanter. Fantôme d'un passé qu'il avait cru enterrer. La lumière de la fenêtre l'aveugla soudainement, le rappelant à son enfance troublée. Il aurait du en finir bien des années avant. Il ne savait même pas pourquoi il était en vie. Il ne savait pas qui il était désormais. Antonio ? Il avait disparu depuis bien longtemps. Icare ? Disparu aussi. Fall ? Non, il ne voulait pas être cette personne-là. Tout sauf elle. Tout sauf ce nom. Mais alors... Qui était-il ?


- Hé c'est Fall, regardez-le.

Ricanements. Il s'était habitué à ce son sur son passage. Avec les mois, la blessure avait fini par guérir. Fall avait trouvé une échappatoire. Courir. Se dépenser. Souffrir. Et certains regards aussi avaient changé. Peut-être qu'un jour, il retrouverait sa gloire. Il croisa le regard de Bones. Son cœur se figea. Non, à cela il ne pourrait pas s'y habituer. A ce regard froid. A cet air hautain. A ce manque de considération. Il avait perdu la personne la plus chère de son existence. Fall avait tout essayé pour se rattraper, mettant même sa vie en danger. Rien n'y avait fait. Bones était devenu indifférent à son existence. Il aurait pu mourir que cela n'aurait rien changer. Or Fall avait décidé de vivre. Pour quelle raison, il n'en était pas encore certain. Pour qui, encore moins. Son humeur était fluctuante. Certains jours, il était prêt à tout pour les pirates. Pour regagner leur estime. D'autres, il se sentait fantomatique. Il repensait à la personne qu'il avait été, à Icare, avec une pointe de jalousie et de m'amertume. Peut-être était-ce la seule raison pour laquelle il vivait; la rage. La colère. L'envie de prouver au reste du monde que rien ne pourrait le laisser tomber plus bas que terre, car il l'était déjà. Fall serra le dossier contre son torse. Cela faisait plusieurs semaines maintenant qu'il s'était armé de patience pour le voler et le consulter. Il n'avait besoin que de quelques minutes. Seul, il l'ouvrit enfin. Observa la photo avec nostalgie. Lut en diagonale les informations potentielles. Avait-elle disparue ? Était-elle encore vivante ? Avait-elle survécu à la tempête ? Fall n'avait plus de nouvelles depuis. Il n'avait jamais cherché à en avoir non plus. A l'époque, il avait ignoré les tentatives de Rosa. Mais cette fois, il ne comptait plus abandonner. Il comptait bien retrouver sa soeur. Vivante ou morte. Oui, peut-être était-ce cela le but de son existence pathétique. Trouver la force d'avancer. Trouver la rage de vivre. Trouver comment combler ce vide.

Alpheratz ou Alphy ♦ 27 balais ♦ J'fais du RP depuis de longues années mais j'en ai pas fais depuis longtemps en vrai ♦ Ici à cause de Marcabru ♦ J'promets pas d'être ultra présente mon premier mois d'inscription (bravo, ça commence bien) car je participe au Nanowrimo (et qu'à côté, je bosse à temps plein aussi). Pour plaintes, merci de vous adresser à Marcabru du coup ♦ J'ai pas encore choisi l'ancien pseudo de Fall, je suis en réflexion avec moi-même et mes références.