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[Flashback mai 2020] A la lueur d'une bougie • Hades

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Dim 20 Sep - 22:55
A la lueur d'une bougie
Ft. @Hades
Errer dans les couloirs à la lueur d’une bougie, écouter derrière les portes des chambres des enfants, entendre les quelques paroles qui encore résonnent dans la nuit, refouler ses cauchemars et ne pas dormir. Il traîne ses pieds et sa fatigue derrière lui depuis ces quelques derniers jours, la récente attaque des Pirates a laissé une trace encore bien trop vive au sein du château, une trace matérialisée en une simple absence qui pourtant pèse lourd sur l’équilibre du groupe. Des mots sont dits, prononcés, chuchotés dans l’enceinte des murs.

Traître.
Paria.
Félon.


C’est ce qu’il se dit désormais, ce sont là les mots qui sont parvenus jusqu’à lui au détour d’une conversation captée qui ne lui était alors pas destinée. C’est ce qu’il se dit désormais mais ce sont là des mots qu’il peine à croire, qu’il rejette en bloc et auxquels il ne répond pas. Car c’est une situation qui lui semble impossible et inconcevable, pas lui qui est fait du même bois. Alors c’est ainsi, les recherches s’organisent mais il ne peut que les regarder de loin, depuis sa cuisine où il se réfugie debout et difficilement appuyé sur sa canne. Lui continue sa petite vie comme s’il était étrangement détaché de tout ce qui s’est récemment passé, alors qu’il ne fait que maintenir ce masque d’indifférence devant les yeux des autres, comme si c’était en agissant ainsi que le groupe pourrait continuer à rester debout. Le voilà pourtant rongé par l’inquiétude et par le dégoût de ne pouvoir agir de lui-même.

La lueur de sa bougie doucement vacille alors qu’il aperçoit du coin de l’œil un rai de lumière filtrer sous une porte. Il n’est à dire vrai qu’à moitié surpris, il a depuis bien longtemps appris qu’il est loin d’être l’unique insomniaque à errer les nuits dans les couloirs sombres du château. Il souffle en silence en jetant un rapide regard dans l’encadrement de la porte, ne serait-ce que pour vérifier qu’il ne s’agisse pas là d’un enfant perdu dans la nuit, cherchant à regagner son lit sans pour autant trouver son chemin ni même celui du sommeil. Mais ce n’est pas l’un d’eux qu’il y voit alors il continue sa route, sa canne claquant régulièrement sur le sol, seul bruit qui se distingue clairement dans ce silence tout relatif qui règne - il y a toujours les paroles de ceux qui dorment, les cris de ceux qui cauchemardent et les mots de ceux qui chuchotent éveillés.

Peut-être - sûrement - n’est-il pas seul à s’inquiéter au beau milieu de la nuit.
Ou peut-être les rumeurs vont-elles de bon train.

Il ouvre de l’épaule les portes battantes de la cuisine - sa cuisine presque, tant il est aisé de l’y retrouver dès qu’on le cherche. La canne posée sur le côté, il fouille alors dans un placard en hauteur où il a planqué, à l’abri des regards et notamment de ceux des enfants, quelques trésors qu’il aura retrouvé en fouillant les dortoirs d’anciens étudiants qui vivaient ici avant la tempête. Qui vivaient, s’amusaient, dansaient.

Et buvaient.
Des bières.

Des bières de piètre qualité il est vrai, qui n’avaient pour seul mérite que leur prix peu élevé. Pas moyen ni de déguster ni de se saouler avec de tels canettes, mais en temps d’apocalypse il a décidé de ne plus faire la fine bouche alors il s’en contentera pour ce soir. C’est avec bien du mal qu’il parvient à les tenir, en plus de sa bougie et de sa canne essentielle à son équilibre précaire. Demi-tour et retour dans cette pièce faiblement éclairée elle-aussi, l’électricité n’est plus il faut se rappeler, et il s’assoit sans un mot aux côtés de celui qui l’habite pour la soirée. Collègue, pourrait-il l’appeler ? Peut-être, mais qu’importe. Il pose devant son regard l’une de ces canettes bon marché avant d’en ouvrir une pour lui-même.

Toujours sans le moindre mot.


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Mer 23 Sep - 18:49

À la lueur d'une bougie [FB]

○ feat Almace.
Il était toujours difficile de savoir ce qu’il pensait.
Difficile d’imaginer ce qui pouvait se tramer dans son esprit lorsque sa bouche n’émettait aucun son. Armando n’avait pas pour habitude de faire étalage de ses états d’âme et dans cet univers dans lequel il avait été plongé contre son gré, il arrivait difficilement à communiquer. En tout cas, avec ses nièces c’était peine perdue, surtout depuis l’attaque du dénommé Bones. En effet ce fut à ce moment qu’elles prirent la décision de couper les ponts pour de bon, disparaissant au même titre que Mum.

Et bien qu’Armando voulût croire qu’elles avaient elles aussi été kidnappées, il n’avait trouvé aucun indice supportant cette thèse. Il fut forcé de reconnaitre que ce qu’il craignait venait de se produire. Anya et Fiona étaient parties de leur plein gré.

Bien évidemment il partit à leur recherche, bien évidemment il rentra bredouille. Et au-delà d’être blessé dans son orgueil de ne pas avoir été capable d’assurer la sécurité de tous, Armando était d’autant plus blessé de ne pas avoir vu venir le départ des jumelles. Peut-être s’imaginait-il qu’elles n’oseraient aller aussi loin pour s’éloigner de lui… pour le coup il devait l’admettre ce fut bien naïf de croire une chose pareille.

Ce soir, une fois de plus il fut incapable de trouver le sommeil, la rage bouillonnait encore en lui, si bien qu’il était tout simplement impossible pour lui de rester inactif. Alors il fit ce qu’il faisait toujours lorsqu’il ne trouvait pas le sommeil : s’occuper du mieux qu’il le pouvait. À la lueur d’une bougie, le grand brun, assit, son arme à feu posé sur la table devant lui, avait la tête enfouit dans ses deux mains comme s’il voulait se cacher du monde.

Il passa ensuite une main sur son visage dans un long soupir exaspéré, puis se saisit de son arme et commença à la démonter méthodiquement, minutieusement, un peu comme un musicien répétant sa partition avant un grand concert. Et c’est à ce moment qu’une personne fit irruption dans la pièce dans laquelle l’ancien militaire se trouvait.

Sans même y prêter attention, Armando, une fois les pièces de son arme démontée, disposées un peu partout sur la table, s’attela à nettoyer méticuleusement chacun de leurs recoins, sans même adresser un regard à celui qui se dirigeait vers lui. Concentré, appliqué, inébranlable. Et bien qu’un flot incessant d’idées noires se baladait dans son esprit, Armando n’avait trouvé que ce moyen pour échapper un instant à la torpeur qui était la sienne.

Il entendit alors un bruit qui attira son attention. Il leva rapidement les yeux et aperçut une canette de bière bon marché dans son champ de vision. Surpris, il releva la tête rapidement et posa son regard bleu électrique sur son compagnon silencieux : le dénommé Almace si sa mémoire était bonne. Le visage de l’agent afficha une expression à mi-chemin entre étonnement et consternation.

Il était reconnaissant du geste, mais alors boire un truc pareil ne lui faisait pas envie du tout. Ne voulant pas être malpoli cependant, il glissa dans un soupir un petit : « merci », sans rien ajouter derrière, focalisé sur ce qu’il avait à faire.

Seulement voilà, en baladant un peu son regard, il remarqua une chose : son homologue Chevalier avait lui aussi une bière dans ses mains. Voulait-il entamer la discussion ? Armando, dans un esprit de camaraderie, décida alors de prendre les devants :

Quand j’étais encore dans l’armée, il y avait un de nos supérieurs qui nous répétait toujours la même chose : « si tu te laves le cul, les oreilles et les aisselles, ton arme c’est pareil ; c’est le prolongement de ton bras soldat ! » dit-il en imitant l’accent texan de son ancien supérieur, avant de reprendre d’un ton calme : chaque fois que je le fais, je pense à lui et ça me fait sourire, résultat des courses, lorsqu’on me voyait faire, on me prenait pour un fou de la gâchette.

Et tout en remontant son arme, toujours dans le plus grand des calmes, il reprit :

À l’époque, cela pouvait être le cas. Nous obéissions aux ordres, souvent c’était de tirer d’abord et de poser les questions après. Aujourd’hui, je n’utilise mon arme qu’en cas de dernier recours. Une fois le chargeur enfoncé, il remit la balle restante dans la chambre de l’arme et continua, toujours sans élever la voix : et ça serait du gâchis d’en utiliser une pour ces mioches de toute façon.

Il rangea ensuite son arme dans son holster et regarda son interlocuteur doit dans les yeux ; avant de tenter une petite pointe d’humour :

Tu tiens vraiment à boire ça ? L’intention est louable, mais… pour se bourrer la gueule avec ça, faut vraiment être motivé. Ou ne plus en avoir rien à faire de la vie, au choix. Cela dit, ici vaut mieux ne pas faire la fine bouche.

Il ouvrit ensuite la canette, trinqua avec Almace et fit une grimace de dégoût après avoir bu une gorgée.
Oui, la qualité était mauvaise, mais curieusement, cela réchauffa tout de même le cœur du brun. Et en ce moment, tout réconfort était bon à prendre.





Résumé :
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Ven 25 Sep - 12:24
A la lueur d'une bougie
Ft. @Hades
Il fixe d’un regard absent les pièces détachées d’une arme de poing, sans vraiment parvenir à mettre un doigt sur ce qu’il peut en penser. Il n’a jamais eu de rapport cordiaux avec le peu de militaires qu’il a rencontré au cours de sa vie, principalement sur des fouilles de pays en crise, là où les artefacts archéologiques peuvent être pris pour cible par des terroristes soucieux de détruire le passé et l’histoire de leur pays. Certains étaient certes préoccupés par la conservation de ces objets, d’autres étaient de parfaits abrutis ne comprenant pas pourquoi on les dépêchait sur des fouilles, pourquoi on leur demandait de protéger des morceaux de céramiques ou de pierres taillées. Malheureusement, il est bien plus aisé de se souvenir des abrutis, surtout lorsque des pensées noires nous prennent aux tripes comme c’est le cas actuellement. Il se demande parfois s’il pourra un jour voir à nouveau la couleur des fouilles, sentir l’odeur de terre qui s’en dégage, mais il se doute bien que non, Almace.

Son temps est compté.
Et un lent tic-tac résonne dans son esprit.

Alors il soupire face à cette arme qu’il aimerait pouvoir détester mais les choses ont depuis lors changé, en face leurs ennemis n’ont pas hésité à détruire, enlever, piller. Lui n’a pas réussi à faire grand-chose face à eux, si ce n’est protéger comme il le pouvait un petit groupe d’enfants en écrasant sa canne dans les côtes de l’un des Pirates. Un gosse à ses yeux. Être armé ne lui semble plus si dément en vérité, s’il s’agit de protéger les siens.

- Ce sont des gosses... dit-il enfin alors qu’il n’avait eu de réaction qu’un simple soupire durant tout le monologue de son collègue de la table ronde. Il n’est pas connu pour être un grand bavard, Almace, même au sein de son propre groupe.

Des gosses en roue libre, des gosses dont il se méfie désormais là où auparavant ils ne lui apparaissaient comme un petit groupe à problèmes, profitant du chaos ambiant pour continuer leurs conneries d’adolescents. Désormais, c’est bien plus, bien plus violent, bien plus dangereux. Ils ont attaqué des enfants, des gens ont disparu, d’autres ont été blessés. Ce n’est plus là qu’un petit groupe à problèmes.

Il a durant tout ce temps garder les yeux rivés sur sa canette de bière bon marché, déjà ouverte mais pas entamée comme s’il craignait d’y goûter, probablement à raison. Il hausse simplement les épaules face à la question, parce qu’il n’en sait rien lui-même, pourquoi il a pris ces canettes dans la réserve, pourquoi il s’est décidé à en boire une, pourquoi il est venu en apporter une secondes à Hades.

- C’était aux étudiants qui vivaient là, explique-t-il donc, comme si le fait d’être étudiant pouvait justifier l’achat de ces immondices. Je les ai trouvées dans les faux plafonds de leurs dortoirs, faudrait être idiot pour croire qu’il ne faisait que de boire de l’eau à la grenadine.

Il les connaissait plus ou moins bien les étudiants d’ici, après tout il les côtoyait tous les jours ou presque. Lui-même a été étudiant il y a bien longtemps maintenant, alors les manigances et les conneries il ne les connaît que trop bien aujourd’hui. Après tout, on lui a déjà fait le coup du chien qui a mangé les cours. Il trinque avec son compagnon de la nuit sans un mot de plus avant de boire à son tour une rapide gorgé de sa boisson, non sans grimacer juste après.

- Dégueulasse... commente-t-il sobrement en observant d’un œil attentif sa canette de bière ainsi que la marque. Qui a pu produire une telle horreur ?

Et pourtant il continue à boire, une gorgée supplémentaire et un peu plus d’alcool dans les veines, à peine plus car ce n’est pas une simple bière qui risque de le mettre à terre. Boire pour boire, cela peut paraître plutôt triste à la réflexion.

- En fait, commence-t-il après une nouvelle grimace de dégoût. Je vois plus tes nièces.

Il est étrangement au courant de tout, Almace, comme si son mutisme sélectif faisait parfois oublier aux autres sa présence, alors les rumeurs du château courent jusqu’à ses oreilles, s’infiltrent et s’immiscent. Alors oui, il est bien au courant : les nièces d’Hades ont disparu, et possiblement de leur plein gré.


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Sam 26 Sep - 14:47

À la lueur d'une bougie [FB]

○ feat Almace.
Aux étudiants qui vivaient là donc… Armando fit un petit signe de tête pour montrer qu’il n’était pas étonné, les gosses avaient toujours des goûts douteux sur les alcools et pas assez d’expérience pour différencier le bon du mauvais. Et cette bière atteignait le sommet de la médiocrité. Mais faute de trouver mieux, les deux adultes se retrouvaient à boire de la pisse. Qu’elle était cruelle cette apocalypse, elle n’épargnait vraiment personne.

Dégueulasse en effet, Armando ne pouvait qu’être en accord avec son homologue, si bien qu’il se contenta d’acquiescer dans une nouvelle grimace de dégoût. Et lorsque son interlocuteur posa la question de la provenance d’une telle boisson, il répondit non sans humour :

Mais ça, ça vient tout droit des enfers un truc pareil. Et non, avant que tu ne rebondisses là-dessus, je n’y suis pour rien. Même la pire des raclures du divin n’oserait faire boire un truc pareil à ces victimes.

Et pourtant, comme son acolyte, il continuait de boire, faute de mieux. Et la soirée aurait pu continuer ainsi, ils auraient pu se moquer de goût de leur boisson respective pendant des heures encore, mais non. Almace avait vraisemblablement d’autres projets et préféra mettre les pieds dans le plat.

Armando se demanda alors si ce fut réellement une maladresse de sa part ou bien s’il avait sciemment fait ce choix de mettre ce sujet sur la table. Un sujet qu’il valait mieux ne pas aborder avec l’ancien militaire. Mais trop tard, le mal était fait. Le sourire qu’il affichait auparavant se transforma en une expression bien plus grave.

La vérité étant qu’il avait envie d’en parler, mais qu’en même temps, il n’en avait pas envie. Cette indécision était rare pour lui, en général, il n’était pas aussi hésitant sur les sujets qu’il voulait éviter. C’était simple, il n’en parlait tout simplement pas. Mais étant donné que le boiteux en avait décidé autrement, le grand brun au regard électrique n’allait pas le décevoir et pour une fois, il décida de s’ouvrir un peu :

Je ne veux pas être pessimiste mais… il inspira un grand coup et laissa échapper un long soupir, puis reprit : je pense que tu ne les verras plus avant un bon moment. Anya et Fiona ont sans doute fait le choix de rejoindre ces gosses en perdition dans leur communauté.

Les doigts de sa main gauche rebondirent sur la table dans une petite danse nerveuse, montrant ainsi toute la tension que ressentait le brun. Dire qu’il était frustré n’était qu’un pur euphémisme, il en était presque dévasté. Mais comme à son habitude, son visage ne laissa rien transparaitre ; comme ci le fait de ne rien montrer était une fierté pour lui ; non, c’était ni plus ni moins qu’un réflexe.

Old habits die hard…
Difficile de changer ce que l’on était d’un simple claquement de doigts. Passé le choc d’avoir perdu ses deux petites blondes préférées, Armando faisait ce qu’il faisait de mieux : procéder étape par étape, méthodiquement, presque robotiquement, sans laisser ses émotions le submerger, comme ce fut le cas quelques mois auparavant ; même confronté au choix le plus difficile de sa vie.

Le pire dans tout ça, c’est que je ne peux même pas leur en vouloir. La seule chose que je regrette, c’est qu’elles ne soient pas capables de comprendre mon point de vue ; le choix que j’ai dû faire. Et tu sais quoi ? Si c’était à refaire, je ferais exactement la même chose. Parce que je sais que c’est ce que Juanita aurait voulu. Parce que je sais qu’elle aimait ses filles à en crever.

La petite danse de ses doigts s’arrêta d’un coup, Armando serra alors le point, tellement fort que son bras se mit à trembler. Et dans une voix mélangeant colère et tristesse, il conclut :

Parfois, dans ta vie, tu es confronté à des choix cornéliens. Il en valait de mon devoir, de mon honneur, que de les sauver. Et aujourd’hui, elles me haïssent et m’affublent de ce surnom débile, parce qu’elles me prennent pour unique responsable de la mort de leur mère. Pour elles, je ne suis qu’un agent de la mort comme mon passé le laisse sous-entendre. Il marqua une pause, s’éclaircit la gorge légèrement nouée par une émotion qu’il fut incapable de contrôler, et termina sa tirade : et j’espère qu’elles entendront raison un jour. Parce qu’elles ne peuvent même pas imaginer à quel point je veux revoir leurs petites frimousses. Elles peuvent me détester autant qu’elles le veulent, je m’en fiche… je ne regrette pas mon choix. Je ne le regretterai jamais.

Il prit une dernière petite gorgée de cette bière infecte, puis garda le silence. Pour lui, le sujet était clos, il ne comptait pas en reparler… en tout cas, c’est ce qu’il se disait. En réalité, il se mentait à lui-même, sa vie gravitait autour d’elles et ne plus être en mesure de les voir, c’était un supplice qui lui déchirait le cœur. Mais comme à son habitude, il gardait la tête haute ; fier, déterminé. Parce qu’il savait qu’un jour, la roue allait tourner. Et il avait la patience d’attendre ; le jeu en valait la chandelle.






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Mer 30 Sep - 14:16
A la lueur d'une bougie
Ft. @Hades
Il a bien cette crainte enfouie au fond de lui, Almace, cette crainte étrange qu’un jour la relation qu’il entretient - entretenait ? - avec son neveu ne commence à brusquement se détériorer, que ce dernier lui en veuille pour la mort de son père autant qu’il ne s’en veut à lui-même. Aujourd’hui, Charly est sa dernière famille. Il ignore bien ce qui se trame à l’extérieur de la ville, si Charly alors en étude d’art appliqué à Portland peut toujours s’en sortir sans les revenus réguliers que lui fournissaient ses parents, s’il a trouvé refuge chez sa grand-mère maternelle, s’il sait ce qui se passe ici-même. S’il sait qu’il est aujourd’hui orphelin. Il a également cette honte au fond de lui, Almace, cette honte de ne pouvoir s’occuper de lui, cette honte d’être absent de sa vie à cette période si difficile. Alors il craint qu’un jour, si jamais le hasard ou les destin les remet l’un face à l’autre, il craint que Charly ne lui en veuille pour son absence.

Voilà ce à quoi il songe lorsqu’il entend le récit d’Armando à ses côtés, de ce sobriquet donné par ses nièces en personnes et de leur rancœur. Oh, ce qu’il aurait aimé avoir le choix, lui-aussi. Car lui aurait tout changé s’il en avait eu le pouvoir, échanger sa place avec celle de frère, tenter de garder Wilhelm ainsi que Helena en vie. Une vie contre une autre et Charly n’aurait pas été orphelin. Leur famille n’aurait pas été brisée, lui aurait juste disparu mais lui n’était rien alors quelle importance ? Maintenant s’il reste en vie, c’est dans l’espoir bien mince de revoir son neveu de l’autre côté de la barrière de la ville. Voilà ce à quoi il songe.

Le silence doucement s’étale.
Nouvelle gorgée de cette bière infecte.
Nouvelle grimace.

- J’ai un neveu aussi. Dehors, annonce-t-il sobrement sans artifice ni long discours. Il me manque.

C’est qu’on pourrait presque le croire désintéressé du sort de ce dernier. Mais c’est juste qu’il ne se dévoile pas, Almace, c’est juste qu’il préfère rester fermé, qu’il préfère garder cet air désabusé sur le visage comme si cette attitude l’aiderait à surmonter ce qui se passe désormais ici. Et pourtant il est bien aisé de voir cette fatigue dans le fond de ses yeux, cette fatigue qui parfois ressort comme lorsqu’il tapote une unique fois la table en bois à laquelle il est assis.

- Il est étudiant à Portland en art appliqué, continue-t-il le regard plongé au plus profond de sa canette de bière bon marché. Il ne doit pas savoir ce qui se passe ici. Il ne doit pas savoir que ses parents... Hm bref.

Sont morts.
C’est idiot comme un simple mot peut rester coincer dans le fond de sa gorge. De retour cinq semaines après la tempête, il les aura cherché durant un mois entier, Almace, avant de finir par retrouver son frère et sa belle-sœur incinérés et déjà enterrés aux abords de la bulle qui entoure la ville et qui les empêche de partir d’ici. Et pourtant, bien que des mois se soient passés depuis la fin de ses recherches, il peine toujours à exprimer ce mot ou à parler d’eux dans un temps du passé.

Il finit sa canette de bière d’un coup sec, grimace une nouvelle fois, puis décide de se pencher sur le côté pour en ouvrir une nouvelle à la qualité toujours aussi douteuse. Boire pour boire.

- Même pas moyen de se saouler avec ça, c’est vraiment triste.

Il soupire alors que le pschitt de l’ouverture de la nouvelle canette résonne dans la pièce redevenue silencieuse.


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