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as de cœur || pv. Ecstasy

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Cheshire
frappe moi, je t'empoisonne.
frappe moi, je t'empoisonne.
Métier chimiste
Avatar eren jäger - attaque des titans
Cheshire
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Dim 30 Aoû - 20:28

As De Cœur

« Fleurbageons, les rhododendroves
Gyraient et gigamblaient dans les vabes;
On frimait vers les pétunioves,
Et les momerathes engrabent.»


Couché sur le toit d'une vieille voiture grignotée par la rouille, j'observais avec nostalgie le ciel gris qui s'étendait à parte de vue. Il était dépourvu de nuage, aujourd'hui, mais ne s'était pas déguisé de son agréable couleur cyan. Il était fade, lassant, ennuyeux, sans la moindre beauté. Fermant un peu les paupières pour tenter de calmer mon mal de tête, ça ne marche malheureusement pas puisque les pirates semblent tous avoir choisi ce jour pour sortir de leurs tanières. Ainsi, je fini par me redresser, dérangé par les bruits des alentours. La plupart du temps j'arrive à faire abstraction, mais mon corps ne semblait pas vouloir me donner raison cette fois. Attachant avec nonchalance mes cheveux en un chignon un peu décoiffé, je laisse quelques mèches me chatouiller les joues et me laisse glisser sur le capot pour poser les pieds sur la terre ferme. Soufflant bruyamment en étirant mes bras, je cherche une distraction.

Rien. Il n'y a strictement rien d'intéressant. Traînant des pieds en marchant aléatoirement à travers le labyrinthe de métaux, j'enfouis mes grandes mains au fond de mes poches et retient un grognement de frustration. L'une des choses qui m'agace le plus est très certainement de m'ennuyer. Toujours à la recherche de la moindre goutte de divertissement. Toujours en manque d'adrénaline. Toujours à essayer de trouver de quoi combler ma maussaderie permanente. Et même si je trouve quelque chose à me mettre sous la dent, je sais que ça ne durera qu'un temps. C'est tout du moins le cas avec la quasi-totalité des activités que je peux faire. Néanmoins, il y avait une exception à cette règle d'or et c'est la raison pour laquelle je me dirige instinctivement vers les ateliers.

Je suis en forme. Le fait de ne rien avoir consommé récemment me permettait d'être un peu plus lucide. Plus réfléchi. Plus Moi.


Ici, on m'a gracieusement offert le titre de chimiste. Ce laboratoire très peu professionnel était mon terrain de jeu. Je pouvais expérimenter tout ce que mon incroyable cerveau peut bien imaginer. Je n'ai aucune limite. Je peux laisser ma diabolique créativité se déchaîner. Ayant appris la conception de la fameuse nouvelle drogue révolutionnaire « Hope » j'essaye tant bien que mal d'en percer les secrets. Car même si confectionner ces produits stupéfiants est sans aucun doute mon hobby favori, je préfère savoir ce que je manie. Et pour le coup, je n'ai guère le matériel adéquat pour mener mes recherches correctement. Et de toutes façons, le faire seul me prendrait un temps fou. J'ai besoin d'autres personnes comme moi. J'avais besoin de rassembler les dernières neurones encore utilisables se trouvant à Arcadia Bay.

En arrivant ici, je me suis très vite retrouvé confronté à mes collègues. Et même si l'idée de devoir travailler aux côtés de dégénérés ne me plaisait pas forcément, j'ai fini par y trouver mon compte. Ecstasy -dont j'ai oublié le nom, j'ai fini par le nommer Blanche-Neige en rapport avec la cocaïne pour la couleur de ses cheveux-. Il avait involontairement capté mon attention -à son plus grand malheur- et bien que le jeune homme ne semble pas être une lumière il avait du potentiel à explorer. En supplément de cela, je su cerner assez aisément ce personnage. Candide et influençable, ce ne fut pas bien compliquer de planter mon dard dans cet énergumène. Honnêtement, je ne sais pas trop ce que je peux obtenir de lui, mais il m’intéressait indéniablement.

Alors inévitablement, j'ai tenté d'en apprendre plus sur cette jolie bouille d'ange. Tissant lentement ma toile autour de lui, attendant patiemment pour savoir exactement quoi faire avec lui. Le manipuler, faire de lui mon pantin sans qu'il ne s'en rende compte, ça ne paraissait pas bien compliqué au vu du caractère facile du plus jeune. Alors lui lancer de belles paroles à la tronche avec mon parfait sourire de félin, le faire craquer petit à petit, jouer avec ses nerfs, c'était un pur plaisir. Je savais qu'en me dirigeant vers les ateliers je finirai par tomber nez à nez avec lui. En réalité, il est même possible que je l'ai assez suivi pour savoir qu'aujourd'hui il viendrait ici.

N'ai pas peur, petit oisillon. Tu ne le sauras même pas que tu as été utilisé. Je te laisserai t'échapper, un jour. Normalement.


Me mettant doucement au travail, vêtu d'une chemise légèrement déboutonné, je laisse mes doigts experts s'aventurer le long des établis. Un rayon de soleil se fraya un chemin entre les épais nuages pour venir, comme par magie, éclairer ma personne. Tout naturellement, mon regard dévia très discrètement vers la gauche et je cru apercevoir la tignasse de celui pour qui mon esprit tordu s'était donné rendez-vous ici. Instinctivement, je me mis à fredonner l'air d'une musique. Puis, remarquant que nous étions sûrement seul, je me permis d'augmenter le ton de ma voix. Je chante très bien, c'est un fait. Tapotant le sol au rythme de la mélodie, on pouvait m'entendre débiter :

« Birds flying high
You know how I feel
Sun in the sky
You know how I feel
Breeze driftin' on by
You know how I feel... »


Ajustant les notes un peu plus, me mettant moi-même dans l'ambiance que j'avais créer, je continuais de ranger les drogues et autres produits à leurs places en entamant le refrain. On pouvait même me voir sourire un peu en improvisant de léger pas de danse.

« It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me...
And I'm feeling good... »


Ricanant doucement, je fini par m'adresser à celui à la chevelure ivoire dont j'ai très facilement deviné la présence. Et puis, il faut dire qu'il ne passe pas inaperçu, l'ex-célébrité.

« Tu comptes m'épier encore longtemps, Blanche-Neige ? On dirait un stalker. »


Ahah, douce ironie... Tu es trop pur pour te douter de quoique ce sois, pas vrai ?

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Jeu 3 Sep - 15:12
as de cœur
Occuper ses mains pour occuper son esprit. Des petites boites qu’on range, qu’on classifie, un peu de ménage et beaucoup d’air brassé pour rien. Il se donne l’impression d’exister, d’avoir un peu d’importance. C’est qu’il a un rôle à tenir Ecstasy, les chimistes ont toute leur importance dans la hiérarchie Pirate, et surtout leur utilité. C’est ce que Bones lui a toujours dit. Répondre aux besoins de ceux qui s’abîment et donner de l’espoir à ceux qui se perdent. Mais le revers de le médaille, c’est que lui aussi est tout abîmé, tout perdu. Et il n’aurait qu’à tendre la main pour se plonger dans le réconfort. Ce qui le fait tenir ? Le peu d’estime qu’il garde pour lui. C’est bien maigre, il le sait bien. Alors il se répète inlassablement tous les efforts qu’il a dû fournir pour être enfin clean, toutes les promesses qu’il a proféré, toutes les erreurs qu’il a commises à cause de vulgaires petites pilules. Mais à présent, le voilà de l’autre côté de la barrière. Et la culpabilité qui lui pèse parfois sur les épaules, il préfère l’ignorer.

Dans tout ce labyrinthe dont il peine à se sortir, il y a aussi ce visage, cette présence. C’est qu’il n’est pas tout seul parmi les chimistes, et parmi ses étranges collègues, il y a Cheshire. Celui qui l’a accueilli ici, qui lui a fait prendre ses marques. Et sûrement celui qui l’a convaincu – un peu malgré lui – à rester ici, parmi cette famille atypique dans laquelle il n’avait pas forcément sa place. Et bien qu’il ne se sente toujours pas là où il devrait être, Ecstasy a une reconnaissance toute particulière à l’encontre de celui qui l’a ironiquement surnommé Blanche Neige. Un brin d’admiration aussi. Beaucoup même.

Et grâce à lui, ses journées sont devenues moins monotones au fil des semaines. Passer du temps ensemble a un peu plus resserré l’emprise de Cheshire sur sa propre personne, sans qu’il ne s’en rende compte. Prêt à rendre n’importe quel service, à l’aider dans toutes les tâches, et à trimer encore plus s’il le faut. Chimiste n’a rien d’une fonction honorable et pourtant, Ecstasy donne du meilleur de lui-même pour rendre fier celui qui l’accompagne chaque jour. A eux deux, ils forment un duo efficace, c’est tout du moins ce dont il s’est convaincu. Et il espère bien que d’une certaine manière, cela soit revenu tel quel aux oreilles de Bones.

C’est aussi sûrement un peu pour ça qu’il donne tant de se personne quotidiennement, et encore ce jour-là : obtenir les grâces d’un leader qui ne se montre pas souvent par ici. Et peut-être aussi pour arriver à la cheville de Cheshire. Un long chemin à parcourir…

Et c’est un fredonnement qui le sort de sa contemplation, ses yeux perdus dans la composition d’un énième médicament au nom imprononçable. Il lève alors le regard, devinant à l’avance sur qui il va tomber. Pas besoin d’en entendre beaucoup plus pour qu’il devine celui qui se trouve juste à quelques mètres de lui. Mais pourtant, il ne bouge pas. Parfaitement immobile. Dans l’ombre, il observe simplement Cheshire qui s’est désormais mis à chanter, qui fait même quelques pas de danse. Et son sourire est contagieux alors qu’Ecstasy s’ébahit bêtement en silence. Sa voix est agréable à écouter, l’air est entraînant. C’est même… presque hypnotisant. Mais la magie prend fin quand Cheshire le met brusquement face à l'absurdité de son comportement.

Le voilà qui tressaille, ses joues s’empourprent un peu. Mais pas question de totalement se défiler, et c’est un pas en avant, puis deux, qu’il s’avance vers l’autre Pirate.

« Ahah, désolé, je voulais pas… je voulais pas t’interrompre. »

Rire nerveux, un regard qui fuit un peu, qui oscille entre regarder ses pieds et les étagères. Avant de réussir tout de même à se fixer sur Cheshire. Pourtant l’interrompre, c’est ce qu’il vient finalement de faire.

« Je savais pas que… que hum, que tu chantais aussi bien. »

Compliment ou banalité, c’est en tout cas sincère. Cheshire doit bien le savoir depuis le temps, qu’Ecstasy n’est pas le roi du mensonge. Il sait faire semblant d’aller bien quand tout va mal, mais mentir pour si peu, il n’a jamais su faire.

« Je croyais que tu ne devais pas venir aujourd’hui… ? »

Rien d’un reproche. Mais plutôt un moyen de s’assurer qu’il est bien là, qu’il ne va pas s’envoler aussi vite qu’il est arrivé. Les heures défileront bien plus vite s’il reste, ça, il le sait bien Ecstasy…

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Cheshire
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Dim 13 Sep - 3:18

As De Cœur

« Fleurbageons, les rhododendroves
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Et les momerathes engrabent.»


Après t'avoir violemment fait descendre de ton petit nuage et t'avoir confronté à la réalité, je t'offre tout de même un demi-sourire. Un rictus espiègle auquel j'ajoute un regard en coin pour ne rien manquer de tes jolies pommettes s'empourprant. Avec une habilité acquise lors de mes études en médecine, je m'occupe de mon travail tout en restant concentré sur la conversation qu'on commençait tout juste à avoir, toi et moi. Je t'entends prononcer tes premières paroles à mon égard, toujours aussi maladroit. Je ne comprends pas bien pourquoi tu te sens encore gêné en ma présence, alors que pourtant je fais tout pour que ça sois le contraire... Est-ce-qu'il y a quelque chose que j'ai mal fait ? J'en doute fort. Le perfectionniste que je suis n'aurait pas pu faire d'erreur. Il m'était tout bonnement impossible de m'imaginer avoir foirer à un moment. J'étais persuadé de mes talents d'acteur. J'étais sûr d'être trop bon pour que tu ne remarques rien.

Et c'est le cas. Tu n'as jamais rien remarqué jusqu'à aujourd'hui. Ainsi je sais que je n'ai guère à me faire du soucis quant à tes petites balbutions. Ce n'est pas un malaise dû au fait que tu saches ce que je peux bien vouloir de toi, c'est simplement que tu te comportes encore comme un adolescent. Mais ce n'est pas grave, tu prendras en maturité, j'en suis certain. Après tout tu sembles avoir un certain talent pour t'adapter à ton environnement, pas vrai ? Nous voilà déjà avec un point commun. Nous sommes tous les deux des caméléons. On se fond dans la masse, préférant obéir calmement et se mêler aux autres. Les imiter pour s'intégrer. Tu n'es pas très bien intégré chez les pirates, cela dit. Enfin, ça ne m'étonne pas plus que cela. Regarde-toi, tu es bien trop pur, bien trop candide, bien trop angélique pour la pourriture de ce monde. Mais, je suis là pour toi. Pour embellir ton monde. Notre monde.

Tes paroles ne me surprennent pas. Je fini par te connaître. Je sais analyser ce petit rire nerveux qui fait ton charme. Et mes yeux de félin ne tardent pas constater que tu fuis mon regard. Un alliage parfaitement homogène de timidité et de maladresse. Tout cela te rend divinement succulent. Tu es la proie idéale, tu le sais ? Dans une savane remplie de lion.ne.s affamé.e.s, tu es la seule gazelle. Et tu cours, tu cours, tu cours, tu titubes et tu finis par t'écrouler. Mais figure toi que dans cette étendue de roche sèche, je suis là. Le seul animal qui ne te bouffera pas d'un coup violent. En tout cas, pas tout de suite. Je sais que c'est cruel, mais tu sembles tellement appétissant avec ta petite bouille. Comment puis-je t'ignorer ? Peut-être qu'au final, c'est toi qui a planté ton dard sur la mauvaise personne ? Ce n'est peut-être pas totalement de ma faute...

« C'est pourtant ce que tu viens de faire, Blanche-Neige. »


Te souriant un peu plus largement pour te prouver que ce n'était pas de la méchanceté mais une petite moquerie affective, je fini par mettre de côté mon boulot fastidieux pour t'accorder toute mon attention. Faisant pivoter mon bassin rouillé pour me retrouver en face de toi, je pose mes reins sur le bord de l'établi et pris appui en allongeant mes bras tatoués pour venir greffer mes mains au métal. Un air parfaitement décontracté. Toute ma gestuelle indiquait que j'étais plus qu'ouvert à la discussion avec toi. Tu devais sûrement envié ça. L'envie doit très certainement être ton péché capital. Enfin tes pupilles océaniques vinrent se poser dans le blanc de mes yeux et je me perds un instant dans ce regard lointain que tu m'as généreusement offert.

Je me suis toujours demandé -tout du moins depuis que je te connais- d'où pouvait bien provenir ce côté à la fois mystérieux, perdu et lointain que tu arbores avec candeur et naïveté, peut-être même sans t'en rendre compte. Je n'ai pas trouvé de réponse, mais ça ne saurait tarder. Une gentillesse pleine de ta sincérité s'échappe de tes lèvres charnues et vint caresser mes tympans. J'aime bien lorsque tu me fais des compliments, même s'ils sont basiques et sonnent comme des banalités. Disons que cela me suffit, pour l'instant. Un merci silencieux t'es adressé tandis que je souffle doucement du nez. Je m'éclaircis la voix, raclant ma gorge et retenant une quinte de toux tandis que tu me poses une question indirecte.

« Je pensais avoir un moment de solitude pour travailler, il n'y a rien à faire d'autre après tout. »


Joli mensonge articulé pour me permettre de te faire comprendre que je souhaitais te garder à mes côtés :

« Mais, si c'est toi, je pense que je peux profiter d'un peu de compagnie. Ça me fera du bien. »


Je me penche un peu vers toi et te fait un clin d'oeil discret. Inutile d'en faire trop. Prenant une profonde inspiration, je fini par décoller mon corps de l'établi pour m'avancer un pas plus près de toi, pénétrant sans permission ta sphère privée. Mais, heureusement, je dévie ma trajectoire et effleure simplement ton épaule en passant à côté de toi. Me glissant dans ton dos, je pose mes mains sur tes omoplates et te pousse légèrement en avant en te susurrant au creux de ton oreille percée :

« Tu m'aides ? On sera plus efficaces, tu bosses bien. Et puis, ça passera plus vite, tu ne crois pas ? »


Une odeur enivrante s'échappe de tout ton être. Tu es enveloppé d'une aura de bienveillance. Tu es l'incarnation d'un ange.


Ce sont des questions sans en être. En réalité, je sais que tu vas accepter. Car après tout, tu ne sembles pas être apte à dire non à beaucoup de chose. Par ailleurs, il faudra que je te surveille sur tout ça. Tu finiras par t'attirer des ennuis à force. Je ne veux pas que d'autres profite de toi. Il n'y a que moi qui puisse en avoir le droit car je suis le seul à le mériter. Sans plus tergiverser, je revins placer mes mains sur les sachets pour les ranger ci et là ou les trier. Toujours un léger sourire incrusté sur le visage, je continu à m'adresser à toi, rempli de l'envie d'en apprendre toujours plus sur toi. C'est toujours mieux lorsque tu m'avoues des choses sur ta personne sans que je n'ai à fouiller pour le savoir.

« Je suis sûr que tu as un talent particulier toi aussi. Moi, c'est le chant comme tu as pu l'entendre. Et toi ? Tu as une passion, peut-être ? »


Je veux assouvir ma soif de savoir. J'ai comme besoin de te connaître toujours plus. Heureusement, tu ne sembles pas sonder le fond de mes pensées. Peut-être même que ça te rend perplexe de ne pas pouvoir comprendre ce à quoi je peux bien songer. Mais un jour tu sauras et ce jour-là tu regretteras et tu comprendras que tu aurais préféré rester dans l'ignorance.

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Mer 23 Sep - 12:08
as de cœur
L’inquiétude l’a saisi une microseconde. Une microseconde pendant laquelle, Ecstasy s’est senti de trop, à envahir l’intimité de Cheshire. Le besoin de solitude, il ne le comprend que trop bien. Ici, qui n’est pas partagé entre l’envie d’être entouré et le désir de rester bercé dans son cocon ? Mais cet équilibre est si difficile à trouver, encore plus chez les Pirates, logés dans des voitures au confort précaire et ne permettant guère de se dissimuler aux yeux des autres. Pourtant, malgré ces regards constants, il ne s’est parfois jamais senti aussi seul qu’au milieu de cette décharge, comme un intrus dans une fourmilière. Et il ne sait plus comment jongler entre ce qu’il doit faire et ce à quoi il aimerait échapper.

Mais en présence de Cheshire, il a l’impression d’être à sa place. Alors quand le doute s’immisce en lui d’être de trop, la peur le saisit. Aussitôt qu’elle le relâche. Une étreinte de courte durée alors que quelques mots le rassurent. Sa compagnie à lui, seulement à lui, est accepté. Comme une impression d’être mis sur un piédestal, d’être à part. Sa poitrine se gonfle de fierté. Et il a soudainement très envie d’aller crier à qui veut l’entendre qu’il est privilégié. Mais à la place, il se contente de sourire, savourant ce petit nuage sur lequel il se trouve grâce à celui qui l’accepte sans rechigner, ne voyant pas au-delà d’un tel traitement de faveur.

« Je suis content aussi de pouvoir passer un peu de temps avec toi. Les journées ne sont pas toujours… enfin tu sais bien. »

Même en étant un Pirate bien intégré, le quotidien peut vite devenir pesant sur la ville dévastée. Et Cheshire est certainement l’un des mieux placés pour savoir qu’un camarade aussi peu à l’aise que lui dans le groupe ne facilite en rien cette nouvelle vie qu’ils tentent ensemble de construire. Mais d’ailleurs, tentent-ils réellement de construire quelque chose ? Avec Hope, Ecstasy se demande souvent si l’espoir qu’il est censé instillé n’est pas simplement un mirage, un mirage pour mieux retarder l’inévitable : leur fin à tous. Tristes pensées macabres desquelles il s’extirpe en sentant la présence de son supérieur dans son dos. Et ses mains chaudes sur ses épaules. Il avance mécaniquement comme un robot. Ce contact aurait pu le prendre par surprise, mais finalement, celui-ci lui apporte simplement un réconfort bienvenu. Toutefois, ses joues ne peuvent s’empêcher de rougir de plus belle alors que la promiscuité de son murmure lui chatouille l’oreille.

« J’suis pas sûr de "bien bosser" comme tu dis… mais si c’est vraiment le cas, c’est grâce à toi tu l’sais ça ? »

Il laisse échapper un léger rire. Drôle d’apprentissage que de manipuler, doser, transformer toutes ces pilules et toutes ces poudres. Et à son tour, Ecstasy attrape un autre sachet, imitant son mentor et acquiesçant implicitement par la même occasion à l’aider dans leurs tâches communes.

Mais soudainement, la conversation prend une tournure inattendue. Son regard fuit à nouveau sur les étagères, feint de continuer le rangement alors qu’il cherche simplement un moyen d’éviter de répondre à la question de Cheshire. Une passion ? Il n’en a absolument aucune. On le lui en a privé dès son plus jeune âge, l’exhibant aux yeux de tous et choisissant pour lui le chemin à parcourir. Il a essayé maintes et maintes choses, simplement pour satisfaire la soif d’excitation du public, donner de quoi les divertir. Il n’a pris plaisir en aucune.

« Dis, tu voudrais pas aller prendre l’air ? »

Question brusque alors qu’il se tourne vers le plus âgé. Lueur d’espoir qui illumine ses pupilles.

« Enfin, j’veux dire… Y a plus d’urgence à faire ici aujourd’hui, et on mériterait bien une pause nan? »

A nouveau, il se rend compte qu’il a peut-être parlé trop vite. Leur relation leur permet-elle de s’échapper des ateliers ? D’oublier leur qualité de chimiste ? Tout comme d’oublier qu’ici, entre lui et Cheshire, il ne lui revient pas de prendre de telles décisions…

« Merde, je… hum… pardon… C’est juste que… j’sais pas, ça pourrait être sympa nan ? de passer du temps en dehors… en dehors d’ici ? »

C’est qu’il aimerait bien en voir plus, en découvrir plus, mais il se sent si gauche, si idiot de réclamer de telles attentions. Cheshire pourrait lui rire au nez qu’il n’en serait pas surpris.

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Ven 2 Oct - 19:05

As De Cœur

« Fleurbageons, les rhododendroves
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Et les momerathes engrabent.»


Un aspect attrayant, enjolivant, à la limite de l'envoûtement. Un sort a été jeté. D'un coup de baguette sec et précis. Il a suffit de deux minutes. Deux petites minutes de conversation pour que je me rende à nouveau compte d'à quel point tu me plais. Deux minutes durant lesquelles je t'observe. Deux minutes durant lesquelles je m'amuse à chatouiller ton esprit. Deux minutes durant lesquelles j'oubli l'extérieur. Un extérieur fade, un intérieur passionné. Je tente de laisser cette frontière entre nous. Ce mur que tu briseras un jour. Et ça n'en saura que plus alléchant. Puisque, malheureusement, si je fais tout, cela n'est pas amusant. Mes racines s'enferment autour de toi. Avec fermeté, mais assez doucement pour que tu ne te doutes pas de la violence de ce geste. Te faire prisonnier. Ne t'avoir qu'à moi, en bon trophée. Quelque chose brille au fond de mes pupilles vertes. Toi, peut-être. Ton reflet immaculé, sans doute. Des papillons viennent grignoter mon estomac alors que je te vois à nouveau rougir. Inévitablement, je ne peux qu'afficher un sourire face à ta candeur. Tu es un petit nuage de coton. Délicat, doux, confortable... Mais à la moindre étincelle, tu flambes.

J'aime ta façon d'hésiter entre les mots. Tu n'oses pas dire les choses et s'en est presque touchant. C'est une preuve de faiblesse, mais c'est attachant. Cela fait parti de toi et je suis prêt à l'accepter pour t'avoir. Je ne l'avais pas remarqué tout de suite, mais nous avons la même expression faciale. Un sourire. Le tiens est plus pur, mais je ne suis pas sûr que tu puisses faire la différence. En fait, j'en suis certain, tu ne le peux pas. Ce n'est pas dans tes cordes. Ton rire est presque imperceptible, il est discret, effacé. Il te ressemble. Et alors que déjà mon rictus s'évapore, je savoure encore quelques instants le tiens. Je suis d'accord avec toi. Les journées ne sont pas toujours incroyables. Pour dire les choses à ma façon, elles sont la quasi totalité du temps à chier. Le paysage n'est plus aussi beau, l'air plus aussi frais et le sol plus aussi verdoyant qu'auparavant. Néanmoins, j'en viens presque à m'habituer et à apprécier ce tragique spectacle.

Et je t'entends me complimenter. Tes mots viennent réchauffer mon coeur quelques instants. J'aime lorsque tu oses ce genres de phrases. Ton manque de confiance en toi me trouble, mais je te connais, je sais que c'est tout toi. Et puis, à dire vrai, cela m'arrange. Si tu avais été une personne comme moi, je ne suis pas sûr d'avoir réussi à t'attraper, joli mouton. Heureusement, la vie n'est pas ainsi. Je peux me comporter en bon prédateur. En bon loup. Mais je crois que je ne vais pas planter mes crocs dès maintenant dans ta chair. J'aime te voir bêler avec faiblesse et trembler sur tes petites pattes flageolantes. J'aime ça, parce que tu crois que je t'aide lorsque je viens vers toi. Alors que je ne fais que t'enfoncer un peu plus dans mon piège... Et d'un coup, tu me fuis, petite chose. Tu regardes ailleurs, tu sembles gêné. Pourquoi ce malaise ? Oh. J'ai saisi. Tu n'as pas de réponse à m'apporter. Je fais comme si je n'avais rien remarqué, préférant ne rien dire pour que tu ne te braques pas. Mh, ça serait dommage, oui. Tu te tournes vers moi et me pénètre du regard. J'en suis un instant déstabilisé. Ton regard est si animé, si flamboyant... J'en viens à me demander si je ne risque pas de me brûler à force de l'affronter. Cependant, ta voix indécise me fait réaliser que tu es désarmé.

Tu me proposes quelque chose d'étrange. Je ne m'attendais pas forcément à ça. Lorsque tu es dans une impasse, tu fuis à ce point ? Je suis... agréablement surpris. Je crois que peu importe ce que j'apprends de toi, je ne fais que te désirer d'autant plus. Et ça y est, tu redeviens toi, tu redeviens maladroit. Tu bégaies, tu te dandines sur toi-même, un pied après l'autre. Je reste un instant silencieux. Je te jauge un peu. Parfois, j'ai l'impression que tu n'arrives plus à communiquer avec autrui tant ta non confiance en toi te comprime. Mais, je crois que j'ai la solution parfaite pour toi. Elle jongle entre mes doigts de pianiste. Elle me regarde avec amour et désespoir. Elle sait que je viendrai la trouver bientôt. Bref. Ce n'est pas le moment de songer à ça pour toi.

Je peux très bien parler à ta place, si cela te permet de mieux te sentir.


Tu es le cadet, je suis l'aîné. Tu n'es pas intégré, je le suis. Mais tu as pourtant déjà saisi ce monde. Oui, on mérite une pause. Personne ne dira rien. Personne ne le remarquera. Et si ça venait à être le cas, par le plus grand des hasards, je ferai en sorte que tu n'en saches jamais rien et je subirai les conséquences à ta place. Rien n'entravera notre avancée. Aucun obstacle ne viendra gâcher le beau chemin sylvestre que j'ai construis pour toi et moi. Je te le promet, la seule chose qui peut porter préjudice à l'évolution de notre relation, c'est Elle. Celle que je tiens encore entre mes mains. Mais, je crois qu'Elle n'a pas l'air de vouloir le faire, pour l'instant. Alors reste l'esprit tranquille, Blanche-Neige, tout ira pour le mieux.

« Tu as une idée d'endroit sympa ? J'connais pas très bien les environs. J'étais pas d'ici, avant... tout ça. »

Car oui, j'accepte ta proposition. Bien évidemment que je saisis cette opportunité. Et je suis plus que comblé du fait que ça sois toi qui ai pris cette initiative. Je suis fier de toi, sur ce coup. Et je crois que cela peut nous amener loin, tu sais ? J'y crois vraiment. Je ferai tout pour. Tu n'auras pas... vraiment... le choix. Mais je pense pouvoir dire que tu seras d'accord et que, toi aussi, tu feras tout pour que nous allions au delà de tout, ensemble. Je m'avance un peu, passant devant toi, pour prendre le chemin de la sortie. Histoire de respirer un peu. J'en profite pour craquer et saisir du bout de mon index un joint. Peut-être que je ne l'allumerai pas. Cela dépendra de toi. Si tu m'ennuies, je ferai en sorte de pimenter les choses.

Mais j'ai confiance en toi. Je ne pense pas avoir besoin de ça.


« J'te laisse me guider à partir de là. Où tu iras, j'irai. »

Une petite révérence théâtrale, un léger rire et ça y est... je te laisse prendre le contrôle de la situation, un petit peu. Je suis tout à toi, Ecstasy.

Oh. Le voilà, ton surnom. Ecstasy.

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Dim 11 Oct - 12:59
as de cœur
Un gouffre s’est ouvert sous ses pieds et il suffirait d’un pas, un minuscule petit pas pour qu’il chute. Une chute sans fin. Et il prierait de toutes ses forces pour qu’on mette fin à ce supplice. Comment peut-il avoir des pensées aussi sombres ? Mais comment pourrait-il en être autrement dans ce monde ? Il n’y a rien de réjouissant ici, juste le chaos. Et les quelques rares mains qui se tendent vers lui, il a l’impression qu’il suffirait d’une simple brise pour qu’elles s’envolent ailleurs. La main de Cheshire est certainement celle qui lui apporte plus. Alors elle peut lui retirer tout autant.

Et à cet instant, il a l’impression qu’elle s’éloigne, qu’il n’aurait pas dû se permettre l’audace d’une telle invitation. Alors cette précieuse main s’éloigne et c’est le vide qui l’accueille. Quel idiot, quel abruti, pourquoi ne s’est-il pas contenté de simplement travailler ? de répondre à ses questions ? et d’attendre que le temps file ? Non, il a fallu qu’il se surestime, qu’il se laisse à croire que Cheshire est plus qu’un vulgaire collègue Pirate. Et maintenant, le voilà seul avec ses regrets, prêt à tomber dans les ténèbres.

Oh… Mais. Vient-il… vient-il d’accepter ? Les yeux d’Ecstasy s’écarquillent, le regardent émerveillé. Il a vraiment dit oui. Mieux encore, il le laisse prendre les choses en main. Oh mon dieu, oh mon dieu… Ecstasy est à la fois partagé entre excitation et appréhension. Et s’il fait tout foirer ? C’est tellement dans ses habitudes de toujours tout gâcher… Mais voyons, ce n’est pas le moment pour flancher et rester les bras ballants, Cheshire a dit oui, à lui désormais de le surprendre, de lui faire passer un agréable moment en dehors de ces lugubres ateliers.

« J’suis pas d’ici non plus tu sais. »

Peut-être qu’Ecstasy pourrait lui faire confiance ? Lui parler un peu plus de lui finalement ? Lui expliquer ce qui l’a amené jusqu’à Arcadia Bay ? Mais peut-être… peut-être sait-il déjà ? Ecstasy ignore à quel point son "secret" a été ébruité, si Bones a distillé l’information de sa cure de désintoxe au gré de ses envies. Jusque-là toutefois, Cheshire n’a laissé rien sous-entendre à ce sujet.

« J’ai plus eu l’occasion de découvrir la ville après. Et euh, on peut pas dire que j’ai osé m’aventurer dans beaucoup d’endroits… »

Trop peureux, trop faible. Une victime facile avec sa gueule d’ange. Sans oublier sa pseudo célébrité. Le voir ici a clairement été une surprise pour bon nombre de ceux habitués à regarder son émission ridicule.

« Mais on va trouver un endroit sympa. »

Il le faut. Alors Ecstasy sourit et sent sa poitrine se réchauffer en voyant Cheshire passer devant lui, en l’écoutant parler et dire des mots certainement innocents mais qui l’atteignent en plein cœur. Cheshire le suivra n’importe où… Ecstasy sait bien que c’est simplement pour cet instant mais il se plaît à croire qu’il y a plus derrière une telle déclaration.

Et ses pas suivent les siens, retrouvent l’extérieur et se pressent de vouloir quitter l’endroit, disparaître d’ici pour que plus personne ne les voit. Oui c’est ça, il veut s’approprier Cheshire, le garder pour lui et que personne ne vienne lui redire quoique ce soit. Juste pour aujourd’hui, qu’on le laisse être égoïste.

« Oh mais ! Je sais où on va aller ! Viens ! »

Le voilà pris d’une soudaine euphorie et il tire sur le poignet de Cheshire pour l’encourager à emprunter la même direction que lui. Il a bien remarqué que dans l’autre main, le Pirate s’est saisi de cette petite chose qu’Ecstasy préfère ignorer. C’est qu’un joint certes, mais pour lui, cela peut être le début de la descente aux enfers. Alors il préfère regarder ailleurs, faire semblant de ne pas avoir remarqué, tandis qu’il s’élance vers un endroit où ils seront au calme. Un endroit neutre où Pirates et Chevaliers ne se mènent pas la guerre, où les Greens n’imposent par leur foi absurde.

La plage. La plage et son sable. La plage et ses embruns.

« Dis moi, t’aimes bien la mer ? Moi, je trouve ça… trop beau ! »

Il a l’air d’un simplet de dire une telle évidence, avec des mots aussi peu élaborés. Mais ce qu’il tait, c’est qu’il est tout autant terrifié par l’immensité bleue. Pas surprenant alors qu’il soit un aussi terrible nageur. Sauf que, chut, ça, Cheshire ne doit pas le savoir. Et puis, c’est pas de lui dont il a envie de parler, non, c’est de son compagnon dont il veut tirer des aveux, des confessions, des secrets.

« J’espère juste que c’est marée haute… »

Parce que quand la mer part loin, ça perd un peu de sa magie. Et Ecstasy n’aime pas se perdre dans le sable humide, il préfère rester au bord, en sécurité.

résumé:

agora

Cheshire
frappe moi, je t'empoisonne.
frappe moi, je t'empoisonne.
Métier chimiste
Avatar eren jäger - attaque des titans
Cheshire
Cheshire
Dim 25 Oct - 13:03

As De Cœur

« Fleurbageons, les rhododendroves
Gyraient et gigamblaient dans les vabes;
On frimait vers les pétunioves,
Et les momerathes engrabent. »


Je ne sais pas ce que j’apprécie le plus chez toi, Blanche Neige. La légère crainte d’échouer, te rendant doux comme un agneau ? Ou bien la multitude d’étoiles que je vois briller dans le fond de tes yeux bleus ? Je suis ton protecteur, Ecstasy. Je n’ai pas peur de me frotter à la jungle hostile qu’est l’extérieur si c’est pour toi. Tu es tout ce dont j’ai toujours rêvé. Tu es peut-être la raison pour laquelle je suis né… Tu es mon obsession. Je ne peux dorénavant ni me passer de ton joli sourire d’ange ni de la clarté de ta voix. Si tu es le Prince de ce royaume de rouilles, alors je suis ton serviteur. Je n’hésiterais nullement à me sacrifier pour ton bien être mais… tu ne peux le trouver qu’à mes côtés. Je suis le seul à pouvoir t’offrir tout ce que ton esprit puisse imaginer. Personne d’autre ne te mérite. Pas même ce Bones. Surtout pas ce Bones. J’espère secrètement que tu es d’accord avec moi et que tu ne portes de l’intérêt qu’à ma personne. N’écoute pas les autres, il n’y a que moi qui possède l’entière vérité. Il n’y a que moi qui puisse te laisser entrevoir les fragments d’un avenir prestigieux. Car si nous sommes réunis, toi et moi, rien n’est alors impossible.

Au milieu du bazar de mes pensées, tu m’aides à faire le tri. Ainsi j’apprends de ta propre bouche que tu n’es pas d’ici, toi non plus. Mais très honnêtement j’avais cru le comprendre. Ou alors je croyais l’avoir deviné ? Peu importe. Je vois que tu sembles hésitant. Tu titubes maladroitement. Tes paroles sont hasardeuses. Tu tatonnes le terrain, tu te demandes sûrement si tu peux me faire confiance… Sache une chose mon ange, il n’y a qu’à moi que tu peux faire entièrement confiance. Je suis le seul qui ne te laissera jamais tomber. Je serais toujours à tes côtés. Pour toujours et à jamais. Pour le meilleur et surtout le pire. Tu ne sembles au début pas prêt à prendre les choses en main, mais une lueur vont éclairer ton regard. Ta main vint entourer mon poignet et je reste un instant fixer sur ce geste. Je cours derrière toi mais ne peux détacher mes yeux de l’endroit dont tu t’es saisis. Tes doigts de fée glissent sur ma peau blafarde et je me rends compte que tu es tout aussi blanc que moi. Encore un point commun. J’aime ta façon de prendre les devants. C’est très instinctif et naturel. Ça me plaît.

On arrive rapidement sur le bord d’une plage. Seul le bruit des vagues frappant contre les rochers se fait entendre, accompagné du sifflement du vent. Plus aucun autre son mises à part nos deux respirations haletantes. Tu me fais soudain une petite confession que je trouve tout simplement adorable. Tu aimes la mer ? Je t’y emmènerai tous les jours si cela peut te combler de bonheur. Je ne ressens à l’égard de l’océan qu’une méfiance scientifique. On ne sait rien des mers. Elles sont mystérieuses et obéissent à des lois dont nous ignorons les plus grands secrets. Bien évidemment que l'océan est splendide. Mais derrière les choses les plus belles se cachent forcément les choses les plus terrifiantes.

Le sable se moule sous nos pieds et je t'observe calmement, les bras croisés sur la poitrine. Je cherche des yeux un endroit où on pourrait se poser et je trouve un rocher assez grand pour nous deux et assez étroit pour nous rapprocher. Je t'y invite, un léger sourire accroché aux lèvres, en pressant doucement ta petite patte d'agneau. La mienne est simplement couverte de farine, maquillée de telle sorte que tu ne puisses pas t'apercevoir que je suis le méchant loup qui souhaite te dévorer.

« Oui, c'est marée haute t'en fais pas. C'est une question de gravité. Lorsque la mer est proche de la Lune, c'est que la marée est haute puisque l'eau est attirée. »


J'aurais bien voulu t'apprendre la façon dont on calcul l'heure des marées mais... je ne crois pas que ça te plaise et puis ça serait un peu ennuyant et long. Dans ma carcasse de voiture rouillée -éventrée comme un animal- se trouve un calendrier et une multitude de feuilles par ci et par là où je griffonne des informations comme celle-ci. Je me dis que peut-être un jour elles me serviront. Peut-être la gravité est l'élément déclencheur de la barrière invisible ? Ou peut-être pas.

Mon regard se perd dans la vacuité de l'horizon océanique qui, ironiquement, entre en parfaite symbiose avec mon existence actuelle. Un vide total. Une inutilité fracassante. Je pivote ma tête lentement vers ton visage et affiche un demi-sourire qui sous-entend beaucoup de choses. Finalement, je te réponds, l'air un peu ailleurs :

« La mer est splendide oui... Mais aussi un peu effrayante, tu ne crois pas ? On sait plus de choses sur l'espace que sur les abysses, pourtant on en est bien plus proche. Mais au final cette catastrophe nous a prouvé qu'on en sait très peu sur la propre planète où on vit. »


Et je souffle, bruyamment, en fermant un peu les yeux et en profitant de l'air marin. Je pose une main sur ton épaule et te fait un clin d’œil :

« A l'époque j'allais quasi jamais à la mer. T'sais, j'habitais à Londres donc bon même si je voyageais beaucoup c'était pas ma priorité les vacances. Je préférais l'ambiance des villes bien ancrée sur terre. Mais maintenant... la mer c'est un peu synonyme de liberté tu vois ? »


Avec mes mains, je fais un grand geste pour montrer toute l'étendue d'eau.

« Au-delà de tout ça... y'a notre vie d'avant. Imaginons que je puisse te permettre de quitter cette ville, tu le ferais ? »


Ou bien est-ce-que tu resterais avec moi ? Coincé dans tes propres songes ? Cette dystopie aux allures apocalyptiques te convient-elle, finalement ?
Spoiler:
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Dim 1 Nov - 19:34
as de cœur
Qu’est-ce qui bat si follement contre sa poitrine ? Son cœur excité ? Tout ça parce qu’il ose emmener Cheshire à la plage ? Ou est-ce… plus que ça ? Et Ecstasy voudrait faire taire ces battements ridicules, qu’ils se perdent dans le roulement des vagues, qu’ils se noient dans l’écume. Ah que la mer est belle, l’océan si majestueux. L’eau brille comme des milliers de petits diamants. Et si on se concentre seulement sur cette étendue bleue, alors on est capable d’oublier un instant le désastre ambiant.

Le garçon prend une inspiration, ferme les yeux un instant pour savourer l’air iodé qui caresse son visage. Le vent est plus fort ici mais ce n’est pas si désagréable, au contraire. Et cette atmosphère lui donnerait presque l’impression de s’envoler. L’illusion s’achève alors qu’une main le ramène à terre. Doux rêve brisé ? Non, pas si c’est lui qui le replonge dans la réalité. Et ce nouveau contact avec Cheshire est électrisant. Avec douceur, Ecstasy le suit jusqu’à ce rocher, s’assoit sagement comme un enfant qui obéit sans broncher, comme un fidèle face à une divinité.

Et il admire l’intelligence du brun. Il admire cette façon si facile qu’il a d’expliquer les choses. La mer peut bien continuer à monter, il est prêt à rester ici à boire ses paroles. Et qu’il se change en statue de sel s’il détourne le regard. C’est si absurde. Mais pas aussi ridicule que les questions qu’ils laissent échapper.

« Mais… ça veut dire que la Lune s’approche et s’éloigne ? Et pourquoi nous on est pas attiré par la Lune ? »

Pourquoi il ne sait jamais rien lui ? Est-ce parce qu’il est né idiot ou parce qu’on a jamais daigné lui procurer une éducation digne de ce nom ? Et il rougit de son manque cruel de connaissances, détourne le regard pour regarder le flot continu des vagues. Et sa nervosité fait ressortir la pire de ses mauvaises manies, le voilà maintenant qui se ronge l’ongle du pouce. Cela fait des semaines maintenant qu’il ne peut plus mettre de vernis alors plus rien ne le retient, et à la moindre difficulté, il s’acharne sur cette infirme partie de lui si facile à abîmer.

« J’aimerais bien être intelligent comme toi… » marmonne-t-il « Je trouve juste que la mer c’est beau et voilà. C’est vrai que ça fait un peu peur mais… j’ai pas d’explications logiques à sortir comme toi, je dis juste les choses idiotes qui me traversent l’esprit. »

Il songe à ce que vient de dire Cheshire. Le fait d’ignorer tant de choses de la planète sur laquelle ils vivent… mais au fond, est-ce si grave ? Ce qu’ils ne savent pas, cela ne peut pas leur faire de mal n’est-ce pas ? Mieux vaut un doux mensonge au goût de miel qu’une terrible vérité acide…

Et Ecstasy cesse de ronger son ongle, regarde à nouveau le garçon qui vient de poser sa main son épaule. Surpris et touché de le voir ainsi s’ouvrir à lui. Et soudainement désemparé face à la question qu’il vient de lui poser. C’est sa chance de montrer qu’il n’est pas qu’un vulgaire imbécile.

« Je hum… »

Son regard se voile, il réfléchit. Quitter cet endroit. Oui mais… pour aller où ? pour retrouver qui ?

« Si tu pouvais me faire quitter cette ville… ça voudrait dire que tu viendrais avec moi ? »

S’échapper mais pas tout seul. Fuir à deux. Et retrouver ces villes sans pour autant oublier la mer.

« Tu m’emmènerais à Londres ?! J’y suis déjà allé mais… je connais pas bien » il ricane, amer « je connais pas grand-chose tout court en fait. »

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as de cœur || pv. Ecstasy
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