j'aimerais baisser tes yeux douteux j'aimerais chasser ta nostalgie relever ta tête, sois courageux à 2, on est plus forts que l'ennui
AKN
BELLAMY
dans les rues sombres, on bat l'ennui, l'ennui qui guette, l'ennui qui lasse, celui qui agace et s'entasse MaIS c'est dur, d'être là entièrement quand on est seul et qu'on s'ennuie, Ethan, il s'ennuie, la nuit, il s'ennuie
la nuit l'ennui le tient éveillé, mais il n'y a pas que l'ennui qui ronge sa peau,
les regrets le guettent et lui rappellent qu'il n'a pas été là, pas suffisamment, pas proprement, mais ça n'arrive pas souvent, parce que Ethan, c'est un type qui ne s'attache pas, ou il le fait mal, il se lasse mais pas comme l'ennui, l'ennui, ça lui colle à la peau, ça l'obsède, le retient et il ne peut rien faire, à part
s'ennuyer
alors Ethan il marche, il vagabonde entre les immeubles délabrés, ceux qui s'apprêtent à s'effondrer ceux qui sont avachis, peut-être frappés par l'ennui, après coup, tout le monde peut s'ennuyer
Derrière lui, il n'y a pas de vague, c'est calme, paisible, les lueurs des étoiles illuminent son chemin, quand il lève la tête, il peut les voir le regarder, mais Ethan, il aime les étoiles, parfois il se languit, il aimerait les toucher, les palper, les sentir exploser contre sa peau, une chaleur brûlante et incandescente qui toucherait enfin ses organes et son
cœur
"Sorry i didnt kiss you..."
ses lèvres se décollent difficilement, il a soif, mais cette chanson lui tourne dans la tête une chanson romantique, pourtant il ne l'est pas, mais il aime ça, les chansons d'amour, il ne s'imagine rien, mais il trouve ça beau, de se dire qu'on s'aime avec des mots les rochers glissent sous ses baskets grisâtres -auparavant, elles étaient blanches mais l'ennui aussi, les a rendus mornes, un peu comme lui le paysage, il avait l'impression qu'il était à son image abattu triste fatigué largué accablé c'était la tempête de l'ennui, qui s'était écroulé sur sa tête ! Ethan pose une main contre la façade décrépite, une lueur l'attire elle est plus basse, enfoncé dans les entrailles de l'édifice Ethan, il n'aime pas croiser d'autres gens, il ne sait pas s'exprimer de vive voix sa voix pourtant, elle est belle ! elle raconte des choses intéressantes, mais concrètement
qui veut entendre des choses intéressantes aujourd'hui, c'est bien ça, personne, pas même lui parce que aujourd'hui, l'ennui l'attaque, il ne s'amuse plus, il est seul d'ordinaire, Ethan, il ne s'ennuie pas autant, il trouve des choses à faire, à réparer il veut aider mais pas aujourd'hui, aujourd'hui oui, aujourd'hui c'est bien ça, c'est l'ennui qui l'accompagne et qui l'occupe mais vous-savez, l'ennui, ça reste toujours un peu quelque part en tout cas Ethan, dès que plus rien n'érafle son esprit, c'est ce sentiment amer et glacial qui le traverse : celui de l'ennui mélangé à la mélancolie des jours oubliés ça l'attire, la lueur rouge au fond du bâtiment, alors, il pose finalement ses mains sur le rebord et saute ses pieds s'écrasent sur le sol et, il reste droit, ce n'était pas haut il n'y a rien, il n'y a personne, juste un feu, un feu qui crépite depuis un moment déjà si Ethan lève la tête, il voit le grand ciel noir, il est dégagé, envahit par les constellations lumineuses ça le rassure, et le feu lui remonte un peu le moral, l'ennui se dissipe
il s'efface, prend ses mauvaises pensées et s'éloigne de lui, ça fait du bien, de se sentir vivant
"Tu sais faire un feu ? Il est à moitié éteint."
Bellamy, elle est là, enfin Daphne, mais il entend des gens dire Bellamy, trop souvent, c'est ennuyant ton prénom c'est Daphne, comme une nymphe, c'est joli, Bellamy c'est ringard son regard fatigué fait le tour des décombres, ça va finir par s'écraser, ici, et il s'imagine des choses pendant un instant parce qu'Ethan il est comme ça, il pense toujours à sa future mort, à la future personne qui finira par le planter parce qu'il est pas réactif, trop cynique, trop ennuyant, pas avenant mais vous-savez cette personne ce n'est pas vous, ni moi c'est lui, c'est Ethan, mais ça le rend triste, s'il en finissait maintenant, qui écrirait des mots à Daphne, qui partagerait des repas en sa compagnie pas lui, il serait mort ! alors pour l'instant, il survit, comme tout le monde, mais la vie, ce serait de la vivre non ?
"J'ai trouvé ton papier dans la poubelle, t'abuses. La prochaine fois je jetterai ta robe dans le canal. Celui où y a un pigeon crevé là.""
la commissure de ses lèvres s'affaissent, Ethan n'aime pas fouiller dans les poubelles ! et ses sourcils se froncent, son regard se perd dans celui de Daphne et, finalement, il le détourne Ethan il n'aime pas la confrontation, pourtant, les mots sortent tout seul quand on l'énerve c'est un peu involontaire de sa part ! mais il est obéissant, Daphne lui a toujours fait faire le sale boulot il sait gérer maintenant, et ça ne le gêne pas vous savez pourquoi ? ? l'ennui ne peut pas le guetter comme ça
"Tu cherches quoi ?"
Ethan s'approche -son visage s'est adoucit, il n'est pas agacé, loin de là, mais entre eux, c'est toujours comme ça, il n'y a pas de douceur, ce serait bizarre de la douceur, parce que ça a toujours été celui qui répondrait le plus méchamment à l'autre, celui qui trouverait le mot pour faire fermer son clapet à l'autre du moins, Ethan l’interprétait comme ça, mais dans les faits, ce n'est rien d'autres que des piques amicale mais il faut être honnête, Ethan n'a pas une très bonne répartie, c'est peut-être pour ça qu'il répond toujours ironiquement Daphne elle, elle a toujours le dernier mot pour qu'il se taise, alors il se tait, et sur un post-it
------------------------------ coche si tu fais la gueule
oui parce que je suis un con [ ] non parce que je suis quand même un con [ ] ------------------------------
et Ethan, il adore qu'on lui écrive des mots, des lettres, des pamphlets et des histoires alors ça le fait sourire, et il répond avec un coup d'épaule
mais aujourd'hui, ils se parlent, face à face, ils vont certainement passer la nuit ensembles à discuter, à fouiller parce que la nuit elle est belle, elle est claire et lumineuse, elle accompagne leurs mots avec envie peut-être même avec un peu de joie ses mains salies par la saleté, elles sont dans ses poches, et il est courbé, courbé pour être plus proche de la personne qui lui ressemble le plus, et dans le fond, il est sûr qu'elle aussi, La Nuit l'ennui mais aujourd'hui
ils sont deux, après tout, à 2, on est plus forts que l'ennui
○ Ethan dort mal la nuit et parfois il ne dort pas; alors il écrit des post-it, il se promène dans les décombres du passé ○ Mais aujourd'hui, l'ennui et Daphne l'accompagnent ○ Il la retrouve dans le vieil immeuble où ils vivaient tous les deux, vers les plus hauts étages ○ Ils vont trouver des trucs cools j'espère
Tonight, if I reach my hand to yours • Can you hold that hand? • I'll become you • You just have to look at my galaxies • Be showered with all those stars • I'll give you my world • The lights illuminating your eyes, they're the me of now •
Combattre le temps - AKN ❀ Bellamy
Résumé La voiture tombe en panne, Daphne part en exploration dans les ruines de son ancien immeuble. Elle trouve une boîte, probablement la propriété de ses voisins, et en cherche la clé, dans l'espoir d'y trouver un trésor. Ethan est là, parce que la nuit, les ruines, l'errance, c'est son domaine.
D aphne se rend dans les ruines plus qu’elle ne voudrait l’admettre. Quand on la prend sur le fait, la main dans le sac, l’air coupable d’un enfant qui vient de voler un bonbon sur le visage, elle répond qu’elle est ici pour voir s’il n’y a rien à récupérer, rien de précieux, rien d’intéressant - du maquillage, elle chuchote entre ses lèvres. Bien sûr qu’il n’y a rien à récupérer. Et elle vient quand même. La nuit est claire, et ça tombe plutôt mal, elle aime bien les nuits sombres, celles où elle peut se faufiler dans les ombres, devenir les ombres. Celles où, sans un bruit, presque sans mouvement même, elle fait les poches du pauvre malheureux qui croise sa route sans le voiture, et qui retourne chez lui - si tant est qu’il en ait un - les poches vides. Daphne, elle fleurit dans les nuits noires, dans la pénombre.
L’immeuble est dans un sale état, ça n’a pas bougé. Elle reconnaît pourtant, dans les décombres, les ruines de ce qui avait été sa chambre, celle d’Ethan, la cuisine ouverte. C’était elle qui avait fait la déco, alors elle ne reconnaissait que trop bien les lambeaux du papier peint qu’elle avait choisi, les bouts de verre d’une horloge qu’elle avait pris chez ses parents et qu’elle avait prévu de changer. Elle reconnaissait, non sans inconfort, les cadres brisés, les photos éparpillées sur le sol, souvenirs d’un passé qui n’a plus rien de réel, un mirage dans lequel elle aimerait parfois se perdre. Elle s’accroupit pour attraper, sans les regarder, quelques unes des photos qui jonchent le sol, elle les glisse dans la poche de sa salopette. Comme ça, comme si elle n’avait même jamais fait le mouvement. Comme si, comme hier, avant-hier, comme tous les autres jours, elle avait juste ignoré les photos. Elle a escaladé l’immeuble encore un peu, elle est arrivée chez les voisins du dessus. La moitié de l’appartement était tombé et se mêlait maintenant à celui de Daphne, mais il restait une partie du sol un peu plus haut. C’était des cons, eux, j’espère bien que le vent les a emmené, et elle sourit, Daphne, parce que c’est vrai que c’était des cons. Elle fait un peu le tour d’un appartement qu’elle n’a jamais connu, soulève les meubles qui se sont effondrés pour promener ses yeux curieux dans les tiroirs, sur le bois. Elle trouve un petit coffre en métal, ses doigts effleurent la surface brillante, et elle frissonne un peu au contact. Elle s’attarde sur la serrure, toute petite, et elle soulève la boîte pour regarder dans le trou, comme Alice le faisait pour regarder ce qu’il y avait derrière cette porte bien trop petite pour elle. Ces choses là, ça renferme des trésors, des bijoux, des choses qu’elle peut vendre, qu’elle peut échanger, sa curiosité est piqué, et Daphne pose la boîte et pars à la recherche de la clé qui ouvrir la boîte, ou de la potion qu’elle devra boire pour y entrer.
Elle finit par faire un feu avec les pieds d’une chaise. Elle va sûrement rester ici longtemps. La voiture ne veut plus démarrer. Capricieuse comme elle est, elle va devoir la pousser, mais elle n’a pas envie là. Alors elle restera là. Daphne avait ignoré les pas et les les mains qu’elle entendait sur la façade de l’immeuble. Elle était occupée, et elle saurait se débrouiller si on venait l’embêter. Elle avait extirpé un tiroir d’en dessous d’un meuble et avait finalement reconnu les pas lents et mous d’Ethan. Elle n’avait pas cillé pour autant, avait attendu que son frère se traîne jusqu’à elle. Elle s’installe face au feu, pose le tiroir face à elle, se penche un peu pour récupérer le morceau d’un meuble cassé et le jette dans le feu.
« Ca veut dire qu’il est à moitié allumé, aussi. Ca suffit. »
Il est toujours comme ça, Ethan. Le feu, il le voit à moitié éteint, comme s’il oubliait presque qu’il était en train de brûler et de briller et de crépiter, il ignore tout ça, il ne voit que la faiblesse de la lueur, le vacillement faible des flammes. Et Daphne, quand elle regarde, elle voit la lumière presque aveuglante qu’il émet, qui perce la nuit, perce les ombres dans lesquelles elle venait de se fondre ; elle n’aurait pas du faire de feu, peut-être, Ethan l’aurait trouvé quand même, c’était le destin, il l’aurait trouvé sans le feu. Elle hausse les épaules, comme si elle n’avait pas eu d’autre choix que la poubelle. Ethan était partout et nulle part. Comment était-elle censée savoir où glisser le mot pour qu’il le trouve à coup sûr ? Un jour il était là, le lendemain là-bas, et le jour d’après, impossible de le trouver. Daphne avait fait comme elle avait pu, mais ça l’avait fait sourire, ça voulait dire qu’il avait fouillé la poubelle.
« Qu’est-ce que tu faisais dans les poubelles, pour commencer ? »
Daphne penche la tête en arrière, Ethan est penché au dessus d’elle. Il est toujours courbé, comme si même son corps était fatigué, comme si lui aussi il voyait le bout du tunnel. Et Daphne, elle le voit aussi, quand elle le regarde, alors maintenant, elle évite de le regarder. Parce que c’est douloureux, parce que c’est injuste, parce que c’est plein de choses. Et en même temps, elle y voit du réconfort, pas pour elle, mais pour lui, et elle a envie de lui dire A la prochaine, un sourire, un signe de main, et il peut partir tranquillement, elle ne lui en veut pas, et elle aussi elle est tranquille, parce qu’il est peut-être vraiment plus heureux, plus apaisé comme ça. Mais elle ne les verra pas, elle, le sourire sincère, les yeux apaisés, paradoxalement vivants. Alors c’est plus facile de lui en vouloir, parce que ça restait triste, ça restait injuste dans tous les cas. Du bout de son pied, elle donne un coup dans la petite boîte grise. Ses mains plongent dans le tiroir et écument la mer de babioles, ses doigts sentent, analysent, cherchent la précieuse clé.
« La clé de ce truc. A tous les coups y a des trucs de fou dedans. »
Les doigts de Daphne quittent le tiroir et elle les laisse tomber avec ennui sur le sol. Pas de clé, pas de potion. Juste des papiers, des câbles, des stylos, un dé à coudre qui s’est perdu. Elle prend un stylo. Elle pivote un peu pour chercher une autre cachette, elle est douée pour les cachettes elle, c’est une enfant des ombres après tout. Elle tourne le dos au feu et se traîne jusqu’à un autre meuble, abîmé par les vents, le temps, l’abandon. Il lui ressemble un peu, peut-être. Elle jette le stylo derrière elle, aux pieds d’Ethan, mime une analyse du meuble.
j'aimerais baisser tes yeux douteux j'aimerais chasser ta nostalgie relever ta tête, sois courageux à 2, on est plus forts que l'ennui
AKN
BELLAMY
il la suit, silencieusement, mais ethan est là, il regarde, l'observe se faufiler dans les décombres qui sont synonymes du passé ça lui manque, tout ça, et il pose ses yeux par sur le sol jonché de souvenirs, des choses douloureuses, ethan, il revient toujours ici, toujours si il disparaît de chez lui, c'est parce qu'il a besoin de voir son ancien chez lui, sa vieille demeure qui le gardait à l'abri, qui l'empêchait de se faire bouffer par le monde
mais peut-être qu'ethan se voile la face sur son passé la maison ne l'a jamais protégé, rien ne l'a jamais préparé à ça à ce vide dans son estomac qui s'est propagé jusque son cœur à l'ennui mortel qui a râpé son âme, qui l'a abîmé à l'oubli de ses sentiments, parce qu'ethan il ne ressent que le vide et l'ennui
mais il n'est pas triste, et il le sait, que daphne s'inquiète elle lui en veut, d'être aussi mou, détaché, trop pensif, insensible, elle le croit triste, mais il ne l'est pas il est usé, usé de cette vie, ethan lui, il n'a jamais demandé ça, cette tempête qui a ravagé tout autour de lui, et qui en même temps
a arraché une partie de lui
l'attache ne lui fait pas peur, pourtant il est toujours seul ethan, il rompt les contacts, il évite qu'on s'attache et que nos doigts s'enlacent parce que c'est dur, de devoir s'occuper des autres quand soi même, on périt ethan regarde daphne, il se redresse, plus de dos courbé pour elle
".... T'occupes miss je vais finir avec un cancer des poumons."
sa main s'abat sur le dos de la jeune fille, ethan, il n'aime pas les questions,parce que les questions ça sous entend qu'on doit s'ouvrir à l'autre, et qu'on doit aussi s'intéresser à l'autre mais pourtant, ethan, il aime avoir des mots sur ce qui l'interpelle mais sa voix enraillée, elle ne sert plus vraiment la boîte ne l'intéresse pas, malgré tout, il fini par la ramasser -parce que daphne, c'est ça quelque chose l’obsède, elle ne le lâche plus, mais parfois, ça l'énerve, alors elle le jette c'est dommage daphne, tu pourrais être plus patiente et plus tendre cette boîte aussi, a vécue l'enfer
"Pas besoin de clé, j'ai appris à crocheter y a pas longtemps, avec un livre. Si tu trouves un truc qui ressemble à une épingle à nourrice, ou un truc un peu dans le même style."
son dos s'abaisse, ses jambes se plient, il ramasse le stylo que daphne lui jette, et aussi ce petit dé à coudre, il en a toujours besoin, ses doigts finissent par s'abîmer avec toutes ces coutures et son corps, sans élan, toujours avec faiblesse, il se relève mais ne le méprenez pas, ethan, il a l'air faible, accablé, échiné à survivre mais il ira toujours plus loin que vous, que toi, que moi parce que ethan, il a apprit à fuir, il sait comment faire, son corps le supportera toujours
des kilomètres à foison, il peut les faire quand il court, il ne s'arrête plus, il n'a plus rien dans la tête
juste un sentiment de liberté -qui n'existe pas, lorsqu'il ne court pas loin de cette réalité cette aisance, cette audace, elle n’existe plus ici, ce n'est qu'une illusion
et peut-être qu'au final, elle n'a jamais existé nul part
elle est dure, elle agit comme telle, mais au fond, daphne, elle est fragile, lui dire que ce genre de "merde", il aime ça, bien sûr qu'il les aime, mais daphne, tu veux juste te montrer agréable sous couvert d'ardeur et d'un espèce de je m'en foutisme mais soyons honnête, ça ne te va pas, tout ça
et soudain, ça revient son cœur lance, et dans son regard, il le sait daphne elle chante j'aimerais baisser tes yeux douteux chasser ta nostalgie
mais tu ne peux pas daphne, ce n'est pas ta faute on apprend jamais aux gens à sauver les autres, parce que ce n'est pas à nous de le faire qu'on essaye, qu'on échoue on s'en veut, on s'en mord les doigts et ça nous ronge
alors on essaie, jusqu'à échouer encore, jusqu'à réussir, jusqu'à sombrer soi même mais toi daphne, tu n'as pas a essayé, ce n'est pas ta faute
ethan a prévenu, il le sait, il l'a dit à soi même, l'ennui revient toujours, ces maux qui ne guérissent pas parce qu'on a beau essayé, parfois, on ne peut pas être sauvé mais ethan il veut être sauvé, il veut essayé de vivre, ne serait ce que pour sa moitié, son âme-sœur alors il survit, ce n'est pas vivre, mais ça s'en rapproche, et ça lui convient la tristesse a arrêté de le rogner dans chaque recoins, il n'y a que l'ennui qui s'appuie sur ses épaules
mais l'ennui, ça se corrige, ça s'améliore pourtant il reste mitigé, son intérieur lui rappelle que l'ennui, c'est rien, ça finira par partir parce que tout le monde s'ennuie, c'est normal c'est h umain après tout mais sa tête, elle lui rabâche que c'est pas bien de s'ennuyer, que c'est mal, alors ça le torture mais quand il lève le nez en haut, tout en haut, il les voit
ces étoiles ça l'aide
"Daphne, t'as déjà pensé à..."
son élocution ne va pas plus loin, il n'y arrive pas, en fait, il ne sait pas quoi dire, il se contente de regarder ce ciel qui brille il n'a plus rien à dire, ethan a suffisamment parlé pour la nuit son visage s'approche de daphne et il embrasse sa joue alors que ses doigts effleurent sa chevelure blonde et il s'éloigne, il grimpe à l'étage -il est plus grand, il y arrive mieux que daphne, mais les décombres ça bougent, ce n'est pas stables, mais qu'importe ethan a eu un éclair, dans sa tête, il se souvient d'où est la clé les ongles enfoncés dans les trous, il s'avance, essayant de ne pas casser ces murs parce qu'il ne veut pas casser daphne, il s'en voudrait trop
" La voisine la laisse toujours dans son armoire de la salle de bain, je sais pas comment ils l'ont pas encore trouvé, ton gang de lutins."
il redescend, avec attention, avec délicatesse, parce que si daphne est rude, plus robuste ethan il est plus magnanime, plus mièvre l'adulte retire la poussière qui s'est accumulé sur son visage -les vieux immeubles, c'est toujours sales mais, il y a un sorte de charme, dans tous ça et il attend, le bras autour des épaules de sa plus jeune sœur de quelques secondes il attend de découvrir ce qu'il y a, à l'intérieur
et son cœur se serre, il ne veut pas voir des souvenirs c'est douloureux cette nostalgie
○ ethan se sent vide, dénué de sens, il n'y a que l'ennui qui le préoccupe, parce que chaque jours, c'est quelque chose qui le tient éveillé ○ Mais aujourd'hui, l'ennui n'est plus sa principale préoccupation, bien que ça lui colle à la peau ○ daphne a trouvé une boîte dont ethan a récupéré la clé ○ ethan se montre affectueux, parce qu'il se sent coupable, d'avoir des mauvaises pensées en présence de daphne
Tonight, if I reach my hand to yours • Can you hold that hand? • I'll become you • You just have to look at my galaxies • Be showered with all those stars • I'll give you my world • The lights illuminating your eyes, they're the me of now •
Combattre le temps - AKN ❀ Bellamy
Résumé Daphne préfère éviter les pensées trop déprimantes de son frère, comme s'ils pouvaient tous les deux s'en défaire. Le coffre ne détient rien d'intéressant, si ce n'est une petite boîte à musique un peu douce comme son frère.
Ethan se redresse, il a peut-être mal au dos, à force d’être courbé comme leur vieux grand-père, celui qui perdait un peu la boule, qui oubliait toujours leur prénom, qui restait bloqué quand il lâchait sa canne, parce qu’il était trop courbé pour se redresser, et qu’il avait trop mal pour la ramasser - et Daphne elle riait un peu dans son coin, parce que c’était drôle pendant quelques secondes, et elle allait l’aider après. Ethan, c’est son grand-père : il est bloqué, mais il n’arrive pas à récupérer sa canne. Sauf que pépé, il râlait suffisamment fort pour qu’on lui donne sa canne ; Ethan, lui, il ne dit rien. Daphne plisse les yeux, sa vision se rétrécit, et elle fixe son jumeau alors qu’il s’éloigne. Il fallait bien qu’il parle de mourir à un moment donné, c’était trop bizarre qu’il ne l’ait pas déjà fait, qu’il n’ait rien dit. C’était toujours pareil, et il n’avait pas l’air de se rendre compte que ça la blessait pour plein de raisons qui était pourtant évidentes ; elle avait beau rabâcher, comme un vieux tourne-disque rayé, que rien ne lui importait, elle n’en pensait pas un mot quand il s’agissait d’Ethan. Et parfois, elle avait envie de lui dire, sans jamais le faire, que quand on naît ensemble, on part ensemble. Elle ne savait pas expliquer comment, pourquoi, ce que ça voulait dire exactement, mais elle savait que c’était comme ça. Après tout, c’était dur de vivre quand on venait de vous arracher une partie de vous, c’était dur de rester soi-même, de faire comme si. Elle se pencha pour lui frapper la jambe, plusieurs fois. Lui, il tapote son dos, comme s’il venait de dire une bonne blague, qu’ils allaient rire tous les deux, comme deux ivrognes au comptoir d’un bar.
« T’es obligé de dire des trucs pareils, sérieux ? C’est mieux quand tu parles pas, pas besoin de cancer des poumons si je te jette du haut de l’immeuble, là. Fin, du haut… »
Elle lève le nez vers le toit ouvert de l’immeuble. Il n’y a plus vraiment de haut, plus vraiment d’immeuble même. Juste des murs qui vont sans doute s’effondrer d’ici peu, des restes de sol ou de plafond, mais pas assez pour qu’on appelle ces ruines un immeuble, ou même son chez soi. Pourtant, c’était chez eux, c’était ça le plus triste. Du menton, elle désigne sa voiture jaune, son ennemie et sa meilleure amie. Elle la nargue depuis la route, les phares sont tournés dans sa direction, ils semblent sourire et lui dire Je t’avais bien dit que j’avais pas envie de rouler, aujourd’hui.
« Y a ma boîte à outils dans le coffre, va voir. Ca te sert à quoi de crocheter des serrures ? Tu comptes t’infiltrer chez quelqu’un ? »
Daphne hausse les sourcils, elle a l’air surprise, mais ses yeux pétillent. Elle s’est vite rendue compte qu’il fallait se sentir vivante dans un monde pareil - elle avait besoin de se sentir vivante après la tempête. Quoi de mieux que le danger, l’interdit, toutes ces choses qu’on a envie de faire, mais qu’on ne peut pas. Mais Ethan, il n’est pas comme ça du tout, il se cache, il ne veut pas qu’on le remarque. Daphne, elle s’éclipse dans les ombres, mais c’est pour mieux en sortir, mieux se faire remarquer, n’en être que plus brillante, plus vivante. Alors non, il ne cherche sûrement pas à s’infiltrer chez quelqu’un. Et gentil comme il est, s’il venait à le faire, ce serait pour aller recoudre les vêtements troués qu’il trouverait dans une armoire, pour réparer une poutre un peu branlante, laisser un petit mot et repartir, les mains dans les poches, la bouche un peu sèche à force de chanter tout bas, parce qu’il a une jolie voix, sans se retourner. Pas un regard en arrière, ni vers le monde, ni nulle part. Ses doigts abimés s’agiteraient autour d’un stylo, ses pieds feraient rouler les cailloux sous ses pas, et il les regarde, les cailloux. Ca, c’est Ethan. La jeune femme écoute son frère d’une oreille, mais d’une oreille attentive. Elle ne répond, d’abord. Elle fait comme si elle attendait qu’il finisse sa phrase, mais il ne la finira jamais et elle le sait. Elle récupère un autre tiroir et fait mine de le fouiller. La poignée reste dans ses mains quand elle la tire, elle grogne et la laisse tomber par terre. Daphne. Daphne. Ses lèvres s’ouvrent un peu, comme si elle voulait le répéter, mais aucun son ne sort. On l’appelle Bellamy, maintenant. C’est douloureux de s’appeler Daphne. Mais ça sonne doux quand Ethan le dit : pas parce qu’il a une jolie voix. Quand il dit Daphne, elle a presque l’impression d’avoir sept ans à nouveau. Elle est assise dans le jardin, elle a piqué une des petites voitures d’Ethan, parce que sa mère les achetait toujours pour lui, jamais pour elle. Elle entend qu’on l’appelle derrière elle, Daphne, et quand elle se retourne, c’est Ethan qui vient s’assoir avec elle, et il pose les petites voitures devant elle. Il n’a peut-être jamais aimé les voitures, lui. Et quand elle repense aux petites voitures, c’est encore plus douloureux de penser à ce qu’il y a dans la tête d’Ethan, alors elle s’en dérobe, elle s’en échappe, il n’a pas fini sa phrase, elle peut imaginer ce qu’elle veut. Elle tend les doigts pour appuyer sur ses joues un peu fort, mais c’est affectueux, il doit le savoir. Elle baisse ses doigts, attrape les lambeaux d’un papier peint.
« Ouais, j’avais pensé à changer le papier peint de la cuisine. C’est un peu tard maintenant, mais c’est vrai qu’il était dégueu. »
Elle hausse les épaules, comme si ça n’avait plus d’importance, parce que çaa n’en a plus, finalement. Elle laisse Ethan faire le singe sur les murs, et redescendre, avec la clé dans les mains. Daphne le fixe, l’air suspicieuse, un peu perdu. Son nez se fronce, elle prend la clé lentement, et elle finit par sourire.
« Comment tu sais ça ? T’as couché avec la voisine ? »
Elle sourit un peu plus, ce serait drôle de se dire qu’il l’avait vraiment fait, il n’a vraiment pas la tête du type à faire ça. Daphne observe la clé, comme si elle allait lui ouvrir les portes du paradis, celles de la caverne d’Ali Baba, toutes les portes du monde. Elle se tourne un peu vers son frère pour frotter vivement son visage, son grand nez est tout sale, et elle repose ses yeux sur la boite en ferraille. Elle ne tarde pas à l’ouvrir et fixe le contenu, sans rien laisser paraître. Des papiers - elle reconnaît des photocopies de carte d’identité, de permis de conduire - une enveloppe dans laquelle elle ne trouve que deux billets, un trousseau de clés, et une petite boîte à musique, un collier, qu’elle prend nonchalamment. Elle laisse tomber le coffre avec agacement. Rien d’intéressant. Même pas un petit rouge à lèvres. Elle se penche pour ramasser la boîte à musique et la tend à Ethan, et ses yeux se posent sur un point au hasard derrière son épaule.
« Ca te ressemble un peu, à tous les coups ça chante un truc gnangnan. Si j’ai raison, tu me recouds une autre robe. Si j’ai tort, tu me recouds une jupe. »
j'aimerais baisser tes yeux douteux j'aimerais chasser ta nostalgie relever ta tête, sois courageux à 2, on est plus forts que l'ennui
AKN
BELLAMY
ce qu'elle est rude elle est rude et abrupte et ethan il ne peut rien dire, parce qu'il ne sait pas quoi dire daphne n'aime pas, quand il évoque la mort sa mort parce que dahne, elle ne sait jamais ce qu'il ya dans la tête d'ethan et lui même parfois, il ne sait pas vraiment, parce que tout se bouscule trop souvent parfois il pense à rien, et c'est encore plus inquiètant il se contente d'avancer, sans but, simplement à attendre que quelque chose le percute
"J'oublie que t'es plus susceptible qu'un gosse de trois ans..."
il laisse rouler ses yeux, ethan, il a l'habitude des personnes comme daphne les personnes rudes, caractérielles, superficielles et attentives qu'à elles-mêmes parce qu'ethan, il est pas comme ça il donne plus de soi aux autres qu'à lui-même et un jour, ça le fera périr, il le sait on le lui répète alors ethan il a fini par ignorer les petites piques hargneuses de daphne et simplement il écoute la jeune fille, et ses mauvaises blagues soudain, il a un doute comment ça, il crochette pour dérober ? n'importe quoi ! ethan, il ne vole pas, il emprunte pas comme elle, pas comme les pirates ou les pickpockets les gens malades qui doivent voler parce que c'est plus fort qu'eux mais ethan, il ne leur en veut pas il hausse ses épaules et lui pince la sienne en retour ce qu'elle est bête daphne avec ses stupidités
"Je vais crocheter ta vieille bagnole qui roule plus pour voler ton moteur ouai.."
sa langue sort d'entre ses dents, il se moque d'elle et il grimace pour faire comprendre qu'il s'en fout, de sa vieille voiture elle ne roule plus si bien, et elle abuse de daphne... elles sont aussi capricieuses l'une que l'autre c'est pour ça qu'elles survivent ensembles
mais, ethan, il fini par lui tourner le dos face à sa question ethan n'aime pas le contact, du moins, il en a perdu l'habitude et il n'en a jamais particulièrement ressentit le besoin -sauf lorsqu'il est triste, qu'il a l'impression de périr, d'être au fond du gouffre vous-savez, ce besoin de sentir l'autre, contre soi la chaleur et la douceur d'une peau nue des doigts lassés des battements de cœur en harmonie ce genre de douceurs, qui rendent ethan faible il faut simplement savoir s'y prendre avec lui choisir ses mots l'intonation ethan n'est pas difficile
la question de daphne n'a reçu alors aucune réponse elle connait la réponse finalement, il relâche son emprise de daphne elle est déçue et ça le rend un peu morose de voir que dans cette boîte, il n'y a pas les mirages qu'elle recherchait juste des babioles sans importance pour elle parce que pour cette dame, c'était important les choses sont toujours importantes pour ethan, le moindre objet l'est
entre ses longues phalanges éreintées il reçoit la boîte à musique il la regarde et, il la soulève, regarde chaque coins et il y a des inscriptions dessous, une phrase
à ma fille chérie Anna
ethan, il a connu anna, une fille gentille ça avait été elle est morte il y a dix ans et il se souvient, ethan il a aimé anna pas comme un amoureux, mais comme un ami et il a été triste c'était peut-être de là, que ça avait commencé
ou alors avant, il ne sait plus tellement mais revoir ces lettres, qui forment ce vieux prénom ça lui esquinte le cœur ça la saisie si fort trop fort même brusquement
"C'était la boîte à musique d'Anna. Quand je venais promener le chien, elle me la faisait écouter."
ethan il sourit rarement parce qu'il n'en a plus la force, que ses lèvres sont trop sèches mais là il a un sourire son expression n'est pas la même ethan il a les yeux qui brillent, qui sont presque larmoyants les sourcils abaissés et les fossettes remontées il a presque l'air vivant, cette fois
"Tu te rappelles, d'Anna ? Moi oui, je m'en souviens si bien. Elle avait des cheveux roux et un visage si expressif... Anna était vraiment belle. "
il tourne la manivelle s'assoie sur le bord de l'immeuble, prêt à rendre son dernier souffle les pieds dans le vide, il dépose l'objet musical à côté de lui c'est suave, c'est mièvre, c'est ce qu'ethan, il aime
la sérénité, la tendresse, les choses qui rendent aimables qui font aimer et pourtant, il les fuit il a peur de les affronter
il ne fait que les écouter les entendre, ces choses si mielleuses pour ne pas avoir à s'y heurter à les dire et ça lui suffit à ethan
"Daphne, je pense que tu devrais penser à..."
lentement, il se tourne vers sa sœur il la fixe, sans un mot, puis
"Fait un truc pour tes cheveux. Tu ressembles à pollux.."
il sourit toujours aussi bêtement revoir cette boîte l'a mit en joie il se souvient d'une fille qu'il a aimé il se souvient de ces sentiments qui autrefois réchauffaient son cœur le rendaient plus mou plus tendre et affectueux aujourd'hui l'ennui l'a quitté grâce à cette fille grâce à daphne alors il se permet d'être taquin d'être un peu coquin d'essayer de rire
et ethan il glisse ses mains derrière lui pour s'avachir, observer le ciel noir à perte de vue l'horizon qui semble sans fin et qui pourtant fini bien quelque part loin devant eux si loin et pourtant si près prêt de la fin
"J'suis de bonne humeur là. Je te laisse me coiffer, si tu veux."
sa tête se balance en arrière, accompagné d'un grand sourire deux grands saphirs pétillants ethan, il ne ressent pas souvent ça
○ Ethan se sent mieux, même si daphne se comporte comme si elle avait 5 ans ○ il est de bonne humeur après avoir trouvé la vielle boîte à musique d'Anna, son ancienne voisine ○ il a des souvenirs vagues d'elle, mais il se souvient de son physique, car elle était belle, c'était son genre de fille ○ ethan se permet de l'humour avec POLLUX daphne, chose rare
Tonight, if I reach my hand to yours • Can you hold that hand? • I'll become you • You just have to look at my galaxies • Be showered with all those stars • I'll give you my world • The lights illuminating your eyes, they're the me of now •
Combattre le temps - AKN ❀ Bellamy
Résumé La voiture tombe en panne, Daphne part en exploration dans les ruines de son ancien immeuble. Elle trouve une boîte, probablement la propriété de ses voisins, et en cherche la clé, dans l'espoir d'y trouver un trésor. Ethan est là, parce que la nuit, les ruines, l'errance, c'est son domaine.
Daphne agite la main. On a tous ses défauts. Elle, elle est susceptible et jalouse, mais c’est parce qu’elle a l’impression qu’Ethan ne l’aime pas autant qu’elle. Il est trop détaché, et elle n’arrive pas à comprendre pourquoi il n’attrape jamais les perches qu’elle lui tend, pourquoi il refuse tant son aide, pourquoi il refuse de partager quoique ce soit avec elle, de rester avec, pourquoi il refuse l’entraide… Daphne ne lui veut pas de mal, c’est tout le contraire. Elle veut qu’il pose sa tête sur son épaule et qu’il pleure s’il en a envie. Ils n’ont plus qu’eux maintenant. Ce n’est pas le moment de se rejeter, et pourtant. Elle ne répond pas, elle pince son épaule aussi. Elle n’a pas grand chose à dire, elle réfléchit, elle regarde son frère, ses doigts jouent avec les billets qu’elle vient de trouver. Elle aurait préféré rester avec lui qu’avec sa voiture, elle aurait préféré chercher du réconfort auprès de lui. Mais Ethan, il n’a jamais pensé que c’était peut-être lui qui l’avait endurcie. Parce que si elle avait été aussi faible, si elle s’était laissée à la dérive autant que lui, ils n’auraient pas survécu, tous les deux. Elle baisse ses yeux bleus vers les doigts d’Ethan, qui s’emparent de la boîte à musique avec douceur et tendresse. Ses yeux font le tour de la boîte, et remontent progressivement jusqu’au jeune homme. Il sourit, et au fond d’elle, tout au fond, elle a mal.
Ethan, il a accroché une épée de Damoclès au dessus de la tête de Daphne, et il l’ignore totalement. Elle se réveille le matin, la gorge nouée et le coeur en miettes, parce qu’à tout moment, elle pourrait apprendre que la nuit l’a emporté. Alors elle le piste, elle se dérobe à son nouveau chez-elle, et elle le cherche. Elle vérifie qu’il est debout, et qu’il respire. Elle regarde son dos tout courbé s’élever et s’affaisser au rythme d’une respiration sans conviction. Elle remue ciel et terre pour le faire sourire, et Ethan, il ne lui sourit jamais vraiment. Un vrai sourire, sincère et heureux, elle n’en a plus vraiment vu depuis longtemps, mais elle cherche. Elle répond à ses petits mots dans l’espoir que ça lui apporte du réconfort. Elle fait des trous dans ses robes, parce qu’il a l’air d’aimer se rendre utile. Elle recueille des babioles et elle les sème là où il va le plus. Et pourtant, ce n’est pas elle qui le fait sourire. C’est cette boîte à musique, cette fille qui n’existe même plus. Une fille qui n’arpente plus le sol de ce monde depuis des années, mais qu’il a visiblement encore dans la tête. Pourtant elle sourit quand même, parce que ça lui fait du bien de voir qu’il n’a pas oublié d’être heureux parfois. Mais au fond d’elle, dans un coin sombre de son esprit, elle n’a pas envie de sourire. Elle aurait bien aimé qu’il sourit pour elle. Elle fronce le nez et hausse les épaules. Elle n’avait rien de particulier Anna, elle ne l’aimait même pas. Pourtant, c’est cette fille si ordinaire qui l’a fait sourire en l’espace de quelques secondes. Sa voix est un peu amer quand elle parle, et elle se baisse pour feindre d’entretenir le feu.
« Non je m’en souviens pas. Je l’aimais pas, cette fille. »
Elle a envie de donner un coup de pied dans la boîte. De l’envoyer valser très loin, pour qu’elle la laisse un peu être seul avec Ethan. Elle a l’impression qu’Anna est là maintenant, et qu’elle tient presque la chandelle. Ethan, il s’assoit avec la boîte à musique, elle, elle est derrière, elle s’occupe du feu. Et c’est injuste, parce qu’elle partage les douleurs et les peines de son frère, et cette fille, on n’a qu’à prononcer son nom pour que les yeux d’Ethan s’illumine. C’est injuste, parce qu’elle aimerait bien que ses yeux s’illuminent de la même façon quand il la voit. Mais son frère, il a l’air si serein, si apaisé, si heureux, qu’elle se dit qu’elle peut bien prendre sa tristesse le temps d’une nuit et le laisser être heureux. Alors elle ne crie pas, elle ne dit pas que c’est injuste, même si elle en a envie, et elle se contente de prendre une de ses mèches blondes pour la regarder. C’est vrai qu’elle n’a plus l’air si jolie, après avoir eu la tête dans le capot.
« Y en a qui travaillent, alors ouais, je suis pas toute fraîche. »
Elle se redresse, elle regarde longuement Ethan. C’est injuste. C’était leur moment à eux deux. Qu’est-ce qu’elle venait foutre ici, cette fille ? Daphne redescend et va dans sa voiture. Elle récupère sa brosse, sur la banquette arrière, et retourne auprès d’Ethan. Elle s’assoit derrière lui, elle inspire longuement, et elle défait sa tresse. Elle brosse ses cheveux. Elle regarde la boîte à musique, son pied la démange toujours aussi furieusement. C’est injuste. Elle est là, pour de vrai. Pas Anna. Les notes qui s’évadent de la boîte à musique l’énervent. Elle réfléchit un instant. Il aime bien chanter, Ethan, il aime bien la musique. Elle l’entend marmonner les mêmes airs souvent, et elle a envie de l’entendre chanter, pour couvrir l’affreuse mélodie qui l’entête. Elle se racle la gorge, elle réfléchit à un air qu’elle entend si souvent de la bouche d’Ethan, et elle ouvre légèrement les lèvres pour marmonner.
« Sorry I didn’t kiss you… »
Elle s’arrête, elle laisse Ethan continuer s’il le veut. Elle continue de le coiffer, puis elle pose la brosse pour commencer à tresser ses mèches blondes. Elle est apaisée. La nuit est douce, les étoiles sont moins brillantes que les yeux d’Ethan. Elle se dit que ce n’est pas grave, ils sont juste trop différents. Elle a trop besoin d’amour et d’attention, et Ethan, ce n’est pas le genre à en avoir énormément à donner. Ce n’est pas de sa faute, et elle ne lui en veut même pas. Et peu à peu, les étoiles la calment, et elle tire une de ses mèches.
« Ca fait combien de temps que t’as pas détaché tes cheveux, sérieux… »
j'aimerais baisser tes yeux douteux j'aimerais chasser ta nostalgie relever ta tête, sois courageux à 2, on est plus forts que l'ennui
AKN
BELLAMY
les yeux dans le vide il murmure des paroles de chanson dont il se souvient une musique française qui le tenait longtemps éveillé les nuits une musique d'amour une musique sur l'ennui ethan il tourne un peu la tête il regarde daphne qui a l'air agacé parce que ethan il sait quand daphne est énervé triste en colère qu'elle en veut au monde entier d'être injuste comme ça mais il ne relève pas, il sait que c'est cette boîte qui l'énerve sûrement parce qu'il a parlé de cette fille et qu'il a sourit
mais il n'y peut rien si il y a des choses qui l'ont fait sourire comme ça et qu'en se rappelant il se sent bien
"Pourtant elle était gentille, elle t'aimait bien, elle."
daphne se souvenait d'Anna parce qu'ils passaient beaucoup de temps ensembles mais elle mentait parce que ça l'agaçait
alors ethan, il attrape la boîte et son cœur se serre parce qu'il entend daphne chanter des mots ces mots qu'il aime tant dommage il n'a pas sa guitare puis ethan le bout de ses doigts caresse la boîte la serre et il tourne à nouveau la manivelle
"sorry i didn't kiss you but it's obvious I wanted to bubble gum down my throat and it's a curse, but my luck couldn't get any worse..."
il continu ses mots qui lui rappelle tous ces maux puis
la boîte tombe et il la regarde dégringoler le long des décombres jusqu'à se briser sur le sol parce que ethan il ne veut pas voir daphne comme ça avec une expression si sévère parce qu'elle retient ses émotions sa solitude son semblant de colère et sa tristesse parce que ses pensées ne lui sont pas toutes dédiées parce que finalement il n'y a que toi tes souvenirs ton cœur en manque
"T'en fais vraiment des caisses. Je les ai coiffés y a quatre jours.."
ethan regarde devant lui l'horizon qui s'éclaircit parce que le jour va bientôt se lever ses yeux étincellent toujours mais ça ne veut rien dire parce qu'il ne ressent plus rien à nouveau le vide le néant les sentiments amers qui remuent dans ses entrailles l'ennui qui revient poser ses doigts frêles sur lui qui le touche lui murmure des choses à l'oreille
alors ethan tu te sens comment après avoir jeté ça ces souvenirs qui t'ont fait sourire qui t'ont remué
et ethan il écoute l'ennui lui parler à l'oreille cette fois, relever la tête être courageux à deux
son menton se colle contre son poing son coude se dépose sur son genoux et ses yeux se ferment il réfléchit et il se tourne finalement pour faire face à daphne et il lui caresse la joue du bout de ses doigts abîmés
"Tu sais que je t'aime Daphne ?"
ethan lui sourit il n'a pas envie qu'elle prenne ça comme un genre de déclaration comme s'il allait sauté il veut juste lui rappeler que rien n'est de sa faute qu'il l'aime malgré tout et qu'il sera là de son côté qu'importe ce qu'il arrive qu'importe ce qu'il doit sacrifier parce que daphne fait partie de lui même s'il ne se comprennent pas qu'ils ne se sont jamais compris
○ Ethan dort mal la nuit et parfois il ne dort pas; alors il écrit des post-it, il se promène dans les décombres du passé ○ Mais aujourd'hui, l'ennui et Daphne l'accompagnent ○ Il la retrouve dans le vieil immeuble où ils vivaient tous les deux, vers les plus hauts étages ○ Ils vont trouver des trucs cools j'espère
Tonight, if I reach my hand to yours • Can you hold that hand? • I'll become you • You just have to look at my galaxies • Be showered with all those stars • I'll give you my world • The lights illuminating your eyes, they're the me of now •
Combattre le temps - AKN ❀ Bellamy
Résumé La voiture tombe en panne, Daphne part en exploration dans les ruines de son ancien immeuble. Elle trouve une boîte, probablement la propriété de ses voisins, et en cherche la clé, dans l'espoir d'y trouver un trésor. Ethan est là, parce que la nuit, les ruines, l'errance, c'est son domaine.
Daphne secoue la tête et tire légèrement une des mèches d’Ethan. Anna ne l’avait jamais aimé, pas alors que Daphne lui montrait bien qu’elle ne voulait rien avoir à faire avec elle. Elle essayait juste de se faire bien voir, de se donner l’image de la gentille fille qui aime même ceux qui sont trop mauvais, trop méchant. Parce qu’Anna, c’était typiquement le genre de filles à croire qu’il fallait être gentille pour se faire accepter. Le genre à croire à ces idioties de bien et de mal, à dire « qu’il y a du bien en tout le monde, il faut juste creuser ! ». A dire qu’elle aimait bien Daphne, même si celle-ci se bouchait le nez en la voyant arriver, parce qu’elle était « sûre que Daphne était une bonne personne, moi je l’aime bien ! » Summum de l’hypocrisie, et pourtant c’est des personnes comme elle qu’on aurait applaudi, des personnes comme elle qu’Ethan aimait. Il ne voyait pas qu’Anna était aussi hypocrite que n’importe qui.
« Arrête d’être aussi naïf, tu peux pas aimer quelqu’un qui a jamais fait un seul bon geste vers toi. Elle voulait juste se faire mousser, qu’on la prenne pour une gentille petite biche, et moi me faire passer pour la méchante, parce que je m’en prends à une innocente. Y avait pas de raison qu’elle m’apprécie. »
Elle avait toujours trouvé qu’Ethan était trop pur pour ce monde. Pourtant il ne l’était pas nécessairement, pur. Mais quand elle regardait dans ces deux iris bleus profond, elle ne voyait que pureté, infini naïveté, vestiges d’une enfance où il ne faisait que jouer dans son coin, chez eux, à l’école, au parc, et où elle devait surveiller de loin, parce que les grands, ils aiment bien embêter les enfants comme Ethan. Et à l’époque, comme aujourd’hui, elle avait peur qu’il ait mal, ce petit blond un peu solitaire, alors elle se postait en garde du corps, elle fixait les grands, penchait la tête en arrière pour les voir, et pour espérer les toiser même, et montrait son bras, faisant croire que son père, il était champion d’un sport de combat dont elle ne connaissait pas le nom. La vie était beaucoup plus simple ainsi. Ethan et elles jouaient aux voitures ; la nuit, ils attendaient que leur mère s’éloigne de la chambre pour commencer à chuchoter ; à l’école, Daphne avait élaboré des stratagèmes pour qu’ils se voient un petit peu plus, en dehors des récréations, parce que les maîtresses avaient décidé de les séparer tous les deux, prétextant que Daphne dérangeait trop son frère ( et c’était vrai. ). Elle profitait des pauses toilettes, qu’elle demandait trop souvent, pour laisser des petits papiers, des billes, des cartes à jouer qu’elle avait volé à ses camardes, qu’Ethan finirait par trouver. La vie était bien plus simple ainsi.
Daphne continue de le tresser. Elle apprécie les notes qui sortent des lèvres d’Ethan, oublie celles qui sortent de la boîte à musique. Des yeux, elle suit les longs doigts d’Ethan se balader sur la boîte, la serrer, l’admirer. Elle observe chaque relief de la boîte imprégner les empreintes de ses doigts, pénétrer ses veines, son coeur, à qui ils soufflent les battements, qu’elle peut presque entendre comme elle se rapproche un petit peu pour regarder la boîte. Sous les étoiles, elle brille plus qu’elle, parce qu’elle est encore dans l’ombre, Daphne. D’un coup, trop rapidement pour qu’elle s’en rende même vraiment compte, la boîte s’effondre. La nuit l’engloutit, et seul le bruit sourd qu’émet la chute précise à Daphne qu’elle est vraiment tombée. Elle soulève le bras d’Ethan pour passer sa tête en dessous et poser ses yeux écarquillés sur les débris de la boîte à musique. Elle la fixe longuement avant de lever les yeux vers Ethan. Elle ne dit rien, elle ne trouve rien à dire. Elle baisse les yeux vers la petite boîte, maintenant en miettes, brisée de la main même de celui qui la chérissait le plus, maintenant aussi vivante que sa propriétaire. Daphne se recule, se concentre à nouveau sur les mèches. Elle ravale sa salive. Elle la récupérerait, cette foutue boîte, une fois qu’Ethan serait parti. Elle saurait la réparer, c’était moins compliqué qu’une voiture, et elle irait la glisser à côté de la petite chaumière d’Ethan. Là où lui pourrait la chérir, l’écouter, et là où elle, elle ne pourrait plus la voir.
« Quatre jours ? Mon dieu… »
Elle secoue la tête en soupirant, attache la tresse, lui caresse les cheveux. Comme pour l’apaiser un peu, comme l’avait fait la boîte. Et sous les étoiles, les prunelles brillantes d’Ethan ne sont qu’une pâle copie du sourire qu’il avait eu en entendant la mélodie sortir de ce vieux souvenir. Et Daphne doit bien se rendre à l’évidence : elle toute seule, elle ne peut pas rendre Ethan heureux comme il devrait l’être. Parce que la vie n’est plus aussi simple qu’avant. Il ne peut plus se contenter de jouer aux voitures avec elle. Elle n’avait jamais eu envie de le garder pour elle toute seule. Elle était heureuse qu’il se fasse des amis. Le voir avec d’autres lui faisaient plus de bien que n’importe quoi d’autre sur cette planète. Mais la tempête n’avait pas seulement brisé des édifices et des vies, Daphne en faisait les frais à sa manière, comme tout le monde. Elle n’a jamais douté qu’il l’aimait vraiment, parce qu’elle avait toujours considéré que s’il la détestait, il devait se détester tout autant. Parce que Daphne, c’était Ethan, et Ethan, c’était Daphne. Mais ils voyaient les choses trop différemment tous les deux pour qu’ils se mettent même d’accords sur la définition d’amour. Ils n’auraient jamais pu être pareil, parce qu’elle pensait qu’on les avait fait naître tous les deux ensemble pour qu’ils se complètent, pour qu’à eux deux ils forment un gros tout, embrassent tous les aspects du monde, soient les plus forts. Et d’un point de vue cosmique, peut-être que cette symbiose était parfaite et magnifique. Mais là, dans la poussière et les débris, au milieu des vestiges de la tempête, c’était loin d’être une bénédiction, d’être si différents.
Elle reste un peu silencieuse, elle fixe la boîte, encore. Elle sait quoi dire, elle a un milliard de choses à dire, même si Ethan devine déjà chacun des mots qui sortiraient de sa bouche. Elle lui est reconnaissante pour trop de choses, elle l’idéalise trop peut-être, mais c’est dur de faire autrement, alors qu’elle sait que c’est Ethan qui la maintient hors de l’eau. Ethan, il n’a pas encore compris que tous les bons côtés de sa jumelle n’existe que parce qu’il est là pour les faire ressortir. C’est une ombre, Daphne. Elle s’épanouit dans les ombres, elle fleurit dans les ombres.
Elle lui réparera la boîte. Anna ne le mérite pas, mais lui si. Elle lui caresse les cheveux de nouveau, détache ses pupilles de la boîte. Elle n’a pas de mal à parler normalement, mais là c’est dur, ça lui fait presque mal. Elle balade ses yeux, cherchent quelque chose pour s’occuper l’esprit un moment avant de lui pincer la joue en gloussant. Ce que c’est dur de parler.
« C’est dur de pas m’aimer. »
Elle ravale sa salive, tire sa joue un peu plus et s’avance pour s’assoir à côté de lui. Elle s’efforce d’ignorer la boîte, pose son menton sur l’épaule d’Ethan et lui tire la joue, encore. Il a les joues rondes, c’est drôle, lui qui est tout fin.
j'aimerais baisser tes yeux douteux j'aimerais chasser ta nostalgie relever ta tête, sois courageux à 2, on est plus forts que l'ennui
AKN
BELLAMY
les doigts entrelacés sur ses propres genoux il tourne l'échine à daphne pour retourner admirer l'horizon qui devient de plus en plus lumineux plus clair plus fragile
et il n'aime pas ce qu'elle dit sur Anna parce qu'Anna elle était gentille véritablement gentille pas celle qui fait semblant qui donne pour espérer recevoir qui attend qu'on lui donne tout sur un plateau qui quémande loin de là
et ça lui tord chaque membranes autour de ce qui bat sous ses os cet organe qui à la moindre sensation dérangeante trop forte trop inédite
peut à tout moment lâcher
"T'es toujours dans l'excès."
alors il soupire bruyamment pour qu'elle comprenne d'elle-même sans qu'il n'ait à s'expliquer et il baisse difficilement ses pupilles vers le sol pour y voir une partie de sa mélancolie fracassée en morceaux
des tas de filaments brisés qui jonchent les débris et qui s'y fondent presque comme si cette boîte avait toujours appartenu à ce monde ci que ses sentiments avaient toujours été les mêmes
ternes et sales
il envie ces personnes qui ressentent des tas de choses à la fois tout le temps en excès
parce que lui il ne ressent plus rien il ne sent que cette austérité si froide qui s'agrippe à lui comme ces adventices
et il envie tant daphne d'être capable de sentir des choses autre que cette insalubre tristesse même si elle l'est il le sait qu'elle peut profiter parfois des simples joies du quotidien mais ethan sait aussi que parfois elle n'y arrive pas à cause de lui
qu'il est comme un poids lourd un fardeau qui l'a fait couler dans les profondeurs et il a peur de finir par l'entraîner avec lui
dans sa chute
ethan remonte ses jambes jusque sa poitrine et les mains derrière lui il se propule pour se redresser et
la semelle de ses chaussures dépassent dans le vide
ethan prend une énorme respiration comme si c'est la dernière
et il contourne sa jumelle pour grimper sur une autre plateforme le ramenant vers la lumière étincelante celle qui finirait par l'accueillir à bras ouverts comme si c'était sa destination là où il devrait finir
au fond des abysses
et ethan fait face à daphne les yeux baissés pour pouvoir la voir lui qui approche le mètre 90 avec ses semelles épaisses si grand et si fin il aurait aimé être plus épais dommage que le sport n'ait jamais été son truc et que sa masse corporelle n'ait jamais été influencé par ce qu'il dévorait
Au fait.
et il plie ses jambes pour qu'elle puisse atteindre ses longs bras fins et il lui tend un petit rouge à lèvres qu'il a récupéré dans les décombres il ya longtemps maintenant mais ethan voulait attendre le bon moment pour lui offrir
et au départ il n'avait pas voulu lorsqu'il a vu le regard de daphne sa façon de parler de cette personne qu'il a tant aimé
et puis cette boîte qui s'est écraser
et l'asthénie qui s'installe il se sent faible et ses jambes longilines se redressent pour s'éloigner dans l'aurore qui se fait pressante
dont il a besoin pour ressusciter un peu
rien qu'un peu
il n'a pas besoin d'exprimer quoi que ce soit daphne le sait qu'il est triste
que ce n'est plus le vide qui le creuse entre ses intestins mais la tristesse
comme s'il venait de perdre quelqu'un encore une fois
○ Ethan il est prêt à se jeter du bâtiment tellement il est à bout ○ parce que sa boîte à musique celle qui l'a fait sourire s'est écrasé dans les prémices d'antan ○ et il se sent vide à nouveau, enfin c'est plus que du vide, puisque là il ressent des tas de sensations désagréables et qu'il a juste envie d'être seul pour penser à anna ○ c fini ethan il est depressed af